Test Blu-ray / Passeur d’hommes, réalisé par J. Lee Thompson

PASSEUR D’HOMMES (The Passage) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Anthony Quinn, James Mason, Malcolm McDowell, Patricia Neal, Kay Lenz, Christopher Lee, Michael Lonsdale, Marcel Bozzuffi…

Scénario : Bruce Nicolaysen d’après son roman

Photographie : Michael Reed

Musique : Michael J. Lewis

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Le professeur Bergson, savant précieux pour les Allemands en guerre, pourchassé par Von Derko, officier SS, trouve d’abord refuge dans les greniers d’une maison close, à Toulouse. Un montagnard basque, sollicité par Perea et Renoudot, membres de la Résistance, accepte de faire passer la frontière espagnole au professeur. Lorsqu’il se rend compte qu’il est accompagné de ses deux enfants et de sa femme malade, le Basque veut refuser. Mais il est déjà trop tard pour réfléchir.

Passeur d’hommes The Passage est peut-être l’un des films les plus méconnus de J. Lee Thompson (1914-2002), réalisateur britannique de son vrai nom John Lee Thompson, passé à la postérité avec Les Canons de Navarone (1961) et Les Nerfs à vif (1962), tous deux avec Gregory Peck. Excellent technicien et ayant dirigé les plus grands acteurs, on lui doit également Tarass Boulba (avec Tony Curtis et Yul Brynner), ainsi que moult longs métrages avec Charles Bronson, avec lequel il s’associera sur près d’une dizaine de films dont le désormais culte (malgré-lui) Le Justicier braque les dealers (1987). Avec Passeur d’hommes, le cinéaste clôt une décennie marquée surtout par les deux opus, La Conquête de la planète des singes Conquest of the Planet of the Apes (1972) et La Bataille de la planète des singesBattle for the Planet of the Apes (1973). J. Lee Thompson retrouve pour la troisième et dernière fois Anthony Quinn (même si le rôle a semble-t-il été envisagé pour Charles Bronson), qu’il avait dirigé dans Les Canons de Navarone près de vingt ans auparavant et L’Empire du grec The Greek Tycoon. Immédiatement après ce dernier, les deux complices remettent le couvert avec un film de guerre, conspué par la critique, encore aujourd’hui d’ailleurs, qui s’avère pourtant un grand divertissement, porté par un casting exceptionnel et merveilleusement photographié par Michael Reed (La Gorgone, Au service secret de sa Majesté).

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Test Blu-ray / L’Or noir de l’Oklahoma, réalisé par Stanley Kramer

L’OR NOIR DE L’OKLAHOMA (Oklahoma Crude) réalisé par Stanley Kramer, disponible en DVD et Blu-ray le 24 septembre 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : George C. Scott, Faye Dunaway, John Mills, Jack Palance, William Lucking, Harvey Jason, Ted Gehring, Cliff Osmond, Rafael Campos…

Scénario : Marc Norman

Photographie : Robert Surtees

Musique : Henry Mancini

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Dans l’Oklahoma, lors de la ruée sur « l’or noir » au début des années 1900, de grandes sociétés d’exploitation veulent acheter le terrain pétrolifère de Lena Doyle. Celle-ci, farouche féministe, avec l’aide de son père Cleon et de Mason, leur homme de main, engage une lutte sans merci contre les géants pétroliers pour sauvegarder sa propriété.

Les cinéphiles connaissent autant le Stanley Kramer (1913-2001) producteur (Le Champion de Mark Robson, C’étaient des hommes de Fred Zinnemann, Cyrano de Bergerac de Michael Gordon, L’Homme à l’affûtThe Sniper d’Edward Dmytryk, L’Équipée sauvage The Wild One de László Benedek, Un enfant attend de John Cassavetes) que metteur en scène. Trois fois nommé pour l’Oscar du meilleur réalisateur, pour La Chaîne The Defiant Ones (1958), Jugement à NurembergJudgment at Nuremberg (1961) et Devine qui vient dîner…Guess Who’s Coming to Dinner (1967), Stanley Kramer aura signé une vingtaine de films en 25 ans. L’Or noir de l’Oklahoma Oklahoma Crude est son avant-dernier long-métrage réalisé pour le cinéma. Il s’agit aussi de son unique western, genre que le réalisateur n’avait pas encore abordé, lui qui aimait varier les récits, du drame contemporain (Pour que vivent les hommes, 1955) en passant par le film historique (Orgueil et passion, 1957), la science-fiction (Le Dernier rivage, 1959), le film de procès (Procès de singe, 1960, Jugement à Nuremberg), 1961), la comédie (Un monde fou, fou, fou, fou, 1963) et le thriller paranoïaque (La Théorie des dominos, 1977). Dans L’Or noir de l’Oklahoma, Stanley Kramer mélange les genres, et incorpore beaucoup d’humour dans son western tardif, mais féministe. Ce qui l’intéresse avant tout c’est de dresser le portrait d’une femme déterminée, à laquelle Faye Dunaway prête ses traits anguleux, son immense talent et sa forte personnalité. L’Or noir de l’Oklahoma est aussi l’occasion de voir s’affronter d’autres monstres du cinéma hollywoodien et non des moindres, George C. Scott et Jack Palance. C’est beau, c’est en format large, c’est passionnant, c’est toujours d’actualité, bref, c’est du grand cinéma devant lequel on jubile, tandis que la sublime partition du grand Henry Mancini trotte encore longtemps après dans la tête.

