Test Blu-ray / Le Cri de guerre des Apaches, réalisé par Jodie Copelan

LE CRI DE GUERRE DES APACHES (Ambush at Cimarron Pass) réalisé Jodie Copelan, disponible en DVD et Blu-ray le 19 janvier 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Scott Brady, Margia Dean, Clint Eastwood, Irving Bacon, Frank Gerstle, Ray Boyle, Baynes Barron, William Vaughn…

Scénario : Richard G. Taylor & John K. Butler, d’après une histoire de Robert A. Reeds & Robert W. Woods

Photographie : John M. Nickolaus Jr.

Musique : Paul Sawtell & Bert Shefter

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

À la fin de la Guerre de Sécession, le major Matt Blake et ses hommes doivent conduire un prisonnier à Fort Waverly. En route, ils sont attaqués par une bande d’anciens soldats confédérés. Parmi eux, Keith Williams, qui a perdu sa famille durant le conflit. Tous vont devoir s’entraider pour affronter les Apaches qui contrôlent la région.

C’est un petit western tourné en à peine une dizaine de jours, avec peu de moyens, noyé dans la masse en 1958, la même année que Duel dans la Sierra de George Sherman, L’Homme de l’Ouest d’Anthony Mann, Les Bravados de Henry King, L’Or du Hollandais et Cowboy de Delmer Daves, Le Fier rebelle de Michael Curtiz, Les Grands espaces de William Wyler et L’Aventurier du Texas de Budd Boetticher. Rien n’aurait pu le distinguer du tout-venant, surtout face à certains monuments du genre. Il y a pourtant UN élément qui a permis à ce film réalisé par Jodie Copelan de devenir une curiosité à part entière, la présence au générique du jeune Clint Eastwood, alors âgé de 28 ans. Autant le dire d’emblée, nous n’avons évidemment d’yeux que pour ce grand gaillard d’1m93 et au regard perçant, qui crève l’écran à chaque apparition et qui parvient même à voler la vedette à la star Scott Brady. Si Le Cri de guerre des Apaches – connu aussi sous le titre La Marche à la mort – n’est pas déplaisant et conserve un vrai charme rétro, l’ensemble reste anecdotique, mais peut-on réellement qualifier ainsi ce long-métrage quand l’un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma y faisait ses débuts ? Toujours est-il que ce divertissement court et rapide (72 minutes, montre en main) remplit parfaitement son contrat et compile tout ce que le spectateur est en droit d’attendre d’un western. Alors, pourquoi se priver ?

Les survivants d’une troupe de cavalerie dirigée par le sergent Blake (Scott Brady) escortent un prisonnier, Corbin, jusqu’à leur fort. Corbin avait tenté de vendre des fusils à répétition aux Apaches, désormais pris en charge par les soldats. Ils rencontrent les survivants d’un transport de bétail au Texas dirigé par Sam Prescott, qui comprend Keith Williams (Clint Eastwood), un jeune vétéran impulsif et rebelle de la guerre civile qui déteste les habitants du Nord, qui ont abattu toute sa famille. Alors que les deux groupes discutent de leur situation, les Apaches livrent Teresa Santos, une jeune femme qui est la seule survivante d’un raid sur un ranch voisin. Les Indiens profitent de cette situation pour voler les chevaux du groupe. Blake et Prescott conviennent d’unir leurs forces et de continuer à pied jusqu’au fort, en passant par Cimarron Pass. Le juge Stanfield, un survivant du parti de Prescott, suggère d’échanger les fusils aux Apaches contre leurs chevaux, mais Blake rejette cela au motif que les fusils sont le seul moyen dont ils disposent pour se défendre contre leurs ennemis, bien plus nombreux. Stanfield complote avec Keith pour renverser le commandement de Blake.

