Test DVD / Gungala, la panthère nue, réalisé par Ruggero Deodato

GUNGALA, LA PANTHÈRE NUE (Gungala, la pantera nuda) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en DVD le 4 décembre 2018 chez Artus Films

Acteurs : Kitty Swan, Micaela Pignatelli, Angelo Infanti, Jeff Tangen, Alberto Terrani, Giancarlo Sisti, M. Piero Buzzi, Luigi Scavran…

Scénario : Romano Ferrara, Guido Leoni

Photographie : Claudio Ragona

Musique : Alessandro Brugnolini, Luigi Malatesta

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Une compagnie d’assurance, dirigée par une riche famille anglaise, charge un groupe d’aventuriers de retrouver une jeune héritière, dont l’avion s’est écrasé dans la jungle quelques années auparavant. Laissée pour morte, orpheline et ayant grandi au milieu de la nature, l’enfant abandonné est devenue « Gungala », la déesse blanche, évoluant aux côtés de sa fidèle panthère et devenue reine d’une tribu de guerriers. Avant d’approcher la sauvageonne, les aventuriers vont devoir la défendre contre une tribu d’indigènes africains, dirigés par un prince arabe cruel, voulant dérober le diamant qu’elle porte autour de son cou. L’un des explorateurs, Morton, tombe immédiatement amoureux de la sublime Gungala au grand détriment de sa petite amie, Julie, qui va tout faire pour se débarrasser de cette rivale…

Attention revoilà Gungala !!! Qui ça ? Mais vous suivez ou pas ? Gungala, cette jeune sauvageonne, héroïne de Gungala, la vierge de la jungle ! Sorti en 1967, Gungala, la vergine della giungla aura attiré suffisamment de spectateurs coquinous dans les salles pour que les producteurs décident de prolonger les aventures de cette demoiselle innocente qui court les fesses à l’air dans la savane. Exit le réalisateur Romano Ferrara, qui avait pourtant commencé les prises de vue de ce second chapitre ! Jugé trop incompétent, et sans doute trop pervers puisqu’il voulait filmer sa jungle girl en train de se masturber entourée de ses amis les animaux, un certain Ruggero Deodato (né en 1939) est appelé à la rescousse. Agé de 29 ans, le jeune homme affichait alors un palmarès impressionnant en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Roberto Rossellini, Sergio Corbucci, Antonio Margheriti, Riccardo Freda et Mauro Bolognini. Un impressionnant C.V. qui a permis à Ruggero Deodato de convaincre la production après quelques essais filmés, le tout réalisé devant les yeux de Romano Ferrara qui voyait sa création lui échapper. La différence est notable entre les deux épisodes. Sous le pseudo de Roger Rockfeller, Ruggero Deodato fait preuve d’un réel savoir-faire derrière la caméra. Mieux filmée, Gungala, la panthère nueGungala, la pantera nuda est une suite réussie.

Si l’histoire reste malgré tout complètement anecdotique, au moins, le réalisateur est parti avec son équipe filmer quelques séquences en Afrique avec son actrice Kitty Swan dans un souci d’authenticité. Le générique donne le ton. Dans de magnifiques décors naturels, l’actrice toujours à moitié à oilp, court et batifole avec au loin le Kilimandjaro, le vrai. Certes, pas mal de séquences restent tournées en studio, mais le cinéaste parvient à nous faire ressentir le continent où se déroule le récit, plus rythmé que sur le premier. L’ensemble est aussi moins niais, y compris lorsque Kitty Swan, mieux dirigée ici, se déplace sans l’utilisation du ralenti et d’un solo de harpe.

Gungala, la panthère nue est également bien photographié. Le chef opérateur Claudio Ragona (Confession d’un commissaire de police au procureur de la République de Damiano Damiani) soigne ses partis pris et le film reste agréable à regarder cinquante ans après. Alors certes, Gungala, la panthère nue est un tout petit film de série B, mais les artisans qui sont à l’oeuvre soignent leur boulot. La musique d’Alessandro Brugnolini et Luigi Malatesta possède ce petit goût suranné et joue avec les codes du cinéma d’aventure d’antan. Dans ce sens, Ruggero Deodato se coule plus dans le moule du divertissement rétro proche des Tarzan avec Johnny Weissmuller. Il filme son héroïne autrement que Romano Ferrara, qui la réduisait la plupart du temps à une playmate dont chacune de ses apparitions était prétexte pour la cadrer à hauteur des seins. Ici, en dépit de séquences complètement barrées comme celle où la sauvageonne devient pour ainsi dire un top-model mitraillé de photos par un aventurier devant une carcasse d’avion, Gungala existe et apparaît beaucoup plus à l’écran, passe de liane en liane, en réalité des cordes de gymnase, mais ce n’est pas bien grave. Elle est également plus rattachée aux animaux, avec un chimpanzé par ci, un éléphant par là, une panthère toujours à proximité.

Ruggero Deodato, futur spécialiste de l’horreur (Cannibal Holocaust) fait ses classes avec tous les moyens techniques et financiers mis à sa disposition, avec le goût du travail bien fait, peu dupe de la copie à rendre et du produit fini. C’est sans doute ce qui fait la bonne tenue, toutes proportions gardées, de Gungala, la panthère nue.

LE DVD

Revoilà donc Gungala chez Artus Films ! Le film de Ruggero Deodato est lui aussi disponible dans une édition slim Digipack au visuel clinquant. Un très bel objet qui intègre la collection Filles de la jungle. Le menu principal est fixe et musical.

Pour en savoir plus sur les jungles girls au cinéma, dans la littérature et dans la bande-dessinée, reportez-vous au DVD de Gungala, la vierge de la jungle et savourez la présentation de Julien Sévéon. Ici, pour ce second opus, Artus est allé à la rencontre du réalisateur Ruggero Deodato lui-même (26’) ! Visiblement heureux de parler de son premier vrai long métrage signé en tant que metteur en scène, alors qu’il était assistant, l’intéressé revient en détails sur son arrivée sur ce projet. Ruggero Deodato explique comment la production a viré Roman Ferrara (« c’était un peu un pervers, pas quelqu’un de bien… ») avant de l’engager définitivement après plusieurs essais grassement payés. Puis, le cinéaste raconte quelques anecdotes de tournage, dont les prises de vue au Kenya, mais aussi la raison pour laquelle il a préféré utiliser un pseudonyme, avant de parler du casting, dont « la très douce » Kitty Swan, dont la carrière fût stoppée quelques années plus tard en raison d’un accident survenu sur un tournage, où elle fut brûlée au troisième degré.

L’interactivité se clôt sur les films annonces des deux Gungala et un diaporama de photographies d’exploitation.

L’Image et le son

La copie de Gungala, la vierge de la jungle était déjà excellente, mais celle de Gungala, la panthère nue se permet de la surpasser. C’est sans doute lié aux partis pris du film, dont la facture technique est nettement plus soignée, mais les couleurs sont encore plus belles que pour le premier épisode. Le piqué est agréable et naturel, le grain original respecté, la stabilité de mise, la propreté irréprochable si ce n’est quelques griffures durant le générique, plus altéré comme c’est souvent le cas. La luminosité est également au programme et les détails sont tels que l’on parvient à distinguer les toiles de fond pour les scènes de campement.

Contrairement à Gungala, la vierge de la jungle, il n’y a pas de version française pour Gungala, la panthère nue. Rien à redire sur le mixage italien aux sous-titres non imposés. La piste est aérée avec un excellent rendu de la musique, des ambiances annexes et des dialogues.

Crédits images : © MOVIETIME SRL – Rome / Artus Films / Captures DVD  : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Enterré vivant, réalisé par Frank Darabont

ENTERRÉ VIVANT (Buried Alive) réalisé par Frank Darabont, disponible en DVD le 12 décembre 2018 chez Elephant Films

Acteurs : Tim Matheson, Jennifer Jason Leigh, William Atherton, Hoyt Axton, Jay Gerber, Wayne Grace, Donald Hotton, Brian Libby…

Scénario : Mark Patrick Carducci d’après une histoire originale de David A. Davies

Photographie : Jacques Haitkin

Musique : Michel Colombier

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Un homme se fait enterrer vivant par sa femme. Alors qu’il parvient à s’échapper, il décide de fomenter sa vengeance…

« She planned on her husband’s death. But not on his coming back for revenge. »

Voici l’exemple type du téléfilm multidiffusé sur M6 dans les années 1990, qui a su marquer les esprits des téléspectateurs. Enterré vivantBuried Alive est le premier long métrage du célèbre Frank Darabont. Né en 1959 en France, plus précisément dans un camp de réfugiés de Montbéliard dans le Doubs, après que ses parents réfugiés politiques d’origine hongroise aient fui la Révolution de 1956, Frank Darabont grandit et fait ses études en Californie. Attiré par le monde du cinéma, il devient assistant de production et décorateur de plateau. En 1983, il signe un premier court-métrage intitulé The Woman in the Room, inspiré par la nouvelle Chambre 312 de Stephen King, disponible dans le recueil Danse macabre publié en 1978. Après cette expérience, il rédige le scénario de Freddy 3 – Les Griffes du cauchemar, le meilleur opus de la franchise, puis reste dans le domaine de l’épouvante en cosignant les histoires du Blob (1988) de Chuck Russell puis de La Mouche 2 (1989) de Chris Walas. Alors qu’il collabore à la série Les Contes de la crypte, il reçoit la proposition de la chaîne USA Network de mettre en scène un téléfilm d’horreur intitulé Buried Alive, d’après un scénario de Mark Patrick Carducci, auteur de Neon Maniacs de Joseph Mangine en 1986. Frank Darabont s’empare de cette histoire pour livrer un formidable thriller inspiré par le cinéma américain des années 1950, les films d’Alfred Hitchcock, Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot et l’oeuvre d’Edgar Allan Poe. Enterré vivant est devenu un grand classique de la télévision.

