Test Blu-ray / Le Grand Blond avec une chaussure noire, réalisé par Yves Robert

LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE réalisé par Yves Robert, disponible en Blu-ray depuis le 4 juin 2014 chez Gaumont

Acteurs : Pierre Richard, Mireille Darc, Bernard Blier, Jean Rochefort, Jean Carmet, Colette Castel, Paul Le Person…

Scénario : Yves Robert, Francis Veber

Photographie : René Mathelin

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

François Perrin, arrive à Orly avec aux pieds une chaussure marron et l’autre noire. Une aubaine pour Perrache, adjoint du colonel Toulouse, chef d’un service secret, que ce jeune violoniste fantasque. Il le choisit, pour jouer à ses dépends, le rôle d’un redoutable espion international. Toulouse, las de défendre sa place contre son très ambitieux adjoint Milan, a décidé de s’en débarrasser une fois pour toutes, en le lançant sur une fausse piste.

Il jette du pain aux canards ? Oh merde…

Le Grand Blond avec une chaussure noire est un des plus grands classiques de la comédie française des années 1970. Jusqu’alors cantonné dans des seconds rôles (Un idiot à Paris), Pierre Richard fait une prestation remarquée dans Alexandre le bienheureux, réalisé par Yves Robert en 1968. Ce dernier repère le comique visuel de l’acteur et l’encourage à exploiter son personnage burlesque dans la lignée de ses modèles Buster Keaton et Chaplin. C’est grâce au cinéaste que Pierre Richard passe donc derrière la caméra en 1970 avec Le Distrait, produit par Yves Robert et joli succès dans les salles avec près d’1,5 million de spectateurs. S’ensuivent Les Malheurs d’Alfred, remarquable comédie, cette fois encore mise en scène et interprétée par Pierre Richard, encore un succès, et Le Grand Blond avec une chaussure noire avec lequel le comédien retrouve Yves Robert.

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Test DVD / Stan & Ollie, réalisé par Jon S. Baird

STAN & OLLIE réalisé par Jon S. Baird, disponible en DVD le 17 juillet 2019 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Steve Coogan, John C. Reilly, Shirley Henderson, Nina Arianda, Danny Huston, Rufus Jones, Susy Kane, Bentley Kalu…

Scénario : Jeff Pope

Photographie : Laurie Rose

Musique : Rolfe Kent

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

1953. Laurel et Hardy, le plus grand duo comique de tous les temps, se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre. Désormais vieillissants et oubliés des plus jeunes, ils peinent à faire salle comble. Mais leurs capacités à se faire rire mutuellement et à se réinventer vont leur permettre de reconquérir le public, et renouer avec le succès.

Il fallait s’y attendre. D’ailleurs, cela faisait un bon bout de temps qu’on en entendait parler. Stan et Ollie ou Stan & Ollie est le biopic consacré au duo comique Laurel et Hardy constitué en 1927 et formé par les comédiens Stan Laurel (1890-1965) et Oliver Hardy (1892-1957). Comme son titre l’indique, ce film se focalise sur les deux individus, artistes certes, mais avant tout deux êtres humains qui ne se seront pour ainsi dire jamais quittés pendant trente ans. S’il ne révolutionne en rien un genre désormais ultra-balisé, Stan & Ollie est une très grande et heureuse surprise. Pour deux raisons. Tout d’abord, on ne s’attendait pas à être cueillis de la sorte par l’émotion distillée durant 1h40. Deuxièmement, on reste bluffés par la performance des deux têtes d’affiche, les merveilleux Steve Coogan et John C. Reilly, sublimes, incroyables de mimétisme, drôles, bouleversants, qui font littéralement revivre à l’écran le mythique tandem.

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Test Blu-ray/ Schlock, réalisé par John Landis

SCHLOCK réalisé par John Landis, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juillet 2019 chez Carlotta Films

Acteurs : John Landis, Saul Kahan, Joseph Piantadosi, Richard Gillis, Tom Alvich, Walter Levine, Eric Allison, Ralph Baker…

Scénario : John Landis

Photographie : Robert E. Collins

Musique : David Gibson

Durée : 1h19

Année de sortie : 1973

LE FILM

Depuis trois semaines, la ville de Canyon Valley est le théâtre d’une série de meurtres sanglants. Surnommé le « tueur à la banane », le dangereux criminel est en réalité un gorille âgé de vingt millions d’années, le Schlockthropus. Pourchassé par la police, Schlock va découvrir l’amour en la personne de Mindy, une jeune aveugle qui le prend pour un chien…

En 1971, un jeune comédien et cascadeur du nom de John Landis décide de passer derrière la caméra. Grand cinéphile et cinéphage, il rédige un scénario en un week-end pour rendre hommage à toutes les séries B et Z des années 1950 qu’il affectionne tout particulièrement. Schlock est né. John Landis emprunte ici et là et met toutes ses économies dans ce projet, pour un total de 60.000 dollars, pour finalement emballer le tout en une dizaine de jours. Interprétant lui-même le rôle-titre, bien au chaud dans son costume de singe préhistorique – il faisait alors près de 50 degrés sur le plateau – conçu par un jeune maquilleur du nom de Rick Baker qui fait également ici ses débuts à Hollywood, le cinéaste laisse libre cours à son imagination. En résulte un film OVNI, quasi-inclassable, inégal, avec un rythme en dents de scie, mais le tout animé par une envie de cinoche et de s’éclater particulièrement contagieuse.

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Test Blu-ray / Un fauteuil pour deux, réalisé par John Landis

UN FAUTEUIL POUR DEUX (Trading Places) réalisé par John Landis, disponible en Blu-ray le 1er juin 2019 chez Paramount Pictures

Acteurs : Dan Aykroyd, Eddie Murphy, Ralph Bellamy, Don Ameche, Denholm Elliott, Jamie Lee Curtis, Frank Oz, James Belushi…

Scénario : Timothy Harris, Herschel Weingrod

Photographie : Robert Paynter

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h56

Année de sortie : 1983

LE FILM

I had the most absurd nightmare. I was poor and no one liked me. I lost my job, I lost my house, Penelope hated me, and it was all because of this terrible, awful Negro!

Après avoir mis en scène coup sur coup trois énormes succès au box-office, American College (1978), The Blues Brothers (1980) et Le Loup-garou de Londres (1981), John Landis réalise son rêve de cinéphile avec Un fauteuil pour deux, hommage direct aux comédies sociales de Frank Capra. Il impose Eddie Murphy, comme le reste de son casting d’ailleurs, et livre une satire sur les préjugés et la bêtise humaine. Plus de 35 ans après sa sortie, le film a non seulement bien vieilli, mais le portrait dressé d’un monde scrupule et s’en prenant aux petites gens s’avère toujours autant d’actualité. Dans les années 1980, l’Amérique surpuissante de l’ère Reagan bat son plein et le capitalisme est roi. L’avenir de deux hommes, Louis Winthorpe et Billy Ray Valentine, se retrouve dans les mains de deux vieux millionnaires (les vétérans Ralph Bellamy et Don Ameche) qui ont parié sur eux pour la somme d’un dollar, dans le seul but de se divertir. Jamie Lee Curtis, incendiaire et qui a marqué plusieurs générations de cinéphiles au détour d’une scène mythique, incarne Ophelia, une prostituée au cœur d’or qui semble être la seule à savoir que la vie ne fait pas de cadeaux. Louis évoluera à ses côtés en apprenant à communiquer, à aimer et à se prendre en main en devenant un homme. Jamie Lee Curtis sera récompensée par le BAFTA de la meilleure actrice dans un second rôle. Pas mal pour une actrice dont la Paramount ne voulait pas. Sur un scénario coécrit par Timothy Harris et Herschel Weingrod, qui écriront plus tard quelques réjouissants divertissements (Comment claquer un million de dollars par jour?, Jumeaux, J’ai épousé une extra-terrestre, Un flic à la maternelle), Un fauteuil pour deuxTrading Places est un film culte, une comédie aussi drôle qu’élégante.

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Test Blu-ray / Quelques messieurs trop tranquilles, réalisé par Georges Lautner

QUELQUES MESSIEURS TROP TRANQUILLES réalisé par Georges Lautner, disponible en DVD (2009) et en Blu-ray depuis le 3 septembre 2014 chez Gaumont

Acteurs : Dani, Michel Galabru, Henri Guybet, Jean Lefebvre, André Pousse, Bruno Pradal, Paul Préboist, Renée Saint-Cyr, Charles Southwood…

Scénario : Georges Lautner, Jean-Marie Poiré d’après le roman de A.D.G.

Photographie : Maurice Fellous

Musique : Pierre Bachelet, Eddie Vartan

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Loubressac, petit village du Lot. Son château, sa comtesse, ses tracteurs, ses paisibles autochtones… Et voilà qu’arrive une colonie de hippies que la châtelaine a autorisé à bivouaquer sur son domaine. Un drôle de genre qui fait grincer bien des dents. Jusqu’au jour où l’on assassine le régisseur de la châtelaine. Les beatniks sont alors des coupables tout désignés.

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Test Blu-ray / Un, Deux, trois, réalisé par Billy Wilder

UN, DEUX, TROIS (One, Two, Three) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 4 juin 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : James Cagney, Horst Buchholz, Pamela Tiffin, Arlene Francis, Howard St. John, Hanns Lothar, Leon Askin, Liselotte Pulver…

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond d’après la pièce de théâtre de Ferenc Molnár

Photographie : Daniel L. Fapp

Musique : André Previn

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1961

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Test Blu-ray / La Soupe aux choux, réalisé par Jean Girault

LA SOUPE AUX CHOUX réalisé par Jean Girault, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 1er juillet 2014 chez Studiocanal

Acteurs : Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, Claude Gensac, Henri Genès, Christine Dejoux, Marco Perrin…

Scénario : Louis de Funès, Jean Halain d’après le roman de René Fallet

Photographie : Edmond Richard

Musique : Raymond Lefebvre

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1981

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Test Blu-ray / Un été à la Goulette, réalisé par Férid Boughedir

UN ÉTÉ À LA GOULETTE (Halk-el-wad) réalisé par Férid Boughedir, disponible en combo Blu-ray/DVD le 21 mai 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Sonia Mankaï, Gamil Ratib, Mustapha Adouani, Guy Nataf, Claudia Cardinale, Michel Boujenah, Hélène Catzaras, Ivo Salerno, Amel Hedhili…

Scénario : Férid Boughedir, Nouri Bouzid

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Jean-Marie Sénia

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1996

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Test Blu-ray / Halfaouine – L’Enfant des terrasses, réalisé par Férid Boughedir

HALFAOUINE – L’ENFANT DES TERRASSES (Asfour Stah) réalisé par Férid Boughedir, disponible en combo Blu-ray/DVD le 21 mai 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Selim Boughedir, Mustapha Adouani, Rabia Ben Abdallah, Mohammed Driss, Hélène Catzaras, Fatima Ben Saïdane, Abdelhamid Gayess, Jamel Sassi…

Scénario : Férid Boughedir, Nouri Bouzid, Taoufik Jebali, Maryse León García

Photographie : Georges Barsky

Musique : Anouar Brahem

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1990

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Test Blu-ray / La Grosse Caisse, réalisé par Alex Joffé

LA GROSSE CAISSE réalisé par Alex Joffé, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 22 mai 2019 chez Coin de mire Cinéma et L’Atelier d’images

Acteurs : Bourvil, Paul Meurisse, Françoise Deldick, Daniel Ceccaldi, Bernard Fresson, Aimé de March, Tsilla Chelton, Roger Carel, Pierre Vernier, Jacques Legras, Dominique Zardi…

Scénario : Alex Joffé, Renée Asséo, Geno Gil, Luc Charpentier, Pierre Levy Cort

Photographie : Louis Page

Musique : Jean Marion

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Louis Bourdin est employé à la RATP le jour, romancier la nuit, avec une forte prédilection pour le genre policier. Un jour, il rédige un polar situé dans l’univers de la RATP, boudé par les éditeurs. Le livre parvient alors aux yeux d’une bande de criminels…

« Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Des trous de seconde classe
Des trous de première classe… »

1965 est une grande année pour Bourvil qui aura enchaîné Le Corniaud de Gérard Oury, Guerre secrète de Christian-Jaque, Les Grandes Gueules de Robert Enrico et La Grosse Caisse d’Alex Joffé. Près de vingt millions d’entrées sur quatre films, dont plus de la moitié pour Le Corniaud. La Grosse Caisse n’est certes pas sa comédie la plus célèbre, mais n’en demeure pas moins intéressante et surtout drôle, pour plusieurs raisons. Premièrement, Alex Joffé trouve le parfait équilibre entre l’humour, décalé voire même parfois onirique (le cauchemar du procès), et l’intrigue policière. Deuxièmement, l’histoire nous permet de jeter un œil sur le Paris d’époque, et plus particulièrement sur son métro. Enfin, La Grosse Caisse est aussi et surtout l’occasion d’admirer le face à face entre deux monstres du cinéma français, Bourvil et Paul Meurisse.

Louis Bourdin est poinçonneur au métro parisien. Piqué de romans policiers (son petit appartement de célibataire croule d’ailleurs sous les livres de Ian Fleming et les séries noires) et secrètement amoureux d’Angélique, poinçonneuse du quai d’en face, l’idée lui vient de conquérir la gloire et la fortune en écrivant un roman dont la trame est simple, efficace et bourrée de détails : profitant du lundi, jour où la recette collectée par la rame à finances de la R.A.T.P. est considérable, des gangsters particulièrement audacieux s’empareront de cette  » grosse caisse ». Mais hélas personne ne daigne publier sa prose, la jugeant « trop invraisemblable ». Il décide alors de prouver tout le contraire, d’autant plus qu’il subit de plus en plus les railleries de ses collègues. Il prend le pseudonyme de Lenormand, et intitule son roman « Rapt à la RATP ». Il décide d’en faire bénéficier, bien imprudemment, un malfaiteur notoire, Paul Filippi. Ce dernier, entouré de ses sbires, décide de suivre à la lettre l’écrit de Bourdin. Ce dernier n’imaginait pas qu’il serait aussi mis à contribution…

La carrière du réalisateur Alex Joffé tourne essentiellement autour de Bourvil, avec lequel il collaborera à six reprises : Les Hussards (1955), Fortunat (1960), Le Tracassin ou Les Plaisirs de la ville (1961), Les Culottes rouges (1962), La Grosse Caisse (1965) et Les Cracks (1968). Tous de grands succès populaires, tout comme d’ailleurs le reste de la filmographie du metteur en scène, à qui l’on doit également Les Fanatiques (1957) avec Pierre Fresnay et Du rififi chez les femmes (1959) avec Robert Hossein et Roger Hanin. Dans La Grosse Caisse, Bourvil prend visiblement beaucoup de plaisir à interpréter cet humble employé de la RATP, vantard, mais peureux, qui affronte son quotidien monotone à la station Quai de la Rapée, en pensant au roman policier qu’il est en train de terminer. Il y a tout d’abord l’humanité toujours débordante de Bourvil qui fait son effet. Même s’il se sent pousser des ailes, à tel point que ses pieds ne touchent plus le sol (au sens propre comme au figuré) en rêvant de son futur succès et de sa célébrité à venir, Louis Bourdin est un homme timide, mal dans sa peau, seul, gentil, honnête, qui se fait constamment engueuler par son chef de station (l’immense Roger Carel) et qui en pince pour la charmante Angélique (délicieuse Françoise Deldick) qui poinçonne les billets en face de son guichet en direction de la Place d’Italie.

Immense comédien, Bourvil parvient également à montrer également le feu qui anime son personnage, son désir de s’extraire de son quotidien morose et sans avenir. Le destin le rattrape finalement en le mettant face à un bandit. Tout droit sorti du Monocle rit jaune de Georges Lautner, Paul Meurisse apparaît avec son élégance coutumière et son rictus cynique, véritable aristocrate du crime. Comme son partenaire, son interprétation est constamment sur le fil entre le rire et la gravité, capable de passer d’un bon mot à un regard perçant et menaçant qui refroidit immédiatement son interlocuteur. Comme si le Michel Delassale des Diaboliques refaisait surface entre deux répliques à l’humour so british. La rencontre entre les deux acteurs fait des étincelles.

Ce petit bijou de scénario rappelle les merveilleux romans de Donald Westlake et notamment les aventures de Dortmunder. Si l’on pourra déplorer quelques longueurs, notamment durant le périple de Bourdin pour trouver le truand susceptible d’être intéressé par son affaire, La Grosse Caisse séduit à plus d’un titre. Outre le jeu phénoménal des comédiens, le décor reste original avec celui de la belle station de Quai de la Rapée (formidablement reconstituée dans les studios d’Epinay-sur-Seine) et de ses environs, dont la station Arsenal, fermée aux usagers, servant de vitrine publicitaire pour des voitures Simca (!), investie ici par les gangsters.

Témoignage d’une époque révolue et de métiers aujourd’hui disparus, le film d’Alex Joffé reste bourré de charme (très belle photo de Louis Page) et toute la séquence du fameux rapt est un grand moment d’humour et de suspense. Car même si l’on rit, on souhaite également que les bandits s’en sortent et réussissent leur larcin, tout en espérant que le livre de Bourdin soit reconnu. La Grosse Caisse est une comédie policière savoureuse, qui toutes proportions gardées, annonce Le Cerveau de Gérard Oury. D’ailleurs, le vol du train postal est même évoqué au détour d’une réplique. Etrange coïncidence…

LE DIGIBOOK

Nous terminons cette deuxième vague Coin de Mire Cinéma, par La Grosse Caisse. Comme les précédents titres de la collection « La Séance », cette édition prend la forme d’un coffret Digibook prestige numéroté et limité à 3.000 exemplaires. L’objet mesure 142 x 194 mm et comprend le Blu-ray, le DVD, ainsi qu’un superbe livret de 24 pages cousu au boîtier, reproduisant des archives sur le film, mais aussi celles de la R.A.T.P. dans les années 1960, sans oublier la reproduction de 10 photos d’exploitations cinéma sur papier glacé format 120 x 150 mm rangées dans 2 étuis cartonnés, ainsi que la reproduction de l’affiche originale en format 215 x 290 mm pliée en 4. Rappelons que chaque titre est annoncé au tarif de 32€, disponible à la vente sur internet (sur le site de l’éditeur notamment) et dans certains magasins spécialisés à l’instar de Metaluna Store tenu par le fringuant Bruno Terrier, rue Dante à Paris. Merci à Laure et Thierry Blondeau pour leur confiance ! Le menu principal du Blu-ray est fixe et musical.

On attaque cette « dernière » séance, en attendant la troisième vague Coin de Mire Cinéma avec une grande impatience, par les actualités de la 27e semaine de l’année 1965 (9’). Au programme, des images impressionnantes d’un militant viet-cong fusillé devant des spectateurs, suivi d’un attentat dans les rues de Saïgon, un record de vitesse effectué à bord d’une 404 diesel rapide, une large place accordée au résumé d’un Grand Prix remporté par Jim Clark, ainsi qu’une nouvelle collection portée par des mannequins mis dans des situations quelque peu atypiques…

Place aux réclames publicitaires (8’30) avec cette fois les nougats Coupo Santo, les esquimaux Gervais, les caramels Isicrem (avec le comédien Paul Mercey), sans oublier la nouvelle gamme de chez Frigidaire, la brosse à dents Gibbs aux poils doux, Jean Nohain qui passe faire un coucou pour vanter les chauffages Arthur Martin, tandis que Régilait propose un granulé de lait soluble instantané.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

D’emblée, la copie nous apparaît étincelante, des noirs denses côtoient des blancs immaculés et la palette de gris est largement étendue. La restauration HD (à partir du négatif original) est exceptionnelle, aucune scorie n’a survécu au nettoyage numérique et le piqué est bluffant. Seules quelques séquences nocturnes témoignent d’une sensible perte de la définition, comme lors des fondus en noir où le N&B paraît alors étrangement bleuté avec un rendu plus lisse, mais ce serait vraiment chercher la petite bête. A 1h19, les limites de la restauration sont également notables à droite de l’écran. Vous pouvez donc remiser votre ancienne édition DVD LCJ.

L’éditeur est toujours aux petits soins avec ses films. La Grosse Caisse bénéficie d’une piste DTS HD Master Audio mono. Si quelques saturations demeurent inévitables surtout sur les quelques dialogues aigus, l’écoute se révèle fluide, limpide et surtout saisissante. Aucun craquement ou souffle intempestifs ne viennent perturber l’oreille des spectateurs, l’excellente musique de Jean Marion (La Cuisine au beurre, Le Capitan) est admirablement restituée et les échanges sont clairs. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.


Crédits images : © TF1 Droits Audiovisuels / Coin de Mire Cinéma / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr