Test Blu-ray / Mortelle randonnée, réalisé par Claude Miller

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MORTELLE RANDONNÉE réalisé par Claude Miller, disponible en Édition 2 Blu-ray le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Patrick Bouchitey

Scénario : Jacques Audiard, Michel Audiard d’après le roman de Marc Behm

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Carla Bley

Durée : 1h58 (version cinéma), 1h36 (version TV)

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

L’Oeil, surnommé ainsi pour ses talents de fin limier, travaille pour l’agence de détectives de Madame Schmitt-Boulanger. Divorcé, il est hanté par le souvenir de sa fille Marie qu’il n’a plus revue depuis sa petite enfance, et cherche désespérément à savoir où elle se trouve sur la seule image qu’il possède d’elle, une photo de classe lorsqu’elle avait huit ans…

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Garde à vue ayant été un grand succès public et critique en 1981, Claude Miller a le vent en poupe et devient libre de choisir ses projets. Il jette son dévolu sur le roman Eye of the Beholder – Mortelle randonnée de Marc Behm et confie son adaptation à Michel Audiard et à son fils Jacques. Le réalisateur souhaite prendre le contrepied de son précédent film en voulant tourner aux quatre coins de l’Europe et en misant sur une esthétique sophistiquée. Il engage Pierre Lhomme, directeur de la photographie de Tout feu, tout flamme et Le Sauvage, et bénéficie d’un casting quatre étoiles avec Michel Serrault et Isabelle Adjani en tête d’affiche, accompagnés de Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Geneviève Page, Patrick Bouchitey et la participation de Jean-Claude Brialy.

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Test 4K UHD / Garde à vue, réalisé par Claude Miller

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GARDE A VUE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider, Guy Marchand, Michel Such, Elsa Lunghini

Scénario : Claude Miller, Jean Herman, Michel Audiard d’après le roman A table ! de John Wainwright

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Le soir du 31 décembre, Jérôme Martinaud, un notaire, est convoqué au commissariat afin de témoigner sur l’assassinat et le viol de deux petites filles. Les inspecteurs Gallien et Belmont, persuadés de la culpabilité du notable, le mettent en garde à vue. Gallien essaye à tout prix de le faire avouer mais malgré tout, l’affaire piétine. C’est alors que Madame Martinaud, la femme du suspect, fait un témoignage décisif pour l’enquête.

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Emblématique du cinéma d’auteur populaire, Garde à vue de Claude Miller, adapté du roman noir BrainwashA table ! de John Wainwright, demeure une référence du genre policier à huis clos. Lino Ventura, Michel Serrault, Guy Marchand et Romy Schneider s’affrontent durant 1h25, la plupart du temps enfermés dans les bureaux de la police. Le premier campe un inspecteur usé, fatigué, les épaules basses et les yeux tombants, qui convoque le second, notaire renommé de province. Il est 21h le soir de la Saint Sylvestre, il pleut à verse. Alors que le divisionnaire réveillonne avec tout le gratin dans l’annexe de la Préfecture de police, Gallien (Ventura) rejoint son bureau où l’attendent déjà son adjoint Belmont (Guy Marchand), chargé de transcrire l’interrogatoire mais qui ronge son frein face à la légèreté et l’arrogance du suspect, et Martinaud, vêtu d’un smoking. Ce dernier est passé de témoin à principal suspect dans le cadre d’une affaire de double meurtre et de viol. Deux fillettes sont mortes à quelques jours d’intervalle. Martinaud commence à perdre patience face aux questions de Gallien. Sous la pression de ce dernier, il perd le fil de son témoignage et se contredit. Persuadé que Martinaud ment et alors que ce dernier décide de partir, Gallien le retient en le mettant en garde à vue. La soirée ne fait que commencer et la nuit sera même très longue.

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Test 4K UHD / L’Effrontée, réalisé par Claude Miller

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L‘EFFRONTÉE réalisé par Claude Miller, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD le 3 décembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy, Clothilde Baudon, Julie Glenn, Jean-Philippe Écoffey

Scénario : Claude Miller, Luc Beraud, Bernard Stora, Anne Miller

Photographie : Dominique Chapuis

Musique : Alain Jomy

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Charlotte, treize ans, en a terminé avec l’enfance et si elle sait ce qu’elle ne veut plus être, elle ne sait pas encore ce qu’elle veut devenir. L’adoration que lui voue Lulu, une petite voisine de six ans, l’agace, et elle est fascinée par Clara Bauman, enfant prodige et pianiste surdouée qui a le même âge qu’elle.

