UNE VIE CACHÉE (A Hidden Life) réalisé par Terrence Malick, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2020 chez UGC.
Acteurs : August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon, Tobias Moretti, Bruno Ganz, Matthias Schoenaerts, Karin Neuhäuser, Ulrich Matthes…
Scénario : Terrence Malick
Photographie : Jörg Widmer
Musique : James Newton Howard
Durée : 2h53
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa famille, Franz veut rester un homme libre et entreprend une correspondance avec sa femme Franziska, qui est restée au village.
Alors que 20 ans séparaient Les Moissons du ciel et La Ligne rouge, Terrence Malick a pris un nouvel envol depuis le triomphe de The Tree of Life (Palme d’or au Festival de Cannes en 2011) puisque seulement deux ans ont séparé les sorties de ce dernier et A la merveille, soit l’écart le plus court entre deux films pour le cinéaste. Premier opus d’une trilogie « sur la vie », le film reprenait les motifs merveilleusement installés dans The Tree of Life, sans jamais parvenir à retrouver la magie qui s’en dégageait. Sorti en 2015, Knight of Cups était encore plus hermétique et les fans du cinéaste de la première heure commençaient sérieusement à désespérer de le voir à nouveau inspirer. Certains avaient même commencé à lui tourner le dos et à prendre la poudre d’escampette. Après un documentaire intitulé Voyage of time : au fil de la vie, narré par Brad Pitt dans la version IMAX et par Cate Blanchett dans la version 35-millimètres, Song to Song arrivait dans les salles avec beaucoup d’appréhensions. Et là, le miracle ! La réaction chimique qui se créait en visionnant The Tree of Life, était là. Alors qu’A la merveille et Knight of Cups faisaient penser à un montage de « scènes coupées » de The Tree of Life, Song to Song semblait être le film que recherchait Terrence Malick à travers ses deux films précédents. S’il restait indéniablement lié sur le fond (la foi, le souvenir, la passion qui se délite, la solitude, la mélancolie) comme sur la forme aux deux films précédents, Song to Song retrouvait ce qu’il leur manquait, l’émotion. Deux ans plus tard, le cinéaste est de nouveau sur le devant de la scène avec Une vie cachée – A Hidden Life. Cette fois, Terrence Malick parvient non seulement à prolonger son dispositif visuel et narratif, mais il livre aussi en même temps son œuvre la plus accessible depuis Les Moissons du ciel, et pas seulement en raison de la linéarité de son récit.
VERS SA DESTINÉE (Young Mr. Lincoln) réalisé par John Ford, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions
Acteurs : Henry Fonda, Alice Brady, Marjorie Weaver, Arleen Whelan, Eddie Collins, Pauline Moore…
Scénario : Lamar Trotti
Photographie : Bert Glennon, Arthur C. Miller
Musique : Alfred Newman
Durée : 1h40
Date de sortie initiale : 1939
LE FILM
Sa fiancée décédée, le jeune Abraham Lincoln jure sur sa tombe faire carrière selon ce qu’elle attendait de lui. Devenu avocat, il s’installe à Springfield. A l’occasion de la fête nationale, il prend la défense des frères Clay que tout accuse du meurtre du shérif adjoint. Un procès a priori perdu d’avance tant les charges sont accablantes. Refusant que la mère des accusés envoie l’un de ses fils à potence pour sauver l’autre, Lincoln déjoue les pronostics, tirant profit de chaque détail afin d’arracher ses clients à la corde qui lui est promise…
Quel trésor ! Quelle merveille ! Pourtant, Vers sa destinée – Young Mr. Lincoln demeure méconnu dans l’oeuvre impressionnante et prolifique de l’immense John Ford (1894-1973). Réalisé en 1939, soit entre La Chevauchée fantastique – Stagecoach et Sur la piste des Mohawks, trois films mis en scène la même année, Vers sa destinée permet au cinéaste de revenir à un personnage qu’il avait déjà abordé en 1924 dans Le Cheval de fer – The Iron Horse, mais aussi et surtout en 1936 dans Je n’ai pas tué Lincoln – The Prisoner of Shark Island. Drame historique et étonnamment toujours teinté d’humour, Vers sa destinée foudroie non seulement par sujet passionnant, qui évite l’hagiographie gratuite et facile, pour l’extraordinaire interprétation de Henry Fonda, âgé de 34 ans et encore au début de sa carrière (il n’avait que cinq années de cinéma derrière lui), qui collabore pour la première fois avec John Ford, après avoir été propulsé sur le grand écran par Victor Fleming, Henry King, Henry Hathaway, Raoul Walsh, Fritz Lang, William Wyler et William Dieterle. Le réalisateur et le comédien rendent à Abraham Lincoln sa dimension humaine, montrent un jeune homme un peu gauche, dégingandé, réservé, mais bouillonnant, humaniste, sensible, épris de justice et d’égalité, à travers un récit méconnu qui inscrit Vers sa destinée dans le genre du thriller judiciaire, le tout étant évidemment véridique. Un chef d’oeuvre absolu.
