HERCULE ET LA REINE DE LYDIE (Ercole e la regina di Lidia) réalisé par Pietro Francisci, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 mars 2025 chez Artus Films.
Acteurs : Steve Reeves, Sylvia Lopez, Sylva Koscina, Gabriele Antonini, Sergio Fantoni, Mimmo Palmara, Primo Carnera, Andrea Fantasia, Patrizia Della Rovere, Carlo D’Angelo…
Scénario : Ennio De Concini a Pietro Francisci
Photographie : Mario Bava
Musique : Enzo Masetti
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 1959
LE FILM
Hercule, sa femme Iole et son ami Ulysse, font route vers Thèbes. En découvrant que le trône est disputé entre les deux fils du roi Œdipe, Etéocle et Polynice, Hercule décide d’intervenir. Il se retrouve alors confronté à la terrible Omphale, reine de Lydie, connue pour faire perdre la mémoire à ses victimes.
Il fallait s’y attendre ! Après l’extraordinaire succès rencontré dans le monde par Les Travaux d’Hercule, le demi-Dieu revient sur les écrans, quasiment un an jour pour jour après sa sortie dans les cinémas italiens. Tout le monde ou presque fait son comeback devant comme derrière la caméra pour Hercule et la Reine de Lydie – Ercole e la regina di Lidia, nouveau péplum franco-hispano-italien, toujours mis en scène par Pietro Francisci, avec l’aide de Mario Bava, officiellement comme directeur de la photographie, mais aussi coréalisateur sur certaines séquences. Devenu l’acteur le mieux payé de la planète, Steve Reeves se repasse de l’huile sur le corps et vient mouliner des (gros) bras, même s’il paraît moins concerné que dans le premier épisode. Il faut dire qu’il n’a pas grand-chose à faire dans celui-là, où il passe beaucoup de temps à manger, vautré dans les confortables intérieurs de la Reine de Lydie. Cependant, Pietro Francisci met le paquet et propose plus de…tout, plus d’humour, plus de couleurs, plus de muscles luisants, plus d’amazones. Et cela fonctionne encore aujourd’hui. Il se dégage un charme inaltérable de cette superproduction, qui connaîtra le même engouement que Les Travaux d’Hercule et même encore plus, étant donné que le phénomène n’était pas retombé suite aux sorties décalées à l’internationale. En l’état, Hercule et la Reine de Lydie est une suite tout à fait honorable, qui pousse les curseurs comme il se doit et qui visuellement s’avère plus recherchée.
LES TRAVAUX D’HERCULE (Le Fatiche di Ercole) réalisé par Pietro Francisci, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livre le 4 mars 2025 chez Artus Films.
Acteurs : Steve Reeves, Sylva Koscina, Gianna Maria Canale, Ivo Garrani, Mimmo Palmara, Arturo Dominici, Lidia Alfonsi, Gina Rovere, Luciana Paluzzi, Gabriele Antonini…
Scénario : Ennio De Concini, Pietro Francisci & Gaio Frattini
Photographie : Mario Bava
Musique : Enzo Masetti
Durée : 1h39
Date de sortie initiale : 1958
LE FILM
Le roi de Iolcos, Pellas, fait venir Hercule à sa cour pour lui confier l’éducation de son fils, Iphitos. Ce dernier, jaloux de la force de son précepteur, trouve la mort en affrontant le lion de Némée. Pellas envoie alors Hercule combattre le taureau de Crète. Mais le trône de Iolcos revient de droit à Jason, Pellos n’étant qu’un fourbe usurpateur. Hercule va s’embarquer avec Jason sur l’Argos à la recherche de la Toison d’or afin de l’aider à reconquérir son royaume.
C’est donc avec Les Travaux d’Hercule – Le Fatiche di Ercole que tout a (re)commencé. En effet, si le péplum avait déjà connu un bel engouement au temps du cinéma muet (en France, en Italie et également à Hollywood), le film réalisé par Pietro Francisci (1906-1977) va relancer ce genre à travers le monde. Si juste avant celui-ci, Ulysse – Ulisse de Mario Camerini avait attiré plus de 13 millions de spectateurs dans les salles en Italie (le film est encore le quinzième plus grand succès de tous les temps de l’autre côté des Alpes), point de Kirk Douglas à l’affiche des Travaux d’Hercule et pourtant près de six millions d’italiens se déplaceront pour découvrir les exploits de ce demi-Dieu. Ancêtre du blockbuster, Le Fatiche di Ercole fait de Steve Reeves (1926-2000), culturiste de son état, essayant alors de percer au cinéma, une star planétaire du jour au lendemain. Les producteurs voudront aussi profiter de cet engouement en mettant en route à leur tour un péplum et le public n’aura que l’embarras du choix. Ainsi, le personnage d’Hercule (pour ne citer que lui) sera décliné à toutes les sauces, La Vengeance d’Hercule, Les Amours d’Hercule, La Fureur d’Hercule, Hercule à la conquête de l’Atlantide, Hercule contre les vampires, Ulysse contre Hercule, Hercule se déchaîne, Samson contre Hercule, Hercule contre Moloch, Hercule contre les mercenaires, Hercule, Samson et Ulysse, Le Triomphe d’Hercule, Hercule contre Rome, Hercule contre les tyrans de Babylone…tout cela en l’espace de six ou sept ans seulement. Mais pour l’heure, Les Travaux d’Hercule demeure une pierre angulaire, une matrice, une étape indispensable pour le cinéphile, qui saura encore aujourd’hui apprécier le soin apporté à la mise en scène, aux décors, mais aussi et surtout à la photographie que l’on doit à l’un des plus grands artistes transalpins, Mario Bava, qui aurait également apporté son soutien à Pietro Francisci sur certaines séquences. Le divertissement reste assuré, le charme rétro fait son effet, tout comme les costumes courts et cintrés de la sublime Sylva Koscina, à se damner dans la peau de Iole fille de Pélias, pour laquelle Hercule est prêt à devenir un humain à part entière.
Acrisios a usurpé le trône d’Argos en tuant le roi et épousant sa veuve, Danaé. Persée l’héritier légitime, vit à Sériphos, ville voisine, mais ignore tout de sa naissance. Il va le découvrir grâce à la belle Andromède, puis, avec l’aide de la déesse Athéna, accomplir des exploits héroïques pour reprendre le trône.
Nous avons ensemble et à plusieurs reprises fait le tour de la filmographie d’Alberto De Martino (1929-2015), à l’occasion de la sortie dans les bacs de Formule pour un meurtre, Holocaust 2000 etLe Conseiller. C’est donc avec une grande joie de découvrir un des premiers films du réalisateur de L’Antéchrist et du Manoir de la terreur (non, nous ne parlerons pas de L’Homme puma), à savoir Persée l’invincible – Perseo l’invincibile. Dix ans après ses débuts comme assistant, principalement de Giuseppe Masini et Giulio Macchi, Alberto De Martino, tout en dirigeant la postsynchronisation de 1500 longs-métrages (y compris de La Dolce vita, sur lequel Federico Fellini l’encourage à devenir metteur en scène), passe derrière la caméra en binôme avec Antonio Momplet. Les deux hommes vont alors signer un péplum, Le Gladiateur invincible, avec Richard Harrison en tête d’affiche, puis une comédie de western avec Walter Chiari, Deux contre tous. 1963, Alberto De Martino, désormais seul aux manettes, retrouve Richard Harrison et le genre alors en vogue du péplum, pour Persée l’invincible, connu aussi sous le titre Perseo e Medusa, Valley of the Stone Men, mais également Perseus Against the Monsters, ou enfin Medusa vs. the Son of Hercules. Tout cela pour un spectacle qui soixante ans après sa sortie demeure plaisant à regarder, bien mis en scène et surtout bien campé par sa star charismatique, que l’on reverra par la suite dans Ultime violence de Sergio Grieco, Avec Django, la mort est là d’Antonio Margheriti, avant d’apparaître (et ce bien malgré-lui) dans une vingtaine de films de Godfrey Ho, dont le mythique Hitman le Cobra dans lequel il incarne le légendaire Philliiiiiip (« je sais où tu t’caches ! »). Un divertissement évidemment kitsch, mais efficace et bourré de charme.
URSUS L’INVINCIBLE (Gli invincibili tre) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 8 novembre 2022 chez Artus Films.
Acteurs : Sergio Ciani, Mimmo Palmara, Rosalba Neri, Carlo Tamberlani, Gianni Rizzo, Vassili Karis, Nello Pazzafini, Enzo Maggio…
Scénario : Lionello De Felice, Arnaldo Marrosu & Gianfranco Parolini
Photographie : Francesco Izzarelli
Musique : Angelo Francesco Lavagnino
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Usurpant l’identité d’Ursus, le tyran Théomaque a pris le trône d’Attra et impose son pouvoir. Le prince Dario, soucieux de rétablir le véritable souverain, fait alors appel à Ursus. Ce dernier, avec deux compagnons, se mettent en route pour Attra. Il faudra toute la musculature et l’ingéniosité du héros pour renverser le despote.
Ursus est un genre de mammifères carnivores de la famille des ursidés, les ours. Un ours, c’est aussi le logo de l’éditeur Artus Films. Et Artus Films nous permet de découvrir Ursus l’invincible, car Ursus est au même titre que Maciste un héros de l’antiquité, inventé dans quelques œuvres modernes et plus précisément dans Quo Vadis ? (1899) du polonais Henryk Sienkiewicz, porté à plusieurs reprises au cinéma et de ce fait transporté dans différentes contrées voire des époques complètement diverses. Certains auront à l’esprit une représentation d’Ursus en prise avec un taureau ou un boeuf sauvage, qu’il affronte naturellement à mains nues, car bien sûr le personnage est doté d’une force surhumaine. Il n’en fallait pas plus pour que le péplum, transalpin évidemment, s’empare d’Ursus pour en faire le héros d’une poignée de films au début des années 1960. Outre La Vengeance d’Ursus – La Vendetta di Ursus de Luigi Capuano, La Fille des Tartares – Ursus e la ragazza Tartara de Remigio Del Grosso, Ursus dans la terre de feu – Ursus nella terra di fuoco de Giorgio Simonelli, Ursus le rebelle – Ursus, il gladiatore ribelle de Domenico Paolella et avant Le Grand Défi : Hercule, Maciste, Samson et Ursus – Ercole, Sansone, Maciste e Ursus Gli invincibili de Giorgio Capitani, Gianfranco Parolini nous gratifiait d’un Ursus l’invincible – Gli invincibili tre. Dans le rôle-titre, Sergio Ciani, plus connu sous le pseudonyme d’Alan Steel, apporte à ce demi-Dieu ses muscles saillants (et qui l’empêchent de bouger avec agilité, il faut bien le dire), sa belle tête de vainqueur et son jeu approximatif (euphémisme), ainsi qu’un humour bon enfant. Celui qui a aussi interprété Samson, Hercule et Maciste s’en sort « relativement » bien dans Ursus l’invincible, même s’il se fait voler facilement la vedette par le charismatique et beaucoup plus crédible Mimmo Palmara (Un flic explosif, Les Travaux d’Hercule, Les Derniers jours de Pompéi, Le Colosse de Rhodes), dans le rôle de l’usurpateur. Dans l’ensemble, on passe un bon moment devant ce péplum qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux.
LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN (The Fall of the Roman Empire) réalisé Anthony Mann, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 2 février 2022 chez Rimini Editions.
Acteurs : Sophia Loren, Stephen Boyd, Alec Guinness, James Mason, Christopher Plummer, Anthony Quayle, John Ireland, Omar Sharif, Mel Ferrer…
Scénario : Philip Yordan, Basilio Franchina & Ben Barzman
Photographie : Robert Krasker
Musique : Dimitri Tiomkin
Durée : 3h05
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
César sent la mort approcher et désigne Livius pour lui succéder. Mais son fils Commode refuse de s’effacer : il fait assassiner son père et s’empare du trône. Livius va tenter de s’opposer à lui. C’est le début d’une époque troublée pour Rome, qui va entamer son déclin.
