Test DVD / Primal, réalisé par Nick Powell

PRIMAL réalisé par Nick Powell, disponible en DVD le 29 juillet 2020 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Famke Janssen, Kevin Durand, Michael Imperioli, LaMonica Garrett, Tommy Walker, Rey Hernandez, John Lewis…

Scénario : Richard Leder

Photographie : Vern Nobles Jr.

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Frank Walsh, chasseur pour les zoos fait une traversée avec plusieurs de ses « prises », parmi lesquelles un jaguar blanc très rare. Lorsqu’un assassin politique s’échappe de sa cabine et relâche les animaux captifs, c’est la panique à bord ! Frank doit désormais sauver l’équipage de ces dangereuses créatures et du criminel.

En 2014, sortait CroisadesOutcast, réalisé par Nick Powell, avec Nicolas Cage et l’inénarrable Hayden Christensen. Un film d’aventures et d’action franchement pas déplaisant, mauvais ou douteux, beaucoup mieux par exemple que Le Dernier des Templiers, mais qui s’avérait au final dépassé et déjà-vu. Cinq ans plus tard, le comédien et le réalisateur remettent le couvert avec Primal. Retour dans les années 1990 avec ce long métrage filmé à Porto Rico, qui oscille entre Piège en haute mer (1992) d’Andrew Davis et Anaconda, le prédateur (1997) de Luis Llosa. Si le film est maladroitement vendu sur l’affrontement entre Nicolas Cage et un jaguar blanc, Primal est avant tout une chasse à l’homme entre un groupe de soldats et un terroriste en passe d’être jugé pour crime contre l’humanité, où notre ami Nicky, qui interprète ici un chasseur indépendant spécialisé dans les animaux sauvages, s’interpose puisque l’accusé n’a rien trouvé de mieux à faire que libérer quelques-unes de ses proies en se faisant la malle. On est tout d’abord quelque peu frustré puisque nous ne verrons quasiment jamais Nicolas Cage affronter son jaguar blanc durant 1h30, puis on se laisse prendre finalement au jeu de ce quasi-huis clos dont l’intrigue se déroule essentiellement à bord d’un cargo pourri, où les personnages se cherchent, se trouvent, se bastonnent, tirent dans tous les sens ou se battent au couteau, tandis que les serpents, les singes aux dents aiguisés et le jaguar (en images de synthèse, dans la veine du Prédateur de Dick Maas) investissent les cabines, les couloirs et la cuisine du rafiot. Très en forme, Nicolas Cage – avec son arc et ses sarbacanes – a l’air de s’amuser dans ce rôle de mec bourru, qui balance des vannes cigare au bec et qui comme d’habitude se donne à fond dans une entreprise pourtant ultra-modeste et limitée. Est-il nécessaire de préciser que le film ne vaut que pour lui ?

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Test DVD / Kill Chain, réalisé par Ken Sanzel

KILL CHAIN réalisé par Ken Sanzel, disponible en DVD le 3 juin 2020 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Ryan Kwanten, Enrico Colantoni, Anabelle Acosta, Alimi Ballard, Angie Cepeda, Jon Mack, Eddie Martinez…

Scénario : Ken Sanzel

Photographie : Manuel Castañeda

Musique : Mario Grigorov

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Une fusillade entre snipers provoque un enchaînement d’événements inattendus. La nuit sera longue et les corps tombent les uns après les autres. Entre trahisons, vengeance et quête de rédemption, le destin de chacun se retrouve irrémédiablement bouleversé.

Il est difficile de situer le tournage de Kill Chain dans la carrière de Nicolas Cage, du moins entre 2018 et 2019. Le seul repère demeure la barbe du comédien, qui a sûrement tourné le film qui nous intéresse aujourd’hui en même temps que Mandy de Panos Cosmatos, The Watcher de Tim Hunter, Between Worlds de Maria Pulera et Primal de Nick Powell, même si Code 211 de York Shackleton, Froide vengeance de Shawn Ku, Running with the Devil de Jason Cabell et Color Out of Space de Richard Stanley s’immiscent dans cette liste et dans lesquels Nicolas Cage est pourtant glabre. Certes l’acteur est probablement celui qui tourne le plus depuis des années, mais sa barbe ne peut pas pousser en une seule journée tout de même ! Après cette réflexion philosophique qui ne manquera pas de tarauder l’esprit des étudiants en cinéma américains dans un demi-siècle quand ils se pencheront sur les cas les plus énigmatiques du septième art, revenons à Kill Chain, mis en boite en août 2018 par le réalisateur Ken Sanzel, ancien scénariste du petit film culte d’Antoine Fuqua, Un tueur pour cibleThe Replacement Killers, avec Mira Sorvino et Chow Yun-Fat. Cet ancien soldat et officier de police passe derrière la caméra en 1998 avec son premier long métrage Scar City. Il se consacre essentiellement à la télévision en créant la série Numb3ers, dont il met en scène quelques épisodes. En 2015, Ken Sanzel revient au cinéma avec Blunt Force Trauma, petit film sympathique où Mickey Rourke et Freida Pinto interprètent des champions de duels au pistolet. On comprend ce qui a pu attirer Nicolas Cage dans cette petite production qu’est Kill Chain, une rapidité d’exécution, une présence réduite à l’écran (il n’apparaît que 45 minutes dans le film), une longue séquence dans laquelle il se démarque et un aspect néo-noir qu’il affectionne tout particulièrement depuis toujours. Soyons honnêtes, Kill Chain pâtit des 45 premières minutes (hors introduction où il apparaît brièvement) durant lesquels le comédien laisse le champ libre à ses camarades de jeu, avant de revenir à mi-temps jusqu’à la fin du film.

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Test DVD / Running with the Devil, réalisé par Jason Cabell

RUNNING WITH THE DEVIL réalisé par Jason Cabell, disponible en DVD le 20 mai 2020 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Laurence Fishburne, Cole Hauser, Leslie Bibb, Natalia Reyes, Adam Goldberg, Peter Facinelli, Barry Pepper…

Scénario : Jason Cabell

Photographie : Cory Geryak

Musique : Reinhold Heil

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Quand un transport de cocaïne voyageant du Mexique au Canada est compromis, le chef d’un puissant cartel ordonne à son meilleur « cuisinier » et à son chef du trafic de remonter la chaîne afin d’identifier et régler le problème. En parallèle, le FBI remonte la piste d’une cocaïne coupée particulièrement mortelle. Rien ne va se passer comme prévu pour les deux camps…

Après Froide vengeanceA Score to Settle de Shawn Ku, pour lequel sa prestation avait été saluée – avec raison – par la critique, Nicolas Cage s’envolait pour le Nouveau-Mexique et la Colombie pour y tourner Running with the Devil, un thriller centré sur le trafic de drogue, dans lequel il s’apprêtait à donner la réplique à Laurence Fishburne. Les deux hommes et amis s’étaient déjà croisés au cinéma dans Rusty James (1983) et Cotton Club (1984) de Francis Ford Coppola, l’oncle de Nicolas Cage. Si on pouvait s’attendre à un Traffic du pauvre ou à un Sicario de bas étage, ce premier long métrage réalisé en solo par Jason Cabell, ancien comédien qui avait déjà co-dirigé Smoke Filled Lungs en 2016, ne manque ni d’idées, ni d’ambitions, et vaut notamment pour sa dissection de l’organisation d’un cartel, de la récolte des feuilles de coca en Colombie, jusqu’à l’arrivée de la poudre blanche dans les night-clubs des Etats-Unis et du Canada. Nicolas Cage y apparaît en pointillés, finalement comme un des rouages de cette mécanique implacable et diaboliquement organisée, mais s’impose une fois de plus (et avec peu de dialogues) dans cette production estimable, qui démontre le potentiel de Jason Cabell, également scénariste et surtout ancien Navy Seal, vétéran des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis, qui s’inspire ici de son propre vécu. Une plus-value non négligeable.

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Test 4K-UHD / Jumanji : Next Level, réalisé par Jake Kasdan

JUMANJI : NEXT LEVEL réalisé par Jake Kasdan, disponible en DVD, Blu-ray et 4K-UHD le 27 mai 2020 chez Sony Pictures.

Acteurs : Dwayne Johnson, Kevin Hart, Jack Black, Karen Gillan, Danny DeVito, Danny Glover, Ashley Scott, Awkwafina, Rhys Darby, Nick Jonas, Rory McCann…

Scénario : Jake Kasdan, Jeff Pinkner, Scott Rosenberg

Photographie : Gyula Pados

Musique : Henry Jackman

Durée : 2h03

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

L’équipe est de retour mais le jeu a changé. Alors qu’ils retournent dans Jumanji pour secourir l’un des leurs, ils découvrent un monde totalement inattendu. Des déserts arides aux montagnes enneigées, les joueurs vont devoir braver des espaces inconnus et inexplorés, afin de sortir du jeu le plus dangereux du monde.

Il fallait s’y attendre après quasiment un milliard de dollars amassés au box-office, le triomphe inattendu de Jumanji : Bienvenue dans la jungle a immédiatement engrangé une suite, soit un Jumanji 3, intitulé cette fois et logiquement Jumanji : Next Level. Même réalisateur à la barre, Jake Kasdan, les mêmes stars en tête d’affiche, Dwayne – The Rock – Johnson, Jack Black, Kevin Hart et Karen Gillan, auxquels se joignent les vétérans Danny De Vito et Danny Glover, ainsi que la rappeuse, actrice et animatrice de télévision, l’excellente Awkwafina. Sans oublier le jeune casting, quelques personnages et avatars déjà vus dans le précédent volet, et voilà c’est reparti pour un tour ! Si le début laisse perplexe et fait surtout peur en raison de redites, parfois à la réplique près, avec Jumanji : Bienvenue dans la jungle, Jake Kasdan et ses scénaristes passent ensuite la vitesse supérieure et Jumanji : Next Level parvient à trouver un ton suffisamment original, tout en prolongeant l’histoire narrée précédemment. Avec son budget plus conséquent, près de cinquante millions de dollars ont été mis en plus dans la balance par rapport à Bienvenue dans la jungle, l’univers de Jumanji s’agrandit, se peuple de nouvelles et de multiples bestioles en tout genre, les décors se développent, les séquences d’action sont encore plus invraisemblables (mais vous êtes dans un jeu vidéo, ne l’oubliez pas), l’humour y est encore plus présent et les comédiens s’éclatent avec une joie absolument contagieuse. Jumanji : Next Level est donc un énorme divertissement, pour les petits et les grands, réussi haut la main.

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Test Blu-ray / Viens chez moi, j’habite chez une copine, réalisé par Patrice Leconte

VIENS CHEZ MOI, J’HABITE CHEZ UNE COPINE réalisé par Patrice Leconte, disponible en Blu-ray le 1er août 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Michel Blanc, Bernard Giraudeau, Thérèse Liotard, Anémone, Sylvie Granotier, Marie-Anne Chazel, Béatrice Costantini, Gaëlle Legrand…

Scénario : Michel Blanc d’après la pièce de Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sevres, Luis Rego et Didier Kaminka

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Jean-Philippe Goude, Ramon Pipin et Renaud

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Guy, à la rue et sans travail, trouve une bonne âme pour l’héberger, son copain Daniel, déménageur, qui vit chez sa copine Françoise. Terrible loser, Guy va non seulement faire perdre son travail à Daniel mais également le brouiller avec sa copine. Tandis que les tourtereaux finissent par se raccommoder, Guy, de nouveau seul, élabore de nouvelles galères.

« Ouais j’ai des diplômes… enfin faudrait que je remette la main dessus… enfin j’en ai… mais je suis Français… Non je dis ça parce que des fois euh… attendez ne quittez pas, faut que je surveille mon bain. »

Rétrospectivement, Viens chez moi, j’habite chez une copine est et restera probablement le troisième plus grand succès de la carrière de Patrice Leconte avec 2,8 millions d’entrées, derrière les 10 millions des Bronzés 3, amis pour la vie (2006) et les 5,3 millions de spectateurs des Spécialistes (1985). Le quatrième long métrage du réalisateur est aussi la première véritable collaboration avec Michel Blanc, hors-Bronzés, puisque les deux complices collaboreront à cinq reprises, Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981), Circulez y a rien à voir (1983), Monsieur Hire (1989), ainsi que sur Les Grands Ducs (1996). C’est à travers ce film culte que Michel Blanc crée définitivement « son » personnage, un prolongement du Jean-Claude Dusse des Bronzés, qui devient le mec collant, combinard, l’incruste par excellence qui embarque celles et ceux qui l’aident dans de fabuleux plans foireux. Adapté de la pièce éponyme de Luis Rego, Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sèvres et Didier Kaminka montée au théâtre Édouard VII en 1975, Viens chez moi, j’habite chez une copine demeure l’une des plus grandes réussites de Patrice Leconte et l’un des meilleurs films écrit et interprété par Michel Blanc, dans lequel le tandem formé avec le regretté Bernard Giraudeau fait des étincelles.

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Test DVD / Froide vengeance, réalisé par Shawn Ku

FROIDE VENGEANCE (A Score to Settle) réalisé par Shawn Ku, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Nicolas Cage, Benjamin Bratt, Noah Le Gros, Karolina Wydra, Mohamed Karim, Ian Tracey, Sean Owen Roberts, Dave Kenneth MacKinnon…

Scénario : John Stuart Newman

Photographie : Mark Dobrescu

Musique : John Kaefer

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Après 19 ans passés derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a pas commis, Frank est libéré en raison d’une maladie incurable. Sachant qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre, il décide d’essayer de se racheter aux yeux de Joey, son fils qu’il n’a pas vu grandir, tout en traquant ses anciens complices. Il les tient en effet pour responsable de son emprisonnement et se montre déterminé à les faire payer un par un cette trahison.

Même s’il enchaîne les films de façon frénétique, surtout depuis les années 2010, Nicolas Cage n’a que très rarement signé de mauvaises prestations. Oubliez TokarevRage de Paco Cabezas et Le ChaosLeft Behind de Vic Armstrong, probablement les deux pires films de sa carrière, car ce n’est pas parce que les œuvres du comédien se multiplient dans les bacs qu’elles sont mauvaises, loin de là. C’est le cas de cette Froide vengeanceA Score to Settle, un des six opus de Nicolas Cage tournés en 2019. Ce qui pose problème, c’est comment le film est vendu un peu partout dans le monde, à la manière d’un Taken avec un Nicky prenant la pose, visage fermé, tenant une batte de baseball ensanglantée. Froide vengeance n’est certainement pas un thriller d’action ou violent, même si le film contient une ou deux scènes quelque peu agitées, mais sans plus. Il s’agit plutôt d’un drame psychologique, où Frank, un mec un bout du rouleau, devenu gravement insomniaque après vingt ans de prison, décide de retrouver ceux pour lesquels il a sacrifié deux décennies, ainsi que son épouse et son fils Joey. Ce dernier vient le retrouver dès sa sortie. Frank décide de rattraper le temps perdu en faisant un point sur sa vie, tout en voulant retrouver ses anciens complices – dont le revenant Benjamin Bratt – qui l’ont laissé tomber. Froide vengeance est un film tout à fait étonnant, qui aurait pu être anecdotique s’il n’était pas porté par un immense Nicolas Cage qui accuse enfin son âge (55 ans au moment du tournage), dont la prestation laisse souvent pantois d’admiration. N’y allons pas par quatre chemins, le comédien trouve ici l’un de ses plus beaux personnages depuis longtemps. Il y est tragique, bouleversant, magnifique.

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Test DVD / Grand Isle, piège mortel, réalisé par Stephen S. Campanelli

GRAND ISLE, PIÈGE MORTEL (Grand Isle) réalisé par Stephen S. Campanelli, disponible en DVD le 22 juillet 2020 chez Program Store.

Acteurs : Nicolas Cage, KaDee Strickland, Luke Benward, Kelsey Grammer, Zulay Henao, Oliver Trevena, Emily Marie Palmer, Beatrice Hernandez…

Scénario : Iver William Jallah, Rich Ronat

Photographie : Eric Moynier

Musique : Josh Atchley

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Alors qu’un ouragan arrive sur Grand Isle, Walter Franklin et sa séduisante épouse Fancy invitent Buddy, le jeune père de famille qui réparait la clôture du jardin, à se réfugier à la nuit tombée dans leur grande maison victorienne. Quand le lendemain, ce dernier va être suspecté de meurtre par la police, tous les événements de la nuit vont remonter à la surface, révélant de sombres secrets…

S’il n’est pas apparu au cinéma en tête d’affiche depuis 2013 dans Joe de David Gordon Green, Nicolas Cage n’a évidemment jamais arrêté de tourner et n’a de cesse de fleurir les bacs de DVD et de Blu-ray du monde entier. Sa dernière prestation vue sur le grand écran remonte à Snowden d’Oliver Stone, dans lequel il faisait une apparition, mais néanmoins, le comédien oscarisé en 2016 pour Leaving Las Vegas a fait parfois le bonheur de ses aficionados à travers ses multiples Direct To Video. Depuis 2015, Nicolas Cage aura emballé une bonne vingtaine de longs métrages, dont les fort recommandables The Runner d’Austin Stark, Le CasseThe Trust d’Alex et Benjamin Brewer, USS Indianapolis de Mario Van Peebles, Dog Eat Dog de Paul Schrader et Mom and Dad de Brian Taylor. Il y a eu surtout Mandy de Panos Cosmatos, présenté dans de nombreux festivals, Sundance et Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, où le film a fait sensation et démontré que le comédien en avait encore sacrément sous le capot. C’était encore le cas dernièrement avec Color Out of Space de Richard Stanley, un des six films emballés par Nicolas Cage en 2019. Outre le très bon et étonnant Froide vengeanceA Score to Settle de Shawn Ku, dont nous reparlerons très prochainement, se distingue également Grand Isle de Stephen S. Campanelli, thriller dans lequel l’acteur signe une prestation frappadingue comme lui seul en a le secret. Une série B tout ce qu’il y a de plus honnête et inattendue, portée par un Nicolas Cage en grande forme, comme au bon vieux temps.

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Test Blu-ray / Spasmo, réalisé par Umberto Lenzi

SPASMO réalisé par Umberto Lenzi, disponible en DVD et Blu-ray le 5 mars 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Robert Hoffmann, Suzy Kendall, Ivan Rassimov, Adolfo Lastretti, Franco Silva, Mario Erpichini, Maria Pia Conte, Luigi Antonio Guerra…

Scénario : Massimo Franciosa, Umberto Lenzi, Pino Boller, Luisa Montagnana

Photographie : Guglielmo Mancori

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Playboy et fils d’un riche industriel décédé, Christian tombe sous le charme de Barbara, une jeune et jolie femme qu’il découvre évanouie sur une plage. Lorsque, peu après, il la retrouve sur un yacht, celle-ci l’entraîne dans un maelström d’événements étranges et cruels, de meurtres et de faux-semblants. Avec le sentiment d’être pris au piège d’une gigantesque toile d’araignée, Christian croit trouver la clef de l’énigme en se faisant passer pour mort, y compris auprès de son propre frère, quelqu’un qui paraît beaucoup plus stable que lui sur le plan psychologique…

Umberto Lenzi (1931-2017) est l’exemple typique du réalisateur qui a su suivre la mode, les goûts et les préférences des spectateurs, en passant successivement du film de pirates (Mary la rousse, femme pirate, Les Pirates de la Malaisie) au péplum (Maciste contre Zorro, Hercule contre les mercenaires) dans les années 1960, puis du giallo (Le Tueur à l’orchidée) au poliziottesco (Brigade spéciale, La Rançon de la peur, Le Cynique, l’Infâme et le Violent) dans les années 1970, pour terminer sa carrière dans le genre épouvante (La Secte des cannibales, L’Avion de l’apocalypse). Un cinéaste prolifique, diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, avec plus de 60 films à son actif réalisés en 35 ans de carrière. Spasmo (1974) apparaît tout juste au milieu de sa carrière. Formidable thriller qui s’éloignait alors du giallo traditionnel, comme le réalisateur l’avait déjà fait avec Le Couteau de glaceIl Coltello di ghiaccio deux ans auparavant, Spasmo est un pur film de mise en scène, reposant sur un scénario machiavélique, intrigant, tortueux et pervers, kafkaïen en diable et incroyablement sombre, qui démontre une fois de plus toute la virtuosité d’Umberto Lenzi que la critique avait coutume de qualifier de simple faiseur.

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Test DVD / BOF..(anatomie d’un livreur), réalisé par Claude Faraldo

BOF..(anatomie d’un livreur) réalisé par Claude Faraldo, disponible en DVD le 9 juin 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Marie Dubois, Julian Negulesco, Paul Crauchet, Marie-Hélène Breillat, Mamadou Diop, Michel Fortin, Annick Fougery, Lara Lane…

Scénario : Claude Faraldo

Photographie : Sacha Vierny

Musique : Jean Guérin

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un vieil ouvrier fatigué d’être rivé depuis vingt-cinq ans à la même machine décide, une fois veuf, de devancer sa retraite. Son fils, livreur chez un marchand de vin, vient de se marier. Le père s’installe chez le jeune couple, trop heureux de se laisser vivre, et partage le farniente de sa bru, qui flemmarde au lit jusqu’à midi, avant de se lever pour se lancer dans d’interminables réussites.

Vous cherchez un film étrange ? Inclassable ? Qui ne ressemble à aucun autre ? Alors Bof..(anatomie d’un livreur) est fait pour vous ! Ancien berger et chauffeur-livreur chez Nicolas, Claude Faraldo (1936-2008) avait déjà réalisé La Jeune Morte en 1965, qui n’est jamais sorti en France et qui lui avait laissé un goût amer, notamment en raison du décès de trois de ses collaborateurs sur le tournage, sa scripte, sa monteuse, ainsi que son acteur principal Jean-Claude Rolland. Après avoir délaissé le cinéma pendant quelques années, le metteur en scène revient à l’écriture par l’intermédiaire du théâtre. Fils d’ouvrier ayant multiplié les petits boulots depuis son plus jeune âge, Claude Faraldo finit par rejoindre le cours Simon, dans l’espoir de devenir comédien. Plus tard, il deviendra l’un des cofondateurs de la célèbre société de production ArtMédia. Pour l’heure, Bof..(anatomie d’un livreur) démontre l’univers singulier et original de ce complet autodidacte, largement inspiré par ses idées contestataires et libertaires après mai 1968. Conçu comme un plaidoyer pour le droit à la paresse, Bof..(anatomie d’un livreur) peut déconcerter en raison de ses partis-pris, de ses longues scènes, par son montage quelque peu éclaté. Effectivement, on peut parfois trouver le film bancal, insolite, déconcertant même, mais aussi malaisant avec le personnage du père, formidablement interprété par le grand Paul Crauchet, aux côtés de la lumineuse Marie Dubois. En d’autres termes, Bof..(anatomie d’un livreur) est une œuvre unique, dans laquelle l’audience y piochera à boire et à manger, mais dont l’expérience vaut sacrément le détour.

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Test DVD / Le Désert de la peur, réalisé par J. Lee Thompson

LE DÉSERT DE LA PEUR (Ice Cold in Alex) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD le 16 juin 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : John Mills, Sylvia Syms, Anthony Quayle, Harry Andrews, Diane Clare, Richard Leech, Liam Redmond, Allan Cuthbertson…

Scénario : T.J. Morrison, Christopher Landon

Photographie : Gilbert Taylor

Musique : Leighton Lucas

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de secours de l’armée anglaise se retrouve séparé des troupes dans le Sahara. Le chemin à parcourir est long et difficile. Le leader de l’équipe ne peut s’empêcher de rêver à la bière glacée qu’il pourra s’offrir en arrivant à Alexandrie.

Réalisateur britannique passé à la postérité avec Les Canons de Navarone (1961) et Les Nerfs à vif (1962), tous deux avec Gregory Peck, J. Lee Thompson (1914-2002) a déjà près de dix films à son actif quand il entreprend Ice Cold in Alex en 1958, connu en France sous le titre Le Désert de la peur. Excellent technicien et ayant dirigé les plus grands acteurs, on lui doit également Tarass Boulba (avec Tony Curtis et Yul Brynner), La Conquête de la planète des singes (1972) suivi l’année suivante de La Bataille de la planète des singes (1973), ainsi que moult longs métrages avec Charles Bronson, avec lequel il s’associera sur près d’une dizaine de films dont le désormais culte (malgré-lui) Le Justicier braque les dealers (1987). Pour l’heure, Ice Cold in Alex est visiblement inspiré d’une histoire vraie comme l’indique un carton en début de film, mais aussi du roman éponyme de l’auteur anglais Christopher Landon. Formidable thriller, road-movie, film de guerre et drame psychologique situé dans le désert de Libye pendant la guerre, Le Désert de la peur se focalise sur une poignée de personnages réunis par le destin, en raison d’une situation exceptionnelle, qui trouveront une forme de rédemption, un refuge, ainsi qu’une sécurité dans ce groupe improvisé. Des thèmes qui seront récurrents dans le cinéma de J. Lee Thompson, tout comme cette prédilection pour les antihéros complexes, qui se révéleront aux autres ainsi qu’à eux-mêmes après un long et périlleux voyage initiatique. Immense réussite, Le Désert de la peur a été un véritable triomphe à sa sortie en Angleterre. A connaître absolument.

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