Test DVD / Les Trois Lumières, réalisé par Fritz Lang

LES TROIS LUMIÈRES (Der Müde Tod) réalisé par Fritz Lang, disponible en DVD depuis le 9 septembre 2019 chez Films sans Frontières.

Acteurs : Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke, Hans Sternberg, Eduard von Winterstein, Rudolf Klein-Rogge, Karl Huszar, Paul Biensfeldt, Lewis Brody…

Scénario : Fritz Lang & Thea von Harbou

Photographie : Bruno Mondi, Erich Nitzschmann, Herrmann Saalfrank, Bruno Timm & Fritz Arno Wagner

Musique : Giuseppe Becce, Karl-Eernst Sasse & Peter Schirmann

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1921

LE FILM

Un jeune couple fait halte dans une auberge. Un mystérieux voyageur, dont on murmure qu’il possède un terrain entouré d’un mur, aux abords d’un cimetière, emmène le jeune homme. Sa compagne désespérée tente de le suivre à l’intérieur de cet étrange enclos, mais ne peut y trouver une ouverture. La Mort lui apparaît alors et lui promet de lui rendre son fiancé si, transportée avec lui dans trois époques différentes, elle parvient à lui sauver la vie une fois. Voilà la jeune femme projetée à Bagdad, puis à Venise sous la Renaissance et enfin en Chine, dans le palais de l’Empereur. Mais la Mort est toujours victorieuse. La Faucheuse propose alors un second marché…

Fritz Lang (1890-1976) est considéré, à juste titre, comme l’un des plus grands cinéastes. De 1919 à 1960, il tourne en Allemagne, en France et aux États-Unis. Sa filmographie s’étend du muet jusqu’au cinéma parlant. Dès ses débuts, il introduit dans ses films un style, des techniques nouvelles et une esthétique particulière qui appartient à l’expressionnisme, courant artistique figuratif très présent en Allemagne. Surnommé le « Maître des ténèbres », il est connu pour avoir réalisé M le mauditM, Eine Stadt sucht einen Mörder, Metropolis ou encore Le Testament du Dr. Mabuse – Das Testament des Dr. Mabuse. Fritz Lang a trente ans lorsqu’il met en scène son huitième film intitulé Les Trois LumièresDer Müde Tod qui traite un des thèmes récurrents de sa carrière : la mort. Il s’agit de son premier grand succès critique.

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Test Blu-ray / Godzilla vs. Kong, réalisé par Adam Wingard

GODZILLA VS. KONG réalisé par Adam Wingard, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray 3D + Blu-ray – Édition Limitée SteelBook le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Alexander Skarsgård, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza González, Julian Dennison, Lance Reddick, Kyle Chandler, Demián Bichir…

Scénario : Eric Pearson & Max Borenstein

Photographie : Ben Seresin

Musique : Junkie XL

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.

Cela faisait près de soixante ans que ces deux titans Alpha ne s’étaient pas affrontés. En effet, il faut remonter à 1962 pour retrouver un King Kong contre Godzilla, réalisé par Ishiro Honda, metteur en scène du Godzilla original, celui de 1954. Immense succès de l’époque, il s’agissait du premier film de la franchise en couleurs, alors que le personnage de King Kong venait d’être racheté par la Toho à la RKO Pictures. Ce sera le plus grand triomphe au box-office de la saga, qui attirera plus de dix millions de japonais dans les salles. On est donc loin du Godzilla – ou Gojira pour les intimes – premier du nom, le monstre expiatoire, l’icône populaire, symbole du trauma collectif japonais né dix ans après les bombes qui ont ravagé Nagasaki et Hiroshima. Godzilla symbolise l’émergence d’un genre à lui tout seul, le Kaigu eiga, «  le cinéma de monstre  », qui allait engendrer près de trente suites dans lesquelles la créature sera confrontée à Mothra, Hedora, Gigan, Megalon, Mecanik Monster, Biollante, King Ghidorag, Mechagodzilla, Space Mechagodzilla, Destroyah, Megaguirius. De son côté, Kong s’est toujours fait plus discret au cinéma. Sans tenir compte des copies, des parodies et autres ersatz, Godzilla vs. Kong est le dixième film ayant King Kong en vedette. Apparu au cinéma en 1933 devant la caméra de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, le gorille géant a également tenu l’affiche du Fils de Kong, réalisé la même année par Ernest Schoedsack en solo, de King Kong Appears in Edo, film japonais aujourd’hui perdu (1938), de King Kong contre Godzilla (1962) de Ishirô Honda, de La Revanche de King Kong (1967) encore une fois mis en scène par Ishirô Honda avec Rawkin Arthur. Il faudra attendre 1976 pour que King Kong fasse son retour à Hollywood devant la caméra de John Guillermin, dans lequel le dieu Kong s’éprenait (et on le comprend) de Jessica Lange et l’emmenait au sommet du World Trade Center. Dix ans plus tard, John Guillermin remettait ça avec Charles McCracken avec son King Kong 2. En 2005, Peter Jackson embarquait Naomi Watts et Adrien Brody sur l’île de Kong, tandis qu’Andy Serkis interprétait le personnage principal en motion-capture. En 2014, Warner Bros. (distributeur) et Legendary Pictures (producteur) lancent le MonsterVerse, en partenariat avec la Toho, toujours détentrice des droits sur Godzilla. Plusieurs films sont annoncés avec ce personnage, un autre avec King Kong, le but étant de les réunir à l’écran et de les voir se mettre sur la tronche. La suite, on la connaît. Godzilla de Gareth Edwards sort en 2014, Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts en 2017 et Godzilla 2 : Roi des monstres de Michael Dougherty en 2019. Trois opus qui amassent près d’1,5 milliard de dollars dans le monde entier, qui prouvent encore la notoriété des deux monstres. Si la qualité est relative et les recettes déclinantes sur le sol de l’Oncle Sam, Godzilla vs. Kong peut enfin voir le jour.

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Test 4K UHD / Space Jam, réalisé par Joe Pytka

SPACE JAM réalisé par Joe Pytka, disponible en Édition Titans of Cult – SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray + goodies le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Michael Jordan, Wayne Knight, Theresa Randle, Manner Washington, Eric Gordon, Penny Bae Bridges, Brandon Hammond, Larry Bird, Bill Murray, Thom Barry, Danny DeVito…

Scénario : Leo Benvenuti, Steve Rudnick, Timothy Harris & Herschel Weingrod

Photographie : Michael Chapman

Musique : James Newton Howard

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1996

LE FILM

Panique au pays des Looney Tunes ! Les affreux Monstars, venus de l’espace, sont venus kidnapper Bugs Bunny et ses amis pour les emmener dans un parc d’attractions extra terrestre ! Seule chance pour nos héros d’échapper à leur sort : battre les Monstars au basket-ball. Mais face aux super-pouvoirs des extra terrestres, Bugs, Daffy, Titi et les autres n’ont plus qu’un espoir : faire jouer dans leur équipe le plus grand basketteur de tous les temps : Michael Jordan en personne !

Profitant d’une première (fausse) retraite entre 1993 et 1995, Michael Jordan, alors âgé de 30 ans, s’essaye au cinéma dans Space Jam, réponse tardive de la Warner Bros Animation à Qui veut la peau de Roger Rabbit de Robert Zemeckis pour le compte de Walt Disney Pictures, film mêlant des images réelles avec des personnages animés, en l’occurrence ici les Looney Tunes, que le plus grand joueur de basket-ball de tous les temps avait d’ailleurs déjà côtoyé en 1993 dans une publicité pour Nike. Dans ce spot, Michael Jordan et Bugs Bunny jouaient au basketball ensemble contre d’autres protagonistes dessinés. Produit par Ivan Reitman, Space Jam, ou Basket Spatial chez nos amis québécois, reprend exactement la même « trame » que la publicité. Le réalisateur Joe Pytka (né en 1938), spécialisé dans les clips vidéo (The Way You Make Me Feel, Dirty Diana et Heal the World de Michael Jackson), est appelé pour mettre en scène le film. De leur côté, les animateurs s’acharnent pour créer l’interaction entre Bugs Bunny et ses amis, avec Michael Jordan et Bill Murray dans leur propre rôle.

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Test Blu-ray / Cosmic Sin, réalisé par Edward Drake

COSMIC SIN réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 26 mai 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Frank Grillo, Bruce Willis, Brandon Thomas Lee, Corey Large, C.J. Perry, Perrey Reeves, Lochlyn Munro, Costas Mandylor…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Brandon Cox

Musique : Scott Glasgow

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

En 2524, un groupe composé de soldats et de scientifiques doit affronter une espèce extraterrestre pouvant infecter le corps humain.