Après avoir vécu à New York, Joanna s’ennuie à mourir dans cette petite ville de l’Ouest américain, où l’a entraînée son mari Clint. Entrepreneur en bâtiment, ce dernier est très pris par son travail. Se sentant délaissé, Joanna trouve le réconfort auprès de son médecin Cortland. Après des mois de passion brûlante, les amants décident de se débarrasser de Clint : Joanna verse un poison dans son verre, et Clint s’écroule, foudroyé par un malaise cardiaque. Ils ne se doutent pas que la dose n’était pas mortelle. Enterré vivant, Clint parvient à sortir de son cercueil, bien décidé à se venger…

« One of them put an end to the marriage, until the other came back for revenge. »

Si l’esthétique de ce téléfilm a évidemment vieilli et reste un pur produit de son époque, Enterré vivant a su traverser les années sans trop de peine. Bien que cloisonnée dans son format plein cadre 1.33, la mise en scène de Frank Darabont sort du carcan télévisuel avec des mouvements de caméra très amples et stylisés, avec des angles atypiques et quelques effets hérités du cinéma d’horreur. La célèbre séquence où Clint Goodman (dont le patronyme signifie « l’homme bon ») se réveille dans son cercueil et parvient à s’en extraire est digne d’un vrai film de zombies avec des éclairages soignés (photo de Jacques Haitkin, chef opérateur des deux premiers Freddy), la musique au diapason de notre Michel Colombier national, la pluie battante et le ciel zébré d’éclairs. Après une installation rapide, mais très efficace des personnages, avec d’un côté le mari amoureux (excellent Tim Matheson, qui réalisera un Enterré vivant 2 en 1997) et sa femme visiblement dégoûtée par son époux et sa petite vie pantouflarde (vénéneuse Jennifer Jason Leigh), Frank Darabont instaure un suspense sur le « meurtre » prémédité de Clint. Poussée par son amant (le suintant et génial William Atherton, le Richard Thornburg de Piège de cristal), Joanna va-t-elle empoisonnée son mari pour pouvoir ensuite vendre l’affaire de Clint et s’enfuir enfin de ce trou à rats ? Après la résurrection de Clint, ce dernier va décider de se venger.

La seconde partie du téléfilm prend donc la forme d’un jeu cruel puisque Clint parvient à enfermer momentanément sa femme et son amant dans la cave. Notre enterré vivant en profite pour transformer l’ancienne maison de ses rêves en…Ceux qui ont vu le téléfilm s’en souviennent, mais mieux vaut ne pas trop en dire sur le mode opératoire de Clint pour les autres. Parfaitement immoral, Enterré vivant n’a rien perdu de sa saveur amère. On jubile de voir les deux amants cinglés comploter cet assassinat et de voir la situation se retourner contre eux. Jennifer Jason Leigh qui avait déjà à son actif La Chair et le Sang de Paul Verhoeven et Hitcher de Robert Harmon, crève l’écran une fois de plus et rappelle Barbara Stanwyck dans Assurance sur la mort. Frank Darabont convoque ses cinéastes de prédilection pour se faire la main et pour offrir aux (télé)spectateurs un bon et grand moment d’effrois et de tensions. Remarqué par Stephen King, le cinéaste obtient les droits de la nouvelle Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank qui deviendra Les Evadés au cinéma quatre ans plus tard.

LE DVD

Elephant Films, merci ! Cela faisait longtemps que nous espérions une sortie en DVD de ce téléfilm cultissime. Enterré vivant dispose donc enfin d’une galette digne de ce nom. Le visuel est soigné, le menu principal animé et musical.

Le journaliste Laurent Duroche (Mad Movies) présente Enterré vivant de Frank Darabont (18’). Ce module très classique donne quelques indications sur le parcours du réalisateur et se focalise surtout sur le casting du téléfilm qui nous intéresse, ainsi que sur l’équipe technique. Laurent Duroche ne sait pas trop quoi dire finalement sur les thèmes d’Enterré vivant et s’égare quelque peu.

 

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

L’Image et le son

Enterré vivant bénéficie d’un petit lifting fort sympathique. Le résultat est probant, même si le master 1.33 (4/3) n’est pas parfait, compte tenu des conditions de production originales. Ce qui frappe d’emblée, c’est avant tout la luminosité inédite sur les séquences diurnes. Il en est de même pour la colorimétrie un peu plus vive que dans nos souvenirs. La gestion de la patine argentique est équilibrée, les noirs acceptables, la copie est d’une propreté absolue, stable et les contrastes plutôt solides. Quelques fléchissements et un piqué émoussé sont également au programme, mais dans l’ensemble l’image est bonne et ce grand classique méritait bien pareil traitement.

Deux pistes au choix, anglaise et française (excellent doublage) en Dolby Digital 2.0. Les deux mixages se valent et créent un vrai confort acoustique. Les dialogues et la musique sont exsudés avec force, les effets sont convaincants et les deux versions sont propres. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Elephant Films / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Gungala, la vierge de la jungle, réalisé par Romano Ferrara

GUNGALA, LA VIERGE DE LA JUNGLE (Gungala la vergine della giungla) réalisé par Romano Ferrara, disponible en DVD le 4 décembre 2018 chez Artus Films

Acteurs : Kitty Swan, Linda Veras, Poldo Bendandi, Conrad Loth, Archie Savage, Alfred Thomas, Antonietta Fiorio, Valentino Macchi…

Scénario : Romano Ferrara, L.A. Rotherman

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Deux aventuriers sans scrupule, Dany et Wolf, dérobent le diamant sacré d’une tribu. Wolf tue Dany, mais doit abandonner son butin face aux guerriers. Des années plus tard, il revient pour le récupérer. Mais il va se retrouver face à Gungala, la déesse blanche, qui, aidée par sa fidèle panthère, va tout faire pour l’empêcher de piller son peuple.

Après Tarzan, l’homme singe avec Johnny Weissmuller et avant Greystoke, la légende de Tarzan porté par Christophe – Hin hin hin – Lambert, l’Italie s’est aussi emparée du mythe de la jungle. Mais les transalpins sont malins et décident en tant que professionnels du cinéma d’exploitation de remplacer l’homme en pagne par une demoiselle très peu vêtue. Ce qui est somme toute plus attractif. Voici donc Gungala, la vierge de la jungleGungala la vergine della giungla. Franchement, une fois la surprise passée de voir cette ravissante jeune femme prendre la pose comme un dans catalogue de la Redoute dans la section lingerie (toute une époque et des pages qui collent), Gungala, la vierge de la jungle ne propose rien, ou pas grand-chose. Voici donc l’exemple type du petit film d’aventure réalisé à la va-comme-je-te-pousse qui ne repose sur aucun autre argument que son héroïne dénudée.

Aux frontières de l’Ouganda et du Kenya, en pleine forêt mystérieuse, sauvage et envoûtante, vit la tribu des Bakenda. Deux aventuriers de pacotille, Dany et Wolf, leur dérobent un précieux diamant. Wolf abat son complice avant de devoir abandonner son butin devant l’arrivée de ces hommes primitifs qui vénèrent le dieu « Bokani  » dans une clairière, lieu sacré et interdit. Aucun indigène n’ose s’y aventurer, sauf une étrange sauvageonne, Gungala, une jeune fille blanche, seule survivante d’un avion qui s’est écrasé dans la brousse lorsqu’elle était bébé. Orpheline, elle est devenue la reine de la tribu. Des années plus tard, Wolf apprend que le diamant est en possession de Gungala. Alors qu’il retourne dans la jungle pour le récupérer, il fait face à cette déesse, toujours accompagnée de sa fidèle panthère, prête à tout pour empêcher le pillage de son peuple.

C’est ça Gungala, la vierge de la jungle. On s’en fout de l’histoire, d’ailleurs il n’y en a pas et le film ne vaut que pour les apparitions bien trop sporadiques de Kitty Swan, la femme de la jungle avec son mascara et son fard à paupières. L’actrice danoise âgée de 23 ans, mix entre Megan Fox et Mila Kunis, n’est pas avare de ses charmes qui flattent les sens et les rétines. Mais la voir courir au ralenti comme dans une pub pour un déodorant sur fond de harpe c’est bien plaisant deux minutes, mais systématiquement cela a de quoi irriter. Le reste du temps, Gungala observe ce qui se passe dans la jungle, tout en caressant les félins qui l’entourent. Le film enchaîne les séquences sans enjeu ni souci de cohérence. Tout est fait pour remplir le récit au maximum de scènes rituelles et de danses tribales interminables (on croirait des chorégraphies de Kamel Ouali), alors que le spectateur n’attend qu’une seule chose, mater Gungala ou Linda Veras, qui expose également ses arguments gratuitement histoire de combler le vide scénaristique. Un peu le syndrome Black Emmanuelle en Afrique où il fallait se farcir (façon de parler) des séquences de safari de vingt minutes, avant de voir quelques actrices se désaper juste avant la coupure pub.

