Test Blu-ray / L’Abîme – The Rift, réalisé par Juan Piquer Simón

L’ABÎME (The Rift) réalisé par Juan Piquer Simón, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jack Scalia, R. Lee Ermey, Ray Wise, Deborah Adair, John Toles-Bey, Ely Pouget, Emilio Linder, Tony Isbert…

Scénario : David Coleman & Colin Wilson, d’après une histoire originale de Juan Piquer Simón & Mark Klein

Photographie : Juan Mariné

Musique : Joel Goldsmith

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Suite à la disparition du sous-marin nucléaire Siren I, en mission secrète dans le Pacifique, une équipe de secours embarque à bord du Siren II afin de le retrouver et d’en récupérer la boîte noire. Plongeant au fond d’une crevasse, puis empruntant un vaste réseau de tunnels, l’équipage, dirigé par le capitaine Phillips, sera bientôt confronté aux dangers causés par de monstrueuses créatures.

Aaaaah revoilà ce cher Juan Piquer Simón (1935-2011), réalisateur espagnol et pape du cinéma d’exploitation en son pays à qui l’on doit Le Continent fantastique (1976), Les Diables de la mer (1981), Le Sadique à la tronçonneuse (1982), Mutations – Slugs (1988), ainsi que – en tant que producteur – Escalofrío (1978) de Carlos Puerto, sans oublier le mythique Supersonic Man qui surfait sans complexe sur le triomphe du Superman de Richard Donner, en pompant allègrement certaines séquences, tout en inversant les couleurs du costume du Man of Steal pour essayer de donner le change. Début des années 1990, alors qu’Abyss de James Cameron a fait des émules et ce parfois même avant la sortie au cinéma de ce chef d’oeuvre, comme le génial Leviathan de George Pan Cosmatos (à quand en Blu-ray chez nous???), MAL : Mutant aquatique en liberté de Sean S. Cunningham (Vendredi 13 Friday the 13th), ce bon vieux Juan se retrouve aux manettes d’une petite production américaine d’un peu plus d’un million de dollars, The Rift, titre original de L’Abîme, ou bien encore La Grieta comme le film était intitulé dans le pays d’origine de son metteur en scène. Thriller horrifique et fantastique, cette série BZ, terme que l’on utilise pour situer l’entre-deux de cette entreprise tout en reflétant son côté somnifère (surtout dans la première partie), vaut essentiellement pour son bestiaire sympathique et ses effets spéciaux qui ne manquent pas de charme. Si l’on devait vous donner un conseil, persévérez trois bons quarts d’heure (c’est bavard, mais vous allez y arriver), car l’autre moitié du métrage vaut son pesant avec quelques effets gore bien sentis et des trucs dégueulasses avec lesquels vous vous régalerez.

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Test Blu-ray / Scarecrows, réalisé par William Wesley

SCARECROWS réalisé par William Wesley, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Ted Vernon, Michael David Simms, Richard Vidan, Kristina Sanborn, Victoria Christian, David Campbell, B.J. Turner, Dax Vernon…

Scénario : William Wesley & Richard Jefferies

Photographie : Peter Deming

Musique : Terry Plumeri

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

En Floride, cinq mercenaires pénètrent dans un camp militaire, dérobent la solde des soldats de la garnison s’élevant à trois millions de dollars, puis s’emparent d’un avion, prenant en otage le pilote et sa fille. Alors que l’équipage se rend au Mexique, Bert, l’un des voleurs, saute en parachute avec le butin. Le groupe part alors à sa recherche, qui les mène à une ferme abandonnée bordée d’un champ de maïs. Ils ignorent que l’endroit est infesté d’épouvantails maléfiques…

