Test DVD / Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir, réalisé par Philippe Clair

PAR OÙ T’ES RENTRÉ ? ON T’A PAS VU SORTIR réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Jerry Lewis, Philippe Clair, Marthe Villalonga, Jackie Sardou, Philippe Castelli, Connie Nielsen, Lamine Nahdi, Philippe Caroit, Anne Berger, Georges Blaness, Jess Hahn, Bernard Pinet, Henri Attal, Dominique Zardi, Yves Barsacq…

Scénario : Philippe Clair, Daniel Saint-Hamont & Bruno Tardon

Photographie : André Domage

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Clovis Blaireau, détective privé maladroit, habitant chez sa mère, est engagé par Nadège de Courtaboeuf pour faire suivre son mari Prosper et prouver l’adultère à des fins de divorce. Le détective tente de devenir l’ami du mari volage par tous les moyens. Cependant Nadège entretient une relation extra-conjugale, et son amant décide de supprimer Prosper en provoquant un attentat.

C’est LE coup d’éclat de Philippe Clair, à savoir obtenir Jerry Lewis (qui sort tout de même de chez Martin Scorsese) et partager l’affiche avec lui dans Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir. Le réalisateur vient de connaître l’un de ses plus grands succès au cinéma avec Plus beau que moi, tu meurs (3,3 millions de spectateurs) et bien sûr Philippe Clair se voit à nouveau pousser des ailes. Disposant d’un budget conséquent grâce au producteur Tarak Ben Ammar, le metteur en scène voit les choses en grand, bénéficie encore du cadre large et peut laisser libre cours à sa fantaisie habituelle, tout en imaginant des gags visuels plus élaborés. Rétrospectivement, Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir est l’un des meilleurs films de son auteur et vieillit bien mieux que la plupart de ses autres opus. En réalité, cette comédie loufoque apparaît comme un film-somme doublé d’un long-métrage Kamoulox qui confronte à l’écran Jerry Lewis (doublé en « français » avec l’accent pied-noir par l’immense Dominique Paturel) et Marthe Villalonga, qui réunit au même générique Jackie Sardou et Connie Nielsen (dans sa première apparition au cinéma, il faut bien commencer quelque-part), tandis que Dominique Zardi campe un tueur à gages et qu’une jolie nana en bikini du nom de Sophie Favier déambule autour d’une piscine. Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir va à cent à l’heure, ne laisse même pas le temps au spectateur de réfléchir à ce qu’il vient de voir, pour enchaîner directement sur un autre quiproquo, le tout dans un festival de déguisements en tous genres, tandis que la partition signée Alan Silvestri (excusez du peu), la même année qu’À la poursuite du diamant vert, apporte un cachet anglo-saxon non déplaisant. Pour info, c’est suite à une rencontre inattendue au Festival de Cannes, qu’Alan Silvestri accepte d’écrire pour Philippe Clair la bande originale, avant même le tournage de Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir. Cette oeuvre peut être vue comme un nanar certes, mais qui se démarque cette fois encore par une extrême générosité (le bêtisier final est un très bon moment), une envie de faire rire le public en le gavant jusqu’à l’indigestion. Étrangement, ceci est extrêmement revigorant, plutôt qu’écoeurant et le film, très souvent diffusé à la télévision française, mérite d’être redécouvert.

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Test Blu-ray / Plus beau que moi, tu meurs, réalisé par Philippe Clair

PLUS BEAU QUE MOI, TU MEURS réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Philippe Clair, Raymond Pellegrin, Maureen Kerwin, Philippe Castelli, Georges Blaness, Anne Berger, Corynne Charbit…

Scénario : Philippe Clair & Bruno Tardon

Photographie : Didier Tarot & Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Aldo et Marco sont jumeaux. Marco, curé de son état à toujours été un objet de fierté pour sa mère, tandis qu’Aldo a déjà passé six séjours en prison. Toujours en quête d’argent et de jolies filles, il se laisse happer par de folles opérations, souvent malhonnêtes, qui d’ailleurs échouent la plupart du temps. Un jour, il est obligé de fuir en Tunisie, habillé en curé et se faisant passer pour Marco. Il y retrouve Prosper, un ami d’enfance, qu’il entraîne dans sa course aux millions et aux belles estivantes. Marco, délégué par la police parisienne, débarque en Tunisie pour limiter les dégâts mais ne fait que les aggraver. Une fois de plus, Aldo devra disparaître un moment dans la nature et se faire oublier…