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Test Blu-ray / Les Rescapés du futur, réalisé par Richard T. Heffron

LES RESCAPÉS DU FUTUR (Futureworld) réalisé par Richard T. Heffron, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Fonda, Blythe Danner, Arthur Hill, Yul Brynner, John P. Ryan, Stuart Margolin, Allen Ludden, Robert Cornthwaite…

Scénario : Mayo Simon & George Schenck

Photographie : Gene Polito & Howard Schwartz

Musique : Fred Karlin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Deux ans après le massacre de ses visiteurs par les cyborgs, le parc de loisirs futuristes de Delos rouvre ses portes. Entre du ski sur Mars et une immersion dans le monde des Tsars, les attractions rivalisent de prouesses technologiques, animées par des robots toujours plus perfectionnés. Deux journalistes y découvrent cependant que même les employés sont des machines, clones parfaits des humains. Et c’est bientôt leur propre double que les reporters rencontrent, preuve qu’une main invisible prépare, dans les entrailles de Dalos, le remplacement des grands de ce monde par leur reproduction à l’identique…

Si Michael Crichton (1942-2008) l’a décliné, Les Rescapés du futur Futureworld est la suite directe de Mondwest Westworld, qui marquait les débuts derrière la caméra de l’auteur mythique de La Grande Attaque du train d’or, Soleil levant, Jurassic Park, Harcèlement, Sphère et Le 13e Guerrier. Le premier volet se distinguait par un scénario malin et un décor soigné, mais ce que les cinéphiles retenaient avant tout de ce premier coup d’essai était la participation du grand Yul Brynner dans la peau de l’androïde quasi-mutique, l’impitoyable Gunslinger, le cowboy-robot, pour lequel le comédien reprenait son costume des 7 MercenairesThe Magnificent Seven de John Sturges, qu’il arborait treize années auparavant. Les producteurs des Rescapés du futur s’en sont souvenus et n’ont pas hésité à mettre le nom de l’acteur en haut de l’affiche, ainsi que son visage légendaire, alors que celui-ci ne fait qu’un caméo muet de deux minutes, dans la scène la plus stupide du film qui plus est. Il s’agira de la dernière apparition au cinéma de Yul Brynner. Cet argument publicitaire aura longtemps attisé la colère des spectateurs. Cela est d’autant plus frustrant que l’on se retrouve face à une séquelle mou du genou, qui ne tient même pas ses promesses d’emmener ses personnages et donc le public dans un monde futuriste, en dehors de quelques scènes vite expédiées, puisque le reste de l’intrigue se déroule dans des couloirs remplis de tuyaux et de fumée. Futureworld est une suite ratée, avec une mise en scène transparente signée Richard T. Heffron (1930-2007) qui renvoie souvent à celle d’un épisode de série télévisée des années 1970, tout juste sauvée par l’interprétation de la toujours géniale et trop souvent oubliée Blythe Danner (la femme de Robert De Niro dans la trilogie Mon Beau-père…), tandis que Peter Fonda a l’air de s’endormir à ses côtés.

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Test DVD / J.T. LeRoy, réalisé par Justin Kelly

J.T. LEROY (Jeremiah Terminator LeRoy) réalisé par Justin Kelly, disponible en DVD le 15 octobre 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Kristen Stewart, Laura Dern, Jim Sturgess, Diane Kruger, Kelvin Harrison Jr., James Jagger, Courtney Love, David Lawrence Brown…

Scénario : Savannah Knoop & Justin Kelly, d’après le livre Girl Boy Girl: How I Became JT LeRoy de Savannah Knoop

Photographie : Bobby Bukowski

Musique : Tim Kvasnosky

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Inspiré de l’histoire de J.T. Leroy, une femme écrivain qui s’était fait passer pour un transgenre dans les années 90-2000 pour duper le monde des célébrités.

