Test Blu-ray / Tatami, réalisé par Zar Amir Ebrahimi & Guy Nattiv

TATAMI réalisé par Zar Amir Ebrahimi & Guy Nattiv, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi, Jaime Ray Newman, Nadine Marshall, Lir Katz, Ash Goldeh, Valeriu Andriuta, Mehdi Bajestani…

Scénario : Guy Nattiv & Elham Erfani

Photographie : Todd Martin

Musique : Dascha Dauenhauer

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve.

Elle nous avait subjugué dans Les Nuits de Mashhad, thriller d’Ali Abassi, qui lui avait valu le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 2022, la franco-iranienne Zar Amir Ebrahimi est de retour devant la caméra, mais aussi cette fois derrière, puisqu’elle coréalise Tatami avec l’israélien Guy Nattiv. Drame sportif inspiré d’une histoire vraie, ce long-métrage s’avère aussi tendu qu’un thriller et rappelle le cinéma d’Asghar Farhadi. Tatami possède cette griffe iranienne, sans doute l’un des meilleurs cinémas du monde, et rend compte de la pression d’un gouvernement qui met tout en œuvre afin d’empêcher les Iraniens et les Israéliens de se rencontrer lors d’événements internationaux. Influencé par l’histoire vraie de plusieurs sportifs Iraniens, dont Sadaf Khadem, première femme boxeuse iranienne, réfugiée en France et devenue porte-parole des droits des femmes, Tatami est une œuvre coup de poing, ou O soto gari plutôt, qui nous tient en haleine du début à la fin, prend aux tripes, bouleverse et joue avec les nerfs. Assurément l’un des grands films de 2024, acclamé par près de 200.000 spectateurs dans les salles françaises.

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Test Blu-ray / Chok-Dee, réalisé par Xavier Durringer

CHOK-DEE réalisé par Xavier Durringer, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Dida Diafat, Bernard Giraudeau, Florence Faivre, Lakshantha Abenayake, Sombat Metanee, Rit Luecha, Jean-Pierre Léonardini, Fariza Mimoun…

Scénario : Dida Diafat, Véra Belmont, François Greze, Xavier Durringer & Christophe Mordellet, d’après le livre autobiographique de Dida Diafat

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Calbo, Yvan & Siegfried

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 2004

LE FILM

À force de se prêter à toutes sortes de combines malhonnêtes et petits braquages, Ryan échoue en prison. Il y rencontre Jean, un ancien champion de boxe qui lui enseigne l’une des formes de combat les plus violentes de cet art, le muay thaï. Bien décidé à reprendre sa vie en main, l’ancien délinquant part pour la Thaïlande. Il espère y compléter sa formation en incorporant un camp d’entraînement quasiment inaccessible aux étrangers. Il va lui falloir prouver qu’il est digne d’être accepté.

Étrange carrière cinématographique que celle de Xavier Durringer…Six longs-métrages en plus de trente ans, c’est peu et quand on se penche sur sa filmographie, difficile de se faire un avis tant ses œuvres passent du coq à l’âne. Ainsi, après La Nage indienne (1993), qui vaut à Karin Viard sa première nomination au César du meilleur espoir féminin, et J’irai au paradis car l’enfer est ici (1997), le réalisateur accepte un projet apporté par la productrice Véra Belmont, l’adaptation du livre de Dida Diafat. boxeur de muay-thaï né en Algérie en 1970. Ce dernier, parti de rien, a au début des années 2000 remporté le titre de champion du monde de son sport – qu’il a su populariser en France – et ce à plus de dix reprises. En 1999, son autobiographie Dida, De l’enfer de la banlieue à Hollywood, écrit en collaboration avec l’écrivain et journaliste Henry-Jean Servat (le pauvre), tape dans l’oeil du monde du cinéma et Xavier Durringer relève le défi de transposer cet ouvrage à l’écran, en demandant à Dida Diafat d’interpréter son propre rôle et de co-écrire le film. Chok-Dee est né. Ce film d’action « à la française » s’en tire pas trop mal, mais plus de vingt ans se sont écoulées depuis sa sortie et cela se ressent fortement, au point que l’on pourrait penser que Chok-Dee est une production Luc Besson du début des années 2000. Le gros problème provient de son scénario, qui compile les effets attendus de façon bien trop expéditive : en gros Ryan débarque à Bangkok au bout d’un quart d’heure, s’incruste dans le camp quinze minutes plus tard, s’entraîne au bout de 45 minutes, signe son premier contrat à 1h de film, emballe la fille de son pote à 1h15 et se livre à son combat décisif à 90 minutes. Aucune surprise à l’horizon, Chok-Dee, vaut essentiellement aujourd’hui pour revoir Bernard Giraudeau dans son dernier rôle au cinéma et qui devait s’éteindre six ans plus tard des suites d’une longue maladie.