Il faudra attendre le dernier quart d’heure pour en savoir plus sur l’identité de Gungala, même si l’on se doute que les aventures de Tarzan et de Mowgli ont largement inspiré le personnage ici. Malheureusement, le rythme est très lent, il ne se passe quasiment rien, les scènes d’affrontements sont minables. Le cinéaste Romano Ferrara, crédité sous le pseudo Mike Williams, auteur et metteur en scène du Monstre aux yeux verts avec Michel Lemoine (1962) et deux thrillers réalisés en 1964, F.B.I. enquête à Los Angeles et Crimine a due est incapable d’éveiller ne serait-ce qu’un peu l’intérêt du spectateur avec ces pauvres aventures se déroulant dans des décors dignes d’un Center Parc du pauvre. Gungala, la vierge de la jungle sera d’ailleurs son dernier film en tant que réalisateur.

Malgré tout, le film est un succès dans les salles et rapporte suffisamment d’argent pour qu’une suite voit le jour l’année suivante, Gungala, la panthère nue, toujours avec Kitty Swan dans le rôle de la jungle girl mais mis en scène cette fois par Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust). C’est déjà plus intéressant et nous en parlerons prochainement !

LE DVD

Après les rednecks, place à la collection des Filles de la jungle ! Artus Films passe du coq à l’âne pour notre plus grand plaisir. Le film de Romano Ferrara est disponible dans une édition slim Digipack au visuel clinquant. Un très bel objet. Le menu principal est fixe et musical.

En plus des films annonces des deux Gungala et d’un diaporama, Artus Films a demandé à l’excellent Julien Sévéon de nous présenter l’histoire des jungle girls au cinéma, mais aussi dans les pulps, romans et fumetti (30′). Il n’y a pas que George A. Romero dans la vie du journaliste, visiblement fin connaisseur des filles de la jungle en pagne ! Des titres à foison nous donnent sérieusement envie de découvrir tout ce pan souvent oublié du cinéma d’exploitation. Sa présentation de Gungala, la vierge de la jungle vaut également son pesant.

L’Image et le son

On ne s’attendait pas à un résultat aussi probant ! En effet, la copie de Gungala, la vierge de la jungle est vraiment une bonne surprise avec une restauration indéniable. Le master est très propre (les poils en bord de cadre sont rares, tout comme les points et griffures) et stable. Seul le générique apparaît plus grumeleux avec quelques fourmillements et une colorimétrie plus altérée, mais le reste du film impressionne avec des détails flagrants, un piqué inédit et un grain très bien géré. Que demander de plus ?

La version française est amusante avec notamment un doublage de Claude Bertrand toujours aux petits oignons. En revanche, ce mixage se focalise un peu trop sur les voix au détriment des effets. La piste italienne est plus aérée avec un meilleur rend de la musique, des ambiances annexes et des dialogues.

Crédits images : © MOVIETIME SRL – Rome / Artus Films / Captures DVD  : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Tulip Fever, réalisé par Justin Chadwick

TULIP FEVER réalisé par Justin Chadwick, disponible en DVD et Blu-ray le 4 septembre 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Alicia Vikander, Dane DeHaan, Christoph Waltz, Judi Dench, Holliday Grainger, Zach Galifianakis, Cara Delevingne, Jack O’Connell…

Scénario : Deborah Moggach, Tom Stoppard d’après le roman « Le Peintre des vanités » – « Tulip Fever » de Deborah Moggachd

Photographie : Eigil Bryld

Musique : Danny Elfman

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Amsterdam – 1636.
La ville est plongée dans une fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe.
Un riche marchand décide d’engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de sa jeune femme. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante débute entre la jeune Sophia et le séduisant peintre.
Alors qu’une liaison torride et fougueuse s’installe, les jeunes amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s’enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d’une tulipe..

Tulip Fever est un film qui revient de loin. Il aura fallu près de dix ans pour que cette adaptation du roman Le Peintre des vanitésTulip Fever de Deborah Moggach (1999) puisse voir le jour dans les salles ou en e-cinéma. A l’origine prévue avec Jude Law et Keira Knightley sous la direction de John Madden (Shakespeare in love, Miss Sloane), cette romance historico-dramatique aura connu moult déboires et notamment des changements de règles fiscales dans la production de film au Royaume-Uni. Résultat, cette histoire est restée dans les tiroirs jusqu’au jour où le réalisateur Justin Chadwick (Deux sœurs pour un roi, Mandela : Un long chemin vers la liberté) mette la main dessus et parvienne à réunir les fonds nécessaires. Tous deux oscarisés, la sylphide Alicia Vikander (pour Danish Girl) et Christoph Waltz (pour Inglourious Basterds et Django Unchainded) héritent des deux rôles principaux, tandis que Dane Dehaan interprète le jeune peintre qui va troubler l’existence de Sophia. Le film est tourné en 2014, mais restera bloqué jusqu’en 2017.

Metteur en scène du mal aimé et pourtant très réussi Deux sœurs pour un roi, qui réunissait Scarlett Johansson et Natalie Portman, Justin Chadwick prouve une fois de plus que la reconstitution historique lui sied à ravir avec une direction artistique solide, des décors et des costumes soignés, ainsi qu’une photo rappelant certaines œuvres de Rembrandt et de Vermeer. Tulip Fever peut paraître académique, mais on croit et l’on plonge volontiers dans cette ville d’Amsterdam du XVIIe siècle, marquée par la folie du commerce des tulipes, qui se revend à prix d’or, surtout lorsque l’une d’entre elles est marquée par une anomalie chromatique, comme la tant convoitée tulipe marbrée. Tel un bulbe en pleine éclosion, Sophia, délicatement incarnée par la sublime Alicia Vikander donc, va commencer à s’épanouir quand elle rencontre un artiste venu lui tirer le portrait avec son époux (Christoph Waltz), fortuné, d’âge mûr, veuf. Sans enfant, décédé lors de l’accouchement de son épouse, qui n’a également pas survécu, Cornelis Sandvoort « achète » Sophia, orpheline, pour qu’elle lui donne un héritier. Mais les mois passent et la jeune femme ne tombe pas enceinte. C’est alors que le film prend une tournure digne d’un boulevard avec la servante des Sandvoort (Holliday Grainger), enceinte des œuvres du poissonnier, qui par peur d’être renvoyée va finalement accepter la proposition de Sophia.

Cette dernière ayant une liaison avec l’artiste Jan Van Loos, s’est fait remarquée par la servante Maria. En échange de son silence, Sophia décide de faire semblant d’être enceinte, tandis que Maria devra dissimuler sa grossesse. A la naissance du bébé, Sophia adoptera l’enfant et Maria, dont le fiancé demeure mystérieusement introuvable, conservera son travail. Justin Chadwick joue avec les genres, avec les tons et l’empathie des spectateurs pour les personnages. Si Cornelis Sandvoort est d’abord présenté comme un négociant en épices riche et froid, l’homme se révélera attentionné, amoureux de sa femme, voulant à tout prix être père. Christoph Waltz domine la distribution du début à la fin. Alicia Vikander, tour à tour ingénue et stratège, crève l’écran une fois de plus par sa beauté diaphane, sa fragilité et sa sensualité. Seule ombre au tableau, Dane DeHaan reste bien fade face à ses partenaires, semblant constamment avoir été tiré du lit juste avant de tourner. Mais bon, nous n’aurions rien gagné au change puisque le monolithique Matthias Schoenaerts avait un temps été envisagé.

Finalement, l’aspect romantique l’emporte moins que la psychologie du personnage formidablement interprété par Christoph Waltz, de loin son meilleur rôle depuis longtemps. Alors certes, Tulip Fever part un peu dans tous les sens, ne sait pas quelle position adoptée et a souvent du mal à trouver une identité propre, mais ses petites imperfections (multiplication des rebondissements, fin expédiée) sont attachantes et les comédiens formidables (dont Zack Galifianakis et Dame Judi Dench) emportent facilement l’adhésion.

LE DVD

Après un détour par la case e-cinéma, Tulip Fever est arrivé dans les bacs en DVD et Blu-ray. Le test de l’édition SD dispinible chez TF1 Studio a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur accompagne le film de Justin Chadwick d’un making of (15’). De facture classique, ce documentaire se compose d’images de tournage, mais surtout des propos des comédiens et du réalisateur. Les intervenants ne font jamais mention de très longue gestation du film (dix ans en raison de problèmes financiers) et font surtout l’éloge de toute l’équipe, tout en parlant des personnages et du contexte social à Amsterdam au XVIIe siècle.

L’Image et le son

L’éditeur ne nous a pas fourni l’édition HD et c’est bien dommage. Nous aurions bien voulu découvrir les partis pris du directeur de la photographie danois Eigil Bryld (Bons baisers de Bruges) dans les meilleures conditions possibles. Il faudra se contenter d’un DVD très moyen, à la compression souvent hasardeuse et aux couleurs fanées. La définition est parfois médiocre, les contrastes limités, les flous occasionnels et le visage des comédiens paraît trop cireux pour être honnête.

Bien qu’elle soit essentiellement musicale, la spatialisation instaure un réel confort acoustique. Par ailleurs, les quelques effets glanés ici et là sur les enceintes arrière permettent de plonger le spectateur dans l’atmosphère du film comme sur les canaux bondés de marchands ou lors des transactions enflammées. Les voix sont solidement plantées sur la centrale en anglais comme en français avec un net avantage pour la première piste. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © TF1 Studio / The Weinstein Company / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Nuit a dévoré le monde, réalisé par Dominique Rocher

LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE réalisé par Dominique Rocher, disponible en DVD le 15 octobre 2018 chez Blaq Out

Acteurs : Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant, Sigrid Bouaziz, David Kammenos, Jean-Yves Cylly, Nancy Murillo, Lina-Rose Djedje, Victor Van Der Woerd

Scénario : Guillaume Lemans, Jérémie Guez, Dominique Rocher d’après le roman « La Nuit a dévoré le monde » de Pit Agarmen

Photographie : Jordane Chouzenoux

Musique : David Gubitsch

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

En se réveillant ce matin dans cet appartement où la veille encore la fête battait son plein Sam doit se rendre à l’évidence : il est tout seul et des morts-vivants ont envahi les rues de Paris. Terrorisé, il va devoir se protéger et s’organiser pour continuer à vivre. Mais Sam est-il vraiment le seul survivant ?

Chaque année, le cinéma réserve son lot de révélations. 2018 a été un très bon cru pour le cinéma français. Aux côtés de Xavier Legrand pour Jusqu’à la garde, Dominique Rocher se fait une belle place avec son premier long métrage, La Nuit a dévoré le monde. Sublime titre repris du roman éponyme de Pit Agarmen (pseudonyme et anagramme de l’écrivain Martin Page), publié en 2012, dont il s’agit de l’adaptation. Ce serait cliché de dire « Oui, il existe un cinéma de genre en France », puisque même Méliès abordait déjà le fantastique dans ses œuvres en lorgnant même sur l’épouvante afin d’effrayer les spectateurs avec ses démonstrations filmées. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre des films de zombies, tout en conservant une identité bien française. Un film fantastique est un film d’auteur et ça depuis les débuts du cinéma, donc là aussi, pas besoin de différencier les deux. La Nuit a dévoré le monde s’inscrit dans le genre avec une grande réussite doublée d’une étonnante et rare maturité pour une première œuvre.

Sur un rythme lent mais maîtrisé, Dominique Rocher, découvert entre autres avec son magnifique court-métrage La Vitesse du passé, démontre un talent fou de storyteller. Faisant la part belle au ressenti avec un énorme travail sur le son, le cadre, le montage, la photo, le cinéaste s’approprie les codes du film de genre pour livrer un film personnel, organique, passionnant, troublant. Cette transposition co-signée par le réalisateur avec les solides Jérémie Guez (Lukas avec Jean-Claude Van Damme, Carnivores des frères Rénier) et Guillaume Lemans (Pour elle de Fred Cavayé, Burn-Out de Yann Gozlan – autre nom à retenir de 2018 – et Dans la brume de Daniel Roby) est marquée par une grande et réelle envie de cinéma, d’allier le divertissement et la réflexion.

La Nuit a dévoré le monde est autant un film fantastique qu’un drame psychologique puisque le personnage principal apparaît déprimé au début du film des suites de sa séparation avec sa compagne et traverse lui-même l’appartement rempli de fêtards comme un être invisible. L’idée de génie de Dominique Rocher est d’avoir confié le rôle de Sam au magnétique comédien danois Anders Danielsen Lie, découvert en 2011 dans Oslo, 31 août de Joachim Trier et vu ensuite dans l’enivrant Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau, Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers et l’interprète de Rainer Maria Rilke dans Rodin de Jacques Doillon. Comme il l’a déjà démontré dans ses films précédents, l’acteur est parfait pour restituer les tourments qui agitent son personnage, visiblement solitaire. Alors que Sam connaît une période noire de sa vie et paraissait même déconnecté de ce qui passait autour de lui, il va devoir réapprendre à s’adapter dans un monde qui a changé en une seule nuit, sans transition, entouré de zombies avides de chair humaine et visiblement attirés par la cacophonie.

Le récit se déroule sur une année. Le spectateur suit Sam au fil des saisons, marquées par les vêtements du personnage, sa transformation physique (amaigri, les cheveux clairsemés et grisonnants) et le traitement des couleurs – de la directrice de la photographie Jordane Chouzenoux – qui deviennent de plus en plus froides. La survie passe par la mise en sécurité dans un appartement d’un immeuble haussmannien indépendant (Sam ne peut donc pas passer d’un bâtiment à l’autre), après que Sam ait constaté qu’il était bien le seul non contaminé dans les habitations voisines. N’attendez pas des attaques frontales, effets d’hémoglobine ou de tripes arrachées puis mangées. Ce qui importe ici, c’est le cheminement intérieur de Sam, qui sort peu à peu de sa dépression pour regarder la réalité en face. En tant que musicien, il trouve tout d’abord un peu de réconfort et de calme en écoutant un MP3 trouvé par hasard, avant de se constituer quelques instruments à l’aide d’ustensiles de cuisine. Jusqu’à ce qu’il mette la main sur une batterie sur laquelle passer ses nerfs, alors que les zombies, attirés par ce vacarme, s’agglutinent en bas de l’immeuble avec la bave aux lèvres.

La Nuit a dévoré le monde prend le genre au sérieux et l’aborde par un moyen détourné, à travers le récit initiatique d’un trentenaire alors au bout du rouleau, mis au pied du mur pour revenir à la vie et pour pouvoir survivre au quotidien, comme Robinson Crusoé sur son île déserte. D’ailleurs, le zombie coincé dans l’ascenseur interprété par Denis Lavant, auquel se confie Alex peut très bien se voir comme le célèbre Wilson du Seul au monde de Robert Zemeckis. Enfin, l’expérience ne serait pas complète sans l’hypnotique musique de David Gubitsch, qui instaure angoisse et suspense du début à la fin. S’il partage quelques points communs avec Dans la brume, écrit par le même scénariste Guillaume Lemans, La Nuit a dévoré le monde est pourtant complètement différent et se place définitivement dans le top des grandes découvertes de l’année.

LE DVD

Point d’édition Blu-ray pour La Nuit a dévoré le monde et c’est bien dommage. Toutefois, Blaq Out concocte un très bel objet pour la sortie en DVD du film de Dominique Rocher. Le slim Digipack est très beau, mais l’éditeur a préféré changer la couleur bleue originale de l’affiche pour la passer en couleur rouge sang, sans doute pour espérer attirer de nouveaux spectateurs. Le menu principal est fixe et musical.

Trois interviews réalisées sur le plateau se succèdent. Le réalisateur Dominique Rocher (6’), le co-scénariste Guillaume Lemans (6’30) et le responsable des maquillages Olivier Alfonso (5’30). Denses et pertinents, ces entretiens en disent long sur la genèse du projet, sur la psychologie du personnage principal, sur les partis et les intentions du metteur en scène. Dominique Rochet revient également sur les thèmes qu’il affectionne (l’isolement) et sur le casting. De son côté, Guillaume Lemans aborde le genre traité « à la française » et indique travailler avec Dominique Rocher sur un autre projet. Enfin, ce petit tour dans les ateliers de fabrication des maquillages de zombie est très intéressant.

Blaq Out a toujours défendu le format court-métrage. Et quel plaisir de découvrir le magnifique film de Dominique Rocher, La Vitesse du passé (2011-17’). Drame de science fiction ambitieux avec Mélanie Thierry, Nicolas Giraud et Alban Lenoir, ce court-métrage a été diffusé notamment sur Canal+ et dans les cinémas du réseau MK2 en avant-programme, ainsi que dans certains des plus grands festivals internationaux (Cannes, Toronto, Bermudes…). Lauréat du prix du meilleur film étranger au festival de Santa Monica, La Vitesse du passé a permis à Dominique Rocher de se faire remarquer et de se faire produire son premier long métrage. Margot et Joseph partent vivre loin de la ville, éloignés de tout, et retapent une vieille maison dans laquelle ils s’installent à peine. Un jour, la terre se met à trembler et le temps s’arrête, figeant Joseph dans sa chute depuis le toit de la maison. Il reste figé dans l’espace et le temps, mais continue malgré tout de descendre lentement vers le sol. Margot, elle, ne semble pas subir ce moment et continue de vivre, espérant que Joseph se remette à bouger à vitesse normale.

En guise de conclusion, l’éditeur permet d’écouter la superbe bande-originale de David Gubitsch.

