Bruno rencontre Roberto. Pendant tout le week-end, ils ne vont plus se quitter. Bruno, très volubile, désinvolte, charmeur et fanfaron, entraîne son nouvel ami à bord de sa voiture de sport pour une série d’aventures insolites.
Le Fanfaron – Il Sorpasso, réalisé par Dino Risi en 1962, demeure l’un des films emblématiques de l’âge d’or du cinéma transalpin. Succès international, malgré des critiques peu enthousiastes au départ, qui a influencé moult cinéastes dont Dennis Hopper pour Easy Rider (si si), ce chef d’oeuvre d’humour et d’émotions, co-écrit par Ettore Scola et interprété par deux immenses comédiens, Vittorio Gassman (le playboy) et Jean-Louis Trintignant (le jeune étudiant candide et mélancolique qui va s’ouvrir à la vie le temps d’un week-end), reste une oeuvre libre, cynique, provocante, hilarante et grave, qui n’a pas pris une seule ride.
MON DIEU, COMMENT SUIS-JE TOMBÉE SI BAS ? (Mio Dio come sono caduta in basso !) réalisé par Luigi Comencini, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mai 2020 chez LCJ Editions.
Acteurs : Laura Antonelli, Alberto Lionello, Michele Placido, Jean Rochefort, Ugo Pagliai, Rosemarie Dexter…
Scénario : Luigi Comencini, Ivo Perilli
Photographie : Tonino Delli Colli
Musique : Fiorenzo Carpi
Durée : 1h51
Date de sortie initiale : 1974
LE FILM
Sicile, début du XXe siècle. Eugenia Maqueda et Raimondo Corrao, marquis de Maqueda découvrent lors de leur nuit de noces qu’ils sont frère et soeur. Il leur est donc impossible de consommer le mariage. Pour des questions d’apparences à sauvegarder et aussi d’héritage et ils décident de ne rien dire à personne et de vivre dans la chasteté absolue comme un frère et une soeur. Mais les besoins de la belle Eugenia sont de plus en plus pressants…
Comme beaucoup de ses confrères italiens, Luigi Comencini (1916-2007) a eu plusieurs carrières en une. Femmes dangereuses – Mogli pericolise (1958), son douzième long métrage marquait déjà un premier tournant dans la filmographie du mythique réalisateur de Pain, amour et fantaisie, Mariti in città, À cheval sur le tigre, Le Commissaire, La Ragazza, L’Incompris, Casanova, un adolescent à Venise, L’Argent de la vieille et bien d’autres chefs-d’oeuvre. A la fin des années 1950, Luigi Comencini souhaite sortir du carcan du réalisateur de « comédies simples » dans lequel il était enfermé malgré-lui suite au triomphe de Pain, amour et fantaisie (1953) et de sa suite Pain, amour et jalousie (1954). Il commence tout d’abord par refuser le troisième volet, Pain, amour, ainsi soit-il, finalement confié à son confrère Dino Risi. Le cinéaste désirait alors montrer ses capacités techniques en se dirigeant vers une mise en scène plus sophistiquée. Dans ce même objectif, Luigi Comencini, cinéaste moraliste, voulait enfin fignoler ses scénarios et dresser le portrait de ses compatriotes, en révéler les moeurs, les coutumes, les comportements et les rapports de classes. Après La Bella di Roma (1955) avec Alberto Sordi et le drame Tu es mon fils (1957), il entame une trilogie basée sur le couple et ses difficultés, le mariage et ses valeurs, en usant de la comédie pour mieux refléter les éléments dramatiques. Sur le tournage de Mariti in città (1957), il rencontre Giorgia Moll et Renato Salvatori. Enthousiasmé par cette collaboration, il les engage à nouveau dans Femmes dangereuses. C’est à partir de ce film que Luigi Comencini commence à se servir des préjugés sur l’homme italien, dragueur et « quelque peu cavaleur », pour s’en amuser, sans forcément les atténuer. Il en sera de même pour ses films suivants. Luigi Comencini ne cessera jamais d’alterner les films de commande avec les œuvres plus personnelles. Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! – Mio Dio come sono caduta in basso ! date de 1974. Après Un vrai crime d’amour – Delitto d’amore, une œuvre méconnue, pudique, immense de sensibilité et divinement interprétée par le couple Stefania Sandrelli et Giuliano Gemma, Luigi Comencini accepte de mettre en scène Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! avec la star du moment, Laura Antonelli. Considéré à sa sortie comme un film mineur, le film se place bien au-dessus de la prolifique production transalpine. Plastiquement irréprochable, grinçant à souhait envers la vieille aristocratie italienne, Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! exploite la beauté de la comédienne, cette fois encore peu avare de ses charmes, mais lui offre aussi et surtout l’occasion de montrer ses véritables capacités d’actrice, qualités qu’elle allait prouver immédiatement après en collaborant par la suite avec Luchino Visconti (L’Innocent), Mauro Bolognini (Black Journal) et Ettore Scola (Passion d’amour).