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Test Blu-ray / Cinq tulipes rouges, réalisé par Jean Stelli

CINQ TULIPES ROUGES réalisé par Jean Stelli, disponible en Combo Blu-ray + DVD Edition limitée le 16 octobre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Jean Brochard, René Dary, Suzanne Dehelly, Raymond Bussières, Pierre-Louis, Robert Berri, Robert Le Fort, Luc Andrieux…

Scénario : Marcel Rivet & Charles Exbrayat

Photographie : Marcel Grignon

Musique : René Sylviano

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1949

LE FILM

Lors du Tour de France 1948, cinq coureurs sont retrouvés morts avec une tulipe rouge près de leur corps. Une journaliste et un inspecteur de police mènent l’enquête pour retrouver le meurtrier…

Bien avant La Grande Boucle (2013), Le Vélo de Ghislain Lambert (2001), Les Triplettes de Belleville (2003), Les Cracks (1968), The Program (2015), pour ne citer que ceux-là, la course cycliste inspirait le cinéma en 1949 avec Cinq tulipes rouges. Étrange mélange des genres que cette enquête policière menée durant le Tour de France de 1948, sur lequel le film de Jean Stelli (1894-1975) a réellement été tourné, en collaboration avec Peugeot, L’Équipe, France Soir et Le Parisien Libéré, organisateurs de cette épreuve sportive réputée dans le monde entier. Jean Stelli, le réalisateur prolifique, éclectique et néanmoins méconnu de La Valse Blanche (1943), Le Voile Bleu (1942), Les Amoureux de Marianne (1953), ancien acteur puis assistant de Julien Duvivier (L’Ouragan sur la montagne, Les Roquevillard, Golgotha), avait déjà pris le Tour de France comme toile de fond pour sa comédie romantique sortie en 1939, Pour le maillot jaune, avec Albert Préjean. Cette fois, une série de meurtres se déroule au fil des étapes du Tour 1948, les prétendants au maillot jaune étant mystérieusement assassinés les uns à la suite des autres, une tulipe rouge étant systématiquement retrouvée près du corps de la victime. Cinq tulipes rouges vaut assurément le coup d’oeil, d’une part pour sa dimension documentaire (Jean Stelli avait un passé de journaliste et connaissait le terrain), avec ses coureurs qui mangent copieusement le tout arrosé de gros rouge, ses entraîneurs survoltés, ses mécanos amateurs de jolies donzelles, d’autre part pour le duo formidable formé par la géniale Suzanne Dehelly (La Nuit est mon royaume, Premier rendez-vous), impayable dans la peau de La Colonelle, la journaliste qui mène l’enquête à la façon d’un Myron Bolitar (les connaisseurs d’Harlan Coben comprendront), et Jean Brochard (Pot-Bouille, Les Diaboliques, Cécile est morte!) tout aussi impérial dans celle de l’inspecteur-chef Honoré Ricoul. Très rythmé, souvent drôle, bien mené et excellemment interprété, Cinq tulipes rouges mérite d’être redécouvert, surtout par les amateurs de la Petite Reine.

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Test Blu-ray / Iron Claw, réalisé par Sean Durkin

IRON CLAW (The Iron Claw) réalisé par Sean Durkin, disponible en DVD & Blu-ray le 7 juin 2024 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Zac Efron, Harris Dickinson, Jeremy Allen White, Holt McCallany, Maura Tierney, Grady Wilson, Valentine Newcomer, Stanley Simons…

Scénario : Sean Durkin

Photographie : Mátyás Erdély

Musique : Richard Reed Parry

Durée : 2h11

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entraînés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie.

En 2011, le canadien Sean Durkin crée l’évènement avec son premier long-métrage, l’exceptionnel Martha Marcy May Marlene, Prix de la mise en scène au Festival du film de Sundance et révélait par la même occasion la sublime Elizabeth Olsen. Depuis, le réalisateur n’a eu de cesse de créer son chemin avec la série Southcliffe et son second film The Nest (2019), thriller dramatique interprété par Jude Law et Carrie Coon. Iron Claw aura demandé plusieurs années de gestation et on peut même dire qu’il s’agit d’un projet mûri depuis toujours, étant donné que Sean Durkin est non seulement un passionné de catch, mais aussi et surtout de la famille Von Erich depuis son enfance. Autant dire que la tentation d’écrire et de mettre en scène un film sur ce sujet le titillait, ce qui est désormais chose faite. Iron Claw, ou The Iron Claw en version originale, est un drame sportif magnifique, soutenu par des acteurs virtuoses et en état de grâce, magistralement dirigés et qui livrent une interprétation aussi viscérale sur le plan physique que dramatique. Sur cette distribution quatre étoiles, l’excellent Zac Efron livre sans doute sa plus grande prestation. Métamorphosé, pour ne pas dire méconnaissable, le comédien se donne corps et âme dans le rôle de Kevin Von Erich, alias Kevin Ross Adkisson, fils du catcheur Fritz Von Erich et frère de David, Kerry, Mike et Chris, tous pratiquant le même sport et soudés aussi bien en dehors que sur le ring. Iron Claw s’inscrit dans la droite lignée de The Wrestler (2008) de Darren Aronofsky et Foxcatcher (2014) de Bennett Miller, mais également du premier Rocky (1976) et de Raging Bull (1980), en démontant le mythe du rêve américain, en montrant le coeur qui bat sous les grosses carcasses, les larmes qui coulent (même si un homme digne de ce nom ne saurait chialer) de ces bestiaux vêtus d’un simple slip et qui montrent que malgré l’adversité, the show must go on. Assurément l’un des grands films de 2024.

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Test Blu-ray / La Méthode Williams, réalisé par Reinaldo Marcus Green

LA MÉTHODE WILLIAMS (King Richard) réalisé par Reinaldo Marcus Green, disponible en DVD et Blu-ray le 6 avril 2022 chez Warner Bros.

Acteurs : Will Smith, Aunjanue Ellis, Jon Bernthal, Saniyya Sidney, Demi Singleton, Tony Goldwyn, Mikayla Lashae Bartholomew, Daniele Lawson…

Scénario : Zach Baylin

Photographie : Robert Elswit

Musique : Kris Bowers

Durée : 2h25

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Focus sur la personnalité de l’entraîneur de tennis Richard Williams, père des joueuses mondiales Vénus et Serena. Il n’avait aucune expérience dans le sport mais lorsque ses filles ont eu quatre ans, il a élaboré un plan de 78 pages décrivant l’entraînement des futures championnes. Les soeurs Williams sont devenues deux des plus grandes joueuses de l’histoire du tennis. Serena est sans conteste la meilleure tenniswoman de tous les temps, avec 23 victoires en tournoi du Grand Chelem. Venus Williams a remporté sept titres en Grand Chelem.

Autant le dire tout de suite, nous ne reviendrons pas sur la gifle de Will Smith à Chris Rock et tout le bazar qui a suivi. Pour sa troisième nomination aux Oscars, après Ali (2001) de Michael Mann et À la recherche du bonheur The Pursuit of Happyness (2006) de Gabriele Muccino, le comédien a pu enfin obtenir la statuette dorée tant convoitée pour un nouveau biopic sportif, dans lequel il incarne Richard Williams (né en 1942), entraîneur de tennis américain et surtout le père de Venus Williams et Serena Williams. En toute honnêteté, s’il n’y a rien à redire sur la composition de la star, impliquée tant devant la caméra que derrière où Will Smith assure également le rôle de producteur avec sa femme Jada Pinkett – GI Jane 2 – Smith (rhooo), on ne peut pas dire que La Méthode WilliamsKing Richard brille par son originalité dans un genre ultra-balisé (euphémisme), qui respecte chaque point d’un cahier des charges usé jusqu’à la moelle (humour pour tous les âges, émotion limite tire-larmes) et qui s’avère un véhicule idéal pour mener l’acteur principal jusqu’au Saint Graal. Le film n’est pas déplaisant en soi, c’est juste qu’il est absolument sans surprise, sans véritable « rebondissements » et que le temps peut parfois paraître long sur 2h25. Nul besoin de s’y connaître en tennis, La Méthode Williams saura être apprécié évidemment par les néophytes et amateurs, Will Smith assurant comme d’habitude le show. Ce n’est pas la claque espérée quoi. Ah zut, décidément…

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Test DVD / Pulse, réalisé par Sergii Chebotarenko

PULSE réalisé par Sergii Chebotarenko, disponible en DVD le 6 août 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Nataliya Babenko, Dariya Barikhashvili, Stanislav Boklan, Natalya Dolya, Aleksandr Kobzar, Viktoriya Levchenko, Sergiy Luzanovsky, Liliya Rebrik…

Scénario : Maksym Chernysh & Yaroslav Voytseshek

Photographie : Yuriy Korol

Durée : 1h28

Année de sortie : 2021

LE FILM

Oksana rêve de participer aux Jeux Olympiques. Les débuts de la jeune athlète sont très prometteurs, et son rêve semble à portée de main. Mais un terrible accident remet tout en cause : Oksana est grièvement blessée et devient presqu’aveugle. Les médecins sont formels : elle doit renoncer au sport et à une vie normale. Oksana va se battre et connaître un incroyable destin…

Oh un film ukrainien ! Ce n’est pas tous les jours que cela arrive en France de pouvoir visionner un long-métrage provenant de cette république parlementaire dirigée par Volodymyr Zelensky, comédien, humoriste (si si) et le plus jeune président de l’histoire du pays. Pulse est le premier long-métrage de Sergii – ou Serhii – Chebotarenko, réalisateur né en 1984, qui a fait ses classes dans la publicité et dans la création de bandes-annonces. Pour Pulse, il s’inspire d’une histoire vraie, celle d’Oksana Boturchuk, athlète ukrainienne d’athlétisme et championne paralympique de 2008, quintuple médaillée d’argent et de bronze aux Jeux paralympiques d’été de 2008, 2012 et 2016. Des faits réels comme les aime le cinéma, qui s’empare toujours avec avidité de ces scénarios tout prêts et qui ne demandent qu’à trouver le metteur en scène adéquat. Pulse rejoint ainsi le clan des films sportifs du genre Rasta Rockett (1993) de Jon Turtletaub, De l’ombre à la lumière Cinderella Man (2005) et Rush (2013) de Ron Howard, Eddie the Eagle (2016) de Dexter Fletcher, Moi, Tonya (2017) de Craig Gillespie et Le Mans 66 (2019) de James Mangold, où la réalité a souvent dépassé la fiction. S’il ne révolutionne pas le genre, ce divertissement est très agréable à suivre, grâce notamment à l’investissement et au charme de son actrice Nataliya Babenko.

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Test DVD / Le Défi du champion, réalisé par Leonardo D’Agostini

LE DÉFI DU CHAMPION (Il Campione) réalisé par Leonardo D’Agostini, disponible en DVD le 2 décembre 2020 chez Destiny Films.

Acteurs : Stefano Accorsi, Andrea Carpenzano, Massimo Popolizio, Anita Caprioli, Mario Sgueglia, Ludovica Martino, Gabriel Montesi, Giorgio Ridarelli, Mariano Coletti…

Scénario : Giulia Louise Steigerwalt, Leonardo D’Agostini & Antonella Lattanzi

Photographie : Michele Paradisi

Musique : Carratello & Ratchev

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Christian, jeune star du football de l’AS Roma, est un joueur rebelle, indiscipliné et immensément riche. Suite à de nouvelles frasques, le président du club doit rapidement remettre son champion dans le rang : s’il veut continuer à jouer, il doit étudier et passer son bac ! Valerio, un homme solitaire et fauché, est embauché comme professeur particulier. Ils vont apprendre l’un de l’autre et, entre les deux, va naître une amitié inattendue…

Pendant l’été 2020, fleurissaient les affiches d’un film italien qui tentait de se faire une place entre les sorties repoussées et annulées. Le Défi du championIl Campione est le premier long-métrage du réalisateur Leonardo D’Agostini, jusqu’alors metteur en scène de deux courts-métrages La via del successo (2005) et Sangre de perro (2007). Ayant d’abord fait ses classes comme assistant, il devient ensuite scénariste sur quelques séries télévisées, principalement policières à l’instar d’Il tredicesimo apostolo et Au coeur de la mafia. Avec Le Défi du champion, Leonardo D’Agostini change radicalement de registre et livre une comédie tendre et fort sympathique, qui prend le football comme toile de fond, sujet ô combien important, pour ne pas dire primordial et même vital de l’autre côté des Alpes. Si comme bien souvent au cinéma ce sport est égratigné, notamment au niveau de la gestion des clubs, Il Campione est aussi et avant tout une histoire d’amitié originale entre un jeune prodige du ballon rond, autant célèbre pour ses exploits sur le terrain que pour ses frasques qui font la une des journaux à scandales, et un professeur de littérature, de philosophie et d’histoire, qui s’est vu confier la mission d’éduquer ce jeune freluquet, qui doit tout faire pour obtenir son baccalauréat, au risque de rester sur le banc de touche s’il n’obtient pas son diplôme. Ce qui nous vaut une très belle confrontation entre le bien connu Stefano Accorsi, qui a pris de la bouteille et à qui cela va bien, et Andrea Carpenzano, LA révélation du film, confondant dans la peau du phénomène de la Roma ! Le Défi du champion est un petit coup de coeur, un film qui fait du bien à l’âme, une histoire simple, dont certains critiqueront sans doute le manque de surprises, mais qui traite de beaux sentiments et dresse une galerie de personnages marqués par la vie et qui trouvent un réconfort inespéré auprès de la personne qui lui semblait au premier abord la plus opposée.

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Test Blu-ray / Le Champion, réalisé par Mark Robson

LE CHAMPION (Champion) réalisé par Mark Robson, disponible en DVD et Blu-ray le 25 août 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Kirk Douglas, Marilyn Maxwell, Arthur Kennedy, Paul Stewart, Ruth Roman, Lola Albright, Luis Van Rooten, Harry Shannon…

Scénario : Carl Foreman, Ring Lardner

Photographie : Franz Planer

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1949

LE FILM

Venu avec son frère à Los Angeles pour s’occuper d’un restaurant, Midge Kelly rencontre Tommy Haley, un manager qui va lui apprendre l’art de la boxe. Prêt à tout pour réussir, dénué de scrupules, Midge va devenir un champion. Mais le prix à payer sera très élevé.

Une star est née ! Le Champion, ou tout simplement Champion selon le titre original, est LE film avec lequel l’immense Issur Danielovitch alias Kirk Douglas a véritablement explosé au sein de l’industrie hollywoodienne et aux yeux du monde entier. Réalisé par le canadien Mark Robson (1913-1978), ancien monteur de Jacques Tourneur sur La Féline et Vaudou, mais aussi d’Orson Welles sur La Splendeur des Amberson, Le Champion est un puissant drame sportif, dans lequel le comédien y met toute sa hargne, son talent et ses grandes capacités sportives (il était lui-même ancien lutteur), un rôle pour lequel il s’est battu de toutes ses forces, allant même jusqu’à décliner une superproduction pour le compte de la MGM. Première production en solo de Stanley Kramer (La Chaîne, Jugement à Nuremberg, Devine qui vient dîner…), Le Champion est indiscutablement l’un des meilleurs films de Mark Robson (L’Express du colonel Von Ryan, Les Centurions), dans lequel il démontre une réelle virtuosité, aidé en cela par la magnifique photographie de Franz Planer (Lettre d’une inconnue de Max Ophüls, Vacances romaines de William Wyler, Vingt Mille lieues sous les mers de Richard Fleischer) qui place son personnage principal entre ombre et lumière. Le Champion est aussi et surtout le portrait d’un monstre, d’un homme impitoyable, revanchard, parti de rien et qui est prêt à tout pour arriver au sommet. Un antihéros auquel il est difficile de s’identifier, mais auquel Kirk Douglas donne toutes ses tripes. On ne peut être que fasciné.

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Test Blu-ray / Les Blancs ne savent pas sauter, réalisé par Ron Shelton

LES BLANCS NE SAVENT PAS SAUTER (White Men Can’t Jump) réalisé par Ron Shelton, disponible en Édition Collector Limitée le 6 décembre 2019 chez Lionheart Editions.

Acteurs : Wesley Snipes, Woody Harrelson, Rosie Perez, Tyra Ferrell, Cylk Cozart, Kadeem Hardison, Ernest Harden Jr., John Marshall Jones…

Scénario : Ron Shelton

Photographie : Russell Boyd

Musique : Bennie Wallace

Durée : 1h58

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

Comment deux joueurs de basket-ball de rue vont faire équipe pour rançonner a coups d’arnaques les joueurs les plus coriaces des terrains publics de Los Angeles.

Yo mama ! Grand et inattendu succès de l’année 1992, Les Blancs ne savent pas sauterWhite Men Can’t Jump est très rapidement devenu un film culte pour toute une génération de cinéphiles et les basketteurs. Tout au long de sa carrière (ou presque), le réalisateur Ron Shelton (né en 1945) s’est spécialisé dans le film sportif et ce dès ses débuts en tant que scénariste (La Dernière PasseThe Best of Times de Roger Spottiswoode en 1986) et sa première mise en scène, Duo à troisBull Durham (1988), avec Kevin Costner, Susan Sarandon et Tim Robbins, dont l’histoire tournait autour du baseball. Avant le golf (Tin Cup, 1996) et la boxe (Les AdversairesPlay it to the Bone, 1999), Ron Shelton se penchait sur le basket avec Les Blancs ne savent pas sauter, comédie sportive teintée de drame social, merveilleusement interprétée par le duo Woody Harrelson – Wesley Snipes, encore au début de leurs carrières respectives, dont l’alchimie explosive, le charisme, la cool attitude et surtout l’immense talent enflamment l’écran de ce buddy movie à l’énergie furieusement contagieuse.

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Test Blu-ray / Kickboxer, réalisé par Mark DiSalle & David Worth

KICKBOXER réalisé par Mark DiSalle & David Worth, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 4 juin 2019 chez ESC Editions

Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Dennis Alexio, Dennis Chan, Michel Qissi, Haskell V. Anderson III, Rochelle Ashana, Ka Ting Lee, Richard Foo, Ricky Liu…

Scénario : Glenn A. Bruce d’après une histoire originale de Jean-Claude Van Damme et Mark DiSalle

Photographie : Jon Kranhouse

Musique : Paul Hertzog

Durée : 1h37

Année de sortie : 1989

LE FILM

Kurt Sloane souhaite venger son frère Eric, paralysé à vie par le terrifiant Tong Po lors d’un combat de kickboxing. Le souci, c’est que Kurt ne sait pas se battre. Il lui faudra apprendre les rudiments de ce sport auprès du vieux sage Xian Chow.

JCVD Begins ! Né en Belgique en octobre 1960, Jean-Claude Van Varenberg devient un champion national d’arts martiaux et de bodybuilding au début des années 1980. Attiré par le rêve américain, il part aux Etats-Unis en 1982 pour devenir une star de cinéma. Entre deux boulots, il parvient à démontrer ses talents sportifs et acrobatiques aux célèbres producteurs de la Cannon, Yoram Globus et Menahem Golan. Impressionnés, ils misent un film sur celui qui sera désormais célèbre sous le nom de Van Damme. Le film en question est Bloodsport, un triomphe inattendu qui rapporte 40 fois sa mise, soit 65 millions pour 1,5 million de dollars de budget. La carrière de JCVD est lancée.

C’est ainsi l’occasion pour Black Eagle – L’Arme absolue, tourné en même temps que Bloodsport, de surfer sur le succès de ce dernier. Alors second rôle, JCVD est mis à l’avant-plan sur l’affiche, alors que les producteurs misaient au départ sur la vedette Shô Kosugi, spécialisé dans les personnages de ninja pour les films produits par la Cannon dans des oeuvres aux titres explicites : L’implacable ninja (1981), Ninja III (1984) et American Ninja (1985). Si Shô Kosugi a du mal à lever la jambe, JCVD, quasi-mutique, lui vole la vedette en homme de main russe indestructible, prénommé Andreï. Pourtant, il paraît vraiment peu concerné par ce qui se passe, semblant ailleurs, manifestement en trouvant le temps long. Ce qui ne l’empêche pas de faire son petit numéro, comme le lancé de couteau en faisant le grand écart entre deux barils, sous le regard impressionné de quelques marins bourrus. Tout d’abord machine à tuer, son personnage va peu à peu s’adoucir et « s’humaniser » au contact d’une jeune femme qui en pince pour ses pectoraux, derrière lesquels il y a avant tout un coeur qui bas. C’est beau. Mal filmés, les combats – chorégraphiés n’importe comment – ne ressemblent à rien et les séquences d’action sont ridicules à souhait. Black Eagle – L’Arme absolue est une vraie série Z, amusante malgré ses innombrables défauts et le jeu outré de tous les comédiens. Une curiosité. Alors qu’il vient d’enchaîner avec l’inénarrable Cyborg d’Albert Pyun, JCVD est bien décidé à écrire sa légende et écrit pour cela l’histoire de Kickboxer avec Mark DiSalle (en s’inspirant pas mal de Rocky IV c’est vrai), qui co-réalisera le film avec David Worth. Trente ans plus tard, ce film demeure un des plus connus et emblématique du comédien. Culte, souvent parodié (de Hot Shots 2 de Jim Abrahams à Pattaya de Franck Gastambide), Kickboxer possède un charme inaltérable et a largement contribué à faire de Jean-Claude Van Damme une star de cinéma, a movie star.

Eric Sloane (Dennis Alexio avec sa moustache) dit l’« Éliminateur », champion du monde du kick-boxing dans son pays, voyage avec son frère Kurt en Thaïlande, pays dont est issu le noble art, pour y affronter leur champion : Tong Pô, incarné par Michel Qissi, dont le personnage est passé à la postérité. Malgré les avertissements de son frère, Eric décide d’affronter son adversaire. Mais cela se passe mal, Eric est battu sauvagement et reçoit un terrible coup au dos alors qu’il est déjà au sol et hors de combat. Avec l’aide de Winston Taylor, un compatriote américain, Kurt amène Eric à l’hôpital dans l’espoir que celui-ci soit rétabli, mais le médecin lui annonce qu’Eric a la moelle épinière sectionnée et restera définitivement paraplégique. Bouleversé de chagrin et de colère, Kurt souhaite se venger en affrontant Tong Pô. Pour ce faire, Winston lui conseille d’apprendre le muay-thaï auprès de Xian Chow, un ancien maître (« Prêt à te protéger ? ») vivant en ermite loin de tout. Pendant son entraînement, Kurt apprendra que Tong Pô est un dangereux criminel qui a la mainmise sur tout le village dont est originaire Mylee, la jeune nièce de Xian dont Kurt tombe amoureux, et fait payer les habitants en échange de sa protection.

Quand on pense à Kickboxer, la séquence qui vient immédiatement en tête est celle où les combattants trempent leurs gants traditionnels de chanvre dans de la résine et du verre pilé. Puis le combat à l’ancienne qui s’ensuit avec des bons coups de poing et de tatane dans la tronche avec les bruitages « Pam-Pif-Paf » au diapason et les cris de JCVD tous muscles tendus. Beaucoup plus crédible dans ses prouesses physiques que dans les scènes dramatiques, Van Damme continue d’apprendre le métier d’acteur ou « l’acting » et même si ce n’est pas encore ça, les séquences d’action s’avèrent de mieux en mieux chorégraphiées (par JCVD lui-même), découpées et rythmées. Toutes les scènes d’entraînement – tournées dans les magnifiques décors naturels de la Thaïlande – sont anthologiques, tout comme celle de la danse éméchée avec le célèbre déhanché du belge aware. Bref, Kickboxer est un putain de bon film devant lequel le spectateur nourri au bon grain (argentique), à la VHS et aux multi-(re)diffusions passera toujours un excellent moment.

Une valeur sûre qui sera suivie par quatre suites (dont deux réalisées par Albert Pyun), puis par un remake-suite-reboot Kickboxer : Vengeance de John Stockwell (2016) puis sa suite Kickboxer : Retaliation (2017). Mais c’est une autre (et mauvaise) histoire.

LE BLU-RAY

Kickboxer était l’un des titres prévus par ESC Distribution depuis au moins trois ans. L’un des meilleurs films avec Jean-Claude Van Damme est enfin disponible en Haute-Définition !! Cette édition collector limitée se compose du DVD, du Blu-ray et d’un poster ! Le menu principal est bien kitsch, animé et musical.

En ce qui concerne les suppléments, on déchante rapidement…L’auteur de ces mots avait été mis au courant de cette sortie en 2016 et l’on pouvait donc s’attendre à des bonus conséquents…et surtout intéressants. Malheureusement, le résultat est décevant et sent la précipitation.

On sauve l’interview de Jean-Claude Van Damme (17’) enregistrée dans une salle de sport, en dépit d’une captation de son médiocre. Si le plaisir est toujours évident d’écouter les souvenirs de JCVD, on ne peut pas s’empêcher de regretter que les propos partent dans tous les sens, le tout peu aidé par un montage approximatif. L’ami Jean-Claude revient sur son enfance, sur son parcours, sur sa découverte de la Thaïlande quand il avait 18 ans. Heureusement, JCVD en vient à Kickboxer, même si on a surtout l’impression que le comédien s’attarde plus sur Bloodsport – Tous les coups sont permis. Il évoque également son amitié avec Michel Qissi (Tong Po), qu’il a réussi à imposer aux producteurs en le grimant comme ce sera le cas dans le film. Enfin, Van Damme parle de son prochain et dernier film d’arts martiaux, The Tower, qu’il interprétera et réalisera en 2020.

L’éditeur a eu l’excellente idée d’aller à la rencontre d’Hélène Merrick (21’). Charmante, simple, spontanée et passionnée, la « Fille de Starfix » partage ses souvenirs et anecdotes sur Jean-Claude Van Damme, qu’elle a soutenu dès son premier long métrage en vedette, Bloodsport – Tous les coups sont permis et qui est depuis devenue l’une des amie du comédien. Si vous avez déjà lu son livre Dans leurs gros bras (Ecrituriales), que nous vous conseillons grandement, alors les propos tenus ici par la journaliste (leur rencontre pour Ciné News, l’ascension de Van Damme) ne seront pas inédits pour vous, mais passer un petit moment en compagnie d’Hélène Merrick ne se refuse pas. Dommage toutefois que la forme laisse franchement à désirer avec des transitions redondantes, montées maladroitement comme un documentaire amateur.

Quant au reste…Certes André Zeitoun, instructeur de muay-thaï au Studio Punch by Team Zeitoun depuis 1990, est attachant et enjoué à l’idée de parler de Kickboxer, mais n’y avait-il pas d’autres interlocuteurs ? D’autant plus qu’André Zeitoun apparaît dans deux modules. Durant le premier (8’), le sportif fait une démonstration des techniques de combat. Il y a plus d’infos à glaner dans le second segment (21’), André Zeitoun évoque sa rencontre avec JCVD en 2000 au cours d’une compétition à Las Vegas, avant d’en venir plus précisément à sa découverte de Kickboxer à sa sortie en 1989. C’est ici la parole donnée à un fan et professionnel du muay-thaï, mais ce supplément risque une fois de plus de décevoir ceux qui attendaient une interactivité digne de ce nom.

L’Image et le son

Bon…pas de miracle en ce qui concerne l’élévation HD sur ce titre, même si nous pouvions espérer le contraire. Ce qui choque tout d’abord, c’est de se retrouver devant une copie au grain original bien trop lissé, voire inexistant. Le teint des comédiens apparaît bien cireux (ou rougeâtre) et l’ensemble possède un côté artificiel souvent peu ragoûtant. L’ensemble est stable, rien à redire là-dessus. En revanche, des points, des rayures, des traits bleus, des tâches noires apparaissent ici et là. Les détails sont appréciables sur toutes les scènes d’entraînement, le piqué, les contrastes et la clarté sont aléatoires mais plus nets sur les séquences diurnes. Les noirs manquent de concision et finalement, la séquence de baston finale s’en sort le mieux avec sa photo plus ambrée. Au final, ce master HD est décevant…

La version originale bénéficie d’une option DTS-HD Master Audio 5.1 complètement anecdotique et déplacée car tous les effets latéraux (bruitages, acclamations de la foule) apparaissent bien élevés et donc artificiels. Cette 5.1 profite essentiellement à la spatialisation musicale. Privilégiez donc la Stéréo anglaise, nettement plus dynamique et naturelle, même si la version française, avec laquelle la majorité des spectateurs ont grandi, reste la plus agréable pour visionner et apprécier Kickboxer.

Crédits images : © LionsGate / ESC Editions / ESC Distribution / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr