Test Blu-ray / L’Avion de l’apocalypse, réalisé par Umberto Lenzi

L’AVION DE L’APOCALPYSE (Incubo sulla città contaminata) réalisé par Umberto Lenzi, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 septembre 2024 chez Artus Films.

Acteurs : Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Maria Rosaria Omaggio, Francisco Rabal, Sonia Viviani, Eduardo Fajardo, Stefania D’Amario, Ugo Bologna, Sara Franchetti, Manuel Zarzo…

Scénario : Antonio Cesare Corti, Luis María Delgado & Piero Regnoli

Photographie : Hans Burmann

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un avion sorti de nulle part atterrit sur la piste d’aéroport d’une grande ville. Il en sort une horde de zombies aux visages défigurés et affamés de chair et de sang humain. Et de là l’épidémie commença…

Cannibales au low-cost. Moui…elle était facile c’est vrai…mais comment résumer L’Avion de l’apocalypse Incubo sulla città contaminata (littéralement Cauchemar sur la ville contaminée) ou bien encore L’Invasion des zombies (titre de sortie sur les écrans français), réalisé, ou plutôt commis par Umbert Lenzi en 1980, entre La Secte des cannibales Mangiati vivi! et le légendaire Cannibal Ferox ? Emballé avec peu de moyens, ce cargo pesant peine à décoller (pourtant il vole hein) et son scénario demeure au ras du bitume (du tarmac plutôt, ok on arrête) du début à la fin, en compilant les scènes de massacre à la va-comme-je-te-pousse (“Mon Dieu, c’est incroyable, c’est absurde” s’exclame le personnage principal devant la première attaque, il n’a pas tort), en offrant aux spectateurs ce qu’il est venu chercher, mais sans jamais chercher à aller plus loin ou trouver une originalité quelconque. Vraisemblablement peu concerné par ce qu’il fait, Umberto Lenzi semble en pilotage automatique, remplit le cahier des charges qui lui a été confié, et officie comme technicien uniquement, en attendant que ça se passe. Le public pervers, dont nous faisons partie, pourrait y trouver quelques éléments à sauver, notamment cette propension à y aller à fond dans les scènes gores, mais tout y est malheureusement déjà vu et revu. Néanmoins, et c’est là l’ironie, on ne s’ennuie pas devant L’Avion de l’apocalypse, sans doute grâce à un montage alerte, qui parvient à coudre les scènes ensemble, en faisant croire que tout ce que l’on voit à l’écran à un sens et qu’une dramaturgie est en cours devant nos yeux révulsés. C’est là qu’on reconnaît la patte Lenzi, sûrement pas un manchot, mais qui “confectionne” son opus d’épouvante de deux mains gauches.

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Test Blu-ray / La Scandaleuse de Berlin, réalisé par Billy Wilder

LA SCANDALEUSE DE BERLIN (A Foreign Affair) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 25 septembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Marlene Dietrich, Jean Arthur, John Lund, Millard Mitchell, Peter von Zerneck, Stanley Prager, William Murphy, Raymond Bond…

Scénario :   Robert Harari, Charles Brackett, Richard L. Breen, Billy Wilder d’après une histoire originale de David Shaw

Photographie : Charles Lang

Musique : Friedrich Hollaender

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

La très austère Phoebe Frost est envoyée à Berlin en 1946 pour enquêter sur la moralité des troupes américaines d’occupation. Elle ne découvre que marché noir et relations amoureuses entre soldats et jeunes Allemandes. Pis, une chanteuse de cabaret, au passé nazi, est protégée par un officier américain, celui-là même qu’elle avait chargé de l’enquête au départ…

Avant de s’exiler à Hollywood suite à l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, Samuel Wilder dit Billy Wilder (1906-2002), scénariste austro-hongrois débarque à Paris où il tourne son premier long métrage en 1934, Mauvaise graine, avec Danielle Darrieux. Arrivé sur la terre de l’Oncle Sam et ne parlant quasiment pas anglais, il parvient tout de même à se faire engager à la Paramount Pictures comme scénariste et script-doctor. Il est très vite remarqué par Ernst Lubitsch, pour lequel Billy Wilder écrit La Huitième femme de Barbe-Bleue et Ninotchka. En 1942, il passe derrière la caméra pour Uniformes et jupon courtThe Major and the Minor, comédie sur fond de guerre qu’il écrit avec son complice Charles Brackett. C’est un succès et la carrière de réalisateur de Billy Wilder est lancée. Mis en scène en 1948, La Scandaleuse de BerlinA Foreign Affair est déjà le huitième film de Billy Wilder (en comptant son documentaire Death Mills, sur la découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en 1945) et fait suite au film noir Assurance sur la mortDouble Indemnity (1944) et le drame Le Poison (1945), récompensé par la Palme d’or au festival de Cannes, mais aussi par quatre Oscars, ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur pour Ray Milland et du meilleur scénario adapté. Billy Wilder s’octroie ensuite une récréation avec la comédie musicale La Valse de l’empereur avec Bing Crosby et Joan Fontaine, avant de se consacrer à La Scandaleuse de Berlin.

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Test Blu-ray / Il marchait la nuit, réalisé par Alfred L. Werker & Anthony Mann

IL MARCHAIT LA NUIT (He Walked by Night) réalisé par Alfred L. Werker & Anthony Mann, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 28 août 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Richard Basehart, Scott Brady, Roy Roberts, Whit Bissell, James Cardwell, Jack Webb, Dorothy Adams, Jane Adams…

Scénario : Crane Wilbur & John C. Higgins

Photographie : John Alton

Musique : Leonid Raab

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

L’histoire s’inspire d’un fait divers survenu à Pasadena. Roy Morgan est un cambrioleur, moitié mythomane, moitié psychopathe. Ce deuxième aspect de sa personnalité l’amène, une nuit, à assassiner un agent de police. Les sergents Jones et Brennan sont responsables de l’enquête, mais dans une ville particulièrement vaste, le risque d’erreur judiciaire est loin d’être nul…

Selon les credits d’Il marchait la nuitHe Walked by Night, la mise en scène est signée Alfred L. Werker (1896-1975), réalisateur de westerns (3 heures pour tuer, La Dernière chevauchée), genre qui l’a rendu célèbre dès les années 1920, mais aussi de comédies, de films romantiques, d’aventures ou policiers. En réalité, celui-ci s’était retrouvé à partager son siège avec Anthony Mann sur Il marchait dans la nuit, dont le style est immédiatement reconnaissable dans la dernière, fabuleuse et inoubliable dernière séquence, celle de la poursuite dans le réseau d’égouts d’eaux pluviales (bien avant Terminator 2 : Le Jugement dernier, Police Fédérale Los Angeles et Grease). Après, il est sans doute difficile d’attribuer telle scène à un cinéaste en particulier, mais dans l’ensemble He Walked by Night affiche une homogénéité, mais n’arrive toutefois pas à la cheville de La Brigade du suicideT-Men et Marché de brutesRaw Deal qu’Anthony Mann venait de signer. Pourquoi une telle comparaison ? Car Il marchait la nuit reprend les mêmes partis-pris et intentions, autrement dit retracer une véritable enquête criminelle avec une précision quasi-documentaire, qui démarre comme un reportage, le tout présenté par une voix-off qui expose le contexte. Là-dessus, le cinéma reprend ses droits et la photographie ténébreuse, signée une fois de plus par le virtuose John Alton, chef opérateur d’Elmer Gantry, le charlatan, Thé et sympathie, Association criminelle, Quatre étranges cavaliers et bien d’autres (dont T-Men et Raw Deal), met instantanément dans l’ambiance sombre et inquiétante de la Californie nocturne. Néanmoins, le film pèche par une certaine redondance, un manque de charisme de la plupart des comédiens et un aspect didactique qui paraît trop forcé. Pas un indispensable du film noir, loin de là, mais une vraie curiosité pour les cinéphiles qui ne manqueront pas de reconnaître la patte Mann ici et là.

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Test Blu-ray / Les Maris, les Femmes, les Amants, réalisé par Pascal Thomas

LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS réalisé par Pascal Thomas, disponible en DVD & Blu-ray le 2 juillet 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jean-François Stévenin, Susan Moncur, Emilie Thomas, Clément Thomas, Daniel Ceccaldi, Michel Robin, Vanessa Guedj, Anne Guinou, Hélène Vincent, Catherine Jacob, Guy Marchand, Catherine Bidaut, Sabine Haudepin, Ludivine Sagnier, Leslie Azzoulai, Eric Lartigau…

Scénario : Pascal Thomas & François Caviglioli

Photographie : Renan Pollès

Musique : Marine Rosier

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Durant l’été, un groupe de femmes se séparent de leurs maris et enfants, qu’elles envoient passer le mois d’août sur l’île de Ré, tandis qu’elles restent à Paris. Sur l’île comme à Paris, ce temps des vacances est vécu comme une parenthèse, où chacun tente de faire le point, et d’être heureux, les maris, les femmes, les amants, des plus grands aux plus petits.

À la fin des années 1980, le réalisateur Pascal Thomas peine à renouer avec le succès. Les Zozos (1,2 million d’entrées), Pleure pas la bouche pleine (1,5 millions de spectateurs) et Le Chaud lapin 1,4 million de tickets vendus) ont déjà plus de quinze ans et ses autres films n’ont jamais connu le même engouement. Ses quatre longs-métrages suivants (La Surprise du chef, Un oursin dans la poche, Confidences pour confidences et Celles qu’on n’a pas eues) n’attirent guère les foules (euphémisme). Après une pause de huit années et peu de temps avant de disparaître pendant encore huit ans (pour se consacrer aux voyages et à son amour des livres, tout en oeuvrant pour la publicité), Pascal Thomas s’inspire ouvertement du cinéma italien, prend le postulat inverse de Maris en libertéMariti in città (1957) de Luigi Comencini, qui se déroulait à Rome au mois d’août, délaissée par les épouses (et leurs enfants) parties en vacances au bord de la mer, pendant que les maris restaient en ville. Dans Les Maris, les Femmes, les Amants, le cinéaste et son coscénariste François Caviglioli (qui lui sera fidèle sur de nombreux autres opus) mélangent, comme le titre du film l’indique, les hommes, leurs épouses, leurs petit(s)-ami(e)s, mais aussi leurs enfants, dans un fameux bordel aussi maîtrisé que jubilatoire. Durant près de deux heures, sans véritable baisse de régime, les sexes et les âges se confrontent, flirtent, s’engueulent, profitent du présent, redoutent l’avenir, affrontent le passé et se retrouvent quasiment tous à un carrefour de leur existence, comme si le temps d’un été était celui où chacun pouvait faire un point quant à leur position sur la carte de leur histoire sentimentale. Portée par de fabuleux acteurs au top de leur forme, Les Maris, les Femmes, les Amants est une comédie de mœurs à redécouvrir absolument, qui mine de rien continue d’inspirer le cinéma français contemporain (le « diptyque » BarbecuePlancha d’Éric Lavaine ou celui des Petits mouchoirsNous finirons ensemble de Guillaume Canet) et qui demeure par ailleurs bien au-dessus du lot, des ersatz et pâles copies du genre.

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Test Blu-ray / Brisby et le Secret de NIMH, réalisé par Don Bluth

BRISBY ET LE SECRET DE NIMH (The Secret of NIMH) réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 24 juillet 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jane Val, Jean Martinelli, Catherine Lafond, Marc François, Micheline Dax, Jacques Balutin, Georges Atlas, Jean Violette, Elizabeth Hartman, Derek Jacobi, Dom DeLuise, John Carradine, Shannen Doherty, Arthur Malet, Wil Wheaton, Peter Strauss…

Scénario : Don Bluth, Will Finn, Gary Goldman & John Pomeroy, d’après le roman de Robert C. O’Brien

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

L’histoire de Madame Brisby, une gentille maman souris qui décide de remuer ciel et terre pour sauver sa famille de la charrue du fermier Fitzgibbon. En chemin, elle reçoit l’aide d’un corbeau en mal d’amour, d’une souris voisine et d’un grand hibou peureux. Malheureusement, Mme Brisby aurait besoin d’un miracle mécanique pour déplacer sa maison. Pour cela, elle doit affronter un mystérieux rat, se débarrasser d’un chat féroce et récupérer une amulette magique…

Brisby et le Secret de NIMH. Mais qu’est-ce que NIMH ? Il s’agit de l’acronyme National Institute of Mental Health, qui n’est autre qu’une authentique institution gouvernementale américaine pour la santé. C’est donc aussi le titre et le sujet du premier long-métrage réalisé par Don Bluth (né en 1937), ancien animateur des studios Disney (ses débuts remontent à La Belle au bois dormant en 1959), qui voyant que la maison Mickey refusait ce projet en raison de son caractère sombre, décide de prendre son indépendance et de fonder son propre studio. Alors que Rox et Rouky est en pleine préparation (et que Disney allait connaître une sale période avec des résultats mitigés au box-office), Don Bluth souhaite retrouver l’âme, l’essence, la poésie et le coeur des films d’animation qui l’ont fait rêver quand il était gamin (Blanche-Neige et les 7 nains sera le catalyseur de sa vocation). Certains confrères lui emboîtent le pas et se lancent dans l’aventure de Brisby et le Secret de NIMH, inspiré par le roman de Robert C. O’Brien, Madame Brisby et le Secret de NIMHMrs. Frisby and the Rats of NIMH, premier volume de la trilogie dite des Rats de NIMH, paru en 1971. La magie opère encore quarante ans après, même si, comme bien souvent chez Don Bluth, à quelques exceptions près (Fievel et le Nouveau Monde, produit par Steven Spielberg), la forme l’emporte sur le fond. En effet, si le dessin subjugue du début à la fin, le récit patine à mi-parcours, avant d’être relancé à fond les ballons dans un dernier acte rempli d’action, de rebondissements et d’émotions. Du point de vue « plastique » (pour ne pas dire celluloïds), il s’agit peut-être du plus beau film de son auteur et surpasse de loin les productions Disney des années 1980. Produit pour 7 millions de dollars, Brisby le Secret de NIMH empoche le double rien que sur le sol américain et attire plus d’1,2 million de spectateurs dans les salles françaises. Un pari réussi pour Don Bluth et son équipe et qui connaîtra une suite tardive (en 1998), La Légende de BrisbyThe Secret of NIMH 2: Timmy to the Rescue, exploitée uniquement en vidéo et à laquelle Don Bluth n’a pas contribué.

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Test Blu-ray / Les Barbarians, réalisé par Ruggero Deodato

LES BARBARIANS (The Barbarians) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Paul, David Paul, Richard Lynch, Eva LaRue, Virginia Bryant, Sheeba Alahani, Michael Berryman, Franco Pistoni…

Scénario : James R. Silke

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Pino Donaggio

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

La tribu de baladins des Ragniks est attaquée par les troupes du cruel tyran Kadar. Kadar capture Canary, la reine de la tribu, afin de lui faire révéler où elle a caché un rubis magique. Les jumeaux Kutchek et Gore sont également capturés. Des années plus tard, devenus adultes, Kutchek et Gore s’échappent de la forteresse de Kadar et vont s’employer à libérer Canary tout en protégeant le rubis.

Connards les barbants. Nous sommes dans la seconde partie des années 1980 et tout semble encore permis au cinéma. Conan le Barbare ayant été un triomphe planétaire en 1982, cela donne évidemment quelques idées à des producteurs peu scrupuleux, uniquement intéressés par les billets verts que leurs projets peuvent amasser. Dans cette optique mercantile, nous trouvons Les Barbarians (ou The Barbarians si vous êtes pointilleux), mis en scène par ce bon vieux Ruggero Deodato (disparu en décembre 2022) et surtout produit par le fabuleux tandem Yoram Globus et Menahem Golan. Mètre étalon du nanar à classer dans le genre fantasy, Les Barbarians offre la tête d’affiche aux frangins Peter et David Paul, jumeaux, catcheurs (il paraît) et culturistes (paraît-il), dont la prestation fait aujourd’hui penser au détournement de Mozinor, Toto Story, qui reprenait des images du documentaire Pumping Iron. Charisme de bulot, corps huilé et sculpté grâce à des piqûres peu catholiques (ceux qui ont assisté au tournage ont fait part de leur témoignage sur ce sujet), les deux ont l’air tellement peu concernés par ce qui se passe à l’écran que la magie opère. Nous sommes bel et bien devant un monument du mauvais film sympathique, où l’on sent le réalisateur qui a pourtant tout fait pour donner une certaine rigueur à l’ensemble, tout en voyant bien qu’il ne pouvait pas trop espérer de son tandem, à part sans doute leur côté gamin et leur humour potache. À dire vrai, les Paul font tâches puisque le reste du casting semble jouer la carte du premier degré, notamment le légendaire Richard Lynch, machiavélique Kadar, qui sortait d’Invasion U.S.A. de Joseph Zito, qui n’a pas peur de se confronter seul face à ces armoires à glace bodybuildées et décérébrées. Toujours est-il que Les Barbarians est et demeure une référence en la matière et un divertissement aussi séduisant et drôle.

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Test Blu-ray / Le Mal n’existe pas, réalisé par Ryūsuke Hamaguchi

LE MAL N’EXISTE PAS (Aku wa sonzai shinai – 悪は存在しない) réalisé par
Ryūsuke Hamaguchi, disponible en DVD et Blu-ray le 3 septembre 2024 chez Diaphana.

Acteurs : Hitoshi Omika, Ryô Nishikawa, Ryuji Kosaka, Ayaka Shibutani, Hazuki Kikuchi, Hiroyuki Miura, Yoshinori Miyata, Taijirô Tamura, Yûto Torii…

Scénario : Ryūsuke Hamaguchi

Photographie : Yoshio Kitagawa

Musique : Eiko Ishibashi

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, offrant aux citadins une échappatoire tout confort vers la nature, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois…

Nous en parlions lors de la sortie dans les bacs de Drive My Car, Ryūsuke Hamaguchi est l’un des cinéastes majeurs aujourd’hui et nous attendions de pied ferme son nouveau long-métrage. Le Mal n’existe pas est reparti de la Mostra de Venise 2023 avec le Grand prix du jury, ainsi que du Prix FIPRESCI. Pourtant, même si on ne peut pas parler de déception, on reste un peu plus dubitatifs que d’habitude quant à la nouvelle œuvre du réalisateur de Senses, Asako I & II et de Contes du hasard et autres fantaisies. La faute à un scénario somme toute plus banal ou plutôt prétexte à une succession de plans-séquences, par ailleurs merveilleusement beaux et contemplatifs. Dire que la magnificence des images ne touche pas en plein coeur et subjugue du début à la fin serait mentir. Toutefois, l’émotion peine à s’installer sur Le Mal n’existe pas, magnifique objet cinématographique, mais dont la forme interpelle indéniablement plus que le fond.

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Test Blu-ray / La Promesse verte, réalisé par Édouard Bergeon

LA PROMESSE VERTE réalisé par Édouard Bergeon, disponible en DVD et Blu-ray le 17 septembre 2024 chez Diaphana.

Acteurs : Alexandra Lamy, Félix Moati, Sofian Khammes, Antoine Bertrand, Julie Chen, Adam Fitzgerald, Michael Schnörr, Olivier Ythier, Yothin Udomsanti…

Scénario : Edouard Bergeon & Emmanuel Courcol

Photographie : Éric Dumont

Musique : Thomas Dappelo

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Pour tenter de sauver son fils Martin injustement condamné à mort en Indonésie, Carole se lance dans un combat inégal contre les exploitants d’huile de palme responsables de la déforestation et contre les puissants lobbies industriels.

Dans la carrière d’Alexandra Lamy, il y a eu plusieurs étapes. Un gars, une fille bien entendu, puis Ricky de François Ozon (un des films les plus étranges du réalisateur), qui lui offrait son premier grand rôle dramatique. Depuis, la comédienne n’a eu de cesse de passer d’un registre à l’autre, même si le succès avait tout d’abord du mal à suivre. Après quelques apparitions dans Brice de Nice, Les Infidèles et Lucky Luke aux côtés de Jean Dujardin, alors son compagnon, Jamais le premier soir obtient enfin les faveurs du public en 2014. Parallèlement, tout en continuant dans la comédie (Bis, Retour chez ma mère, L’Embarras du choix, Tout le monde debout, Le Sens de la famille, Le Test), Alexandra Lamy continue d’apparaître là où on l’attend le moins, tout en affinant son jeu dans le drame. Possessions, J’enrage de son absence, Par instinct, La Chambre des merveilles et Après moi le bonheur sont tous de grandes réussites. Même chose dans La Promesse verte, second long-métrage d’Édouard Bergeon, qui revient derrière la caméra cinq ans après le hit rencontré par Au nom de la terre (2 millions d’entrées), dans lequel l’actrice trône de façon impériale et s’inscrit définitivement parmi les plus grandes de sa génération. Magistralement mis en scène, passionnant, édifiant, La Promesse verte est une œuvre d’intérêt public, réunit le cinéma populaire et à grand spectacle et s’impose comme étant l’un des films les plus indispensables de l’année 2024.

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Test Blu-ray / Les Maîtres de l’univers, réalisé par Gary Goddard

LES MAÎTRES DE L’UNIVERS (Masters of the Universe) réalisé par Gary Goddard, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dolph Lundgren, Frank Langella, Meg Foster, Billy Barty, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, Jon Cypher, Chelsea Field…

Scénario : David Odell

Photographie : Hanania Baer

Musique : Bill Conti

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connaît le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est sur la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.

Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine…Non, ce n’est pas ce que vous croyez, même si bien sûr Les Maîtres de l’universMasters of the Universe, version live, s’inspire bougrement des épisodes de Star Wars, en reprenant beaucoup d’éléments provenant d’Un nouvel espoir et Le Retour du Jedi. Mais avant de devenir des personnages en chair et en os (et en muscles aussi) sous la direction de Gary Goddard il y a des figurines articulées créées par Mattel en 1981, jouets qui ont ensuite donné naissance à une série animée au succès mondial, des comics, des jeux vidéo, sans compter les autres produits dérivés divers et variés (l’auteur de ces mots avait un pyjama, qui ne lui va plus, mais qui lui manque), un vrai business. Musclor (He-Man en version originale) et Skeletor sont devenus des héros de l’univers heroic fantasy, pensés entre ceux de Star Wars et Conan le Barbare. Mais les goûts changent et cette branche de chez Mattel est en danger en 1986. La firme décide alors, en collaboration avec la Cannon, d’adapter sur grand écran, avec de vrais acteurs, le monde des Maîtres de l’univers, afin de renflouer les caisses. Les moyens sont conséquents, les alliés, accessoires et ennemis prennent vie au cinéma. Seulement voilà, le deal du financement du film à 50-50 ne sera pas respecté par la Cannon en fin de vie. Si Mattel mettra donc finalement plus de ronds dans cette superproduction, Les Maîtres de l’univers ne sera pas le film qui sera responsable de la faillite de la Cannon, même s’il ne parviendra pas à rentabiliser sa mise de départ de 17 millions de dollars sur le sol américain. En l’état, presque quarante ans après à sa sortie, qu’en reste-t-il ? Un divertissement ô combien jouissif et décomplexé, un pur produit de son époque, dont il se dégage un charme dingue avec ses costumes nawak, ses décors en carton-pâte, ses acteurs en plastique arborant des coupes de cheveux hallucinantes, bref, Les Maîtres de l’univers est un spectacle pour toute la famille, qui ne s’en cache pas, qui ratisse large, qui le fait bien, sans se moquer du spectateur, avec une générosité qui suinte par tous les pores. Culte !

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Test Blu-ray / Les Intrus, réalisé par Renny Harlin

LES INTRUS (The Strangers: Chapter 1) réalisé par Renny Harlin, disponible en DVD & Blu-ray le 12 septembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Ema Horvath, Gabriel Basso, Ella Bruccoleri, Richard Brake, George Young…

Scénario : Alan R. Cohen & Alan Freedland

Photographie : José David Montero

Musique : Justin Caine Burnett

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.

Sorti en 2018, The Strangers : Prey at Night était la suite de The Strangers de Bryan Bertino, grand succès critique et commercial de l’année 2008 (82 millions de dollars de recette pour un budget de 10 millions), même si le film était resté inédit dans les salles françaises. Dix ans plus tard, les producteurs décidaient de faire revenir leurs psychopathes masqués, qui s’en prenaient cette fois-ci à toute une famille, deux parents et leurs deux enfants étudiants, dans une unité de lieu (un parc isolé) et de temps (une nuit). Pour ce nouvel opus au budget plus conséquent, la mise en scène avait été confiée au réalisateur Johannes Roberts, remarqué en 2012 avec Storage 24 et son film à requins 47 Meters Down en 2017. S’il ne révolutionnait rien dans le genre, The Strangers : Prey at Night ne se foutait pas de la tronche des spectateurs et réservait son lot de séquences impressionnantes, violentes et graphiques, qui le plaçaient bien au-dessus de la moyenne des productions du même acabit qui pullulent encore aujourd’hui dans les salles au sol jonché de popcorn. Six ans plus tard, que faire ? Un troisième épisode ? Hum…le précédent est déjà un peu loin dans la tête des spectateurs…quelqu’un a alors eu l’idée du siècle, proposer un remake du premier épisode (bah tiens…), ou un hommage (comme le dirait Tarantino, tout en recopiant ses prédécesseurs comme un sagouin), tout en pensant ce « nouvel » opus comme une suite (ou pas), et quitte à le refaire, pourquoi ne pas présenter un reboot qui prendrait la forme d’une nouvelle trilogie ? Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas bien grave, mais voici donc Les Intrus ou The Strangers: Chapter 1 en version originale, ce qui annonce immédiatement le fait que d’autres chapitres vont suivre prochainement. En fait trèèèès prochainement puisque les trois volets ont été tournés simultanément, avec le même casting et surtout le même réalisateur à la barre. Ce dernier n’est autre que ce bon vieux Renny Harlin (ou Lauri Mauritz Harjola pour les intimes), oui oui, le metteur en scène du Cauchemar de Freddy A Nightmare On Elm Street 4: The Dream Master, de 58 minutes pour vivre Die Hard 2, de Cliffhanger : Traque au sommet…Désormais âgé de 65 ans, le cinéaste finlandais, n’a jamais cessé de tourner et ce malgré le gouffre financier de L’Île aux pirates Cutthroat Island. Depuis trente ans, ses films se sont succédé, parmi lesquels Au revoir à jamais The Long Kiss Goodnight, Peur Bleue Deep Blue Sea, Driven et…après il est difficile de citer un de ses longs-métrages, à part peut-être le bon gros nanar La Légende d’Hercule en 2014, avec l’endive Kellan Lutz. Toujours est-il que Renny Harlin s’acquitte honorablement de sa tâche avec des moyens modestes (et dans un coin paumé en Slovaquie), et livre un bon petit survival, qui n’arrive certes pas à la cheville de The Strangers : Prey at Night et encore moins de The Strangers, mais qui fonctionne bien, tient en haleine grâce à des effets efficaces (même si usés jusqu’à la corde) et à un casting solide, mené par la belle rouquine Madelaine Petsch, vedette de cette trilogie.

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