Confortés par l’engouement critique et l’enthousiasme des spectateurs pour Le Cid, Anthony Mann et le producteur Samuel Bronston ont de la suite dans les idées et s’associent une seconde fois pour une nouvelle superproduction ambitieuse, La Chute de l’empire romain – The Fall of the Roman Empire. Cependant, suite au rejet de Charlton Heston pour ce film et en dépit du fait que la construction des décors avait déjà bien avancé, Les 55 Jours de Pékin – 55 Days at Pekingde Nicholas Ray passera finalement en priorité, puisque la star hollywoodienne a donné son accord pour celui-ci. Il faudra attendre 1964, pour que le gigantesque péplum d’Anthony Mann prenne vie. On prend comme qui dirait les mêmes et on recommence derrière la caméra, puisque le réalisateur est épaulé par le légendaire Yakima Canutt pour diriger la deuxième équipe, Ben Barzman et Philip Yordan planchent sur le scénario, Veniero Colasanti et John Moore s’occupent des costumes, Robert Krasker de la photographie, Gordon K. McCallum du son, Robert Lawrence du montage et même Sophia Loren apparaît en haut de l’affiche, magnifique ici dans le rôle de Lucilla. Tout est donc parfaitement en place pour signer un nouveau triomphe au box-office. Mais ce ne sera pas le cas, loin de là. La Chute de l’empire romain est et demeure l’un des plus gros échecs commerciaux de l’histoire du cinéma, du même acabit – ce sera peut-être plus parlant pour certains – que L’Île aux pirates de Renny Harlin ou La Porte du paradis de Michael Cimino. Mais bien sûr, le score du film au box-office n’a rien à voir avec sa réussite, car La Chute de l’empire romain est, au même titre que Le Cid et Les 55 jours de Pékin, autres productions Bronston, une œuvre titanesque, époustouflante, dont on admire l’incroyable virtuosité, la beauté de la mise en scène, ainsi que celle du casting, cette fois encore international, prestigieux, hors-norme (Anthony Quayle, Omar Sharif, Mel Ferrer…), où se démarque l’immense Christopher Plummer dans le rôle de l’empereur Commode (à l’origine destiné à Richard Harris), qui crève l’écran trèèès large – de l’Ultra Panavision 70 – pour sa troisième apparition au cinéma. Si La Chute de l’empire romain vaut pour sa reconstitution, ses décors ahurissants et ses costumes clinquants, la performance du comédien vaudrait à elle seul le déplacement. Le temps a fait son office, The Fall of the Roman Empire est devenu chéri par les cinéphiles du monde entier, d’autant plus depuis le raz-de-marée de Gladiator en 2000, Ridley Scott ayant souvent déclaré que son film était ni plus ni moins un remake de l’opus d’Anthony Mann.
ANTOINE ET CLÉOPÂTRE (Antony and Cleopatra) réalisé par Charlton Heston, disponible en DVD et Blu-ray le 16 février 2021 chez Rimini Editions.
Acteurs : Charlton Heston, Hildegard Neil, Eric Porter, John Castle, Fernando Rey, Carmen Sevilla, Juan Luis Galiardo, Freddie Jones…
Scénario : Federico De Urrutia & Charlton Heston, d’après l’oeuvre de William Shakespeare
Photographie : Rafael Pacheco
Musique : John Scott
Durée : 2h28
Année de sortie : 1972
LE FILM
Après la mort de Jules César, Marc-Antoine hérite d’une partie de l’empire romain, dont l’Égypte. Las de la guerre, il tombe sous le charme de Cléopâtre. Mais les affaires de l’État le rappellent à Rome. Lorsque Marc-Antoine se marie avec la sœur de son rival Octave, Cléopâtre est furieuse et fait tout pour regagner son cœur.
C’est un film personnel, une œuvre qui lui tenait à coeur depuis très longtemps et qui a enfin pu voir le jour. Toute sa vie, Charlton Heston (1923-2008) a été habité par la pièce de William Shakespeare, Antoine et Cléopâtre. Le rôle de Marc Antoine est d’ailleurs l’un des plus importants de sa carrière de comédien, puisqu’il l’aura interprété à trois reprises au cinéma, dans son premier film Julius Cæsar (1950) de David Bradley, la même année que La Main qui venge – Dark Cityde William Dieterle, personnage qu’il interprétera à nouveau vingt ans plus tard dansJules César – Julius Cæsar(1970) de Stuart Burge, avant de l’incarner une dernière fois dans Antoine et Cléopâtre – Antony and Cleopatra, qu’il réalisera lui-même et dont il signera l’adaptation, en respectant scrupuleusement le texte original, tout en réorganisant les séquences. Mais bien plus loin dans le temps, l’acteur, qui n’était pas encore apparu à l’écran, avait déjà triomphé à Broadway dans la pièce Antoine et Cléopâtre. Autant dire qu’au-delà des monuments qui jalonnent son immense filmographie, à l’instar de Sous le plus grand chapiteau du monde – The Greatest Show on Earth (1952) et Les Dix Commandements – The Ten Commandments (1956) de Cecil B. DeMille, La Soif du mal – Touch of Evil (1958) d’Orson Welles, Ben-Hur (1959) de William Wyler, Le Cid – El Cid (1961) d’Anthony Mann, Les 55 jours de Pékin – 55 Days at Peking (1963) d’Andrew Marton, Khartoum(1966) de Basil Dearden et La Planète des singes – Planet of the Apes (1968) de Franklin J. Schaffner, c’est bel et bien Antoine et Cléopâtre qui est toujours resté l’oeuvre la plus chérie par Charlton Heston. C’est sur le tournage de Jules César en 1970, que l’idée d’un diptyque germe dans la tête de la star hollywoodienne, dont la prestation écrasait celle de ses partenaires dans le film de Stuart Burge, même s’il apparaissait finalement peu à l’écran. En effet, Charlton Heston envisageait de reprendre le rôle de Marc Antoine dans Antoine et Cléopâtre, qu’il mettra en scène l’année suivante. Cette production américano-hispano-suisse est non seulement supérieure à Jules César, mais elle révèle aussi également une actrice étonnante, la britannique (car née à Londres, même si élevée en Afrique du sud) Hildegarde Neil, qui crève l’écran dans le rôle-titre.
LE GLADIATEUR MAGNIFIQUE (Il Magnifico gladiatore) réalisé par Alfonso Brescia, disponible en DVD le 31 mai 2020 chez Artus Films.
Acteurs : Mark Forest, Marilù Tolo, Paolo Gozlino, Jolanda Modio, Franco Cobianchi, Oreste Lionello, Nazzareno Zamperla, Fedele Gentile, Giulio Tomei…
Scénario : Alfonso Brescia
Photographie : Pier Ludovico Pavoni
Musique : Nella Nannuzzi
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Hercule sauve Velida, la fille de l’empereur Gallien, des Romains, en tombant amoureux. Mais elle est promise à Juddo, le chef des Prétoriens, qui convoite le trône. Il tente de parvenir à ses fins en faisant remplacer Gallien par un sosie à ses ordres. Hercule va découvrir le stratagème et lancer une révolte contre le despote.
De sa longue filmographie, les cinéphiles et cinéphages ont surtout retenu du cinéaste Alfonso Brescia (1930-2001) ses opus aux titres explicites du genre La Vie sexuelle de Don Juan (1971), Les Amazones, filles pour l’amour et pour la guerre (1973) et Supermen contre les amazones (1974). Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur italien, également connu sous le nom de Al Bradley, aura abordé le péplum, le western, le film fantastique, l’érotique et le polar urbain. Néanmoins, Le Gladiateur magnifique – Il Magnifico gladiatore (1964), son second long métrage pour lequel il signe d’ailleurs le scénario, est assurément l’un de ses meilleurs. Mené tambour battant, cet excellent péplum demeure un savoureux spectacle bourré de rebondissements, de héros valeureux, de salopards suintants et de généreux affrontements.
HERCULE CONTRE LES VAMPIRES (Ercole al centro della Terra) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini, Ida Galli, Marisa Belli, Mino Doro, Rosalba Neri, Raf Baldassarre…
Scénario : Sandro Continenza, Franco Prosperi, Duccio Tessari, Mario Bava
Photographie : Mario Bava
Musique : Armando Trovajoli
Durée : 1h22
Année de sortie : 1961
LE FILM
Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.