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Avec un peu plus de 900.000 entrées en mars 1983, Mortelle randonnée n’a pas connu l’engouement de la critique et encore moins des spectateurs. Pour rebondir, Claude Miller souhaite retrouver un sujet simple pour un tournage plus léger. Ce sera donc L’Effrontée, sur un scénario écrit par ses soins, mais aussi par sa femme Annie, Luc Béraud (son complice de La Meilleure façon de marcher) et Bernard Stora. Cette chronique adolescente douce-amère, librement adaptée du roman Frankie Addams, écrit par l’écrivaine américaine Carson McCullers (1917-1967) mais également fortement inspirée de souvenirs autobiographiques liés au couple Miller, se focalise sur Charlotte Castang, 13 ans, bientôt 14. C’est le dernier jour d’école avant les grandes vacances et un été qui s’annonce caniculaire. Alors qu’elle vient de se blesser légèrement en sautant du plongeoir de la piscine, Charlotte, renfermée, mal dans sa peau (elle vient de prendre dix centimètres en quelques semaines) et moquée par sa classe, entend un récital. Elle s’approche de l’amphithéâtre et se rend compte qu’il s’agit en réalité de la captation d’un concerto donné par la jeune pianiste et déjà virtuose Clara Bauman (Clotilde Baudon). Charlotte s’assoit et regarde fascinée cette petite fille dans sa robe rouge dont les doigts parcourent si facilement les touches noires et blanches. Visiblement, Charlotte envie cette petite fille, qui a le même âge qu’elle, mais qui a déjà le monde à ses pieds.

EXTRAIT DU FILM "L'EFFRONTEE" AVEC CHARLOTTE GAINSBOURG

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Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou

RAWHEAD REX, LE MONSTRE DE LA LANDE (Rawhead Rex) réalisé par George Pavlou, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 novembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot, Niall Toibin, Niall O’Brien, Hugh O’Conor, Heinrich von Schellendorf…

Scénario : Clive Barker, d’après sa nouvelle

Photographie : John Metcalfe

Musique : Colin Towns

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l’Irlande avec sa femme et ses enfants, afin d’étudier les monuments de ce pays. Il s’intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération d’un démon très ancien, jusqu’alors gardé prisonnier par la pierre dressée. Ce monstre, le « Rawhead Rex », sème la mort et la terreur dans la campagne environnante…

Couché Rex ! Mais au fait, elle sort d’où encore cette créature qui aurait bien besoin d’aller faire un détartrage chez le dentiste, avant d’aller se trouver des nippes plus fraîches. Quand on regarde la fiche technique de Rawhead Rex, un nom saute aux yeux, celui de Clive Barker. En 1986, celui-ci vit encore chichement de son art, a déjà réalisé deux courts-métrages, sa série Livres de sang a déjà été publiée, tout comme The Hellbound Heart, qu’il adaptera lui-même en 1987 sous le titre Hellraiser : Le Pacte. Mais pour l’heure, c’est comme scénariste qu’on le retrouve au générique de Rawhead Rex aka Le Monstre de la lande dans nos chères contrées, transposé d’une de ses nouvelles (apparues dans Book of Blood, volume 3Confessions d’un linceul), mis en scène par un certain George Pavlou. C’est en fait la seconde collaboration des deux hommes, la première Transmutations Underworld (1985), ayant laissé un goût amer à l’écrivain en raison d’une sévère trahison de son œuvre par le réalisateur, qui pour se faire pardonner décide de transposer à nouveau une histoire de Clive Barker. Comme on dit, Rawhead Rex est un très bon ride, généreux en scènes brutales (la créature n’y va pas de main-morte quand elle s’attaque à ses proies), marqué par un humour british qui confère à l’ensemble une évidente légèreté. Certains évoquent un nanar, mais une chose est sûre, Rawhead Rex n’est pas un mauvais film.

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Test 4K UHD / Little Buddha, réalisé par Bernardo Bertolucci

LITTLE BUDDHA réalisé par Bernardo Bertolucci, disponible en Combo Blu-ray+4K Ultra HD le 12 septembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Keanu Reeves, Ruocheng Ying, Chris Isaak, Bridget Fonda, Alex Wiesendanger, Sogyal Rinpoche…

Scénario : Bernardo Bertolucci & Mark Peploe

Photographie : Vittorio Storaro

Musique : Ryuichi Sakamoto

Durée : 2h21

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec un père ingénieur, Dean, et une mère enseignante, Lisa. Un jour, ils reçoivent la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venue du royaume himalayen du Bhoutan sous la conduite du lama Norbu et de son adjoint Champa. Les moines sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels. Ils lui offrent alors un livre narrant la vie de Siddhartha et attendent sa visite dans l’Himalaya.