Quand il tourne Ambush at Cimarron Pass, Scott Brady, frère de Lawrence Tierney, est alors sous contrat avec la Regal Films, avec lesquels le comédien tournera aussi Blood Arrow de Charles Marquis Warren. Cela fait dix ans qu’il enchaîne les films. Il apparaît aux côtés d’Audie Murphy dans Kansas en feu Kansas Raiders de Ray Enright, puis de Joan Crawford dans le mythique Johnny Guitare de Nicholas Ray, avant de tenir le haut de l’affiche dans L’Attaque de Fort Douglas de Kurt Neumann et La Ville de la vengeance The Restless Breed d’Allan Dwan. Quelque peu oublié, Scott Brady continuera pourtant sa carrière jusqu’en 1984, dans Gremlins de Joe Dante qui sera son ultime baroud d’honneur, dans lequel il incarne un shérif. Le western lui collera donc à la peau toute sa vie. Il s’en sort d’ailleurs très bien dans Le Cri de guerre des Apaches, même s’il se fait éclipser facilement par Clint Eastwood.

Un an avant la série Rawhide, ce dernier semble paumé à Hollywood. On l’aperçoit en chef d’escadrille masqué dans Tarantula ! et en scientifique dans La Revanche de la créature de Jack Arnold en 1955, puis fait une apparition quasi-subliminale dans Ne dites jamais adieu Never Say Goodbye de Jerry Hopper. C’est une silhouette longiligne qui déambule de film en film, dans tous les genres, et son premier rapport avec le western est une série à succès intitulée Les Aventuriers du Far West Death Valley Days. Il touche aussi à ce genre au cinéma dans La Corde est prête Star in the Dust de Charles F. Haas, puis commence à se faire remarquer dans C’est la guerre Lafayette Escadrille de William A. Wellman. Ambush at Cimarron Pass est incontestablement le film qui le place le plus au premier plan à cette époque, même si Clint Eastwood aura toujours déclaré qu’il l’a toujours considéré comme un des pires westerns jamais tournés, à tel point que celui-ci aurait même pensé à arrêter le cinéma en voyant le résultat. Le triomphe de Rawhide sera une autre étape décisive.

Aux manettes du Cri de guerre des Apaches, on retrouve donc un certain Jodie Copelan, dont il s’agit ici d’ l’unique long-métrage réalisé pour le cinéma. Il reste surtout un monteur très demandé et prolifique dans le domaine de la série B (chez Kurt Neumann, Elmo Williams, Bernard L. Kowalski, Curtis Harrington), avant de devenir un spécialiste des séries télévisées (Le Fugitif, Les Envahisseurs, Mission impossible, Sur la piste du crime, Starsky & Hutch…). On ne pourra pas nier ici l’efficacité de sa mise en scène, où il fait fi d’un budget somme toute très limité. Si le tournage en studio contraste avec les décors naturels, Ambush at Cimarron Pass s’avère un western atypique, plus intimiste qu’attendu, qui prend le temps de développer ses personnages, tout en livrant quelques scènes d’action bien emballées.

LE BLU-RAY

Inédit en France, jamais sorti en VHS, sorti en 2013 aux Etats-Unis, en DVD et Blu-ray, chez Olive Films, Le Cri de guerre des Apaches apparaît en édition Standard, ainsi qu’en HD chez Rimini Editions. Très belle présentation avec une jaquette attractive, glissée dans un boîtier classique de couleur noire, lui-même glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Pour sa première apparition dans nos contrées, Ambush at Cimarron Pass flatte les rétines avec son format CinemaScope respecté qui propose une très belle profondeur de champ, mais aussi et surtout un N&B équilibré, loin des déclarations acerbes de Clint Eastwood, qui critiquait le déséquilibre chromatique avec des blancs brûlés et des scènes nocturnes trop sombres, voire illisibles. Ce n’est nullement le cas ici et le master dispose même de contrastes bien balancés, avec une large gamme de gris. Le piqué est d’ailleurs lui aussi étonnant (très beaux gros plans) et la texture argentique présente, fine, harmonieuse. Diverses poussières demeurent, tandis que les stockshots se voient comme le nez au milieu de la figure, mais rien de bien méchant. Le Blu-ray est au format 1080p.

Pas de version française sur ce titre. La piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 aux sous-titres non imposés est de temps en temps sensiblement étriquée, mais l’écoute reste fluide et dynamique, sans aucun souffle, propre, aussi bien dans les scènes intimistes que durant les scènes d’action.

Crédits images : © Rimini Editions / Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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