Test Blu-ray / Quand les tambours s’arrêteront, réalisé par Hugo Fregonese

QUAND LES TAMBOURS S’ARRÊTERONT (Apache Drums) réalisé par Hugo Fregonese, disponible en Édition Limitée Blu-ray + DVD le 26 juin 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Stephen McNally, Coleen Gray, Willard Parker, Arthur Shields, James Griffith, Armando Silvestre, Georgia Backus, Clarence Muse…

Scénario : David Chandler d’après le roman d’Harry Brown

Photographie : Charles P. Boyle

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h15

Date de sortie initiale : 1951

LE FILM

En 1880, dans la ville de Spanish Boot, Sam Leeds se fait chasser car il a tué un de ses concitoyens. Bien que le meurtre ait eu lieu en état de légitime défense, le maire ne veut rien entendre. Ce dernier, du nom de Joe Madden, décide également de faire partir les prostituées. Alors que Sam quitte définitivement la ville, il retrouve les femmes sauvagement assassinées par des Apaches Mescaleros. Ce groupe est en route vers la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis pour rejoindre une guerre et son chemin passe par Spanish Boot…

Réalisateur argentin, Hugo Fregonese (1908-1987) est bien connu des amateurs de westerns, avec des titres aussi réputés que Le Signe des renégats (1951), Passage interdit (1952), Le Raid (1954) ou Les Cavaliers rouges (1964). Mais l’un des sommets de sa carrière demeure Quand les tambours s’arrêterontApache Drums (1951), pourtant totalement ignoré aux Etats-Unis, probablement parce que ce chef d’oeuvre privilégie le suspense et le huis-clos, là où la plupart des westerns de l’époque misaient sur les grands affrontements à ciel ouvert. Merveilleusement mis en scène, Quand les tambours s’arrêteront bifurque progressivement vers le film de genre, puisque toute la deuxième partie se focalise sur des habitants regroupés dans l’église du village, tandis que les indiens, que nous ne verrons qu’à la toute fin, encerclent la bâtisse. Quand on parle de film de genre, c’est qu’Apache Drums annonce pour ainsi dire le film de zombies, avec des indiens semblant assoiffés de sang qui n’apparaissent que sporadiquement et qui ne parviennent à s’introduire dans ce repaire improvisé que par quelques fenêtres dérobées. Ajoutez à cela un immense travail sur les couleurs et sur le son, et vous obtenez un des westerns les plus atypiques et peut-être même des plus ambitieux de l’histoire du cinéma, malgré un budget qu’on imagine restreint et des conditions drastiques de tournage.

A la fin du XIXè siècle, les Apaches Mescaleros, à l’instigation de leur chef Vittorio, sont sur le sentier de la guerre aux abords de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Dans cette zone se trouve la petite ville américaine de Spanish Boot, dont le maire Joe Madden expulse le joueur professionnel Sam Leeds qui vient d’abattre, en état de légitime défense, un autre joueur. Madden expulse dans le même temps les prostituées de la ville, que Leeds parti après elles retrouve non loin de là, massacrées par les Apaches. Il revient alors à Spanish Boot pour prévenir les citoyens du danger.

Quand les tambours s’arrêteront est un film que le spectateur ne peut oublier après l’avoir vu. Pourtant, l’histoire commence de façon standard, le décor est rapidement planté, les personnages suffisamment esquissés. Pas de grande star au générique, l’empathie est immédiate pour tel ou tel protagoniste et même un panneau en introduction indique la raison pour laquelle les indiens emploient la manière forte, non pas pour attaquer, mais au contraire pour défendre leur territoire et trouver de la nourriture. Puis la violence s’immisce progressivement, notamment quand Leeds (Stephen McNally, précédemment vu dans Winchester ’73 d’Anthony Mann) découvre les prostituées exterminées par les Apaches. Le rouge, par le sang versé et par les costumes, parasite l’ocre de la terre et le ciel bleu azur. Au fur et à mesure du récit, formidablement écrit par David Chandler, d’après le roman Stand at Spanish Boot de Harry Brown (L’Orchidée blanche, Iwo Jima, L’Homme à l’affût), l’action se resserre sur les personnages après un gunfight violent avec les Apaches, jusqu’au regroupement dans l’église. La nuit tombe, les fenêtres se colorent d’une teinte rouge orangée (magnifique photographie de Charles P. Boyle), provenant du feu qui brûle à l’extérieur, tandis que le fracas des tambours résonne de plus en plus, créant ainsi une forme de transe qui s’empare des personnages, mais aussi des spectateurs, en espérant que la cavalerie intervienne.

Dernière production du grand Val Lewton (La Féline, Vaudou, L’Homme-léopard, La Malédiction des hommes-chat, Le Récupérateur de cadavres), relativement peu connu des spectateurs, et pour cause puisque le film avait quasiment disparu des radars pendant très longtemps, Quand les tambours s’arrêteront désintègre les codes du western pour s’orienter à la mi-temps vers le film d’épouvante où la peur et l’angoisse vécues par les héros sont ressenties par les spectateurs, plongés comme eux dans cette église encerclée par un ennemi invisible et pourtant omniprésent. Une vraie merveille, dont le culte n’a cessé de s’étendre depuis.

LE BLU-RAY

Il aura donc fallu attendre près de dix ans pour que Quand les tambours s’arrêteront soit enfin disponible en Blu-ray chez Sidonis Calysta, après une première édition en DVD. Il s’agit ici d’une Édition Limitée Blu-ray + DVD. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur reprend les deux présentations disponibles sur le DVD sorti en septembre 2011. Bertrand Tavernier (25’) et Patrick Brion (11’) étaient déjà présents et disaient tout le bien (euphémisme) qu’ils pensaient du film d’Hugo Fregonese. Le premier indique sa rareté (jamais sorti en VHS, en DVD et aucune copie n’était disponible pour les cinémas), avant d’en venir à la carrière du producteur Val Lewton (décédé avant la sortie d’Apache Drums et dont l’influence est explicite sur le film de Fregonese) et d’analyser le film sur le fond comme sur la forme. Bertrand Tavernier déclare qu’il s’agit pour lui d’une des plus belles photographies d’un western des années 1950, tout en revenant sur le casting et le travail sur les couleurs.

Patrick Brion prend énormément de plaisir à parler de Quand les tambours s’arrêteront et de le faire découvrir à ceux qui ne connaîtraient pas encore ce film très rare. L’historien du cinéma aborde ici la carrière du scénariste, du réalisateur et surtout du producteur d’Apache Drums, tout en parlant de ses thèmes, ainsi que du travail du directeur de la photographie Charles P. Boyle.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

La propreté est évidente. Hormis quelques points blancs ici et là et des tâches, les autres poussières ont disparu, aucune griffure ne subsiste. Le cadre 1.37 (16/9) est superbe, la texture argentique préservée, les détails ne manquent pas et les trois bandes chromatiques du Technicolor sont bien alignées, hormis sur les nombreux plans sombres, qui occasionnent quelques flous sur les visages, mais rien de bien méchant. Les contrastes sont à l’avenant. Il s’agit de la première édition HD dans le monde pour Quand les tambours s’arrêteront.

La version française DTS-HD Master Audio 2.0. est quelque peu étriquée, accompagnée d’un souffle chronique et la musique frôle parfois la saturation. En revanche, la piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0. instaure un grand confort acoustique, riche, dynamique et propre. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Universal Pictures / Sidonis Calysta/ Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Trahison du capitaine Porter, réalisé par André De Toth

LA TRAHISON DU CAPITAINE PORTER (Thunder Over the Plains) réalisé par André De Toth, disponible en DVD le 9 mars 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Randolph Scott, Lex Barker, Phyllis Kirk, Charles McGraw, Henry Hull, Elisha Cook Jr., Hugh Sanders, Lane Chandler…

Scénario : Russell S. Hughes

Photographie : Bert Glennon

Musique : David Buttolph

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

En 1870 au Texas, le capitaine Porter, Texan mais officier de l’Union, est chargé de rétablir la légalité mise à mal par les exactions des « carpetbaggers » dans les années qui suivirent la guerre de Sécession. Porter éprouve une vive répulsion pour sa tâche, mais, homme de devoir, il ne peut y couper.

D’origine austro-hongroise, André De Toth (1912-2002) est un réalisateur, scénariste et producteur qui demeure encore très chéri par les cinéphiles. Indépendant des grands studios hollywoodiens, pour lesquels il travaillera toutefois volontiers à plusieurs reprises, le cinéaste dirigera les plus grands comme Gary Cooper (La Mission du commandant Lex), Robert Ryan (La Chevauchée des bannis), Kirk Douglas (La Rivière de nos amours), Veronica Lake (Femme de feu), Barbara Stanwyck (L’Orchidée Blanche) et Richard Widmark (La Furie des Tropiques). Mais la plus grande collaboration de sa carrière reste celle entamée en 1951 avec Randolph Scott (1898-1987) pour Le Cavalier de la mortMan in the Saddle. Les deux hommes se retrouveront à cinq autres reprises (et autres westerns), Les Conquérants de Carson CityCarson City (1952), Les Massacreurs du KansasThe Stranger Wore a Gun (1953), La Trahison du capitaine PorterThunder Over the Plains (1953), Le Cavalier traquéRiding Shotgun (1954) et Terreur à l’OuestThe Bounty Hunter (1954). Le western qui nous intéresse aujourd’hui est l’un des meilleurs de l’association De Toth/Scott. Le cinéaste fait certes partie des célèbres « borgnes d’Hollywood » aux côtés de John Ford, Fritz Lang, Raoul Walsh et Nicholas Ray, ce qui ne l’a d’ailleurs pas empêché de mettre en scène deux films en relief stéréoscopique, L’Homme au masque de cireHouse of Wax (1953) avec Vincent Price, formidable remake de Masques de cireMystery of the Wax Museum de Michael Curtiz (1933), et Les Massacreurs du Kansas, mais André De Toth n’est certainement pas un manchot derrière la caméra. La Trahison du capitaine Porter repose sur un scénario intelligent et bien construit de Russell Hughes, futur auteur de Des monstres attaquent la villeThem ! (1954) de Gordon Douglas, de La charge des tuniques bleues The Last Frontier (1955) d’Anthony Mann et de L’homme de nulle partJubal (1956) de Delmer Daves, de belles et évidentes références. Thunder Over the Plain témoigne non seulement de la belle plume du scénariste, mais reste aussi un western excellemment mis en scène par un maître de la série B, tandis que le charisme de Randolph Scott fait le reste.

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Test DVD / La Dernière balle à pile ou face, réalisé par Piero Pierotti

LA DERNIÈRE BALLE À PILE OU FACE (Testa o croce) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : John Ericson, Spela Rozin, Franco Lantieri, Daniela Surina, Dada Gallotti, Loris Gizzi, Maria Teresa Piaggio, Pinuccio Ardia…

Scénario : Piero Pierotti

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h35

Année de sortie : 1969

LE FILM

Accusée du meurtre d’un banquier, la chanteuse Shanda manque de se faire lyncher par les membres d’une ligue de vertu. Alors que les autres filles du saloon se font passer à tabac, le shérif fait mettre Shanda à l’abri en dehors de la ville. Mais les deux hommes chargés de la mission la violent et la laisse pour morte dans le désert. Un hors-la-loi va la recueillir.

Aux manettes de La Dernière balle à pile ou faceTesta o croce (1969), on retrouve un certain Piero Pierotti (1912-1970), parfois crédité sous le nom de Peter E. Stanley, ancien journaliste, passé à la mise en scène après avoir suivi les cours du prestigieux Centra Sperimentale du Cinematografia, d’où il sort diplômé à la fin des années 1930. Il se spécialisera dans les films d’aventure et les péplums, genres dans lesquels il évoquera quelques grands noms de l’histoire et de la mythologie comme Marco Polo (1962), Cléopâtre, une reine pour César (1962) et Goliath et le Cavalier masqué (1963). Ancien scénariste de Mario Bava (La ruée des VikingsGli invasori) et de Riccardo Freda (Maciste en enferMaciste all’inferno), Piero Pierotti suivra les modes et les goûts des spectateurs au fil des ans. C’est le cas de ce western, La Dernière balle à pile ou face, qu’il réalise à la fin des années 1960 alors qu’il est déjà diminué par la maladie. Ce sera d’ailleurs son avant-dernier film, son ultime opus La Grande avventura di Scaramouche étant sorti après son décès prématuré à l’âge de 58 ans. Testa o croce est un western atypique, peu aimable, placé sous le signe de la vengeance. Avec sa partition étonnante signée Carlo Savina, le réalisateur livre un film désabusé, noir, pessimiste, qui laisse une belle place aux rôles féminins parmi lesquels se distingue la sublime Edwige Fenech dans l’une de ses premières apparitions au cinéma, avant de devenir une icône du cinéma d’exploitation.

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Test DVD / Tire, Django, tire !, réalisé par Bruno Corbucci

TIRE, DJANGO, TIRE ! (Spara, Gringo, spara) réalisé par Bruno Corbucci, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Brian Kelly, Keenan Wynn, Erika Blanc, Folco Lulli, Fabrizio Moroni, Linda Sini, Rik Battaglia, Giovanni Pallavicino…

Scénario : Mario Amendola, Bruno Corbucci

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Sante Maria Romitelli

Durée : 1h31

Année de sortie : 1968

LE FILM

Fraîchement évadé de prison, Django se fait attraper par Guttierez, un riche propriétaire terrien, qui l’oblige à aller chercher son fils, Fidel, parti rejoindre une bande de malfrats. Django se lance sur la piste, dans le désert mexicain, et devra en découdre avec les bandits, avant de se rendre compte que les intentions du père ne sont pas des plus bienveillantes.

Dans la famille Corbucci je voudrais le frère cadet ! Enfin celui qui est moins connu que son aîné Sergio (1927-1990), autrement dit Bruno Corbucci (1931-1996). Aussi passionné par le septième art que le premier, le plus jeune de la fratrie débute sa carrière comme scénariste au début des années 1960, en se spécialisant notamment dans les comédies interprétées par Totò, mais aussi et surtout mises en scènes par Sergio, Chi si ferma è perduto, I due marescialli, Lo smemorato di Collegno et Il monaco di Monza. Il passe derrière la caméra en 1965 avec la comédie musicale Questo pazzo, pazzo mondo della canzone, mais c’est avec les deux opus de James Tont, variations italiennes et comiques des opus de l’agent 007, intitulées James Tont operazione U.N.O. et James Tont operazione D.U.E. que le succès arrive, trois longs métrages sortis la même année. Alors qu’il tourne pas moins de trois films par an, Bruno Corbucci et son frère écrivent en 1966 un western devenu mythique, Django, réalisé par Sergio. Devant le triomphe rencontré par ce dernier, Bruno décide de signer lui aussi un western. Ce sera Spara, Gringo, spara, éhontément retitré Tire, Django, tire ! dans nos contrées, afin de surfer sur la popularité du film avec Franco Nero. Western classique, mais rudement bien mené, excellemment mis en scène et interprété par l’américain Brian Kelly (1931-2005), héros de la série Flipper le dauphin et futur producteur de Blade Runner de Ridley Scott (si si), Tire, Django, tire ! reste un savoureux divertissement et sa bonne réputation n’est pas usurpée.

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Test DVD / Le Cavalier traqué, réalisé par André De Toth

LE CAVALIER TRAQUÉ (Riding Shotgun) réalisé par André De Toth, disponible en DVD depuis le 7 février 2019 chez LCJ Editions

Acteurs : Randolph Scott, Wayne Morris, Joan Weldon, Joe Sawyer, James Millican, Charles Bronson, James Bell, Fritz Feld, Richard Garrick…

Scénario : Thomas W. Blackburn d’après une histoire de Kenneth Perkins

Photographie : Bert Glennon

Musique : David Buttolph

Durée : 1h12

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Larry Delong est chargé de protéger les diligences des hors-la-loi qui cherchent à intercepter les convois. Lors d’une mission, il est confronté au bandit de grand chemin Dan Marady et laissé pour mort. Il comprend néanmoins que le vol de la diligence servira de diversion pour attirer le shérif de la ville voisine et ses adjoints afin de braquer facilement le casino. Delong arrive en ville pour prévenir les habitants mais au lieu d’être écouté, il est considéré comme un complice de Marady.

D’origine austro-hongroise, André De Toth (1912-2002) est un réalisateur, scénariste et producteur qui demeure encore très chéri par les cinéphiles. Indépendant des grands studios hollywoodiens, pour lesquels il travaillera toutefois volontiers à plusieurs reprises, le cinéaste dirigera les plus grands comme Gary Cooper (La Mission du commandant Lex), Robert Ryan (La Chevauchée des bannis), Kirk Douglas (La Rivière de nos amours), Veronica Lake (Femme de feu), Barbara Stanwyck (L’Orchidée Blanche) et Richard Widmark (La Furie des Tropiques). Mais la plus grande collaboration de sa carrière reste celle entamée en 1951 avec Randolph Scott (1898-1987) pour Le Cavalier de la mortMan in the Saddle. Les deux hommes se retrouveront à cinq autres reprises (et autres westerns), Les Conquérants de Carson CityCarson City (1952), Les Massacreurs du KansasThe Stranger Wore a Gun (1953), La Trahison du capitaine PorterThunder Over the Plains (1953), Le Cavalier traquéRiding Shotgun (1954) et Terreur à l’OuestThe Bounty Hunter (1954).

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Test DVD / La Séductrice aux cheveux rouges, réalisé par Douglas Sirk

LA SÉDUCTRICE AUX CHEVEUX ROUGES (Take Me to Town) réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Ann Sheridan, Sterling Hayden, Phillip Reed, Lee Patrick, Lee Aaker, Harvey Grant, Dusty Henley, Larry Gates, Forrest Lewis, Phyllis Stanley, Dorothy Neumann, Ann Tyrrell…

Scénario : Richard Morris

Photographie : Russell Metty

Musique : Joseph Gershenson

Durée : 1h17

Année de sortie : 1953

LE FILM

Vermilion O’Toole est transportée dans un train pour être emprisonnée avec son ex-partenaire, le bandit Newton Cole. Ils parviennent à s’échapper et se cachent dans la ville de Timberline. Vermilion, dont la beauté fait des ravages, se voit offrir une proposition de mariage par les fils de Will Hall, qui a récemment perdu sa femme. Pour rester à distance des US Marshals, elle accepte l’offre…

La Séductrice aux cheveux rougesTake Me to Town est l’un des trois films réalisés par Douglas Sirk en 1953 avec Le Joyeux Charlatan – Meet Me at the Fair et le formidable All I Desire. A l’instar de Qui donc a vu ma belle ? et de No Room for the Groom, la cuvée 1952 du cinéaste, La Séductrice aux cheveux rouges est une comédie de mœurs et même de western cette fois. Léger et bourré de charme, ce petit film anecdotique dans l’oeuvre du maître du mélodrame n’en reste pas moins une belle réussite.

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Test Blu-ray / El Perdido, réalisé par Robert Aldrich

EL PERDIDO (The Last Sunset) réalisé par Robert Aldrich, disponible en combo Blu-ray+DVD le 17 février 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Rock Hudson, Kirk Douglas, Dorothy Malone, Joseph Cotten, Carol Lynley, Neville Brand…

Scénario : Dalton Trumbo d’après le roman de Howard Rigsby

Photographie : Ernest Laszlo

Musique : Ernest Gold

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Alors qu’elle engage son gigantesque troupeau vers le Texas, la famille Breckenridge reçoit la visite de Brendan O’Malley, un aventurier que le shérif Stribling poursuit pour le meurtre de son beau-frère. Si les deux hommes pactisent le temps de convoyer les bêtes, les embûches se multiplient sur le parcours, naturelles comme une tempête de sable, guerrières comme l’attaque d’indiens rebelles. La tension monte encore lorsque O’Malley séduit la jeune Missy Breckenridge…

Robert Aldrich sort de Trahison à AthènesThe Angry Hills (1959), « un film décevant, non parce qu’il n’est pas bon, mais parce qu’il aurait pu être bon » dixit le réalisateur. Ce dernier décide de revenir au western (et aux Etats-Unis), en acceptant de mettre en scène El Perdido, titre « français » de The Last Sunset, écrit par Dalton Trumbo, alors inscrit sur la tristement célèbre liste noire de Hollywood et exilé au Mexique. Juste avant d’être rayé de cette liste en 1960, le scénariste adapte donc un roman de Howard Rigsby. Seulement voilà, Kirk Douglas, tête d’affiche du film est également producteur exécutif d’El Perdido (via sa société Bryna Films) et les relations avec Robert Aldrich seront houleuses sur le plateau. Par ailleurs, le comédien reprendra le montage à son avantage en post-production, laissant un goût d’inachevé pour tout le monde. Pourtant, à l’écran et en dehors de quelques critiques professionnels, le résultat est on ne peut plus honorable et El Perdido demeure un excellent divertissement, dans lequel Kirk Douglas et Rock Hudson rivalisent de charisme et de talent.

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Test DVD / Never Grow Old, réalisé par Ivan Kavanagh

NEVER GROW OLD réalisé par Ivan Kavanagh, disponible le 3 décembre 2019 en DVD chez Rezo Films.

Acteurs : John Cusack, Emile Hirsch, Déborah François, Molly McCann, Quinn Topper Marcus, Sam Louwyck, Danny Webb, Tim Ahern…

Scénario : Ivan Kavanagh

Photographie : Piers McGrail

Musique : Aza Hand, Will Slattery, Gast Waltzing

Durée : 1h35

Année de sortie : 2019

LE FILM

Un charpentier et entrepreneur de pompes funèbres irlandais Patrick Tate vit avec sa jeune famille à la périphérie d’une petite ville sur la route de la Californie pendant la ruée vers l’or de 1849.
La vie y est dure mais paisible jusqu’à l’arrivée de Dutch Albert et sa bande de Hors-la-loi qui va tout faire basculer et l’obliger à protéger sa famille…

Depuis plus de dix ans et même si le genre est devenu rare, certains westerns ont su marquer les cinéphiles. Citons pêle-mêle L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford d’Andrew Dominik (2007), 3H10 pour Yuma de James Mangold (2008), Appaloosa d’Ed Harris (2008), Blackthorn de Mateo Gil (2010), True Grit des frères Coen (2010), Shérif Jackson des frères Miller (2013), Gold de Thomas Arslan (2013), The Salvation de Kristian Levring (2014), Bone Tomahawk de S. Craig Zahler (2015), Brimstone de Martin Koolhoven (2016), Hostiles de Scott Cooper (2017). Le Django Unchained de Quentin Tarantino s’avérait plus une parodie qu’un véritable western pur et dur comme pouvait l’être Les 8 salopards en 2016. Dans cette poignée de films, quatre se démarquent par la nationalité de leurs réalisateurs et donc par leur interprétation singulière du mythe américain, entre l’espagnol Mateo Gil, l’allemand Thomas Arslan, le danois Kristian Levring et le néerlandais Martin Koolhoven. Il faudra désormais compter sur l’irlandais Ivan Kavanagh qui écrit et réalise avec Never Grow Old, un western crépusculaire, noir anthracite, jusque dans sa sublime photographie. Sombre et poisseux, le sixième long métrage du cinéaste est un projet qui a dû attendre dix années pour enfin se concrétiser. Avec son casting hétéroclite où les américains John Cusack et Emile Hirsch donnent la réplique à la belge Déborah François, dans un film supposé se passer près de la Californie et dont le tournage s’est en fait déroulé au Luxembourg et en Irlande, Never Grow Old détonne et comblera les amateurs.

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Test Blu-ray / Les Détrousseurs, réalisé par Alan Rafkin

LES DÉTROUSSEURS (The Ride to Hangman’s Tree) réalisé par Alan Rafkin, disponible le 26 novembre 2019 en DVD et Blu-ray chez ESC Editions / Movinside.

Acteurs : Jack Lord, Melodie Johnson, James Farentino, Don Galloway, Richard Anderson, Ed Peck, Robert Yuro, Robert Cornthwaite, Paul Reed…

Scénario : Luci Ward, Jack Natteford, William Bowers

Photographie : Gene Polito

Musique : Gene Palmer

Durée : 1h30

Année de sortie : 1967

LE FILM

Dans une petite ville de l’ouest, deux hors-la-loi, Guy Russell et Matt Stone, sont sur le point d’être pendus pour avoir commis plusieurs vols. Mais à la dernière minute, ils sont sauvés par Nevada Jones, un de leurs anciens compagnons. Les bandits dévalisent alors une diligence afin de se procurer les fonds nécessaires pour quitter l’état et se rendre en Californie où ils espèrent redémarrer à zéro.

Le réalisateur Alan Rafkin (1928-2001) a essentiellement fait sa longue carrière à la télévision en participant à une multitude de séries et de téléfilms. Mon Martien favori, The Dick Van Dyke Show, Jeannie de mes rêves, Ma sorcière bien aimée, Max la menace, La croisière s’amuse, jusqu’aux Dessous de Veronica, Alan Rafkin aura oeuvré pour le petit écran pendant près de quarante ans. Son incursion au cinéma est plus discrète et se résume à une demi-douzaine de longs métrages, essentiellement des comédies comme Sky Parti (1965) avec Frankie Avalon, The Ghost and Mr. Chicken (1966), Nobody’s Perfect (1968). Son troisième long métrage est pourtant un western, Les DétrousseursThe Ride to Hangman’s Tree (1967), qui est néanmoins teinté d’humour et qui reste un film très léger. Western tardif bourré de charme et de second de degré, Les Détrousseurs est un divertissement très élégant, dans lequel les comédiens s’amusent (et nous aussi) et où la comédienne le sex-appeal de Melodie Johnson enflamme l’écran, notamment lors de son numéro musical et une scène de baignade dénudée qui a dû faire trembler la censure à sa sortie.

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Test Blu-ray / Pacific Express, réalisé par Cecil B. DeMille

PACIFIC EXPRESS (Union Pacific) réalisé par Cecil B. DeMille, disponible le 26 novembre 2019 en DVD et Blu-ray chez ESC Editions / Movinside.

Acteurs : Barbara Stanwyck, Joel McCrea, Akim Tamiroff, Robert Preston, Lynne Overman, Brian Donlevy, Robert Barrat, Anthony Quinn…

Scénario : Jack Cunningham, Walter DeLeon, C. Gardner Sullivan, Jesse Lasky Jr. d’après une histoire originale d’Ernest Haycox

Photographie : Victor Milner

Musique : Sigmund Krumgold, John Leipold

Durée : 2h16

Année de sortie : 1939

LE FILM

En 1862, pendant la guerre de sécession, fut entreprise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale reliant l’Atlantique au Pacifique. Un agent du gouvernement, Jeff Butler, est chargé de la surveillance. Il tombe amoureux de la fille d’un ingénieur, Mollie Monahan. Mais sa mission comporte aussi des risques, deux joueurs professionnels ont été chargés par un politicien véreux de saboter les travaux…

Pacific ExpressUnion Pacific clôt une décennie exceptionnelle pour le réalisateur Cecil B. DeMille (1881-1959). Après Le Signe de la Croix (1932), péplum avec Claudette Colbert, Charles Laughton et Fredric March, Cléopâtre (1934), Les Croisades (1935) et Les FlibustiersThe Buccaneer, le cinéaste est devenu synonyme de spectacles grandioses, de fresques spectaculaires, de divertissements surdimensionnés. Pacific Express, réalisé en 1939, ne déroge pas à la règle et embrasse l’Histoire Américaine (avec un grand H et un grand A donc) en prenant comme sujet la réunion de l’Ouest et de l’Est par l’intermédiaire du chemin de fer. Avant-dernier western de Cecil B. DeMille, Union Pacific est et demeure un immense film, un chef d’oeuvre, par ailleurs le dernier en N&B du réalisateur, qui conserve encore un souffle épique indiscutable et une folle modernité plus de 80 ans après sa sortie. Sans doute pour cela que Pacific Express a remporté en 2002 la Palme d’or au Festival de Cannes rétroactivement et délivrée par un jury présidé par Jean d’Ormesson.

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