Test Blu-ray / Reivers, réalisé par Mark Rydell

REIVERS réalisé par Mark Rydell, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Steve McQueen, Rupert Crosse, Mitch Vogel, Sharon Farrell, Ruth White, Michael Constantine, Clifton James, Juano Hernandez, Lonny Chapman…

Scénario : Harriet Frank Jr. & Irving Ravetch, d’après le roman de William Faulkner

Photographie : Richard Moore

Musique : John Williams

Durée : 1h51

Date de sortie initiale: 1969

LE FILM

Jefferson, Mississippi. À douze ans, Lucius vit un grand moment lorsque son grand-père reçoit livraison de la première automobile jamais vue dans la région, une flamboyante Winton Flyer 1905. Sachant la riche famille du gamin partie pour des funérailles, Boon Hogganbeck, un sympathique bon à rien notoire, le convainc d’emprunter le véhicule pour une virée à Memphis afin d’y retrouver sa petite amie. En compagnie d’un troisième larron, ils s’engagent sur des routes tantôt poussiéreuses, tantôt boueuses. Un voyage scandé par de nombreuses rencontres, certaines bonnes, d’autres beaucoup moins…

1960, Les Sept Mercenaires The Magnificent Seven de John Sturges. 1962, L’Enfer est pour les héros Hell Is for Heroes de Don Siegel. 1963, La Grande Évasion The Great Escape de John Sturges. 1966, La Canonnière du Yang-Tsé The Sand Pebbles de Robert Wise. 1968, L’Affaire Thomas Crown The Thomas Crown Affair de Norman Jewison et Bullitt de Peyer Yates. Steve McQueen a 38 ans quand il devient la star d’Hollywood la plus bankable. Avec son regard laser et son sourire carnassier, le comédien peut tout dans la capitale du cinéma. Pour cela, il est même devenu producteur depuis 1963, avec La Dernière bagarre Soldier in the Rain de Ralph Nelson, en créant sa société Solar Productions. Contre toute attente, il refuse Butch Cassidy et le Kid, surtout pour ne pas se retrouver face à Paul Newman qu’il considère comme étant son premier rival, pour financer et concevoir quasiment de A à Z, Reivers, ou The Reivers, « petit » film réalisé par Mark Rydell (né en 1929, metteur en scène du mythique The Rose, avec Bette Midler), adaptation du dernier livre de William Faulkner, paru en France sous le titre Les Larrons et Prix Pulitzer pour une œuvre de fiction en 1963. Si l’égo de Steve McQueen paraît avoir pesé beaucoup dans la balance, la star ne tire étonnamment pas la couverture dans cette chronique tendre, burlesque et amusante et laisse une belle place à ses camarades de jeu, surtout au jeune Mitch Vogel (Lucius dans le film), qui porte une bonne partie des scènes à lui-seul. L’amour de Steve McQueen pour l’automobile a sans aucun doute été l’un des points de départ de Reivers, la Winton Flyer de couleur jaune étant même traitée comme un des personnages principaux du récit. Il en résulte un spectacle joliment emballé, élégamment photographié en Panavision par Richard Moore (chef opérateur de Virages de James Goldstone, du Cercle noir de Michael Winner et des Anges sauvages de Roger Corman), marqué par de magnifiques décors, une superbe reconstitution, une partition endiablée de John Williams et un casting solide qui a l’air de prendre du bon temps. Une sympathique découverte que cet opus obscur (en France tout du moins, le film ayant été un beau succès outre-Atlantique) que ces Reivers.

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Test Blu-ray / À cause d’elle, réalisé par Jean-Loup Hubert

À CAUSE D’ELLE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Antoine Hubert, Olivia Muñoz, Thérèse Liotard, Jean-François Stévenin, Ludmila Mikaël, Erick Desmarestz, Renaud Ménager, Julien Hubert, Pauline Hubert, Romane Bohringer…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

1963, près de Nantes. Antoine rêve de rock ‘n’ roll et doit repasser son certif pour la deuxième fois. Issu d’une famille modeste, il n’a d’yeux que pour la belle et austère Olivia qui vit chez ses parents dans un château des environs. Un accident de voiture, dont Olivia est en partie responsable, entraîne une hospitalisation prolongée pour Antoine. Pour se faire pardonner, elle se propose de le visiter régulièrement tout en l’initiant à la lecture de Balzac et Stendhal. L’amour d’Antoine grandit mais Olivia reste inaccessible. C’est alors qu’il décide de devenir écrivain. Que se passera-t-il ? Finiront-ils ensemble ?

L’oeuvre du réalisateur Jean-Loup Hubert a très souvent été parcourue de souvenirs autobiographiques. Mais s’il y a bien un de ses films qui demeure intégralement inspiré par sa propre vie, c’est sans aucun doute À cause d’elle, son sixième long-métrage. Projet de longue date, pour ne pas dire depuis toujours en gestation, ce drame biographique dévoile les premiers émois d’un adolescent de 14 ans (« bientôt 15 » comme nous l’indique un narrateur, dont la voix semble être celle du cinéaste lui-même), mais aussi l’élément modificateur, matriciel, fondateur dans son existence, puisque cet amour sera le déclencheur de sa vocation d’écrivain. Complètement anachronique lors de sa sortie en 1993, année où les spectateurs font une ovation aux Visiteurs, où les dinosaures de Steven Spielberg débarquent pour la première fois au cinéma, où le Dracula de Coppola effraie les spectateurs, où Stallone fait son comeback dans l’action-movie avec Cliffhanger et où Claude Berri adapte Émile Zola avec un budget de blockbuster, À cause d’elle ne rencontrera aucun succès dans les salles. Ce premier revers important pour Jean-Loup Hubert, également seul scénariste et dialoguiste, s’il n’est indéniablement pas aussi réussi que ses opus précédents, n’en reste pas moins charmant à plusieurs égards, mais pâtit d’un casting peu inspiré, en particulier la jeune comédienne non-professionnelle qui incarne celle qui émeut le coeur et l’âme du personnage principal. Un plaisir agit tout de même, quand bien même À cause d’elle restera le film le plus méconnu de son auteur.

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Test Blu-ray / La Reine blanche, réalisé par Jean-Loup Hubert

LA REINE BLANCHE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Bernard Giraudeau, Jean Carmet, Laure Moutoussamy, Isabelle Carré, Muriel Pultar, Geneviève Fontanel…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h59

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

1960. Confrontée au retour d’Yvon, Liliane, mariée à Jean, a besoin de comprendre : pourquoi ce départ précipité vingt ans plus tôt ? Jean, de son côté, se sent menacé. Il n’a pas oublié que son ami d’enfance était lui aussi amoureux de Liliane avant de disparaître mystérieusement.

La Reine blanche devait à nouveau réunir au cinéma Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. Suite à un empêchement de dernière minute, ce dernier devait finalement laisser sa place à Richard Bohringer, qui tournait ici pour la troisième et dernière fois pour Jean-Loup Hubert, après Le Grand chemin et Après la guerre. « La Reine blanche » c’est dans le film la reine du carnaval de Nantes, le titre de reine de beauté locale que Liliane Soulas remporta dans sa jeunesse. Une élection et donc un prix qui a marqué à vie les esprits en raison de l’ immense beauté de la jeune femme, qui n’a jamais été égalée depuis. Mais le titre de « Reine » est aussi celui de Catherine Deneuve sur le cinéma français et bénéficier de cette royale comédienne en haut de l’affiche de son film est assurément un aboutissement pour Jean-Loup Hubert. Si rétrospectivement La Reine blanche apparaît comme une œuvre plus classique, ce long-métrage n’en reste pas moins une belle réussite, toujours inspiré par de nombreux éléments autobiographiques liés aux souvenirs d’enfance du cinéaste.

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Test Blu-ray / Après la guerre, réalisé par Jean-Loup Hubert

APRÈS LA GUERRE réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Richard Bohringer, Antoine Hubert, Julien Hubert, Martin Lamotte, Isabelle Sadoyan, Raoul Billerey, Jean-François Dérec, Jacques Mathou, Roger Miremont…

Scénario : Jean-Loup Hubert

Photographie : Claude Lecomte

Musique : Jürgen Knieper

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Août 1944, les Américains arrivent ! C’est ce que croient Antoine, 12 ans et Julien, 8 ans, qui l’annoncent triomphalement aux habitants du village. Mais c’est une colonne de chars allemands qui avance. Paniqués, Antoine et Julien s’enfuient et font la rencontre d’un déserteur allemand. Ensemble, ils poursuivent leur chemin…

Il est sans doute toujours difficile pour un réalisateur ayant connu un triomphe au box-office, de passer au film suivant. Jean-Loup Hubert n’a cependant pas attendu longtemps et ne s’est pas reposé sur lauriers après le succès du Grand chemin, qui avait attiré plus de 3,1 millions de spectateurs en 1987. Deux ans plus tard, Après la guerre sort déjà sur les écrans et bénéficie des deux mêmes têtes d’affiche que son œuvre précédente, Richard Bohringer (auréolé du César du meilleur acteur) et Antoine Hubert, le fils aîné du cinéaste, qui interprétait Louis dans Le Grand chemin. Après l’été 1959, Jean-Loup Hubert remonte à nouveau le temps et plante son histoire quinze ans avant pour Après la guerre. Les Américains viennent de débarquer. Dans un petit village du sud de la France, on s’apprête à fêter les libérateurs. Trois jeunes garçons, Julien, Antoine et Gaby, au lieu de répéter avec le reste de la fanfare, préfèrent guetter l’arrivée des Américains qu’ils annoncent à la vue d’une file de blindés. Mais c’étaient les Allemands en train de se replier. Le maire est tué et l’on prévoit un châtiment exemplaire pour les garçons. Gaby est pris tandis que les deux frères Julien et Antoine s’enfuient vers Lyon pour y retrouver leur mère. Ils découvrent alors, réfugié dans un moulin, un soldat allemand cloué au sol par une sciatique. Franz-Joseph est en fait un déserteur et s’il parle si bien le français, c’est parce que sa mère est alsacienne. Après avoir été soigné par une rebouteuse, Franz accepte de faire route avec les deux garçons. Après la guerre s’inspire en grande partie de l’histoire vraie de Richard Bohringer, fils d’un officier de l’armée allemande et d’une française, qui se sont rencontrés durant la Seconde Guerre mondiale. Principalement élevé par sa grand-mère maternelle dans le Val-d’Oise en 1942, tandis que sa mère était allée vivre en Allemagne et que son père devait être fait prisonnier durant quelques années en Russie, le comédien, même si entouré d’amour, devait apprendre à grandir ainsi. Forcément touché, Jean-Loup Hubert prend certains éléments de cette histoire et livre un formidable long-métrage doux-amer sur l’absurdité de la guerre. Magnifiquement interprété par Richard Bohringer, les deux fils du metteur en scène et comme d’habitude par toute une pléiade de fabuleux seconds rôles, Après la guerre demeure un film solaire, qui s’adresse à toute la famille et dont le propos reste aussi pertinent qu’intemporel.

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Test Blu-ray / L’Année prochaine…si tout va bien, réalisé par Jean-Loup Hubert

L’ANNÉE PROCHAINE…SI TOUT VA BIEN réalisé par Jean-Loup Hubert, disponible en DVD & Blu-ray le 26 novembre 2024 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Isabelle Adjani, Thierry Lhermitte, Bernard Crombey, Antoinette Moya, Fred Personne, Virginie Thévenet, Madeleine Bouchez, Michel Dussarat, Marie-Anne Chazel…

Scénario : Jean-Loup Hubert, Marie-Anne Chazel & Gérard Zingg

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Maxime crée des bandes dessinées, et vit avec Isabelle, sans que les parents de celle-ci soient au courant. Maxime est un adolescent attardé, farfelu, égoïste et râlant sans arrêt. Isabelle, statisticienne, est amoureuse, responsable, aux petits soins, et veut un bébé. Maxime ne veut pas rentrer dans l’engrenage de la famille et de la stabilité. On verra, l’année prochaine, si tout va bien…

Premier long-métrage du réalisateur Jean-Loup Hubert (né en 1949), L’Année prochaine…si tout va bien est aussi son premier bijou, pourtant méconnu, voire oublié de nos jours. Si la plupart des spectateurs se souviennent évidemment du Grand chemin (plus de 3,1 millions d’entrées en 1987, quatrième du box-office cette année-là, placé entre Au revoir les enfants de Louis Malle et Platoon d’Oliver Stone) et de La Smala (1984), sans doute son film le plus diffusé à la télévision, il est nécessaire de redécouvrir cette comédie dramatico-sentimentale. Sept mois après Clara et les Chics Types de Jacques Monnet, le couple Isabelle Adjani-Thierry Lhermitte se reforme à nouveau au cinéma. Il y a des films que vous découvrez ou revoyez avec un bonheur immense, qui vous font battre le coeur, devant lesquels vous admirez la beauté des comédiens, leur naturel, leur immense talent…comme celui de leur réalisateur. L’Année prochaine…si tout va bien est de ceux-là. Simple en apparence, ce coup d’essai et coup de maître est la radiographie d’un couple moderne, qui n’a justement pas vieilli d’un pouce et annonce même un sous-genre de comédies américaines, dont Judd Apatow s’est fait le spécialiste dans les années 2000-2010. Si la patine eighties est forcément présente, le propos demeure lui inaltérable, universel et même intemporel. Un énorme coup de coeur.

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Test Blu-ray / L’Héroïque Monsieur Boniface – Boniface somnambule, réalisés par Maurice Labro

L’HÉROÏQUE MONSIEUR BONIFACEBONIFACE SOMNAMBULE réalisés par Maurice Labro, disponible en Coffret DVD ou Blu-ray « Fernandel – Coffret 3 films : L’Armoire volante + L’Héroïque Monsieur Boniface + Boniface somnambule » le 11 décembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Fernandel, Andrex, Michel Ardan, Yves Deniaud, Liliane Bert, Mathilde Casadesus, Gaby Andreu, Raoul Marco…

Scénario : Gérard Carlier

Photographie : Marc Fossard – Pierre Levent

Musique : Louiguy

Durée : 1h35-1h31

Date de sortie initiale : 1949-1951

LES FILMS

Boniface, timide étalagiste, trouve un soir en rentrant chez lui un cadavre dans son lit. Enlevé à sa sortie du commissariat par le véritable assassin (Charlie, un chef de bande), Boniface se retrouve libre et héros du jour au lendemain. Adulé, fêté et reconnu, Boniface commence sérieusement à gêner Charlie, qui décide d’enlever sa petite amie, Irène. Ce geste donnera à l’honnête Boniface la force d’accomplir cette fois, un audacieux coup de main qui mettra fin à la bande de gangsters.

Irréprochable détective privé aux magasins Berthès et spécialement au rayon bijouterie, Victor Boniface est somnambule. Ce qui l’amène à dérober la nuit ce qu’il surveille si brillamment le jour. Ce travers va le conduire à faire arrêter héroïquement trois gangsters : Charlie, René et leur complice, qui l’avaient repéré et abusaient de sa crédulité. Mlle Thomas, la sous-directrice de la bijouterie lui confiera son cœur et deviendra la mère de ses nombreux enfants qui seront, eux aussi, somnambules.

Un an après le semi-succès rencontré par L’Armoire volante, qui a autant décontenancé le public que la critique en raison de son humour noir, Fernandel revient au top du box-office avec L’Héroïque Monsieur Boniface, qui franchit la barre des trois millions d’entrées. Réalisé par Maurice Labro (aucun lien avec Philippe), ce film aussi connu sous le titre Le Sympathique Monsieur Boniface est une comédie conçue pour la star du cinéma français, où Fernandel pousse même la chansonnette. Le succès est tel qu’une suite, la première de sa carrière pour le comédien, sortira deux ans plus tard, mise en scène par le même réalisateur, avec une partie du même casting…mais où le personnage paraît ne pas être le même et où il ne subsiste que de rares éléments le rattachant au premier opus. Si Boniface somnambule ne connaîtra pas le même engouement (2,1 millions d’entrées), ce hit confirmera une fois de plus l’aura de Fernandel auprès des spectateurs, étant par ailleurs à l’affiche de cinq longs-métrages en 1951, dont Topaze (3,2 millions d’entrées) de Marcel Pagnol et L’Auberge rouge (2,7 millions d’entrées) de Claude Autant-Lara. Au jeu des comparaisons, L’Héroïque Monsieur Boniface s’avère plus réussi et original que Boniface somnambule, plus recherché aussi sans doute dans son mélange des genres, une comédie teintée d’enquête policière, dans laquelle Fernandel démontre encore son talent protéiforme. Si Boniface somnambule sent constamment le tournage en studio, contrairement au précédent, le spectacle est cependant bien mené, drôle et divertissant près de 75 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Le Diable par la queue, réalisé par Philippe de Broca

LE DIABLE PAR LA QUEUE réalisé par Philippe de Broca, disponible en DVD & Blu-ray le 4 février 2025 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Clotilde Joano, Claude Piéplu, Marthe Keller, Jacques Balutin, Pierre Tornade, Xavier Gélin, Tanya Lopert …

Scénario : Daniel Boulanger & Philippe de Broca

Photographie : Jean Penzer

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Dans un château délabré du XVIIe siècle, propriété d’une famille de nobles désargentés, on attire les touristes avec la complicité du garagiste local amoureux de la petite-fille de la châtelaine. Jusqu’au jour où arrivent un séduisant gangster et ses deux complices qui transportent le butin de leur dernier méfait. La famille de châtelains n’a aucunement l’intention de laisser passer une pareille aubaine. Et le gangster est-il vraiment si pressé de partir ?

Après le très grave échec du pourtant merveilleux Roi de coeur (140.000 entrées…), Philippe de Broca participe au film à sketches Le Plus Vieux Métier du monde, aux côtés (entre autres) de Claude Autant-Lara, Jean-Luc Godard et Mauro Bolognini. Puis, alors que les événements de mai 68 déferlent en France et sur le reste de l’Europe, le réalisateur écrit avec son complice Daniel Boulanger, Le Diable par la queue, scénario auquel participe également Claude Sautet. Les inconditionnels du cinéma de Philippe de Broca, et Dieu sait s’il y en a, ont toujours eu une immense affection pour Le Diable par la queue, qui certes n’est pas et ne sera jamais le plus célèbre opus de son auteur, mais qui reste emblématique de son univers. Quand le cinéaste ne collaborait pas avec Jean-Paul Belmondo ou Jean-Pierre Cassel, le collectif primait devant et derrière sa caméra. Pour Le Diable par la queue, si l’affiche d’exploitation demeure uniquement concentrée sur Yves Montand, Philippe de Broca réunit aux côtés de sa star une de ses plus belles distribution avec rien de moins que Xavier Gélin, Jean-Pierre Marielle, Maria Schell, Marthe Keller, Madeleine Renaud, Jean Rochefort, Clotilde Joano, Tanya Lopert, Claude Piéplu…tous se délectant de répliques savoureuses écrites au fiel. Personne n’est épargné dans Le Diable par la queue, les nobles, même si ceux-ci sont désargentés, sont de fabuleux escrocs et font jeu égal avec les criminels qu’ils hébergent malgré-eux, ce qui donne lieu à un face-à-face jubilatoire où les plus salopards l’emporteront. Comme bien souvent chez Philippe de Broca, son film fait l’effet dévastateur d’une tornade qui ravage tout sur son passage, autrement dit le coeur et l’âme des spectateurs.

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Test Blu-ray / L’Armoire volante, réalisé par Carlo Rim

L’ARMOIRE VOLANTE réalisé par Carlo Rim, disponible en Coffret DVD ou Blu-ray « Fernandel – Coffret 3 films : L’Armoire volante + L’Héroïque Monsieur Boniface + Boniface somnambule » le 11 décembre 2024 chez Pathé.

Acteurs : Fernandel, Berthe Bovy, Germaine Kerjean, Yves Deniaud, Louis Florencie, Antonin Berval, Maximilienne, Paul Demange, Pauline Carton, Annette Poivre…

Scénario : Carlo Rim

Photographie : Nicolas Hayer

Musique : Georges Van Parys

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

Madame Lobligeois, octogénaire têtue, part pour Clermont-Ferrand avec deux déménageurs afin de rapporter à Paris ses quelques meubles, malgré la folle inquiétude de son neveu Alfred Puc, percepteur de son état. Il faut dire qu’il fait de nombreux degrés en dessous de zéro et qu’au retour, la brave dame meurt de froid. Affolés, les déménageurs laissent le corps dans une armoire à glace, et regagnent Paris en avertissant le neveu. Mais entre-temps le camion a été volé, début de palpitantes aventures du monsieur à la recherche du corps de sa tante.

Démobilisé un an après avoir été appelé suite à la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939, Fernandel n’a jamais cessé de tourner et ses films emballés durant les années du conflit armé portent principalement l’estampille de la Continental Films. Sous l’Occupation, s’il continue de se produire dans les cabarets, le comédien enchaîne les longs-métrages avec toujours autant de succès. Mais les grandes affaires reprennent en 1945 avec le triomphe de Naïs de Marcel Pagnol (3,5 millions d’entrées), suivi des succès du Mystère Saint-Val, des Gueux au paradis, de Pétrus, d’Émile l’Africain et L’Aventure de Gonfaron, qui totalisent à eux-seuls près de quinze millions d’entrées. Un retour en force. Toutefois, si l’on se penche un peu plus sur ces chiffres faramineux, un film se distingue par son score mitigé, celui réalisé par L’Armoire volante de Carlo Rim (1902-1989), qui n’atteint pas la barre du million et demi de spectateurs. Réalisé par l’ancien assistant de Marc Allégret, Maurice Tourneur et Richard Pottier, cette comédie noire et grinçante a certainement déconcerté le public au sortir de la Seconde Guerre mondiale, où l’humour macabre n’était probablement pas le bienvenu. Il n’empêche que le temps a fait son office et que L’Armoire volante est devenu culte pour beaucoup et même un objet de fascination pour beaucoup de cinéphiles, qui se sont depuis organisés pour le faire connaître dans leur réseau. Résolument moderne, magistralement mis en scène et surtout royalement photographié par le virtuose Nicolas Hayer (Le Doulos, Au Grand Balcon, La Chartreuse de Parme, Le Corbeau) avec ses éclairages provenant directement de l’expressionnisme allemand, L’Armoire volante est assurément un sommet dans la prolifique et éclectique carrière de Fernandel, annonçant trois ans avant certains partis-pris du mythique et plus reconnu L’Auberge rouge de Claude Autant-Lara. Autant dire que l’on se trouve devant un bijou quasi-inclassable, ambitieux et drôle, indiscutablement inévitable quand on s’intéresse de près à la légende de Fernandel.

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Test Blu-ray / Mariti in città – Maris en liberté, réalisé par Luigi Comencini

MARIS EN LIBERTÉ (Mariti in città) réalisé par Luigi Comencini, disponible en Combo Blu-ray+DVD le 22 octobre 2024 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Nino Taranto, Renato Salvatori, Memmo Carotenuto, Richard McNamara, Giorgia Moll, Benedetta Rutili, Yvette Masson, Franca Valeri, Franco Fabrizi…

Scénario : Edoardo Anton, Suso Cecchi D’Amico, Luigi Comencini, Sandro Continenza, Ruggero Maccari, Dino Verde & Gino Visentini

Photographie : Armando Nannuzzi

Musique : Domenico Modugno

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

À Rome, au mois d’août, les épouses partent en vacances pendant que leurs maris restent à la maison pour travailler. C’est une période bénie pour ces hommes en quête d’aventures sentimentales. Sans leurs femmes pour les surveiller, ils s’éveillent à la séduction. Mario, Alberto, Fernando et Giacinto, ses amis, vont tenter de trouver l’amour…

Maris en liberté Mariti in città (1957) a souvent été comparé à 7 ans de réflexion The Seven Year Itch réalisé deux ans plus tôt par Billy Wilder. La trame est quasiment la même, sauf qu’il ne s’agit pas ici d’un seul époux mais d’un groupe de quatre maris qui restent en ville tout l’été alors que leurs femmes sont parties en vacances à la mer avec bambins et bagages. L’occasion est donc trop belle pour profiter de ce célibat provisoire. Luigi Comencini use des préjugés sur l’homme italien, dragueur et quelque peu cavaleur, et s’en amuse sans forcément les atténuer. Le beau parleur qui parle avec les mains, non, ce n’est pas de la caricature, et la femme italienne adepte du mariage aussi, quoique les mœurs ont évidemment changé. Chaque personnage a ses caractéristiques : le jeune marié (impeccable Renato Salvatori, âgé seulement de 24 ans) qui s’éprend d’une artiste et qui parvient mal à assumer la situation, l’homme qui se réclame célibataire et qui en fait baver plus d’un avec ses histoires de batifolage (alors qu’il est en réalité en ménage avec sa compagne qui elle veut se marier…) ou le mari qui se croit cocu. Les tentations des uns, les pitreries des autres, provoquent le rire non sans un certain plaisir. Ou comment Luigi Comencini démystifie le mâle italien. Mariti in città est une comédie amusante et tendrement cynique, dont les dialogues font toujours mouche aujourd’hui et constitue une réussite de plus dans le cinéma italien des années 1950-60.

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Test DVD / Neuilly-Poissy, réalisé par Grégory Boutboul

NEUILLY-POISSY réalisé par Grégory Boutboul, disponible en DVD depuis le 4 décembre 2024 chez Blaq Out.

Acteurs : Max Boublil, Mélanie Bernier, Gérard Jugnot, Gérard Darmon, Claudia Tagbo, Steve Tientcheu, Malik Amraoui, Franck Amiack, Clotilde Courau…

Scénario : Grégory Boutboul, Walid Afkir & John Eledjam

Photographie : Benjamin Ramalho

Musique : Maxime Desprez & Michaël Tordjman

Durée : 1h30

Année de sortie : 2024

LE FILM

Magouilleur et beau parleur, naviguant entre son entreprise florissante et sa vie de famille épanouie, Daniel est un homme comblé. Mais, à la suite d’une malversation financière, il doit troquer du jour au lendemain son luxueux appartement de Neuilly contre une cellule de 9m2 dans la prison de Poissy. Du costard-cravate au survêt-claquettes, la chute est brutale. Daniel se retrouve perdu dans un environnement dont il ne connaît pas les codes. Mais c’est sans compter sur sa tchatche, son humour et son sens inné de la débrouille…

Grégory Boutboul est tout d’abord scénariste, ayant fait ses classes sur quelques séries télévisées (La Vie devant nous, Sous le soleil, Plus belle la vie), avant de passer au cinéma (Dieumerci ! de Lucien Jean-Baptiste, Amis publics d’Édouard Pluvieux, Andy de Julien Weill et 30 jours max de Tarek Boudali). Il signe son premier long-métrage comme réalisateur avec Neuilly-Poissy, qu’il coécrit avec Walid Afkir (Les Promesses, Kandisha) et John Eledjam (complice de Kev Adams). Ce coup d’essai n’est guère prometteur et semble sans cesse le postérieur placé entre deux chaises, comme si les auteurs avaient constamment hésité entre la comédie et le « drame » carcéral. De ce fait, tout le film paraît bancal, les personnages manquent de chair, l’histoire de crédibilité et l’ensemble s’enlise rapidement. Les acteurs, Max Boublil en tête, font ce qu’ils peuvent et s’agitent beaucoup, pour finalement pas grand-chose. Immense échec à sa sortie avec seulement 80.000 entrées, Neuilly-Poissy est sans doute destiné à l’enfer des comédies standards qui tombent dans le tout-venant et l’oubli définitif à peine après avoir quitté les salles de cinéma. Au suivant.

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