Test DVD / Lovecraft Country – Saison 1

LOVECRAFT COUNTRY – SAISON 1, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Jurnee Smollett, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis, Wunmi Mosaku, Abbey Lee, Jamie Chung, Jada Harris, Michael Kenneth Williams, Jordan Patrick Smith…

Scénario : Misha Green, Shannon Houston, Kevin Lau, Matt Ruff, Wes Taylor, Ihuoma Ofordire, Jonathan I. Kidd & Sonya Winton, d’après le roman de Matt Ruff.

Musique : Laura Karpman & Raphael Saadiq

Durée : 10 épisodes de 55 minutes

Date de sortie initiale : 2020

LA SAISON 1

Atticus Freeman, un jeune homme de 25 ans, son amie Letitia et son oncle George embarquent dans un road trip, à travers les États-Unis des années 1950 durant les lois Jim Crow (qui introduisaient la ségrégation dans les services publics, les lieux de rassemblement et restreignaient les interactions sociales entre Blancs et gens de couleur au strict minimum), dans l’objectif de retrouver son père disparu. Commence alors une bataille pour survivre et surpasser le racisme de l’Amérique blanche, tout en affrontant des monstres terrifiants qui semblent tout droit sortis des écrits de Lovecraft.

« H.P. Lovecraft était un écrivain d’horreur extrêmement influent, populaire et talentueux, mais aussi un suprémaciste blanc notoire. Les gens de couleur étaient jusqu’à présent privés des fictions populaires dites de genre, réservées au monde des blancs ». Voilà l’extrait d’une interview de la showrunneuse Misha Green, réalisée à l’occasion de la diffusion sur HBO de la série Lovecraft Country dès août 2020. N’y allons pas par quatre chemins, cette adaptation du roman éponyme de Matt Ruff (2016) est un plantage monumental, qui partait pourtant sur de très bonnes bases et un épisode pilote très intéressant et prometteur, par ailleurs mis en scène par le français Yann Demange (‘71). Malheureusement, on déchante dès le deuxième épisode, d’une part parce que la série bifurque brutalement vers le fantastique et le pseudo-épouvante, d’autre part pour son aspect gloubi-boulga, sa morale douteuse (Jordan Peele étant de la partie, il n’y a donc aucune surprise et tous les blancs sont les vrais monstres de la série), l’absence de charisme de l’acteur principal Jonathan Majors, la laideur des effets spéciaux, son scénario qui vire au nawak et qui s’apparente finalement plus à un ersatz de The Mortal Instruments qu’à un hommage aux films de monstres des années 1950-60. Alors oui, on a déjà vu pire, mais allez au bout des dix épisodes de Lovecraft Country est pénible et harassant, surtout que la série ne va sûrement pas en s’améliorant au fil d’une intrigue qui devient incompréhensible, prétentieuse et involontairement comique. Passez votre chemin.

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Test Blu-ray / The Wicker Man, réalisé par Robin Hardy

LE DIEU D’OSIER (The Wicker Man) réalisé par Robin Hardy, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 25 novembre 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Christopher Lee, Edward Woodward, Britt Ekland, Diane Cilento, Ingrid Pitt, Lindsay Kemp, Russell Waters, Aubrey Morris…

Scénario : Anthony Shaffer, d’après le roman de David Pinner

Photographie : Harry Waxman

Musique : Paul Giovanni

Durée : Version cinéma (85 minutes) et Final Cut (94 minutes).

Date de sortie initiale : 1973 / 2013

LE FILM

Une lettre anonyme amène le sergent Neil Howie à venir enquêter dans une petite île écossaise sur la mystérieuse disparition d’une jeune fille. Le policier se heurte au silence inquiétant des habitants qui vont jusqu’à nier l’existence de la disparue. Peu à peu, le sergent Howie, découvre que la petite communauté, dirigée par l’excentrique lord Summerisle, regroupe les membres d’une secte païenne qui semble s’adonner à des cérémonies d’un autre âge.

Connu en France sous le titre Le Dieu d’osier, The Wicker Man, réalisé en 1973 par Robin Hardy est très souvent cité dans les tops divers consacrés aux meilleurs films britanniques. Et cette réputation n’est pas usurpée. Quasiment cinquante ans après sa sortie dans les salles et ce même si le montage aura subi quelques coupes drastiques par la censure qui voyait d’un mauvais œil qu’on s’attaque à la religion catholique de façon aussi virulente, The Wicker Man n’a absolument rien perdu de son efficacité. Foncièrement dérangeant et pourtant parcouru tout du long par un humour noir revigorant, sombre et pourtant lumineux, véritable film de genre et néanmoins inclassable, ce Dieu d’osier étonne, bouleverse et effraie, renverse les conventions, les défonce même, pour emmener là où le spectateur était loin de se douter. C’est une des références pour de nombreux aficionados de films d’épouvante, où aucune goutte de sang n’est d’ailleurs versée, mais aussi et surtout pour moult cinéastes qui ont tenté d’en plagier l’âme, le fond, l’atmosphère, sans jamais y parvenir, ou presque, comme l’a récemment démontré le très prometteur Ari Aster avec son incroyable Midsommar, sorti en 2019. Il existe aujourd’hui au moins trois montages de The Wicker Man, celui vu dans les salles en 1973, le Director’s Cut rafistolé avec difficultés – à partir d’une copie de travail appartenant à Roger Corman – et d’une durée prolongée de 15 minutes, ainsi que le Final Cut réalisé et exploité en 2013, sous la supervision de Robin Hardy, trois ans avant de s’éteindre et qui se disait très fier de cette dernière mouture, qui se rapprochait pour lui de la version la plus proche de ses intentions originales.

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Test Blu-ray / Relic, réalisé par Nathalie Erika James

RELIC réalisé par Nathalie Erika James, disponible en DVD et Blu-ray le 3 février 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Robyn Nevin, Emily Mortimer, Bella Heathcote, Steve Rodgers, Chris Bunton, Robin Northover, Catherine Glavicic, Christina O’Neill…

Scénario : Natalie Erika James & Christian White

Photographie : Charlie Sarroff

Musique : Brian Reitzell

Durée : 1h30

Année de sortie : 2020

LE FILM

Edna, une octogénaire, disparaît subitement. Sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent chez elle, dans sa grande demeure isolée, afin de mener les recherches et tenter de la retrouver. Quelque chose d’aussi mystérieux que néfaste et inquiétant semble entourer l’endroit…

C’est un premier long-métrage, un coup de maître. Relic n’est pas un film d’épouvante comme les autres, il fait aussi et surtout réfléchir pendant et après son visionnage. Si l’on comprend petit à petit que tout n’est qu’allégorie, la mise en scène prend aux tripes à mi-parcours, au détour d’un plan, pour ne plus lâcher le spectateur jusqu’à la toute dernière séquence, ahurissante et poignante. Lors de ce dénouement, après une demi-heure passée littéralement en apnée (encore plus fort que Tom Cruise donc), certains se diront que la réalisatrice Natalie Erika James ne donne pas d’explications…et en fait si, tout apparaît, s’illumine. Produit par Jake Gyllenhaal et les frères Russo, Relic est une oeuvre incroyablement intelligente, sensitive, philosophique, anxiogène sur la forme (la photo de Charlie Sarroff est sublime), totalement bouleversante et tragique sur le fond car universelle et intime. Assurément l’une des plus belles découvertes de l’année 2020 au cinéma.

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Test Blu-ray / Un vampire à Brooklyn, réalisé par Wes Craven

UN VAMPIRE À BROOKLYN (A Vampire in Brooklyn) réalisé par Wes Craven, disponible en Blu-ray le 6 janvier 2021 chez Paramount Pictures.

Acteurs : Eddie Murphy, Angela Bassett, Allen Payne, Kadeem Hardison, Zakes Mokae, John Witherspoon, Joanna Cassidy, Simbi Kali…

Scénario : Charles Murphy, Michael Lucker, Chris Parker, Eddie Murphy, Vernon Lynch Jr.

