Test Blu-ray / Le Meurtrier, réalisé par Claude Autant-Lara

LE MEURTRIER réalisé par Claude Autant-Lara, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Marina Vlady, Robert Hossein, Maurice Ronet, Yvonne Furneaux, Gert Fröbe, Paulette Dubost, Jacques Monod, Harry Mayen…

Scénario : Jean Aurenche, d’après le roman de Patricia Highsmith

Photographie : Jacques Natteau

Musique : René Cloerec

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Walter est marié à Clara, femme d’une nervosité excessive, qui lui rend la vie impossible. Un jour, Clara est retrouvée morte, par suite d’une chute dans un précipice. Walter se sent responsable de ce suicide. N’a-t-il pas dit à Clara qu’il voulait divorcer pour épouser Éllie, l’amie de sa femme ? Mais Clara s’est-elle bien suicidée ? Walter affirme à Éllie qu’il est innocent. Elle l’aime et voudrait le croire, et pourtant… N’a-t-il pas toutes les coupures sur la mort violente d’une autre femme, l’épouse du libraire, retrouvée assassinée au même endroit…

Claude Autant-Lara (1901-2000). Près de 55 ans de carrière, autant de films (courts et longs-métrages compris), plus de cinquante millions d’entrées, son plus grand succès au box-office restant La Jument verte (1959), dont la sortie s’était accompagnée de scandale, d’une interdiction dans certaines villes ou aux spectateurs âgés de moins de 21 ans. Quelques titres en vrac ? Sylvie et le fantôme, Le Diable au corps, L’Auberge rouge, Le Blé en herbe, Le Rouge et le Noir, La Traversée de Paris, En cas de malheur, Le Comte de Monte-Cristo, Les Patates, Le Franciscain de Bourges et tellement d’autres…Si certains le réduisent malheureusement à son rapprochement du Front National après avoir mis un terme à sa carrière à la fin des années 1970, Claude Autant-Lara est et demeure un des réalisateurs français les plus importants de l’après-guerre. Maintenant, il est vrai que ses derniers longs-métrages ne sont pas ceux qui reviennent le plus en mémoire et ce malgré un succès qui ne s’est jamais démenti, comme le triomphe de Journal d’une femme en blanc (1965) avec Marie-José Nat et Claude Gensac. Tout au long de sa vie professionnelle, Claude Autant-Lara n’aura eu de cesse d’expérimenter au cinéma, d’utiliser les nouvelles possibilités techniques mises à sa disposition. Parmi ses dix derniers opus, Le Meurtrier, qui s’était soldé sur un semi-échec (à peine un million de billets vendus), apparaît comme un pur film de mise en scène. Du début à la fin, avec parfois une économie de dialogues (surtout dans la première partie), le cinéaste s’empare d’un roman de Patricia Highsmith (L’Inconnu du Nord-Express, Plein soleil) et en restitue la mécanique quasi-mathématiques avec une réelle virtuosité. Même si tout n’est pas réussi, notamment un surjeu de quelques comédiens, Le Meurtrier n’en reste pas moins impressionnant et déroutant en ce qui concerne le portrait dressé d’un flic schizophrène aux méthodes expéditives, magistralement incarné par Robert Hossein, qui vole la vedette à chaque apparition.

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Test Blu-ray / Adorables créatures, réalisé par Christian-Jaque

ADORABLES CRÉATURES réalisé par Christian-Jaque, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Martine Carol, Danielle Darrieux, Renée Faure, Edwige Feuillère, Daniel Gélin, Antonella Lualdi, Georges Chamarat, Marie Glory, Marilyn Bufferd, Louis Seigner, Jean-Marc Tennberg, Daniel Lecourtois…

Scénario : Charles Spaak, Jacques Companéez & Christian-Jaque

Photographie : Christian Matras

Musique : Georges Van Parys

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

André Noblet a vingt-trois ans. Aujourd’hui il se marie avec Catherine, une adorable créature. Ils viennent de sortir de l’église, et, dans la voiture remplie de fleurs blanches, André, éperdu de bonheur, s’écrie : « je t’aime depuis toujours, et je te le jure je n’ai jamais aimé que toi ! » « Menteur ! » murmure une voix mystérieuse. « Menteur et parjure ! » En effet, André a menti : les adorables créatures, il les a collectionnées…