MAJIN, LE RETOUR DE MAJIN, LE COMBAT FINAL DE MAJIN(Daimajin, Daimajin ikaru, Daimajin gyakushū) réalisés par Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi et Kazuo Mori, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume.
Les trois longs métrages de la série Daimajin (dans l’ordre : Majin, Le Retour de Majin, Le Combat final de Majin) furent tournés simultanément durant l’année 1966. Cette trilogie, affiliée aux genres Kaiju Eiga (films de monstres géants, dont Godzilla demeure le précurseur) et Jidai Geki (en rapport avec l’histoire du Japon médiéval, et notamment le chanbara – film de sabre), développe une thématique commune en fil conducteur. Ainsi, dans chacun de ces films, Daimajin, un géant de pierre, vient aider des villageois opprimés par un seigneur tyrannique. Sorte d’équivalence au Golem issu de la mythologie juive, Daimajin (traduction littérale : « Grand Démon ») est une divinité de pierre endormie, ne se réveillant que pour porter secours au peuple et châtier l’oppresseur. Et ce dernier, qu’il soit chambellan ou monarque, peut alors trembler, car la vengeance de Daimajin n’a aucune limite !
Ou quand la Daiei, société de production cinématographique japonaise fondée en janvier 1942, décide de mélanger les genres, le film historique et le film fantastique, tout en surfant sur le grand succès rencontré par Gamera, réalisé par Noriaki Yuasa et sorti en 1965. Ainsi naît Majin, de Kimiyoshi Yasuda (1911-1983), bien connu des cinéphiles pour avoir mis en scène six des vingt-six films de la série Zatoichi interprétée par Shintarō Katsu. Ici, point de monstre préhistorique ressemblant à une tortue, mais une statue de pierre avoisinant les dix mètres de haut ! En avril 1966, le triomphe de Majin est suivi de deux suites, en fait tournées en même temps, Le Retour de Majin de Kenji Misumi et Le Combat final de Majin de Kazuo Mori, qui sortent respectivement en août 1966 et en décembre 1966. Chaque opus de cette trilogie reprend peu ou prou la même trame (les trois films ont été écrits par Tetsurō Yoshida), mais transposée chaque fois dans une atmosphère différente. Aujourd’hui, revoir les trois épisodes à la suite s’apparente à un récit composé de trois chapitres qui se reflètent et se complètent tout en même temps. Produits par Masaichi Nagata (président de la Daiei), tournés dans de magnifiques décors, naturels ou reconstitués en studio, Majin, Le Retour de Majin et Le Combat final de Majin sont de véritables merveilles cinématographiques, pleines de magie, d’aventures, de combats au sabre, de belles valeurs et de bons sentiments.
LE SEXE FOU (Sessomatto) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 24 juin 2020 chez LCJ Editions.
Acteurs : Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Alberto Lionello, Duilio Del Prete, Paola Borboni, Carla Mancini…
Scénario : Ruggero Maccari, Dino Risi
Photographie : Alfio Contini
Musique : Armando Trovajoli
Durée : 1h55
Date de sortie initiale : 1973
LE FILM
Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui souhaite séduire une femme de 70 ans, un couple qui ne prend du plaisir que dans l’agressivité, un autre qui aime les lieux publics pour faire l’amour, un employé qui remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une veuve qui venge son mari en épuisant sexuellement l’assassin, un paysan trompé par la femme qu’il aime, un couple qui invite un employé du mari pour raviver la flamme qui les unit… Tant d’histoires tournant autour de la question de l’érotisme en Italie.
Après Les Monstres (1963), Une poule, un train… et quelques monstres (1969) et Moi, la femme (1971), Dino Risi réalise un nouveau film à sketches en 1973 intitulé Le Sexe fou – Sessomatto. Il y dirige Giancarlo Giannni et Laura Antonelli dans neuf segments à travers lesquels ce magnifique couple endosse plusieurs personnages drôles, mélancoliques, monstrueux, en changeant d’apparences physiques à chaque fois. Avec son sens unique et acéré de la satire, Dino Risi égratigne dans Le Sexe fou les pratiques sexuelles de ses concitoyens tout en dressant un portrait au vitriol de l’être humain.
LAURIN réalisé par Robert Sigl, disponible en combo Blu-ray+DVD le 21 avril 2020 chez Le Chat qui fume.
Acteurs : Dóra Szinetár, Brigitte Karner, Károly Eperjes, Hédi Temessy, Barnabás Tóth, Kati Sir, Endre Kátay, János Derzsi, Zoltán Gera…
Scénario : Robert Sigl
Photographie : Nyika Jancsó
Musique : Hans Jansen, Jacques Zwart
Durée : 1h23
Année de sortie : 1989
LE FILM
Mars 1901, dans un village portuaire allemand, Laurin, âgée d’une douzaine d’années, entend l’appel au secours, à la nuit tombée, d’un petit garçon qu’elle voit, depuis sa fenêtre, se faire enlever par un adulte. Au cours de la même nuit, Flora, la mère de Laurin, aperçoit sur un pont le corps inerte du garçonnet et le visage de son assassin ; on la retrouve morte au matin, son corps gisant au bas du pont. Le père de Laurin, marin, étant souvent absent, la fillette, en proie à d’étranges visions, est désormais confiée à sa grand-mère. Elle se lie bientôt d’amitié avec un camarade de classe, Stefan, qui disparaît à son tour. Un tueur d’enfants rôde dans les alentours, et la curiosité de Laurin la met en grand danger…
Quelle immense découverte ! Quelle beauté ! Chef d’oeuvre dissimulé du cinéma allemand, Laurin, est le premier long métrage (à ce jour le seul pour le cinéma) réalisé en 1989 par Robert Sigl, après deux courts-métrages, Die Hütte (1981) et Der Weihnachtsbaum (1983). Né en 1962, le cinéaste, également comédien, signe un film exceptionnel, à la frontière de plusieurs genres, qui s’inscrit dans la droite lignée de L’Esprit de la ruche (1973) de Victor Erice. Film fantastique, drame sur le deuil, thriller teinté de giallo avec certains éclairages baroques qui rappellent le cinéma de Dario Argento et de Mario Bava, Laurin laisse pantois le spectateur par sa beauté plastique et se révèle par strates jusqu’à un final bouleversant.
MOUCHETTE réalisé par Robert Bresson, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mars 2020 chez Potemkine Films.
Acteurs : Nadine Nortier, Jean-Claude Guilbert, Jean Vimenet, Marie Susini, Marie Cardinal, Paul Hébert…
Scénario : Robert Bresson d’après le roman de Georges Bernanos
Photographie : Ghislain Cloquet
Musique : Jean Wiener
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1967
LE FILM
Au chevet de sa mère malade, Mouchette est frappée et méprisée par tous. Elle fuit alors dans les bois, rencontre Arsène, un braconnier alcoolique, et finit seule, abandonnée de tous, les vêtements défaits, le coeur déchiré.
C’est une marche vers la mort, un chemin de croix. L’histoire bouleversante d’une bête traquée. Sous sa forme austère et exigeante, Mouchette de Robert Bresson (1901-1999), Prix Spécial Du Jury au Festival de Cannes 1967 et Prix Georges Méliès 1967, reste l’un des films les plus connus du réalisateur, qui retrouve l’univers de l’écrivain Georges Bernanos, seize ans après Journal d’un curé de campagne, avec cette adaptation de Nouvelle Histoire de Mouchette (Plon, 1937). Le cinéaste repousse une fois de plus les limites de son dispositif avec une mise en scène épurée à l’extrême, qu’on ne peut cependant s’empêcher d’admirer au point d’être véritablement hypnotisé. Abstrait et dépouillé, d’une précision quasiment chirurgicale quand il s’attarde sur les moindres faits et gestes du personnage principal qu’on ne quitte jamais, Mouchette foudroie par son immersion dans le monde d’une très jeune fille, rejetée par ses camarades, moquée par ceux qui croisent sa route, sur lequel le sort s’acharne et dont le collet se resserre autour du cou à l’instar de celui qui capture les proies durant la première scène. Et c’est un chef d’oeuvre aussi puissant que magnétique.
MIKEY & NICKY réalisé par Elaine May, disponible en DVD et Blu-ray le 21 janvier 2020 chez Potemkine Films.
Acteurs : Peter Falk, John Cassavetes, Ned Beatty, Rose Arrick, Carol Grace, William Hickey…
Scénario : Elaine May
Photographie : Bernie Abramson, Lucien Ballard, Jack Cooperman, Jerry File, Victor J. Kemper
Musique : John Strauss
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1976
LE FILM
Depuis qu’il a roulé un parrain de la mafia et que sa tête est mise à prix, Nicky vit en planque. Il appelle à l’aide son ami Mikey et les deux hommes s’engagent dans une longue nuit, entre fuite, alcool et discussions sur l’amitié.
Avant d’être « reconnue » comme étant la principale responsable d’un des échecs les plus cuisants du cinéma des années 1980 avec le film Ishtar (avec Warren Beatty, Dustin Hoffman, Charles Grodin et Isabelle Adjani), Elaine May (née en 1932) avait écrit et réalisé Mikey & Nicky en 1973, qui ne sortira sur les écrans américains qu’en 1976. Film indépendant méconnu, le troisième long métrage de la comédienne-scénariste-réalisatrice après A New Leaf (1971) et surtout Le Brise-cœur – The Heartbreak Kid (1972), dont les frères Farrelly signeront le remake avec Les Femmes de ses rêves, aura attendu une dizaine d’années avant de sortir sur les écrans français suite à un conflit opposant la Paramount à la réalisatrice. Remonté par le studio pour sa sortie en 1976, le film avait alors été renié par Elaine May qui avait dû attendre 1986 pour livrer sa version dite Director’s cut. C’est peu dire que le casting est alléchant avec d’un côté John Cassavetes, comédien, auteur et cinéaste majeur du cinéma indépendant américain, et de l’autre son acteur fétiche et ami Peter Falk qu’il avait déjà dirigé en 1971 dans Husbands et un peu plus tard dans Une femme sous influence. La première vision du film risque d’en dérouter plus d’un. On ne sait vraiment pas quoi dire ou penser de ce film dont l’histoire ne se résume en fait qu’à quelques lignes, les acteurs faisant le reste. Les deux comédiens ne « jouent pas », mais incarnent véritablement sous nos yeux ces deux amis liés par trente années de complicité, et qui finissent pourtant par se déchirer. Après mûre réflexion, Mikey & Nicky trotte dans la tête, tandis que les éléments se mettent en place.
LES MUTINÉS DU TÉMÉRAIRE (H.M.S. Defiant) réalisé par Lewis Gilbert, disponible en DVD et Blu-ray le 2 juin 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Alec Guinness, Dirk Bogarde, Maurice Denham, Nigel Stock, Richard Carpenter, Peter Gill, David Robinson, Robin Stewart…
Scénario : Nigel Kneale, Edmund H. North d’après le roman de Frank Tilsley
Photographie : Christopher Challis
Musique : Clifton Parker
Durée : 1h41
Année de sortie : 1962
LE FILM
En 1797, pendant les guerres napoléoniennes, l’équipage du Téméraire, un navire anglais voguant en Méditerranée, se révolte, indigné par la cruauté du second, le lieutenant Paget, et, malgré les tentatives d’apaisement, se rend hors-la-loi.
Quand on évoque le nom de Lewis Gilbert (1920-2018), les cinéphiles pensent immédiatement à ses opus de la saga James Bond, On ne vit que deux fois – You Only Live Twice (1967), L’Espion qui m’aimait – The Spy Who Loved Me (1977) et Moonraker (1979). En fait, avant d’en venir à l’agent 007, le réalisateur britannique avait déjà plus de vingt ans de carrière derrière lui et près de 25 longs métrages à son actif, ainsi que divers documentaires. Citons pêle-mêle Vainqueur du ciel – Reach for the Sky (BAFTA du meilleur film britannique en 1957), Visa pour Hong Kong – Ferry to Hong Kong (1959) avec Curd Jürgens et Orson Welles, ou bien le très célèbre Coulez le Bismarck ! – Sink the Bismarck ! (1960) avec Kenneth More. Avant On ne vit que deux fois, Lewis Gilbert avait aussi mis en scène le formidable H.M.S. Defiant, également connu sous le titre de Damn the Defiant !, soit Les Mutinés du Téméraire dans nos contrées. Adapté du roman Mutiny de Frank Tilsley, ce grand film d’aventures témoigne du solide bagage technique du réalisateur, ce qui l’a sûrement aidé plus tard pour qu’Harry Saltzman et Albert R. Broccoli décident de lui confier les trois budgets pharaoniques des épisodes de James Bond susmentionnés. Filmé comme un véritable huis clos tendu du début à la fin, Les Mutinés du Téméraire est aussi l’occasion d’admirer la confrontation de deux monstres sacrés du cinéma britannique, Alec Guinness et Dirk Bogarde, exceptionnels.
TU MÉRITES UN AMOUR réalisé par Hafsia Herzi, disponible en DVD le 15 janvier 2020 chez Arte Editions
Acteurs : Hafsia Herzi, Djanis Bouzyani, Jérémie Laheurte, Anthony Bajon, Sylvie Verheyde, Karim Ait M’Hand, Myriam Djeljeli, Alexander Ferrario…
Scénario : Hafsia Herzi
Photographie : Jérémie Attard
Musique : Nousdeuxtheband
Durée : 1h42
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Suite à l’infidélité de Rémi, Lila qui l’aimait plus que tout vit difficilement la rupture. Un jour, il lui annonce qu’il part seul en Bolivie pour se retrouver face à lui-même et essayer de comprendre ses erreurs. Là-bas, il lui laisse entendre que leur histoire n’est pas finie… Entre discussions, réconforts et encouragement à la folie amoureuse, Lila s’égare…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Hafsia Herzi a fait un sacré bout de chemin depuis sa découverte explosive en 2007 dans La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche, dans lequel elle ensorcelait le spectateur avec entre autres une danse du ventre inoubliable. Un rôle qui lui a valu de multiples récompenses, dont le César du meilleur espoir féminin, ainsi que le Prix Marcello-Mastroianni à la Mostra de Venise. Née à Manosque en 1987, la comédienne a depuis enchaîné les tournages et donné la réplique à Jean-Paul Belmondo dans Un homme et son chien (2009) de Francis Huster, collaboré avec Alain Guiraudie (Le Roi de l’évasion), Raja Amari (Les Secrets), Teddy Lussi-Modeste (Jimmy Rivière), Radu Mihaileani (La Source des femmes), Bertrand Bonello (L’Apolonnide : Souvenirs de la maison close), prêté sa voix à Zlabya dans Le Chat du rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux, bref Hafsia Herzi n’a cessé de tourner, parfois trois à quatre films par an. Pas étonnant de la retrouver derrière (et devant) la caméra pour Tu mérites un amour, son premier long métrage en tant que réalisatrice, présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2019. Cette fois encore, Hafsia Herzi a su frapper le coeur des spectateurs, puisque son film a reçu de nombreux prix dans quelques festivals du film, à Angoulême, en passant par Moulins, Stockholm, La Baule et Bruxelles. Tu mérites un amour est un vrai petit coup de maître. Un drame sentimental représentatif de son auteure, à la fois sensuel, drôle, lumineux, délicat et d’une sensibilité à fleur de peau. Un film fort et pourtant fragile comme du cristal.
SHERLOCK HOLMES ATTAQUE L’ORIENT-EXPRESS (The Seven-Per-Cent Solution) réalisé par Herbert Ross, disponible en DVD et Blu-ray le 28 janvier 2020 chez BQHL Editions
Acteurs : Nicol Williamson, Robert Duvall, Alan Arkin, Vanessa Redgrave, Laurence Olivier, Joel Grey…
Scénario : Nicholas Meyer, d’après son roman
Photographie : Oswald Morris
Musique : John Addison
Durée : 1h53
Date de sortie initiale : 1976
LE FILM
Inquiet de la dépendance à la cocaïne dont souffre son ami, le docteur Watson emmène Sherlock Holmes à Vienne où il doit rencontrer le docteur Freud qui va tenter de le soigner, et en même temps, essayer de résoudre un mystérieux kidnapping…
Contrairement à ce que l’on pourrait évidemment penser, Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express – The Seven-Per-Cent Solution n’est pas l’adaptation d’un des écrits de Sir Arthur Conan Doyle, mais celle du roman éponyme de Nicholas Meyer, qui signe également le scénario, qui reprenait les célèbres personnages de Sherlock Holmes, du Dr John H. Watson et même du professeur James Moriarty, dans un pastiche inattendu. Succès foudroyant, best-seller resté plus de quarante semaines dans le top, The Seven-Per-Cent Solution a donc rapidement connu les honneurs d’une transposition au cinéma. Formidable film d’aventures, mais aussi enquête policière, drame psychologique et toujours teinté d’humour, Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express apparaît presque comme étant une Ligue des Gentlemen extraordinaires avant l’heure, puisque cette histoire fait se rencontrer le célèbre détective du 221B Baker Street et Sigmund Freud. Ce dernier va non seulement aider Sherlock Holmes à se sortir de la spirale infernale de la cocaïne dans laquelle il se perd depuis de très nombreuses années, mais aussi l’épauler et même participer à mettre la main sur un kidnappeur. Tout cela, avec l’aide précieuse du Dr Watson, qui a d’ailleurs organisé cette confrontation, dans le but d’aider son meilleur ami. Si son titre français est bien trompeur, puisque jamais le célèbre train n’apparaît dans le film, Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express est un grand spectacle, riche, dense, parfois ambigu, merveilleusement interprété et mis en scène. Une belle découverte.