Photographie : Mark Irwin

Musique : J. Peter Robinson

Durée : 1h42

Année de sortie : 1995

LE FILM

Le temps est venu pour Maximillian, vampire aristocrate exilé dans les Caraïbes, d’assurer sa descendance. Il se rend donc à New York à la recherche de la femme idéale. Il rencontre Rita Veder, qui travaille dans la police mais qui ignore totalement qu’elle est à moitié vampire. Pour la conquérir sans éveiller ses soupçons, Maximillian doit user de ruse et déployer tout son charme. Il s’adjoint également l’aide de Julius qu’il transforme en zombie pour la circonstance.

S’il a moins rapporté que le premier opus au box-office, Le Flic de Beverly Hills 2 conforte la place d’Eddie Murphy dans le top des acteurs les plus bankables et les plus appréciés par les spectateurs dans le monde. Un an plus tard, Un prince à New YorkComing to America est aussi un triomphe au box-office et l’acteur commence à multiplier les rôles grimés dans le même film, en interprétant ici pas moins de quatre personnages, se donnant même parfois la réplique. Étrangement, c’est juste après le film de John Landis que la machine va commencer à s’enrayer, par petites étapes, doucement, mais sûrement. Son premier coup d’essai derrière la caméra, par ailleurs le seul à ce jour, à savoir Les Nuits de Harlem Harlem Nights (1989) dans lequel il tient l’affiche avec Richard Pryor, ne rencontre pas le succès espéré (même si le film rentre largement dans ses frais), même chose pour 48 Heures de plus (1990), pour lequel il obtient un salaire record, qui ne parvient pas à retrouver la flamme du premier opus, mais qui rapporte tout de même 150 millions de dollars à l’international. 1992 accélère brutalement la chute d’Eddie Murphy avec deux opus sortis la même année, Boomerang de Reginald Hudlin et Monsieur le député The Distinguished Gentleman de Jonathan Lynn. Si le premier s’en sort honorablement, le second est réellement le premier revers pour le comédien. Sentant le vent tourner, Eddie Murphy décide de retrouver son personnage fétiche d’Axel Foley pour une troisième aventure du Flic de Beverly Hills, que réalisera John Landis, cinéaste qui lui a déjà porté chance. Mais cette fois, le film ne rentabilise sa mise sur le sol de l’Oncle Sam (42 millions de dollars pour 50 millions de budget). Un échec conséquent pour l’acteur, surtout pour le troisième épisode de la saga qui a fait de lui une star. Cherchant alors à se renouveler, il produit et écrit avec son frère Charlie l’histoire d’Un vampire à Brooklyn Vampire in Brooklyn, une comédie horrifique sur laquelle Eddie Murphy mise beaucoup, malgré un budget fortement revu à la baisse, 14 millions de dollars. A la barre, nous retrouvons Wes Craven, qui vient d’essayer de redorer le blason de Freddy Krueger dans (le largement surestimé) Freddy sort de la nuitWes Craven’s New Nightmare, lui aussi désireux de s’essayer à un nouveau genre et surtout attiré à l’idée de diriger une star internationale. Malheureusement, la sauce n’a pas pris et ne prendra d’ailleurs jamais. S’il est aujourd’hui considéré comme un petit classique, Un vampire à Brooklyn apparaissait déjà has-been en 1995 et ne s’est évidemment pas amélioré plus de 25 ans après sa sortie. La faute à un Eddie Murphy monolithique, qui pense qu’être affublé de longues dents effilées ou croulant sous des tonnes de prothèses fera de lui un vampire charismatique sera suffisant pour contenter à la fois ses fans de la première heure, heureux de le voir interpréter à nouveau plusieurs personnages – le vampire principal, un prédicateur alcoolique et un gangster italien blanc grossier – grâce au talent des maquilleurs, et les aficionados de films d’épouvante. Mais ce cocktail, même si secoué dans tous les sens, ne fonctionne pas et se révèle indigeste.

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Test Blu-ray / La Maison de la mort, réalisé par James Whale

LA MAISON DE LA MORT – UNE SOIRÉE ÉTRANGE (The Old Dark House) réalisé par James Whale, disponible en Blu-ray le 27 janvier 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Boris Karloff, Gloria Stuart, Melvyn Douglas, Charles Laughton, Elspeth Dudgeon, Lilian Bond, Ernest Thesiger…

Scénario : Benn W. Levy d’après le roman de J.B. Priestley

Photographie : Arthur Edeson

Durée : 1h12

Date de sortie initiale : 1932

LE FILM

Surpris par un orage et une pluie diluvienne, des voyageurs égarés trouvent refuge dans une demeure lugubre, appartenant à l’étrange famille Femm. Ils y rencontrent d’inquiétants personnages : Horace, le blafard maître de maison, sa soeur Rebecca, sourde et religieuse obsessionnelle, ou encore Morgan, le domestique défiguré et muet, sujet à des crises de violence lorsqu’il boit. L’atmosphère est lourde et menaçante, la nuit s’annonce bien longue…

La Maison de la mort, également connu sous le titre Une soirée étrange, est un autre chef d’oeuvre de James Whale caché derrière son monument Frankenstein (1931). Réalisé juste avant L’Homme invisible (1933) et La Fiancée de Frankenstein (1935), The Old Dark House, sorti en 1932 et adapté du roman Dans la nuit de J. B. Priestley, réunit Melvyn Douglas, Charles Laughton, Ernest Thesiger et la superbe Gloria Stuart. Cette dernière est bien connue des spectateurs, même s’ils ne connaissent pas obligatoirement son nom, puisque l’actrice incarnera Rose âgée dans Titanic de James Cameron 65 ans plus tard ! Mais celui qui parvient à s’élever au-dessus du lot n’est autre que Boris Karloff, qui une fois de plus transcende un personnage en apparence limité grâce à son charisme hors-normes et son immense talent. Par ailleurs, le producteur Carl Laemmle Jr. a tenu à laisser une note d’intention à l’audience en avant-programme « Le Boris Karloff dans ce film est le même comédien qui a créé le monstre de Frankenstein. Cette explication vise à éviter tout litige éventuel, même si de tels litiges constituent un hommage à la grande versatilité de l’acteur ». Un message « nécessaire » si certains spectateurs auraient dans l’idée de se faire rembourser après la projection s’ils avaient vu le film sans reconnaître le comédien, il est vrai méconnaissable, mais sensationnel.

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Test Blu-ray / Golden Glove, réalisé par Fatih Akin

GOLDEN GLOVE (Der goldene Handschuh) réalisé par Fatih Akin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 janvier 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jonas Dassler, Margarete Tiesel, Hark Bohm, Katja Studt, Marc Hosemann, Tristan Göbel, Victoria Trauttmansdorff, Adam Bousdoukos…

Scénario : Fatih Akin, d’après le roman « Der goldene Handschuh » de Heinz Strunk

Photographie : Rainer Klausmann

Musique : FM Einheit

Durée : 1h50

Année de sortie : 2019

LE FILM

Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable loser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« Golden Glove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre.

Dans son premier long-métrage, L’EngrenageKurz und schmerzlos (1998), le réalisateur Fatih Akin (né en 1973) s’inspirait d’anecdotes personnelles et rendait hommage au cinéma de Martin Scorsese, en particulier à Mean Streets. Le metteur en scène y faisait déjà preuve d’une rare maîtrise technique en dépeignant la complexité des relations humaines, sujet qui sera alors son thème de prédilection. Ce qui fera aussi la marque de fabrique de Fatih Akin, c’est un cinéma sincère et humaniste, qui abolit les frontières en privilégiant l’entraide et la fraternité. Cependant, la violence y était déjà présente. En 2000, dans Julie en juilletIm Juli, le cinéaste, inspiré de L’Odyssée d’Homère, proposait l’antithèse complète de son premier film. Véritable chef d’oeuvre d’humour, cette histoire d’amour était en réalité un road-movie européen illuminé par Moritz Bleibtreu et Christiane Paul. De la Hongrie en passant par la Roumanie, la Bulgarie et par la Turquie, le second long-métrage de Fatih Akin était un film chaleureux et idéaliste, rendant un hommage avoué à L’Homme de Rio de Philippe de Broca et aux aventures de Tintin. Après le solaire Julie en juillet, Fatih Akin abordait un conflit de générations entre un père autoritaire et ses deux fils dans Solino (2002). Bon, nous allons arrêter là de passer en revue toute la filmographie de Fatih Akin, nous reparlerons un autre jour de Head-OnGegen die Wand (2004, Ours d’or à Berlin), de The Cut (2014) et de ses autres œuvres, pour se concentrer enfin sur son dernier long-métrage en date, l’inattendu Golden GloveDer Goldene Handschuh, sorti en 2019 au cinéma. Qu’il semble loin le temps de la comédie jubilatoire qu’était Soul Kitchen (2009) ! Deux ans après In the FadeAus dem Nichts, Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et qui avait valu à Diane Kruger le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, Fatih Akin se confronte cette fois frontalement au genre horrifique. Pour cela, le réalisateur adapte le roman éponyme de Heinz Strunk (publié en 2016), qui relatait l’histoire vraie du tueur en série allemand Fritz Honka (1935-1998), qui dans les années 1970 s’en prenait aux femmes d’un certain âge, principalement alcooliques comme lui, qu’il appâtait dans un bar miteux de Hambourg (le Golden Glove donc) en leur proposant un ou plusieurs verres, avant de les ramener chez lui, où il les violentait, les violait avec ce qui lui passait sous la main, puis les assassinait, avant de les découper en morceaux et de conserver les membres soigneusement emballés et dissimulés dans un recoin de son appartement. Ceux qui se souviennent du Fatih Akin de Soul Kitchen qui célébrait la vie en communauté avec une légèreté rafraîchissante, risquent d’être sacrément bouleversés par Golden Glove. Mais bien sûr, le cinéaste ne livre pas un film d’horreur comme les autres et dresse avant tout le portrait dramatique d’un monstre humain (pléonasme ?), le visage reflétant le passé de son pays, le dos cassé par le poids des conséquences. Golden Glove est non seulement l’un des films les plus horribles vus sur un écran depuis une bonne quinzaine d’années, mais c’est aussi et peut-être l’une des plus incroyables performances d’acteurs de tous les temps, que l’on doit au jeune et méconnaissable Jonas Dassler, 22 ans au moment du tournage, métamorphosé (après trois heures de maquillage) avec son strabisme, ses cheveux gras et ses dents pourries. Golden Glove est d’ores et déjà une nouvelle référence du genre et un sommet dans la carrière de Fatih Akin.

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Test DVD / Attention au Blob !, réalisé par Larry Hagman

ATTENTION AU BLOB ! (Beware! The Blob) réalisé par Larry Hagman, disponible en combo Blu-ray + DVD le 14 décembre 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Robert Walker Jr., Gwynne Gilford, Richard Stahl, Richard Webb, Shelley Berman, Godfrey Cambridge, Larry Hagman, Carol Lynley…

Scénario : Jack Woods & Anthony Harris, d’après une histoire originale de Richard Clair & Jack H. Harris

Photographie : Al Hamm

Musique : Mort Garson

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Suite à des travaux d’excavation, un employé trouve un contenant métallique indiquant « spécimen garder gelé ». Après avoir confié ce mystérieux cylindre à son patron Chester Hargis , la femme de ce dernier néglige la mise en garde de l’inscription. Exposée à la chaleur ambiante de leur habitation, en quelques instants une chose gluante d’un rouge vif sort par elle-même du contenant qui l’abritait. La chose augmente de volume très rapidement. Cette masse gélatineuse devient énorme, elle se déplace très vite et peut se glisser partout, elle absorbe tout ce qui vit. La vie l’attire et elle a faim ! Les habitants de la petite ville sont en danger…

Attention au Blob ! ou attention au nanar surtout ! Beware ! The Blob est en effet un très grand moment de nawak assumé où l’on retrouve à la barre Larry Hagman (1931-2012), mondialement connu pour son rôle mythique de J.R. Ewing dans la série Dallas, qui comptera plus de 350 épisodes réalisés entre 1978 et 1991, qui connaîtra d’ailleurs une suite dans les années 2010, à laquelle le comédien participera aussi. Mais pour l’heure, Attention au Blob ! demeure le seul et unique long métrage de Larry Hagman en tant que metteur en scène. Tant mieux diront certains. Néanmoins, il n’est pas interdit, loin de là, de prendre beaucoup de plaisir devant ce pseudo-film fantastico d’horreur bourré d’humour qui compile les séquences à la va-comme-je-te-pousse, sans aucun rythme, avec visiblement beaucoup d’improvisation (trèèèès approximatives), mais avec une légèreté et une insouciance contagieuses. Du coup, on a beaucoup d’affection pour Attention au Blob !, dont les acteurs au rabais, les dialogues hilarants, les effets spéciaux tordants et le montage aux pâquerettes combleront les amateurs de mauvais films sympathiques.

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Test Blu-ray / The Rental, réalisé par Dave Franco

THE RENTAL réalisé par Dave Franco, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Dan Stevens, Alison Brie, Sheila Vand, Jeremy Allen White, Toby Huss, Connie Wellman, Anthony Molinari…

Scénario : Dave Franco & Joe Swanberg

Photographie : Christian Sprenger

Musique : Danny Bensi & Saunder Jurriaans

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Deux couples louent une sublime maison face à l’océan pour un week-end de fête. Les quatre amis comprennent très vite que derrière la beauté de l’endroit, un danger les guette : une présence mystérieuse semble les espionner et révèle des secrets inavouables sur chacun d’eux. La tension monte et le week-end de rêve va virer au cauchemar absolu…

Frère de l’inénarrable James Franco, Dave Franco (né en 1985) est déjà apparu dans moult films, particulièrement des comédies, à l’instar de SuperGrave de Greg Mottola, 21 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller, Nos pires voisins de Nicholas Stoller (et sa suite), ainsi que dans les blockbusters à succès, Insaisissables de Louis Leterrier (et sa suite) et Six Underground de Michael Bay. A défaut de briller devant la caméra, Dave Franco c’est avant tout une cool-attitude et un charisme légèrement suintant avec des yeux mi-clos et un rictus qui donne l’impression que le mec est en train de se foutre de vous. Ce dernier s’est mis en tête de suivre l’exemple de son aîné (qui affiche déjà une quarantaine de réalisations) et de passer derrière la caméra pour son premier long-métrage, The Rental, thriller horrifique, mais aussi comédie-dramatique de mœurs, on ne sait pas vraiment en fait comment qualifier ou classer ce coup d’essai, qui s’avère au final plutôt prometteur.

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Test Blu-ray / Virus cannibale, réalisé par Bruno Mattei

VIRUS CANNIBALE (Virus) réalisé par Bruno Mattei, disponible en combo Blu-ray + DVD le 12 décembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Margit Evelyn Newton, Franco Garofalo, Selan Karay, José Gras, Gaby Renom, Josep Lluís Fonoll, Piero Fumelli…

Scénario : Claudio Fragasso, José María Cunillés & Bruno Mattei

Photographie : John Cabrera

Musique : Goblin

Durée : 1h40

Année de sortie : 1980

LE FILM

En Nouvelle-Guinée, un accident dans une centrale nucléaire provoque de nombreuses victimes…qui reviennent mystérieusement à la vie. A Londres, deux journalistes couvrant une prise d’otages par des militants écologistes découvrent que cette centrale abritait d’étranges expériences. Ils se rendent sur place.

Que vous soyez amateurs de cinéma Bis ou non, vous avez forcément déjà entendu parler ou croiser le nom de Bruno Mattei (1931-2007) dans votre vie de cinéphile/phage. Tout d’abord monteur – comme l’était son père – chez Nick Nostro (Spartacus et les dix gladiateurs), Sergio Salima (Agent 3S3, passeport pour l’enfer, Agent 3S3, massacre au soleil) et Jesús Franco (Les Brûlantes, Les Nuits de Dracula), Bruno Mattei passe derrière la caméra en 1970 avec Armida, il dramma di una sposa, qu’il réalise sous le pseudonyme de Jordan B. Matthews. Suivront une cinquantaine de films mis en scène en près de quarante ans, principalement des séries B, ou Z plutôt, qui inonderont les salles transalpines et au-delà. Quelques titres doux pour les oreilles ? Hôtel du plaisir pour SS, Le Sexe interdit, Cicciolina amore moi, Les Novices libertines, Caligula et Messaline, Les aventures sexuelles de Néron et de Poppée, Pénitencier de femmes, Les Rats de Manhattan et bien d’autres. Mais s’il y a un film qui reste et restera emblématique de la carrière prolifique de Bruno Mattei et qui demeure chéri par les spectateurs, c’est bel et bien Virus, plus connu en France sous le titre plus explicite, L’enfer des morts vivants ou bien encore Virus cannibale. Immense série Z que l’on peut voir et revoir sans jamais se lasser, cette œuvre fantastique et d’horreur (le premier du réalisateur) à l’italienne enchaîne les morceaux de bravoure comme des perles sur un collier, de façon complètement décomplexée, sans aucun recul sur l’aspect catastrophique de l’ensemble. Il en résulte encore aujourd’hui un nanar monumental, hilarant du début à la fin, un colossal divertissement pour lequel on ne peut avoir qu’une extrême sympathie.

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Test Blu-ray / Re-Animator 2, réalisé par Brian Yuzna

RE-ANIMATOR II (Bride of Re-Animator) réalisé par Brian Yuzna, disponible en Édition Collector 2 Blu-ray + 2 DVD + Livret depuis août 2020 chez The Ecstasy of Films.

Acteurs : Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont…

Scénario : Woody Keith, Rick Fry & Brian Yuzna

Photographie : Rick Fichter

Musique : Richard Band

Durée : 1h33

Année de sortie : 1990

LE FILM

Après leurs méfaits commis dans la ville d’Arkham, le docteur Herbert West et son complice, l’étudiant Dan Cain, se sont réfugiés en Amérique latine. De retour dans leur pays avec un nouveau sérum particulièrement perfectionné, ils se proposent de réanimer la fiancée de Dan Cain dont il ne peut oublier la disparition avec le corps d’une jeune femme sur le point de mourir. Le résultat n’est pas tout à fait celui qu’ils attendaient, surtout pour la fiancée.

Il aura fallu cinq ans pour que le Re-Animator revienne sur les écrans, après avoir connu un beau succès dans les salles américaines, mais surtout un triomphe dans le reste du monde et plus particulièrement en Europe. En France, près de 635.000 spectateurs s’étaient rués dans les salles pour découvrir les aventures de ce savant fou moderne incarné par Jeffrey Combs. Alors qu’une suite était déjà envisagée sur le tournage de From Beyond (1986), le projet prend forme début 1990, mais Stuart Gordon ne peut pas rempiler, en raison d’un emploi du temps non compatible. Le producteur Brian Yuzna, ayant pu trouver des capitaux provenant du Japon, est dans l’obligation de tourner durant l’été 90 pour une sortie prévue en février 1991 aux Etats-Unis et même avant en Europe. Bryan Yuzna s’étant fait la main à la mise en scène avec son premier long-métrage Society, décide de signer lui-même Re-Animator 2Bride of Re-Animator. Si la référence à H.P. Lovecraft est encore de la partie, le réalisateur, épaulé par ses coscénaristes de Society, Rick Fry et Woody Keith, rendent cette fois un hommage encore plus appuyé au Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley. En effet, cette fois le docteur Herbert West ne se contente pas de ressusciter les morts, mais souhaite donner la vie à partir d’éléments composites. Ecrit dans la précipitation, Re-Animator 2 est pourtant un immense divertissement fourre-tout et extrêmement généreux, qui parvient à se hisser au niveau du premier volet, et nous n’hésiterons pas à dire qu’il parvient même à le surpasser. Encore plus inventif, drôle, sanglant, décomplexé et surtout mieux rythmé, cette Fiancée de Re-Animator n’a pas usurpé son statut culte et reste l’un des rares cas de suite encore plus fun et frappadingue que l’original.

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