Test DVD / Le Jour se lève et les conneries commencent, réalisé par Claude Mulot

LE JOUR SE LÈVE ET LES CONNERIES COMMENCENT réalisé par Claude Mulot, disponible en DVD depuis le 8 septembre 2016 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Gérard Surugue, François Domange, Gérard Darier, Eva Harling, Maurice Risch, Jacques Legras, Henri Guybet, Jane Chaplin, Robert Rollis, Philippe Castelli…

Scénario : Claude Mulot & Bruno Trompier

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Jacques Assuérus

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Ils sont trois. Trois inséparables copains liés par l’âge, l’approche de la trentaine, par une même aversion pour le travail, et une constante fringale de plaisirs. Tant bien que mal, ils fuient leurs responsabilités, profitent des autres, vivent en parasite et déploient des trésors d’imagination pour importuner, ennuyer ou provoquer leur prochain…

Entre La Femme-objet avec Marilyn – Patinette – Jess et Richard – Queue de béton – Allen et le très beau Black Venus, Claude Mulot (La Rose écorchée, La Saignée) s’octroyait une récréation dans le registre de la comédie, en rassemblant quelques-uns de ses innombrables copains, avec un film au titre à rallonge (comme cette phrase d’ailleurs), typique des années 1980, Le Jour se lève et les conneries commencent. Un nanar vrai de vrai, mais fait avec le coeur et dans le but vraisemblablement unique de se marrer un bon coup. Résultat des courses, se succèdent à l’écran Henri Guybet, Maurice Risch, Michel Modo, Jacques Legras, Robert Rollis, Philippe Castelli, Jean Cherlian, dans une sorte d’Expendables franchouillard, qui s’apparente à un hymne à la paresse. Nos trois protagonistes principaux, interprétés par François Dommange (3 hommes et un couffin), Gérard Darier (Camille Claudel) et Gérard Surugue (Il y a des jours…et des lunes), dont l’alchimie ne prend pas vraiment, mais on s’en fiche, sont rattrapés par le monde adulte et ses responsabilités, alors qu’ils sont en train de dire adieu à leur troisième décennie passée sur Terre et à rien y glander. Si Le Jour se lève et les conneries commencent vaut bien qu’on lui accorde un petit visionnage, c’est en raison de la présence inattendue – mais pas tant que ça en fait, puisqu’il s’agissait d’un des meilleurs amis de Claude Mulot – de Johnny Hallyday, qui revient à plusieurs reprises dans le film, dans une sorte de running gag amusant. Voici en tout cas un bon candidat pour votre soirée nanar du samedi soir !

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Test Blu-ray / La Belle Américaine, réalisé par Robert Dhéry

LA BELLE AMÉRICAINE réalisé par Robert Dhéry, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 12 janvier 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Louis de Funès, Robert Dhéry, Colette Brosset, Jean Richard, Jean Lefebvre, Michel Serrault, Jean-Marc Thibault, Roger Pierre, Jean Carmet…

Scénario : Pierre Tchernia, Robert Dhéry & Alfred Adam

Photographie : Ghislain Cloquet

Musique : Gérard Calvi

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

En achetant pour une somme dérisoire une superbe voiture, un petit ouvrier a fait l’affaire de sa vie. Cette « belle américaine » va néanmoins lui causer de nombreux déboires.

