Test Blu-ray / La Pie Voleuse, réalisé par Robert Guédiguian

LA PIE VOLEUSE réalisé par Robert Guédiguian, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2025 chez Diaphana.

Acteurs : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Marilou Aussilloux, Grégoire Leprince-Ringuet, Lola Naymark, Robinson Stévenin, Thorvald Sondergaard, Jacques Boudet…

Scénario : Robert Guédiguian & Serge Valletti

Photographie : Pierre Milon

Musique : Michel Petrossian

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Maria n’est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens dont elle s’occupe avec une dévotion extrême… et qui, pour cela, l’adorent… Pourtant une plainte pour abus de faiblesse conduira Maria en garde à vue…

Et c’est reparti ! À peine venions-nous de laisser Robert Guédiguian et sa clique rue d’Aubagne à Marseille dans Et la fête continue !, que nous retrouvons le cinéaste, toujours accompagné d’une partie de sa troupe, à l’Estaque, quartier du 16ème arrondissement situé au nord-ouest de la Cité Phocéenne. Un lieu qui lui tient particulièrement à coeur, qui l’a vu naître, qu’il a souvent filmé par le passé, mais qu’il avait délaissé depuis le magnifique Les Neiges du Kilimandjaro en 2011. Pour son 24ème long-métrage en près de 45 ans de carrière, Robert Guédiguian livre un opus réussi, du moins beaucoup plus que son précédent, quand bien même on pourra lui reprocher de s’adonner un peu trop au romanesque peu crédible en ce qui concerne ses plus jeunes personnages. Le metteur en scène offre à sa muse et épouse Ariane Ascaride, un personnage ambigu, dont les agissements demeurent condamnables, mais qui reste malgré tout attachant. Sans surprise, les meilleures scènes du film restent celles entre cette dernière et Jean-Pierre Darroussin (sa 19ème collaboration avec Robert Guédiguian), dont la simplicité, la complicité, l’alchimie, la tendresse, la chaleur humaine font mouche à tous les coups. La Pie Voleuse ne surprendra personne, en premier lieu les aficionados, mais ce moment suspendu n’a rien de déplaisant et réchauffe les sens.

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Test Blu-ray / Ailleurs, l’herbe est plus verte, réalisé par Stanley Donen

AILLEURS, L’HERBE EST PLUS VERTE (The Grass is Greener) réalisé par Stanley Donen, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Cary Grant, Deborah Kerr, Robert Mitchum, Jean Simmons, Moray Watson…

Scénario : Hugh Williams & Margaret Vyner, d’après leur pièce de théâtre

Photographie : Christopher Challis

Musique : Noel Coward

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Lord et Lady Rhyall ont dû ouvrir au public leur manoir anglais pour arrondir les fins de mois. Ils vivent avec leurs deux enfants dans quelques pièces du château, pendant que les touristes se bousculent dans le reste de l’immense demeure. Lady Rhyall cultive des champignons qu’elle vend au village, et le majordome supplie qu’on le renvoie pour faire des économies. Un jour, un millionnaire américain, Charles Delacro, pousse la porte marquée « privé » et tombe sous le charme de Lady Rhyall. Elle part à Londres, sous couvert d’habiter chez son amie Hattie et vit quelques jours de rêve avec l’Américain. Lord Rhyall n’est pas dupe, mais tient à garder sa femme sans se montrer jaloux. Il organise un week-end au manoir où les quatre protagonistes vont redistribuer les cartes.

C’est toujours un petit jeu sympa entre cinéphiles. Citez au moins cinq films réalisés par Stanley Donen ! Chantons sous la pluie Singin’ in the Rain (1952), oui évidemment. Drôle de frimousse Funny Face (1957), certes, avec Audrey Hepburn ! On continue ? Charade (1953) ! Bravo, ensuite ? Euh…Voyage à deux Two for the Road (1967) ? Évidemment, un de ses plus beaux d’ailleurs ? Et ? Ah oui, ça coince hein ? Pourtant, Stanley Donen aura signé près de trente longs-métrages en 35 ans. Alors, en regardant sa filmographie on peut aussi citer IndiscretIndiscreet (1958) et Arabesque (1966), mais c’est après que cela devient vraiment très difficile. Ailleurs, l’herbe est plus verteThe Grass Is Greener apparaît au mitan de la carrière du cinéaste. Cette troisième collaboration avec Cary Grant, après Embrasse-la pour moiKiss Them for Me (1957), Indiscret (1958) et trois ans avant Charade (1963), demeure étonnamment oubliée et ce malgré son casting quatre étoiles, qui comprend aussi Deborah Kerr, Robert Mitchum et Jean Simmons. Comédie dite de « remariage », Ailleurs, l’herbe est plus verte est une sucrerie acidulée, qui vaut essentiellement pour ses quatre têtes d’affiche prestigieuse, qui se renvoient la balle avec une dextérité forcément virtuose, même si l’histoire n’a il faut bien le dire rien de transcendant. À l’instar d’Indiscret, Stanley Donen reste enfermé dans un théâtre filmé, d’ailleurs le film est la transposition d’une pièce à succès signée Hugh et Margaret Vyner créée à Londres en 1956, et tout cela s’avère quelque peu étouffant, étant donné que l’action est la plupart du temps enfermée dans le manoir des Rhyall. Mais les cinéphiles ne manqueront pas de se pencher sur The Grass Is Greener, car passer 1h40 en compagnie de tels monstres, cela ne se refuse évidemment pas.

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Test Blu-ray / Le Travail c’est la liberté, réalisé par Louis Grospierre

LE TRAVAIL C’EST LA LIBERTÉ réalisé par Louis Grospierre, disponible en Blu-ray le 18 juin 2025 chez Gaumont.

Acteurs : Raymond Devos, Gérard Séty, Sami Frey, Judith Magre, Marguerite Cassan, Jany Clair, Hubert Deschamps, Jacques Dufilho…

Scénario : Louis Grospierre & Jacques Lanzmann, d’après une nouvelle de Françoise Mallet-Joris

Photographie : Marcel Grignon

Musique : Georges Van Parys

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

En raison d’une grève des éboueurs, il est fait appel à des détenus pour assurer l’enlèvement des ordures ménagères. Profitant de cette situation inattendue, trois d’entre eux réussissent à fausser compagnie à leurs gardiens.

Voilà en gros l’histoire du Travail c’est la liberté, premier long-métrage du réalisateur et scénariste Louis Grospierre (1927-2020), lauréat du Prix Jean Vigo pour son court-métrage Les Femmes de Stermetz (1958), jusqu’à présent inconnu au bataillon en ce qui nous concerne. « Le travail, c’est la liberté. La liberté, c’est celle des autres. Le travail, c’est celui des autres » disait Boris Vian et dans le film de Louis Grospierre, le boulot va permettre à trois détenus d’aller prendre l’air. Enfin, façon de parler, puisqu’à cause d’une grève nationale des éboueurs, nos trois Pieds Nickelés se retrouvent à ramasser les détritus dans les rues de Paname, sous l’oeil de deux gardiens de la paix qui les suivent à vélo. Évidemment, toute la clique va en profiter pour essayer de se faire la malle ou pour aller retrouver une donzelle, mais rien ne va se passer comme prévu. Il ne faut pas en attendre beaucoup du Travail c’est la liberté, qui vaut essentiellement pour découvrir Raymond Devos, 37 ans, déjà bien installé au music-hall, dans l’une de ses rares apparitions au cinéma.

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Test Blu-ray / Recherche Susan désespérément, réalisé par Susan Seidelman

RECHERCHE SUSAN DÉSESPÉRÉMENT (Desperately Seeking Susan) réalisé par Susan Seidelman, disponible en Édition Collector Blu-ray + 2 DVD + Livre + Goodies depuis le 20 décembre 2024 chez Bubbel Pop’ Édition.

Acteurs : Rosanna Arquette, Madonna, Aidan Quinn, Mark Blum, Robert Joy, Laurie Metcalf, Anna Thomson, Will Patton, Peter Maloney, Steven Wright, John Turturro, Giancarlo Esposito….

Scénario : Leora Barish

Photographie : Edward Lachman

Musique : Thomas Newman

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Roberta, jeune bourgeoise un peu coincée du New Jersey, s’ennuie ferme dans sa luxueuse maison. Et quand elle découvre dans les petites annonces « Recherche Susan désespérément », elle décide d’enquêter pour savoir qui est cette fameuse Susan…

Aujourd’hui, quasiment quarante ans après sa sortie, le film Recherche Susan désespérémentDesperately Seeking Susan est étonnamment moins connu que son titre qui « claque », qui renvoie immédiatement à une période particulière, au mitan des années 1980, quand Madonna n’était pas encore une star planétaire, mais était sur le point d’exploser aux yeux du monde. En fait, on redécouvre sans cesse Recherche Susan désespérément, second long-métrage de la réalisatrice Susan Seidelman, trois ans après le très remarqué Smithereens, qui n’est pas vraiment une comédie, encore moins un drame, mais un triple portrait, celui de deux femmes distinctes et qui se complètent comme les deux faces d’une même pièce, mais aussi celui d’une ville, New York, alors en pleine mutation, marqué par l’esprit post-punk. Irrigué par un spleen qui traverse la Grosse Pomme comme le Styx sépare les Enfers du monde terrestre, Desperately Seeking Susan se focalise sur des personnages qui gardent le sourire, en dépit d’une vraie mélancolie qui les accompagne, montrant qu’il est important de garder le moral et ce même si le monde part en sucette. Magistralement interprété par Rosanna Arquette et Madonna, les deux têtes d’affiche, les deux formidables comédiennes, les deux bombes, Recherche Susan désespérément est un bijou beaucoup plus profond qu’on a bien voulu l’admettre pendant des années, qui a des choses à dire sur la condition féminine et qui le fait sans livrer son message à l’aide d’un marteau piqueur ou quelques pseudo-féministes qui ont une haine viscérale de la gent masculine. Car, et c’est là toute la virtuosité du scénario écrit par Leora Barish (oui oui, la même qui sera responsable bien plus tard de l’infâme Basic Instinct 2), le récit, inspiré par le film Céline et Julie vont en bateau (1974) de Jacques Rivette, demeure universel et intemporel, prend l’apparence d’un conte (Alice au pays des merveilles entre autres), afin de mieux renforcer son propos (le désir d’émancipation, de liberté, de s’extraire de sa cage dorée, de briser ses chaînes), tout cela avec une énergie dévastatrice et une portée intergénérationnelle. Un vrai bijou, bourré de charme, marqué par une B.O. (Into the Groove) et un casting irrésistibles (John Turturo à ses débuts), un « film-médicament » qui revigore, ressource et rebooste, tout en flattant les sens.

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Test Blu-ray / À bicyclette!, réalisé par Mathias Mlekuz

À BICYCLETTE ! réalisé par Mathias Mlekuz, disponible en DVD & Blu-ray le 1er juillet 2025 chez Ad Vitam.

Acteurs : Mathias Mlekuz, Philippe Rebbot, Josef Mlekuz, Adriane Gradziel, Laurent Jouault, Marziyeh Rezaei…

Scénario : Mathias Mlekuz & Philippe Rebbot

Photographie : Florent Sabatier

Musique : Pascal Lengagne

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Devant des amis en bord d’océan Atlantique, Mathias explique sa démarche, non sans une certaine émotion. Lui et son meilleur ami, Philippe, vont partir à bicyclette faire le trajet qu’avait fait Youri, le fils de Mathias, clown de son état, quelques années plus tôt, et aujourd’hui disparu. Depuis La Rochelle jusqu’à Istanbul, un voyage pour s’apaiser face à un deuil mais aussi pour garder le lien avec le disparu…

On connaissait le comédien Mathias Mlekuz, figure récurrente de la télévision (il campait l’inspecteur Pierre Bourdeau dans la série Nicolas Le Floch) et du cinéma français depuis près de trente ans (Demonlover, Tout pour plaire, Brice de Nice), mais on ne le savait pas réalisateur. Il sort son premier long-métrage en 2020, Mine de rien, avec Arnaud Ducret et Philippe Rebbot, son ami depuis plus de vingt ans, depuis leur rencontre sur le tournage de Nos enfants chéris. Il retrouve ce dernier pour À bicyclette !, son second opus comme metteur en scène, dont l’origine est tragique, puisque ce film est parti du suicide de son fils aîné Youri, 28 ans, parti en 2022 sans laisser un mot quant à la raison de son acte. Soutenu par sa famille et ses proches, Mathias Mlekuz, avec l’aide de Philippe Rebbot, écrit ce qui deviendra À bicyclette !, road-movie à vélo, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, dans lequel les deux hommes entreprennent de reconstituer le périple de Youri, qui avait relié à vélo la côte Atlantique à la mer Noire. Cette oeuvre fondamentalement cathartique est à la fois grave sur le fond et pourtant lumineuse, portée par deux comédiens exceptionnels, qui apparaissent à la fois dans leur propre rôle, tout en « incarnant » deux types d’âge mûr, qui doivent continuer à aller tout droit, malgré tout. On rit (beaucoup), on pleure (énormément) devant À bicyclette !, d’ores et déjà un de nos coups de coeur de l’année, gratifié d’un grand succès dans les salles, où près de 550.000 spectateurs sont venus applaudir ce merveilleux film, qui fait du bien au coeur et à l’âme.

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Test Blu-ray / Darling Chérie, réalisé par John Schlesinger

DARLING CHÉRIE (Darling) réalisé par John Schlesinger, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er juillet 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Julie Christie, Dirk Bogarde, Laurence Harvey, José Luis de Vilallonga, Roland Curram, Basil Henson, Helen Lindsay, Carlo Palmucci…

Scénario : Frederic Raphael

Photographie : Kenneth Higgins

Musique : John Dankworth

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Diana Scott est une « enfant gâtée », consciente de sa beauté. Elle a épousé, jeune, un candide jeune homme mais ce mariage est un échec. Elle devient mannequin, lancée par Robert Gold, un reporter de télévision, qui a quitté sa famille pour elle. Mais Diana abandonne son amant pour un bel homme d’affaires puis pour un prince italien. Elle prend peu à peu conscience du monde artificiel dans lequel elle vit…

Arrêtez les machines ! Et penchez-vous absolument sur Darling, sorti en France sous le titre Darling chérie, troisième long-métrage du réalisateur britannique John Schlesinger (1926-2003). Pourquoi le cinéphile se doit de consacrer deux heures de son temps précieux à ce film ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une œuvre matricielle, qui annonce toute la comédie anglaise qui explosera dans les années 1990-2000, en particulier Le Journal de Bridget Jones Bridget Jones’s Diary auquel on ne peut s’empêcher de penser. Mais attention, Darling n’a rien d’une gaudriole non plus et demeure une satire sociale grinçante, dans laquelle explose littéralement Julie Christie, tout juste révélée par John Schlesinger dans Billy le menteurBilly Liar et qui retrouve donc le cinéaste pour un rôle qui fera d’elle une star internationale, grâce auquel elle remportera d’ailleurs l’Oscar de la meilleure actrice. Darling est un bonbon acidulé, un plaisir de chaque instant, porté par une actrice flamboyante que l’on ne quitte pas d’une semelle du début à la fin, qui est observée avec l’oeil d’un entomologiste, mais sans aucun jugement, comme un poisson sans cesse à la recherche du bocal qui pourra lui convenir, un temps, avant de jeter son dévolu sur un autre. Immense découverte que Darling, classé dans le top 100 des plus grands films britanniques du XXe siècle par le British Film Institute.

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Test Blu-ray / God Save the Tuche, réalisé par Jean-Paul Rouve

GOD SAVE THE TUCHE réalisé par Jean-Paul Rouve, disponible en DVD & Blu-ray le 18 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, Elise Larnicol, Bernard Menez…

Scénario : Nessim Chikhaoui, Julien Hervé, Philippe Mechelen & Jean-Paul Rouve

Photographie : Christophe Graillot

Musique : Martin Rappeneau

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas près d’oublier leur séjour !

Ils sont de retour ! Pourtant, après l’accueil on ne peut plus froid et « l’échec » du quatrième volet avec « seulement » 2,4 millions d’entrées, sachant que le troisième avait approché les six millions (oui oui) et que la pandémie freinait encore la fréquentation des salles, on pouvait penser qu’on ne reverrait pas la famille Tuche au cinéma. D’autant plus qu’Olivier Baroux et Jean-Paul Rouve en étaient arrivés à avoir quelques différends artistiques. Quatre ans plus tard, Jeff, Cathy, Donald, Wilfried, Stéphanie et Mamie Suze font leur comeback, mot bien choisi puisqu’ils partent cette fois outre-Manche, pour aller saluer le roi d’Angleterre, ce qui les changera du Père-Noël dans l’opus précédent, ce qui avait décontenancé quelque peu une partie du public. Jean-Paul Rouve reprend lui-même les rênes de l’entreprise, avec l’aide au scénario de Nessim Chikhaoui, Julien Hervé et Philippe Mechelen, déjà à l’oeuvre sur le reste de la saga. Soyons honnêtes d’emblée, si nous n’attendions pas grand-chose de ce God Save the Tuche, force est d’admettre qu’il s’agit ni plus ni moins du meilleur épisode de la franchise. Si les acteurs s’en donnent encore une fois à coeur joie, il y a surtout plus d’idées de mise en scène dans ce cinquième volet que dans les quatre premiers réunis, d’autant plus que les références vont bon train, avec l’ombre d’Alain Chabat qui plane sur l’ensemble, ce dernier faisant d’ailleurs une petite participation vocale. En lorgnant volontairement sur un humour proche de celui de La Cité de la peur (même Dominique Faruggia y va de son caméo en voix-off), God Save the Tuche redresse la barre, s’avère un divertissement soigné et haut en couleur, qui a visiblement plu au public qui l’a à nouveau plébiscité puisque la barre des trois millions de spectateurs a de nouveau été franchie.

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Test Blu-ray / Sarah Bernhardt, la Divine, réalisé par Guillaume Nicloux

SARAH BERNHARDT, LA DIVINE réalisé par Guillaume Nicloux, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2025 chez Memento Distribution.

Acteurs : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Mathilde Ollivier, Laurent Stocker, Samuel Brafman-Moutier, Sylvain Creuzevault…

Scénario : Guillaume Nicloux & Nathalie Neuthreau

Photographie : Yves Cape

Musique : Reynaldo Hahn

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

1915. Atteinte d’une tuberculose osseuse au niveau du genou, la grande actrice Sarah Bernhardt se voit contrainte d’être amputée de la jambe droite. Au terme d’une opération délicate mais réussie, elle assiste aux visites successives de ses proches, notamment le jeune cinéaste Sacha Guitry qui cherche à percer le secret de la liaison entre Sarah et son père Lucien. C’est le début d’une longue confession sur ce qui, vingt ans plus tôt, aura fait basculer le destin de « la Divine ».

Si l’on devait comparer Guillaume Nicloux à un autre metteur en scène, ce serait sans nul doute Steven Soderbergh, avec lequel le cinéaste semble partager cette envie insatiable de filmer, de passer d’un genre à l’autre, d’aborder les différents formats, courts et longs-métrages, documentaires, téléfilms, séries télévisées. Son premier opus, Les Enfants volants, remonte à 1990, mais c’est à partir d’Une affaire privée (2002) qu’il accélérera le rythme avec à ce jour, dix-sept longs-métrages à son actif. Guillaume Nicloux a encore passé la vitesse supérieure depuis 2022 avec La Tour, drame horrifique, La Petite, qui offrait à Fabrice Luchini l’un de ses plus beaux rôles, Dans la peau de Blanche Houellebecq, sa troisième collaboration avec Michel Houellebecq dans son propre rôle, après L’Enlèvement de Michel Houellebecq et Thalasso, puis enfin, le film qui nous intéresse aujourd’hui, Sarah Bernhardt, la Divine. Comme son titre l’indique, ce dernier est un biopic consacré à l’actrice Sarah Bernhardt (1844-1923), également peintre et sculptrice, considérée comme une des plus importantes comédiennes françaises du XIXe et du début du XXe siècle, première star internationale, appelée par Victor Hugo « la Voix d’or », mais aussi par d’autres « la Divine » ou encore « l’Impératrice du théâtre », l’une des plus grandes tragédiennes de tous les temps, qui avait connu un triomphe sur les cinq continents. La légende raconte aussi que Jean Cocteau aurait créé pour elle l’expression « monstre sacré ». C’est Sandrine Kiberlain qui se glisse dans les magnifiques costumes créés par Anaïs Romand (Boléro, De Gaulle, Une vieille maîtresse), habituée des films historiques, et qui livre à cette occasion l’une des plus grandes prestations de toute sa carrière, déjà conséquente et impressionnante. Certains ont pu reprocher un certain académisme à l’ensemble, pourtant Sarah Bernhardt, la Divine demeure comme son sujet, furieusement moderne dans son approche, le récit étant branché directement sur l’ébouriffante énergie de son interprète principale, tandis que le réalisateur s’amuse avec la temporalité de cette existence, en revenant dans le passé, en imbriquant les flashbacks, en dévoilant une artiste qui était chaque seconde en représentation, oubliant souvent la différence entre la scène et la vie réelle. Une grande et belle expérience de cinéma et un rôle en or pour Sandrine Kiberlain, injustement oubliée des César en 2025.

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Test Blu-ray / La Cavale des fous, réalisé par Marco Pico

LA CAVALE DES FOUS réalisé par Marco Pico, disponible en Blu-ray le 18 juin 2025 chez Gaumont.

Acteurs : Pierre Richard, Michel Piccoli, Dominique Pinon, Florence Pernel, Édith Scob, Marc Betton, Jacques Denis, Hélène Surgère, Ronny Coutteure…

Scénario : Pierre Richard & Olivier Dazat

Photographie : François Lartigue

Musique : Olivier & Christophe Defays

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Henri Toussaint, ex-professeur au Collège de France, est interné en hôpital psychiatrique depuis 7 ans, après avoir tenté de tuer son épouse. Cette dernière est mourante et souhaite le revoir une dernière fois. C’est Bertrand Daumale, psychiatre, qui est chargé de le conduire. Mais un autre pensionnaire de l’asile, Angel, se glisse en cachette dans la voiture, et notre malheureux chauffeur se retrouve avec deux passagers incontrôlables sur les bras…

Depuis le triomphe des Fugitifs de Francis Veber et pour la première fois de sa carrière, Pierre Richard peine à attirer les spectateurs dans les salles. À gauche en sortant de l’ascenseur a tout juste franchi la barre des 600.000 entrées, Mangeclous ne dépasse pas les 181.000 billets vendus, tandis Bienvenue à bord ! dégringole sous les 50.000 entrées. 1991, le comédien revient aussi derrière la caméra avec On peut toujours rêver, dans lequel il « passe le témoin » à son partenaire Smaïn. Un résultat en demi-teinte avec quasiment le même score que le film d’Édouard Molinaro susmentionné. Pierre Richard continue néanmoins sur sa lancée et endosse à nouveau le costume de clown blanc dans La Cavale des fous. Encore aujourd’hui complètement méconnue, cette comédie est un projet très personnel pour la star du cinéma français. Producteur via sa société Fideline, co-scénariste avec Olivier Dazat (Normandie nue, Cinéman, Les 2 papas et la maman), Pierre Richard s’octroie logiquement le premier rôle et demande à ses deux fils, Christophe et Olivier (Defays) de composer la musique. La Cavale des fous est surtout l’occasion de confronter deux monstres, en l’occurrence Pierre Richard et Michel Piccoli. Il semblerait que le film soit fortement inspiré par Une journée de fousThe Dream Team de Howard Zieff, sorti en 1989, dans lequel Michael Keaton jouait un psychiatre qui décidait d’emmener quatre de ses patients en balade à New York, où ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes. Sorti en plein été 1993, La Cavale des fous sera un bide retentissant et marquera le début de la traversée du désert de Pierre Richard, à l’aube de la soixantaine.

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Test DVD / Le Secret de Khéops, réalisé par Barbara Schulz

LE SECRET DE KHÉOPS réalisé par Barbara Schulz, disponible en DVD le 9 juillet 2025 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Fabrice Luchini, Julia Piaton, Gavril Dartevelle, Camille Japy, Johann Dionnet, Romain Levi, Vincent Heneine, Marie Denarnaud, Arié Elmaleh, Jackie Berroyer…

Scénario : Barbara Schulz, Christophe Turpin & Jérôme Tonnerre

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Audrey Ismaël & Olivier Coursier

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Durant des nouvelles fouilles archéologiques dans la ville du Caire, l’archéologue Christian Robinson est convaincu d’avoir découvert une mystérieuse inscription concernant le trésor du pharaon Khéops. Selon lui, il s’agit d’indices laissés par Dominique Vivant Denon, directeur de 1802 à 1815 du musée du Louvre. Accompagné de sa fille Isis et de son petit-fils Julien, il part à la recherche du trésor en espérant accomplir la plus importante découverte archéologique du XXIe siècle.

Aaaah le cinéma d’aventure hexagonal…Qui a pu prendre la relève d’un Jean-Paul Rappeneau ou d’un Philippe de Broca ? La comédienne Barbara Schulz (qui avait un court-métrage à son actif, Le Malheur des autres, en 2018) a voulu rendre hommage au cinéma qui l’a fait rêver en tant que spectatrice, à travers son premier long-métrage comme scénariste et réalisatrice, Le Secret de Kheops. Malheureusement, on est plus proche ici d’Amazone que de L’Homme de Rio et ce sans aucune commune mesure. Car ce premier coup d’essai derrière la caméra s’avère une catastrophe en tout point. Pourtant, on y croyait presque en voyant l’affiche qui promettait du « lourd » avec Fabrice Luchini et Julia Piaton, photoshopés à outrance, renvoyant presque à la campagne promotionnelle d’un nouveau roman de Dan Brown ou d’un énième opus des péripéties de Robert Langdon, auquel Tom Hanks a prêté ses traits (et ses cheveux gras) dans trois épisodes. Si la première séquence se déroulant au Caire est étonnamment prometteuse et rappelle même un épisode de Tintin (par ailleurs cité à la fin du film), on déchante très rapidement une fois que l’action revient à Paris, pour ne plus quitter la capitale durant les 90 minutes restantes, en dehors de l’épilogue. Avec sa mise en scène télévisuelle (pour ne pas dire inexistante), ses acteurs en roue libre, son scénario Toutankharton (elle était facile celle-là) et son rythme pantouflard, Le Secret de Khéops n’a guère rameuté les spectateurs dans les salles avec « seulement » 450.000 entrées. Pour un budget estimé à dix millions d’euros, c’est un peu limite…Quant à une suite envisagée par Barbara Schulz, il semble que le projet soit abandonné. Ou alors pour la petite lucarne, car après tout, on y verrait que du feu.

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