Scarecrows est à ce jour le premier des deux longs-métrages réalisés par le cubain Jose Rolando Rodriguez, qui prendra comme nom d’artiste William Wesley, qui signera donc également Route 666 (2001) avec Lou Diamond Phillips, qui sortira en DVD en France. Mais pour l’heure, c’est Scarecrows qui nous intéresse, qui sera d’ailleurs nommé en 1989 au Festival de Fantasporto. En réalité, même si cette série B est souvent très réussie et possède beaucoup de charme, les participants les plus célèbres ne sont pas devant, mais derrière la caméra, en particulier le directeur de la photographie, qui n’est autre que le grand Peter Deming. Ce dernier démarrait son illustre carrière, peu d’années avant Evil Dead 2 de Sam Raimi et ses collaborations avec David Lynch sur Lost Highway, Mulholland Drive et Twin Peaks : The Return (excusez du peu), mais aussi avec Wes Craven sur La Musique de mon coeur, Scream 2, 3 et 4. Ici, le chef opérateur tentait d’éclairer comme il le pouvait une poignée d’acteurs dans des marais paumés en Floride. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Scarecrows doit beaucoup à Peter Deming. L’image a de la gueule et passe bien les décennies, avec ce parfum forcément reconnaissable des années 1980, ce beau grain parfois appuyé, mais qui flatte les rétines des cinéphiles/ages nostalgiques des spectacles fabriqués avec les moyens du bord, efficacité, intelligence et générosité pour emporter l’adhésion encore aujourd’hui. De l’horreur, gore quand il le faut, drôle aussi avec des dialogues limite ringards (« Ce sont des démons démoniaques ! »), du fantastique, tout cela donne un savoureux mélange, qui est un peu long à décanter, mais dont l’arôme satisfera aisément les pupilles gustatives des amateurs du genre.

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Test Blu-ray / Le Maître du Monde, réalisé par William Witney

LE MAÎTRE DU MONDE (Master of the World) réalisé par William Witney, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret – Master haute définition le 15 juin 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Charles Bronson, Henry Hull, Mary Webster, David Frankham, Richard Harrison, Vito Scotti, Wally Campo…

Scénario : Richard Matheson, d’après les romans Robur le Conquérant et Maître du Monde de Jules Verne

Photographie : Gilbert Warrenton

Musique : Les Baxter

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Un savant fou prénommé Robur entreprend un terrifiant plan : détruire les armées afin de régner sur la planète. L’un de ses quatre otages, membre du gouvernement, parviendra à empêcher ce funeste objectif.

Dès les débuts du cinéma, l’oeuvre de Jules Verne a inspiré les réalisateurs du monde entier. C’est évidemment Georges Méliès qui est le premier à transposer l’écrivain nantais, avec Le Voyage dans la Lune (1920), avec son satellite recevant dans l’oeil l’obus du professeur Barbenfouillis, suivi de près par Le Voyage à travers l’impossible (1904), Vingt Mille Lieues sous les mers (1907) et plus tard par l’extraordinaire À la conquête du Pôle (1912). Parmi les films les plus célèbres on peut aussi citer Cinq semaines en ballon (1962) d’Irwin Allen, L’Île mystérieuse (1961) de Cy Endfield, Voyage au centre de la Terre (1959) de Henry Levin, Les Enfants du capitaine Grant (1962) de Robert Stevenson, Michel Strogoff (1956) de Carmine Gallone (mais pas sa suite foirée), Le Tour du monde en 80 jours (1956) de Michael Anderson et bien sûr 20 000 lieues sous les mers (1954) de Richard Fleischer. D’autres opus demeurent moins connus comme Le Phare du bout du monde (1971) de Kevin Billington, pourtant avec Kirk Douglas et Yul Brynner et le film qui nous intéresse (ou non) aujourd’hui, Le Maître du mondeMaster of the World, transposition de deux romans de Jules Verne, Robur le Conquérant (1886) et Maître du monde (1904). Réalisé par William Witney, renommé pour avoir signé trois très bons westerns avec Audie Murphy, 40 fusils manquent à l’appel, Représailles en Arizona, La Fureur des Apaches, Le Maître du monde resterait complètement anecdotique s’il n’était pas interprété par Vincent Price et Charles Bronson. Mais il faut bien avouer que ce film d’aventures n’arrive pas à la cheville de ceux susmentionnés et ce en raison d’un budget vraisemblablement modeste pour ses ambitions. Néanmoins, avec ses pauvres effets spéciaux, il se dégage une poésie du Maître du monde, même s’il ne vous en restera pas grand-chose après, à part Charles Bronson qui semble n’avoir jamais eu autant de dialogues dans un long-métrage.