La Belle Américaine est le quatrième long métrage de Robert Fourrey, alias Robert Dhéry (1921-2004) en tant que scénariste et réalisateur. Sorti en 1961, soit dix ans après Bertrand coeur de lion (que Dhéry avait mis en scène) et sept ans après Ah! les belles bacchantes… (réalisé par Jean Loubignac), cette fantaisie se hisse à la neuvième place du box-office cette année-là, dominée entre autres par les dix millions d’entrées des Canons de Navarone, les sept millions des Sept Mercenaires, les cinq millions d’Un Taxi pour Tobrouk ou les 4,3 millions de Don Camillon Monseigneur. 4,1 millions de spectateurs sont venus rire et applaudir ce qui demeure un des meilleurs films de la troupe des Branquignols (fondée en 1948), et encore plus à l’étranger puisque La Belle Américaine aura connu un triomphe international. Robert Dhéry a toujours mis ses amis en avant, sans jamais tirer la couverture. Acteur, metteur en scène, dramaturge et réalisateur, cet homme de théâtre accompagné de Colette Brosset, son épouse, aura fait le bonheur des français aux côtés de Louis de Funès, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Micheline Dax, Pierre Olaf, Jacques Legras, Robert Rollis et bien d’autres encore. On en retrouve d’ailleurs une bonne partie dans La Belle Américaine, dont Louis de Funès, déchaîné dans un double-rôle magnifique et qui annonce en grande pompe Le Gendarme de Saint-Tropez (1964), notamment quand ce dernier, contremaître d’une usine, se retrouve face à un chef comptable dépassé par les évènements incarné par Jean Lefebvre. Ou comment ne pas voir le maréchal des logis-chef Cruchot face à Fougasse. Soixante ans plus tard, La Belle Américaine a vieilli, mais doucement, sagement. Si sa structure que l’on pourrait comparer à celle des œuvres de Jacques Tati sera reprise par Robert Dhéry dans Allez France! en 1964 et dans Vos gueules les mouettes! en 1974, autrement dit une succession de vignettes qui tiennent sur un fil rouge, ou une réaction en chaîne, un effet papillon qui sera la marque de fabrique de son cinéaste, La Belle Américaine est un grand classique de la comédie hexagonale, que l’on a toujours beaucoup de plaisir à revoir.

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Test Blu-ray / Les Assassins de l’ordre, réalisé par Marcel Carné

LES ASSASSINS DE L’ORDRE réalisé par Marcel Carné, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 14 mars 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Jacques Brel, Catherine Rouvel, Paola Pitagora, Roland Lesaffre, Boby Lapointe, Jean-Roger Caussimon, Michel Lonsdale, François Cadet, Serge Sauvion, Charles Denner, Jacques Legras…

Scénario : Marcel Carné, Paul Andréota d’après le roman de Jean Laborde

Photographie : Jean Badal

Musique : Pierre Henry , Michel Colombier

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Bernard Level, juge dans une petite ville de province, se voit confier l’instruction d’une affaire délicate. Un homme soupçonné d’un délit mineur est décédé au commissariat, à l’issue de son interrogatoire par le commissaire et deux de ses inspecteurs. Au terme de son instruction Level finit par inculper les policiers. Dès cet instant, toutes sortes de pressions sont exercées sur lui.

« Vous voulez un loup qui bêle avec les moutons… »

Pour les cinéphiles du monde entier, le cinéma de Marcel Carné (1906-1996) se résume souvent aux films cosignés avec Jacques Prévert, de Jenny (1936) aux Portes de la nuit (1946), en passant bien évidemment par Drôle de drame (1937), Le Quai des brumes (1938), Le Jour se lève (1939), Les Visiteurs du soir (1942) et Les Enfants du paradis (1945). Par la suite, l’oeuvre du réalisateur est comme qui dirait passée plus inaperçue, malgré d’incontestables réussites, Juliette ou la clé des songes (1950), Thérèse Raquin (1953), Les Tricheurs (1958), Trois chambres à Manhattan (1965) et Les Jeunes Loups (1968). Mais le film qui se démarque et qui prouve à quel point Marcel Carné en avait encore sous le capot reste indéniablement Les Assassins de l’ordre (1971). Avec ce drame-policier, le cinéaste aborde la question des brutalités policières, sujet brûlant après mai 68, qui demeure malheureusement toujours d’actualité. Bien décidé à montrer qu’il n’était pas prêt à raccrocher les gants et qu’il pouvait traiter des sujets de société, Marcel Carné signe une œuvre magistrale, passionnante, qui sous couvert de divertissement populaire s’adresse à ses concitoyens et ouvre le débat sur une question délicate, sensible, universelle et intemporelle.

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