Test Blu-ray / American Siege, réalisé par Edward Drake

AMERICAN SIEGE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 16 novembre 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Rob Gough, Anna Hindman, Trevor Gretzky, Cullen G. Chambers, Timothy V. Murphy, Johann Urb, Johnny Messner…

Scénario : Corey Large & Edward Drake

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Ben Watts est shérif d’une petite ville aisée du sud de la Géorgie. Quand trois criminels prennent en otage le médecin local, il est appelé pour régler la situation avant l’arrivée du FBI. Alors que le maire fait pression sur lui pour qu’il lance un assaut rapidement, Ben découvre que le docteur est en fait au centre d’un complot qui entoure la ville…

Si l’on regarde la filmographie mise à jour de Bruce Willis, histoire de voir quand celui-ci a pu emballer American Siege, on constate que ce dernier est la troisième « collaboration » entre le comédien et le « réalisateur » Edward Drake, précédemment responsable de Cosmic Sin, Apex, et qui aura signé depuis (ou commis, c’est selon) Gasoline Alley, ainsi qu’une trilogie sur le Detective Knight, toujours interprété par qui vous savez. Également le scénariste du lénifiant Anti-Life, Edward Drake, parfois crédité sous le nom d’Edward John Drake (parce qu’il se prend peut-être pour John Ford), livre un de ses opus les plus statiques avec American Siege donc, durant lequel l’ami Bruce ne fait rien, mais alors absolument RIEN pendant 1h30, à part écouter ce qui se passe autour de lui, les yeux plissés, les lèvres boudeuses à la Madame de Fontenay, auxquels s’ajoute cette fois un double menton annonciateur des 70 piges (il a encore un peu de temps ceci dit, étant né en 1955). Car dans ce « thriller » bas de gamme, Bruce est comme qui dirait l’idiot du village, placé à un poste qui arrange en fait le maire, qui peut s’adonner à quelques magouilles sans risquer d’avoir des soucis avec la loi. À l’instar de Sylvester Stallone dans le légendaire Copland de James Mangold, le personnage de Bruce Willis est sans cesse rabaissé, jusqu’à ce qu’il prenne enfin son destin en main, prenne la pétoire et décide d’aller régler des comptes. Le problème, c’est que le shérif Ben Watts n’est pas intéressant une seconde, n’aspire aucune empathie et que le retournement (qui n’en est pas un certes) intervient trois ou quatre minutes avant la fin. Durant les 80 minutes déjà passées, et qui peuvent paraître très longues, il faut se farcir des dialogues ineptes (mais rigolos) qui paraissent avoir été pioché au hasard, tant les répliques ne se répondent pas, un jeu d’acteurs pas folichon et une absence d’enjeux assez remarquable. Nous retrouverons encore Bruce Willis dans les bacs en 2023, avec en premier lieu Detective Knight : Rogue du même Edward Drake. En toute logique, nous serons évidemment là pour vous en parler.

Le shérif usé Ben Watts aide les riches habitants d’une petite ville de Géorgie à conserver leurs secrets et surtout leur emprise sur la ville. Lorsque trois hors-la-loi prennent en otage un éminent médecin de la ville, qu’ils désignent comme étant le principal suspect sur la disparition d’une jeune femme survenue dix ans auparavant, le shérif Watts est appelé pour gérer la situation avant l’arrivée du FBI. Dans une course contre-la-montre, le maire Charles Routledge, dont le fils bosse avec Watts, lui impose de lancer un assaut contre les preneurs d’otages et d’éliminer tous les témoins, le shérif tique et décide d’aller parler aux criminels. Il se rend compte alors qu’il n’est peut-être qu’un pion dans un plan plus vaste et souhaite désormais exposer la vérité sur ce qui trame en ville.

Alors que nous défendions (autant que faire se peut) Deadlock récemment, on ne saurait être aussi indulgent avec American Siege. Premièrement en raison de l’absence totale d’investissement de Bruce Willis, qui cette fois encore aura tourné toutes ses scènes en une seule journée. Figé, visiblement très fatigué, ayant parfois du mal à réciter son texte pourtant basique, pour ne pas dire affligeant, l’acteur, qui allait alors mettre fin à sa carrière pour cause d’aphasie (un trouble de la communication), regarde ce qui se passe autour de lui en trouvant le temps long. Il faut dire que ce qui se déroule n’est guère enthousiasmant et même la tronche fabuleuse de Timothy V. Murphy (déjà « à l’oeuvre » dans Anti-Life, les séries Sons of Anarchy et Snowpiercer) n’apporte pas grand-chose à l’édifice déjà branlant d’un scénario sans consistance écrit par Edward Drake en personne, avec Corey Large, qui lui aussi avait participé aux mêmes DTV oubliables susmentionnés.

Le reste de la distribution ne vole pas haut (euphémisme) avec Trevor Gretzky, vu dans le calamiteux Apex, Johnny Messner (Deadlock) et d’autres acteurs dépourvus de charisme, qui semblent avoir été choisis au dernier moment lors d’un casting sauvage. On le sent mal dès le prologue, qui utilise ce fameux truc récurrent dans le navet, repasser le film à rebours en quelques secondes, qui condensent les « meilleures scènes à venir » ou les apparitions de Bruce Willis, histoire de montrer aux spectateurs qu’ils ne vont pas s’ennuyer et que l’acteur sera bel et bien présent tout du long. Un procédé de montage dont nous parlions par exemple l’année dernière lors de la sortie d’Accélération, qui misait sur la présence de Dolph Lundgren en tête d’affiche, mais qui n’apparaissait en fait qu’en pointillés. Dans American Siege, Bruce Willis est très présent dans le premier tiers, puis s’efface progressivement à mesure que la prise d’otages dégénère, se contentant de rester en retrait (autrement dit hors champ), quand son personnage ne disparaît pas totalement après s’être fait humilier par le maire, puis de revenir pour faire respecter la loi. Franchement, on se demande où sont passés les 10 millions de dollars, budget avancé par la production. On a un peu de mal à le croire, mais si tel est le cas, le foutage de gueule est encore plus dingue qu’on le pensait.

LE BLU-RAY

Après Apex, Cosmic Sin et Deadlock, American Siege est le quatrième opus de Bruce Willis a intégrer le catalogue d’AB Vidéo cette année. Le film d’Edward Drake est présenté en DVD et en Blu-ray. L’édition HD apparaît sous la forme d’un boîtier bleu classique et le visuel de la jaquette saura appâter le chaland. Le menu principal est animé et musical.

Les bonus se résument à la bande-annonce (VF et VOSTF).

L’Image et le son

Ce n’est pas qu’on attendait beaucoup du Blu-ray d’American Siege, mais quand même, le master HD déçoit plus que de raison et ce à cause d’un piqué souvent émoussé et une gestion des contrastes parfois légère. Beaucoup de séquences manquent cruellement de définition, un voile agaçant tend à apparaître et les détails font cruellement défaut. Heureusement, ça se rattrape un peu sur les scènes diurnes au relief certain, à la luminosité plaisante. La colorimétrie est à l’avenant et le cadre large retrouve enfin une petite profondeur de champ. Notons aussi quelques légers fourmillements et des noirs inégaux.

Là encore on reste perplexe. Bien qu’encodés en DTS-HD Master Audio 5.1, les mixages anglais et français se révèlent bien paresseux et donc forcément décevants. Il ne faut pas hésiter à monter le volume pour créer un confort acoustique suffisant puisque les latérales distillent leurs effets avec parcimonie, tandis que la balance frontale peine à créer un espace sonore convaincant. Même chose concernant les dialogues qui manquent de peps sur la centrale, autant en français qu’en anglais. Heureusement, les scènes d’action sont un peu mieux loties, mais encore une fois, on s’attendait à une exploitation beaucoup plus mordante. Le caisson de basses se réveille lors de l’assaut final. Deux pistes Stéréo sont aussi proposées.

Crédits images : © AB Vidéo / Siege / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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