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Test DVD / Rejouer le passé – Press Play, réalisé par Greg Björkman

REJOUER LE PASSÉ (Press Play) réalisé par Greg Björkman, disponible en DVD le 15 juin 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Lewis Pullman, Matt Walsh, Danny Glover, Christina Chang, Clara Rugaard, Kekoa Kekumano, Lyrica Okano, Taiana Tully…

Scénario : Greg Björkman & James Bachelor

Photographie : Luca Del Puppo

Musique : Eldad Guetta

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Laura et Harrison s’aiment et partagent une passion commune : la musique. Avec Laura, ils s’échangent des cassettes de leurs morceaux favoris. Harrison meurt dans un accident. Désespérée, Laura découvre qu’une des cassettes audios lui permet de retourner dans le passé. Elle va tenter d’inverser le cours du destin.

C’est un petit film mignon, inoffensif, relaxant, qui ne révolutionne rien et qui n’a aucune prétention si ce n’est celle de faire passer un bon moment. Press Play, qui a d’ailleurs un titre français d’exploitation, Rejouer le passé, est le premier long-métrage de Greg Björkman, qui avait travaillé sur les effets spéciaux de Nos étoiles contrairesThe Fault in Our Stars (2014) de Josh Boone, ici producteur. Il coécrit ce film avec son complice James Bachelor et s’inspirent ensemble du classique Un jour sans fin et bien sûr de Retour vers le futur. Il en résulte une comédie-romantico-fantastique assez plaisante, joliment mise en scène, qui contient quelques maladresses comme souvent pour une première œuvre, qui n’en reste pas moins divertissante et surtout bien interprétée, en particulier par la belle actrice danoise Clara Rugaard, vue récemment dans l’épisode 4 de la saison 6 de la série Black Mirror. Une bluette pas bébête, qui certes ne laissera pas un souvenir indélébile, mais qui est bien plus intelligent que la plupart des spectacles réservés au jeune public.

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Test Blu-ray / L’Emprise du démon, réalisé par Oliver Park

L’EMPRISE DU DÉMON (The Offering) réalisé par Oliver Park, disponible en DVD & Blu-ray le 25 mai 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Paul Kaye, Nick Blood, Emily Wiseman, Allan Corduner, Jonathan Yunger, Velizar Binev, Daniel Ben Zenou, Anton Trendafilov…

Scénario : Hank Hoffman & Jonathan Yunger

Photographie : Lorenzo Senatore

Musique : Christopher Young

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Alors qu’ils attendent leur premier enfant, Claire et Arthur décident de renouer les liens familiaux. Le jeune couple s’installe dans la vétuste entreprise de pompes funèbres tenue par Saul, le père d’Arthur. Mais l’arrivée d’un mystérieux cadavre va les faire basculer dans l’horreur : la dépouille contient une entité surnaturelle, Abyzou, qui une fois libérée, veut posséder l’enfant à venir du couple. Face à ce démon, personne n’est à l’abri…

Tiens, encore un film de possession ! Nous parlions il y a peu de La Proie du Diable, réalisé par Daniel Stamm, qui avait déjà signé Le Dernier ExorcismeThe Last Exorcism en 2010, deux opus fort recommandables. Aujourd’hui, ce sera L’Emprise du démon The Offering, premier long-métrage mis en scène en solo par Oliver Park, à la base comédien. S’il n’atteint pas la réussite des deux films mentionnés précédemment, celui-ci ne manque pas d’intérêt et s’avère même très soigné du point de vue visuel, avec notamment une superbe photographie de Lorenzo Senatore (Assiégés de Rod Lurie, Hellboy de Neil Marshall) et des décors impressionnants, vraisemblablement inspirés de ceux du désormais classique The Jane Doe Identity d’André Øvredal. C’est par son histoire, comme toute basique, trop sans doute, ainsi que par son rythme bien trop lent et peu maîtrisé que pèche L’Emprise du démon, pas désagréable à visionner, mais dont il ne reste finalement pas grand-chose après la projection.

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Test Blu-ray / Mutant, réalisé par John « Bud » Cardos

MUTANT (Night Shadows) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 25 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement, Cary Guffey, Jennifer Warren, Danny Nelson…

Scénario : Peter Z. Orton, Michael Jones & John C. Kruize

Photographie : Alfred Taylor

Musique : Richard Band

Durée : 1h39

Année de sortie : 1984

LE FILM

Deux frères, Josh et Mike, débarquent pour quelques jours dans une petite ville du Texas. Ils découvrent que de nombreux habitants sont morts récemment, ou portés disparus. Lorsque Mike disparaît à son tour, Josh fait équipe avec le shérif local et une institutrice pour le retrouver, sans se douter de l’horrible vérité qui les attend…

On connaissait le dénommé John «  Bud  » Cardos (1929-2020) pour une des meilleures séries B des années 1970, L’Horrible invasionKingdom of the Spiders. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Parmi sa dizaine de réalisations, de démarque un autre film de genre, Mutant, connu aussi le titre La Nuit des mutants, ou bien encore Night Shadows en version originale (son premier titre d’exploitation). Comme cela lui était déjà arrivé (sur The Dark, après le départ de Tobe Hooper), John Bud Cardos devait remplacer au pied levé Mark Rosman, viré quelques jours après le début des prises de vue par la production, qui craignait des dépassements de budget en raison d’un manque de préparation. Comme souvent, Cardos s’en tire merveilleusement et livre un formidable film d’épouvante, extrêmement généreux en affrontements avec des zombies, surtout durant la deuxième partie où cela ne s’arrêtera plus une seconde jusqu’à la fin. Certes, divers éléments rendent compte d’un souci d’argent flagrant, mais avec un tel capitaine aux manettes, Mutant demeure encore aujourd’hui un sacré ride, drôle et bourré de charme.

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Test Blu-ray / Camarade Dracula, réalisé par Márk Bodzsár

CAMARADE DRACULA (Drakulics elvtárs) réalisé par Márk Bodzsár, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 février 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lili Walters, Ervin Nagy, Zsolt Nagy, Szabolcs Thuróczy, István Znamenák, Nelli Szücs, Alexandra Borbély, Mónika Balsai…

Scénario : Márk Bodzsár

Photographie : Dániel Reich

Musique : Gábor Keresztes

Durée : 1h37

Année de sortie : 2019

LE FILM

Les années 70. En Hongrie, un ancien révolutionnaire revient au pays. Il est censé avoir 60 ans, en parait 35. Sa boisson préférée est pourpre et épaisse. Les services secrets hongrois sont bien décidés à faire la lumière sur son secret de jeunesse éternelle.

Alors que Léonid Brejnev voit le temps passer et les 70 ans se rapprochant à grands pas, celui-ci pense encore à l’avenir. Pour cela il lui faudrait un peu de sang frais. Et pourquoi pas tirer celui de Fábián, qui semble avoir trouvé la fontaine de jouvence ? En réalité, ce dernier, héros hongrois de la révolution cubaine, est bel et bien un vampire et profite d’un retour au pays pour participer à une collecte de sang pour le Vietnam, la nation sœur communiste de son pays natal. Un self-service on peut dire pour ce suceur de plasma. Mais tout ne va pas être aussi simple. La Hongrie vit sous la paranoïa et même vos voisins sont au courant de vos moindres faits et gestes. Y compris de votre vie sexuelle. La surveillance étant essentielle dans le régime communiste, Fábián devra la jouer fine et échapper à un couple d’agents chargé d’élucider le mystère qui entoure son étrange personne. Camarade Dracula, voilà une relecture bien originale du film de vampire ! Il s’agit du second long-métrage réalisé (en solo) par Márk Bodzsár (né en 1983), un formidable hommage au cinéma d’épouvante lié aux créatures aux canines aiguisées, mais aussi portrait au vitriol d’une époque que les moins de quarante ans, y compris le metteur en scène donc, ne peuvent pas connaître. Alors forcément, comme la plupart des spectateurs français, nous ne sommes pas au fait de tout qui concerne la politique, la vie en société, les clichés on va dire des us et coutumes de la Hongrie, mais cela n’empêche pas de prendre beaucoup de bon temps avec Camarade Dracula Drakulics elvtárs, vrai film de genre, à la fois fantastique et récit d’espionnage, nourri de références cinéphiles, bourré de charme et surtout génialement interprété par un casting de haute volée. C’est très chaudement recommandé.