LIENS D’AMOUR ET DE SANG (Beatrice Cenci) réalisé par Lucio Fulci, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 31 mai 2020 chez Artus Films.
Acteurs : Tomás Milián, Adrienne La Russa, Georges Wilson, Mavie, Antonio Casagrande, Ignazio Spalla…
Scénario : Lucio Fulci, Roberto Gianviti
Photographie : Erico Menczer
Musique : Angelo Francesco Lavagnino, Silvano Spadaccino
Durée : 1h29
Année de sortie : 1969
LE FILM
À Rome en 1599, la jeune Béatrice attend dans une cellule le moment de son exécution. Son crime est d’avoir commandité l’assassinat de son père, Francesco Cenci, noble tyrannique et incestueux. La sentence provoque l’ire du peuple qui voit en la « Belle parricide » la martyre d’une société arrogante et hypocrite. Mais derrière l’icône se cache un personnage complexe qui a su manipuler les sentiments du serviteur Olimpio pour arriver à ses fins.
Quand Lucio Fulci (1927-1996) s’empare d’une icône de l’histoire italienne. Surnommée La Belle parricide, Beatrice Cenci (1577-1599) était une jeune femme noble, vivant sous le joug d’un père tyrannique, Francesco Cenci, aristocrate violent, plusieurs fois rappelé à l’ordre par le Vatican en raison de son comportement disons pas très catholique. Fondamentalement immoral, ce mari et père régnait en maître dans sa luxueuse demeure, sur sa famille et sur ses serviteurs. Après avoir abusé de sa fille Beatrice, Francesco Cenci est assassiné par cette dernière, avec l’aide de sa belle-mère, de sa famille et de leurs vassaux, dont l’un était devenu l’amant de Beatrice. Ce meurtre sordide et de vengeance, d’abord déguisé en accident, conduira Beatrice et les siens dans les cachots du Vatican, où ils seront torturés, questionnés, reconnus coupables, avant d’être exécutés en place publique, malgré les protestations du peuple de Rome, au courant des agissements de Francesco Cenci. Depuis, Beatrice est devenue le symbole de la résistance contre l’aristocratie et l’Eglise omnipotentes. Cette histoire a largement inspiré la littérature, on retrouve d’ailleurs le personnage de Beatrice Cenci dans les Chroniques italiennes de Stendhal ou chez Alexandre Dumas père dans sa nouvelle Les Cenci. Le cinéma s’est également très tôt intéressé à ce récit puisqu’Albert Capellani réalise Beatrice Cenci dès 1908. Suivront deux autres adaptations éponymes, une en 1909 par Mario Caserini et une en 1941 par Guido Brignone. Le légendaire Riccardo Freda s’empare du mythe de Beatrice Cenci pour Le Château des amants maudits en 1956. Alors qu’il vient de terminer Perversion Story – Une sull’altra, Lucio Fulci désire revenir à ce fait divers, afin d’en relater les faits le plus précisément possible, sans omettre les tortures que Beatrice et ceux qui l’ont aidé à assassiner son père ont subies de la part de l’Église. Relativement peu connu dans l’oeuvre de Lucio Fulci, ou plutôt dissimulé entre Perversion Story et Le Venin de la peur, Liens d’amour et de sang, titre français, reste un fabuleux tour de force, un drame historique imprégné des obsessions et des motifs du réalisateur.
CARTOUCHE réalisé par Philippe de Broca, disponible en combo Blu-ray/DVD le 6 novembre 2019 chez Studiocanal
Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Jess Hahn, Marcel Dalio, Jean Rochefort, Philippe Lemaire, Noël Roquevert, Odile Versois, Paul Préboist…
Scénario : Marcel Boulanger, Philippe de Broca, Charles Spaak
Photographie : Christian Matras
Musique : Georges Delerue
Durée : 1h54
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
Révolté par la tyrannie de Malichot, le chef de la truanderie, un jeune et habile voleur nommé Dominique brave son autorité. Il sauve sa vie en s’engageant, sous le nom de Cartouche, dans l’armée, où il se lie d’amitié avec La Taupe et La Douceur. Mais les aléas de la gloire militaire conviennent mal au trio qui déserte après s’être emparé de la solde du régiment. Revenu au repaire de Malichot en compagnie d’une charmante bohémienne appelée Vénus, Dominique distribue son butin aux truands qui aussitôt l’acceptent comme chef…
Amuse-toi, ça empêche
de mourir !
A la sortie de Cartouche en mars 1962, Jean-Paul Belmondo n’a que 28 ans. Depuis son explosion dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard deux ans auparavant, le jeune comédien aura enchaîné près d’une quinzaine de longs métrages et non des moindres, avec des réalisateurs aussi illustres que Henri Verneuil (La Française et l’Amour), Vittorio De Sica (La Ciociara), Alberto Lattuada (La Novice), Mauro Bolognini (Le Mauvais chemin –La Viaccia) et Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre, Le Doulos). Belmondo n’est pas encore Bebel, mais va le devenir avec Cartouche, dans lequel il incarne pour la première fois à l’écran un personnage haut en couleur, charmeur, aussi à l’aise à cheval qu’à l’escrime, tout en cramponnant la taille de sa ravissante partenaire. Cette mutation, on la doit à Philippe de Broca (1933-2004). S’il doit annuler son projet d’adaptation des Trois Mousquetaires (avec Sophia Loren en Milady) en raison du projet similaire et déjà en production du réalisateur Bernard Borderie avec Gérard Barray, le cinéaste obtient l’accord du producteur Alexandre Mnouchkine pour transposer une histoire moins célèbre, celle de Louis Dominique Garthausen (1693-1721), dit Cartouche, brigand et chef de bande ayant sévi dans les rues de Paris, durant la Régence de Philippe d’Orléans. Philippe de Broca se sent alors plus libre et peut enfin montrer ce qu’il a sous le capot avec ce quatrième long métrage. Merveilleusement mis en scène, d’une suprême élégance, drôle, captivant et bouleversant, Cartouche est et demeure l’une des références absolues du film d’aventures hexagonal.
KHARTOUM réalisé par Basil Dearden, disponible en Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD le 1er octobre 2019 chez Rimini Editions
Acteurs : Charlton Heston, Laurence Olivier, Richard Johnson, Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka, Michael Hordern, Zia Mohyeddin, Marne Maitland, Nigel Green, Hugh Williams…
Scénario : Robert Ardrey
Photographie : Edward Scaife
Musique : Frank Cordell
Durée : 2h10
Date de sortie initiale : 1966
LE FILM
En 1883, un régiment anglais de 10000 hommes est massacré dans le désert du Soudan par une armée de fanatiques conduite par un leader religieux, le Mahdi. A Londres, le Premier Ministre Gladstone décide d’envoyer au Soudan le général Gordon, un héros national. Celui-ci rejoint Khartoum où se trouvent encore 13000 militaires et civils anglais.
Si l’histoire du cinéma ne l’a pas retenu comme un chef d’oeuvre ou un indispensable du 7e art, Khartoum demeure pourtant un film très prisé par les cinéphiles et les amateurs de grandes fresques. D’ailleurs, il n’est pas exagéré de dire que le film réalisé par Basil Dearden (1911-1971) est peut-être l’un des plus impressionnants jamais projetés sur grand écran, et ce en raison de son tournage en 70mm Ultra Panavision, format exclusif et rare, jusque-là utilisé sur L’Arbre de vie d’Edward Dmytryk (1957), Ben-Hur de William Wyler (1959), Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone (1962), La Conquête de l’Ouest de John Ford, Henry Hathaway et George Marshall (1962), Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer (1963), La Chute de l’empire romain d’Anthony Mann (1964), La Plus grande histoire jamais contée de George Stevens (1965), Sur la piste de la grande caravane de John Sturges (1965) et La Bataille des Ardennes de Ken Annakin (1965). Khartoum sera le dixième et le dernier film à bénéficier de ces prises de vues prestigieuses. Il faudra attendre Les Huit Salopards – The Hateful Eight de Quentin Tarantino (2015) pour qu’un réalisateur apprivoise de nouveau ce format gargantuesque. Si le 70mm Ultra Panavision convient évidemment à Khartoum pour ses scènes de batailles, le format isole également les personnages lors de leur confrontation, deux représentants, deux « icônes » semblables placées face à face, perdus dans l’immensité du désert, chacun porté par une mission, des idéaux. Si l’on excepte le grimage aujourd’hui plus amusant que déplacé de Laurence Olivier, Khartoum reste un immense divertissement, dépaysant, passionnant, excellemment écrit sur lequel trône l’impérial Charlton Heston.
DERNIER AMOUR réalisé par Benoît Jacquot, disponible en DVD le 20 août 2019 chez Diaphana
Acteurs : Vincent Lindon, Stacy Martin, Valeria Golino, Julia Roy, Nancy Tate, Anna Cottis, Hayley Carmichael, Christian Erickson…
Scénario : Benoît Jacquot, Jérôme Beaujour, Chantal Thomas d’après l’oeuvre de Giacomo Casanova
Photographie : Christophe Beaucarne
Musique : Bruno Coulais
Durée : 1h34
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Au XVIIIe siècle, Casanova, connu pour son goût du plaisir et du jeu, arrive à Londres après avoir dû s’exiler. Dans cette ville dont il ignore tout, il rencontre à plusieurs reprises une jeune courtisane, la Charpillon, qui l’attire au point d’en oublier les autres femmes. Casanova est prêt à tout pour arriver à ses fins mais La Charpillon se dérobe toujours sous les prétextes les plus divers. Elle lui lance un défi, elle veut qu’il l’aime autant qu’il la désire.
« S’attacher à une seule femme, c’est la pire des choses…Elle vous retire le goût des autres. »
Moult cinéastes se sont penchés sur la vie (ou le vit c’est selon) de Giacomo Casanova (1725-1798). Si Jean Boyer aura offert le rôle-titre à Georges Guétary dans Les Aventures de Casanova en 1946, le film définitif sur le prince des séducteurs demeure Le Casanova de Fellini réalisé trente ans après, avec Donald Sutherland. Casanova, un adolescent à Venise de Luigi Comencini (1969) reste également une grande référence et l’une des plus grandes réussites du maître italien. Oublions Le Retour de Casanova (1992) d’Édouard Niermans avec Alain Delon, ou plutôt Casanova dans le rôle d’Alain Delon qui essayait de séduire la jeune Elsa. Que pouvait apporter un cinéaste comme Benoît Jacquot à ce personnage célèbre pour ses prouesses amoureuses et ses innombrables conquêtes ? Le violoniste, écrivain, diplomate et bibliothécaire Giacomo Casanova aura rédigé ses mémoires éditées en 12 volumes, donc le réalisateur aura probablement déniché un épisode méconnu de cette vie trépidante.
DÉSIRÉE réalisé par Henry Koster, disponible en DVD et Blu-ray le 18 juin 2019 chez ESC Editions
Acteurs : Marlon Brando, Jean Simmons, Merle Oberon, Michael Rennie, Cameron Mitchell, Elizabeth Sellars, Charlotte Austin, Cathleen Nesbitt, Evelyn Varden, John Hoyt, Alan Napier…
Scénario : Daniel Taradash d’après une histoire originale d’Annemarie Selinko
Photographie : Milton R. Krasner
Musique : Alex North
Durée : 1h50
Année de sortie : 1954
LE FILM
Lorsque, en 1794, il rencontre Désirée Clary à Marseille, Napoléon Bonaparte n’est encore qu’un général sans le sou à la merci des dernières convulsions de la Révolution. S’ils se jurent un amour éternel et le mariage, les événements les séparent vite. Pour des raisons politiques, Napoléon épouse Joséphine de Beauharnais tandis que, désespérée, Désirée pense à un suicide dont la sauve le général Bernadotte. De batailles en conquêtes, de la victoire à la défaite, désormais empereur, jamais Napoléon n’oubliera Désirée que le destin conduit sur le trône de Suède…
JULES CÉSAR (Julius Caesar) réalisé par Stuart Burge, disponible le 19 mars 2019 en DVD et Blu-ray chez Rimini Editions
Acteurs : Charlton Heston, Jason Robards, John Gielgud, Richard Johnson, Robert Vaughn, Richard Chamberlain, Diana Rigg, Christopher Lee…
Scénario : Robert Furnival d’après la pièce de William Shakespeare « Jules César » (« Julius Caesar »)
Photographie : Kenneth Higgins
Musique : Michael J. Lewis
Durée : 1h57
Année de sortie : 1970
LE FILM
An 44 avant Jésus-Christ. Jules César est de retour à Rome, après être sorti vainqueur de la guerre civile contre Pompée. Si le peuple célèbre ce retour, quelques sénateurs, emmenés par Cassius, redoutent que César ne veuille instaurer une dictature et mettent sur pied un complot visant à l’assassiner.
Difficile de trouver un ton et un angle inédit pour adapter William Shakespeare au cinéma. Ecrite (selon les sources) en 1599 et publiée pour la première fois en 1623, Julius Caesar est l’une des tragédies les plus prisées du dramaturge par le 7e art. Avant la transposition qui nous intéresse, l’oeuvre de William Shakespeare avait déjà été adaptée à sept reprises, dont cinq fois au temps du muet dès 1908. Mais celle qui demeure la plus connue est sans conteste celle réalisée par l’immense Joseph Leo Mankiewicz avec Marlon Brando dans le rôle de Marc Antoine et James Mason dans celui de Brutus. Avant ce Jules César version 1953, David Bradley avait déjà livré sa version de la pièce de théâtre originale trois ans auparavant. Bien que peu connu, le film donnait alors la chance à un jeune acteur de 26 ans de faire ses premiers pas devant la caméra dans le rôle de Marc Antoine, Charlton Heston, qui venait de triompher à Broadway dans Antoine et Cléopâtre. Vingt ans plus tard et alors qu’il est devenu l’une des plus grandes stars du cinéma, le comédien endosse à nouveau la toge du personnage dans Jules César, mis en scène cette fois par Stuart Burge (1918-2002), en format large (peu exploité il faut bien le dire) et en couleurs. Venu de la télévision, le réalisateur avait déjà adapté William Shakespeare au cinéma en 1965, avec Othello, porté par sir Laurence Olivier dans le rôle-titre. En toute honnêteté, la version de Jules César de Stuart Burge vaut essentiellement pour son casting exceptionnel où Charlton Heston écrase purement et simplement ses partenaires. Même si sa participation reste limitée sur deux heures, le comédien bouffe l’écran à chaque apparition et la séquence de Marc Antoine s’adressant aux romains après l’assassinat de Jules César est très impressionnante.
La pièce originale est respectée. Le spectateur découvre le peuple de Rome célébrant le retour victorieux de Jules César, vainqueur de la Guerre civile contre Pompée. Deux tribuns blâment la versatilité du peuple, qui célébrait Pompée lorsqu’il se trouvait à la place de son rival. Ils tentent de disperser la foule et se donnent pour mission de dépouiller les statues de leurs décorations. Durant la fête de Lupercale, César défile en triomphe dans Rome ; un devin l’avertit contre le danger qui le menace le jour des Ides de Mars, mais César l’ignore. Par ailleurs Cassius tente de convaincre Brutus de se joindre à sa conspiration pour renverser César. Brutus hésite, tiraillé entre son affection pour César et la crainte que celui-ci abuse de son pouvoir (il est nommé dictateur à vie), remettant en cause la liberté du peuple romain. Les différents conspirateurs se rencontrent et réaffirment leur détermination face au projet du Sénat d’instituer César roi.
Bien que la pièce porte son nom, Jules César n’est pas le personnage principal de l’oeuvre. Dans le film de Stuart Burge, il est interprété par John Gielgud, considéré comme l’un des plus grands interprètes du théâtre britannique, et shakespearien en particulier. Chose amusante, il tenait le rôle de Cassius dans la version de Joseph L. Mankiewicz. Il incarne ici un Jules César vieillissant, à moitié sourd, tiraillé entre la grandeur divine et son besoin d’être aimé par le peuple. En revanche, gros mauvais point pour Jason Robards qui interprète Brutus. Visiblement peu préoccupé par ce qu’il tournait (il apprenait, voire découvrait ses répliques juste avant d’entrer sur le plateau), l’inoubliable Cheyenne d’Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone conserve un visage figé du début à la fin, les yeux bas, la bouche pincée. D’un autre côté, avec ses boucles bien dessinées sur le crâne, ses traits renvoient aux statues antiques et peuvent alors dissimuler aussi bien le feu ardent que la détresse du personnage en plein dilemme. Toujours est-il que Jason Robards n’arrive pas à la cheville de Charlton Heston. Se succèdent également à l’écran Richard Johnson (L’Enfer des zombies), Robert Vaughn, Richard Chamberlain, Christopher Lee, Michael Gough et même la magnifique Diana Rigg. Un casting de haut vol pour un film somme toute plaisant à suivre, même si les dialogues sont évidemment très présents et que l’ensemble prend la forme d’une succession de vignettes parfois trop figées et au rythme en dents de scie, surtout dans son dernier acte forcément moins prenant dans ses scènes de bataille peu inspirées.
Mais le film sert également de « premier volet » pour un diptyque. Ayant de la suite dans les idées, Charlton Heston envisageait déjà de reprendre le rôle de Marc Antoine dans Antoine et Cléopâtre, qu’il réalisera lui-même l’année suivante. La version Stuart Burge reste donc une curiosité.
LE BLU-RAY
Inédit dans les bacs français, Jules César apparaît en DVD et en Blu-ray sous la bannière incontournable de Rimini Editions. Comme d’habitude chez l’éditeur, l’objet est soigné avec une jaquette aussi attrayante qu’élégante, glissée dans un boîtier classique de couleur noire, lui-même disposé dans un surétui cartonné. Le menu principal est animé et musical.
Après le film, sélectionnez immédiatement l’intervention de Sarah Hatchuel, professeure en études cinématographiques et audiovisuelles, université Paul-Valéry, Montpellier 3 (32’). Pétillante, passionnante, l’invitée de Rimini Editions propose une formidable présentation et un retour sur l’oeuvre de William Shakespeare, Jules César. Les premières représentations, les personnages, l’évolution du point de vue de la pièce, les thèmes (dont ceux de la spectralité et de la prophétie), les différentes adaptations au cinéma, le casting sont longuement abordés ici, sans aucun temps mort. Moult informations sont également donnés sur la production (indépendante) du film, comme l’investissement de Charlton Heston, grand passionné de Shakespeare, qui avait accepté un cachet réduit de 100.000 dollars et un intérêt de 15 % sur les recettes.
L’Image et le son
Comme l’indique Sarah Hatchuel dans le module précédent, Jules César de Stuart Burge est enfin proposé dans son format respecté 2.35 (16/9) et en Blu-ray (AVC, 1080p). Quelques points blancs et rayures verticales subsistent. La gestion du grain est aléatoire – tout comme celle des contrastes – très grumeleux sur les plans de ciel et les séquences sombres, la colorimétrie assez froide est plutôt fraîche. La restauration n’est visiblement pas de première jeunesse, mais la copie permet de (re)découvrir Jules César avec ses partis pris et volontés artistiques originaux. La profondeur de champ est limitée par la mise en scène de Stuart Burge, mais certains gros plans étonnent par leurs détails, tout comme le piqué. Divers effets de pompages, mais rien de bien alarmant.
Jules César est disponible en version originale et française LPCM 2.0. La première instaure un confort acoustique plaisant avec une délivrance suffisante des dialogues, des effets annexes convaincants et surtout une belle restitution de la musique. La piste française est étouffée par un imposant souffle chronique.
KIT CARSON réalisé par George B. Seitz, disponible le 9 avril 2019 en DVD et Blu-ray chez ESC Editions / Movinside
Acteurs : Jon Hall, Lynn Bari, Dana Andrews, Harold Huber, Ward Bond, Renie Riano, Clayton Moore, Rowena Cook…
Scénario : George Bruce, Evelyn Wells
Photographie : John J. Mescall, Robert Pittack
Musique : Edward Ward
Durée : 1h32
Année de sortie : 1940
LE FILM
Poursuivis par les indiens, le trappeur Kit Carson et ses amis Ape et Lopez se replient sur Fort Bridger, dont le capitaine, John Fremont, leur propose aussitôt d’escorter une caravane en direction de la Californie, sur la piste de l’Oregon. Manipulés par les autorités mexicaines qui voudraient annexer la région, les guerriers de la tribu Shoshone se dressent contre eux…
C’est un petit western dont nous n’attentions pas forcément grand-chose. Pourtant, Kit Carson, réalisé en 1940 par George B. Seitz ne cesse d’étonner. D’une part parce que le film tient encore très bien la route avec un rythme vif et enlevé du début à la fin, d’autre part pour ses personnages très attachants et la modernité du jeu des comédiens, dont Jon Hall, qui interprète le rôle-titre. Une chose est sûre, c’est que derrière son apparence rétro-vintage, Kit Carson ne fait sûrement pas son âge (près de 80 ans !) et demeure un divertissement haut de gamme doublé d’une analyse historique sur la naissance des Etats-Unis, basée sur un très bon scénario de George Bruce, auteur de L’Homme au masque de fer de James Whale (1939).
Kit Carson et ses hommes se joignent à John C. Fremont sur la route qui le conduit en Californie. En chemin, ils sont attaqués par des Indiens, les Shoshones, armés de fusils et envoyés par les autorités mexicaines, peu désireuses de les voir atteindre la Californie qui fait alors partie du Mexique. Frémont et Carson mènent ensuite une campagne, au nom des Etats-Unis, visant à annexer la Californie.
Christopher Houston Carson (1809-1868) alias Kit Carson, est une figure mythique de la construction des Etats-Unis. Eclaireur, militaire et agent des affaires indiennes, inscrit au panthéon du Far West et donc pionnier de la Conquête de l’Ouest américain, cet ancien fermier puis trappeur décide de partir à l’aventure à l’âge de 16 ans pour découvrir le continent. Son sens aiguisé de l’environnement lui vaut d’être repéré par l’armée où il devient Colonel durant la guerre américano-mexicaine, alors que le Gouverneur de Californie souhaite s’asseoir sur le trône des Aztèques et devenir empereur du Mexique.
Les péripéties, les affrontements, les scènes d’action, les embuscades s’enchaînent dans Kit Carson, sans oublier un triangle amoureux pour plaire aux dames. En dépit d’un budget modeste, ce western de série B a franchement de la gueule. La photographie du chef opérateur John J. Mescall, qui aura signé les sublimes images du Secret magnifique version 1935, mais aussi celles de L’Homme invisible et de La Fiancée de Frankenstein de James Whale, est vraiment superbe, tandis que le cadre de George B. Seitz- réalisateur du Dernier des Mohicans et du formidable Tarzan s’évade, même si non crédité au profit de Richard Thorpe, en 1936 – capture la magnificence des paysages naturels et de Monument Valley en particulier. Pas de format large certes (rappelons que nous sommes à la fin des années 1930), mais les scènes d’encerclement et de convois attaqués par les indiens témoignent d’un vrai sens de la mise en scène.
Complètement méconnu, Jon Hall prête ses traits à une icône américaine. Découvert dans Pago-Pago, île enchantée, il accède ici au rang de vedette à l’âge de 25 ans et son charisme très moderne étonne encore aujourd’hui. Par la suite, il tiendra l’affiche de quelques séries B d’aventures aux titres explicites Aloma, princesse des îles ou bien encore The Tuttles of Tahiti, avant d’être véritablement consacré avec les formidables La Vengeance de l’Homme Invisible et L’Agent invisible contre la gestapo. Un comédien fort sympathique et à reconsidérer, qui sort ici quelques punchlines du style « Maintenant je sais que la différence entre un soldat et une mule, c’est l’uniforme » avec une légèreté et un humour contagieux.
Kit Carson se
regarde comme on lit un roman d’aventures à la couverture aussi
excitante que son contenu, porté par une composition endiablée
d’Edward Ward, qui a conservé beaucoup de charme.
LE DVD
Inédit dans nos contrées, Kit Carson atterrit dans les bacs sous la houlette d’ESC Editions/Movinside. Le test du DVD a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Le premier supplément de cette édition est avant tout réservé aux cinéphiles doublés de férus d’histoire. En effet, IAC, peintre en Art Western et romancier propose un portrait très complet et bourré d’informations sur le véritable Kit Carson (11’30). L’invité d’ESC n’évoque pas le film de George B. Seitz, mais situe le personnage dans son contexte historique, afin de mieux appréhender l’adaptation au cinéma en 1940.
Ensuite, le critique cinéma Vincent Jourdan, auteur de Voyage dans le cinéma de Sergio Corbucci (éditions LettMotif), propose quant à lui un vrai retour sur Kit Carson (24’30). La situation du western à la fin des années 1930, le casting du film, la carrière du producteur Edward Small, les thèmes, les intentions du réalisateur, le tournage à Monument Valley et bien d’autres sujets sont abordés au cours de ce segment très informatif.
L’Image et le son
L’image comporte de très nombreux défauts. C’est le moins qu’on puisse dire. Le master 1.33 est constellé de tâches, de points blancs, de rayures verticales, de fils en bord de cadre. Malgré cela, l’image est étonnamment stable. Cela rajoute un cachet « curiosité » (pour ne pas dire un aspect VHS – Cinéma de minuit) à Kit Carson, dont la copie reste lumineuse, sans doute trop parfois. Notons que l’ensemble est également trop lisse pour être honnête et que la gestion des contrastes est aléatoire.
La version originale est la seule piste disponible sur cette édition. Les dialogues, tout comme la musique, sont dynamiques et le confort acoustique très appréciable, même si un souffle se fait entendre du début à la fin. Les sous-titres français ne sont pas imposés.
GUILLAUME TELL (Wilhelm Tell) réalisé par Michel Dickoff & Karl Hartl, disponible le 23 avril 2019 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Robert Freitag, Alfred Schlageter, Heinz Woester, Hannes Schmidhauser, Leopold Biberti, Maria Becker, Georges Weiss, Zarli Carigiet, Birke Bruck…
Scénario : Max Frisch, Michel Dickoff, Karl Hartl, Luise Kaelin, Friedrich Schiller, Hannes Schmidhauser
Photographie : Hans Schneeberger
Musique : Hans Haug
Durée : 1h36
Année de sortie : 1961
LE FILM
À la fin du XIIIème siècle, le bailli Gessler, aux ordres des Habsbourg et du Saint Empire Romain Germanique, impose sa tyrannie aux habitants des cantons de Schwyz et Uri. Les paysans doivent payer de plus en plus d’impôts et subir les humiliations des gardes. Guillaume Tell va prendre la tête de la révolte et libérer le peuple du joug des oppresseurs.
Une superproduction suisse ça existe ? Bah oui ! Au-delà des Alpes, la légende de Guillaume Tell se perpétue à travers les arts depuis la fin du Moyen Age. La littérature, la peinture, l’opéra (Rossini), le théâtre puis le cinéma (Georges Méliès s’en était déjà inspiré en 1898) se sont emparés du célèbre arbalétrier, souvent relégué au second plan comme un ersatz de Robin des Bois auquel on ne peut évidemment s’empêcher de penser, aussi bien dans sa représentation que dans la mission qu’il s’est donnée. Guillaume Tell aka Wilhelm Tell en allemand, est considéré comme le film le plus fidèle à l’histoire du héros des mythes fondateurs de la Suisse, même si son authenticité demeure controversée. N’attendez évidemment pas une reconstitution historique, mais une fort sympathique illustration du folklore qui a nourri cette icône devenue mondialement célèbre.
Deux réalisateurs sont à la tête de Guillaume Tell, Michel Dickoff et Karl Hartl. S’il s’agit pour le premier de sa quasi-unique incursion dans le monde du cinéma, le second aura oeuvré en tant que metteur en scène et scénariste sur une trentaine de longs métrages, dont les plus célèbres restent probablement On a arrêté Sherlock Holmes en 1937 et un biopic sur Mozart, où Oskar Werner interprétait le compositeur en 1955. Sur Guillaume Tell, il est surtout crédité en tant que superviseur, même s’il est évident qu’il a également mis la main à la pâte pour toutes les séquences qui nécessitaient des effets visuels directs, comme sur les scènes de tempête. Tourné dans de splendides paysages naturels, Guillaume Tell est un film à mi-chemin entre la naïveté à la Sissi et l’aventure en collant des films de cape et d’épée qui fleurissaient en Europe, avec une petite touche paillarde puisque les hommes y ripaillent autant qu’ils se gaussent.
Les deux cinéastes exposent d’emblée les lieux de l’action et chaque plan s’apparente à des cartes postales avec un ciel bleu azur, des étendues d’herbe à perte de vue, des montages au sommet enneigé, des cours d’eau luminescente. Nous noterons également le soin apporté aux costumes, même s’ils paraissent évidemment trop propres et brillants, tout comme les cheveux des comédiens qui semblent avoir été passés à la brillantine avant chaque prise. Il n’empêche que ce Guillaume Tell n’a rien perdu de son souffle et reste un divertissement bien mené. Certaines séquences étonnent par leur violence, toutes proportions gardées puisque les actes n’apparaissent pas à l’écran, mais suffisamment suggérées pour qu’elles fassent leur effet comme la tentative de viol en début de film, le meurtre à la hache et plus tard le vieil homme qui se fait passer les yeux au fer rouge.
Finalement, le personnage de Guillaume Tell, interprété ici par un certain Robert Freitag, vu dans La Grande évasion de John Sturges, n’apparaît pas tant que ça sur près d’1h40, d’ailleurs il faut attendre près de 25 minutes pour qu’il fasse sa première apparition à l’écran. Certes, les passages obligés sont présents, dont celui de la pomme posée sur la tête du fils du héros alors condamné à tirer un carreau d’arbalète dans le fruit sous peine d’être tué avec sa progéniture, mais les deux cinéastes ont surtout voulu broder autour, en mettant en relief le soulèvement du peuple et sa cause. Les archétypes sont présents avec la femme attendant son mari au chalet avec ses deux enfants, et surtout le suintant ennemi prêt à tout pour étendre son pouvoir au détriment de la liberté et du bien-être des habitants.
On suit donc volontiers les aventures de ce Guillaume Tell, héros légendaire qui s’en va défendre le peuple de l’oppression des Habsbourg, et contribuer à la naissance de la Confédération Helvétique avec le pacte du Grütli.
LE BLU-RAY
Artus Films a mis les petits plats dans les grands pour Guillaume Tell, film alors complètement oublié ! Autant dire que le pari est osé de proposer l’oeuvre de Michel Dickoff et Karl Hartl dans une édition Mediabook, qui se compose du Blu-ray et du DVD, ainsi que d’un livre de 80 pages (Guillaume Tell, de l’Histoire à la légende) rédigé par David L’Epée. Vous y trouverez de fabuleux visuels, photos et affiches, mais aussi et surtout un retour exhaustif sur le contexte historique de la légende de Guillaume Tell, un entretien avec Félicien Monnier (juriste et capitaine de l’armée suisse), et tout un tas de sous-parties très détaillées sur la Suisse primitive des Waldstätten, les Habsbourg et leurs baillis, le pacte de 1291, mais aussi Guillaume Tell dans la littérature et au cinéma. Un supplément de choix et érudit. Le menu principal des disques est fixe et musical.
En ce qui concerne les bonus vidéo, nous trouvons un montage constitué d’images de tournage. Si elle ne dépasse pas les 90 secondes, il s’agit d’un petit trésor puisqu’on y voit comment l’équipe s’y prenait pour créer les scènes de tempête !
L’éditeur joint
également un diaporama, ainsi que les bandes-annonces anglaise et
allemande.
L’Image et le son
Le catalogue d’Artus Films s’enrichit ainsi avec cette édition de Guillaume Tell, présentée sous le blason « Histoire & légendes d’Europe » et qui se revêt d’un très beau master HD restauré. La photo et les partis pris esthétiques originaux sont superbement conservés, les contrastes certes un peu légers, mais les couleurs pastelles sont resplendissantes et lumineuses (explosions des teintes bleues, rouges et vertes), avec un générique qui affiche d’emblée une stabilité bienvenue. La définition ne déçoit jamais (à part un ou deux plans et des décrochages sur les fondus enchaînés), les poussières n’ont pas survécu au lifting numérique, les scènes sombres et nocturnes (aux noirs un peu bleutés) sont logées à la même enseigne que les séquences diurnes, la profondeur de champ est appréciable, le grain cinéma est conservé, et le piqué demeure vraiment agréable. Notons que les credits sont en français et que les sous-titres ne sont pas imposés.
L’éditeur nous propose ici seulement les versions suisse-allemande et française. Les mixages s’avèrent propres, dynamiques, et restituent solidement les voix, fluides, sans souffle. Le confort acoustique est largement assuré dans les deux cas avec d’impressionnantes envolées musicales sur la piste originale, qui comprend tout de même de sensibles craquements, mais rien de bien méchant. Si les effets semblent parfois artificiels, la piste suisse-allemande est plus riche que la version française, plus pincée. Un petit salut amical à Patrick Lang, qui s’est occupé ici de la traduction allemande !