Test Blu-ray / La Chute de la Maison Usher, réalisé par Roger Corman

LA CHUTE DE LA MAISON USHER (House of Usher) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Mark Damon, Myrna Fahey, Harry Ellerbe, Eleanor LeFaber.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h19

Date de sortie initiale: 1960

LE FILM

Philip Withrop se rend a la maison Usher pour voir sa fiancée Madeline. Il est confronté au frère de la jeune femme, Roderick, qui s’oppose à leur mariage. Ce dernier explique à Withrop que sa famille est maudite, ses membres sombrant tous un jour ou l’autre dans la folie, ce qui les conduit toujours à la mort.

C’est de là que tout est parti. Quand il entreprend La Chute de la Maison Usher, Roger Corman a déjà 25 réalisations à son actif, deux douzaines de séries B-Z aux titres explicites comme L’Attaque des crabes géants, The Undead, The Saga of the Viking Women and Their Voyage to the Waters of the Great Sea Serpent, She Gods of Shark Reef, The Wasp Woman. Après La Petite Boutique des horreursThe Little Shop of Horrors, ce cher Roger propose à Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson un projet plus ambitieux que ses « petits trucs » à 65.000 dollars. Tourner en couleur, utiliser le cadre large et gonfler le budget à 200.000 dollars pour concurrencer l’arrivée de la télévision couleur dans les chaumières US. Banco pour l’American International Pictures, puisque, même si la société devra allonger 100.000$ de plus pour s’offrir Vincent Price, La Chute de la Maison Usher rapporte quatre fois sa mise et prouve à ses détracteurs que le metteur en scène est capable de rigueur, d’ampleur et d’élégance. Si Roger Corman n’a pas mis de côté sa recherche obsessionnelle de l’économie, La Chute de la Maison Usher subjugue par sa beauté plastique, mais aussi par la prestation impériale de Vincent Price au sommet de son art. Un classique inaltérable, un chef d’oeuvre intemporel.

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Test DVD / Je suis une légende, réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow

JE SUIS UNE LÉGENDE (The Last Man on Earth) réalisé par Ubaldo B. Ragona & Sidney Salkow, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Vincent Price, Franca Bettoia, Emma Danieli, Giacomo Rossi-Stuart, Umberto Raho, Christi Courtland, Tony Corevi, Hector Ribotta…

Scénario : Furio M. Monetti, Ubaldo B. Ragona, Richard Matheson, William F. Leicester, d’après le roman de Richard Matheson

Photographie : Franco Delli Colli

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h23

Année de sortie : 1964

LE FILM

Une épidémie a dévasté le monde et transformé les hommes en vampires assoiffés de sang. Le docteur Robert Morgan est le seul survivant de ce ravage. Il traque les vampires tout le jour afin de les tuer en leur enfonçant un pieu dans le cœur, et la nuit, il se barricade chez lui, tentant de repousser les assauts des monstres, et essayant de trouver, par communication radio, d’autres survivants.

Beaucoup connaissent Je suis une légende I am legend de Francis Lawrence avec Will Smith, sixième plus gros succès US de l’année 2007 (entre Harry Potter et L’Ordre du Phénix et La Vengeance dans la peau), peut-être moins Le SurvivantThe Omega Man de Boris Segal (1971) avec Charlton Heston…Avant ces deux transpositions du roman de Richard Matheson, Ubaldo Ragona et Sidney Salkow signaient une première adaptation de I am legend, sortie en 1964 sous le titre The Last Man on Earth ou bien encore L’Ultimo uomo della terra de l’autre côté des Alpes. Dans ce film, le dernier homme sur Terre est incarné par Vincent Price, la même année que Le Masque de la mort rouge The Masque of the Read Death et La Tombe de Ligeia The Tomb of Ligeia de Roger Corman. Sur une musique oppressante de Paul Sawtell (Le Cri de guerre des Apaches, Le Sous-marin de l’apocalypse, La Brigade du suicide, Marché de brutes), les deux réalisateurs instaurent une ambiance lourde et post-apocalyptique, avec des cadavres éparpillés dans les rues, tandis que la voix légendaire du comédien plante le décor et les enjeux. « The End has Come ». Mais pour Robert Morgan, c’est le même recommencement depuis trois ans, quand il est déjà surpris de se réveiller en vie, après avoir échappé aux zombies qui voudraient prendre d’assaut sa maison. « Un autre jour à endurer…allons-y » dit-il, avant d’arpenter la ville, à la recherche de nouveaux morts-vivants dans lesquels Robert pourra planter un pieu dans le coeur. Formidablement mis en scène et marqué par une photographie à la beauté exceptionnelle, Je suis une légende est une véritable référence du genre et n’a absolument rien à envier aux blockbusters contemporains.