Reprenons là où nous en étions, autrement dit à la fin d’Anti-Life de John Suits…[…] Pendant ce temps-là, Bruce Willis tète sa flasque qu’il sort toutes les dix secondes pour se gargariser au bourbon, attend que ça se passe (une série B-Z, impeccable pour dormir), avant d’aller faire un tour sur le plateau voisin pour y tourner Cosmic Sin d’Edward Drake, un autre truc de science-fiction où il donne la réplique à Frank Grillo. Mais c’est une autre histoire, ou la même peut-être, avec les décors identiques sans doute (c’est le cas de l’affiche déjà), et on espère vous en reparler très bientôt……………C’est bon, on peut maintenant ! Et nous ne nous étions pas trompés, puisqu’il s’agit peu ou prou de la même chose, sauf que « Bouse » Willis est cette fois affublé d’une armure ultra-perfectionnée (nous sommes au 26e siècle), visiblement confectionnée à l’aide de boites de conserve écrasées, d’enjoliveurs crasseux et de couvercles de tupperwares. Tout cela pour quoi ? Bah pour rien, puisque vêtu ainsi comme Iron « Old » Man, le comédien ne fait rien d’autre que débiter ses quelques répliques ineptes (« Plus je vieillis, plus je veux regarder les étoiles avec quelqu’un… »), en ayant l’air très fatigué, au bout du rouleau. Alors que certains continuent de s’acharner sur Nicolas Cage, qui mine de rien aura signé de belles prestations au milieu de ses dernières inepties, Bruce Willis continue encore et encore de creuser, de s’enliser. Raison pour laquelle, après avoir atteint l’autre bout de la planète, il tente à nouveau sa chance dans l’espace. Toutes proportions gardées, Cosmic Sin « s’en tire » mieux qu’Anti-life car beaucoup plus rigolo, surtout durant sa première partie qui nous fait bien marrer à force d’être mauvaise (une bagarre de bar WTF, Bruce Willis qui se lève difficilement de sa chaise au bout de vingt minutes de film, un logo scientifique qui ressemble à celui du PSG), contrairement à la deuxième (une fois que les héros ont été lancés dans l’espace) qui devient sacrément ennuyeuse et répétitive, jusqu’au final totalement incompréhensible, raté, expédié. Entre le navet et le nanar nous n’hésitons pas une seconde et rien que pour rire un peu, nous vous conseillons ce Co(s)mic Sin, dans lequel « brille » également Frank Grillo (Jiu Jitsu, Représaille), qui lui aussi ajoute un trophée à son palmarès cinématographique.

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Test DVD / La Reine des cartes, réalisé par Thorold Dickinson

LA REINE DES CARTES (The Queen of Spades) réalisé par Thorold Dickinson, disponible en DVD le 31 mai 2021 chez Doriane Films.

Acteurs : Anton Walbrook, Edith Evans, Yvonne Mitchell, Ronald Howard, Mary Jerrold, Anthony Dawson, Miles Malleson, Michael Medwin…

Scénario : Rodney Ackland & Arthur Boys, d’après la nouvelle d’Alexandre Pouchkine, La Dame de Pique

Photographie : Otto Heller

Musique : Georges Auric

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1949

LE FILM

Au XIXème siècle, à Saint-Pétersbourg, une vieille comtesse vend son âme au diable en échange du pouvoir de gagner aux cartes. Un officier cupide et féru de jeu cherche à connaître son secret, quitte à courir de grands dangers.

Si le nom de Thorold Dickinson (1903-1984) vous est inconnu, sachez tout d’abord que nous sommes déçus, car nous vous en avions parlé il y a un an à l’occasion de la sortie en DVD de Secret People (1952), dans lequel Audrey Hepburn trouvait l’un de ses premiers rôles au cinéma, et que cela veut dire que vous êtes passés à côté de notre article. Deuxièmement, sachez que Martin Scorsese le considère comme étant « certainement un des metteurs en scène les plus ambitieux et les plus talentueux de son temps ». Nous avions déjà été dithyrambiques sur Secret People, nous le serons probablement encore plus avec La Reine des cartes The Queen of Spades, merveilleux drame teinté de fantastique, qui foudroie autant par sa beauté plastique, que par la richesse des thèmes que le film aborde. Sorti en 1949, La Reine des cartes est un chef d’oeuvre absolu sur le désir, la soif de sexe, d’argent et de pouvoir, qui prend pour protagoniste Herman, un homme d’âge mûr, à qui la vie n’a vraisemblablement pas fait de cadeau, un officier de la garde, seul, sans femme ni enfant, sans moyens financiers non plus, qui passe son temps dans quelques bars miteux où ses jeunes camarades tapent le carton, tout en se délectant des danses lascives des tziganes et en buvant vodka sur vodka. Souvent humilié, Herman reste toujours en retrait. Jusqu’au jour où il entend parler de la légende de Saint-Pétersbourg, une superstition liée à la Dame de pique, réputée maléfique et qui porte malheur au cours d’un jeu de cartes alors en vogue, le faro. Connaître le secret des cartes, pourrait bien changer l’existence d’Herman, prêt à tout, même à vendre son âme au diable, pour découvrir cette énigme. Passionnant, sublime, sans cesse étonnant, The Queen of Spades démontre une fois de plus toute l’étendue du talent de Thorold Dickinson, dont la carrière devrait connaître, on en est persuadé, un véritable regain d’intérêt auprès des cinéphiles.

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Test Blu-ray / Resurrection, réalisé par Daniel Petrie

RESURRECTION réalisé par Daniel Petrie, disponible en Blu-ray depuis le 25 mai 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Ellen Burstyn, Sam Shepard, Pamela Payton-Wright, Richard Farnsworth, Roberts Blossom, Clifford David, Madeleine Sherwood, Eva Le Gallienne, etc.

Scénario : Lewis John Carlino

Photographie : Mario Tosi

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h43

Date de sortie initiale: 1980

LE FILM

Après un accident de voiture et la mort de son mari, Edna se découvre des pouvoirs paranormaux de guérison. De retour dans sa petite ville de naissance, elle met son don au service de la communauté, ce qui attire l’attention et la colère de l’église. Edna va tenter de faire entendre sa voix, entre la circonspection des psychologues et la pression des bigots, qui voient en elle une incarnation du diable.

Daniel Petrie (1920-2004) est un réalisateur qui a commencé sa carrière à la télévision à la fin des années 1940. Même s’il a principalement travaillé pour le petit écran, il a signé plusieurs films pour le cinéma, principalement des drames. Nous lui devons entre autres Un raisin au soleilA Raisin in the Sun, avec Sidney Poitier, Odyssée sous la merThe Neptune Factor, Le PolicemanFort Apache, The Bronx avec Paul Newman ou encore Rocket Gibraltar avec Burt Lancaster. En 1980, il réalise Resurrection, un film fantastique avec Ellen Burstyn et Sam Shepard, genre qu’il retrouvera huit ans plus tard avec Cocoon, le retour. Resurrection commence par un étrange générique avec une main en gros plan plongée dans le noir et avec des lumières colorées qui se reflètent dessus. Celui-ci représente bien le ton énigmatique du long-métrage. Nous suivons la vie sereine d’un couple, Edna et son mari. Ils passent tous les deux des vacances près de la mer, ils sont amoureux. Mais un jour, Edna décide d’offrir à son époux la voiture de ses rêves. Fou de joie, il emmène Edna sur les routes. Mais afin d’éviter de percuter un enfant sur son skate, la voiture tombe d’une falaise, un accident superbement filmé.

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Test Blu-ray / Shadow in the Cloud, réalisé par Roseanne Liang

SHADOW IN THE CLOUD réalisé par Roseanne Liang, disponible en DVD et Blu-ray le 15 avril 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Beulah Koale, Taylor John Smith, Callan Mulvey, Benedict Wall, Byron Coll, Joe Witkowski…

Scénario : Max Landis & Roseanne Liang

Photographie : Kit Fraser

Musique : Mahuia Bridgman-Cooper

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une jeune mécanicienne voyageant avec des documents top secret à bord d’un bombardier B-17 est confrontée à une présence maléfique qui risque de compromettre sa périlleuse mission.

Débranchez votre cerveau pendant 1h15 et attachez votre ceinture ! Shadow in the Cloud va vous clouer à votre fauteuil du début à la fin, si vous avez toutefois décidé de vous laisser porter par ce très étrange mélange des genres, complètement assumé, un gros délire formidablement mis en scène, aussi improbable que foncièrement jouissif. Car si le contexte historique est crédible, tout le reste ne l’est pas et c’est voulu ainsi. Huis clos, film de guerre, d’action et d’épouvante, le tout saupoudré d’un discours post-#MeToo (l’ironie étant que le scénario ait été écrit à l’origine par Max Landis, écarté du film pour harcèlement sexuel), Shadow in the Cloud, le second long-métrage de la réalisatrice Roseanne Liang après My Wedding and Others Secrets, entré dans l’histoire pour avoir été le film néo-zélandais le plus rentable en son pays en 2011, est un immense divertissement mené sans aucun temps mort, génialement interprété par Chloë Grace Moretz que la caméra ne lâche pas une seule seconde. Vous cherchez un spectacle sans prise de tête, qui vous donnera l’impression d’embarquer à bord de montagnes russes ? Vous l’avez trouvé !

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Test DVD / Supersonic Man, réalisé par Juan Piquer Simón

SUPERSONIC MAN réalisé par Juan Piquer Simón, disponible en DVD le 1er juin 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Antonio Cantafora, Cameron Mitchell, José Luis Ayestarán, Diana Polakov, José María Caffarel, Frank Braña, Javier De Campos, Tito García…

Scénario : Juan Piquer Simón & Sebastian Moi

Photographie : Juan Mariné

Musique : Carlos Attias, Juan Luis Izaguirre & Gino Peguri

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre. Il s’installe à New York et devient un super héros. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde.

Le plus grand des super-héros, c’eeeeeeeeeeeeest ???? Bah c’est pas lui en tout cas ! Et pourtant, Supersonic Man est un immense divertissement qui vous fera rire du début à la fin ! Film (cu)culte réalisé par l’espagnol Juan Piquer Simón (1935-2011), pape du cinéma d’exploitation en son pays à qui l’on doit Le Continent fantastique (1976), Les Diables de la mer (1981), Le Sadique à la tronçonneuse (1982), Mutations – Slugs (1988), ainsi que – en tant que producteur – Escalofrío (1978) de Carlos Puerto, Supersonic Man surfe sans complexe sur le triomphe du Superman de Richard Donner, en pompant allègrement certaines séquences, tout en inversant les couleurs du costume du Man of Steal pour essayer de donner le change. Adieu le slip rouge à coquille, place à un joli slip bleu à paillettes qui brille au firmament. De plus, Supersonic Man est affublé d’un masque, qui dissimule en réalité le changement d’acteur au moment de la transformation de Paul (Michael Goby) en Supersonic (Richard Yesteran), qui à l’instar de Bill Bixby et de Lou Ferrigno dans L’Incroyable Hulk, se partagent la double vedette. Toujours est-il que notre cher alien, qui se la coulait douce en biostase et uniquement vêtu de son moule-bite, s’élance vers la caméra et vole (même à l’envers, comme Captain Barbell aux Philippines, il s’en fout Supersonic Man !) vers de belles et fantastiques aventures où grâce à ses pouvoirs il pourra aller voler une bouteille de champagne dans les cuisines d’un grand restaurant, transformer en banane le flingue d’un ennemi, tout en emballant une jolie nana grâce à sa moustache frétillante quand il prend l’apparence humaine. Bref, Supersonic Man, coproduction italo-espagnole qui apparaît très souvent dans les tops des meilleurs nanars, est un spectacle comme on les aime, décontracté, très drôle, généreux et mené sans temps mort !

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Test DVD / Les Yeux de la nuit, réalisé par John Farrow

LES YEUX DE LA NUIT (Night Has a Thousand Eyes) réalisé par John Farrow, disponible en DVD le 25 mai 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Edward G. Robinson, Gail Russell, John Lund, Virginia Bruce, William Demarest, Richard Webb, Jerome Cowan, Onslow Stevens…

Scénario : Barré Lyndon & Jonathan Latimer, d’après le roman de Cornell ‘William Irish’ Woolrich

Photographie : John F. Seitz

Musique : Victor Young

Durée : 1h18

Année de sortie : 1948

LE FILM

John Triton exerce ses talents de voyant dans des spectacles de cabaret, avec ses partenaires Jenny et Whitney Courtland. Mais, un jour, il s’aperçoit que son cerveau est traversé par des visions de mort. En effet, plusieurs de ses prédictions se réalisent. Bientôt, il voit que Jenny, qu’il aime, doit mourir à la suite de son premier accouchement. Il se retire du monde, mais vingt ans plus tard, il revoit la fille de Jenny, orpheline de sa mère dès sa naissance…

Étranges ces Yeux de la nuit – Night has a thousand eyes, film noir, drame psychologique et thriller fantastique, réalisé par l’éclectique et prolifique John Farrow (1904-1963). Le metteur en scène de moult longs-métrages chéris par les cinéphiles, le phénoménal Quels seront les cinq ? -Five came back (1939), Hondo (1953) et Le Renard des océans (1955) avec John Wayne, Vaquero (1953) avec Robert Taylor & Ava Gardner, Voyage sans retour (1950) avec Robert Mitchum, California, terre promise (1947), La Grande horloge (1948) et Un pacte avec le diable (1949) avec Ray Milland, et bien d’autres, est l’un des noms les plus prestigieux d’Hollywood à la fin des années 1940. Il se voit confier l’adaptation d’un roman à succès de Cornell Woolrich, écrivain pour lequel les studios faisaient les yeux doux après les grands succès de L’Homme-léopard (1943) de Jacques Tourneur et Les Mains qui tuent – Phantom Lady (1944) de Robert Siodmak, sans oublier les autres polars inspirés par une de ses œuvres Street of chance (1942), The Mark of the Whistler (1944) de William Castle, L’Ange noir (1946) avec Dan Duryea et L’Évadée (1946) avec Robert Cummings et Michèle Morgan. Sur un scénario coécrit par Barré Lyndon (Crépuscule de Henry Hathaway, le fabuleux Hangover Square de John Brahm) et Jonathan Latimer (La Clé de verre de Stuart Heisler), John Farrow signe un film complètement atypique, qui joue avec les genres, ce qui a sans doute déstabilisé les spectateurs puisque Les Yeux de la nuit ne rencontrera pas vraiment son public. Pourtant, cette curiosité mérite amplement d’être découverte, d’autant plus que l’immense Edward G. Robinson y est – comme d’habitude – parfait.

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Test Blu-ray / Jiu Jitsu, réalisé par Dimitri Logothetis

JIU JIUTSU réalisé par Dimitri Logothetis, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Alain Moussi, Marie Avgeropoulos, Frank Grillo, Tony Jaa, Rick Yune, JuJu Chan, Marrese Crump…

Scénario : Dimitri Logothetis & James McGrath, d’après leur roman graphique

Photographie : Gerardo Madrazo

Musique : Adam Dorn

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Un ancien ordre de combattants experts du Jiu Jitsu doit faire face à un extraterrestre vicieux afin de protéger la Terre. L’avenir de l’humanité repose sur eux…

2019 a été particulièrement chargé pour notre cher Nicolas Cage, entre le très bon Froide vengeance, l’intéressant Running with the Devil, le sublime Color Out of Space, l’anecdotique Kill Chain, les sympatoches Primal et Grande Isle, le comédien a su terminer les années 2010 – durant lesquelles il aura au final tourner 36 films – sur une bonne note, prouvant une fois de plus à ses détracteurs qu’il en avait encore sous le capot et que l’on pouvait compter sur lui, y compris dans ses multiples productions hasardeuses et calamiteuses. A l’annonce de Jiu Jitsu et de son nouveau look, nous avons tous eu peur. Mais réunir sur la même affiche Alain Moussi, Frank Grillo, Tony Jaa et Nicolas Cage, avouez que c’était finalement tentant ! En fait, il vaut mieux en savoir le moins possible sur Jiu Jitsu pour mieux « l’apprécier », car cette série B, que certains rapprocheront forcément plus de la dernière lettre de l’alphabet, vaut son pesant de cacahuètes. Car Jiu Jitsu est ni plus ni moins un remake de Predator de John McTiernan. Oui, il y a un alien dans ce film que nous imaginions plutôt comme un petit film de combat, peut-être un mix entre Street Fighter, Kickboxer et Mortal Kombat. Mais non, il s’agit bien d’un « hommage » au chef d’oeuvre de McT, dans lequel brille le non-jeu et l’absence de charisme d’Alain Moussi, absolument ridicule (même si nous ne lui dirions pas en face), qui se contente de répéter les répliques de ses partenaires en y ajoutant un point d’interrogation, du style « Il faut exterminer cet alien ! » « Exterminer cet alien ? », tout en essayant d’avoir un tant soit peu l’air concerné par ce qui se passe. Il faut le voir plisser les yeux pour simuler la tristesse avec son regard vide d’expression. Et que les fans de Nicolas Cage soient rassurés, même en tant que « second rôle », celui-ci est bien présent à l’écran et assure le show comme toujours en y croyant à fond, dur comme fer, tout en s’amusant à croiser le fer avec un extraterrestre et en refilant vite fait son chèque encore tout chaud au fisc qui lui colle au cul depuis dix ans. Jiu Jitsu est un divertissement honnête, pas inoubliable hein, mais qui passe agréablement le temps après avoir bien pris soin de déconnecter ses fonctions neurologiques et mentales.

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