Test Blu-ray / L’Affaire Winston, réalisé par Guy Hamilton

L’AFFAIRE WINSTON (Man in the Middle) réalisé par Guy Hamilton, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : Robert Mitchum, France Nuyen, Barry Sullivan, Trevor Howard, Keenan Wynn, Sam Wanamaker, Alexander Knox, Gary Cockrell…

Scénario : Keith Waterhouse, Willis Hall, d’après un roman de Howard Fast

Photographie : Wilkie Cooper

Musique : Lionel Bart

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

En 1944, en garnison aux Indes, le lieutenant américain Winston abat de plusieurs balles, sans motif apparent, le sergent britannique Quinn. Un meurtre qui survient au plus mauvais moment, à la veille d’une offensive contre l’ennemi japonais. Tandis que la tension monte entre les Alliés, l’état-major américain désigne le lieutenant-colonel Adams pour défendre l’accusé devant la cour martiale. En essayant de percer le mystère de la santé mentale de Winston, Adams se heurte à des supérieurs bien décidés à cacher qu’un des leurs puisse être un psychopathe…

Ancien assistant-réalisateur de Julien Duvivier (Untel père et fils, Anna Karénine), de Carol Reed (Première Désillusion, Le Troisième Homme, Le Banni des îles) et de John Huston (L’Odyssée de l’African Queen), Guy Hamilton (1922-2016) reste surtout célèbre auprès des cinéphiles pour avoir mis en scène quatre épisodes cultes de la saga James Bond, Goldfinger (1964), Les Diamants sont éternels (1971), Vivre et laisser mourir (1973) et L’Homme au pistolet d’or (1974). Mais avant son premier opus de 007, le cinéaste britannique avait déjà signé une dizaine de longs métrages, dont le formidable L’Affaire WinstonMan in the Middle. Thriller d’investigation et de procès, ce film méconnu dans la carrière de Guy Hamilton reste pourtant d’une folle modernité et un modèle du genre, parfaitement calibré pour sa star Robert Mitchum. Passionnant, sans aucun temps mort, toujours d’actualité, remarquablement interprété et solidement mis en scène, L’Affaire Winston témoigne du solide bagage technique d’un réalisateur qui allait connaître son heure de gloire (bien méritée) dès l’année suivante.

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Test Blu-ray / Le Scandale, réalisé par Claude Chabrol

LE SCANDALE réalisé par Claude Chabrol, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : Anthony Perkins, Maurice Ronet, Yvonne Furneaux, Stéphane Audran, Annie Vidal, Henry Jones, Catherine Sola, George Skaff…

Scénario : Claude Brulé, Derek Prouse, William Benjamin

Photographie : Jean Rabier

Musique : Pierre Jansen

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Paul Wagner dirige une négoce de champagne mais à la suite d’un très grave traumatisme crânien, il n’est plus capable de s’en occuper. Son entreprise devient alors la cible de nombreuses convoitises et des personnes commencent à être assassinées ! Les soupçons de la police se tournent vers Paul…

Oui, bon…comment dire…Le Scandale est comme qui dirait l’aboutissement de la période commerciale de Claude Chabrol et annonce quelque part les grands titres à venir. Après Le Tigre aime la chair fraîche (1964), Marie-Chantal contre docteur Kha (1965) et Le Tigre se parfume à la dynamite (1965), le réalisateur qui enchaînait alors les tournages par peur de ne plus pouvoir faire son travail, sort du méconnu et très bon film de guerre, La Ligne de démarcation, dans lequel Maurice Ronet tenait le rôle principal. Ce dernier accepte un scénario un peu cinglé coécrit par Claude Brulé (les deux premiers Angélique de Bernard Borderie), Derek Prouse et Paul Gégauff (Le Signe du lion d’Eric Rohmer et complice de Claude Chabrol), d’après une idée originale de William Benjamin (Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot), qui aurait été entièrement remanié par le cinéaste lui-même. A l’écran, Le Scandale rend compte de son écriture passée de main en main, en d’autres termes c’est un gros bordel. Avant qu’il soit de nouveau inspiré – puisque suivront Les Biches, La Femme infidèle et Que la bête meure – Claude Chabrol livre un thriller dramatique sur la folie humaine, qui lorgne volontairement sur le cinéma d’Alfred Hitchcock, mais qui accouche au final d’un film raté, interminable, qui contient néanmoins quelques bonnes idées ici et là, dont un twist pour le coup très surprenant et qui donne finalement envie de revoir le film. Ou comment le cinéaste s’amuse à emmener le spectateur là où il l’attend le moins, mais qui en fait justement trop au risque d’en laisser beaucoup sur la bande d’arrêt d’urgence dès la première demi-heure. Du coup, on ne peut pas détester Le Scandale en dépit de ses nombreux défauts, même s’il est difficile, très difficile, d’aller jusqu’au bout des quasiment 120 minutes du long métrage.

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Test Blu-ray / F comme Flint, réalisé par Gordon Douglas

F COMME FLINT (In Like Flint) réalisé par Gordon Douglas, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions

Acteurs : James Coburn, Lee J. Cobb, Jean Hale, Andrew Duggan, Anna Lee, Hanna Landy, Totty Ames, Steve Ihnat…

Scénario : Hal Fimberg

Photographie : William H. Daniels

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Le super espion Flint découvre que le président des États-Unis a été remplacé par un acteur. Celui-ci aurait été engagé par un groupe de femmes qui veulent conquérir le monde au moyen de lavages de cerveau dispensés par leurs salons de coiffure.

Flint, c’est James Coburn (1928-2002), qui avait commencé sa carrière au cinéma quelques années auparavant et traîné sa grande carcasse chez Budd Boetticher (La Chevauchée de la vengeance), John Sturges (Les Sept Mercenaires, La Grande évasion), Don Siegel (L’Enfer est pour les héros), Stanley Donen (Charade), William Conrad (L’Homme de Galveston) et Sam Peckinpah (Major Dundee). En 1966, Notre homme FlintOur man Flint lui offre le haut de l’affiche et le moins que l’on puisse dire, c’est que le comédien âgé de 38 ans est servi comme un prince avec cette parodie de film d’espionnage, en particulier des James Bond qui envahissaient les salles de cinéma depuis quatre ans. Formidable divertissement, Notre homme Flint, énorme succès commercial entraîne forcément une suite l’année suivante, F comme Flint – In Like Flint, réalisé cette fois par Gordon Douglas (1907-1993), qui succède ainsi à Daniel Mann. Si le premier volet était et demeure d’ailleurs une grande comédie policière qui jouait avec les codes en vigueur, en regorgeant de gadgets absurdes en tous genres (en fait quasiment tous contenus dans un briquet, qui donne aussi du feu !), de belles poupées déshabillées, de couleurs flashy et de décors psychédéliques, cette suite ne fait pas autant d’étincelles et pâtit d’un scénario plus classique. Derek Flint semble avoir perdu son mojo, même si certaines séquences restent jubilatoires. Si Notre homme Flint avait pris inévitablement quelques rides, le second épisode a encore plus mal vieilli et croule sous les clichés sexistes qui en feraient criser plus d’un aujourd’hui (on ne sait pas si le film est ouvertement misogyne ou non), ou plus d’une surtout, bien que toute cette entreprise soit avait tout placée sous le signe de la gaudriole. De ce point de vue, F comme Flint reste un divertissement très sympathique.

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Test Blu-ray / La Poursuite impitoyable, réalisé par Arthur Penn

LA POURSUITE IMPITOYABLE (The Chase) réalisé par Arthur Penn, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 22 mai 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, E.G. Marshall, Angie Dickinson, Janice Rule, Miriam Hopkins, Martha Hyer, Robert Duvall, Paul Williams…

Scénario : Lillian Hellman d’après le roman de Horton Foote « The Chase »

Photographie : Joseph LaShelle

Musique : John Barry

Durée : 2h15

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Bubber Reeves s’évade de prison avec un complice qui, après avoir volé une voiture et tué un conducteur, l’abandonne. Bubber est alors accusé du crime. Dans sa ville natale de Tarl, au Texas, l’annonce de son évasion et du meurtre déchaîne les haines et les passions, trop longtemps retenues. Anna, sa femme, devenue la maîtresse du fils du magnat local, Val Rogers, qui a commis le délit dont fut accusé Reeves, craint de voir sa faute éclater au grand jour. Le Shérif Calder, quant à lui, sait qu’il va lui falloir protéger le fuyard d’une foule fanatique, qui n’a plus qu’un seul souhait : terminer la fête du samedi soir par un lynchage…

La Poursuite impitoyableThe Chase (1966), c’est un peu comme qui dirait le film maudit d’Arthur Penn (1922-2010), une œuvre qu’il a désavoué après en avoir été écarté du montage par son producteur omnipotent, Sam Spiegel, qui comptait à son actif L’Odyssée de l’African Queen (1951), Le Rôdeur (1951), Sur les quais (1954), Le Pont de la rivière Kwaï (1957), Soudain l’été dernier (1959) et Lawrence d’Arabie (1962). Une belle carte de visite. Projet passé de main en main, avec des scénaristes qui se sont succédé et un casting qui n’a pas arrêté de muter, La Poursuite impitoyable a beau avoir été accouché dans la douleur, il n’en demeure pas moins une immense et incontestable réussite, emblématique du cinéma d’Arthur Penn, qui convie le spectateur une plongée asphyxiante dans une petite bourgade américaine paumée, un samedi, essentiellement en soirée quand les habitants décident de se mettre minable afin d’oublier momentanément qu’ils s’emmerdent royalement. Mais c’était sans compter sur le retour en ville (probable) d’un enfant du pays, alors détenu en cavale. Adapté de la pièce de théâtre et du livre de Horton Foote, lauréat de l’Oscar du meilleur scénario adapté pour Du silence et des ombresTo Kill a Mockingbird, adaptation du roman Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee réalisée par Robert Mulligan, The Chase est un drame psychologique et viscéral qui prend aux tripes jusqu’à l’explosion de violence finale, véritable enfer sur Terre, dont le seul et quasi-unique espoir est représenté par un shérif intègre, magnifiquement incarné par Marlon Brando dans un de ses plus grands rôles. Il s’agit aussi d’un des premiers films en vedettes d’un certain Robert Redford.

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Test Blu-ray / La Main qui venge, réalisé par William Dieterle

LA MAIN QUI VENGE (Dark City) réalisé par William Dieterle, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Lizabeth Scott, Viveca Lindfors, Dean Jagger, Don DeFore, Jack Webb, Ed Begley, Harry Morgan…

Scénario : John Meredyth Lucas, Ketti Frings d’après le roman « No escape » de Lawrence B. Marcus

Photographie : Victor Milner

Musique : Franz Waxman

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Danny et ses complices organisent une partie de poker dans le seul but de plumer un pigeon, Arthur Winant. Mais leur victime se suicide après avoir perdu plusieurs milliers de dollars qui ne lui appartenaient pas. Peu après, les amis de Danny sont assassinés les uns après les autres. Un ennemi mystérieux a décidé de venger impitoyablement la mort d’Arthur. Danny essaye désespérément de sauver sa peau en démasquant le tueur insaisissable.

Charlton Heston Begins ! En effet, La Main qui vengeDark City, réalisé par William Dieterle (1893-1972) est le film qui fera du comédien une star. Il s’agit de son troisième long métrage après Peter Gynt (1941) où il tenait déjà le rôle principal, et Julius Caesar (1950), dans lequel il interprétait Marc Antoine, deux films indépendants réalisés par David Bradley et adaptés des pièces d’Henrik Ibsen et William Shakespeare. Dans La Main qui venge, Charlton Heston s’impose avant même que le générique démarre. Tout en épaules et en mâchoires, l’acteur promène son mètre 90 et erre dans les rues d’une ville indéterminée. Son charisme éclate au grand jour dans un rôle pourtant peu sympathique et c’est alors soixante ans d’histoire du cinéma américain qui démarre. En dehors de cette curiosité qui ne manquera pas d’interpeller les cinéphiles, Dark City est un savoureux polar formidablement mis en scène, inégal, mais souvent passionnant, dans lequel quelques motifs propres au film noir fonctionnent à plein régime, à l’instar de ce tueur inconnu qui décime un à un les complices d’une petite bande d’arnaqueurs, sans que personne ne puisse mettre la main dessus, comme une présence surnaturelle qui donne une dimension quasi-fantastique à l’histoire.

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Test Blu-ray / Le Bagarreur, réalisé par Walter Hill

LE BAGARREUR (Hard Times) réalisé par Walter Hill, disponible en DVD et Blu-ray le 22 mai 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, James Coburn, Jill Ireland, Strother Martin, Margaret Blye, Michael McGuire, Felice Orlandi, Edward Walsh…

Scénario : Walter Hill, Bryan Gindoff, Bruce Henstell

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : Barry De Vorzon

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

L’Amérique de la dépression. Chaney traîne dans les docks d’un port proche de La Nouvelle-Orléans. Au hasard de ses déambulations, il découvre que des combats de boxe clandestins sont organisés par un certain Speed. Ce dernier engage Chaney pour remplacer son poulain. Chaney devient bientôt un champion…

Alors qu’il cartonne en Europe et dans le reste du monde, Charles Bronson ne possède pas le même statut aux Etats-Unis où on le connaît surtout en tant que second rôle grâce aux Sept MercenairesThe Magnificent Seven (1960) et La Grande ÉvasionThe Great Escape (1963) de John Sturges, ou bien encore Les Douze SalopardsThe Dirty Dozen (1967) de Robert Aldrich. En 1974, Un justicier dans la villeDeath Wish de Michael Winner change la donne. Le comédien accède enfin au rang de star hollywoodienne et les films sont désormais montés sur son nom sur le sol de l’Oncle Sam. Tourné après le succulent Mister Majestyk de l’immense Richard Fleischer, Le BagarreurHard Times, ou bien encore The Street fighter, est l’un des premiers longs métrages mettant en Charles Bronson en vedette par les studios. Qui plus est, il s’agit aussi du premier film mis en scène par Walter Hill. En 1968, ce dernier commence sa carrière en tant que réalisateur de seconde équipe sur L’Affaire Thomas Crown de Norman Jewison puis sur le non-moins mythique Bullitt de Peter Yates. Quatre ans plus tard il signe le scénario de Guet-Apens de Sam Peckinpah, d’après le roman de Jim Thompson, qui témoigne de son attrait pour la représentation de la violence sans fioritures. Il passe naturellement derrière la caméra avec ce Bagarreur, film devenu culte et qui a largement contribué au mythe Bronson dans les années 1970.

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Test Blu-ray / Le Justicier de New York, réalisé par Michael Winner

LE JUSTICIER DE NEW YORK (Death Wish 3) réalisé par Michael Winner, disponible en DVD et Blu-ray le 22 mai 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Deborah Raffin, Ed Lauter, Martin Balsam, Gavan O’Herlihy, Kirk Taylor, Alex Winter, Tony Spiridakis, Marina Sirtis…

Scénario : Don Jacoby

Photographie : John Stanier

Musique : Jimmy Page

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

L’architecte Paul Kersey arrive à New York et découvre son vieil ami Charley, battu à mort par des voyous. Retrouvé sur les lieux du crime, il est arrêté par les forces de l’ordre. Mais le chef de la police, qui connaît le passé de justicier de Kersey, l’incite à reprendre ses activités. Kersey se lance alors sur les traces de Fraker, un chef de bande qui terrorise le quartier où habitait le défunt Charley.

Paul Kersey is back ! Après son retour triomphal et inattendu sous les couleurs de la Cannon en 1982, le justicier le plus célèbre de l’histoire du cinéma n’attendra pas huit années pour revenir s’occuper de la racaille. Yoram Globus et Menahem Golan décident de remettre le couvert et font un pont d’or à l’ami Charles Bronson, qui entre-temps aura tourné Le Justicier de minuitTen To Midnight, rien à voir avec la saga Death Wish, ainsi que L’Enfer de la violenceThe Evil That Men Do, deux films de J. Lee Thompson. A près de 65 ans, le comédien reprend la pétoire, pas n’importe laquelle, et fait son comeback dans la Grosse Pomme, lieu d’action du premier épisode. Si Un justicier dans la ville 2 était une suite tout à fait honorable et mérite même d’être réévaluée, on ne peut pas en dire autant de ce Death Wish 3 Le Justicier de New York, qui bien que mis en scène une fois de plus par Michael Winner, vire désormais au nanar. Ultra-divertissant, complètement irresponsable, cet opus n’a plus rien à dire sur le thème de l’autodéfense, mais fait la part belle au spectacle bourrin où le personnage de Paul Kersey devient un ersatz de Rambo, prêt à décimer à lui seul, ou presque, tout un gang qui a mis la main sur un quartier délabré et laissé à l’abandon. Alors oui, on pourra taxer le film de tous les noms, réactionnaire entre autres, mais force est de constater que Le Justicier de New York vaut son pesant de cacahuètes et va au bout de son concept en proposant notamment un dernier acte explosif où Bronson/Kersey flingue sur tout ce qui bouge et aligne comme au balltrap les petites frappes rasées et tatouées. Bref, la Cannon offre aux spectateurs ce qu’ils sont venus chercher, à savoir une succession de règlements de comptes, où chaque nouvelle victime de Paul Kersey se voit trucider par un calibre toujours plus gros.

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Test Blu-ray / Roma, réalisé par Alfonso Cuarón

ROMA réalisé par Alfonso Cuarón, disponible en DVD et Blu-ray le 11 mars 2020 chez Warner Bros. Entertainment France

Acteurs : Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Diego Cortina Autrey, Carlos Peralta, Marco Graf, Daniela Demesa, Nancy García García, Verónica García…

Scénario : Alfonso Cuarón

Photographie : Alfonso Cuarón

Durée : 2h15

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Au début des années 1970, une famille aisée vit à Mexico dans le quartier Colonia Roma. Cleo est une des deux domestiques de cette famille. La famille est composée des parents Sofía et Antonio, des enfants Sofi, Pepe, Toño et Paco, et de Teresa, la mère de Sofía. Sofía est quittée par son époux. Les deux femmes, Cleo et Sofía, vont s’entraider.

Voilà Roma, nouveau chef d’oeuvre d’Alfonso Cuarón. En fait, on pourrait déjà s’arrêter là. Mais si l’on se doit d’en dire un peu plus, cela tournerait au concours de louanges, de superlatifs, même si pour une fois le film le mérite amplement et très justement. Après un premier long métrage discret (Uniquement avec ton partenaireSólo con tu pareja) en 1992, le réalisateur se fait remarquer avec La Petite princesseA Little Princess trois ans plus tard, adaptation du roman éponyme britannique de Frances Hodgson Burnett. Mais c’est avec De grandes espérancesGreat Expectations (1998) qu’il connaît son premier vrai succès au box-office, dans lequel il dirige Ethan Hawke, Gwyneth Paltrow, Robert De Niro, Hank Azaria, Chris Cooper et Anne Bancroft. En 2001, il retourne au Mexique pour y tourner le road movie Y tu mamá también, qui obtient le Prix du meilleur scénario lors du Festival de Venise 2002, ainsi qu’une nomination pour l’Oscar du meilleur scénario original la même année. En 2004, il se voit confier les rênes du troisième volet de la saga Harry Potter, Harry Potter et le Prisonnier d’AzkabanHarry Potter and the Prisoner of Azkaban, qui restera le meilleur épisode de la franchise et sur lequel le cinéaste aura pu imposer sa sensibilité. En 2006, il participe au film collectif Paris, je t’aime où il dirige Nick Nolte et Ludivine Sagnier, mais c’est avec Les Fils de l’homme Children of Men, extraordinaire dystopie adaptée du roman de P.D. James, qu’il devient définitivement l’un des réalisateurs les plus importants de la fin du XXè siècle, malgré l’échec commercial du film. En 2013, débarque alors Gravity dans les salles. Cette fois le triomphe est aussi critique que public, puisque le film remporte plus de 700 millions de dollars, soit sept fois son budget initial. Après Gravity et ses sept Oscars, Alfonso Cuarón peut alors faire tout qu’il souhaite, les studios se jettent à ses pieds. Contre toute attente, c’est par la petite lucarne, car finalement diffusé sur Netflix, qu’il fait son retour en décembre 2018, avec Roma. Tourné en N&B (en couleur puis converti en N&B pour être exact), en espagnol/mixtèque, en 65 mm, avec un casting de comédiens amateurs ou inconnus, pour 15 millions de dollars, ce film est sans nul doute le plus personnel de son auteur, dans lequel Alfonso Cuarón fait la chronique d’une année tumultueuse dans la vie d’une famille de la classe moyenne à Mexico au début des années 1970.

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Test Blu-ray / Midway, réalisé par Roland Emmerich

MIDWAY réalisé par Roland Emmerich, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 6 mars 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Ed Skrein, Patrick Wilson, Luke Evans, Aaron Eckhart, Woody Harrelson, Nick Jonas, Mandy Moore, Dennis Quaid, Luke Kleintank, Keean Johnson…

Scénario : Wes Tooke

Photographie : Robby Baumgartner

Musique : Harald Kloser, Thomas Wanker

Durée : 2h18

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway. L’amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l’ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre-la-montre s’engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l’aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit.

Il est de retour ! Après le bide mondial (et justifié) d’Independence Day : Resurgence, le réalisateur, producteur et scénariste allemand Roland Emmerich (né en 1955) remet le couvert avec un nouveau blockbuster. Pas de fin du monde ou d’attaque alien cette fois, mais une invasion, celle des Japonais durant l’attaque de Pearl Harbor et la riposte américaine lors de la bataille de Midway. Cela faisait plus de vingt ans que le cinéaste voulait aborder cette histoire, qu’il avait d’ailleurs projetée de mettre en scène après Godzilla. Finalement, après le refus de Sony Pictures, Roland Emmerich s’était concentré sur un autre film de guerre, The Patriot avec Mel Gibson et Heath Ledger, avant de retourner aux récits apocalyptiques, Le Jour d’aprèsThe Day after tomorrow (2004) et 2012 (2009). Depuis, le réalisateur a connu quelques sérieux revers de fortune avec Anonymous (2011) et Stonewall (2015), plus confidentiels certes, mais aussi avec White House Down (2013), coiffé au poteau par La Chute de la Maison-Blanche, et donc la suite tardive du hit Independence Day. Ayant dû essayer le refus des studios, Roland Emmerich produit Midway, le film qui lui tenait à coeur depuis de longues années. Alors oui, le bougre n’a rien perdu de son envie de livrer au public des grands spectacles bourrins et d’en mettre plein la vue aux spectateurs, mais Midway n’est rien d’autre qu’un best-of (ou un worst-of c’est selon) des films de guerre hollywoodiens des années 1990-2000, comme si Roland Emmerich s’était dit devant Pearl Harbor de Michael Bay « non, ce n’est pas comme ça que je l’aurais fait » et qu’il s’était décidé à donner sa version. Qui plus est, rien n’a changé dans sa mise en scène et l’on a souvent l’impression que le réalisateur a finalement échangé les vaisseaux aliens et les avions de chasse américains, contre des bombardiers. Toutefois, dire que l’on s’ennuie devant Midway serait mentir. Si les scènes de dialogues sont parfois longues, les séquences d’affrontements valent leur pesant de cacahuètes et de ce point de vue-là Roland Emmerich n’a pas perdu son efficacité.

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Test Blu-ray / A couteaux tirés, réalisé par Rian Johnson

A COUTEAUX TIRÉS (Knives Out) réalisé par Rian Johnson, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 mars 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Daniel Craig, Chris Evans, Ana de Armas, Jamie Lee Curtis, Toni Collette, Don Johnson, Michael Shannon, LaKeith Stanfield, Katherine Langford, Jaeden Martell, Christopher Plummer, Frank Oz, M. Emmet Walsh…

Scénario : Rian Johnson

Photographie : Steve Yedlin

Musique : Nathan Johnson

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé mort dans sa somptueuse propriété, le soir de ses 85 ans. L’esprit affûté et la mine débonnaire, le détective Benoit Blanc est alors engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider l’affaire. Mais entre la famille d’Harlan qui s’entre-déchire et son personnel qui lui reste dévoué, Blanc plonge dans les méandres d’une enquête mouvementée, mêlant mensonges et fausses pistes, où les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné jusqu’à la toute dernière minute.

Jusqu’à présent, le cinéma de Rian Johnson n’avait rien de vraiment enthousiasmant. Entre Brick (2005), film noir brouillon récompensé par le Prix spécial du jury au Festival de Sundance, Une arnaque presque parfaiteThe Brothers Bloom (2008), bordélique, un Looper (2012) surestimé et prétentieux et Star Wars, épisode VIII : Les Derniers JediStar Wars Episode VIII: The Last Jedi (2017) qui résume pour ainsi dire les tares de ses précédents longs métrages, nous n’attentions pas grand-chose d’A couteaux tirésKnives Out. La surprise est de taille. Le réalisateur met tous ses tics de côté et le classicisme lui sied à ravir. Rian Johnson reprend et s’approprie les codes des thrillers à énigmes qui fleurissaient dans les années 1970, la plupart du temps adaptés des romans d’Agatha Christie. Peter Collinson (Dix petits nègres), Sidney Lumet (Le Crime de l’Orient-Express), John Guillermin (Mort sur le Nil) et Guy Hamilton (Le Miroir se brisa, Meurtre au soleil) et même Michael Winner (Rendez-vous avec la mort) se sont essayés, la plupart du temps avec une très grande réussite, à ce sous-genre spécifique, où un détective mène l’enquête auprès d’un groupe de personnes défini dès le départ. On pense aussi à Un cadavre au dessertMurder by Death (1976) de Robert Moore et au LimierSleuth (1972) de Joseph L. Mankiewicz.

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