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Test Blu-ray / La Chambre des tortures, réalisé par Roger Corman

LA CHAMBRE DES TORTURES (The Pit and the Pendulum) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, John Kerr, Barbara Steele, Luana Anders, Antony Carbone, Patrick Westwood, Lynette Bernay.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1961

LE FILM

L’Espagne du XVIe siècle. L’anglais Francis Barnard arrive au château de Nicholas Medina, l’époux de sa soeur Elizabeth récemment décédée. Il apprend que la défunte s’était laissée gagner par l’atmosphère morbide de lieux dont le sous-sol cache une vaste salle des tortures dont Medina a hérité de son père, un inquisiteur sanguinaire ; Elizabeth y serait morte de peur… Pas très convaincu par cette explication, Barnard cherche à en savoir plus, de plus en plus troublé par le comportement de son hôte…

La Chambre des torturesThe Pit and the Pendulum est la transposition d’une nouvelle écrite par Edgar Allan Poe, publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire annuelle The Gift : A Christmas and New Year’s Present et en France dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires. Une demi-douzaine de moutures verront le jour, dont une emballée par Stuart Gordon en 1991, la première remontant même à 1909 par Henri Desfontaines, sans oublier l’adaptation d’Alexandre Astruc avec Maurice Ronet, moyen métrage de 1964 considérée comme étant la plus respectueuse de l’oeuvre originale, et bien sûr le film qui nous intéresse aujourd’hui, La Chambre des tortures (1961) de Roger Corman, librement inspiré de Poe. La célèbre scène de torture qui donne son titre à la nouvelle et au film en version originale, n’apparaît que dans le dernier quart d’heure. Par conséquent, il fallait broder un scénario autour de cet élément central. Soyons honnêtes, ce qui a été créé par l’auteur Richard Matheson manque souvent d’intérêt et cette seconde relecture d’Edgar Allan Poe par Roger Corman, un an après La Chute de la maison Usher et juste avant L’Enterré vivant n’est assurément pas le meilleur opus des huit. Demeure encore toutefois l’interprétation haute en couleur de Vincent Price, par ailleurs dans un double rôle, celui de Don Nicholas Medina et de son père Sebastian Medina.

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Test Blu-ray / L’Empire de la terreur, réalisé par Roger Corman

L’EMPIRE DE LA TERREUR (Tales of Terror) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone, Debra Paget, Joyce Jameson, Maggie Pierce, David Frankham.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h29

Date de sortie initiale: 1962

LE FILM

Un scénario divisé en trois histoires, trois adaptations d’Edgar Poe… Morella : Au terme de longues années d’absence, Lenora Locke rend visite à un père qui refuse de la connaître comme sa fille, la tenant responsable de la mort en couche de sa femme. S’il en vient à des sentiments meilleurs envers elle, le souvenir venimeux de la défunte finit par à nouveau le submerger. Le Chat noir : Montresor, un ivrogne notoire, dilapide l’argent du foyer lors de ses virées nocturnes, au grand dam de sa belle et tendre épouse qui succombe aux avances d’un soupirant, le propre compagnon de beuverie de son conjoint. Furieux, Montresor se venge sur son chat puis s’en prend aux amants… La Vérité sur le cas de M. Valdemar : Aux portes de la mort, Mr Valdemar fait appel au talent d’hypnotiseur du Dr Carmichael, dans l’ignorance que ce dernier le tiendra bientôt en son pouvoir. S’il consent à le laisser paisiblement mourir en le délivrant de mille souffrances, c’est sous condition que sa jeune femme l’épouse. Valdemar physiquement mort, son esprit n’en est pas moins actif, avide de revanche…