Nous sommes à la limite de l’expérimental, mais nous l’avons souvent été avec Philippe Clair. Plus beau que moi, tu meurs est peut-être, sans doute même, le film le plus célèbre du réalisateur, son second plus grand succès, derrière La Grande java. Parvenue à attirer environ 3,3 millions de spectateurs en 1982, cette comédie se hisse à la dixième position du box-office cette année-là, entre Les Sous-doués en vacances (3,6 millions) et la reprise des Aristochats (3 millions). Le cinéma français se porte bien à l’approche des fêtes de Noël, La Balance attire plus de 4 millions de spectateurs dans les salles, L’As des as pulvérise tout sur son passage, Deux heures moins le quart avant Jésus Christ aussi, Louis de Funès connaît son dernier triomphe au cinéma avec Le Gendarme et les Gendarmettes (il s’éteindra en janvier de l’année suivante), La Boum 2 se profile à l’horizon, Les Misérables de Robert Hossein crée l’événement…Et Philippe Clair débarque avec Aldo Maccione, portés par l’engouement du public pour Tais-toi quand tu parles, qui avait franchi la barre des deux millions d’entrées. Coup double dans tous les sens pour le tandem, qui non seulement explose les compteurs en terme d’entrées, mais dédouble aussi sa tête d’affiche en lui faisant jouer des frères jumeaux, là où Aldo se contentait de jouer deux sosies dans leur méfait précédent. Plus beau que moi, tu meurs ne se raconte pas, il se vit, embarque celui ou celle qui le verra dans un univers insoupçonné, celui de la crise d’épilepsie (ou d’ineptie, c’est selon) cinématographique, car il est impossible de résumer l’histoire. Les scènes s’enchaînent sans aucun sens dramatique, tout part en vrille rapidement et encore plus une fois que notre chez Aldo déboule (encore) en Tunisie. Et pourtant, on ne va pas dire que ça « fonctionne », mais il est quasiment irréalisable d’arrêter « l’expérience » en cours de route, comme lorsque vous êtes harnachés dans Space Mountain, lancé à plus de 70 km/h, que vous vous sentez mal, mais d’où vous ne pouvez vous extraire avant l’arrêt complet de la machinerie infernale, où vous pourrez dégobiller en paix si cela n’a pas déjà été fait. On exagère, mais il y a bel et bien à boire et à manger dans Plus beau que moi, tu meurs, écrit avec les pieds (noirs), peu aidé par un montage aux pâquerettes (le responsable est quand même Alberto Gallitti, monteur d’Au nom du peuple italien, Parfum de femme, La Bête tue de sang-froid, un comble), très généreux (Philippe Clair y met de tout, comme pour un gloubi-boulga) et surtout mené par un Aldo Maccione au sommet de sa filmographie, de son succès, de son talent, qui en fait des caisses (qui pèsent plusieurs tonnes), en gardant le sourire, en braillant, en gesticulant dans tous les sens. Les spectateurs avaient répondu présent, Plus beau que moi, tu meurs est devenu culte, tandis que sa popularité ne s’est étrangement jamais démentie, ni atténuée.

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Test DVD / Prends ta Rolls…et va pointer !, réalisé par Richard Balducci

PRENDS TA ROLLS…ET VA POINTER ! réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Jean Lefebvre, Micheline Luccioni, Patricia Elig, Marco Perrin, Jacques Ardouin, Henri Génès, Max Montavon, Bruna Giraldi, Gérard Hernandez, Maria Montalba, Fred Pasquali, Robert Dalban, Bouboule, Philippe Castelli, Jean Saudray…

Scénario : Richard Balducci & René Havard

Photographie : Marcel Combes

Musique : Gilles Tinayre

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Les Vignault partent en vacances dans le Roussillon, chez un cousin. Camille, le père, découvre par hasard au fond d’un garage une vieille voiture, qu’il achète à bas prix. La famille prend alors la route de l’Espagne, mais le véhicule tombe en panne dans une petite ville. Le garagiste découvre qu’il s’agit d’une Rolls Royce, un modèle unique de très grande valeur…