Quand il tourne Little Buddha, Bernardo Bertolucci a laissé son pays natal derrière lui depuis près de dix ans, pour aller « voir ce qui se passe » dans le monde. Ainsi, il devait entamer sa trilogie dite « orientale », qui sera constituée du Dernier EmpereurL’Ultimo imperatore The Last Emperor (1987), triomphe planétaire qui sera récompensé par 9 David Di Donatello, le César du meilleur film étranger, trois Golden Globes, neuf Oscars et trois BAFTA, Un thé au Sahara The Sheltering Sky (1990), dont la sortie sera beaucoup plus confidentielle, et enfin Little Buddha en 1993. Le cinéaste italien renoue avec la fresque grandiose et suite à sa découverte du Bouddhisme, décide de s’adresser avant tout au jeune public, afin de leur donner son point de vue d’occidental sur cette religion et sur cette philosophie pour lesquelles il s’est passionné personnellement. Il en résulte un spectacle extraordinaire, rempli de couleurs, d’émotions, de réflexion, d’humour aussi également. Little Buddha aurait pu tomber dans la lourdeur didactique ou tout simplement dans l’effet bourratif en raison de trop d’excès, mais ce n’est pas le cas. Aujourd’hui encore, trente ans après sa sortie, ce gigantesque divertissement fonctionne à plein régime, auprès des spectateurs de tous les âges et permet de revoir Keanu Reeves avant d’exploser littéralement dans Speed de Jan de Bont et qui venait de se faire remarquer dans Point Break de Kathryn Bigelow, My Own Private Idaho de Gus Van Sant et Dracula de Francis Ford Coppola. Ça c’est du GRAND cinéma.

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Test Blu-ray / Cent jours à Palerme, réalisé par Giuseppe Ferrara

CENT JOURS À PALERME (Cento giorni a Palermo) réalisé par Giuseppe Ferrara, disponible en Combo Blu-ray+DVD le 17 septembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Lino Ventura, Giuliana De Sio, Lino Troisi, Stefano Satta Flores, Arnoldo Foà, Adalberto Maria Merli, Andrea Aureli, Anita Zagaria, Aldo Sarullo, Luigi Nicolosi, Rosario Coniglione, Guido Sagliocca…

Scénario : Pier Giovanni Anchisi, Giuseppe Ferrara, Riccardo Iacona, Giuseppe Tornatore, William Laurent & Giorgio Arlorio

Photographie : Silvio Fraschetti

Musique : Vittorio Gelmetti

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Printemps 1982. Après avoir brillamment combattu les Brigades Rouges, le général Dalla Chiesa accepte le poste de préfet de Palerme, ville contrôlée par la mafia sicilienne. Incorruptible, inflexible, il va devenir la bête noire de l’organisation criminelle.

Alors âgé de 65 ans et ayant derrière lui trente ans de carrière, Lino Ventura avait un grand regret, que le cinéma italien ne l’ait pas plus sollicité. Sa dernière expérience remonte à 1976, avec Cadavres exquis Cadaveri eccellenti de Francesco Rosi, dans lequel il donnait la réplique à Renato Salvatori et Max von Sydow. Le comédien accepte d’interpréter le général Carlo Alberto dalla Chiesa, préfet de Sicile où il menait une lutte acharnée contre la Mafia et assassiné à Palerme deux ans auparavant. Une histoire brûlante d’actualité et qui l’est d’ailleurs encore quarante ans après. Lino Ventura a peu à faire pour s’imposer dans la peau de cet officier italien, ancien résistant durant la Seconde Guerre mondiale, général des Carabiniers. Après s’être opposé au terrorisme, notamment aux célèbres Brigades rouges durant les Années de plomb, ce héros national était comme qui dirait le dernier rempart contre la Mafia qui gangrenait la Sicile et s’installait sur la scène internationale via le trafic de drogue et d’armes. Personnalité forte et charismatique, Dalla Chiesa met immédiatement le nez dans des affaires qui ne le « concernaient » pas, ce qui n’allait évidemment pas plaire à ceux qui tenaient réellement les rênes, y compris certains politiques en lien avec la pègre. Après quatre mois de dur affrontement, le préfet est tué sauvagement avec son épouse Emanuela dans sa voiture, sans jamais avoir eu l’aide du gouvernement, qui lui avait pourtant promis d’obtenir les pouvoirs nécessaires à son combat. C’est dire si cet attentat est encore dans les mémoires quand le réalisateur et ancien critique Giuseppe Ferrara (1932-2016) s’attaque à ce sujet, qui aura nécessité pas moins d’une demi-douzaine de scénaristes, dont Pier Giovanni Anchisi (La Possédée du lac), Giuseppe Tornatore (Malèna, Cinema Paradiso) et Giorgio Arlorio (El Mercenario, Queimada). S’il n’atteint pas la maîtrise, la rigueur et la virtuosité d’un Francesco Rosi, Cent jours à Palerme n’en reste pas moins une œuvre coup de poing, étonnamment violente, sanglante même, qui offre à Lino Ventura son dernier vrai rôle, avant de tirer sa révérence en faisant une apparition dans La Rumba de Roger Hanin.

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Test Blu-ray / La Scandaleuse de Berlin, réalisé par Billy Wilder

LA SCANDALEUSE DE BERLIN (A Foreign Affair) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 25 septembre 2024 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Marlene Dietrich, Jean Arthur, John Lund, Millard Mitchell, Peter von Zerneck, Stanley Prager, William Murphy, Raymond Bond…

Scénario :   Robert Harari, Charles Brackett, Richard L. Breen, Billy Wilder d’après une histoire originale de David Shaw

Photographie : Charles Lang

Musique : Friedrich Hollaender

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

La très austère Phoebe Frost est envoyée à Berlin en 1946 pour enquêter sur la moralité des troupes américaines d’occupation. Elle ne découvre que marché noir et relations amoureuses entre soldats et jeunes Allemandes. Pis, une chanteuse de cabaret, au passé nazi, est protégée par un officier américain, celui-là même qu’elle avait chargé de l’enquête au départ…

Avant de s’exiler à Hollywood suite à l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, Samuel Wilder dit Billy Wilder (1906-2002), scénariste austro-hongrois débarque à Paris où il tourne son premier long métrage en 1934, Mauvaise graine, avec Danielle Darrieux. Arrivé sur la terre de l’Oncle Sam et ne parlant quasiment pas anglais, il parvient tout de même à se faire engager à la Paramount Pictures comme scénariste et script-doctor. Il est très vite remarqué par Ernst Lubitsch, pour lequel Billy Wilder écrit La Huitième femme de Barbe-Bleue et Ninotchka. En 1942, il passe derrière la caméra pour Uniformes et jupon courtThe Major and the Minor, comédie sur fond de guerre qu’il écrit avec son complice Charles Brackett. C’est un succès et la carrière de réalisateur de Billy Wilder est lancée. Mis en scène en 1948, La Scandaleuse de BerlinA Foreign Affair est déjà le huitième film de Billy Wilder (en comptant son documentaire Death Mills, sur la découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en 1945) et fait suite au film noir Assurance sur la mortDouble Indemnity (1944) et le drame Le Poison (1945), récompensé par la Palme d’or au festival de Cannes, mais aussi par quatre Oscars, ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur pour Ray Milland et du meilleur scénario adapté. Billy Wilder s’octroie ensuite une récréation avec la comédie musicale La Valse de l’empereur avec Bing Crosby et Joan Fontaine, avant de se consacrer à La Scandaleuse de Berlin.

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Test Blu-ray / Il marchait la nuit, réalisé par Alfred L. Werker & Anthony Mann

IL MARCHAIT LA NUIT (He Walked by Night) réalisé par Alfred L. Werker & Anthony Mann, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 28 août 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Richard Basehart, Scott Brady, Roy Roberts, Whit Bissell, James Cardwell, Jack Webb, Dorothy Adams, Jane Adams…

Scénario : Crane Wilbur & John C. Higgins

Photographie : John Alton

Musique : Leonid Raab

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

L’histoire s’inspire d’un fait divers survenu à Pasadena. Roy Morgan est un cambrioleur, moitié mythomane, moitié psychopathe. Ce deuxième aspect de sa personnalité l’amène, une nuit, à assassiner un agent de police. Les sergents Jones et Brennan sont responsables de l’enquête, mais dans une ville particulièrement vaste, le risque d’erreur judiciaire est loin d’être nul…

Selon les credits d’Il marchait la nuitHe Walked by Night, la mise en scène est signée Alfred L. Werker (1896-1975), réalisateur de westerns (3 heures pour tuer, La Dernière chevauchée), genre qui l’a rendu célèbre dès les années 1920, mais aussi de comédies, de films romantiques, d’aventures ou policiers. En réalité, celui-ci s’était retrouvé à partager son siège avec Anthony Mann sur Il marchait dans la nuit, dont le style est immédiatement reconnaissable dans la dernière, fabuleuse et inoubliable dernière séquence, celle de la poursuite dans le réseau d’égouts d’eaux pluviales (bien avant Terminator 2 : Le Jugement dernier, Police Fédérale Los Angeles et Grease). Après, il est sans doute difficile d’attribuer telle scène à un cinéaste en particulier, mais dans l’ensemble He Walked by Night affiche une homogénéité, mais n’arrive toutefois pas à la cheville de La Brigade du suicideT-Men et Marché de brutesRaw Deal qu’Anthony Mann venait de signer. Pourquoi une telle comparaison ? Car Il marchait la nuit reprend les mêmes partis-pris et intentions, autrement dit retracer une véritable enquête criminelle avec une précision quasi-documentaire, qui démarre comme un reportage, le tout présenté par une voix-off qui expose le contexte. Là-dessus, le cinéma reprend ses droits et la photographie ténébreuse, signée une fois de plus par le virtuose John Alton, chef opérateur d’Elmer Gantry, le charlatan, Thé et sympathie, Association criminelle, Quatre étranges cavaliers et bien d’autres (dont T-Men et Raw Deal), met instantanément dans l’ambiance sombre et inquiétante de la Californie nocturne. Néanmoins, le film pèche par une certaine redondance, un manque de charisme de la plupart des comédiens et un aspect didactique qui paraît trop forcé. Pas un indispensable du film noir, loin de là, mais une vraie curiosité pour les cinéphiles qui ne manqueront pas de reconnaître la patte Mann ici et là.

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Test Blu-ray / Les Maris, les Femmes, les Amants, réalisé par Pascal Thomas

LES MARIS, LES FEMMES, LES AMANTS réalisé par Pascal Thomas, disponible en DVD & Blu-ray le 2 juillet 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jean-François Stévenin, Susan Moncur, Emilie Thomas, Clément Thomas, Daniel Ceccaldi, Michel Robin, Vanessa Guedj, Anne Guinou, Hélène Vincent, Catherine Jacob, Guy Marchand, Catherine Bidaut, Sabine Haudepin, Ludivine Sagnier, Leslie Azzoulai, Eric Lartigau…

Scénario : Pascal Thomas & François Caviglioli

Photographie : Renan Pollès

Musique : Marine Rosier

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Durant l’été, un groupe de femmes se séparent de leurs maris et enfants, qu’elles envoient passer le mois d’août sur l’île de Ré, tandis qu’elles restent à Paris. Sur l’île comme à Paris, ce temps des vacances est vécu comme une parenthèse, où chacun tente de faire le point, et d’être heureux, les maris, les femmes, les amants, des plus grands aux plus petits.

À la fin des années 1980, le réalisateur Pascal Thomas peine à renouer avec le succès. Les Zozos (1,2 million d’entrées), Pleure pas la bouche pleine (1,5 millions de spectateurs) et Le Chaud lapin 1,4 million de tickets vendus) ont déjà plus de quinze ans et ses autres films n’ont jamais connu le même engouement. Ses quatre longs-métrages suivants (La Surprise du chef, Un oursin dans la poche, Confidences pour confidences et Celles qu’on n’a pas eues) n’attirent guère les foules (euphémisme). Après une pause de huit années et peu de temps avant de disparaître pendant encore huit ans (pour se consacrer aux voyages et à son amour des livres, tout en oeuvrant pour la publicité), Pascal Thomas s’inspire ouvertement du cinéma italien, prend le postulat inverse de Maris en libertéMariti in città (1957) de Luigi Comencini, qui se déroulait à Rome au mois d’août, délaissée par les épouses (et leurs enfants) parties en vacances au bord de la mer, pendant que les maris restaient en ville. Dans Les Maris, les Femmes, les Amants, le cinéaste et son coscénariste François Caviglioli (qui lui sera fidèle sur de nombreux autres opus) mélangent, comme le titre du film l’indique, les hommes, leurs épouses, leurs petit(s)-ami(e)s, mais aussi leurs enfants, dans un fameux bordel aussi maîtrisé que jubilatoire. Durant près de deux heures, sans véritable baisse de régime, les sexes et les âges se confrontent, flirtent, s’engueulent, profitent du présent, redoutent l’avenir, affrontent le passé et se retrouvent quasiment tous à un carrefour de leur existence, comme si le temps d’un été était celui où chacun pouvait faire un point quant à leur position sur la carte de leur histoire sentimentale. Portée par de fabuleux acteurs au top de leur forme, Les Maris, les Femmes, les Amants est une comédie de mœurs à redécouvrir absolument, qui mine de rien continue d’inspirer le cinéma français contemporain (le « diptyque » BarbecuePlancha d’Éric Lavaine ou celui des Petits mouchoirsNous finirons ensemble de Guillaume Canet) et qui demeure par ailleurs bien au-dessus du lot, des ersatz et pâles copies du genre.

