Test Blu-ray / Le Fils de Géronimo, réalisé par George Marshall

LE FILS DE GÉRONIMO (The Savage) réalisé par George Marshall, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 6 juin 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Susan Morrow, Peter Hansen, Joan Taylor, Richard Rober, Don Porter, Ted de Corsia, Ian MacDonald…

Scénario : Sydney Boehm, d’après le roman de L.L. Foreman

Photographie : John F. Seitz

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Après l’attaque d’une caravane par les Peaux-Rouges, Jim, un jeune garçon, est le seul survivant. Recueilli par le chef Géronimo, il grandit parmi la tribu et devient Cœur Vaillant. Tiraillé entre sa culture natale et celle qu’il connaît à présent, il doit choisir son camp quand survient la guerre entre les deux peuples.

Rétrospectivement, Le Fils de Géronimo The Savage est le premier western interprété par Charlton Heston, qui sort aux États-Unis quelques mois après le triomphe international de Sous le plus grand chapiteau du mondeThe Greatest Show on Earth de Cecil B. DeMille. La carrière du comédien vient à peine de démarrer au cinéma, que le succès est déjà là, alors qu’il n’a même pas trente ans. On pouvait craindre le « pire » en apprenant que Charlton Heston campait le rôle-titre (français) de ce western, mais c’était sans connaître l’histoire du film. Le Fils de Géronimo est d’ailleurs réalisé par George Marshall (1891-1975), signe de qualité, dont nous avons déjà parlé à maintes reprises (Houdini le grand magicien, Le Fort de la dernière chance, Texas, Les Piliers du ciel). Metteur en scène spécialisé dans le genre (La Conquête de l’Ouest, Le Tueur qui murmure, La Vallée de la poudre, Le Nettoyeur, Le Sang de la terre), il démarre sa carrière au temps du muet, dont il conservera la science du cadre et du montage, qui devaient souvent exprimer ce que la parole ne pouvait alors faire, soutenant par exemple les gags de Laurel et Hardy, avec lesquels il a collaboré à plusieurs reprises. Le Fils de Géronimo rend compte du savoir-faire technique de George Marshall, qui comme Richard Fleischer ou Robert Wise, passait allègrement d’un genre à l’autre et multipliait les projets avec différents studios, qui se disputaient sa rigueur. The Savage est un western au message pro-indien qui sort en 1952, la même année que La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks, deux ans après La Flèche brisée de Delmer Daves et La Porte du diable d’Anthony Mann, sachant que la condition des Indiens avait déjà inspiré d’autres opus et ce dès les années 1910. Divertissement élégant, faisant la part belle à l’action, sans jamais oublier l’émotion, notamment à travers le dilemme rencontré par Jim Aher aka Coeur Vaillant, Le Fils de Géronimo demeure un spectacle rondement mené, sans aucun temps mort et très beau à regarder.

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Test Blu-ray / Les Fuyards du Zahrain, réalisé par Ronald Neame

LES FUYARDS DU ZAHRAIN (Escape from Zahrain) réalisé par Ronald Neame, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 9 juillet 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Yul Brynner, Sal Mineo, Jack Warden, Madlyn Rhue, Anthony Caruso, Leonard Strong, Jay Novello…

Scénario : Robin Estridge, d’après le roman de Michael Barrett

Photographie : Ellsworth Fredericks

Musique : Lyn Murray

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Dans une dictature du Moyen-Orient, un leader politique est libéré par de jeunes partisans qui décident de traverser le désert pour rejoindre un pays voisin. Le voyage s’annonce périlleux…

Il y a des films dont on aurait ignoré l’existence, s’il n’y avait pas eu le travail acharné de certains éditeurs, qui résistent encore et toujours pour nous faire découvrir quelques pépites complètement oubliées. C’est le cas des Fuyards du ZahrainEscape From Zahrain, sorti en 1962 qui vaut assurément le coup d’oeil et ce pour plusieurs raisons. D’une part, le film est réalisé par Ronald Neame (1911-2010), ancien scénariste et producteur de David Lean (Heureux Mortels, Brève rencontre, Les Grandes espérances) et même parfois directeur de la photographie, entré dans l’histoire du cinéma avec L’Aventure du Poséidon (1972), encore aujourd’hui LA référence du film catastrophe, d’autre part pour son casting mené par un Yul Brynner, tout juste consacré star internationale après le triomphe des Sept Mercenaires de John Sturges. Non seulement cela, Les Fuyards du Zahrain s’avère un road-movie rempli de rebondissements, mené sans temps mort, qui réserve de nombreuses surprises (y compris l’apparition non créditée d’un monstre du septième art…), qui rappelle parfois furieusement Le Désert de la peurIce Cold in Alex (1958) de J. Lee Thompson…

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Livre / L’Aventure des films – Histoire de vingt tournages mythiques, par Olivier Rajchman (Editions Perrin)

L’Aventure des films – Histoire de vingt tournages mythiques, par Olivier Rajchman.

Huit ans après Hollywood ne répond plus (chez Baker Street) et seulement à peine deux années après Le Siècle des stars (aux éditions Perrin), sans oublier le plus « lointain » Delon-Belmondo, L’étoffe des héros (Timée éditions, 2010), Olivier Rajchman revient avec un nouveau livre au titre explicite, L’Aventure des films – Histoire de vingt tournages mythiques. Autant dire que cet ouvrage s’adresse en priorité aux cinéphiles que nous sommes, mais aussi, c’est là tout l’art du journaliste et historien du cinéma, à tous les autres, qui s’intéressent au septième art en dilettante, aux spectateurs curieux et peut-être voulant en savoir plus sur le « Comankonafé », pour reprendre le titre malin du making of d’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat.

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Test Blu-ray / God Save the Tuche, réalisé par Jean-Paul Rouve

GOD SAVE THE TUCHE réalisé par Jean-Paul Rouve, disponible en DVD & Blu-ray le 18 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, Elise Larnicol, Bernard Menez…

Scénario : Nessim Chikhaoui, Julien Hervé, Philippe Mechelen & Jean-Paul Rouve

Photographie : Christophe Graillot

Musique : Martin Rappeneau

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas près d’oublier leur séjour !

Ils sont de retour ! Pourtant, après l’accueil on ne peut plus froid et « l’échec » du quatrième volet avec « seulement » 2,4 millions d’entrées, sachant que le troisième avait approché les six millions (oui oui) et que la pandémie freinait encore la fréquentation des salles, on pouvait penser qu’on ne reverrait pas la famille Tuche au cinéma. D’autant plus qu’Olivier Baroux et Jean-Paul Rouve en étaient arrivés à avoir quelques différends artistiques. Quatre ans plus tard, Jeff, Cathy, Donald, Wilfried, Stéphanie et Mamie Suze font leur comeback, mot bien choisi puisqu’ils partent cette fois outre-Manche, pour aller saluer le roi d’Angleterre, ce qui les changera du Père-Noël dans l’opus précédent, ce qui avait décontenancé quelque peu une partie du public. Jean-Paul Rouve reprend lui-même les rênes de l’entreprise, avec l’aide au scénario de Nessim Chikhaoui, Julien Hervé et Philippe Mechelen, déjà à l’oeuvre sur le reste de la saga. Soyons honnêtes d’emblée, si nous n’attendions pas grand-chose de ce God Save the Tuche, force est d’admettre qu’il s’agit ni plus ni moins du meilleur épisode de la franchise. Si les acteurs s’en donnent encore une fois à coeur joie, il y a surtout plus d’idées de mise en scène dans ce cinquième volet que dans les quatre premiers réunis, d’autant plus que les références vont bon train, avec l’ombre d’Alain Chabat qui plane sur l’ensemble, ce dernier faisant d’ailleurs une petite participation vocale. En lorgnant volontairement sur un humour proche de celui de La Cité de la peur (même Dominique Faruggia y va de son caméo en voix-off), God Save the Tuche redresse la barre, s’avère un divertissement soigné et haut en couleur, qui a visiblement plu au public qui l’a à nouveau plébiscité puisque la barre des trois millions de spectateurs a de nouveau été franchie.

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Test 4K UHD / Innocents (The Dreamers), réalisé par Bernardo Bertolucci

INNOCENTS (The Dreamers) réalisé par Bernardo Bertolucci, disponible en DVD, Blu-ray et Édition collector limitée – 4K Ultra HD + Blu-ray chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Michael Pitt, Eva Green, Louis Garrel, Robin Renucci, Anna Chancellor, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Pierre Léaud, Florian Cadiou…

Scénario : Bernardo Bertolucci & Gilbert Adair, d’après le roman de Gilbert Adair

Photographie : Fabio Cianchetti

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 2003

LE FILM

Mai 1968, à Paris. La révolte étudiante gronde, les manifestations se multiplient. Isabelle et son frère Théo, restés seuls dans la capitale pendant les vacances de leurs parents, invitent chez eux Matthew, un étudiant américain qu’ils ont rencontré à la Cinémathèque où ils passent le plus clair de leur temps. Dans cet appartement, ils rejouent les scènes de leurs films préférés, cherchent à se découvrir en se livrant à des jeux sensuels de plus en plus troubles.

La soixantaine venue, Bernardo Bertolucci (1941-2018) revient comme qui dirait à sa jeunesse, à ses premières armes, aux débuts de sa cinéphilie, à sa découverte de la capitale française. En effet, Les Innocents ou The Dreamers en version originale, est l’adaptation – libre – du roman de Gilbert Adair, The Holy Innocents, publié en 1988, inspiré des Enfants terribles de Jean Cocteau (19299), une histoire d’obsession sexuelle sur fond des émeutes de Paris de mai 1968, à travers laquelle le cinéaste a perçu moult éléments qui renvoyaient à sa propre histoire. Avec l’aide de l’écrivain lui-même, Bernardo Bertolucci s’approprie le récit original et y place ses propres obsessions, ses fantasmes, ses souvenirs. Rétrospectivement, Innocents sera l’avant-dernier long-métrage du cinéaste, qui ne reviendra derrière la caméra qu’en 2012 avec Moi et toiIo et te. Et tout Bertolucci se retrouve dans The Dreamers, la fougue de la jeunesse, la crudité des scènes de sexe, l’engagement (ou pas) politique, l’amour du septième art, un film somme de la part de celui qui a signé quelques-uns des plus beaux films du cinéma italien (pour ne pas dire mondial), Le Conformiste, Le Dernier tango à Paris, 1900, Le Dernier Empereur, Little Buddha, pour ne citer que ceux-ci. Innocents est tout sauf une œuvre banale dans cette immense filmographie, un huis clos, une introspection, un bilan. C’est un aboutissement, un dernier round. Et c’est pour cela que The Dreamers est bouleversant à plus d’un titre.

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Test Blu-ray / Sarah Bernhardt, la Divine, réalisé par Guillaume Nicloux

SARAH BERNHARDT, LA DIVINE réalisé par Guillaume Nicloux, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2025 chez Memento Distribution.

Acteurs : Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Mathilde Ollivier, Laurent Stocker, Samuel Brafman-Moutier, Sylvain Creuzevault…

Scénario : Guillaume Nicloux & Nathalie Neuthreau

Photographie : Yves Cape

Musique : Reynaldo Hahn

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

1915. Atteinte d’une tuberculose osseuse au niveau du genou, la grande actrice Sarah Bernhardt se voit contrainte d’être amputée de la jambe droite. Au terme d’une opération délicate mais réussie, elle assiste aux visites successives de ses proches, notamment le jeune cinéaste Sacha Guitry qui cherche à percer le secret de la liaison entre Sarah et son père Lucien. C’est le début d’une longue confession sur ce qui, vingt ans plus tôt, aura fait basculer le destin de « la Divine ».

Si l’on devait comparer Guillaume Nicloux à un autre metteur en scène, ce serait sans nul doute Steven Soderbergh, avec lequel le cinéaste semble partager cette envie insatiable de filmer, de passer d’un genre à l’autre, d’aborder les différents formats, courts et longs-métrages, documentaires, téléfilms, séries télévisées. Son premier opus, Les Enfants volants, remonte à 1990, mais c’est à partir d’Une affaire privée (2002) qu’il accélérera le rythme avec à ce jour, dix-sept longs-métrages à son actif. Guillaume Nicloux a encore passé la vitesse supérieure depuis 2022 avec La Tour, drame horrifique, La Petite, qui offrait à Fabrice Luchini l’un de ses plus beaux rôles, Dans la peau de Blanche Houellebecq, sa troisième collaboration avec Michel Houellebecq dans son propre rôle, après L’Enlèvement de Michel Houellebecq et Thalasso, puis enfin, le film qui nous intéresse aujourd’hui, Sarah Bernhardt, la Divine. Comme son titre l’indique, ce dernier est un biopic consacré à l’actrice Sarah Bernhardt (1844-1923), également peintre et sculptrice, considérée comme une des plus importantes comédiennes françaises du XIXe et du début du XXe siècle, première star internationale, appelée par Victor Hugo « la Voix d’or », mais aussi par d’autres « la Divine » ou encore « l’Impératrice du théâtre », l’une des plus grandes tragédiennes de tous les temps, qui avait connu un triomphe sur les cinq continents. La légende raconte aussi que Jean Cocteau aurait créé pour elle l’expression « monstre sacré ». C’est Sandrine Kiberlain qui se glisse dans les magnifiques costumes créés par Anaïs Romand (Boléro, De Gaulle, Une vieille maîtresse), habituée des films historiques, et qui livre à cette occasion l’une des plus grandes prestations de toute sa carrière, déjà conséquente et impressionnante. Certains ont pu reprocher un certain académisme à l’ensemble, pourtant Sarah Bernhardt, la Divine demeure comme son sujet, furieusement moderne dans son approche, le récit étant branché directement sur l’ébouriffante énergie de son interprète principale, tandis que le réalisateur s’amuse avec la temporalité de cette existence, en revenant dans le passé, en imbriquant les flashbacks, en dévoilant une artiste qui était chaque seconde en représentation, oubliant souvent la différence entre la scène et la vie réelle. Une grande et belle expérience de cinéma et un rôle en or pour Sandrine Kiberlain, injustement oubliée des César en 2025.

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Test Blu-ray / 36 fillette, réalisé par Catherine Breillat

36 FILLETTE réalisé par Catherine Breillat, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Delphine Zentout, Étienne Chicot, Olivier Parnière, Jean-Pierre Léaud, Berta Domínguez D., Jean-François Stévenin, Diane Bellego…

Scénario : Catherine Breillat & Roher Salloch, d’après le roman de Catherine Breillat

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Maxime Schmitt

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Lili, quatorze ans, passe ses vacances dans un camping avec ses parents et son frère. Un soir, elle rencontre Maurice, personnage cynique de quarante ans qui cherche à la séduire. Une relation ambiguë s’installe alors.

À cause de la faillite de son producteur, le premier long-métrage de Catherine Breillat, Une vraie jeune fille, tourné en 1975, ne pourra être distribué que près d’un quart de siècle plus tard. En 1979, sort sur les écrans Tapage nocturne, ou l’histoire d’une femme, mariée et mère d’une petite fille, qui recherche constamment l’amour fou et va d’aventure en aventure au rythme de deux ou trois rendez-vous par soirée, jusqu’au jour où elle tombe amoureuse jusqu’à la passion. On reconnaît bien là les thèmes, les obsessions de la réalisatrice. 180.000 spectateurs auront la curiosité d’aller voir ce second film. Après cela, Catherine Breillat officiera exclusivement comme scénariste, pour Lilaiana Cavani (La Peau), Marco Bellocchio (Les Yeux, la bouche), Maurice Pialat (Police), et ne fera son retour derrière la caméra qu’en 1988 avec 36 fillette. Rétrospectivement, ce dernier est assurément l’un des meilleurs opus de la cinéaste, qui se place dans la droite lignée d’Une vraie jeune fille, avec lequel 36 fillette partage de nombreux motifs, tout en prolongeant certains questionnements, notamment cette dichotomie entre le corps et l’esprit. Remarquablement interprété par Delphine Zentout et Étienne Chicot, 36 fillette n’est évidemment pas à mettre devant tous les yeux, mais s’avère un fascinant objet de cinéma pour les autres, doublé d’un passionnant sujet de réflexion.

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Test Blu-ray / La Cavale des fous, réalisé par Marco Pico

LA CAVALE DES FOUS réalisé par Marco Pico, disponible en Blu-ray le 18 juin 2025 chez Gaumont.

Acteurs : Pierre Richard, Michel Piccoli, Dominique Pinon, Florence Pernel, Édith Scob, Marc Betton, Jacques Denis, Hélène Surgère, Ronny Coutteure…

Scénario : Pierre Richard & Olivier Dazat

Photographie : François Lartigue

Musique : Olivier & Christophe Defays

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Henri Toussaint, ex-professeur au Collège de France, est interné en hôpital psychiatrique depuis 7 ans, après avoir tenté de tuer son épouse. Cette dernière est mourante et souhaite le revoir une dernière fois. C’est Bertrand Daumale, psychiatre, qui est chargé de le conduire. Mais un autre pensionnaire de l’asile, Angel, se glisse en cachette dans la voiture, et notre malheureux chauffeur se retrouve avec deux passagers incontrôlables sur les bras…

Depuis le triomphe des Fugitifs de Francis Veber et pour la première fois de sa carrière, Pierre Richard peine à attirer les spectateurs dans les salles. À gauche en sortant de l’ascenseur a tout juste franchi la barre des 600.000 entrées, Mangeclous ne dépasse pas les 181.000 billets vendus, tandis Bienvenue à bord ! dégringole sous les 50.000 entrées. 1991, le comédien revient aussi derrière la caméra avec On peut toujours rêver, dans lequel il « passe le témoin » à son partenaire Smaïn. Un résultat en demi-teinte avec quasiment le même score que le film d’Édouard Molinaro susmentionné. Pierre Richard continue néanmoins sur sa lancée et endosse à nouveau le costume de clown blanc dans La Cavale des fous. Encore aujourd’hui complètement méconnue, cette comédie est un projet très personnel pour la star du cinéma français. Producteur via sa société Fideline, co-scénariste avec Olivier Dazat (Normandie nue, Cinéman, Les 2 papas et la maman), Pierre Richard s’octroie logiquement le premier rôle et demande à ses deux fils, Christophe et Olivier (Defays) de composer la musique. La Cavale des fous est surtout l’occasion de confronter deux monstres, en l’occurrence Pierre Richard et Michel Piccoli. Il semblerait que le film soit fortement inspiré par Une journée de fousThe Dream Team de Howard Zieff, sorti en 1989, dans lequel Michael Keaton jouait un psychiatre qui décidait d’emmener quatre de ses patients en balade à New York, où ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes. Sorti en plein été 1993, La Cavale des fous sera un bide retentissant et marquera le début de la traversée du désert de Pierre Richard, à l’aube de la soixantaine.

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Test Blu-ray / Les Filles de Grenoble, réalisé par Joël Le Moigné

LES FILLES DE GRENOBLE réalisé par Joël Le Moigné, disponible en DVD et Blu-ray le 18 juin 2025 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Zoé Chauveau, André Dussollier, Alain Doutey, Régis Anders, Georges Berthomieu, David Jalil, Steve Kalfa, Patrick Lafani…

Scénario : Joël Le Moigné & Paul Lefèvre, d’après le roman de Paul Lefèvre

Photographie : Roland Dantigny & Jean-Claude Rivière

Musique : Alain Jomy

Durée : 1h28

Date de diffusion initiale : 1981

LE FILM

À Grenoble, une prostituée est assassinée dans son lit d’hôpital. Cora, vingt-deux ans et elle aussi prostituée, était l’une de ses amies. Au quotidien, ces femmes subissent des violences, touchent une paye de misère et travaillent sans arrêt, dans la terreur des souteneurs. Cora se décide à parler au juge Le Pérec qui découvre ce monde avec effarement. Il va alors partir en bataille contre ce réseau de proxénètes…

Tiens donc, mais de quelles Filles de Grenoble parle ce second et par ailleurs dernier long-métrage réalisé par Joël Le Moigné ou Joël Le Moign’ (1938-1999) comme il est crédité ainsi au générique ? En regardant l’affiche et en entendant ce titre, on pourrait penser à un film d’exploitation bien de chez nous (on pouvait imaginer un petit navet ou à un nanar du dimanche), qui sent le gros rouge qui tâche et surferait sur une tendance érotique héritée des années 1970. Les Filles de Grenoble est en réalité un excellent thriller judiciaire, adapté du roman du même nom écrit par le journaliste Paul Lefèvre et publié début 1981. Le cinéma n’a pas mis longtemps pour s’emparer de cette histoire vraie et on pourrait dire enquête d’investigation, le film sortant au mois de novembre de la même année. Joël Le Moigné bénéficie du soutien de Paul Lefèvre lui-même pour cette transposition, dont le résultat final est on ne peut plus convaincant et tient encore sacrément le coup près de 45 ans plus tard. Avec sa mise en scène sèche et immersive parfois proche du documentaire, son casting impeccable et l’élégance de sa photographie, Les Filles de Grenoble s’impose comme une franche réussite et mérite assurément d’être (re)découvert.

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Test DVD / Le Secret de Khéops, réalisé par Barbara Schulz

LE SECRET DE KHÉOPS réalisé par Barbara Schulz, disponible en DVD le 9 juillet 2025 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Fabrice Luchini, Julia Piaton, Gavril Dartevelle, Camille Japy, Johann Dionnet, Romain Levi, Vincent Heneine, Marie Denarnaud, Arié Elmaleh, Jackie Berroyer…

Scénario : Barbara Schulz, Christophe Turpin & Jérôme Tonnerre

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Audrey Ismaël & Olivier Coursier

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Durant des nouvelles fouilles archéologiques dans la ville du Caire, l’archéologue Christian Robinson est convaincu d’avoir découvert une mystérieuse inscription concernant le trésor du pharaon Khéops. Selon lui, il s’agit d’indices laissés par Dominique Vivant Denon, directeur de 1802 à 1815 du musée du Louvre. Accompagné de sa fille Isis et de son petit-fils Julien, il part à la recherche du trésor en espérant accomplir la plus importante découverte archéologique du XXIe siècle.

Aaaah le cinéma d’aventure hexagonal…Qui a pu prendre la relève d’un Jean-Paul Rappeneau ou d’un Philippe de Broca ? La comédienne Barbara Schulz (qui avait un court-métrage à son actif, Le Malheur des autres, en 2018) a voulu rendre hommage au cinéma qui l’a fait rêver en tant que spectatrice, à travers son premier long-métrage comme scénariste et réalisatrice, Le Secret de Kheops. Malheureusement, on est plus proche ici d’Amazone que de L’Homme de Rio et ce sans aucune commune mesure. Car ce premier coup d’essai derrière la caméra s’avère une catastrophe en tout point. Pourtant, on y croyait presque en voyant l’affiche qui promettait du « lourd » avec Fabrice Luchini et Julia Piaton, photoshopés à outrance, renvoyant presque à la campagne promotionnelle d’un nouveau roman de Dan Brown ou d’un énième opus des péripéties de Robert Langdon, auquel Tom Hanks a prêté ses traits (et ses cheveux gras) dans trois épisodes. Si la première séquence se déroulant au Caire est étonnamment prometteuse et rappelle même un épisode de Tintin (par ailleurs cité à la fin du film), on déchante très rapidement une fois que l’action revient à Paris, pour ne plus quitter la capitale durant les 90 minutes restantes, en dehors de l’épilogue. Avec sa mise en scène télévisuelle (pour ne pas dire inexistante), ses acteurs en roue libre, son scénario Toutankharton (elle était facile celle-là) et son rythme pantouflard, Le Secret de Khéops n’a guère rameuté les spectateurs dans les salles avec « seulement » 450.000 entrées. Pour un budget estimé à dix millions d’euros, c’est un peu limite…Quant à une suite envisagée par Barbara Schulz, il semble que le projet soit abandonné. Ou alors pour la petite lucarne, car après tout, on y verrait que du feu.

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