Tiens, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas fait un Jean Lefebvre movie ! Est-ce en raison de l’été enfin arrivé, qui annonce les sempiternelles rediffusions de la saga du Gendarme de Saint-Tropez ou celle de La Septième Compagnie ? L’envie de se refaire une bonne comédie franchouillarde, ou une mauvaise, mais à bon escient ? Besoin de se détendre ? Alors aujourd’hui ce sera Prends ta Rolls…et va pointer !, réalisé par le légendaire Richard Balucci (1922-2015). Celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la carrière de ce dernier, se reporteront sur notre article consacré à N’oublie pas ton père au vestiaire (1982), car cela mérite le détour. Prends ta Rolls…et va pointer ! sort justement durant les vacances estivales de cette heureuse année 1981, pendant que Sylvia Kristel attire plus d’un million de spectateurs avec L’Amant de lady Chatterley Lady Chatterley’s Lover de Just Jaeckin et juste avant les triomphes d’Alain Corneau avec Le Choix des armes et de Jean-Marie Poiré avec Les Hommes préfèrent les grosses. Le 12 août 1981, gros dilemme pour les cinéphiles…les affiches du Jour se lève et les conneries commencent… de Claude Mulot, des Folies d’Elodie d’André Génovès et de Prends ta Rolls…et va pointer ! sont encore mouillées par la colle fraîche. Près de 700.000 adeptes du gros rouge qui tâche viendront rire ou ronfler devant les aventures de Jean Lefebvre au volant de ses voitures britanniques. Plus de quarante ans après, comment percevoir ce divertissement ? Avec tendresse, nostalgie aussi sans doute. Moins nanardesque qu’il n’y paraît, Prends ta Rolls…et va pointer ! fonctionne comme road-movie nawak, qui sent parfois (souvent même) l’impro, où l’on imagine les deux scénaristes Richard Balducci et René Havard (Charlots Connection, Un merveilleux parfum d’oseille, Un taxi pour Tobrouk) se demander le matin ce qu’ils vont bien pouvoir donner à jouer à leur tête d’affiche. Évidemment, ce genre de spectacle est complètement obsolète et les gags éculés, mais on ne peut pas s’en empêcher, on garde une très grande affection pour Jean Lefebvre, son phrasé au ralenti, son regard de Droopy et sa tronche de poinçonneur du métro.

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Test DVD / Le Jour se lève et les conneries commencent, réalisé par Claude Mulot

LE JOUR SE LÈVE ET LES CONNERIES COMMENCENT réalisé par Claude Mulot, disponible en DVD depuis le 8 septembre 2016 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Gérard Surugue, François Domange, Gérard Darier, Eva Harling, Maurice Risch, Jacques Legras, Henri Guybet, Jane Chaplin, Robert Rollis, Philippe Castelli…

Scénario : Claude Mulot & Bruno Trompier

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Jacques Assuérus

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Ils sont trois. Trois inséparables copains liés par l’âge, l’approche de la trentaine, par une même aversion pour le travail, et une constante fringale de plaisirs. Tant bien que mal, ils fuient leurs responsabilités, profitent des autres, vivent en parasite et déploient des trésors d’imagination pour importuner, ennuyer ou provoquer leur prochain…