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Test Blu-ray / Brisby et le Secret de NIMH, réalisé par Don Bluth

BRISBY ET LE SECRET DE NIMH (The Secret of NIMH) réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 24 juillet 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jane Val, Jean Martinelli, Catherine Lafond, Marc François, Micheline Dax, Jacques Balutin, Georges Atlas, Jean Violette, Elizabeth Hartman, Derek Jacobi, Dom DeLuise, John Carradine, Shannen Doherty, Arthur Malet, Wil Wheaton, Peter Strauss…

Scénario : Don Bluth, Will Finn, Gary Goldman & John Pomeroy, d’après le roman de Robert C. O’Brien

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

L’histoire de Madame Brisby, une gentille maman souris qui décide de remuer ciel et terre pour sauver sa famille de la charrue du fermier Fitzgibbon. En chemin, elle reçoit l’aide d’un corbeau en mal d’amour, d’une souris voisine et d’un grand hibou peureux. Malheureusement, Mme Brisby aurait besoin d’un miracle mécanique pour déplacer sa maison. Pour cela, elle doit affronter un mystérieux rat, se débarrasser d’un chat féroce et récupérer une amulette magique…

Brisby et le Secret de NIMH. Mais qu’est-ce que NIMH ? Il s’agit de l’acronyme National Institute of Mental Health, qui n’est autre qu’une authentique institution gouvernementale américaine pour la santé. C’est donc aussi le titre et le sujet du premier long-métrage réalisé par Don Bluth (né en 1937), ancien animateur des studios Disney (ses débuts remontent à La Belle au bois dormant en 1959), qui voyant que la maison Mickey refusait ce projet en raison de son caractère sombre, décide de prendre son indépendance et de fonder son propre studio. Alors que Rox et Rouky est en pleine préparation (et que Disney allait connaître une sale période avec des résultats mitigés au box-office), Don Bluth souhaite retrouver l’âme, l’essence, la poésie et le coeur des films d’animation qui l’ont fait rêver quand il était gamin (Blanche-Neige et les 7 nains sera le catalyseur de sa vocation). Certains confrères lui emboîtent le pas et se lancent dans l’aventure de Brisby et le Secret de NIMH, inspiré par le roman de Robert C. O’Brien, Madame Brisby et le Secret de NIMHMrs. Frisby and the Rats of NIMH, premier volume de la trilogie dite des Rats de NIMH, paru en 1971. La magie opère encore quarante ans après, même si, comme bien souvent chez Don Bluth, à quelques exceptions près (Fievel et le Nouveau Monde, produit par Steven Spielberg), la forme l’emporte sur le fond. En effet, si le dessin subjugue du début à la fin, le récit patine à mi-parcours, avant d’être relancé à fond les ballons dans un dernier acte rempli d’action, de rebondissements et d’émotions. Du point de vue « plastique » (pour ne pas dire celluloïds), il s’agit peut-être du plus beau film de son auteur et surpasse de loin les productions Disney des années 1980. Produit pour 7 millions de dollars, Brisby le Secret de NIMH empoche le double rien que sur le sol américain et attire plus d’1,2 million de spectateurs dans les salles françaises. Un pari réussi pour Don Bluth et son équipe et qui connaîtra une suite tardive (en 1998), La Légende de BrisbyThe Secret of NIMH 2: Timmy to the Rescue, exploitée uniquement en vidéo et à laquelle Don Bluth n’a pas contribué.

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