L’Image et le son

Dommage de ne pas bénéficier de La Nuit a dévoré le monde en Haute-Définition. Malgré tout, cette édition SD en met souvent plein la vue. Blaq Out prend soin du film de Dominique Rocher et restitue les partis pris avec minutie, notamment le travail sur les couleurs qui indique le changement de saison et donc le temps qui s’écoule doucement pour Alex. Les détails sont précis, le piqué incisif, la clarté de mise sur les plans extérieurs. Un très beau master.

La piste Dolby Digital 5.1 permet à la composition de David Gubitsch de s’étendre (voir également la fête au début du film) et de créer une aura particulière qui berce doucement les spectateurs et qui s’agite durant le crescendo final. Les effets sont essentiellement frontaux. Vous pouvez donc sélectionner la Stéréo, qui s’en tire également très bien, avec une bonne dynamique et des effets percutants à l’instar des coups de fusil. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Haut et Court / Blaq Out / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / American Guinea Pig : Bloodshock, réalisé par Marcus Koch

AMERICAN GUINEA PIG : BLOODSHOCK réalisé par Marcus Koch, disponible en DVD le 2 octobre 2018 chez Uncut Movies

Acteurs : Norm J. Castellano, Barron Christian, Dan Ellis, Alberto Giovannelli, Lillian McKinney, Gene Palubicki, Maureen Pelamati, Shiva Rodriguez…

Scénario : Stephen Biro

Photographie : Donald Donnerson

Musique : Kristian Day

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2015

LE FILM

Un homme anonyme se réveille dans une cellule et prend conscience qu’il a été kidnappé pour subir des expériences médicales par une bande de tortionnaires et de forcenés. Il reçoit alors un mot d’une autre prisonnière, victime elle aussi de nombreuses impudicités. L’infortuné comprend alors que son calvaire ne fait que commencer. 

Ah oui d’accord ! Alors comment dire euh… Je ne sais trop que dire, ni par où commencer (air connu). Quand on ne sait rien de cet American Guinea Pig : Bloodshock, le choc est disons, brutal. En fait, ce film réalisé par Marcus Kosh est le deuxième volet d’une franchise intitulée American Guinea Pig, elle-même l’adaptation d’une saga japonaise des années 1980 réputée pour ses partis pris ultra-gore. American Guinea Pig : Bloodshock est donc la suite du premier opus sous-titrée Bouquet of Guts and Gore, grand succès dans les festivals et mis en scène par Stephen Biro en 2014 et dont les effets spéciaux et maquillages étaient réalisés par…ah bah tiens Marcus Kosh. Producteur de la franchise américaine, le premier décide donc de confier les rênes au second. Nouvel épisode, mais aussi nouvelle identité, nouveau style et nouvelle thématique pour American Guinea Pig : Bloodshock ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce film d’horreur extrême n’est certainement pas à mettre devant tous les yeux et demeure réservé à un public trèèèèès averti. Bon, maintenant, à l’instar de l’auteur de ces mots, il n’est pas interdit de rire devant un tel spectacle outrancier.

Un homme se réveille dans une pièce complètement blanche, aux murs capitonnés et vides de tout contenu. Il va rapidement comprendre qu’il a été kidnappé et qu’il est désormais séquestré dans le seul but de servir de cobaye humain à un groupe de tortionnaires sadiques. A chaque nouvelle expérience menée sur lui, ses bourreaux vont de plus en plus loin dans l’horreur et rien ne semble pouvoir mettre un terme au calvaire sanglant qu’il subit. Alors que sa raison commence à vaciller face aux atroces sévices qu’exécutent sur lui ses tortionnaires, il reçoit dans sa geôle un message provenant d’une jeune femme qui semble connaître de son côté le même destin funeste que lui. Qui est-elle et qui sont ces sadiques dénués apparemment de toute conscience et de toute empathie pour leurs victimes ? S’agit-il de fous psychopathes simplement excités par l’idée de faire couler le sang ou au contraire s’agit-il de membres d’un réseau organisé travaillant dans une optique bien précise ?

Pauvre type…même s’il ne dit rien ou pas grand-chose, surtout qu’on lui coupe la langue dans la première séquence, ce patient se fait quand même recoudre à vif, fracasser la tronche par un colosse, marteler les rotules, lacérer le dos, taillader la plante des pieds au rasoir, se fait arracher plusieurs dents, ouvrir le crâne et d’autres réjouissances. Pourquoi ? Ça on le saura à la fin. Du moins un peu, tout n’est pas expliqué et libre au spectateur de se faire sa propre opinion. Surtout qu’un personnage féminin apparaît également en cours de route et subit également la même chose que son voisin de cellule.

Bienvenue dans un monde de cinglés ! L’image N&B (le film a été tourné en couleur puis converti en post-production) rappelle involontairement la vidéo de l’autopsie de l’extraterrestre de Roswell, mais aussi son « bêtisier » fait par Les Guignols de l’info dans les années 1990. Le côté dérangeant provient surtout de son montage, de plus en plus frénétique, jusqu’à la séquence finale où la couleur réapparaît, le rouge surtout, jusqu’au malaise. C’est finalement cette scène glauque et surréaliste mêlant sexe, hémoglobine, orgasme, cannibalisme, donne vraiment la nausée, même aux spectateurs les plus coriaces.

Le reste du temps, on ne va pas dire qu’on s’ennuie, mais la mécanique tourne rapidement en rond. Comme dans un Saw ou dans une épreuve de Fort Boyard, on se demande à quelle sauce le personnage principal va être mangé. Marcus Kosh ne joue pas la surenchère puisque tous les actes commis ici sont immondes. Les nerfs sont autant mis à rude épreuve qu’exposés lors des opérations du Docteur Maboul dans le film. C’est froid, c’est glacial, c’est monstrueux et on se demande jusqu’où le metteur en scène va aller, même sans scénario ou alors écrit sur une feuille de papier OCB.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que même si l’on se fout royalement des protagonistes (aucune empathie, juste de la chair à triturer), Marcus Kosh a un vrai sens de l’image, du cadre, des effets malsains. American Guinea Pig : Bloodshock est une œuvre totalement expérimentale, un torture porn cradingue, gore, choquant, austère, qui ne laisse certainement pas le spectateur indemne ou tout du moins indifférent.

LE DVD

Uncut Movies est de retour avec une édition DVD Collector limitée et numérotée à 1000 exemplaires de American Guinea Pig : Bloodshock ! Le disque repose dans un sublime mediabook constitué d’un livret de 16 pages merveilleusement illustré, avec en introduction un mot de l’éditeur et la présentation du label Uncut Movies, puis un petit focus sur la franchise américaine American Guinea Pig. Sans oublier un petit poster collector du film. Le menu principal est animé et musical. Un très bel objet de collection.

N’hésitez pas à compléter la projo du film par les interviews présentes en bonus sur cette édition. Plus d’une heure d’entretiens au programme avec le réalisateur Marcus Koch (30’30), le producteur et scénariste Stephen Biro (12’) et le comédien Andy Wintron (10’). Les deux premiers interviennent sur le premier volet réalisé par Stephen Biro lui-même, grand succès des festivals de films de genre qui a donné suite à American Guinea Pig : Bloodshock. Les partis pris, les intentions, les thèmes, les effets visuels, le rapport au spectateur, le casting, les conditions de tournage sont longuement évoqués, entre deux gorgées de bière, et un entrain communicatif.

Tout ce beau petit monde, auxquel se rajoutent d’autres intervenants dont le nom n’est pas indiqué, intervient ensuite au cours d’un module intitulé Dissection du film (12’). Chacun y va de sa propre interprétation sur le(s) sujet(s) évoqué(s) dans American Guinea Pig : Bloodshock, tout comme la nature des protagonistes.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Difficile de juger une image comme celle de American Guinea Pig : Bloodshock…Si le film a été tourné en couleur, il a ensuite été converti en N&B. Nous dirons donc que le master restitue les partis pris originaux avec un grain aléatoire, souvent épais, renforçant l’aspect craspec de l’ensemble. Les images dans les cellules sont plus lisses, sans aspérité, les blancs lumineux, cassés, les noirs denses. Quelques flous inhérents aux conditions de tournage sont donc bruts. Quand vient la couleur, le piqué est plus incisif et le spectateur se prend les teintes rouges en pleine figure, jusqu’au malaise renforcé par le montage.

Une seule piste au programme. La Stéréo privilégie surtout la musique de Kristian Day, qui participe également à l’expérience proposée par American Guinea Pig : Bloodshock. Les rares dialogues sont étonnamment très bas. Les sous-titres ne sont pas imposés.