En mars 2022, nous parlions de Charmants garçons (1957), réalisé par Henri Decoin, pensé comme un pendant féminin de la comédie Adorables créatures de Christian-Jaque (1904-1994), sorti cinq ans auparavant, auquel il était fait référence à la fin, en convoquant un personnage du nom d’André Noblet, héros du « premier » film. Si le metteur en scène n’est pas le même, le talentueux Charles Spaak est l’auteur des deux longs-métrages. Le scénariste du Glaive et la balance, du Dossier noir et d’Avant le déluge d’André Cayatte, de Cartouche de Philippe de Broca, de Katia de Robert Siodmak, de La Grande illusion de Jean Renoir et de Panique de Julien Duvivier s’associait pour la cinquième fois avec Christian-Jaque après avoir signé les dialogues de Sous la griffe (1935), puis les histoires de L’Assassinat du père Noël, Premier bal et D’hommes à hommes. Adorables créatures est un énorme succès en 1952, avec plus de 2,7 millions de spectateurs, année particulièrement faste, puisque pas moins de quinze longs-métrages feront entre deux et trois millions d’entrées, tandis que Le Petit Monde de Don Camillo comptera plus de douze millions de billets dès le mois de juin. Alors que Fanfan la Tulipe (du même Christian-Jaque), Les Feux de la rampe, Le Train sifflera trois fois, Jeux interdits, L’Homme tranquille, Nous sommes tous des assassins et d’autres remplissent les salles, Adorables créatures faisait aussi le plein grâce à un casting féminin de rêve, de Martine Carol à Danielle Darrieux, en passant par Renée Faure, Edwige Feuillère et Antonella Lualdi. Des actrices fantastiques qui écrasent facilement la prestation de Daniel Gélin, qui n’a jamais vraiment brillé à l’écran et dont le charisme lisse est même quelque peu moqué dès le départ à travers une succulente voix-off de Claude Dauphin. À découvrir essentiellement pour ses comédiennes en très grande forme, l’excellence des répliques et ses nombreux sous-entendus sexuels encore étonnants pour l’époque.

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Test Blu-ray / Martin Roumagnac, réalisé par Georges Lacombe

MARTIN ROUMAGNAC réalisé par Georges Lacombe, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Marlene Dietrich, Jean Gabin, Daniel Gélin, Lucien Nat, Jean Darcante, Henri Poupon, Marcel André, Margo Lion, Marcel Herrand, Jean d’Yd, Marcel Peres, Paul Amiot, Camille Guerini…

Scénario : Pierre Véry et Georges Lacombe, d’après le roman de Pierre-René Wolf

Photographie : Roger Hubert

Musique : Marcel Mirouze

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1946

LE FILM

Dans une petite ville de province, Blanche Ferrand espère épouser un riche consul, Monsieur de Laubry, dont la femme est gravement malade. Un soir, elle rencontre Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie, qui tombe éperdument amoureux d’elle. C’est le début d’une liaison passionnée, à laquelle Blanche se prête d’abord par fantaisie puis par amour. À la mort de la femme du consul, celui-ci somme Blanche de faire un choix.

