Test Blu-ray / Le Jour des fous, réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

LE JOUR DES FOUS (Slaughter High) réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Caroline Munro, Simon Scuddamore, Carmine Iannaccone, Donna Yeager, Gary Martin, Billy Hartman, Michael Safran, John Segal…

Scénario : George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

Photographie : Alan Pudney

Musique : Harry Manfredini

Durée : 1h30

Année de sortie : 1986

LE FILM

Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves aux allures d’impasse mortelle.

S’il est aujourd’hui quelque peu oublié, Le Jour des fous – Slaughter High est un petit slasher qui a connu son heure de gloire du temps de la VHS et qui a su rester dans le coeur et l’esprit de certains fans du genre, notamment en raison de la participation forcément marquante de Caroline Munro, la légendaire Victoria Phibes de L’Abominable Docteur Phibes (1971) et Le Retour de l’abominable Docteur Phibes (1972) de Robert Fuest, vue ensuite dans Dracula 73 (1972), Capitaine Kronos, tueur de vampires (1974), évidemment dans Le Voyage fantastique de Sinbad – The Golden Voyage of Sinbad (1974), promue James Bond Girl dans L’Espion qui m’aimait – The Spy Who Loved Me (1977) de Lewis Gilbert et immortalisée dans Starcrash : Le Choc des étoiles (1978) de Luigi Cozzi et bien sûr dans Maniac (1980) de William Lustig. Dans Le Jour des fous, la comédienne a comme qui dirait le premier rôle dans ce film « choral » dans lequel on ne voit qu’elle, malgré son jeu souvent (pour ne pas dire comme d’habitude) lourd comme un parpaing. Le Jour des fous contentera encore les aficionados des slashers, d’autant plus que le film coréalisé par George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten s’avère plutôt généreux en scènes sanglantes, en exécutions sympathiques et autres réjouissances du même style. Un bon cru quoi.

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Test Blu-ray / Brelan d’as, réalisé par Henri Verneuil

BRELAN D’AS réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Michel Simon, Raymond Rouleau, Van Dreelen, Nathalie Nattier, René Genin, Arlette Merry, Pierre Sergeol, Inge Landgut, Jacqueline Porel, Alexandre Rignault, Christian Fourcade, Maurice Teynac…

Scénario : Jacques Companeez & André Tabet, d’après les oeuvres de Georges Simenon, Stanislas André Steeman & Peter Cheney

Photographie : André Germain

Musique : Henri Rys & Hans May

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Trois sketches, inspirés de trois auteurs de polars et mettant en scène le célèbre Wens, l’illustre commissaire Maigret, et le détective américain Lemmy Caution.

La Mort dans l’ascenseur : L’inspecteur Wens confond l’assassin de deux femmes en sapant son alibi.

Je suis un tendre : Lemmy Caution doit se mesurer avec de redoutables dames avant de mettre un gangster hors état de nuire.

Les Témoignages d’un enfant de chœur : Maigret sauve l’enfant de choeur qui, témoin d’un crime, courait un grand danger.

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Test Blu-ray / Anti-Life, réalisé par John Suits

ANTI-LIFE (Breach) réalisé par John Suits, disponible en DVD et Blu-ray le 18 mars 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Cody Kearsley, Bruce Willis, Rachel Nichols, Kassandra Clementi, Johnny Messner, Corey Large, Callan Mulvey, Timothy V. Murphy, Thomas Jane…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Will Stone

Musique : Scott Glasgow

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

La Terre se meurt, un dernier vaisseau tente l’ultime voyage vers un nouvel Eldorado, mais un ennemi intérieur s’est également embarqué. Un ingénieur – futur père – navigant dans un vaisseau interstellaire doit déjouer les plans d’un alien belliqueux qui compte utiliser le vaisseau comme une arme de destruction.

Bouse Willis is back. Et cette fois, il est entouré d’un Matthew McConaughey de chez Wish, d’une Scarlett Johansson de chez Sephora, d’un Colin Farrell de chez Cash Converters et même d’un Stéphane Thebaut de chez Dia. Tout ce beau petit monde déambule dans un vaisseau spatial, dans un couloir unique éclairé de façon différente quand ils en ont fait le tour. C’est absolument atroce. Néanmoins, on rit, beaucoup, nerveusement devant Anti-Life aka Breach en version originale. En fait, il s’agit d’un biopic sur M.Propre puisque l’ami Bruce incarne un agent d’entretien qui affronte et tue un alien à l’aide d’un produit ménager du type Destop. On vous jure que c’est vrai. Malheureusement diront certains, tant mieux s’esclafferont les autres, car il n’est pas interdit de passer un bon moment devant ce truc hideux et fauché, qui oscille constamment entre le navet obsolète et le nanar de compétition. Comme nous l’écrivions pour Trauma Center, 10 Minutes Gone, Représaille, First Kill et Acts of Violence, Bruce Willis va bien plus loin qu’un Nicolas Cage, toujours à fond et impliqué même dans ses pires opus, ou que les implants en triangle de Steven Seagal, puisqu’il ne fait absolument plus rien devant la caméra et l’on en vient même à se dire que l’équipe des effets spéciaux a été sollicitée pour lui donner un semblant d’expression, une paupière qui se relève un tant soit peu, un sourcil en accent aigu. Franchement, même s’il n’a jamais signé de véritable performance d’acteur, Bruce Willis avait ce côté sympatoche du mec qui se demande constamment comment il a pu en arriver là avec sa moue boudeuse et ses yeux plissés, mais on a quand même rarement vu un acteur, pardonnez cette expression quelque peu triviale, qui s’en battait autant les couilles à l’écran. Qui a dit que l’ami Bruce ressemblait de plus en plus à un testicule à l’approche des 70 ans ? Sûrement pas nous, mais si vous voulez vous faire votre propre avis, préparez le café avant d’enclencher Anti-Life et n’hésitez pas à vous l’injecter en intraveineuse.

Un film plein d’action…
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Test Blu-ray / La Poudre d’escampette, réalisé par Philippe de Broca

LA POUDRE D’ESCAMPETTE réalisé par Philippe de Broca, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Marlène Jobert, Michel Piccoli, Michael York, Louis Velle, Amidou, Jean Bouise, Hans Verner, Didi Perego…

Scénario : Philippe de Broca & Jean-Loup Dabadie

Photographie : René Matthelin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

En 1942, contraint de quitter la France occupée, Valentin, qui, en temps de paix était horticulteur, s’est installé en Afrique du Nord où il est devenu trafiquant d’armes. C’est ainsi qu’une nuit, au large de la Libye, il repêche un jeune officier anglais, Basil, dont l’avion a été abattu. De retour sur la côte, arrêtés par la police militaire italienne, Valentin et Basil réussissent à s’échapper aidés par Lorène, la femme du Consul de Suisse. Leur fuite les entraîne de plus en plus loin dans le désert du Sud tandis que les deux hommes tombent amoureux de Lorène…

La Poudre d’escampette n’est pas vraiment le film le plus connu du grand Philippe de Broca, loin de là. Depuis sa mise en orbite (et celle de Jean-Paul Belmondo) avec Cartouche (1962) et L’Homme de Rio (1964), sa filmographie enchaîne les succès et les échecs commerciaux à raison d’un film sur deux. Un monsieur de compagnie (semi-échec), Les Tribulations d’un chinois en Chine (grand succès), Le Roi de coeur (gigantesque bide), Le Diable par la queue (succès) et Les Caprices de Marie (un autre échec impressionnant) viennent confirmer cette étrange et malheureuse logique. En 1971, le réalisateur s’associe pour la première fois avec Jean-Loup Dabadie pour écrire une comédie d’aventure destinée à Jean-Paul Belmondo et Marthe Keller, alors la compagne du cinéaste. Le comédien décline, craignant sans doute que Philippe de Broca accorde plus d’importance au rôle de celle qui partage sa vie. C’est là que le personnage féminin change de destinataire, en l’occurrence Marlène Jobert. Mais comme Bebel et cette dernière s’étaient extrêmement mal entendus sur le tournage des Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau, Jean-Paul Belmondo se retire bel et bien du projet et se voit remplacer par Michel Piccoli. Le troisième élément de ce triangle amoureux sera incarné par Michael York, révélé au cinéma dans La Mégère apprivoisée – The Taming of the Shrew (1967) et Roméo et Juliette (1968) de Franco Zeffirelli, ainsi que dans Accident (1967) de Joseph Losey. Juste avant de tourner Cabaret de Bob Fosse, l’acteur anglais rejoint cette grande production franco-italienne. C’est un petit bijou à la fois sous-estimé et méconnu dans la prolifique carrière de Philippe de Broca. Si l’on pense forcément à La Grande vadrouille (1966) de Gérard Oury et à La Valise (1973) de Georges Lautner, La Poudre d’escampette s’en démarque, s’inscrit logiquement et facilement aux côtés des divertissements bondissants plus célèbres du réalisateur et n’a pas pris une seule ride en cinquante ans. Assurément une magnifique redécouverte pleine d’humour, de rebondissements, d’émotions et de gags visuels, où brille le fabuleux trio de comédiens vedettes Piccoli-Jobert-York.

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Test Blu-ray / Les Granges brûlées, réalisé par Jean Chapot

LES GRANGES BRÛLÉES réalisé par Jean Chapot, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Alain Delon, Simone Signoret, Paul Crauchet, Bernard Le Coq, Renato Salvatori, Jean Bouise, Catherine Allegret, Pierre Rousseau, Fernand Ledoux, Miou-Miou…

Scénario : Jean Chapot, Sébastien Roulet & Frantz-André Burguet

Photographie : Sacha Vierny

Musique : Jean-Michel Jarre

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Un crime a été commis dans un coin isolé du Haut-Doubs, l’hiver. Le juge d’instruction soupçonne l’un des membres d’une famille habitant une grosse ferme à proximité. La chef de famille, Rose, une femme énergique, se dresse contre lui.

Immédiatement après le grand succès de La Veuve Couderc, Simone Signoret désire retrouver son partenaire Alain Delon dans un autre film, produit cette fois encore par Raymond Danon. La comédienne jette alors son dévolu sur le scénario des Granges brûlées, coécrit par Jean Chapot et Sébastien Roulet, d’après une idée originale de Franz-André Burguet. La force de l’histoire et des personnages convainc les deux stars de confier la mise en scène à Jean Chapot, qui sera malheureusement très vite dépassé par les évènements. Incapable de diriger ses acteurs ou de donner la moindre indication à son équipe, le réalisateur est écarté, surtout que les rapports avec Alain Delon devenaient extrêmement violents. Le film est rapidement repris en main par le monstre du cinéma français, qui finit d’emballer les scènes dans lesquelles le juge doit apparaître, avant de repartir et de laisser Jean Chapot revenir pour terminer le film. Toujours est-il que ces houleuses conditions de tournage ne se ressentent pas une seule seconde durant Les Granges brûlées, polar noir se déroulant sous la neige blanche immaculée, qui vaut évidemment pour la confrontation Delon-Signoret, ainsi que pour ses formidables acteurs secondaires, Paul Crauchet, Bernard Le Coq, Miou-Miou, Jean Bouise, Catherine Allégret et Renato Salvadori, sans oublier le cadre atypique dans lequel se passe l’action. S’il n’a pas connu le même sort que La Veuve Couderc, en attirant deux fois moins de spectateurs, Les Granges brûlées reste un classique du cinéma hexagonal, à l’intrigue classique, mais marquée par la composition étrange (pour ne pas dire déplacée) d’un Jean-Michel Jarre en transe sur ses synthétiseurs (qui rappellent parfois les bruitages de la Dictée Magique), trois ans avant le triomphe planétaire d’Oxygène.

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Test Blu-ray / Souvenirs perdus, réalisé par Christian-Jaque

SOUVENIRS PERDUS réalisé par Christian-Jaque, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Bernard Blier, Pierre Brasseur, Suzy Delair, Danièle Delorme, Edwige Feuillère, Yves Montand, François Perier, Gérard Philipe, Armand Bernard, Daniel Lecourtois, Pierre Mondy, Marthe Mercadier…

Scénario : Jacques Companéez, Christian-Jaque, Jacques Prévert, Henri Jeanson, Pierre Véry & Pierre Prévert

Photographie : Christian Matras

Musique : Joseph Kosma

Durée : 2h01

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Nous voici aux objets trouvés de Paris… Comment tant de choses banales ou singulières sont-elles échouées ici ? À la suite de quel drame, de quelle comédie ? Florence, mannequin, se fait photographier dans les salles égyptiennes du musée du Louvre quand elle rencontre Philippe et le début d’un nouvel amour… Jean-Pierre invétéré séducteur, ment avec poésie non pas pour être aimé pour lui-même mais pour ce qu’il n’est pas… Tous les journaux en ont parlé à l’époque, Gérard de Lancey, interné par sa famille pour ses extravagances et sa folle prodigalité s’évadait de l’asile… Raoul, agent de la circulation amoureux de l’épicière du quartier, monte un plan pour la séduire…

Sur Homepopcorn.fr, nous avons déjà longuement parlé du réalisateur Christian-Jaque (1904-1994) à travers nos chroniques consacrées à Si tous les gars du monde…, La Tulipe Noire, Les Bonnes causes, L’Enfer des anges et La Chartreuse de Parme. Pour la quatrième fois, Coin de Mire Cinéma nous permet de redécouvrir l’une de ses œuvres méconnues et ce malgré un casting exceptionnel, Souvenirs perdus (1950). Rendez vous compte, Danièle Delorme, Gérard Philipe, Pierre Brasseur, Edwige Feuillère, Bernard Blier, Yves Montand, Suzy Delair, François Périer, Pierre Mondy et bien d’autres apparaissent au fil des quatre sketches qui composent le film ! Quatre segments indépendants liés par un fil rouge, celui d’une caméra plongée dans les dédales de la section des Objets Trouvés de la Préfecture de Police située au 36 rue des Morillons dans le XVe arrondissement, métro Convention. Une voix-off, celle du chansonnier Robert Rocca, s’adresse aux spectateurs dans ce « temple de l’étourderie », ce « musée de la distraction ». Comment ces objets sont-ils apparus ici ? A la suite de quel drame ou de quel vaudeville ? Souvenirs perdus va se focaliser sur quatre objets en particulier et à travers eux, révéler leur histoire et leur provenance. Ainsi une statue d’Osiris, une couronne mortuaire en perles de verre, une cravate de fourrure et un violon vont dresser le portrait d’hommes et de femmes, résumer un pan de ces vies respectives. C’est ici l’occasion pour Christian-Jaque de se confronter à quatre genres réunis en un seul, puisque comme l’indiquait la promo d’époque, Souvenirs perdus est à la fois « une histoire sentimentale, loufoque, pathétique et souriante », offrant aux comédiens l’opportunité de réaliser de fabuleux numéros.

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Test Blu-ray / La Nuit déchirée, réalisé par Mick Garris

LA NUIT DÉCHIRÉE (Sleepwalkers) réalisé par Mick Garris, disponible en DVD et Blu-ray le 24 février 2021 chez BQHL Editions.

Acteurs : Brian Krause, Mädchen Amick, Alice Krige, Jim Haynie, Cindy Pickett, Ron Perlman, Mark Hamill…

Scénario : Stephen King

Photographie : Rodney Charters

Musique : Nicholas Pike

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

Charles Brady et sa mère Mary sont les derniers survivants d’une race de chasseurs nocturnes, qui n’appartient pas à notre monde, entretenant aussi des relations incestueuses. Ce sont des félidés ne pouvant rester en vie qu’en se nourrissant de la force vitale d’une jeune vierge. Capables de se métamorphoser et de cacher leur apparence de fauve sous un aspect humain rassurant, ils s’installent à Travis, petite ville tranquille de l’Indiana, et se mettent en chasse. Une seule chose peut les tuer : les chats.

Le réalisateur Mick Garris (né en 1951) est un habitué de l’univers de Stephen King et détient probablement le record d’adaptations à l’écran des œuvres du maître de l’horreur ! C’est en 1992 qu’il démarre sa collaboration avec le romancier, qui lui écrit le film La Nuit déchiréeSleepwalkers, un scénario original et non tiré d’un de ses livres. Suivront l’ambitieuse transposition du FléauThe Stand, minisérie diffusée dès 1994, une nouvelle adaptation de Shining en 1997, Quicksilver Highway, téléfilm à la fois basé sur les nouvelles Le Dentier claqueur (parue en 1993 dans le recueil Rêves et Cauchemars) de Stephen King et Le Corps politique de Clive Barker, Riding the Bullet (2004) d’après la nouvelle Un tour sur le Bolid’, puis DésolationDesperation en 2006, et enfin La Maison sur le lacBag of Bones réalisé pour la télévision en 2011. Mais pour l’heure, La Nuit déchirée est un thriller fantastique lorgnant vers la comédie, ou une comédie-fantastique c’est selon, qui commence de façon sérieuse et qui bifurque petit à petit vers le second degré. Il s’en dégage un côté nawak voire inclassable, qui rappelle l’univers de la série des Contes de la crypte, où brille la beauté insolente de la sublime Mädchen Amick, qui sortait alors de l’univers de Twin Peaks. Auréolé d’un joli succès commercial à sa sortie, La Nuit déchirée est rapidement devenu un petit film culte, sur lequel les années glissent doucement et qui demeure un divertissement quelque peu frappadingue et souvent jubilatoire.

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Test Blu-ray / Le Petit Fugitif, réalisé par Ray Ashley, Morris Engel & Ruth Orkin

LE PETIT FUGITIF (Little Fugitive) réalisé par Ray Ashley, Morris Engel & Ruth Orkin, disponible en Blu-ray le 10 mars 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Richard Brewster, Winifred Cushing, Jay Williams, Will Lee, Charlie Moss, Tommy DeCanio, Richie Andrusco…

Scénario : Ray Ashley, Morris Engel & Ruth Orkin

Photographie : Morris Engel

Musique : Eddy Lawrence Manson

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

Brooklyn dans les années cinquante. La mère de Lennie lui confie la garde de son petit frère Joey car elle doit se rendre au chevet de la grand-mère, malade. Lennie avait prévu de passer le week-end avec ses amis. Irrité de devoir emmener son petit frère partout avec lui, il décide de lui jouer un tour en simulant un accident de carabine sur un terrain vague. Persuadé d’avoir causé la mort de son frère, Joey s’enfuit à Coney Island, immense plage new-yorkaise dédiée aux manèges et à l’amusement. Il va passer une journée et une nuit d’errance au milieu de la foule et des attractions foraines…

Près de soixante dix ans après sa sortie, Le Petit FugitifLittle Fugitive demeure une œuvre emblématique, d’une folle modernité et une pierre fondatrice dit du cinéma vérité. Le film réalisé par Morris Engel (1918-2005), Ruth Orkin (1921-1985) et Ray Ashley (1911-1960) s’inscrit dans l’anthologie du cinéma au même titre que Rome, ville ouverteRoma città aperta (1945) de Roberto Rossellini pour le néoréalisme, Les 400 coups de François Truffaut et A bout de souffle de Jean-Luc Godard pour la Nouvelle Vague. En cette année 1953, un vent nouveau souffle sur le cinéma. Tandis qu’Ingmar Bergman impose un style narratif épuré avec son chef d’œuvre Monika, un petit film est réalisé en totale indépendance à Coney Island par une équipe réduite, une caméra miniature 35 mm mise au point afin de faciliter les prises de vue, et un petit garçon de 7 ans qui en est le protagoniste. Ouvertement autobiographique, Le Petit Fugitif s’inspire des souvenirs d’enfance de Morris Engel, ancien enfant des rues de Brooklyn, fils d’une mère veuve et frère de trois sœurs, souvent livrés à eux-mêmes. Considéré comme un des maillons fondateurs du cinéma indépendant américain, nombreux sont les cinéastes qui allaient prendre ce nouveau courant en marche comme John Cassavetes avec Shadows.

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Test Blu-ray / Les Cicatrices de Dracula, réalisé par Roy Ward Baker

LES CICATRICES DE DRACULA (Scars of Dracula) réalisé par Roy Ward Baker, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Christopher Lee, Dennis Waterman, Jenny Hanley, Christopher Matthews, Patrick Troughton, Michael Ripper, Michael Gwynn, Wendy Hamilton…

Scénario : John Elder, d’après le roman de Bram Stocker

Photographie : Moray Grant

Musique : James Bernard

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Une petite fille est découverte morte avec deux marques de crocs sur le cou. Les fermiers de Kleinenberg reconnaissent l’auteur du crime: le sinistre comte Dracula. Ils décident d’agir immédiatement et marchent sur son château pour y mettre le feu. Mais tuer Dracula, prince des Ténèbres, n’est pas une tâche aisée. Bientôt, le comte reprend ses mauvais tours…

A la fin des années 50, la société Hammer Film Productions produit des longs-métrages mettant en tête d’affiche des monstres effrayants tel que Frankenstein. Un autre personnage fait également son apparition en 1958 : le comte Dracula avec un premier film intitulé Le Cauchemar de Dracula, réalisé par Terence Fischer et avec Christopher Lee dans le rôle-titre. Ce long-métrage est un succès et plusieurs films reprenant l’univers de ce vampire créé par Bram Stoker voient le jour. En 1970, Roy Ward Baker (The Anniversary, Dr Jekyll et Sister Hyde) est choisi par la Hammer pour réaliser le sixième film sur Dracula : Les Cicatrices de Dracula – Scars of Dracula. Christopher Lee y endosse pour la cinquième fois la cape du comte. Les années 70 sont une période difficile pour la Hammer qui mise sur un personnage mythique du cinéma et qui a participé à la renommée de leur société afin de renouer avec le succès.

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Test Blu-ray / Copie conforme, réalisé par Jean Dréville

COPIE CONFORME réalisé par Jean Dréville, disponible en combo DVD/Blu-ray le 24 mars 2021 chez Pathé.

Acteurs : Louis Jouvet, Suzy Delair, Annette Poivre, Madeleine Suffel, Jane Marken, Danièle Franconville, Jean-Jacques Delbo, Léo Lapara, Henry Charrett, Georges Pally, Fernand Rauzena, Gaston Dupray, Jean Carmet…

Scénario : Jacques Companeez

Photographie : André Thomas

Musique : René Cloërec

Durée : 1h45

Année de sortie : 1947

LE FILM

Ismora est un escroc qui se déguise pour berner ses victimes. Il parvient ainsi à vendre un château propriété de l’État. Dans le même temps, Gabriel Dupon, terne commercial en boutons, se rend dans un hôtel où Ismora vient de commettre un méfait. Les deux hommes sont les sosies l’un de l’autre. Le concierge de l’hôtel est donc persuadé que Dupon est le voleur. Dupon est arrêté par la police. Il finit par être libéré, mais, déprimé, envisage de se suicider. Ismora le sauve à la dernière minute, bien décidé à utiliser leur ressemblance pour ses mauvais coups.

1946-1947 est un moment charnière dans la carrière du comédien Louis Jouvet, qui s’était exilé en Amérique latine durant l’Occupation et qui revenait au cinéma en France en enchaînant les tournages d’Un revenant de Christian-Jaque, Les Amoureux sont seuls au monde d’Henri Decoin, de Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot et de Copie conforme de Jean Dréville (1906-1997). Si ce dernier ne bénéficie sans doute pas de l’aura et du prestige des trois autres, Copie conforme est pourtant un immense succès dans les salles à sa sortie en juillet 1947 et reste surtout célèbre pour le double-rôle magistralement interprété par Louis Jouvet, cinq personnages en réalité si l’on tient compte des déguisements divers et variés portés par l’escroc Manuel Ismora. Follement moderne, cette comédie annonce notamment L’Incorrigible (1975) de Philippe de Broca, dans lequel Jean-Paul Belmondo incarne un voyou multipliant les larcins et escroqueries, en ayant recours à quelques fausses moustaches, légions d’honneur factices et autres camouflages. Dans Copie conforme, le récit ajoute à ce comique de situation, un sosie au malfaiteur. Grâce à la magie des effets spéciaux, Louis Jouvet se dédouble à l’écran et le procédé du cache-contre-cache permet au comédien de se donner lui-même la réplique. Près de 75 ans plus tard, le résultat demeure franchement bluffant. Passionné par les dernières technologies mises à sa disposition en matière de trucages directs, Jean Dréville réalise un vrai tour de force. L’interaction entre Gabriel Dupon, représentant en boutons, et Manuel Ismora, l’escroc, tous les deux interprétés par Louis Jouvet donc, est réellement impressionnante et n’est pas sans annoncer aussi, cinquante ans avant (!), Mes doubles, ma femme et moi Multiplicity (1996) d’Harold Ramis. Copie conforme est en quelque sorte une comédie avant-gardiste, dans laquelle l’un des plus grands acteurs français de tous les temps s’amuse à endosser plusieurs costumes et autant de personnalités diverses et variées, avec manifestement un plaisir non dissimulé et dans le but unique d’offrir aux spectateurs un divertissement digne de ce nom.

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