L’Empire de la terreur Tales of Terror est déjà la quatrième adaptation pour le cinéma d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe par le producteur et réalisateur Roger Corman, un cycle démarré deux ans auparavant avec La Chute de la maison Usher, La Chambre des tortures, L’Enterré vivant, qui se poursuivra avec Le Corbeau, La Malédiction d’Arkham, Le Masque de la mort rouge et La Tombe de Ligeia. Huit longs-métrages tournés en quatre années seulement, durant lesquelles Roger Corman tente chaque fois de se renouveler, afin de ne pas lasser les spectateurs, tout en leur offrant encore et toujours leur lot d’émotions fortes. C’est le cas avec L’Empire de la terreur, qui a pour particularité d’être en réalité un film à sketches, qui comporte trois segments placés sous le signe de la terreur et qui sont tous interprétés par le fidèle Vincent Price, métamorphosé dans chaque partie. Du point de vue formel, la recette est la même, les décors sont somptueux, tout comme les costumes, la mise en scène élégante dissimule un budget qu’on imagine modeste. Nous sommes en pleine série B, mais de très grande classe et même si le dernier acte est sans doute le plus faible du lot, l’immense réussite des deux premiers demeure aujourd’hui indiscutable.

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Test DVD / L’Étrangleur, réalisé par William A. Wellman

L’ÉTRANGLEUR (Lady of Burlesque) réalisé par William A. Wellman, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Stanwyck, Michael O’Shea, J. Edward Bromberg, Iris Adrian, Gloria Dickson, Victoria Faust, Stephanie Bachelor, Charles Dingle…

Scénario : James Gunn, d’après le roman de Gypsy Rose Lee

Photographie : Robert De Grasse

Musique : Arthur Lange

Durée : 1h26

Année de sortie : 1943

LE FILM

Un meurtre a été commis au sein d’une troupe de music-hall dans un théâtre de Broadway : une actrice a été retrouvée étranglée. Les soupçons se portent vite sur sa rivale, Dixie Daisy. Mais d’autres meurtres sont commis. Dixie va mettre en place un piège pour démasquer l’étrangleur.

Dans l’imposante filmographie de la légendaire Barbara Stanwyck, outre sa collaboration avec Frank Capra, on notera celle avec le réalisateur William A. Wellman (1896-1975), qui donnera naissance à cinq longs-métrages, de 1931 à 1943. Après L’Ange Blanc Night Nurse, Mon grandSo Big !, The Purchase Price et L’Inspiratrice The Great Man’s Lady, les deux remettront une dernière fois le couvert avec L’Étrangleur Lady of Burlesque. Ce dernier est inspiré d’un roman de Gypsy Rose Lee publié en 1941, The G-String Murders, elle-même artiste de burlesque, vedette rendue célèbre pour son numéro de striptease et dont la vie sera aussi adaptée au cinéma par Mervyn LeRoy avec Gypsy, Vénus de Broadway (1952). Autant dire que la miss connaît le milieu qu’elle dépeint dans son livre et donc dans le film qui en découle, L’Étrangleur, qui se passe essentiellement dans un des vieux théâtres situés dans le quartier central de la ville de New York. Un peu à la Birdman, le truc ronflant (euphémisme) d’Alejandro González Iñárritu, mais en beaucoup moins prétentieux et surtout en plus divertissant, L’Étrangleur trimballe le spectateur dans les coulisses, sur scène, dans les moindres recoins de son décor principal, en tenant compte de la notion de troupe qui anime les lieux. Le metteur en scène de L’Allée sanglante, Convoi de femmes, The Story of G.I. Joe, L’Étrange incident, Beau Geste, L’Ennemi public et bien sûr de la première version de A Star is Born signe une sympathique récréation dans laquelle il n’a de cesse de mettre en valeur ses ravissantes actrices (souvent étonnamment déshabillées) et offre à son actrice fétiche un parfait écrin dans lequel elle se meut avec talent et délectation.

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Test DVD / Cinq déserteurs, réalisé par R. John Hugh

CINQ DÉSERTEURS (Yellowneck) réalisé par R. John Hugh, disponible en DVD le 6 décembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lin McCarthy, Stephen Courtleigh, Berry Kroeger, Harold Gordon, Bill Mason, Al Tamez, Jose Billie, Roy Nash Osceola…

Scénario : Nat S. Linden & R. John Hugh

Photographie : Charles T. O’Rork

Musique : Laurence Rosenthal

Durée : 1h20

Année de sortie : 1955

LE FILM

Un colonel sudiste démis de ses fonctions rencontre quatre déserteurs dans les Everglades. Ensemble, ils vont tenter de survivre et de s’échapper de ces marais. L’épreuve sera longue entre la nature hostile et les assauts successifs des Indiens Séminoles vivant sur ce territoire.

On ne misait pas forcément grand-chose sur ce petit film déterré on ne sait où par l’éditeur Artus Films, mais force est d’admettre que Cinq déserteursYellowneck est un survival assez épatant et ce en dépit d’un évident manque de moyens. Que signifie le titre original ? Un prologue nous indique que le film s’apprête à nous raconter l’histoire de cinq hommes, « produits » d’une longue et sanglante guerre, qui ont décidé de tourner le dos à la cause Confédérale pour fuir. Ces déserteurs pour les hommes de la Confédération sont appelés « Yellowneck ». Intégralement tourné dans les décors naturels des Everglades, Cinq déserteurs est un étonnant mélange de film de guerre, de drame psychologique, d’aventures, de western et même d’épouvante dans sa dernière partie, qui ne compte qu’une poignée de comédiens au casting, tous solidement dirigés. Produit par la Republic Pictures, Yellowneck est le premier long-métrage écrit et réalisé par le britannique R. John Hugh (1923-1985), qui ne signera que cinq longs-métrages en vingt ans de carrière, des opus indépendants qui fleurent bon ce parfum kitsch et rétro, mais qui en avaient sous le capot et qui conservent encore aujourd’hui un charme inaltérable doublé d’une envie de cinéma.

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Test Blu-ray / Ursus l’invincible, réalisé par Gianfranco Parolini

URSUS L’INVINCIBLE (Gli invincibili tre) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 8 novembre 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Sergio Ciani, Mimmo Palmara, Rosalba Neri, Carlo Tamberlani, Gianni Rizzo, Vassili Karis, Nello Pazzafini, Enzo Maggio…

Scénario : Lionello De Felice, Arnaldo Marrosu & Gianfranco Parolini

Photographie : Francesco Izzarelli

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Usurpant l’identité d’Ursus, le tyran Théomaque a pris le trône d’Attra et impose son pouvoir. Le prince Dario, soucieux de rétablir le véritable souverain, fait alors appel à Ursus. Ce dernier, avec deux compagnons, se mettent en route pour Attra. Il faudra toute la musculature et l’ingéniosité du héros pour renverser le despote.

Ursus est un genre de mammifères carnivores de la famille des ursidés, les ours. Un ours, c’est aussi le logo de l’éditeur Artus Films. Et Artus Films nous permet de découvrir Ursus l’invincible, car Ursus est au même titre que Maciste un héros de l’antiquité, inventé dans quelques œuvres modernes et plus précisément dans Quo Vadis ? (1899) du polonais Henryk Sienkiewicz, porté à plusieurs reprises au cinéma et de ce fait transporté dans différentes contrées voire des époques complètement diverses. Certains auront à l’esprit une représentation d’Ursus en prise avec un taureau ou un boeuf sauvage, qu’il affronte naturellement à mains nues, car bien sûr le personnage est doté d’une force surhumaine. Il n’en fallait pas plus pour que le péplum, transalpin évidemment, s’empare d’Ursus pour en faire le héros d’une poignée de films au début des années 1960. Outre La Vengeance d’Ursus La Vendetta di Ursus de Luigi Capuano, La Fille des Tartares Ursus e la ragazza Tartara de Remigio Del Grosso, Ursus dans la terre de feuUrsus nella terra di fuoco de Giorgio Simonelli, Ursus le rebelle Ursus, il gladiatore ribelle de Domenico Paolella et avant Le Grand Défi : Hercule, Maciste, Samson et UrsusErcole, Sansone, Maciste e Ursus Gli invincibili de Giorgio Capitani, Gianfranco Parolini nous gratifiait d’un Ursus l’invincible Gli invincibili tre. Dans le rôle-titre, Sergio Ciani, plus connu sous le pseudonyme d’Alan Steel, apporte à ce demi-Dieu ses muscles saillants (et qui l’empêchent de bouger avec agilité, il faut bien le dire), sa belle tête de vainqueur et son jeu approximatif (euphémisme), ainsi qu’un humour bon enfant. Celui qui a aussi interprété Samson, Hercule et Maciste s’en sort « relativement » bien dans Ursus l’invincible, même s’il se fait voler facilement la vedette par le charismatique et beaucoup plus crédible Mimmo Palmara (Un flic explosif, Les Travaux d’Hercule, Les Derniers jours de Pompéi, Le Colosse de Rhodes), dans le rôle de l’usurpateur. Dans l’ensemble, on passe un bon moment devant ce péplum qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux.

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Test Blu-ray / Seul dans la nuit, réalisé par Christian Stengel

SEUL DANS LA NUIT réalisé par Christian Stengel, disponible en Combo Blu-ray + DVD Edition limitée le 23 novembre 2022 chez Pathé.

Acteurs : Bernard Blier, Sophie Desmarets, Jacques Pills, Jean Davy, Marcel André, Nathalie Nattier, Ginette Baudin, Annette Poivre, Ariane Murator, Robert Le Fort…

Scénario : Jacqueline Boisyvon, Yves Boisyvon & Marc-Gilbert Sauvajon

Photographie : Christian Matras

Musique : Louiguy & Francis Lopez

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1945

LE FILM

Une série de crimes affecte l’entourage d’un chanteur célèbre. Chaque fois que l’un d’eux est perpétré, la voix de l’artiste se fait entendre fredonnant sa chanson favorite. Les soupçons déterminent une poursuite dans un Paris nocturne qui aboutit à un théâtre désaffecté où l’assassin a attiré sa dernière victime.

Bernard Blier, à peine 30 ans, mince (depuis son retour d’un Stalag où il fut emprisonné en Autriche) dans la gabardine de l’inspecteur Robert Pascal ! C’est dans Seul dans la nuit, sorti sur les écrans français en novembre 1945 et réalisé par Christian Stengel (1902-1986). Si le nom de ce dernier demeure méconnu des cinéphiles, celui-ci obtiendra un beau succès avec Je chante en 1938, avec Charles Trenet en vedette, et La Famille Duraton, interprété par Jules Berry et Noël-Noël. Seul dans la nuit est un polar, forcément influencé par le film noir américain, qui en était alors à ses débuts, mais qui en cinq ans avaient vu se succéder Le Faucon maltais The Maltese Falcon de John Huston, Tueur à gages This Gun for Hire de Frank Tuttle, La Clé de verre The Glass Key de Stuart Heisler, même si la plupart débarqueront dans les salles françaises après la guerre. Cependant, le film policier hexagonal n’est pas en reste avec Les Inconnus dans la maison d’Henri Decoin, sans oublier L’Assassin habite au 21 et Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot. Tandis qu’il remonte progressivement sur les planches avec des pièces de Marcel Achard, de Georges Feydeau et même d’Anton Tchekhov, Bernard Blier réapparaît amaigri et le crane de plus en plus dégarni sur les écrans, un physique qui lui permet d’aborder de nouveaux registres devant la caméra de Christian-Jaque (L’Enfer des anges, L’Assassinat du père Noël, La Symphonie fantastique, Carmen), mais aussi celle de Marcel L’Herbier (La Nuit fantastique), Claude Autant-Lara (Le Mariage de Chiffon) et Marc Allégret (Les Petites du quai aux fleurs). Il est impeccable dans Seul dans la nuit, jeune flic idéaliste qui se voit confier sa première mission et qui va vite déchanter devant les agissements impitoyables d’un tueur qui s’en prend à des jeunes femmes. Le comédien apporte une vraie chaleur humaine à son personnage, ainsi qu’une savoureuse pointe de cynisme et un humour noir plaisant. On suit donc cette enquête « rétro », qui outre la qualité de sa distribution comporte encore quelques éléments qui n’ont pas trop souffert des années passées et qui font toujours leur petit effet. Une belle découverte.

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Test Blu-ray / L’Homme tranquille, réalisé par John Ford

L’HOMME TRANQUILLE (The Quiet Man) réalisé par John Ford, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 23 novembre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Wayne, Maureen O’Hara, Barry Fitzgerald, Ward Bond, Victor McLaglen, Mildred Natwick, Francis Ford, Eileen Crowe…

Scénario :  Frank S. Nugent, d’après la nouvelle de Maurice Walsh

Photographie : Winton C. Hoch

Musique : Victor Young

Durée : 2h09

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Sean Thornton, ancien boxeur américain, est de retour dans son Irlande natale. Désireux de racheter la chaumière et le lopin de terre que ses parents possédaient, il entre en conflit avec Red Will Danaher, qui lorgne également sur le bout de terrain. La situation se complique lorsque Sean tombe amoureux de Mary Kate, la propre sœur de Danaher.