Crédits images : © Unearthed Films / Uncut Movies / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Test DVD / Le Cercle littéraire de Guernesey, réalisé par Mike Newell

LE CERCLE LITTÉRAIRE DE GUERNESEY (The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society) réalisé par Mike Newell, disponible en DVD le 16 octobre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Lily James, Michiel Huisman, Matthew Goode, Jessica Brown Findlay, Tom Courtenay, Penelope Wilton, Katherine Parkinson, Glen Powell…

Scénario : Kevin Hood, Thomas Bezucha, Don Roos d’après le roman « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Annie Barrows et Mary Ann Shaffer

Photographie : Zac Nicholson

Musique : Alexandra Harwood

Durée : 1h59

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Londres, 1946. Juliet Ashton, une jeune écrivaine en manque d’inspiration, reçoit une lettre d’un mystérieux membre du Club de Littérature de Guernesey créé durant l’Occupation. Curieuse d’en savoir plus, Juliet décide de se rendre sur l’île et rencontre alors les excentriques membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates dont Dawsey, le charmant et intrigant fermier à l’origine de la lettre. Leurs confidences, son attachement à l’île et à ses habitants ou encore son affection pour Dawsey changeront à jamais le cours de sa vie.

Il y a des films que l’on regarde confortablement installé dans un canapé, calfeutré sous un plaid, bien au chaud, en sirotant un thé (ou un bon Whisky certes), tandis qu’il fait un froid de canard dehors. Le Cercle littéraire de Guernesey en fait partie. Réalisée par le vétéran Mike Newell (né en 1942), cette adaptation du best-seller de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, le roman épistolaire Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patatesThe Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society, phénomène littéraire de l’année 2008, n’a pourtant rien de bien original et remplit un cahier des charges sans se forcer. Cette histoire non dépourvue de multiples clichés se laisse surtout voir pour ses comédiens (Michiel Huisman aka Daario Naharis de la série Game of Thrones, le grand Tom Courtenay), tous charismatiques en diable et surtout talentueux, en particulier la désormais omniprésente Lily James. L’actrice de 29 ans, étoile montante du cinéma anglais et révélation du Cendrillon de Kenneth Branagh, hérite ici d’un rôle qui aurait été destiné à Keira Knightley il y a dix ans et confirme décidément tout le bien qu’on pensait d’elle après Baby Driver d’Edgar Wright , Trahisons de David Leveaux et la mini-série Guerre et Paix.

S’installer devant Le Cercle littéraire de Guernesey c’est un peu comme se mettre devant un feu de cheminée, au calme, caresser par la chaleur qui en émane. En tant que vieux briscard derrière la caméra, le réalisateur éclectique (qui a dit « faiseur »?) de Quatre mariages et un enterrement (1994), Donnie Brasco (1997), Le Sourire de Mona Lisa (2003), Harry Potter et la Coupe de feu (2005), Prince of Persia : Les Sables du temps (2010) se repose également lui-même, comme s’il devenait spectateur de son propre film. La mise en scène est donc un rien pépère, fonctionnelle, et se contente de capturer les merveilleux paysages naturels (même si le film n’a pas été tourné sur l’archipel éponyme en raison de soucis logistiques) et la performance de ses formidables acteurs.

L’audience est en territoire connu et rien ne viendra vraiment bouleverser l’ensemble, tant les moments attendus se succèdent du début à la fin. Mais ce n’est pas grave, car même si l’on sait d’avance comment cette histoire va se terminer, on est finalement pris par ce récit qui commence de façon plutôt légère avec des personnages malins, évidemment très attachants et même drôles, mais qui révèlent très vite une face cachée. Juliet se rendra compte très vite qu’un secret, une blessure, un traumatisme liés à l’occupation nazie se dissimulent derrière ces apparents sourires et apprendra progressivement à se faire accepter par ce groupe, tout en tombant sous le charme de cette île Anglo-Normande et d’un intrigant fermier du cru.

The Guernsey Literary and Potato Peel Pie (un des titres anglais les plus longs de l’histoire du cinéma) est au final un pur mélodrame historique, mais aussi une histoire d’amour teintée d’aventures, certes trop sage avec Newell qui retombe parfois dans les mêmes travers pompeux que sa transposition de L’Amour au temps du choléra. Toutefois, la reconstitution est élégante (jusqu’aux costumes) et le tout n’en demeure pas moins divertissant et bourré de charme.

LE DVD

Pas d’édition HD pour Le Cercle littéraire de Guernesey, pourtant les paysages le méritaient ! Néanmoins, Studiocanal propose le film de Mike Newell dans un DVD de très bonne qualité. On a quand même du mal à reconnaître Lily James sur la jaquette. Le menu principal est fixe et muet.

En complément, l’éditeur joint un mini-making of classique de 7 minutes, composé d’images de tournage et d’interviews de l’équipe.

L’Image et le son

C’est en découvrant le master SD soigné du Cercle littéraire de Guernesey que l’on regrette l’absence d’une édition en Haute définition. Si le piqué n’est pas aussi ciselé sur les séquences sombres ou tamisées, la colorimétrie est d’une richesse impressionnante, les contrastes sont tranchants et les détails abondent aux quatre coins du cadre. Le relief est omniprésent, la clarté très appréciable.

Nous n’avons pas non plus à nous plaindre des mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 qui répartissent les répliques, la musique et les effets avec une belle fulgurance. Il est évidemment nécessaire de visionner Le Cercle littéraire de Guernesey en version originale, même si la piste française s’en sort aussi bien. Les enceintes s’en donnent à coeur joie dans les envolées musicales. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Studiocanal / Kerry Brown / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Vengeance de la femme au serpent, réalisé par Beverly & Ferd Sebastian

LA VENGEANCE DE LA FEMME AU SERPENT (‘Gator Bait II : Cajun Justice) réalisé par Ferd & Beverly Sebastian, disponible en DVD le 2 octobre 2018 chez Artus Films

Acteurs : Jan Sebastian, Tray Loren, Paul Muzzcat, Brad Koepenick, Jerry Armstrong, Ben Sebastian, Reyn Hubbard, Levita Gros…

Scénario : Beverly Sebastian, Ferd Sebastian

Photographie : Ferd Sebastian

Musique : George H. Hamilton

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Venant d’épouser Big T., un cajun, Angélique part vivre en Louisiane, au beau milieu des marais et des crocodiles. Elle y apprend la vie rude des autochtones, quand une bande de rednecks, dont le chef, Leroy, est le rival de Big T., tue ce dernier et enlève la jeune femme. La belle se fait violer par la bande. Pour se venger, elle va devoir user de courage et de cruauté à la hauteur des sévices subis.

Suite tardive au sympathique Les Marais de la haine‘Gator Bait, qui valait surtout pour la beauté flamboyante de la magnifique Claudia Jennings, La Vengeance de la femme au serpent, sobrement intitulé ‘Gator Bait II : Cajun Justice en version originale, est un film conçu uniquement pour son exploitation en VHS. Suite à une commande de la prestigieuse Paramount, 14 ans après Les Marais de la haine, Beverly et Ferd Sebastian reprennent leur caméra Arriflex et retournent dans le bayou. Comme Claudia Jennings est décédée tragiquement en 1979, l’un des seuls liens entre les deux films se fait avec le personnage de Big T.,  le petit frère muet du premier volet. S’il était interprété par Tracy Sebastian, le fils des metteurs en scène, le rôle – ici adulte – est repris dans le second par un certain Tray Loren. C’est du moins ce qu’indique le générique, car il s’agit en fait de la même personne. Sans aucune explication rationnelle, Big T. retrouve l’usage de la parole ici. Beverly et Ferd Sebastian ont ensuite révélé qu’ils avaient été obligés de supprimer tous les dialogues de leur fils, ce dernier étant peu sûr de lui devant la caméra. De toute façon, il faut bien dire que l’intérêt de ce second ‘Gator Bait, comme pour le premier, est ailleurs.

La femme du titre français est ici incarnée par l’inconnue Jan Sebastian, belle-fille des réalisateurs puisque mariée à l’époque à…ah bah tiens au frère de Tracy Sebastian. Une histoire de famille quoi. Peu avare de ses charmes, pulpeuse, crinière au vent, la comédienne n’a certes pas le charisme, la beauté, le talent et le magnétisme de Claudia Jennings, mais s’en sort honorablement dans le rôle principal. Les auteurs repoussent cette fois les limites en inscrivant La Vengeance de la femme au serpent dans le genre du rape & revenge, avec des séquences parfois difficiles, en jouant à la fois sur le voyeurisme et la patience du spectateur.

Jeune citadine, Angélique quitte la ville pour épouser un Cadien, surnommé « Big T. », et s’installer avec lui dans une maison en plein milieu des marécages de la Louisiane. Leur fête de mariage est perturbée par une bande de rednecks, menée par un certain Leroy. Son mari éduque Angélique en lui enseignant l’art de vivre dans le bayou. Il lui apprend à chasser et manier le hors-bord, à pêcher ou encore à manier des armes. Pourtant, leur idylle amoureuse est rompue lorsque Leroy et ses amis pénètrent chez eux pour tuer Big T. et kidnapper Angélique. Violée et laissée pour morte, elle est déterminée à se venger. Elle va devoir user de courage et de cruauté à la hauteur des sévices subis pour torturer et abattre ses ravisseurs un par un…

Gator Bait II : Cajun Justice parvient à contenter ceux qui avaient aimé le premier volet et l’audience plus contemporaine qui demandait alors une violence plus frontale. Cette séquelle propose son lot de scènes un peu cucul la praline avec ce couple d’amoureux qui batifolent dans les marais, qui baisent, qui pêchent, qui rebaisent, qui tirent à la carabine, qui baisent encore, qui font du bateau et qui ont bien mérité de baiser après une dure journée. Comme pour le premier opus, le problème de ‘Gator Bait 2 est son absence de rythme et sa succession de vignettes alignées les unes derrière les autres pour en faire un long métrage. Malgré tout, on ne s’ennuie pas. La Vengeance de la femme au serpent se permet même d’être un film Bis plus dégénéré et déviant, plus axé sur les us et coutumes du coin, à l’instar de la séquence du mariage en début du film, variation démunie de celle du premier Parrain.

Ferd et Beverly Sebastian profitent des courbes généreuses de leur comédienne principale en la filmant sous tous les angles, en prenant le temps de la montrer (longtemps) dans son bain, dehors, sur le ponton, devant les yeux affamés de quelques rednecks qui se lèchent les babines. Puis vient la scène où Angélique se voit humiliée par cette bande de cinglés, qui profitent de l’absence de son mari pour abuser d’elle. Puis, ils l’enlèvent, l’attachent comme une bête à un piqué et finissent par la violer au cours d’une longue séquence que certains trouveront interminable. Angélique parvient ensuite à s’échapper, ce qui nous vaut encore quelques séquences en bateau à moteur comme dans le premier épisode, puis prépare sa vengeance après avoir enfilé un short en jean déchiré et trop petit pour ses hanches pleines, tout en ayant pris soin de ne pas boutonner son bustier.

Sans se cacher, Gator Bait 2 : Cajun Justice s’inspire d’une des séquences phares de Délivrance. Si le genre est largement dépassé, Ferd et Beverly Sebastian tirent encore sur la corde de la Hicksploitation, rappelons que Hick signifie péquenaud. Aujourd’hui, nous revoyons La Vengeance de la femme au serpent avec curiosité, tout en se rinçant l’oeil c’est vrai devant Jan Sebastian (qui a d’ailleurs voulu réaliser elle-même ses petites cascades et scènes agitées), avec ce même désir pervers et malgré tout divertissant typique du cinéma d’exploitation, de voir des individus malmenés par des bouseux à la gueule de porte-bonheur, pour ensuite apprécier de voir ces derniers se faire dézinguer à coup de calibre 12.

LE DVD

Artus Films ne manque pas d’idée et encore moins d’audace. L’éditeur lance la collection Rednecks ! Et pour ouvrir le bal, rien de mieux que La Vengeance de la femme au serpent (sorti le même jour que Les Marais de la haine), disponible en DVD dans un superbe slim Digipack au visuel affriolant avec Jan Sebastian. Le menu principal est fixe et musical.

Dans un premier temps, nous retrouvons le même module déjà présent sur l’édition DVD des Marais de la haine. Un bonus qui nous avait quelque peu laissé sceptiques concernant le « témoignage » de Beverly et Ferd Sebastian (12’), qui font ici la promo pour leur association destinée à sauver les chiens lévriers (qui aident également à la réhabilitation des prisonniers), tout en voulant apprendre à créer un « partenariat » avec Jésus, qui selon Ferd a entendu ses prières et l’a sauvé d’une mort imminente alors qu’il était tombé très gravement malade du coeur. Ferd avoue qu’il avait refusé que ses films, « violents et sexuels », ressortent au cinéma ou soient exploités en VHS et DVD, suite à cette expérience miraculeuse. Jusqu’à ce qu’il ait enfin trouvé la « paix intérieure », ou que l’argent venait à manquer, mais ça Ferd ne le dit pas.

Ensuite, l’éditeur a évidemment demandé à Maxime Lachaud de présenter à nouveau le titre « redneck » qui nous intéresse (27’). Comme pour l’exposé consacré aux Marais de la haine, l’auteur du livre Redneck movies : Ruralité et dégénérescence dans le cinéma américain (Rouge Profond, 2014), essayiste et journaliste français semble toujours aussi peu à l’aise devant la caméra, même s’il s’en sort mieux ici. Peut-être le sujet principal abordé, le viol dans le cinéma de la Hicksploitation, l’inspire plus. Maxime Lachaud donne également quelques informations sur le tournage de La Vengeance de la femme au serpent, les réalisateurs et le casting. Si l’ensemble manque de rythme, on y trouve les informations qu’on espérait y glaner, donc le bilan est positif.

Suite et fin du « making of », qui n’en est pas un, dont la première partie est disponible sur le DVD des Marais de la haine, autrement dit l’entretien avec les deux réalisateurs, réalisé en 2012 (14’). Confortablement assis, le couple Sebastian, Beverly et Ferd, répondent aux questions envoyées par leurs fans. Les conditions de tournage sont abordées, les souvenirs s’enchaînent. Beverly explique que leur fils Tracy a repris son rôle des Marais de la haine, même s’il était difficile d’expliquer pourquoi le personnage, muet dans le premier film, parle désormais dans le second. Ferd explique comment certaines séquences ont été tournées, comme celle du mariage, reconstitué pour les besoins du film avec des habitants du cru, dans l’optique d’être le plus authentique possible.

L’interactivité se clôt sur un spot vidéo de trente secondes et le film-annonce qui raconte tout le film !

L’Image et le son

Réalisé près de quinze ans après Les Marais de la haine, La Vengeance de la femme au serpent nous parvient dans un master plus propre, même si le piqué est ici complètement émoussé. L’image est stable, le grain conservé, tout comme les partis pris qui reflètent les pauvres conditions de tournage. Il n’est pas rare d’avoir quelques plans flous ou que la colorimétrie varie au cours d’une même séquence. Le format 1.37 est respecté.

N’hésitez pas à sélectionner la version française, au doublage particulièrement gratiné. Par contre, ce que vous gagnerez en « cachet Bis », vous y perdrez en ambiances annexes. Nettement moins dynamique que la piste anglaise, la VF est quand même très amusante, surtout quand les doubleurs s’en donnent à coeur joie dans les insanités. La version originale semble plus homogène, en dépit de dialogues parfois sourds.

Crédits images : © Artus Films /  Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Au poste !, réalisé par Quentin Dupieux

AU POSTE ! réalisé par Quentin Dupieux, disponible en DVD et Blu-ray le 14 novembre 2018 chez Diaphana

Acteurs : Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig, Marc Fraize, Anaïs Demoustier, Orelsan, Philippe Duquesne, Jacky Lambert, Jeanne Rosa…

Scénario : Quentin Dupieux

Photographie : Quentin Dupieux

Musique : David Sztanke

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect.

Le postulat de départ est simple. Le traitement également. Pourtant, Au poste ! de Quentin Dupieux est tout aussi inclassable et décalé que ses films précédents. L’exxxxcellent réalisateur de Wrong Cops, Steak, Rubber et Réalité livre sa nouvelle pépite nonsensique et frappadingue. Scénariste, chef opérateur, monteur, metteur en scène, Quentin Dupieux laisse pour une fois la musique, présente uniquement à la fin, à David Sztanke. L’homme-orchestre également connu sous le nom de Mr. Oizo ne déçoit pas pour son retour en France et Au poste ! est absolument jouissif de bout en bout et enchaîne les numéros d’acteurs de Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et Marc Fraize (révélation du déjà culte Problemos d’Eric Judor) comme des perles sur un collier durant 70 minutes.

Le commissaire Buron est chargé d’enquêter sur le meurtre d’un homme retrouvé gisant dans son sang par Fugain. Celui-ci est logiquement considéré comme le principal suspect, il s’ensuit alors un interrogatoire qui va durer toute la nuit.

S’il n’atteint pas les grandes réussites de Wrong Cops et de Rubber, Quentin Dupieux reste fidèle à son univers. Si la présence du duo Poelvoorde/Ludig en tête d’affiche témoigne peut-être d’une volonté de toucher un plus large public, le réalisateur ne se laisse pas aller à la facilité. Au poste ! lui permet de rendre hommage aux comédies françaises des années 1980, mais aussi et surtout aux films policiers de la même période. Une volonté annoncée dès l’affiche qui détourne celle très célèbre de Peur sur la ville, chef d’oeuvre d’Henri Verneuil sorti en 1975. Quasi huis clos, Au poste ! a été tourné dans les locaux de l’Espace Niemeyer, le siège du Parti communiste français. Les plafonds bas reconnaissables, les couleurs du même acabit, donnent au film un cachet vintage, tout comme les costumes, les partis pris esthétiques et les accessoires. Un film hors du temps, on pourrait même dire hors de l’espace avec Quentin Dupieux aux commandes. Les quelques séquences tournées en extérieur appuient également ces volontés artistiques, puisque le cinéaste privilégie une architecture seventies.

