Test DVD / Le Défi du champion, réalisé par Leonardo D’Agostini

LE DÉFI DU CHAMPION (Il Campione) réalisé par Leonardo D’Agostini, disponible en DVD le 2 décembre 2020 chez Destiny Films.

Acteurs : Stefano Accorsi, Andrea Carpenzano, Massimo Popolizio, Anita Caprioli, Mario Sgueglia, Ludovica Martino, Gabriel Montesi, Giorgio Ridarelli, Mariano Coletti…

Scénario : Giulia Louise Steigerwalt, Leonardo D’Agostini & Antonella Lattanzi

Photographie : Michele Paradisi

Musique : Carratello & Ratchev

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Christian, jeune star du football de l’AS Roma, est un joueur rebelle, indiscipliné et immensément riche. Suite à de nouvelles frasques, le président du club doit rapidement remettre son champion dans le rang : s’il veut continuer à jouer, il doit étudier et passer son bac ! Valerio, un homme solitaire et fauché, est embauché comme professeur particulier. Ils vont apprendre l’un de l’autre et, entre les deux, va naître une amitié inattendue…

Pendant l’été 2020, fleurissaient les affiches d’un film italien qui tentait de se faire une place entre les sorties repoussées et annulées. Le Défi du championIl Campione est le premier long-métrage du réalisateur Leonardo D’Agostini, jusqu’alors metteur en scène de deux courts-métrages La via del successo (2005) et Sangre de perro (2007). Ayant d’abord fait ses classes comme assistant, il devient ensuite scénariste sur quelques séries télévisées, principalement policières à l’instar d’Il tredicesimo apostolo et Au coeur de la mafia. Avec Le Défi du champion, Leonardo D’Agostini change radicalement de registre et livre une comédie tendre et fort sympathique, qui prend le football comme toile de fond, sujet ô combien important, pour ne pas dire primordial et même vital de l’autre côté des Alpes. Si comme bien souvent au cinéma ce sport est égratigné, notamment au niveau de la gestion des clubs, Il Campione est aussi et avant tout une histoire d’amitié originale entre un jeune prodige du ballon rond, autant célèbre pour ses exploits sur le terrain que pour ses frasques qui font la une des journaux à scandales, et un professeur de littérature, de philosophie et d’histoire, qui s’est vu confier la mission d’éduquer ce jeune freluquet, qui doit tout faire pour obtenir son baccalauréat, au risque de rester sur le banc de touche s’il n’obtient pas son diplôme. Ce qui nous vaut une très belle confrontation entre le bien connu Stefano Accorsi, qui a pris de la bouteille et à qui cela va bien, et Andrea Carpenzano, LA révélation du film, confondant dans la peau du phénomène de la Roma ! Le Défi du champion est un petit coup de coeur, un film qui fait du bien à l’âme, une histoire simple, dont certains critiqueront sans doute le manque de surprises, mais qui traite de beaux sentiments et dresse une galerie de personnages marqués par la vie et qui trouvent un réconfort inespéré auprès de la personne qui lui semblait au premier abord la plus opposée.

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Test Blu-ray / Dans la souricière, réalisé par Norman Panama

DANS LA SOURICIÈRE (The Trap) réalisé par Norman Panama, disponible en combo Blu-ray + DVD le 20 janvier 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Richard Widmark, Lee J. Cobb, Tina Louise, Earl Holliman, Carl Benton Reid, Lorne Greene, Peter Baldwin, Chuck Wassil, Richard Shannon, Carl Milletaire…

Scénario : Richard Alan Simmons & Norman Panama

Photographie : Daniel L. Fapp

Durée : 1h20

Année de sortie : 1959

LE FILM

Ralph Anderson, avocat aisé, revient à Tula, 1108 habitants, la petite ville où il est né, accompagné des hommes de Victor Massenotti, parrain de la mafia. Poursuivi par la justice, Massenotti souhaite utiliser l’aérodrome local pour s’enfuir. Ralph doit alors convaincre son père, shérif de Tula, de renoncer à surveiller les lieux. Sinon, les gangsters promettent de mettre la ville à feu à sang.

Nous parlions dernièrement d’Étranges compagnons de lit Strange Bedfellows (1965) de Melvin Frank. En fait, avant de faire cavalier seul, ce réalisateur avait signé en binôme quelques fleurons de la comédie américaine avec le méconnu Norman Panama (1914-2003). Depuis le début des années 1950, les deux associés enchaînent alors Une rousse obstinéeThe Reformer and the Redhead (1950) avec Dick Powell, Proprement scandaleuxStrictly Dishonorable (1951) avec Janet Leigh, Callaway Went Thataway (1951) avec Fred MacMurray, Le Grand SecretAbove and Beyond (1952) de Robert Taylor, Un grain de folieKnock on Wood (1954) et Le Bouffon du roiThe Court Jester (1955) avec Danny Kaye et Si j’épousais ma femmeThat Certain Feeling (1956) avec le légendaire Bob Hope. Après une décennie de succès au box-office, les deux amis et scénaristes du mythique Noël blancWhite Christmas (1954) de Michael Curtiz, décident de voguer seuls vers de nouveaux horizons. Néanmoins, Norman Panama et Melvin Frank restent liés puisque même si le second est bel et bien le seul metteur en scène de Dans la souricière, sorti en 1959, les deux produisent ce premier coup d’essai en solo. Formidable série B, à la croisée du film noir et du western, The Trap est une œuvre aussi sèche et brutale que son titre le laissait espérer. Merveilleusement interprété par l’immense Richard Widmark, intense, passionnant, Dans la souricière est un petit film complètement et injustement oublié aujourd’hui, qu’il est toujours bon de réhabiliter.

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Test Blu-ray / Golden Glove, réalisé par Fatih Akin

GOLDEN GLOVE (Der goldene Handschuh) réalisé par Fatih Akin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 janvier 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jonas Dassler, Margarete Tiesel, Hark Bohm, Katja Studt, Marc Hosemann, Tristan Göbel, Victoria Trauttmansdorff, Adam Bousdoukos…

Scénario : Fatih Akin, d’après le roman « Der goldene Handschuh » de Heinz Strunk

Photographie : Rainer Klausmann

Musique : FM Einheit

Durée : 1h50

Année de sortie : 2019

LE FILM

Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable loser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« Golden Glove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre.

Dans son premier long-métrage, L’EngrenageKurz und schmerzlos (1998), le réalisateur Fatih Akin (né en 1973) s’inspirait d’anecdotes personnelles et rendait hommage au cinéma de Martin Scorsese, en particulier à Mean Streets. Le metteur en scène y faisait déjà preuve d’une rare maîtrise technique en dépeignant la complexité des relations humaines, sujet qui sera alors son thème de prédilection. Ce qui fera aussi la marque de fabrique de Fatih Akin, c’est un cinéma sincère et humaniste, qui abolit les frontières en privilégiant l’entraide et la fraternité. Cependant, la violence y était déjà présente. En 2000, dans Julie en juilletIm Juli, le cinéaste, inspiré de L’Odyssée d’Homère, proposait l’antithèse complète de son premier film. Véritable chef d’oeuvre d’humour, cette histoire d’amour était en réalité un road-movie européen illuminé par Moritz Bleibtreu et Christiane Paul. De la Hongrie en passant par la Roumanie, la Bulgarie et par la Turquie, le second long-métrage de Fatih Akin était un film chaleureux et idéaliste, rendant un hommage avoué à L’Homme de Rio de Philippe de Broca et aux aventures de Tintin. Après le solaire Julie en juillet, Fatih Akin abordait un conflit de générations entre un père autoritaire et ses deux fils dans Solino (2002). Bon, nous allons arrêter là de passer en revue toute la filmographie de Fatih Akin, nous reparlerons un autre jour de Head-OnGegen die Wand (2004, Ours d’or à Berlin), de The Cut (2014) et de ses autres œuvres, pour se concentrer enfin sur son dernier long-métrage en date, l’inattendu Golden GloveDer Goldene Handschuh, sorti en 2019 au cinéma. Qu’il semble loin le temps de la comédie jubilatoire qu’était Soul Kitchen (2009) ! Deux ans après In the FadeAus dem Nichts, Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et qui avait valu à Diane Kruger le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, Fatih Akin se confronte cette fois frontalement au genre horrifique. Pour cela, le réalisateur adapte le roman éponyme de Heinz Strunk (publié en 2016), qui relatait l’histoire vraie du tueur en série allemand Fritz Honka (1935-1998), qui dans les années 1970 s’en prenait aux femmes d’un certain âge, principalement alcooliques comme lui, qu’il appâtait dans un bar miteux de Hambourg (le Golden Glove donc) en leur proposant un ou plusieurs verres, avant de les ramener chez lui, où il les violentait, les violait avec ce qui lui passait sous la main, puis les assassinait, avant de les découper en morceaux et de conserver les membres soigneusement emballés et dissimulés dans un recoin de son appartement. Ceux qui se souviennent du Fatih Akin de Soul Kitchen qui célébrait la vie en communauté avec une légèreté rafraîchissante, risquent d’être sacrément bouleversés par Golden Glove. Mais bien sûr, le cinéaste ne livre pas un film d’horreur comme les autres et dresse avant tout le portrait dramatique d’un monstre humain (pléonasme ?), le visage reflétant le passé de son pays, le dos cassé par le poids des conséquences. Golden Glove est non seulement l’un des films les plus horribles vus sur un écran depuis une bonne quinzaine d’années, mais c’est aussi et peut-être l’une des plus incroyables performances d’acteurs de tous les temps, que l’on doit au jeune et méconnaissable Jonas Dassler, 22 ans au moment du tournage, métamorphosé (après trois heures de maquillage) avec son strabisme, ses cheveux gras et ses dents pourries. Golden Glove est d’ores et déjà une nouvelle référence du genre et un sommet dans la carrière de Fatih Akin.

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Test DVD / L’Enfant rêvé, réalisé par Raphaël Jacoulot

L’ENFANT RÊVÉ réalisé par Raphaël Jacoulot, disponible en DVD le 20 janvier 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey, Jean-Marie Winling, Nathan Willcocks, Rio Vega, Garance Clavel, Jean-Michel Fête…

Scénario : Raphaël Jacoulot, Benjamin Adam, Iris Kaltenback & Fadette Drouard

Photographie : Céline Bozon

Musique : André Dziezuk

Durée : 1h47

Année de sortie : 2020

LE FILM

Depuis l’enfance, François a consacré sa vie au bois. Celui des arbres des forêts du Jura, qu’il connaît mieux que personne. Il dirige la scierie familiale avec sa femme Noémie, et tous deux rêvent d’avoir un enfant sans y parvenir. C’est alors que François rencontre Patricia, qui vient de s’installer dans la région. Commence une liaison passionnelle. Très vite, Patricia tombe enceinte. François vacille…

Mine de rien, Raphaël Jacoulot est non seulement en train de construire une œuvre cohérente depuis son premier long-métrage Barrage (2006), mais ce diplômé de la Femis (département réalisation) est devenu en l’espace de quinze ans l’un des cinéastes français les plus passionnants et intéressants. Dès son premier film, le scénariste et metteur en scène s’intéressait déjà aux dysfonctionnements de la cellule familiale, avec notamment une mère qui refusait de voir son fils devenir adulte et s’éloigner d’elle. Dans Avant l’aube, Raphaël Jacoulot explorait le rapport paternaliste entre le directeur d’un grand hôtel (le regretté Jean-Pierre Bacri) et son jeune employé en réinsertion (l’incroyable Vincent Rottiers). Puis, en 2015, le réalisateur faisait s’entrecroiser ou entrer en collision les personnages d’un petit village, avec pour point central « l’idiot du coin » (Karim Leklou, phénoménal) dont la présence exacerbait les tensions, jusqu’au point de non-retour. Trois immenses réussites qui témoignaient chaque fois de l’évolution du style de Raphaël Jacoulot, à la fois sur le fond et sur la forme. Son dernier opus en date, L’Enfant rêvé, est comme qui dirait une œuvre somme, qui compile, condense et transforme ses précédents essais, pour atteindre cette fois les sommets. Porté par trois comédiens en état de grâce, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey et Jalil Lespert, L’Enfant rêvé est un drame psychologique et familial, ainsi qu’un foudroyant thriller qui prend aux tripes du début à la fin qui aborde le sujet finalement assez rare au cinéma du désir d’enfant d’un homme, à qui Jalil Lespert apporte une profonde mélancolie. Il serait inconcevable de ne pas reparler de L’Enfant rêvé à la prochaine cérémonie des Césars !

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Test DVD / L’Infirmière, réalisé par Koji Fukada

L’INFIRMIÈRE (Yokogao) réalisé par Koji Fukada, disponible en DVD le 6 janvier 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Mariko Tsutsui, Mikako Ichikawa, Sosuke Ikematsu, Hisako Okata, Mitsuru Fukikoshi, Miyu Ogawa, Ren Sudo…

Scénario : Koji Fukada & Kazumasa Yonemitsu

Photographie : Ken’ichi Negishi

Musique : Hiroyuki Onogawa

Durée : 1h41

Année de sortie : 2019

LE FILM

Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d’une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Ichiko aide également Motoko, la soeur aînée, qui veut être infirmière. Un jour, Saki, la soeur cadette, disparaît. Motoko, devenue avec le temps son amie et confidente, accuse Ichiko. Suit une frénésie médiatique qui met littéralement l’héroïne le dos au mur, l’obligeant à affronter les fantômes de son passé et à développer un désir de vengeance. En retraçant la chaîne des événements, un trouble grandit : est-elle coupable ? Qui est-elle vraiment ?

L’Infirmière est un des films à avoir pu bénéficier d’une sortie dans les salles françaises en cette fâcheuse année 2020. Le titre original du septième long-métrage du réalisateur Kōji Fukada,Yokogao, signifie littéralement “Visage vu de profil”, qui renvoie directement à la dualité du personnage principal. Et ce visage, c’est celui d’Ichiko, merveilleusement interprété par la fascinante comédienne Mariko Tsutsui, vue en 2003 dans La Mort en ligne de Takashi Miike, Achille et la Tortue (2008) de Takeshi Kitano et qui tenait déjà l’un des rôles principaux dans Harmonium du même Kōji Fukada en 2016, présenté en section Un certain regard au Festival de Cannes 2016 et récompensé par le Prix du jury. A la fois drame et thriller social, Yokogao cueille le spectateur là où il s’y attendait le moins, puisque si le film démarre comme une chronique réaliste narrant le quotidien d’une infirmière, l’intrigue et l’atmosphère bifurquent vers la noirceur pour au final dresser le portrait psychologique d’une femme arrivée au carrefour de sa vie, qui va voir son existence basculer du jour au lendemain. Et c’est aussi superbe que viscéral.

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Test Blu-ray / Ne dites jamais adieu, réalisé par Jerry Hopper

NE DITES JAMAIS ADIEU (Never Say Goodbye) réalisé par Jerry Hopper, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 8 décembre 2020 chez Elephant Films.

Acteurs : Rock Hudson, Cornell Borchers, George Sanders, Shelley Fabares, Ray Collins, David Janssen, Helen Wallace, John Wengraf…

Scénario : Charles Hoffman, d’après la pièce de Luigi Pirandello et le scénario de Notre cher amour (This Love of Ours) par Bruce Manning, John D. Klorer et Leonard Lee

Photographie : Maury Gertsman

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h36

Année de sortie : 1956

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un brillant chirurgien est séparé de sa femme après une dispute, et emmène sa fille. La croyant morte, ils seront en fait séparés par le rideau de fer pendant de longues années. Il la retrouve et entreprend de renouer avec elle une vie commune bien difficile.

Aucun doute, nous sommes en plein mélodrame hollywoodien des années 1950, mais point de Douglas Sirk derrière la caméra (quoique…mais nous y reviendrons), le maître en la matière, mais un réalisateur méconnu, Jerry Hopper (1907-1988) à qui l’on doit notamment Le Triomphe de Buffalo BillPony Express (1953) avec Charlton Heston et Rhonda Fleming. La cinquantaine se profilant à l’horizon, le réalisateur met les bouchées doubles et parvient à livrer quatre films en 1955, Le Fleuve de la dernière chanceSmoke Signal avec Piper Laurie, La Guerre privée du major BensonThe Private War of Major Benson, une fois de plus avec Charlton Heston, La Jungle des hommesThe Square Jungle avec Tony Curtis, et Son seul amour One Desire avec Rock Hudson. Ce dernier, multipliant les tournages, vient tout juste de retrouver Douglas Sirk pour le merveilleux Tout ce que le ciel permet All That Heaven Allows, quand il s’associe à nouveau avec Jerry Hopper pour Ne dites jamais adieu Never Say Goodbye, d’après la pièce Comme avant, mieux qu’avant de Luigi Pirandello et le scénario de Notre cher amourThis Love of Ours (1945) de William Dieterle, dont il s’agit ni plus ni moins du remake. En fait, Douglas Sirk avait démarré le tournage de Ne dites jamais adieu (on lui doit quelques scènes avec George Sanders), avant d’être remplacé par Jerry Hopper. Il n’est donc pas étonnant de retrouver à l’affiche de ce film la comédienne et chanteuse allemande Cornell Borchers, révélée en 1950 dans La Ville écarteléeThe Big Lift de George Seaton et qui venait alors de signer un contrat avec Universal. Ne dites jamais adieu lorgne évidemment sur les récents succès de Douglas Sirk et l’on ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser au Secret magnifique Magnificent Obsession, même si l’alchimie entre les comédiens ne peut égaler celle de Rock Hudson et Jane Wyman. Cornell Borchers, quelque peu rigide, manque de charisme et certaines de séquences dramatiques paraissent forcées. Si sa prestation s’avère correcte malgré tout, nous n’avons souvent d’yeux que pour Rock Hudson, impeccable, élégant et à fleur de peau. Si Ne dites jamais adieu n’est pas tombé dans l’oubli le plus total, c’est assurément grâce à cet immense comédien.

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Test DVD / Ondine, réalisé par Christian Petzold

ONDINE (Undine) réalisé par Christian Petzold, disponible en DVD le 6 janvier 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree, Jacob Matschenz, Anne Ratte-Polle, Rafael Stachowiak, José Barros, Julia Franz Richter…

Scénario : Christian Petzold, d’après la nouvelle Ondine s’en va de Ingeborg Bachmann

Photographie : Hans Fromm

Durée : 1h26

Année de sortie : 2020

LE FILM

Ondine est une diplômée en histoire qui travaille comme guide à Berlin. Son amant la quitte pour une autre femme. Immédiatement après la rupture, elle rencontre Christoph dont elle tombe amoureuse. Tous les deux passent des moments merveilleux ensemble jusqu’à ce que Christoph se rende compte que Ondine fuit quelque chose. Il commence alors à se sentir trahi…

Avec Ondine, le réalisateur et chef de file du nouveau cinéma d’auteur allemand Christian Petzold (né en 1960) propose un portrait de femme porté par la magnifique Paula Beer, qui signe après Transit, sa seconde collaboration avec le metteur en scène de Yella, Jerichow, Barbara et Phoenix. Oeuvre romanesque, épurée, mêlant à la fois le feu des sentiments et l’apparence glacée des personnages, Ondine s’inspire du conte éponyme de Friedrich de La Motte-Fouqué, (1811), mais surtout de sa réappropriation par la poétesse, nouvelliste et romancière autrichienne Ingeborg Bachmann (1926-1973) dans Ondine s’en va, écrit du point de vue du personnage, en plaçant son histoire dans un Berlin contemporain. La photo du chef opérateur Hans Fromm, fidèle collaborateur de Christian Petzold, fait la part belle aux teintes solaires et bleutées, dans un désir de rendre la ville comme un paysage enfermé dans un aquarium, où Paula Beer, telle Ava Gardner dans le merveilleux Pandora (1950) d’Albert Lewin, est filmée comme une sirène à la beauté ensorcelante. Comme dans la plupart des oeuvres précédentes de Christian Petzold, une histoire d’amour contrariée sert une fois de plus de fil conducteur. Les sentiments chez le cinéaste ne s’expriment habituellement qu’à travers les regards, les intentions et les non-dits. Dans Ondine, l’amour explose à travers la passion du personnage principal et de Christoph, interprété par le magnétique Franz Rogowski (Happy End de Michael Haeneke), qui retrouve ici sa partenaire de Transit. Tout irait pour le mieux dans cette histoire sentimentale, si un battement de coeur qui s’est un peu emballé de façon inattendue, n’entraînait pas la suspicion et la méfiance, thèmes déjà abordés par le metteur en scène dans Yella, Jerichow et Barbara. Récompensée par l’Ours d’Argent au Festival de Berlin, Paula Beer, qui succède ainsi à la sublime Nina Hoss comme muse de Christian Petzold, livre une fantastique et éblouissante performance.

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Test Blu-ray / The Rental, réalisé par Dave Franco

THE RENTAL réalisé par Dave Franco, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Dan Stevens, Alison Brie, Sheila Vand, Jeremy Allen White, Toby Huss, Connie Wellman, Anthony Molinari…

Scénario : Dave Franco & Joe Swanberg

Photographie : Christian Sprenger

Musique : Danny Bensi & Saunder Jurriaans

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Deux couples louent une sublime maison face à l’océan pour un week-end de fête. Les quatre amis comprennent très vite que derrière la beauté de l’endroit, un danger les guette : une présence mystérieuse semble les espionner et révèle des secrets inavouables sur chacun d’eux. La tension monte et le week-end de rêve va virer au cauchemar absolu…

Frère de l’inénarrable James Franco, Dave Franco (né en 1985) est déjà apparu dans moult films, particulièrement des comédies, à l’instar de SuperGrave de Greg Mottola, 21 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller, Nos pires voisins de Nicholas Stoller (et sa suite), ainsi que dans les blockbusters à succès, Insaisissables de Louis Leterrier (et sa suite) et Six Underground de Michael Bay. A défaut de briller devant la caméra, Dave Franco c’est avant tout une cool-attitude et un charisme légèrement suintant avec des yeux mi-clos et un rictus qui donne l’impression que le mec est en train de se foutre de vous. Ce dernier s’est mis en tête de suivre l’exemple de son aîné (qui affiche déjà une quarantaine de réalisations) et de passer derrière la caméra pour son premier long-métrage, The Rental, thriller horrifique, mais aussi comédie-dramatique de mœurs, on ne sait pas vraiment en fait comment qualifier ou classer ce coup d’essai, qui s’avère au final plutôt prometteur.

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Test DVD / Tesla, réalisé par Michael Almereyda

TESLA réalisé par Michael Almereyda, disponible en DVD le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Ethan Hawke, Eve Hewson, Eli A. Smith, Josh Hamilton, Lucy Walters, Luna Jokic, Kyle MacLachlan, Dan Bittner, Donnie Keshawarz, Rebecca Dayan…

Scénario : Michael Almereyda

Photographie : Sean Price Williams

Musique : John Paesano

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

La vie de l’inventeur visionnaire Nikola Tesla – sa rivalité avec Thomas Edison, sa relation avec Anne Morgan et son développement du système d’alimentation électrique à courant alternatif moderne.

Entre Ethan Hawke et Michael Almereyda, c’est avant tout une histoire d’amitié, puisque le comédien aura été dirigé par trois fois par le réalisateur, dans Hamlet (2000), Anarchy: Ride or Die (2014) et Tesla (2020). Avant de découvrir – normalement – en 2021 leur quatrième collaboration Tonight at Noon, nous revenons aujourd’hui sur leur troisième film en commun, une œuvre pour le moins étrange et expérimentale, à la fois un biopic sur le scientifique américain d’origine serbe Nikola Tesla (1856-1943), un drame existentiel, mais aussi une comédie involontaire qui frôle le nanar de près à de multiples reprises, bref, qui ne laisse pas indifférent et qui vaut surtout essentiellement pour la confrontation Ethan Hawke – Kyle MacLachlan (dans le rôle de Thomas Edison), qui s’opposaient déjà vingt ans auparavant dans Hamlet du même Michael Almereyda.

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Test Blu-ray / Greenland – Le Dernier refuge, réalisé par Ric Roman Waugh

GREENLAND – LE DERNIER REFUGE (Greenland) réalisé par Ric Roman Waugh, disponible en DVD et Blu-ray le 5 décembre 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Gerard Butler, Morena Baccarin, Roger Dale Floyd, Scott Glenn, Randal Gonzalez, Rick Pasqualone, Nicola Lambo, Alan Pietruszewski…

Scénario : Chris Sparling

Photographie : Dana Gonzales

Musique : David Buckley

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchaînent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.

Au départ, Greenland – Le dernier refuge devait se faire avec Chris Evans, sous la direction de Neill Blomkamp. Puis, changement de dernière minute, ce sera finalement Gerard Butler qui tiendra l’affiche de ce blockbuster – qui sera d’ailleurs le seul de l’été 2020 – avec Ric Roman Waugh aux manettes. Ancien cascadeur très convoité à Hollywood (Tango & Cash, Jours de tonnerre, Hook, Last Action Hero, Le Dernier des Mohicans), ce dernier passe derrière la caméra au début des années 2000 et se fait remarquer en 2013 avec son film InfiltréSnitch avec Dwayne – The Rock – Johnson. Alors qu’ils venaient de collaborer sur La Chute du PrésidentAngel Has Fallen, Gerard Butler et Ric Roman Waugh remettent le couvert avec Greenland – Le Dernier refuge. Comme pour le troisième volet de la franchise « La Chute de… » (le meilleur d’ailleurs), le metteur en scène livre un film qui invite un peu plus à la réflexion que la plupart des grosses machines du même acabit. La bande-annonce qui misait tout ou presque sur les scènes de destructions massives est bien trompeuse, car même si Greenland possède évidemment quelques séquences impressionnantes où les chutes de météorites provenant d’une comète s’abattent sur la Terre, le film mise avant tout sur l’émotion et un réalisme prenant du début à la fin. N’y allons pas par quatre chemins, Greenland – Le Dernier refuge est LE blockbuster de l’année 2020, dans lequel Gerard Butler livre une très belle performance et trouve incontestablement ici l’un de ses plus beaux rôles, aux côtés de la superbe Morena Baccarin.

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