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Test Blu-ray / Yéti, le géant d’un autre monde, réalisé par Gianfranco Parolini

YÉTI, LE GÉANT D’UN AUTRE MONDE (Yeti – Il gigante del 20° secolo) réalisé par Gianfranco Parolini, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Antonella Interlenghi, Mimmo Crao, Jim Sullivan, Tony Kendall, Edoardo Faieta, John Stacy, Stelio Candelli, Loris Bazzocchi…

Scénario : Marcello Coscia, Gianfranco Parolini & Mario di Nardo

Photographie : Sandro Mancori

Musique : Sante Maria Romitelli

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Une équipe découvre dans les glaces du Groenland, le corps d’un Yéti congelé. Morgan Hunnicut, industriel adipeux, persuade son ami le Professeur Waterman de diriger l’opération « décongélation du yéti ». Mais, une fois décongelée, la créature parvient à s’échapper…

Aaaaah il est beau celui-là ! L’étiquette correspond au produit, il en a l’apparence et l’odeur, il s’agit bel et bien d’un superbe nanar, par ailleurs très prisé des amateurs du genre. Yéti, le géant d’un autre mondeYeti – Il gigante del 20. secolo est ni plus ni moins la « réponse » transalpine au King Kong, financé par Dino De Laurentiis et réalisé par John Guillermin, sorti en 1976 et lauréat de l’Oscar des meilleurs effets visuels en 1977. Cela ne pouvait qu’attirer les convoitises de ces fieffés opportunistes italiens, qui ont toujours gardé un œil sur leurs voisins, surtout américains, pour savoir ce qui marchait auprès du public. Notre Yéti, le géant d’un autre monde n’a pas tardé pour apparaître aux yeux (pleurant des larmes de sang) du monde, puisque les spectateurs de la Botte pourront le découvrir pour les fêtes de Noël 1977. Mais ceux-ci n’étaient pas prêts. D’ailleurs encore aujourd’hui, personne ne l’est. Si vous l’avez déjà vu, vous savez de quoi on parle. Si le film vous demeure inconnu, faites du cardio, de la méditation, mangez léger, apprenez quelques prières, faites votre testament, effacez votre historique de navigation, car cela vous demandera beaucoup d’énergie et vous n’en reviendrez peut-être jamais. Rien, RIEN ne fonctionne dans cet opus forcément essentiel pour les fans des mauvais films sympathiques, qui semble chaque fois repousser les limites pour étaler sur l’écran ce qu’il ne faut surtout pas faire au cinéma et qui a cette particularité de proposer exactement les mêmes « rebondissements » à plusieurs reprises, comme si l’histoire scindée en trois parties (en gros les trois réveils de la créature) était en fait constituée de trois versions alternatives d’une même longue séquence. Sur un rythme trèèèèèès lent, neurasthénique, léthargique, on suit avec autant de courage que de perversité, la résurrection de ce personnage qui arbore les sourcils de Serge Bromberg et la coupe de cheveux de Danièle Thompson (en gros il ressemble à Colin Farrell qui ne se serait pas rasé durant deux jours), dont la taille varie entre 10 et 30 mètres (voire plus, selon ce qui arrange le réalisateur), qui mettra à mal les zygomatiques du plus difficile d’entre vous. Le pire, c’est qu’on en redemande. Indispensable donc.

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Test 4K UHD / La Proie du Diable, réalisé par Daniel Stamm

LA PROIE DU DIABLE (Prey for the Devil) réalisé par Daniel Stamm, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 2 mars 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Jacqueline Byers, Virginia Madsen, Colin Salmon, Nicholas Ralph, Ben Cross, Christian Navarro, Debora Zhecheva, Tom Forbes…

Scénario : Robert Zappia

Photographie : Denis Crossan

Musique : Nathan Barr

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l’Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Sœur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu’elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…

C’est pas mal ça dites donc ! Pourtant, on ne misait pas sur cet énième film d’exorcisme et de possession…Il faut dire qu’on a eu de quoi faire ces dix dernières années avec la trilogie Annabelle, The Closet, la trilogie Conjuring, The Crucifixion, Délivre-nous du mal, Demonic, Les Dossiers secrets du Vatican, L’Étrange cas Deborah Logan, L’Exorcisme de Hannah Grace, Incarnate, La Nonne. Un film s’est aussi distingué au début des années 2010, Le Dernier ExorcismeThe Last Exorcism, réalisé par l’allemand Daniel Stamm, gros succès dans les salles avec près de 70 millions de dollars de recette, pour une mise de départ d’1,8 million, récompensé à de multiples reprises dans le monde entier, y compris à Sitges et à Toronto. Après un large détour par la télévision pour des séries comme Intruders, Scream, Fear the Walking Dead, Into the Dark et Them, Daniel Stamm revient au cinéma, ainsi qu’au film d’épouvante avec La Proie du DiablePrey for the Devil qui cette fois encore parvient à se démarquer dans le genre, grâce à un scénario original de Robert Zappia (Halloween, 20 ans après de Steve Miner), mais aussi un personnage principal féminin très fort, incarné par une remarquable comédienne, une révélation, la canadienne Jacqueline Byers. Quasiment de tous les plans, celle-ci crève l’écran et sa prestation participe à la réussite de La Proie du Diable auquel franchement on ne croyait pas du tout avant de le visionner.

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Test Blu-ray / Monstrous, réalisé par Chris Sivertson

MONSTROUS réalisé par Chris Sivertson, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Christina Ricci, Santino Barnard, Don Durrell, Colleen Camp, Lew Temple, Carol Anne Watts, Jennifer Novak Chun, Peter Hodge…

Scénario : Carol Chrest

Photographie : Senda Bonnet

Musique : Tim Rutili

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Dans les années 50, une femme fuit une relation abusive et emménage avec son fils de sept ans dans une charmante maison près d’un lac. Mais, sous les eaux paisibles de leur nouveau sanctuaire, se cache un danger terrifiant.

Quel plaisir de revoir Christina Ricci au cinéma ! Même si Monstrous n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un bon film, au moins elle y est quasiment de tous les plans, ou tout du moins de toutes les scènes. Remarqué avec All Cheeleaders Die en 2001, qu’il coréalise avec Lucky McKee, dont ils signeront le remake plus de dix ans après, Chris Sivertson a toujours eu un faible pour le cinéma d’horreur et le thriller. The Lost (2005), adaptation du sulfureux roman de Jack Ketchum et I Know Who Killed Me (2007) avec Lindsay Lohan et Julia Ormond seront aussi bien reçus de la part du public que de la critique, au point de devenir cultes avec les années. Si l’on jette un coup d’oeil à sa filmographie, qui contient également des téléfilms, on se rend compte que l’un des sujets de prédilection de Chris Sivertson demeure la psyché perturbée des êtres humains. Du coup, il sera difficile de parler de Monstrous sans spoiler et l’on devine pourquoi le scénario de Carol Chrest a pu attirer le cinéaste. Cependant, soyons honnêtes, il sera aisé pour le cinéphile/age de comprendre où l’histoire veut nous emmener et ce dès les CINQ premières minutes. Vous voyez où on veut en venir ? On en a déjà trop dit en fait, mais Monstrous repose sur les mêmes codes usés jusqu’à la moelle par les auteurs de films fantastico-d’épouvante nappés de drame psychologique. Sans trop vous donner la puce à l’oreille, disons que Monstrous rappelle parfois bougrement Babycall (2011) de Pål Sletaune, avec la géniale Noomi Rapace…on pourrait citer d’autres longs-métrages plus connus, mais ce serait franchement vous mettre sur la voie…Néanmoins, n’y allons pas par quatre chemins, la seule raison d’être de Monstrous et de le visionner reste Christina Ricci.

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