« Le seul film du couple mythique Dietrich/Gabin » annonçait l’affiche de la ressortie de Martin Roumagnac en mai 2022. À l’origine, celui-ci devait être Les Portes de la nuit, sous la direction de Marcel Carné, mais Marlene Dietrich refusant d’interpréter la fille d’un collaborateur, décline cette opportunité. Possédant les droits du livre Martin Roumagnac de Pierre-René Wolf depuis quelques années (avant même la Seconde Guerre mondiale), Jean Gabin rebondit immédiatement et propose l’adaptation (refusée au préalable par Marcel Carné et Jacques Prévert) au réalisateur Georges Lacombe (1902-1990). Ce sera le retour du comédien sur le sol français après un court exil à Hollywood et son engagement (sous son vrai nom) au sein des Forces françaises combattantes, mais aussi le premier long-métrage de celle qui est alors sa compagne, dans la langue de Molière, dans laquelle elle s’exprime divinement bien. Joli succès dans les salles avec 2,5 millions de spectateurs réunis dans les salles en décembre 1946, la critique n’est cependant guère au rendez-vous. De plus, la fin du tournage a été marquée par la rupture consommée entre les deux stars, Marlene Dietrich voulant retourner sur le sol de l’Oncle Sam, tandis que Jean Gabin désire rester définitivement en France pour relancer sa carrière et pour fonder une famille. Martin Roumagnac demeure donc fondamentalement imprégné par cet événement, mais reste surtout un drame sentimental poignant, merveilleusement incarné par les deux têtes d’affiche, dont la tension sexuelle est par ailleurs fort présente pour un film des années 1940 et qui fera grincer la censure américaine, qui n’hésitera pas à couper pas moins d’une demi-heure pour son exploitation aux États-Unis. Assurément méconnu, Martin Roumagnac offre à Jean Gabin un rôle étonnant, qui rappelle parfois celui qu’il campait dans La Belle équipe de Julien Duvivier dix ans auparavant et qu’il interprétera dix ans plus tard dans Le Sang à la tête de Gilles Grangier. Un colosse aux pieds d’argile, dont la silhouette trapue contraste avec une voix légère et insouciante, face à sa partenaire qui dissimule au contraire une fragilité et un manque d’assurance derrière un masque de femme sûre d’elle et séductrice. La rencontre à l’écran des deux monstres fait bien sûr des étincelles.

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Test Blu-ray / Pétrus, réalisé par Marc Allégret

PÉTRUS réalisé par Marc Allégret, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 28 octobre 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Fernandel, Simone Simon, Pierre Brasseur, Marcel Dalio, Simone Sylvestre, Corinne Calvet, Jean-Roger Caussimont, Jane Marken, Abel Jacquin…

Scénario : Marc Allégret & Marcel Rivet, d’après la pièce de Marcel Achard

Photographie : Michel Kelbert

Musique : Joseph Kosma

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1946

LE FILM

Migo, girl au « Frou-Frou » un cabaret montmartrois, tire sur son amant volage, Rodrigue Goutari, le manque et blesse accidentellement Pétrus, qui se trouve, par la même occasion, entraîné contre son gré dans un trafic de fausse monnaie.

En 1939, Marc Allégret (1900-1973) interrompt définitivement le tournage du Corsaire, en raison de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. 1940, le réalisateur démarre les prises de vue de Parade en sept nuits, mais doit là aussi suspendre, cette fois-ci momentanément le tournage, avant de reprendre un an plus tard là où il s’était arrêté. Suivront les drames L’Arlésienne (avec Louis Jourdan et Raimu), Lunegarde et Félicie Nanteuil, ainsi que les comédies-dramatiques La Belle Aventure (avec Claude Dauphin et Micheline Presle) et Les Petites du quai aux fleurs. Marc Allégret n’a jamais cessé d’être actif. Avant son départ pour l’Angleterre, où il signera trois films, il emballe Pétrus (après avoir tenté de transposer L’Armée des ombres de Joseph Kessel), pour lequel il retrouve Fernandel et Simone Simon, avec lesquels il avait démarré au cinéma au début des années 1930 avec les courts-métrages La Meilleure Bobonne, J’ai quelque chose à vous dire et Attaque nocturne, ainsi que le long-métrage L’Hôtel du libre échange (1934) pour le premier, Mam’zelle Nitouche (1931), La Petite Chocolatière (1932) et Lac aux Dames (1934) pour la seconde. Adapté de la pièce éponyme de Marcel Achard, qui aura d’ailleurs participé lui-même aux dialogues avec Marc Allégret, Marcel Rivet (Les Amants du Tage d’Henri Verneuil et Au grand balcon d’Henri Decoin), Pétrus est une comédie-dramatique difficilement classable, dans le sens où le récit semble bifurquer vers le polar dans sa dernière partie et dont les éclairages du mythique chef opérateur Michel Kelbert (Notre Dame de Paris de Jean Delannoy, Un carnet de bal de Julien Duvivier, Le Diable au corps de Claude Autant-Lara, French Cancan de Jean Renoir) renforcent aussi cette impression. Marc Allégret déstabilise autant ses personnages, perdus dans une valse de sentiments, que les spectateurs, qui ne savent plus sur quel pied danser à plusieurs reprises et ce du début à la fin. Outre Fernandel (parfait de sobriété), le charme mutin de Simone Simon et l’excellence de Marcel Dalio, Pierre Brasseur livre une grande prestation dans le rôle du suintant et suffisant Rodrigue Goutari, danseur mondain, qui n’aura de cesse de jouer avec l’amour que lui porte la douce Migo. Un très bon cru d’un cinéaste souvent oublié ou mésestimé aujourd’hui.

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Test Blu-ray / American Siege, réalisé par Edward Drake

AMERICAN SIEGE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 16 novembre 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Rob Gough, Anna Hindman, Trevor Gretzky, Cullen G. Chambers, Timothy V. Murphy, Johann Urb, Johnny Messner…

Scénario : Corey Large & Edward Drake

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Ben Watts est shérif d’une petite ville aisée du sud de la Géorgie. Quand trois criminels prennent en otage le médecin local, il est appelé pour régler la situation avant l’arrivée du FBI. Alors que le maire fait pression sur lui pour qu’il lance un assaut rapidement, Ben découvre que le docteur est en fait au centre d’un complot qui entoure la ville…

Si l’on regarde la filmographie mise à jour de Bruce Willis, histoire de voir quand celui-ci a pu emballer American Siege, on constate que ce dernier est la troisième « collaboration » entre le comédien et le « réalisateur » Edward Drake, précédemment responsable de Cosmic Sin, Apex, et qui aura signé depuis (ou commis, c’est selon) Gasoline Alley, ainsi qu’une trilogie sur le Detective Knight, toujours interprété par qui vous savez. Également le scénariste du lénifiant Anti-Life, Edward Drake, parfois crédité sous le nom d’Edward John Drake (parce qu’il se prend peut-être pour John Ford), livre un de ses opus les plus statiques avec American Siege donc, durant lequel l’ami Bruce ne fait rien, mais alors absolument RIEN pendant 1h30, à part écouter ce qui se passe autour de lui, les yeux plissés, les lèvres boudeuses à la Madame de Fontenay, auxquels s’ajoute cette fois un double menton annonciateur des 70 piges (il a encore un peu de temps ceci dit, étant né en 1955). Car dans ce « thriller » bas de gamme, Bruce est comme qui dirait l’idiot du village, placé à un poste qui arrange en fait le maire, qui peut s’adonner à quelques magouilles sans risquer d’avoir des soucis avec la loi. À l’instar de Sylvester Stallone dans le légendaire Copland de James Mangold, le personnage de Bruce Willis est sans cesse rabaissé, jusqu’à ce qu’il prenne enfin son destin en main, prenne la pétoire et décide d’aller régler des comptes. Le problème, c’est que le shérif Ben Watts n’est pas intéressant une seconde, n’aspire aucune empathie et que le retournement (qui n’en est pas un certes) intervient trois ou quatre minutes avant la fin. Durant les 80 minutes déjà passées, et qui peuvent paraître très longues, il faut se farcir des dialogues ineptes (mais rigolos) qui paraissent avoir été pioché au hasard, tant les répliques ne se répondent pas, un jeu d’acteurs pas folichon et une absence d’enjeux assez remarquable. Nous retrouverons encore Bruce Willis dans les bacs en 2023, avec en premier lieu Detective Knight : Rogue du même Edward Drake. En toute logique, nous serons évidemment là pour vous en parler.