Beaucoup de cinéphiles connaissent le film Le Livre de Jérémie, réalisé par Asia Argento en 2004 et adapté du livre éponyme de J.T. LeRoy, qui racontait l’enfance détruite de Jeremiah, jeune garçon ballotté entre une mère prostituée qui l’emmenait dans ses tribulations sur les routes des États-Unis et des grands parents évangéliques voulant l’arracher à cette vie de débauche pour lui donner une éducation rigoriste. Un livre dur et très cru, où la violence et le sexe étaient omniprésents. A la sortie du roman en 2001, son auteur J.T. LeRoy était présenté comme une personne trans, qui se questionnait sexuellement, ancien sans domicile fixe, prostitué et toxicomane. En réalité, J.T. LeRoy était le pseudonyme – ou l’alter ego – de Laura Gilbert (née en 1965), véritable écrivaine, qui avait inventé ce personnage, pour parler de sa véritable histoire. Ainsi, Le Livre de Jérémie était autobiographique, mais la narratrice se dissimulait derrière ce nom et cet avatar monté de toutes pièces, jusqu’en 2006, année où la supercherie a été révélée dans les médias. Il n’en fallait pas plus pour que le cinéma s’empare de cette histoire. Le film qui en découle s’intitule tout simplement J.T. LeRoy, ou parfois Jeremiah Terminator LeRoy. Aux commandes de ce « biopic », on retrouve un certain Justin Kelly, ancien assistant monteur de Gus Van Sant sur Harvey Milk (2008), qui est ensuite passé derrière la caméra avec quelques courts métrages, avant de passer au format long en 2015 avec le remarqué I am Michael en 2015 (avec James Franco, Zachary Quinto et Emma Roberts), trois fois récompensé au Festival FilmOut San Diego. J.T. Leroy est son quatrième film. Dans le(s) rôle(s) titre pourrait-on dire, on retrouve à la fois Kristen Stewart, qui incarne – aux yeux de tous – l’écrivain, et Laura Dern, une fois de plus incroyable dans la peau de Laura Gilbert. Un « monstre à deux têtes » qui va s’avérer plus complexe à gérer que l’imaginait sa créatrice, et qui ne s’attendait pas à ce que sa protégée se perde quelque peu dans la peau du monstre qu’elle a créé. S’il ne révolutionne évidemment pas un genre depuis longtemps ultra-balisé, ce J.T. LeRoy vaut le coup pour admirer la prestation d’une des plus grandes comédiennes de tous les temps, qui avait d’ailleurs déjà partagé l’affiche avec Kristen Stewart dans Certaines Femmes de Kelly Reichardt.

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Test Blu-ray / L’Horrible invasion, réalisé par John « Bud » Cardos

L’HORRIBLE INVASION (Kingdom of the Spiders) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Shatner, Tiffany Bolling, Woody Strode, Lieux Dressler, David McLean, Natasha Ryan…

Scénario : Richard Robinson, Alan Caillou, Jeffrey M. Sneller & Stephen Lodge

Photographie : John Arthur Morrill

Musique : Dorsey Burnette

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Verde Valley, une petite communauté rurale d’Arizona où la vie s’écoule paisiblement. Ou, du moins, s’écoulait jusqu’à que des animaux ne meurent dans des circonstances étranges, victimes de doses massives de poison dont le vétérinaire Rack Hansen ne parvient pas à trouver l’origine. Quand il y réussit, avec l’aide de l’entomologiste Diane Ashley, il est trop tard. Des dizaines de milliers de mygales déferlent déjà sur la ville, rendues plus agressives encore par les produits chimiques que le maire déverse sur elles.

«  Venimeuses, silencieuses, MONSTRUEUSES  » ou «  Des crochets pour MORDRE, du venin pour TUER  » scandait l’affiche de L’Horrible invasion ou Kingdom of the Spiders pour les puristes, géniale série B réalisée par John «  Bud  » Cardos (né en 1929 et toujours de ce monde à l’heure de cette chronique) en 1977, alors son second long-métrage. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant-réalisateur, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Mais parmi la dizaine de ses films, celui qui trouve grâce aux yeux des cinéphiles déviants (ou non) est donc L’Horrible invasion avec William Shatner, débarqué de l’Enterprise NCC-1701 depuis déjà six ans, ne sachant où aller depuis, avant de finalement remonter à bord de son vaisseau en 1979 pour le grand écran.

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Test Blu-ray / À des millions de kilomètres de la Terre, réalisé par Nathan Juran

A DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (20 Million Miles to Earth) réalisé par Nahan Juran, disponible uniquement en coffret Blu-ray ou DVD Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Tito Vuolo…

Scénario : Christopher Knopf & Robert Creighton Williams, d’après une histoire originale de Charlotte Knight

Photographie : Irving Lippman & Carlo Ventimiglia

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Une fusée américaine s’écrase au large de la Sicile. Des pécheurs parviennent à sauver deux astronautes qui se trouvaient à son bord avant que l’aéronef ne coule dans la Méditerranée. Quelques heures plus tard, un petit garçon du village découvre un tube sur une plage, tube contenant un étrange objet visqueux. En fait, le vaisseau spatial revient d’un voyage sur la planète Vénus et cette « chose » est un cocon extraterrestre !

À des millions de kilomètres de la Terre 20 Million Miles to Earth est la première collaboration entre Ray Harryhausen et le cinéaste Nathan Juran (1907-2002). L’ancien chef décorateur oscarisé pour Qu’elle était verte ma valléeHow Green Was My Valley de John Ford se spécialise tout d’abord dans le thriller (Le Mystère du château noirThe Black Castle, La Tueuse de Las Vegas, Piège double), le western (Gunsmoke, Quand la poudre parle, Qui est le traître ?, La Rivière sanglante), avant que sa carrière bifurque vers le fantastique. 1957 est une grande année pour lui puisque quelques mois seulement séparent la sortie de trois de ses films, qui deviendront des fleurons du genre : La Chose surgit des ténèbresThe Deadly Mantis, dans lequel une mante religieuse géante, qui après avoir été libérée d’un iceberg brisé, attaque New York et Washington, puis À des millions de kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth, avec sa créature vénusienne qui sème la panique dans les rues de Rome, puis enfin – sous le nom de Nathan Hertz – Le Cerveau de la planète Arous (The Brain from Planet Arous) et son extraterrestre nommé Gor, qui souhaite asservir la Terre. S’ils sont signés Fred Knoth dans La Chose surgit des ténèbres, qui avait travaillé sur L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold, les effets spéciaux d’À des millions de kilomètres de la Terre sont créés par le maître en la matière, Ray Harryhausen, qui à cette occasion imagine l’une de ses créatures les plus célèbres et que ses aficionados connaissent sous le nom d’Ymir, inspiré par un géant provenant de la mythologie nordique. Entre Les Soucoupes volantes attaquent et Le Septième Voyage de Sinbad, le concepteur et créateur d’effets visuels donne vie à Ymir, un être arraché à son sol natal par une équipe d’astronautes et de militaires américains, alors qu’il n’était même pas né. L’ombre du King Kong de Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack plane certainement sur 20 Million Miles to Earth, mais le récit parvient à s’en démarquer et à trouver une identité propre, imputable à l’efficacité de la mise en scène de Nathan Juran et au génie de Ray Harryhausen qui met au monde l’un de ses monstres les plus empathiques. C’est ce qu’on appelle un chef d’oeuvre de la série B.

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Test DVD / Le Chevalier du château maudit, réalisé par Mario Costa

LE CHEVALIER DU CHÂTEAU MAUDIT (Il Cavaliere del castello maledetto) réalisé par Mario Costa, disponible en DVD le 3 novembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Massimo Serato, Irène Tunc, Luisella Boni, Pierre Cressoy, Livio Lorenzon, Maria Sima, Carlo Tamberlani, Aldo Bufi Landi…

Scénario : Sergio Corbucci, Piero Vivarelli

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Michele Cozzoli

Durée : 1h19

Année de sortie : 1959

LE FILM

Le perfide Ugo de Collefeltro a fait jeter en prison son oncle le duc Olivero et pris sa place sur le trône de Valgrado. Devant l’oppression subie, les gens du pays déplorent la disparition de leur ancien maître. Quand Isabelle, la fille du duc, revient au château, elle est demandée en mariage par son cousin Ugo. Elle fait alors connaissance avec le mystérieux Chevalier Noir, qui défend les paysans contre le tyran.