TOUT ce qui fait rêver les cinéphiles est dans cet immense chef d’oeuvre absolu de tous les temps, L’Homme tranquilleThe Quiet Man de John Ford. Projet très longuement mûri, au moins durant une bonne quinzaine d’années, mais sans cesse repoussé en raison de producteurs frileux qui ne voulaient pas s’engager dans cette aventure, en dépit d’un tel réalisateur aux commandes, L’Homme tranquille parvient tout de même à sortir sur les écrans en 1952. Et soixante-dix ans plus tard, pas une ride, rien n’a égratigné The Quiet Man, au contraire, le charme agit avec autant de fraîcheur qu’au premier jour, comme un véritable conte de fées pour grandes personnes. D’ailleurs, John Ford avait coutume de dire qu’il s’agissait de sa première tentative d’histoire d’amour entre adultes. De la photographie nimbée du vert irlandais réalisée en Technicolor et concoctée par le chef opérateur Winton C. Hoch (La Charge héroïque, Le Fils du désert, La Prisonnière du désert) à la distribution prestigieuse, en passant par la musique de Victor Young (Les Tigres volants, Les Implacables, Les Yeux de la nuit, Espions sur la Tamise), sans oublier bien sûr un bijou de scénario de Frank S. Nugent (Les 2 cavaliers, La Dernière fanfare, Un si doux visage) inspiré au départ d’une nouvelle de Maurice Walsh, L’Homme tranquille est indéniablement le film le plus personnel John Martin Feeney aka John Ford (1894-1973), qui en avais acquis les droits dès 1936, celui pour lequel il se battra longtemps, envers et contre tous (la MGM, la London Films, la Warner et la Fox se sont débinés, la RKO laissera tomber après le bide de Dieu est mort), certain de tenir ici l’histoire, le décor et l’opportunité pour rendre hommage à ses parents nés en Irlande, avant d’émigrer aux Etats-Unis en 1872. Ce retour sur la terre natale de ses ancêtres est bénéfique pour le cinéaste, obligé avant cela de revenir au western et de livrer Rio Grande avec la même équipe, pour conforter ainsi le producteur de la Republic Pictures, Herbert J. Yates, afin de lui assurer un succès commercial colossal, pour obtenir le budget nécessaire à sa « reproduction idéalisée » de l’Irlande qu’il avait en tête. L’Homme tranquille s’inscrit aisément au Panthéon des plus beaux et enthousiasmants films de toute l’histoire du cinéma.

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Test Blu-ray / Robert et Robert, réalisé par Claude Lelouch

ROBERT ET ROBERT réalisé par Claude Lelouch, disponible en Coffret DVD et Blu-ray – Edition Collector le 17 novembre 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Charles Denner, Jacques Villeret, Jean-Claude Brialy, Francis Perrin, Germaine Montero, Régine, Macha Méril…

Scénario : Claude Lelouch

Photographie : Jacques Lefrançois

Musique : Francis Lai

Durée : 1h43

Année de sortie : 1978

LE FILM

Robert Goldman, 48 ans, est chauffeur de taxi et vit avec sa mère. Robert Villiers, 27 ans, habite lui aussi avec sa mère. Villiers, comme Goldman, est le client idéal des marchands de rêves : voyantes, astrologues et des petites annonces. Venus tous deux chercher leur Cendrillon, c’est à l’agence Millet qu’ils se rencontrent. Réunis par la déception c’est la naissance de leur amitié. N’importe quel mensonge devient honnête quand il s’agit de guérir les gens de leur solitude.

« Solitude – Rencontre – Discrétion – Mariage »

Assurément, Robert et Robert n’est pas l’oeuvre la plus populaire de Claude Lelouch. Néanmoins, avec ce film réalisé en 1978 entre Un autre homme, une autre chance (un échec important) et A nous deux, le cinéaste livre un de ses opus plus attachants, une comédie tendre et mélancolique qui rencontrera un beau succès dans les salles avec plus d’un million d’entrées, divinement interprétée par Charles Denner et Jacques Villeret (César du meilleur acteur dans un second rôle), le second ayant démarré sa carrière devant la caméra quatre ans plus tôt dans Toute une vie. Cependant, sous le divertissement et les répliques qui font mouche, Robert et Robert est une critique sévère des agences matrimoniales qui s’enrichissent sur le désespoir des personnes seules qui souhaitent trouver l’amour.

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