Entre La Femme-objet avec Marilyn – Patinette – Jess et Richard – Queue de béton – Allen et le très beau Black Venus, Claude Mulot (La Rose écorchée, La Saignée) s’octroyait une récréation dans le registre de la comédie, en rassemblant quelques-uns de ses innombrables copains, avec un film au titre à rallonge (comme cette phrase d’ailleurs), typique des années 1980, Le Jour se lève et les conneries commencent. Un nanar vrai de vrai, mais fait avec le coeur et dans le but vraisemblablement unique de se marrer un bon coup. Résultat des courses, se succèdent à l’écran Henri Guybet, Maurice Risch, Michel Modo, Jacques Legras, Robert Rollis, Philippe Castelli, Jean Cherlian, dans une sorte d’Expendables franchouillard, qui s’apparente à un hymne à la paresse. Nos trois protagonistes principaux, interprétés par François Dommange (3 hommes et un couffin), Gérard Darier (Camille Claudel) et Gérard Surugue (Il y a des jours…et des lunes), dont l’alchimie ne prend pas vraiment, mais on s’en fiche, sont rattrapés par le monde adulte et ses responsabilités, alors qu’ils sont en train de dire adieu à leur troisième décennie passée sur Terre et à rien y glander. Si Le Jour se lève et les conneries commencent vaut bien qu’on lui accorde un petit visionnage, c’est en raison de la présence inattendue – mais pas tant que ça en fait, puisqu’il s’agissait d’un des meilleurs amis de Claude Mulot – de Johnny Hallyday, qui revient à plusieurs reprises dans le film, dans une sorte de running gag amusant. Voici en tout cas un bon candidat pour votre soirée nanar du samedi soir !

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Test Blu-ray / L’Homme pressé, réalisé par Edouard Molinaro

L’HOMME PRESSÉ réalisé par Edouard Molinaro, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 25 novembre 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Alain Delon, Mireille Darc, Michel Duchaussoy, Billy Kearns, Philippe Castelli, Marie Déa, Muriel Catala, Monica Guerritore…

Scénario : Maurice Rheims & Christopher Frank, d’après le roman de Paul Morand

Photographie : Jean Charvein & Maurice Fellous

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Pierre Nioxe est un homme doué d’un appétit illimité pour la vie et pour la beauté sous toutes ses formes. Il veut vivre dix existences en une et bousculer celle des autres pour leur faire partager cette rage d’exister à la puissance 1000. Il achète le domaine de ses rêves, y découvre un cloître roman ainsi que la fille de l’ex-propriétaire dont il tombe amoureux. Mais il n’a pas le temps d’aimer, en tout cas pas comme les autres et Hedwige n’est pas une femme comme les autres.

Le réalisateur Édouard Molinaro (1928-2013) commence sa carrière à la fin des années 50 avec des polars comme Le Dos au mur (1958) ou Un Témoin dans la ville (1959). Par la suite, il change de registre et connaît le succès avec des comédies populaires comme Oscar (1967) et Hibernatus (1969) avec Louis de Funès en tête d’affiche ou encore L’Emmerdeur (1973) avec Lino Ventura et Jacques Brel. En 1977, Édouard Molinaro réalise L’Homme pressé, une adaptation du roman de Paul Morand, mettant en scène le couple Alain Delon/Mireille Darc. Les années 1970 marquent le moment le plus prolifique de la carrière d’Alain Delon, qui n’hésitait pas à se lancer en tant que producteur sur des films abordant des sujets qui lui tenaient à cœur. C’est le cas avec L’Homme pressé, qu’il co-produit avec Raymond Danon.

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Test Blu-ray / Des pissenlits par la racine, réalisé par Georges Lautner

DES PISSENLITS PAR LA RACINE réalisé par Georges Lautner, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Coin de mire Cinéma

Acteurs : Louis de Funes, Michel Serrault, Mireille Darc, Maurice Biraud, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl, Hubert Deschamps, Raymond Meunier, Gianni Musy, Guy Grosso, Philippe Castelli…

Scénario : Clarence Weff, Georges Lautner, Albert Kantof, d’après le roman Y avait un macchabée de Clarence Weff

Photographie : Maurice Fellous

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Un mauvais garçon vient de trépasser. Ceux qui l’avaient rendu à une vie meilleure, le cachèrent dans une contrebasse. Quand on apprit, dans le “milieu” que le truand possédait le ticket gagnant 100 millions au tiercé, et que ce ticket se trouvait dans la veste du “macchabée”, donc dans la contrebasse, ce fut le début d’une sacrée course au trésor…

Sans être un hôte abusif, j’aimerais savoir à qui est ce cadavre ?”.

A l’automne 1963, alors qu’il est en plein montage des Tontons flingueurs, Georges Lautner a déjà deux autres films sur le feu, dont le troisième et dernier volet de la trilogie du Monocle, qu’il se prépare à tourner à Hong Kong. Mais avant cela, il décide d’entamer les prises de vue d’une nouvelle comédie, Des pissenlits par la racine, l’adaptation du roman Y’avait un macchabée de Clarence Weff, pseudonyme d’Alexandre Valletti, coécrite par ce dernier avec le cinéaste lui-même, le tout supervisé par Michel Audiard et très largement inspiré du scénario de Three Strangers (1946) de Jean Negulesco, écrit par John Huston, avec Sydney Greenstreet et Peter Lorre. Tourné dans la précipitation en 10 jours, ce petit film permettait ainsi à Georges Lautner de “se couvrir” au cas où Les Tontons flingueurs se planterait au box-office. Rétrospectivement, Des pissenlits par la racine est une récréation pour le réalisateur et vaut essentiellement pour son casting quatre étoiles digne d’un Expendables à la française puisque Michel Serrault, Maurice Biraud, Mireille Darc, Louis de Funès, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl et Guy Grosso s’y donnent la (formidable) réplique, dans un délire complètement assumé et où l’humour noir très anglo-saxon coule à flots. Une vraie friandise acidulée comme le grand Georges Lautner en avait le secret.

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Test Blu-ray / Flic ou Voyou, réalisé par Georges Lautner

FLIC OU VOYOU réalisé par Georges Lautner, disponible en Blu-ray le 1er janvier 2020 chez Studiocanal

Acteurs :  Jean-Paul Belmondo, Michel Galabru, Marie Laforêt, Jean-François Balmer, Claude Brosset, Georges Géret, Michel Beaune, Philippe Castelli, Charles Gérard…

Scénario :  Jean Herman d’après le roman de Michel Grisolia

Photographie : Henri Decaë

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Stanislas Borovitz est un as de la police des polices qui utilise des méthodes particulièrement expéditives pour contrer les policiers véreux. Il est envoyé à Nice pour aider le commissaire Grimaud à mettre fin aux agissements de bandes rivales, les Corses et les Auvergnats, sous les coupes respectives d’Achille Volfoni et de Théo Musart. Se faisant passer pour un voyou, il parvient à infiltrer le milieu. Stan ne tarde pas à découvrir bientôt l’identité des flics de mèche avec la pègre. Dans le même temps, il fait la connaissance d’Edmonde, une romancière délurée.

Eh, les gars ! Ces trucs là, on devrait jamais avoir à s’en servir. D’autant qu’on peut obtenir les choses autrement. J’en suis sûr. Tenez, en demandant. Pardon Messieurs, pourriez-vous ôter vos pantalons, s’il vous plaît ? J’ai dit, ôtez vos frocs ! J’aimerais voir ce que vous portez en-dessous. On dit que la soie revient à la mode.

Flic ou Voyou est la première des cinq collaborations – avant Le Guignolo, Le Professionnel, Joyeuses Pâques et L’Inconnu dans la maison – de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo. Mort d’un pourri avec Alain Delon ayant été un beau succès dans les salles en décembre 1977, Bebel approche le réalisateur. L’entente est parfaite, l’osmose immédiate et les deux hommes décident de faire leur prochain film ensemble. Souvent habitué à sortir un opus (minimum) par an, Jean-Paul Belmondo ne sera à l’affiche d’aucun film en 1978. Il revient en très grande forme avec ce Flic ou Voyou, immense succès populaire avec près de 4 millions de spectateurs dans les salles (dont un million rien que sur Paris et sa périphérie, une première pour un film avec Belmondo), ce qui le place en quatrième position des meilleures entrées de 1979 derrière, Le Gendarme et les extra-terrestres, la reprise du Livre de la jungle et Apocalypse Now. Egalement un énorme succès en Allemagne avec plus de 3 millions d’entrées, Flic ou Voyou demeure encore aujourd’hui un des films les plus chéris par les fans de l’éternel Bebel. Georges Lautner, un des meilleurs artisans que le cinéma français ait pu avoir, soigne comme toujours sa mise en scène et se repose sur un scénario jubilatoire écrit par Jean Herman, d’après le roman L’Inspecteur de la mer de Michel Grisolia, ainsi que sur des dialogues aux petits oignons concoctés par Michel Audiard. Bref, c’est un chef d’oeuvre.

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