Dans les années 1950, le film de cape et d’épée est un des genres prisés par les spectateurs, notamment en France avec des titres emblématiques comme Fanfan la tulipe (1952), Les Trois Mousquetaires (1953) version André Hunebelle, La Tour, prends garde ! (1957), Le Bossu (1959), Le Capitan (1960) et bien d’autres. Ce que l’on sait moins, c’est que même l’Italie s’est également essayée au genre, à l’instar du mythique Riccardo Freda, qui avait d’ailleurs fait ses débuts derrière la caméra avec Don César de BazanDon Cesare di Bazan (1942). Totalement inconnu en France, le cinéaste Mario Costa aura signé par loin de 40 longs-métrages depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au début des années 1970. Prolifique et surtout éclectique, le réalisateur aura abordé le drame et la comédie-musicale dans la première partie de sa carrière, avant de bifurquer vers le film d’aventure. Le Chevalier du château mauditIl cavaliere del castello maledetto (1959) est comme qui dirait son premier coup d’essai du genre, qui sera suivi Prisonnier de la tourI Reali di Francia (1959), La Reine des piratesLa Venere dei pirati (1960), La Bataille de CorintheIl conquistatore di Corinto (1961), Gordon, chevalier des mersGordon, il pirata nero (1961), Le Retour du fils du SheikIl figlio dello sceicco (1962) et Les Cavaliers de la terreurIl terrore dei mantelli rossi (1963). Mais pour l’heure, Le Chevalier du château maudit demeure un divertissement classique et désuet, mais bourré de charme avec ses décors intérieurs confectionnés en carton-pâte, ses costumes approximatifs, ses batailles molles et ses comédiens qui en font souvent des caisses. Un film de chevalerie transalpin très premier degré, coécrit par le légendaire Sergio Corbucci, une curiosité doublée d’un bon moment de cinéma à l’ancienne, entre amours et intrigues, le tout enrobé d’embuscades et de duels.

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Test Blu-ray / Les Soucoupes volantes attaquent, réalisé par Fred F. Sears

LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT (Earth vs. the Flying Saucers) réalisé par Fred F. Sears, disponible uniquement en coffret Blu-ray ou DVD Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis, Morris Ankrum, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Grandon Rhodes, Larry J. Blake…

Scénario : Curt Siodmak, Bernard Gordon & George Worthing Yates

Photographie : Fred Jackman Jr.

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1956

LE FILM

Surgis des profondeurs de l’espace, les vaisseaux spatiaux d’une civilisation technologiquement avancée apparaissent dans le ciel. Bien que d’abord pacifiques, les visiteurs se transforment vite en envahisseurs, causant des destructions massives sur toute la surface du globe…

Même s’il a avoué par la suite qu’il s’agissait probablement de l’opus de sa filmographie dont il était le moins fier, Ray Harryhausen franchit une nouvelle étape dans sa carrière avec Les Soucoupes volantes attaquentEarth vs. the Flying Saucers, qui sort tout juste un an après Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea. Dans ce film, l’animateur ne crée pas de monstres ou de créatures, mais des objets volants non identifiés, qui sont devenus une référence en la matière, à l’instar de ceux de La Guerre des mondes de Byron Haskin, sorti trois ans auparavant et que Ray Harryhausen souhaité adapter, avant de se faire coiffer au poteau. Le film et ses effets révolutionnaires seront notamment déterminants dans la passion pour le cinéma du jeune Tim Burton, qui lui rendra un hommage fabuleux avec son chef d’oeuvre Mars Attacks !, en s’inspirant du design des soucoupes volantes et en reprenant même certaines scènes de destruction quasiment à l’identique. 65 ans après sa sortie, Les Soucoupes volantes attaquent demeure un vrai blockbuster et pose les bases qui seront ensuite consignées dans un cahier des charges respecté par les plus grands divertissements des années 1990 du style Independence Day de Roland Emmerich. En d’autres termes, tout cinéphile qui se respecte doit avoir vu Earth vs. the Flying Saucers !

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Test Blu-ray / Le Monstre vient de la mer, réalisé par Robert Gordon

LE MONSTRE VIENT DE L’ESPACE (It Came from Beneath the Sea) réalisé par Robert Gordon, disponible uniquement dans le coffret Blu-ray Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis, Ian Keith, Dean Maddox Jr., Chuck Griffiths, Harry Lauter, Richard W. Peterson…

Scénario : George Worthing Yates & Harold Jacob Smith

Photographie : Henry Freulich

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Découverte dans les grands fonds par un sous-marin chargé de torpilles nucléaires, une pieuvre géante sort de son territoire de chasse pour faire route vers San Francisco. Si l’armée tente de l’arrêter, la créature atteint bientôt la ville…

En 1955, le créateur des effets spéciaux Ray Harryhausen rencontre le producteur Charles H. Schneer. L’entente est immédiate entre les deux hommes, qui décident de s’associer. Leur collaboration durera un quart de siècle. Avec Sam Katzman, célèbre et prolifique producteur spécialisé dans les films à très petit budget, ils se lancent dans leur premier projet, qui deviendra Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea, inspiré par le succès du Monstre des temps perdusThe Beast from 20,000 Fathoms d’Eugène Lourié, sorti deux ans auparavant et pour lequel Ray Harryhausen s’était chargé de l’animation image par image de la Bête. Pour leur coup d’essai, l’artiste participe au scénario, même s’il n’est pas crédité, et créé bien évidemment la pieuvre gigantesque qui effraie les marins, avant de faire une entrée très remarquée au pied du Golden Gate de San Francisco. Si effectivement la thématique du film, projeté en double programme avec Le Tueur au cerveau atomiqueCreature with the Atom Brain d’Edward L. Cahn, se rapproche de celle du Monstre des temps perdus, Le Monstre vient de la mer pâtit aujourd’hui d’un cruel manque de rythme, d’une mise en scène plate et figée de l’inconnu Robert Gordon (1913-1990), d’une photo et d’une musique passe-partout, ainsi que d’une direction d’acteurs aux abonnés absents. Seules les diverses apparitions de la créature valent le déplacement, mais celles-ci s’avèrent bien trop sporadiques, surtout durant la première heure. Le dernier acte est plus animé et permet d’apprécier la beauté de l’animation, mais il est déjà trop tard et en dépit de sa courte durée (à peine 80 minutes), on s’ennuie beaucoup…

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Test Blu-ray / Les Premiers Hommes dans la Lune, réalisé par Nathan Juran

LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE (First Men in the Moon) réalisé par Nathan Juran, disponible en Édition Digibook Collector, Combo Blu-ray + DVD + Livret le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries, Miles Malleson, Norman Bird, Gladys Henson, Hugh McDermott, Betty McDowall…

Scénario : Nigel Kneale & Jan Read d’après la nouvelle éponyme de H. G. Wells

Photographie : Wilkie Cooper

Musique : Laurie Johnson

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Un équipage américano-soviétique se pose sur la Lune. Alors que ses membres pensent être les premiers humains à fouler du pied le sol du satellite, ils y découvrent un drapeau britannique et un document qui prétend que, soixante-cinq ans plus tôt, des sujets de sa Gracieuse Majesté les ont précédés. Désormais très âgé, l’un d’eux raconte son exploit…

Avant de passer à la mise en scène, le réalisateur Nathan Juran (1907-2002) a d’abord fait ses classes en tant que chef décorateur sur Qu’elle était verte ma vallée de John Ford (qui lui vaut un Oscar), L’Orchidée blanche d’André de Toth, Tempête sur la colline de Douglas Sirk ou bien encore Winchester 73 d’Anthony Mann. En 1952, il signe son premier long métrage, Le Mystère du château noirThe Black Castle avec Boris Karloff. Il se spécialise dans le western de série B, Le Tueur du Montana, Quand la poudre parle, Qui est le traître ?, tous les trois réalisés en 1953. Puis en 1958, il met en scène un de ses films les plus célèbres, L’Attaque de la femme de 50 piedsAttack of the 50 Foot Woman. En 1959, il livre un de ses meilleurs films, Terre de violence Good Day for a Hanging, avec Fred MacMurray dans le rôle principal. L’une de ses plus grandes associations demeure celle établie sur trois longs-métrages avec le légendaire Ray Harryhausen, à savoir À des millions de kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth (1957), Le Septième Voyage de Sinbad The 7th Voyage of Sinbad (1958) et enfin Les Premiers Hommes dans la LuneFirst Men in the Moon (1964). Ce dernier, beaucoup moins célèbre, est pourtant une merveilleuse invitation au voyage dans l’imaginaire. D’une beauté à couper le souffle, formidablement mis en scène et imprégné de la magie intemporelle du génie incommensurable du maître de l’animation en volume, Les Premiers Hommes dans la Lune, réalisé cinq ans avant l’alunissage d’Apollo 11, mais dix ans après l’album On a marché sur la Lune d’Hergé (auquel un hommage est glissé dans le film), est un chef d’oeuvre absolu.

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