Raconter un film de Quentin Dupieux c’est se plier à un exercice difficile, voire impossible. Au Poste ! fourmille de mots d’auteurs, de situations invraisemblables, quasi-fantastiques. Le quotidien n’est pas banal chez Dupieux. Même les personnages semblent se rendre compte eux-mêmes que quelque chose cloche dans ce qu’ils disent ou dans ce qui se passe autour d’eux, sans pour autant remettre en question les évènements. Si l’on pense évidemment au formidable Garde à vue de Claude Miller lors de cette confrontation entre un flic retors (Benoît Poelvoorde, toujours sublime) et un homme suspecté dans une affaire de meurtre (Grégoire Ludig, très attachant en mode Droopy à moustache), Quentin Dupieux mêle surtout l’humour anglo-saxon des Monty Python à celui dit « franchouillard » de la troupe du Splendid. Le personnage incarné par Anaïs Demoustier a d’ailleurs été pensé dans ce sens puisque le cinéaste avoue s’être inspiré de Zézette dans Le Père Noël est une ordure.

Ce qui pourrait alors donner un gloubi-boulga indigeste dans certaines mains, prend ici la saveur d’un minestrone soigné et concocté par un véritable chef. A l’instar de cet énigmatique chef d’orchestre en slip qui dirige ses musiciens lors de l’introduction du film, Quentin Dupieux reste le maestro de son film et ses comédiens, tous formidables vraiment, font leur numéro « habituel » (rien de péjoratif à dire cela), tout en conservant une spontanéité avec l’air de se demander eux-mêmes ou tout cela va les mener ou si ce qu’ils viennent de dire a du sens. Au poste ! combine à la fois le populaire et l’expérimental, et n’a pas peur de laisser certains spectateurs sur le bas-côté puisque de toute façon la destination (ça passe ou ça casse) ne plaira pas à tout le monde de toute façon. Mais c’est un OFNI c’est pour ça.

LE DVD

Le test du DVD d’Au poste !, disponible chez Diaphana, été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une séquence du film.

Cette édition se compose tout d’abord d’un commentaire audio du réalisateur. « Bonjour, c’est Quentin ! » dit Dupieux, visiblement surpris qu’on lui ait demandé de se plier à cet exercice. « Voici tout d’abord les mentions ennuyeuses, mais ce sont des gens qu’on respecte tout de même » introduit ce commentaire sympathique, à défaut d’être passionnant. Revoir le film en compagnie de son auteur est assez marrant, surtout que Dupieux est visiblement son premier spectateur et ne cesse de dire tout le bien qu’il pense de ses formidables comédiens. Les répétitions, les conditions de tournage, l’écriture du scénario, ses références, les partis pris, tous ces éléments sont distillés sur 1h10, sans véritable temps mort.

En plus de la bande-annonce, nous trouvons également un module de 11 minutes consacré aux essais et répétitions des comédiens Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig et Marc Fraize.

Bonus caché : Dans le menu des suppléments, positionnez-vous sur « Le film commenté par Quentin Dupieux » puis appuyez sur la flèche du haut. Un point d’interrogation apparaît. Validez. Si l’on se demande tout d’abord où tout cela va nous mener, le personnage de Marc Fraize apparaît sans prévenir (1′).

L’Image et le son

Pour la photo, Quentin Dupieux s’inspire du look vintage des bureaux des années 1970. Les couleurs sont chaudes, dorées, ambrées. Le piqué n’est pas le point fort de cette édition et la définition laisse parfois à désirer. Finalement, ce sont les rares séquences tournées en extérieur qui s’en sortent le mieux, même si cela reste très médiocre dans l’ensemble.

La piste 2.0 instaure un confort acoustique agréable. Les dialogues sont parfaitement clairs et distincts. Si vous avez sélectionné la version Dolby Digital 5.1, les ambiances restent très limitées puisque l’essentiel du film se déroule dans le bureau du commissaire. A part pour l’ouverture avec l’orchestre et le générique de fin, cette option acoustique reste très facultative. Les sous-titres destinés aux spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Diaphana Distribution / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test DVD / Le Dossier Mona Lina, réalisé par Eran Riklis

LE DOSSIER MONA LINA (Shelter) réalisé par Eran Riklis, disponible en DVD le 7 novembre 2018 chez Pyramide Vidéo

Acteurs : Golshifteh Farahani, Neta Riskin, Yehuda Almagor, Doraid Liddawi, David Hamade, August Wittgenstein, Mark Waschke, Haluk Bilginer…

Scénario : Eran Riklis d’après la nouvelle The Link de Shulamith Hareven

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Mona, libanaise, est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Craignant qu’elle soit démasquée, le Mossad l’exfiltre vers l’Allemagne et lui fait changer de visage. Pendant deux semaines, le temps de se remettre de son opération, ils la cachent dans un appartement à Hambourg. Naomi, agent du Mossad, est chargée de lui tenir compagnie et de la protéger. Mais le Hezbollah est à la poursuite de Mona et la planque ne s’avère pas aussi sûre que prévu…

Révélé en 2004 avec La Fiancée syrienne, le scénariste, producteur et réalisateur israélien Eran Riklis confirme la force et la singularité de son cinéma avec Shelter, titre international du Dossier Mona Lina. Film de femmes, huis clos, quasi-théâtral dans son dispositif, le dernier opus du cinéaste qui nous avait tant émus avec le magnifique Les Citronniers en 2008 vaut surtout pour le remarquable et intense face à face entre deux grandes comédiennes, Golshifteh Farahani et Neta Riskin. En dehors de cela, Le Dossier Mona Lina pèche par son scénario somme toute classique et finalement peu marquant, mais l’immense qualité de l’interprétation et la rigueur de la mise en scène l’emportent haut la main.

Lauréat d’un Ophir en 2010, équivalent des César français pour le cinéma israélien, pour son film Le Voyage du directeur des ressources humaines, Eran Riklis a souvent été porté et inspiré par les personnages féminins. Le Dossier Mona Lina confronte deux femmes, une ex-espionne au service d’Israël, une agente du Mossad chargée de sa protection. Deux mondes différents, deux cultures, deux parcours. Enfermées dans un appartement en Allemagne, Mona et son ange-gardien Naomi vont tisser des liens dans un environnement chaotique de guerre et d’incompréhension.

Le Dossier Mona Lina est un vrai film d’espionnage, mais on est ici beaucoup plus proche de l’univers de John le Carré que de James Bond. A part un ou deux règlements de comptes, le film repose sur les dialogues, sur la suspicion, le doute, l’échec également. Rien n’est gagné d’avance, la peur est omniprésente malgré tous les moyens mis en œuvre pour protéger la personne en danger. Golshifteh Farahani, visage recouvert de bandages, laisse pourtant transparaître la fatigue et l’angoisse de son personnage. Ses yeux en amande soulignés de cernes foudroient une fois de plus, faisant d’elle l’une des comédiennes les plus précieuses du moment. Néanmoins et une fois n’est pas coutume, elle se fait voler la vedette par Neta Riskin, actrice israélienne vue dans Une histoire d’amour et de ténèbres de Natalie Portman, véritable révélation du film. Son personnage à fleur de peau se révèle bien plus attachant que Mona, à mesure qu’elle se révèle par strates auprès de cette dernière.

Prisonnier de ses partis pris, Eran Riklis parvient tout de même à rendre ses protagonistes intéressants, en jouant sur les apparences et selon lui qui « oscillent en permanence entre confiance et défiance, honnêteté et duperie, loyauté et trahison ». La relation trouble entre Mona et Naomi insuffle au film son rythme, sa force et son énergie. Tout ce qui entoure les deux femmes apparaît finalement secondaire, malgré un dernier acte en extérieur plus animé et qui réintroduit l’intrigue au coeur même du domaine qu’il abordait dans son introduction.

Eran Riklis aime le thriller et les films à suspense, ses précédents longs métrages en témoignaient déjà, et le réalisateur aborde ici frontalement le genre qui a toujours coulé dans les veines de ses œuvres passées, même si cela est moins organique que l’iranien Asghar Farhadi. Le Dossier Mona Lina n’est certes pas le plus grand film de son auteur, et sous ses allures froides voire glacées s’avère l’un de ses plus accessibles.

LE DVD

Le test du DVD du Dossier Mona Lina, disponible chez Pyramide Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Aux côtés d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint un making of (23’), composé d’images classiques de tournage et d’interviews de l’équipe. La parole est monopolisée par le réalisateur, tandis que Golshifteh Farahani s’exprime visiblement sur Skype. Les intentions, les partis pris, les thèmes et la psychologie des personnages sont abordés de façon posée et très instructive.

L’Image et le son

Pyramide Vidéo nous a concocté un très beau master du Dossier Mona Lina. La colorimétrie est habilement restituée, la clarté est de mise, le cadre large bien exploité. On excuse de sensibles pertes de la définition sur certains plans, dénaturant quelque peu le piqué, puisque la copie demeure solide et permet de revoir le film d’Eran Riklis dans d’excellentes qualités techniques.

Le confort acoustique est largement assuré grâce aux mixages français et multilingue Dolby Digital 5.1. Les dialogues sont solidement plantés sur la centrale et la balance frontale est fluide et limpide. Les plages de silence sont impressionnantes, les ambiances naturelles ne sont pas oubliées (voir la scène où Naomi entend tous les bruits environnants, les sirènes, le métro, la circulation) et les effets annexes sont délicats mais bien présents. Les deux pistes Stéréo sont également de fort bon acabit et contenteront largement ceux qui ne seraient pas équipés sur les enceintes latérales. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Pyramide DistributionCaptures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr