Test Blu-ray / À la folie, réalisé par Diane Kurys

À LA FOLIE réalisé par Diane Kurys, disponible en Édition Combo Bluray + DVD le 7 juillet 2021 chez ESC Editions.

Acteurs : Anne Parillaud, Béatrice Dalle, Patrick Aurignac, Bernard Verley, Alain Chabat, Jean-Claude de Goros, Marie Guillard, Robert Benitah…

Scénario : Diane Kurys & Antoine Lacomblez

Photographie : Fabio Conversi

Musique : Michael Nyman

Durée : 1h33

Année de sortie : 1994

LE FILM

Elsa arrive un soir à Paris chez sa soeur Alice après avoir quitté ses deux enfants et son mari, Thomas, qui la trompait avec Betty, la baby-sitter. Alice, artiste-peintre au succès naissant, vient tout juste de s’installer avec Franck, un jeune et séduisant boxeur. Mais l’arrivée de l’envahissante Elsa dans leur petit appartement sous les toits perturbe très vite leur amour et leur tranquillité. Alice, timide et angoissée n’ose pas chasser sa soeur qui adopte bientôt une attitude ambiguë et provocante. Peu à peu, leurs relations se dégradent.

C’est la rencontre au sommet de deux actrices « du moment ». D’un côté, Anne Parillaud, 34 printemps, quatre ans après son explosion dans Nikita, de l’autre, Béatrice Dalle, trente ans, qui depuis sa mise sur orbite sept ans plus tôt dans 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix avait déjà tourné avec Marco Bellocchio (La Sorcière La Visione del Sabba), Jacques Deray (Les Bois noirs), Jim Jarmusch (Night on Earth), Jacques Doillon (La Vengeance d’une femme), Claude Lelouch (La Belle histoire) et Claire Denis (J’ai pas sommeil). La réalisatrice Diane Kurys vient de connaître une petite déception au box-office avec Après l’amour (540.000 entrées), son score le plus bas au box-office depuis Cocktail Molotov, son second long-métrage. Depuis quelques années, elle pense écrire et mettre en scène un film qui s’inspirerait de ses rapports amour/haine avec sa sœur aînée. Si la famille a toujours été un de ses thèmes de prédilection comme pour Coup de foudre (1983), avec Miou-Miou, Isabelle Huppert, Guy Marchand, et Jean-Pierre Bacri. le deuxième plus grand succès de sa carrière, rarement, sans doute pour la seule et unique fois de sa vie professionnelle, Diane Kurys sera allée aussi loin dans l’introspection avec À la folie, dans lequel elle se livre totalement. A travers ce drame psychologique et intense, parcouru d’un humour noir comme qui dirait cathartique, la cinéaste confronte deux sœurs que tout oppose, séparées par la vie, que le destin réunit et fait se percuter, pour le pire et pas forcément (euphémisme) pour le meilleur. Le duo, ou plutôt le duel entre les deux comédiennes principales remplit toutes ses promesses. Elles y sont aussi impliquées que talentueuses, sexy, sensuelles et surtout bouleversantes.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / À la folie, réalisé par Diane Kurys »

Test Blu-ray / Un cri dans l’ombre, réalisé par John Guillermin

UN CRI DANS L’OMBRE (House of Cards) réalisé par John Guillermin, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 6 juillet 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : George Peppard, Inger Stevens, Orson Welles, Keith Michell, Perrette Pradier, Geneviève Cluny, Maxine Audley, Ralph Michael…

Scénario : Harriet Frank Jr. & Irving Ravetch, d’après le roman de Stanley Ellin

Photographie : Piero Portalupi

Musique : Francis Lai

Durée : 1h45

Date de sortie initiale: 1968

LE FILM

Reno Davis, un jeune et fringuant américain vivant à Paris, est engagé pour être le tuteur d’un jeune garçon, dont le père général est mort durant la guerre d’Algérie. Il découvre rapidement un clan très étrange, rongé par les secrets. Quand le jeune garçon est enlevé, Davis est immédiatement suspecté. Il va découvrir que dans l’entourage de la famille figurent des personnes peu recommandables…

A la fin des années 1960, John Guillermin (1925-2015) n’est pas encore le réalisateur britannique de grosses machines hollywoodiennes comme La Tour infernale The Towering Inferno (1975) et King Kong (1977), mais compte déjà assurément dans l’industrie cinématographique. En 1966, il entame une collaboration avec le comédien George Peppard (1928-1994), qui va alors s’étendre sur trois longs-métrages, Le Crépuscule des aigles The Blue Max (1966), Syndicat du meurtre P.J. (1968) et le film qui nous intéresse aujourd’hui, Un cri dans l’ombre House of Cards (1968). Ce dernier est un étrange film d’espionnage qui surfe évidemment sur le triomphe rencontré par les aventures de James Bond au cinéma, et qui entraînait moult ersatz dans son sillage, en donnant naissance au genre dit de l’Eurospy. Si le personnage incarné par George Peppard n’est pas un espion au service de sa Majesté ou de l’oncle Sam, il devient malgré lui l’homme à abattre, celui qui en sait trop et qui fera tout pour faire tomber une mystérieuse organisation qui prépare la résurrection d’un régime politique nationaliste et totalitaire, rien que ça. Filmé entre Paris et Rome, Un cri dans l’ombre, ou Duel dans l’ombre, second titre français connu, vaut à la fois pour la qualité de son interprétation, pour celle de son histoire bien brodée et surtout pour celle de la mise en scène de John Guillermin, aussi élégante qu’inspirée. Une vraie petite découverte !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Un cri dans l’ombre, réalisé par John Guillermin »

Test Blu-ray / Cure, réalisé par Kiyoshi Kurosawa

CURE (Kyua – キュア) réalisé par Kiyoshi Kurosawa, disponible en DVD et Blu-ray le 28 juillet 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Koji Yakusho, Tsuyoshi Ujiki, Anna Nakagawa, Masato Hagiwara, Yoriko Douguchi, Yukijiro Hotaru, Denden, Ren Osugi…

Scénario : Kiyoshi Kurosawa

Photographie : Tokushô Kikumura

Musique : Geiri Ashiya

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1999

LE FILM

Un officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un jeune vagabond est arrêté près de l’endroit où a été retrouvé le dernier corps. Il est vite identifié comme un ancien étudiant en psychologie, devenu fou et ayant d’inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels…

Cure, réalisé en 1997 par le cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa (né en 1955 et aucun lien de parenté avec Akira), est le film avec lequel ce dernier allait être révélé sur la scène internationale. L’artiste considéré aujourd’hui comme faisant partie des leaders du renouveau du cinéma nippon, au même titre que ses confrères Hideo Nakata et Shinya Tsukamoto, se place à la lisière des genres et des influences, inspiré à la fois par la Nouvelle Vague japonaise des années 1960-70 (Yoshida, Imamura, Oshima), mais aussi par le cinéma hollywoodien, en particulier par le film de genre US représenté par John Carpenter, George Romero, Richard Fleischer, Tobe Hooper et Don Siegel. Dès les années 1970, Kiyoshi Kurosawa enchaîne les courts-métrages, avant de passer au format long, puis de tourner pour la télévision. Prolifique (trop diront certains, et ils auront sans doute raison), le réalisateur aime le septième art, visionne pléthore de films, autant de chefs d’oeuvre reconnus que de séries B-Z improbables qu’il affectionne tout autant, même si le fantastique et l’horreur demeurent ses genres de prédilection. Dans les années 1990, les triomphes rencontrés par Le Silence des agneaux The Silence of the Lambs de Jonathan Demme et Seven de David Fincher rendent compte du nouvel attrait des spectateurs pour les thrillers psychologiques placés sous tension et centrés sur des tueurs en série. Ces deux références s’imposent évidemment aussi au Japon et créent moult ersatz. Cure en est assurément un. Ce sera le film de la reconnaissance pour Kiyoshi Kurosawa (son quinzième long-métrage), aussi bien dans son pays que dans le reste du monde où Cure est projeté dans de nombreux festivals et même encensé par un Martin Scorsese dithyrambique. Près d’un quart de siècle après sa sortie, on ne peut pas dire cependant que ce polar sensoriel ait bien vieilli, même s’il reste marqué par quelques indéniables fulgurances.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Cure, réalisé par Kiyoshi Kurosawa »

Test Blu-ray / Seuls les anges ont des ailes, réalisé par Howard Hawks

SEULS LES ANGES ONT DES AILES (Only Angels Have Wings) réalisé par Howard Hawks, disponible en Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD + Livret le 7 juillet 2021 chez Wild Side Video.

Acteurs : Cary Grant, Jean Arthur, Richard Barthelmess, Rita Hayworth, Thomas Mitchell, Allyn Joslyn, Sig Ruman, Victor Kilian…

Scénario : Howard Hawks & Jules Furthman, d’après une histoire Plane From Barranca d’Howard Hawks

Photographie : Joseph Walker

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 2h01

Date de sortie initiale: 1939

LE FILM

En escale à Barranca, petit port bananier d’Amérique du Sud, Bonnie Lee rencontre les pilotes de l’équipe aéropostale de ce lieu hors du temps, où l’on meurt comme on vit : avec bravoure. D’emblée, l’artiste new-yorkaise est subjuguée par le séduisant et intrépide Geoff Carter, qui dirige la compagnie et n’est pas le genre d’homme à laisser des sentiments interférer dans ses missions et dans son monde, où le danger est omniprésent et où tout peut basculer en un instant, au gré du hasard et des tempêtes…

S’il n’est pas aussi connu que la plupart des autres monuments qui composent l’exceptionnelle filmographie de son réalisateur, Seuls les anges ont des ailes Only Angels Have Wings d’Howard Hawks (1896-1977) n’a eu de cesse d’être réévalué et redécouvert. Plus de 80 ans après sa sortie, cette œuvre magistrale laisse pantois par sa modernité (hormis les modèles réduits bien visibles c’est vrai…), par sa fougue, par sa beauté. Merveilleusement mis en scène, ce film d’aventures condense tous les thèmes, les obsessions et les motifs propres à son auteur : l’amitié virile, l’héroïsme, les rapports entre les hommes et les femmes, la notion de groupe, l’homme face à (ou en osmose avec) la machine (coucou David Cronenberg !), un triangle amoureux (avec ici une ex-compagne qui ressurgit), le courage, la femme forte…Seuls les anges ont des ailes marque également la seconde collaboration (sur cinq) entre le cinéaste et Cary Grant, un an après le sublime – et pourtant échec critique et commercial à sa sortie – L’Impossible monsieur Bébé Bringing Up Baby. Changement de registre pour les deux hommes, car même s’il reste ponctué par quelques touches d’humour, Only Angels Have Wings est savoureux un mélange des genres, entre rires et larmes, un divertissement remarquable, pour ne pas dire total, qui n’omet jamais l’émotion au milieu de séquences spectaculaires, tout en dressant les portraits psychologiques d’une poignée de personnages catapultés au milieu de nulle part, réunis et soudés contre les dangers de leur profession, mais où la vie et le plaisir d’exister sont sans cesse célébrer. C’est beau, superbe même, c’est du grand et vrai cinéma.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Seuls les anges ont des ailes, réalisé par Howard Hawks »

Test Blu-ray (édition L’Atelier d’Images) / Au nom du père, réalisé par Jim Sheridan

AU NOM DU PÈRE (In the Name of the Father) réalisé par Jim Sheridan, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Daniel Day-Lewis, Emma Thompson, Pete Postlethwaite, Saffron Burrows, Mark Sheppard, Tom Wilkinson…

Scénario : Terry George & Jim Sheridan, d’après le livre de Gerry Conlon, Proved Innocent

Photographie : Peter Biziou

Musique : Trevor Jones

Durée : 2h12

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

1974 : Gerry Conlon, un nord-irlandais de 21 ans vit au jour le jour à Belfast, multipliant les petits délits, ainsi que les vols caractérisés. Alors qu’il est prit sur le fait lors d’un vol de cuivre, et qu’il tente d’échapper aux britanniques, celui-ci s’approche involontairement d’une planque de l’IRA, menaçant ainsi la sécurité du groupuscule armé. Face à cet impair, l’IRA ordonne à Conlon de quitter la ville.En réponse, Gerry Conlon part pour Londres avec son ami Paul Michael Hill. Très vite, tout deux font la rencontre d’une communauté hippie, et mènent une vie des plus dissolues, marquée par la drogue, et les petits larcins.Le 5 octobre 1974 à Guildford, Gerry et Paul volent une prostituée, ignorant qu’au même moment, 2 Pubs britanniques sont la cible d’un attentat à la bombe perpétré par l’IRA. L’attentat provoquera la mort de 5 britanniques, et défrayera la chronique, scandalisant l’opinion publique. Sous la pression médiatique, la police s’empresse de chercher les coupables, et trouve en Gerry et Paul des coupables idéaux.

« In the name of whiskey

In the name of song

You didn’t look back

You didn’t belong… »

Au nom du pèreIn the name of the Father est l’un des sommets de la carrière du cinéaste irlandais Jim Sheridan (né en 1949). En 1993, il retrouve Daniel Day-Lewis quatre ans après My Left Foot, qui avait valu au comédien son premier Oscar du meilleur acteur. Toujours engagé, soucieux de la situation économique, politique et sociale de son pays, Jim Sheridan s’inspire du procès à scandale des « Quatre de Guildford », quatre jeunes gens accusés et condamnés à tort (pour meurtre et conspiration) à la prison à vie par la cour d’assises d’Old Bailey à Londres en octobre 1974 au Royaume-Uni pour les attentats des pubs de Guildford, une ville du sud de l’Angleterre, située dans le Surrey. Ce jour-là, des bombes dissimulées par l’Armée républicaine irlandaise provisoire explosèrent dans deux établissements, tuant quatre militaires en permission et un civil, et fait près de cent blessés. En 1989, quinze ans après leur condamnation, les charges retenues contre les prisonniers sont annulées suite à une preuve irréfutable apportée par Gareth Peirce, l’avocate de la famille Conlon, jusqu’alors dissimulée par la police britannique. En février 2005, le Premier ministre Tony Blair a présenté des excuses publiques pour cette erreur judiciaire. Quatre ans seulement après l’acquittement des accusés à tort, le cinéma devait s’emparer de cette histoire. Le réalisateur et son coscénariste Terry George (The Boxer, Mission évasion, Hôtel Rwanda) s’inspirent du livre autobiographique de Gerry Conlon, Proved Innocent, et en tirent un extraordinaire film dramatique, un chef d’oeuvre pour ainsi dire instantané et magistralement interprété, par Daniel Day-Lewis certes, mais aussi par ses partenaires, Pete Postlethwaite et Emma Thompson. Au nom du père est un des uppercuts cinématographiques des années 1990.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray (édition L’Atelier d’Images) / Au nom du père, réalisé par Jim Sheridan »

Test Blu-ray / La Mutinerie, réalisé par Buzz Kulik

LA MUTINERIE (Riot) réalisé par Buzz Kulik, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Jim Brown, Gene Hackman, Mike Kellin, Gerald S. O’Loughlin, Ben Carruthers, Clifford David, Bill Walker, Jerry Thompson…

Scénario : James Poe, d’après le roman de Frank Elli

Photographie : Robert B. Hauser

Musique : Krzysztof Komeda

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1969

LE FILM

Dans le pénitencier d’Etat de l’Arizona, les prisonniers blancs et noirs se mêlent. En Arizona, deux détenus s’emparent des clés d’un gardien et tentent de prendre le pouvoir sur l’ensemble du pénitencier durant une gigantesque émeute qui mêle la confusion la plus total parmi les gardiens et les prisonniers. En réalité l’émeute doit servir à dissimuler une tentative d’évasion, au cours de laquelle de nombreux détenus et gardiens sont tués.

Complètement méconnu en France, La Mutinerie Riot est basé sur un roman de Frank Elli, lui-même inspiré par une histoire vraie, celle d’une émeute qui a eu lieu dans une prison de l’Arizona, ayant entraîné la mort de plusieurs détenus, de peines endurcies pour ceux qui tentaient de se faire la belle et qui ont été repris avant de pouvoir le faire. Seul un homme, Cully Briston, a pu s’évader. La Mutinerie raconte ce fait divers et a pu être tourné dans le véritable pénitencier d’état de l’Arizona, avec le concours du directeur, des gardiens et même des vrais prisonniers. Le film est réalisé par Buzz Kulik (1922-1999), connu pour avoir écumé les séries télévisées (Climax !, Rawhide, Perry Mason, Gunsmoke, La Quatrième dimension), mais aussi fait tourner quelques stars comme Steve McQueen (Le Chasseur), Yul Brynner, Robert Mitchum et Charles Bronson (Pancho Villa), Burt Reynolds (Le Fauve), sans oublier Pierce Brosnan dans une adaptation en mini-série du Tour du monde en quatre-vingts jours à la fin des années 1980. Dans La Mutinerie, il dirige Jim Brown (né en 1936), joueur professionnel de football américain – considéré comme étant l’un des meilleurs de tous les temps – évoluant au poste de fullback, qui venait de mettre un terme à sa carrière sportive. Son charisme, sa popularité hors normes et son gabarit impressionnant (1m88 pour plus de cent kilos) attirent le monde du cinéma. Avant de tenir le haut de l’affiche de La Mutinerie, on le voit dans Rio Conchos de Gordon Douglas, Les Douze Salopards de Robert Aldrich, Le Crime, c’est notre business de Gordon Flemyng (dans lequel jouait aussi Gene Hackman), Le Dernier train du Katanga de Jack Cardiff, Destination Zebra, station polaire de John Sturge et Les 100 fusils de Tom Gries. Il obtient le rôle principal de Riot, où il donne la réplique à Gene Hackman, révélé deux ans avant dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Ne vous attendez pas à voir ce dernier de tous les plans dans La Mutinerie, car la star du film est bel et bien Jim Brown, que Buzz Kulik filme sous tous les angles, presque comme un Dieu, en prenant soin de laisser le temps aux spectatrices d’admirer sa parfaite musculature, notamment lors de la scène d’exposition où son personnage est montré à moitié nu, le corps transpirant à grosses gouttes car travaillant le goudron sous une chaleur torride, suffocante. Riot est un film âpre, violent et souvent passionnant sur les conditions de détention, parfois à la limite du documentaire, mais avant tout un spectacle divertissant qui incite constamment à la réflexion.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Mutinerie, réalisé par Buzz Kulik »

Test Blu-ray / The Beach Bum, réalisé par Harmony Korine

THE BEACH BUM réalisé par Harmony Korine, disponible en DVD et Blu-ray le 7 juillet 2021 chez Crome Films.

Acteurs : Matthew McConaughey, Snoop Dogg, Isla Fisher, Stefania LaVie Owen, Martin Lawrence, Zac Efron, Jonah Hill, Jimmy Buffett…

Scénario : Harmony Korine

Photographie : Benoît Debie

Musique : John Debney

Durée : 1h31

Année de sortie : 2019

LE FILM

Poète à l’esprit rebelle ayant connu son heure de gloire et la richesse, Moondog n’obéit à aucune règle, sinon les siennes. Alors qu’il pensait s’être constitué un petit trésor de guerre, son butin se volatilise. Mais Moondog est de la trempe des survivants et il renaîtra une nouvelle fois de ses cendres…

Tiens, revoilà Harmony Korine ! Nous n’avions plus de ses nouvelles depuis 2012 et l’électrisant Spring Breakers dans lequel Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson et Rachel Korine, interprétaient quatre amies d’enfance qui se retrouvaient en Floride sous la protection d’un rappeur et trafiquant de drogue excentrique, incarné par l’inénarrable James Franco. Depuis, le réalisateur de Gummo (1997), de Mister Lonely (2007) et de Trash Humpers (2009) aura signé quelques clips musicaux pour The Black Keys, Rihanna et Gucci Mane & Travis Scott, puis fait une apparition dans Manglehorn de David Gordon Green et 90’s – Mid90s de Jonah Hill. Après le succès colossal de Spring Breakers avec plus de trente millions de dollars amassés pour un budget de 2 « petits » millions, Harmony Korine avait de quoi se la couler douce. C’est un peu la même chose pour le personnage de Moondog dans The Beach Bum, le sixième long-métrage du cinéaste californien réalisé en l’espace de 22 ans. Nos amis québécois ont baptisé le film Débauche à Miami. C’est un peu exagéré, mais nous ne leur en voulons pas bien sûr, surtout que l’alcool, le fric, la fumette, la dope, le cul et les boobs sont pour ainsi dire le carburant des protagonistes dans The Beach Bum, en premier lieu de Moondog. Si l’on pense tout d’abord au mythique Dude de The Big Lebowski (1998) des frères Coen, Moondog peut finalement se rapprocher du metteur en scène et par ailleurs unique scénariste lui-même, qui aura mis sept ans pour se remettre à écrire, après avoir connu les honneurs de la critique internationale et l’engouement inespéré d’un public jusqu’alors de niche. Dans The Beach Bum, Matthew McConaughey, très vraisemblablement inspiré par la prestation virtuose de Jeff Bridges, s’en donne à coeur joie pour donner vie à Moondog, toujours fringué n’importe comment, une bière à la main et un pétard dans l’autre. On ne sait pas vraiment s’il s’agit de génie ou de cabotinage, sans doute les deux, mais le comédien texan semble prendre beaucoup de plaisir à créer ce personnage, et nous à le regarder parader, car celui-ci y va à fond, quitte à en faire trop comme il a pu le faire très souvent dans sa carrière. Une chose est sûre, c’est que l’acteur n’a jamais paru aussi attachant à l’écran.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / The Beach Bum, réalisé par Harmony Korine »

Test Blu-ray / Tremblement de terre, réalisé par Mark Robson

TREMBLEMENT DE TERRE (Earthquake) réalisé par Mark Robson, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 15 juin 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, George Kennedy, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan, Victoria Principal…

Scénario : George Fox & Mario Puzo

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : John Williams

Durée : 2h02

Date de sortie initiale: 1974

LE FILM

Lorsque le tremblement de terre le plus ravageur de tous les temps frappe le sud de la Californie, la ville de Los Angeles est rasée et tous les habitants sont touchés…

Alors que le Nouvel Hollywood est en plein essor, en 1970 surgit sur les écrans Airport, de George Seaton, un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe de la décennie qui vient de s’ouvrir. Devant l’engouement du public pour ces spectacles, les studios s’engouffrent dans la brèche et profitent des avancées faites dans le domaine des effets spéciaux pour renforcer le réalisme de ses histoires portées chaque fois par un casting exceptionnel. L’année 1972 est marquée par le triomphe de l’extraordinaire L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame, qui reste encore aujourd’hui l’une des plus grandes références en la matière. Mais c’est en 1974 que les spectateurs se verront offrir pas moins de quatre longs-métrages, sortis à quelques mois, voire quelques semaines d’intervalle, qui deviendront des fleurons du genre. Terreur sur le Britannic Juggernaut de Richard Lester ouvre le bal en septembre 1974, suivi de près par 747 en péril Airport 1975 de Jack Smight au mois d’octobre. La Tour infernale The Towering Inferno de John Guillermin arrive pour les fêtes de fin d’année, Universal Pictures parvient à damer le pion à son concurrent direct en sortant Tremblement de terre Earthquake trois semaines avant. Si La Tour infernale est et restera probablement pour toujours sur la première marche du podium des films catastrophe, Tremblement de terre demeure un gigantesque divertissement qui compile tous les ingrédients du genre, autrement dit une longue exposition du décor où se déroulera l’action, suivie de la présentation successive des personnages principaux (et secondaires), leurs liens (familiaux ou professionnels), leurs boulots, leurs soucis, puis la mise en place des éléments qui conduiront à la catastrophe (incendie, éruption, tornade, déluge, apocalypse, aérienne, invasion d’aliens, virus, maritime, ferroviaire…), la grosse séquence de destruction massive (qui peut être suivie par d’autres plus rapides, avant de préparer le bouquet final, ici l’effondrement d’un barrage), pour enfin se concentrer à nouveau sur nos héros. Des protagonistes qui finissent par entrer en interaction et par s’entraider, alors que rien ne les prédisposait à se rencontrer dans une situation dite normale. Dans Tremblement de terre, Charlton Heston, déjà à l’affiche d’Alerte à la bombe Skyjacked de John Guillermin et de 747 en péril, se voit à nouveau embarqué dans une nouvelle aventure du même acabit et retrouve à cette occasion l’indispensable George Kennedy, omniprésent quand quelque chose ne tourne pas rond, puisque le comédien était lui aussi présent au générique d’Airport et Airport 1975. Ava Gardner, Lorne Greene, Geneviève Bujold, Richard Roundtree, Marjoe Gortner, Barry Sullivan, Lloyd Nolan et la sublime Victoria Principal complètent la distribution de Tremblement de terre, pierre angulaire de tout un pan du cinéma américain, qui n’aura de cesse d’inspirer moult réalisateurs, à l’instar de l’allemand Roland Emmerich, qui y puisera toute la matière pour Independence Day, Godzilla, Le Jour d’après et 2012. Toujours est-il que si vous décidez de vous faire une petite rétrospective dédiée à cette thématique, Earthquake est clairement un indispensable.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Tremblement de terre, réalisé par Mark Robson »

Test DVD / Les Tueurs de San Francisco, réalisé par Ralph Nelson

LES TUEURS DE SAN FRANCISCO (Once a Thief) réalisé par Ralph Nelson, disponible en DVD depuis le 29 août 2018 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alain Delon, Ann-Margret, Van Heflin, Jack Palance, John Davis Chandler, Jeff Corey, Steve Mitchell, Tammy Locke…

Scénario : Zekial Marko, d’après son roman « Scratch A Thief »

Photographie : Robert Burks

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Eddie Pedak, un ancien détenu, goûte aux joies d’une vie normale : il a une femme, une fille et un bateau. Un inspecteur de police le persécute, ainsi que son frère, qui a besoin de lui pour un coup.

Pour Alain Delon, tout s’est enchaîné très vite. Trois ans après sa première apparition au cinéma dans Quand la femme s’en mêle (1957) d’Yves Allégret, il devient une star planétaire avec Plein Soleil de René Clément et enchaîne directement avec Rocco et ses frères Rocco e i suoi fratelli, sa première collaboration avec Luchino Visconti. Il enchaîne alors les succès, séduit à la fois la critique et le public, tout en alternant les films d’auteur et les divertissements populaires. De Michelangelo Antonioni (L’Éclipse L’Eclisse) à Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol), en passant par Alain Cavalier (L’Insoumis) et Christian-Jaque (La Tulipe Noire), Alain Delon est partout, le mythe vivant est en route. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood lui fasse les yeux doux. Après une première expérience en anglais dans La Rolls-Royce jaune The Yellow Rolls-Royce, film britannique à sketches réalisé par Anthony Asquith et sorti en 1964, le comédien s’envole pour rejoindre la côte ouest des Etats-Unis pour y tourner Les Tueurs de San Francisco Once a Thief. Méconnu dans la prolifique et exceptionnelle carrière d’Alain Delon, ce remarquable film noir est un vrai bijou, remarquablement mis en scène par Ralph Nelson (1916-1987). Habitué des séries télévisées dans les années 1950, ce dernier se tourne progressivement et avec réussite vers le cinéma la décennie suivante avec Requiem pour un champion (1962) avec Anthony Quinn et Mickey Rooney, Les Lys des champs (1963) avec Sidney Poitier, La Dernière bagarre (1963) avec Steve McQueen, Le Crash mystérieux (1964) avec Glenn Ford. Les stars font confiance à Ralph Nelson, habile, voire virtuose technicien, avec lequel les acteurs s’entendent bien. Un an après Grand méchant loup appelle Father Goose, dans lequel Cary Grant donnait la réplique à Leslie Caron, le réalisateur change de registre et passe donc de la comédie d’aventure au film noir pur et dur avec Les Tueurs de San Francisco, sur lequel tous les amateurs du genre devraient se précipiter ne serait-ce que pour voir Alain Delon manier la langue de Shakespeare, ce dont il s’acquitte avec élégance, mais aussi pour le voir donner la réplique à Ann-Margret, Van Heflin et Jack Palance.

Continuer la lecture de « Test DVD / Les Tueurs de San Francisco, réalisé par Ralph Nelson »

Test DVD / Les Trois Lumières, réalisé par Fritz Lang

LES TROIS LUMIÈRES (Der Müde Tod) réalisé par Fritz Lang, disponible en DVD depuis le 9 septembre 2019 chez Films sans Frontières.

Acteurs : Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke, Hans Sternberg, Eduard von Winterstein, Rudolf Klein-Rogge, Karl Huszar, Paul Biensfeldt, Lewis Brody…

Scénario : Fritz Lang & Thea von Harbou

Photographie : Bruno Mondi, Erich Nitzschmann, Herrmann Saalfrank, Bruno Timm & Fritz Arno Wagner

Musique : Giuseppe Becce, Karl-Eernst Sasse & Peter Schirmann

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1921

LE FILM

Un jeune couple fait halte dans une auberge. Un mystérieux voyageur, dont on murmure qu’il possède un terrain entouré d’un mur, aux abords d’un cimetière, emmène le jeune homme. Sa compagne désespérée tente de le suivre à l’intérieur de cet étrange enclos, mais ne peut y trouver une ouverture. La Mort lui apparaît alors et lui promet de lui rendre son fiancé si, transportée avec lui dans trois époques différentes, elle parvient à lui sauver la vie une fois. Voilà la jeune femme projetée à Bagdad, puis à Venise sous la Renaissance et enfin en Chine, dans le palais de l’Empereur. Mais la Mort est toujours victorieuse. La Faucheuse propose alors un second marché…

Fritz Lang (1890-1976) est considéré, à juste titre, comme l’un des plus grands cinéastes. De 1919 à 1960, il tourne en Allemagne, en France et aux États-Unis. Sa filmographie s’étend du muet jusqu’au cinéma parlant. Dès ses débuts, il introduit dans ses films un style, des techniques nouvelles et une esthétique particulière qui appartient à l’expressionnisme, courant artistique figuratif très présent en Allemagne. Surnommé le « Maître des ténèbres », il est connu pour avoir réalisé M le mauditM, Eine Stadt sucht einen Mörder, Metropolis ou encore Le Testament du Dr. Mabuse – Das Testament des Dr. Mabuse. Fritz Lang a trente ans lorsqu’il met en scène son huitième film intitulé Les Trois LumièresDer Müde Tod qui traite un des thèmes récurrents de sa carrière : la mort. Il s’agit de son premier grand succès critique.

Continuer la lecture de « Test DVD / Les Trois Lumières, réalisé par Fritz Lang »