Quand il réalise et coécrit Hercule contre les vampires avec Sandro Continenza, Franco Prosperi et Duccio Tessari, Mario Bava n’a qu’un seul long métrage à son actif en tant que réalisateur, Le Masque du démon (1960). Officiellement du moins, car le cinéaste, bien que non crédité, a également co-réalisé Les Vampires (1957) et Caltiki, le monstre immortel (1959) aux côtés de Riccardo Freda, Le Danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch et Hercule et la Reine de Lydie (1959) de Pietro Francisci. Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence donc par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient. Fils d’un sculpteur, il a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien élève des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le roi (1960). Même si Hercule contre les vampires – Ercole al centro della terra (1961) mentionne souvent Franco Prosperi à la mise en scène, il s’agit bel et bien d’un film de Mario Bava, dans lequel son fascinant univers pictural explose une fois de plus.
HERCULE CONTRE ROME (Ercole contro Roma) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 avril 2020 chez Artus Films
Acteurs : Sergio Ciani, Wandisa Guida, Livio Lorenzon, Daniele Vargas, Andrea Aureli, Dina De Santis, Carlo Tamberlani, Tullio Altamura…
Scénario : Arpad DeRiso, Arpad DeRiso, Piero Pierotti, Giovanni Scolaro
Photographie : Augusto Tiezzi
Musique : Angelo Francesco Lavagnino
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 1964
LE FILM
Rome, Filippo Afro fait assassiner l’empereur Gordiano pour prendre sa place. De passage, Hercule parvient à sauver sa fille, Ulpia, mais tous deux sont capturés par les hommes de l’usurpateur. Ayant une dette envers Hercule, Quinto Traiano, le gouverneur de Pannonie, lance une armée sur Rome.
Tiens, un péplum transalpin de 1964 ! Hercule contre Rome – Ercole contro Roma n’a rien de révolutionnaire et a du mal à se distinguer du tout-venant, mais conserve un charme suranné, surtout grâce à « l’interprétation » (notez bien l’usage des guillemets) de l’improbable Alan Steel, de son vrai nom Sergio Ciani (1931-2015). Comme un Gilles Lellouche rital dopé aux stéroïdes ou un Burt Reynolds qui aurait abusé d’anabolisants, ce dernier a bien du mal à faire bouger sa carcasse quand il combat ses adversaires et heureusement que la musique est là pour donner un peu d’entrain à ses actes héroïques. Il n’empêche que cet opus reste un bon divertissement, produit à la chaîne certes, mais qui enchaîne les scènes de bagarres sur un rythme assez bien mené.
JASON ET LES ARGONAUTES (Jason and the Argonauts) réalisé par Don Chaffey, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 18 février 2019 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Todd Armstrong, Nancy Kovack, Gary Raymond, Laurence Naismith, Niall MacGinnis, Michael Gwynn, Douglas Wilmer, Jack Gwillim, Honor Blackman…
Scénario : Jan Read, Beverley Cross
Photographie : Wilkie Cooper
Musique : Bernard Herrmann
Durée : 1h44
Date de sortie initiale : 1963
LE FILM
Pour reconquérir le royaume dont son demi-frère a usurpé le trône, Jason se lance dans la quête de la Toison d’Or. A bord de l’Argos dans lequel embarquent les meilleurs marins et guerriers, il met le cap sur une terre lointaine et dangereuse d’accès. S’il bénéficie de l’aide de certains dieux de l’Olympe, d’autres, par contre, dressent devant lui des créatures et monstres qui défient l’imagination : des squelettes encore très vivants, un titan de bronze, des harpies, un dragon a sept têtes…
Certains films traversent les décennies sans perdre leur magie originelle. C’est le cas du mythique Jason et les Argonautes – Jason et les Argonautes, librement inspiré par le poème épique les Argonautiques d’Apolloniosde Rhodes, chef d’oeuvre absolu et encore aujourd’hui considéré comme la matrice du cinéma heroic fantasy, d’aventure et du péplum. Merveille visuelle, immense divertissement souligné par la partition du maître Bernard Herrmann, le film réalisé par Don Chaffey en 1963 a su conserver sa poésie grâce aux extraordinaires effets visuels du maître Ray Harryhausen, qui ont non seulement frappé les esprits des spectateurs du monde entier sur plusieurs générations, mais aussi influencé les plus grands cinéastes de la deuxième partie du XXe siècle. Vous avez dit culte ?
Dans la Grèce antique, pour reconquérir le royaume de son père Éson usurpé par son demi-frère Pélias, Jason doit rapporter à ce dernier la fabuleuse Toison d’or, dépouille sacrée d’un bélier, réputée pour apporter la paix et la prospérité, qui se trouve en lointaine Colchide. Il s’embarque à bord du navire de guerre Argo avec toute une équipe de héros, les Argonautes. À la fois aidés et contrariés par des dieux et déesses rivaux, ils vont être confrontés aux éléments déchaînés et à des créatures plus monstrueuses les unes que les autres : le colosse Talos, les deux horripilantes Harpies, les rochers broyeurs Symplégades, une hydre (un horrible dragon à sept têtes) ainsi qu’à une armée vindicative de terribles et agiles squelettes. Mais Jason va connaître l’enchantement amoureux sous les traits de Médée, vaincre les obstacles et rapporter la Toison d’or.
Près de soixante ans après sa sortie, Jason et les Argonautes n’a pour ainsi dire pas pris une ride. Premièrement, la mise en scène du britannique Don Chaffey (1917-1990) n’a rien d’académique et surprend même souvent avec ses partis pris, notamment une caméra à l’épaule qui saisit l’instant et la stupeur, l’effroi et l’action, sur les séquences où Jason et ses compagnons affrontent les créatures qui leur barrent le chemin. S’il a beaucoup tourné pour la télévision (Destination Danger, Le Prisonnier), on doit également à Don Channey La Reine des Vikings et Un million d’années avant J.C. (aaaah Raquel Welch…) réalisés pour le compte de la Hammer Films, l’atypique western Charley le borgne (avec Richard Roundtree et Roy Thinnes), mais aussi le superbe long métrage Disney Peter et Elliott le dragon, avant de terminer sa longue et prolifique carrière sur le méconnu et pourtant très réussi C.H.O.M.P.S. pour Hannah et Barbera. Si Jason et les Argonautes est entré dans l’Histoire du cinéma, cela n’est pas dû uniquement qu’au travail (de titan) de Ray Harryhausen et il est toujours bon de rappeler la virtuosité de la mise en scène de Don Chaffey.
Hollywood s’empare de la mythologie et invite les spectateurs à s’embarquer pour la Thessalie et au-delà des mers. L’intrépide Jason est interprété par le comédien Todd Armstrong, vu précédemment dans La Rue chaude – Walk on the Wild Side d’Edward Dmytryk. Il trouve ici le rôle de sa vie et campe un héros valeureux et bronzé à souhait. Celle qui se démarque une fois de plus est la mythique Honor Blackman, ici Héra, plus connue pour son personnage de Cathy Gale dans la série Chapeau melon et bottes de cuir et qui allait incarner l’une des James Bond Girls les plus connues de la saga James Bond, Pussy Galore dans Goldfinger de Guy Hamilton. Mais les personnages qui se distinguent encore plus sont bel et bien toutes les créatures imaginées, conçues et animées par l’immense Ray Harryhausen avec son célèbre procédé « Dynarama ».
Comme pour le mythe d’Hercule (personnage également présent aux côtés du héros), Jason doit affronter plusieurs épreuves pour accéder à l’objet convoité. Ray Harryhausen, également producteur aux côtés de Charles H. Schneer, s’est surpassé pour concocter des créatures devenues mythiques et qui n’ont de cesse d’inspirer encore et toujours les magiciens des effets spéciaux contemporains. Du colosse de bronze Talos dont les déplacements s’accompagnent d’un grincement de ferraille, en passant par les immondes (mais magnifiques) Harpies, une créature à têtes multiples, jusqu’au final anthologique où Jason et ses hommes affrontent au sabre une armée de 7 squelettes. Cette dernière séquence de trois minutes aura nécessité quatre mois de travail. L’animation en volume (ou stop-motion) est d’une fluidité remarquable, magnifique, et renvoie aussi bien au rêve qu’à l’imaginaire, avec une grâce de tous les instants. Jason et les Argonautes est inépuisable, intemporel, universel.
LE BLU-RAY
L’attente a été longue, interminable même pour les grands fans de Jason et les Argonautes, dont la seule et unique édition en DVD remonte à 1999 chez Sony Pictures. Vingt ans plus tard, le chef d’oeuvre de Don Chaffey et de Ray Harryhausen est enfin ressuscité par Sidonis Calysta. A cette occasion, Alain Carradore et son équipe ont concocté une édition Collector Blu-ray + DVD + Livre de 152 pages sur Ray Harryhausen par Marc Toullec ! Le menu principal de l’édition HD est animé et musical.
On commence par le supplément le plus conséquent de cette édition, à savoir l’incroyable documentaire réalisé en 2011 par Gilles Penso et produit par Alexandre Poncet, Ray Harryhausen – Le Titan des effets spéciaux (93’). Disponible chez Rimini depuis décembre 2013 en édition collector (que nous vous conseillons fortement), ce film exceptionnel, qui a nécessité plus de 4 ans de travail, rend hommage à ce géant du 7ème art, spécialiste des effets spéciaux. Il rassemble des images d’archives rarissimes, des interviews de Ray Harryhausen (conduites en 2004), de nombreux extraits, des images de tournage, des essais tournés en vidéo pour des projets finalement avortés ainsi que des témoignages des plus grands noms du cinéma actuel : Steven Spielberg, James Cameron, Peter Jackson, Tim Burton, Terry Guilliam, Guillermo Del Toro, et bien d’autres encore John Landis, Joe Dante, Nick Park, Phil Tippett, Vincenzo Natali, Dennis Muren, John Lasseter et bien d’autres. Un documentaire à compléter avec Le Complexe de Frankenstein, co-réalisé par Gilles Penso et Alexandre Poncet, disponible chez Carlotta Films.
Les plus téméraires s’aventureront vers la prestation de Michel Eloy (35’), rédacteur en chef du site PEPLVM – IMAGES DE L’ANTIQUITE, passionné par l’Antiquité gréco-romaine. Erudit, spécialisé dans l’étude de l’image au cinéma et dans la bande dessinée de l’antiquité, Michel Eloy propose une longue présentation des mythes, parfois difficile d’accès, mais qui n’en reste pas moins fort intéressante et instructive.
L’interactivité se clôt
sur la bande-annonce et des spots TV.
L’Image et le son
Voilà qui fait plaisir ! En effet, ce nouveau master restauré HD de Jason et les Argonautes comblera tous les espoirs du fan de base. Le grain est là, la texture argentique se ressent à chaque plan. La propreté est irréprochable, c’est superbe sur les séquences diurnes avec une clarté insoupçonnée et un relief des textures et des matières jusqu’alors inédit. La définition sur les tous les plans à effets spéciaux est évidemment plus chaotique. Mais c’est un choix, afin de préserver la nature originale de l’image composite, en respectant les partis pris et donc les défauts que cela comporte avec des fourmillements, une palette chromatique délavée, un piqué émoussé, une perte des détails et des contours parfois approximatifs. Retoucher à ces séquences aurait entraîné la furie des puristes. Le Blu-ray de Jason et les Argonautes ne déçoit pas, jamais, puisque nous n’avons jamais vu le film ainsi. D’autant que le reste du temps, les contrastes affichent une densité remarquable avec des noirs impeccables et les couleurs comme le bleu du ciel et de la mer sont souvent resplendissantes.
On commence par la piste anglaise proposée en DTS-HD Master Audio 5.1. Cette option permet de mettre en valeur les combats de Jason et de ses compagnons contre les créatures diverses et variées, en appuyant les basses, tout en créant une spatialisation élégante. Les ambiances naturelles comme l’eau, le craquement du bois et le vent se font ressentir sur les latérales, tout en laissant une large place à la partition de Bernard Herrmann. Toutefois, la version originale mono 2.0. conviendra largement et offre un confort acoustique solide et dynamique. Aucun souffle à déplorer. Les sous-titres français sont imposés et le changement de langue verrouillé à la volée. La piste française est également de fort bon acabit.