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Test Blu-ray / La Peau sur les os, réalisé par Tom Holland

LA PEAU SUR LES OS (Thinner) réalisé par Tom Holland, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 17 novembre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Robert John Burke, Lucinda Jenney, Bethany Joy Lenz, Time Winters, Howard Erskine, Joe Mantegna, Terrence Garmey, Randy Jurgensen…

Scénario : Tom Holland & Michael McDowell, d’après le roman de Stephen King

Photographie : Kees Van Oostrum

Musique : Daniel Licht

Durée : 1h28

Année de sortie : 1996

LE FILM

L’histoire de Billy Halleck, avocat rondouillard habitué au succès… jusqu’au jour où, par accident, il percute une vieille gitane avec sa voiture, la tuant sur le coup ! Halleck ressort vainqueur du procès truqué qui s’en suit. Les gitans décident alors de faire leur propre justice et un sort est jeté sur Halleck qui commence alors à perdre du poids de façon incontrôlée, le conduisant vers une mort certaine…

Où en est-on dans les adaptations cinématographiques des écrits de Stephen King dans les années 1990 ? La décennie démarre sur les chapeaux de roue avec Misery de Rob Reiner, qui vaut à Kathy Bates l’Oscar de la meilleure actrice. S’ensuivent La Nuit déchirée Sleepwalkers de Mick Garris (d’après un scénario original du maître de l’horreur), l’excellent La Part des ténèbres The Dark Half de George A. Romero, le solide Needful ThingsLe Bazaar de l’épouvante de Fraser Clarke Heston, le mythique The Shawshank Redemption Les Évadés de Frank Darabont et le méconnu (et pourtant superbe) Dolores Claiborne de Taylor Hackford. La télévision n’est évidemment pas en reste avec le légendaire Ça (ou « Il » est revenu) de Tommy Lee Wallace, Les Tommyknockers de John Power et Le Fléau The Stand de Mick Garris. À l’instar de Mick Garris et Frank Darabont, Tom Holland (né en 1943) signera deux transpositions de Stephen King, la première pour la petite lucarne avec le rigolo Les Langoliers, mini-série en deux parties tirée d’une nouvelle du recueil Minuit 2, l’autre pour le grand écran, La Peau sur les osThinner. S’il n’est assurément pas l’opus le plus célèbre tiré d’un roman de Stephen King (qui fait une apparition dans le rôle d’un pharmacien), de Richard Bachman plutôt d’ailleurs, le cinquième long-métrage du réalisateur Vampire, vous avez dit vampire ? Fright Night, Beauté fatale Fatal Beauty et bien sûr de Jeu d’enfant Child’s Play a su marquer l’esprit des spectateurs et demeure prisé par les aficionados.

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Test Blu-ray / Deadlock, réalisé par Jared Cohn

DEADLOCK réalisé par Jared Cohn, disponible en DVD et Blu-ray le 12 octobre 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Patrick Muldoon, Matthew Marsden, Michael DeVorzon, Stephen Cyrus Sepher, Ava Paloma, Kelcey Rose Weimer, Chris Cleveland…

Scénario : Cam Cannon & Jared Cohn

Photographie : Brandon Cox

Musique : Yagmur Kaplan

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un ancien militaire travaillant dans une centrale électrique de Géorgie doit entrer en action pour éviter un désastre lorsqu’un groupe de soldats rebelles prend le contrôle de la centrale et prend les employés en otage.

Une fois n’est pas coutume, nous ne reprendrons pas le « feuilleton Bruce Willis » habituel, étant donné que Deadlock sort du lot, toutes proportions gardées, le comédien ayant un peu plus à défendre (il apparaît d’ailleurs tout le long, un exploit) que dans ses méfaits récents commis en DTV. S’il semble fatigué, cela sied finalement à son personnage de vieux briscard. En fait, il faut voir Deadlock comme si Bruce Willis interprétait cette fois le rôle de Hans Gruber dans Piège de cristal, dans cette relecture fauchée – et sans véritable imagination – de Die Hard tournée dans une centrale hydroélectrique abandonnée. Il y a deux films dans Deadlock, le premier, celui qui nous intéresse le plus, est porté par Bruce Willis, que l’on a rarement vu aussi froid et violent à l’écran, même s’il ne décolle pas le cul de son siège (une manie dans ses quinze derniers opus), mais qui surprend en flinguant des types à bout portant, en appuyant plusieurs fois sur la gâchette, histoire d’être certain que sa victime est passée de vie à trépas, tandis que le sang en images de synthèse éclabousse tout autour de lui. Le second, plus anecdotique, est centré sur Mack, joué par Patrick Muldoon, un ancien des forces spéciales (bah tiens…), un ranger d’élite de l’armée à la retraite qui se trouvait évidemment sur les lieux de la prise d’otages (il soudait des câbles…) et qui va bien sûr mettre à profit ses compétences particulières acquises au cours d’une longue carrière (air connu), qui vont faire de lui un cauchemar pour Bruce et ses sbires. De ce côté-là, ça ne fonctionne pas, puisque Mack dégomme les mecs un par un, sans jamais se forcer (certains le voient apparaître, mais ne tirent pas immédiatement, par politesse peut-être), ne semble jamais mis en danger et traverse tout le décor sans vraiment se planquer, en attendant que les mercenaires viennent à lui. Deadlock est-il un bon film ? Non. Un divertissement honorable ? Sans doute, car on ne voit pas le temps passer, Bruce Willis paraît plus « jouer » que d’habitude (il n’est pourtant pas réputé dans ce domaine), les mauvais points deviennent sympathiques et l’ensemble n’est pas déshonorant comparé aux ultimes Williseries déversées en VOD ou dans les bacs.

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Test Blu-ray / The Ledge, réalisé par Howard J. Ford

THE LEDGE réalisé par Howard J. Ford, disponible en DVD et Blu-ray le 5 octobre 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Brittany Ashworth, Ben Lamb, Nathan Welsh, Louis Boyer, Anaïs Parello, David Wayman…

Scénario : Tom Boyle

Photographie : Vladimir Ilic

Musique : Imran Ahmad

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Une alpiniste piégée sur la face d’une montagne combat quatre tueurs qui se tiennent sur une corniche en surplomb à vingt pieds au-dessus d’elle.

Voici typiquement le genre de film dont on n’attendait pas forcément grand-chose et en toute honnêteté on pensait se retrouver face à un mauvais petit navet ou même un nanar en altitude. En fait, The Ledge est un bon film, qui ne révolutionne rien du tout certes, mais bien emballé, prenant, très efficace, porté par des acteurs solidement dirigés, qui contient son lot d’émotions fortes et de moments bourrins. Réalisé par Howard J. Ford, remarqué avec The Dead (2010) et The Dead 2 (2013), The Ledge repose sur un scénario malin, qui laisse peu de répit au spectateur pour se rendre compte des quelques raccourcis ou d’indéniables facilités. Si l’on pense évidemment à Cliffhanger : Traque au sommet (1993) de Renny Harlin, qui avait replacé momentanément Sylvester Stallone au top du box-office après s’être égaré dans la comédie, The Ledge prend une autre direction et s’avère un huis clos mâtiné de survival situé à 3000 mètres de hauteur. 85 minutes menées sans temps mort et qui donnent souvent le vertige. Le contrat est rempli.

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Test Blu-ray / Hamlet, réalisé par Laurence Olivier

HAMLET réalisé par Laurence Olivier, disponible en Édition Blu-ray + DVD + DVD bonus + livre – Boîtier Mediabook le 18 octobre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Laurence Olivier, John Laurie, Esmond Knight, Anthony Quayle, Niall MacGinnis, Peter Cushing, Harcourt Williams, Patrick Troughton, Tony Tarver, Stanley Holloway, Basil Sydney, Eileen Herlie, Norman Wooland, Felix Aylmer, Terence Morgan, Jean Simmons…

Scénario : Laurence Olivier, d’après l’oeuvre de William Shakespeare

Photographie : Desmond Dickinson

Musique : William Walton

Durée : 2h30

Année de sortie : 1948

LE FILM

Le roi du Danemark est mort. Son spectre apparaît à son fils, le prince Hamlet, et lui révèle avoir été assassiné par Claudius, son propre frère, qui s’est ainsi emparé de sa couronne et de sa femme. Hamlet décide de simuler la folie afin de confondre le couple et de préparer sa vengeance.

Hamlet de Laurence Olivier, c’est tout d’abord un record de récompenses. Quatre Oscar en 1948 (meilleurs acteur, direction artistique, création des costumes et le premier film non-américain à remporter celui du meilleur film), Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine, Lion d’or à la Mostra de Venise, BAFTA du meilleur film, Golden Globe du meilleur acteur et celui du Meilleur film étranger. Puis, Hamlet est la seconde adaptation de William Shakespeare réalisée pour le cinéma par Laurence Olivier, quatre ans après Henry VThe Chronicle history of King Henry the Fift with his battell at Agincourt in France (qui avait déjà valu un Oscar d’honneur au cinéaste), et sept ans avant le dernier volet de son triptyque, Richard III. « Voici la tragédie d’un homme qui ne pouvait se décider à agir », ainsi débute ce film-fleuve de 150 minutes, mené sans aucun temps mort, ou presque, car on ne saurait mettre en scène Hamlet sans casser un peu les œufs. Bon, ça c’était pour la blague totalement gratuite, car le monument de Laurence Olivier demeure sans doute la plus grande transposition, la plus intense, la référence, et ce même si l’on est aussi en droit d’aimer celle de Franco Zeffirelli avec Mel Gibson (1990) ou celle plus massive et étendue de et avec Kenneth Branagh (1996). L’histoire d’Hamlet a été maintes et maintes fois reprises, chez Walt Disney Pictures pour Le Roi Lion (1994) ou dernièrement par Robert Eggers dans son formidable The Northman pour ne citer que ceux-là. Mais si vous ne deviez voir qu’une seule mouture cinématographique de l’oeuvre de William Shakespeare, nous ne saurons que trop vous conseiller celle de Laurence Olivier, qui captive et subjugue encore 75 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Des filles disparaissent, réalisé par Douglas Sirk

DES FILLES DISPARAISSENT (LURED) réalisé par Douglas Sirk, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 août 2022 chez Studiocanal

Acteurs : Lucille Ball, Charles Coburn, George Sanders, Sir Cedric Hardwicke, Boris Karloff…

Scénario : Leo Rosten, d’après une histoire de Jacques Companéez, Ernest Neuville et Simon Gantillon

Photographie : William H. Daniels

Musique : Michel Michelet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1947

LE FILM

Attirant ses proies féminines en publiant des petites annonces, un tueur en série sévit dans le Londres des années 1940, signant chacun de ses meurtres par un poème aux accents romantiques qu’il poste le soir même à la police pour annoncer le prochain forfait. Sandra Carpenter, entraîneuse dans un dancing, voit justement l’une de ses collègues disparaître après avoir répondu à une petite annonce. De témoin volontaire, la séduisante jeune femme devient un appât de choix quand l’inspecteur chargé de l’enquête estime que son profil pourrait attirer, à son tour, le mystérieux criminel.

Il serait malhonnête d’affirmer que le style de Douglas Sirk, véritable canon esthétique des années 1950, éclate déjà dans ce Lured (brillant titre original !) si peu représentatif de ce que l’immense cinéaste aura laissé comme héritage au septième art. Le film n’en est pas moins époustouflant de maîtrise, dès l’ouverture qui saisit en quelques secondes elliptiques la lecture d’une petite annonce par la future victime prenant son bus de nuit, puis son rendez-vous avec le tueur insaisissable – silhouette anonyme filmée soit en contre-jour, soit via un détail de son corps ou son ombre portée sur les murs et les pavés de la chaussée –, enfin le poème que ce dernier compose sur sa machine à écrire et qui sera dépouillé dans les locaux de Scotland Yard, lançant le récit proprement dit.

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