Test DVD / L’Inciseur, réalisé par Christian Alvart

L’INCISEUR (Abgeschnitten) réalisé par Christian Alvart, disponible en DVD le 15 juillet 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Moritz Bleibtreu, Jasna Fritzi Bauer, Lars Eidinger, Fahri Yardim, Enno Hesse, Christian Kuchenbuch, Urs Jucker, Barbara Prakopenka…

Scénario : Christian Alvart d’après le roman de Sebastian Fitzek et Michael Tsokos

Photographie : Jakub Bejnarowicz

Musique : Maurus Ronner et Christoph Schauer

Durée : 2h06

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Paul Herzfeld est médecin légiste au sein de la police criminelle de Berlin. Alors qu’il pratique une autopsie sur une jeune femme atrocement mutilée, il découvre dans son crâne une capsule contenant un morceau de papier sur lequel est noté un prénom et un numéro de téléphone, qu’il s’empresse d’appeler. Au bout du fil, sa fille, enlevée par un mystérieux individu…

L’Inciseur ou bien Abgeschnitten en version originale qui veut dire « Couper » en allemand, est l’adaptation du roman coécrit par Sebastian Fitzek, né en 1971 et considéré comme le maître du roman à suspens allemand (et par ailleurs auteur des meilleures ventes en librairie en son pays) et Michael Tsokos, médecin légiste allemand et professeur à la Charité à Berlin. Une association rêvée pour le lecteur avide de sensations fortes et de détails anatomiques réalistes qui a conduit au best-seller L’Inciseur, sorti en 2012 en Allemagne et en 2015 dans nos contrées. Les passionnés de thrillers tordus et passionnants vont être aux anges avec cette adaptation cinématographique, réalisée par Christian Alvart, qui a depuis signé le remake teuton de La isla mínima d’Alberto Rodríguez (2014). Vous cherchez un polar sombre ? Un thriller prenant, glauque et bourré de rebondissements ? Alors ne cherchez plus, L’Inciseur est fait pour vous !

Médecin légiste à Berlin, Paul Herzfeld dirige le service de médecine légale de la BKA et s’occupe des cas les plus ardus. Un matin, alors qu’il autopsie le cadavre d’une femme sans mâchoire, il découvre dans son crâne une capsule métallique renfermant un morceau de papier où est inscrit un numéro de téléphone et le prénom de sa fille de 17 ans, Hannah. Quand il l’appelle, il comprend qu’il ne s’agit pas d’un canular morbide et que sa fille a été enlevée par un tueur en série, un certain Erik. Il tombe sur un message qu’elle lui a adressé : s’il appelle la police, elle mourra. Pendant ce temps, sur l’archipel d’Heligoland, en pleine tempête, une jeune dessinatrice de bandes dessinées, Linda, fuit son petit ami violent. Elle tombe sur un corps enfoui dans la plage. De son côté, elle découvre également un numéro sur lui… qui n’est d’autre que celui de Herzfeld. Il lui demande de contacter son ancien ami Ender Müller, le gardien de la clinique de l’île, pour qu’ils inspectent le cadavre qu’elle a trouvé. Lors de l’autopsie, ils retirent de son cou une autre capsule contenant la photo d’une juge qui a emprisonné le tueur en série Jan Erik Sadler. Dès lors, Herzfeld comprend qu’il a affaire à un psychopathe dangereux qu’il avait coincé avec son ancien partenaire Jen Marinek dont sa fille fut une victime de Sadler.

Soyez les bienvenus dans ce savoureux jeu de pistes macabre et machiavélique, jalonné de cadavres en tous genres, qui semblent tous liés à une seule et même affaire ! Les lecteurs français penseront forcément à un roman de Jean-Christophe Grangé, avec lequel Sebastian Fitzek semble partager le même univers poisseux, avec une intrigue constituée de réactions en chaînes ou plutôt d’engrenages révélant au final une machination infernale, des secrets enfouis, des fantasmes sordides, des vengeances longtemps préméditées. Si l’on excepte un final quelque peu manqué et divers éléments qui demeurent étrangement dans l’ombre, L’Inciseur prend le spectateur aux tripes du début à la fin et repose en grande partie sur l’interprétation toujours impeccable de Moritz Bleibtreu. Si son nom n’est guère connu des spectateurs français, ces derniers ont pu le voir traverser le cinéma européen depuis plus de vingt ans, notamment dans Cours, Lola, coursLola rennt (1998) de Tom Tykwer, Julie en juilletIm Juli (2000) de Fatih Akın, L’ExpérienceDas Experiment (2001) de Oliver Hirschbiegel, Munich (2005) de Steven Spielberg et Les Particules élémentairesElementarteilchen (2006) de Oskar Roehler. Le comédien de 49 ans a pris de la bouteille, même s’il ne fait pas son âge, et reste l’un des piliers du cinéma allemand contemporain. Il est impeccable ici dans la peau de ce médecin légiste qui voit sa vie basculer du jour au lendemain. La révélation du film est l’actrice Jasna Fritzi Bauer, déjà aperçue en 2012 dans le merveilleux Barbara de Christian Petzold. Même si ses scènes avec Moritz Bleibtreu se déroulent essentiellement par téléphone interposé, la comédienne tient la dragée haute à son partenaire et son charisme crève l’écran.

Du point de vue technique, c’est du solide. La photographie glaciale du chef opérateur Jakub Bejnarowicz participe grandement à l’atmosphère anxiogène de L’Inciseur pendant plus de deux heures, tout comme la partition angoissante du tandem Maurus Ronner et Christoph Schauer. Christian Alvart soigne constamment son cadre et ses partis pris rappellent parfois ceux de Mathieu Kassovitz pour Les Rivières pourpres (2000). Les amateurs du genre seront donc comblés avec L’Inciseur, qui tient toutes ses promesses et qui risque de donner quelques sueurs froides aux spectateurs les plus fragiles, tandis que l’humour noir réjouira les autres. Vous voilà prévenus !

LE DVD

L’Inciseur arrive directement en DVD en France chez Rimini Editions. Pas d’édition HD pour ce titre. Le disque repose dans un boîtier Amaray classique de couleur blanche, glissé dans un surétui cartonné. Le visuel de la jaquette est simple, un peu trop peut-être, mais reste efficace avec cette lame tranchante qui crée un relief, tandis que les gouttes de sang contrastent avec la couleur blanche de l’ensemble. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est proposée comme supplément.

L’Image et le son

Pas de Blu-ray pour L’Inciseur chez nous donc…néanmoins, cette édition Standard s’en sort haut la main avec une compression solide. Heureusement d’ailleurs, car le film de Christian Alvart se déroule essentiellement de nuit et la photographie est forcément crépusculaire. Les contrastes sont denses, les noirs encre de Chine, le cadre large est peu avare en détails et les gros plans affichent un piqué étonnant. Les partis pris font s’alterner les teintes froides, bleues-vertes, acier, avec des gammes plus chaudes, comme si le film était éclairé aux lampes de vapeur de sodium.

Seule la version originale allemande – aux sous-titres français non imposés – bénéficie d’un mixage Dolby Digital 5.1. C’est évidemment l’option acoustique à privilégier pour mieux se plonger dans l’ambiance lourde et parfois suffocante du film, d’autant plus que la spatialisation est riche, créant une véritable immersion avec l’omniprésente partition de Maurus Ronner et Christoph Schauer. Les effets sont multiples sur les frontales (la tempête, le fracas des vagues, le vent), le caisson de basses à fort à faire et les voix sont solidement plantées sur la centrale. Nous trouvons également deux pistes Stéréo, une allemande et une française, qui font le boulot, surtout la première avec un report plus homogène des effets et des dialogues.

Crédits images : © Rimini Editions / Ziegler Film GMBH & CO.KG / SYRREAL ENTERTAINMENT GMBH / WARNER BROS. ENTERTAINMENT GMBH / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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