Test Blu-ray / Chok-Dee, réalisé par Xavier Durringer

CHOK-DEE réalisé par Xavier Durringer, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Dida Diafat, Bernard Giraudeau, Florence Faivre, Lakshantha Abenayake, Sombat Metanee, Rit Luecha, Jean-Pierre Léonardini, Fariza Mimoun…

Scénario : Dida Diafat, Véra Belmont, François Greze, Xavier Durringer & Christophe Mordellet, d’après le livre autobiographique de Dida Diafat

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Calbo, Yvan & Siegfried

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 2004

LE FILM

À force de se prêter à toutes sortes de combines malhonnêtes et petits braquages, Ryan échoue en prison. Il y rencontre Jean, un ancien champion de boxe qui lui enseigne l’une des formes de combat les plus violentes de cet art, le muay thaï. Bien décidé à reprendre sa vie en main, l’ancien délinquant part pour la Thaïlande. Il espère y compléter sa formation en incorporant un camp d’entraînement quasiment inaccessible aux étrangers. Il va lui falloir prouver qu’il est digne d’être accepté.

Étrange carrière cinématographique que celle de Xavier Durringer…Six longs-métrages en plus de trente ans, c’est peu et quand on se penche sur sa filmographie, difficile de se faire un avis tant ses œuvres passent du coq à l’âne. Ainsi, après La Nage indienne (1993), qui vaut à Karin Viard sa première nomination au César du meilleur espoir féminin, et J’irai au paradis car l’enfer est ici (1997), le réalisateur accepte un projet apporté par la productrice Véra Belmont, l’adaptation du livre de Dida Diafat. boxeur de muay-thaï né en Algérie en 1970. Ce dernier, parti de rien, a au début des années 2000 remporté le titre de champion du monde de son sport – qu’il a su populariser en France – et ce à plus de dix reprises. En 1999, son autobiographie Dida, De l’enfer de la banlieue à Hollywood, écrit en collaboration avec l’écrivain et journaliste Henry-Jean Servat (le pauvre), tape dans l’oeil du monde du cinéma et Xavier Durringer relève le défi de transposer cet ouvrage à l’écran, en demandant à Dida Diafat d’interpréter son propre rôle et de co-écrire le film. Chok-Dee est né. Ce film d’action « à la française » s’en tire pas trop mal, mais plus de vingt ans se sont écoulées depuis sa sortie et cela se ressent fortement, au point que l’on pourrait penser que Chok-Dee est une production Luc Besson du début des années 2000. Le gros problème provient de son scénario, qui compile les effets attendus de façon bien trop expéditive : en gros Ryan débarque à Bangkok au bout d’un quart d’heure, s’incruste dans le camp quinze minutes plus tard, s’entraîne au bout de 45 minutes, signe son premier contrat à 1h de film, emballe la fille de son pote à 1h15 et se livre à son combat décisif à 90 minutes. Aucune surprise à l’horizon, Chok-Dee, vaut essentiellement aujourd’hui pour revoir Bernard Giraudeau dans son dernier rôle au cinéma et qui devait s’éteindre six ans plus tard des suites d’une longue maladie.

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Test Blu-ray / Reivers, réalisé par Mark Rydell

REIVERS réalisé par Mark Rydell, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Steve McQueen, Rupert Crosse, Mitch Vogel, Sharon Farrell, Ruth White, Michael Constantine, Clifton James, Juano Hernandez, Lonny Chapman…

Scénario : Harriet Frank Jr. & Irving Ravetch, d’après le roman de William Faulkner

Photographie : Richard Moore

Musique : John Williams

Durée : 1h51

Date de sortie initiale: 1969

LE FILM

Jefferson, Mississippi. À douze ans, Lucius vit un grand moment lorsque son grand-père reçoit livraison de la première automobile jamais vue dans la région, une flamboyante Winton Flyer 1905. Sachant la riche famille du gamin partie pour des funérailles, Boon Hogganbeck, un sympathique bon à rien notoire, le convainc d’emprunter le véhicule pour une virée à Memphis afin d’y retrouver sa petite amie. En compagnie d’un troisième larron, ils s’engagent sur des routes tantôt poussiéreuses, tantôt boueuses. Un voyage scandé par de nombreuses rencontres, certaines bonnes, d’autres beaucoup moins…

1960, Les Sept Mercenaires The Magnificent Seven de John Sturges. 1962, L’Enfer est pour les héros Hell Is for Heroes de Don Siegel. 1963, La Grande Évasion The Great Escape de John Sturges. 1966, La Canonnière du Yang-Tsé The Sand Pebbles de Robert Wise. 1968, L’Affaire Thomas Crown The Thomas Crown Affair de Norman Jewison et Bullitt de Peyer Yates. Steve McQueen a 38 ans quand il devient la star d’Hollywood la plus bankable. Avec son regard laser et son sourire carnassier, le comédien peut tout dans la capitale du cinéma. Pour cela, il est même devenu producteur depuis 1963, avec La Dernière bagarre Soldier in the Rain de Ralph Nelson, en créant sa société Solar Productions. Contre toute attente, il refuse Butch Cassidy et le Kid, surtout pour ne pas se retrouver face à Paul Newman qu’il considère comme étant son premier rival, pour financer et concevoir quasiment de A à Z, Reivers, ou The Reivers, « petit » film réalisé par Mark Rydell (né en 1929, metteur en scène du mythique The Rose, avec Bette Midler), adaptation du dernier livre de William Faulkner, paru en France sous le titre Les Larrons et Prix Pulitzer pour une œuvre de fiction en 1963. Si l’égo de Steve McQueen paraît avoir pesé beaucoup dans la balance, la star ne tire étonnamment pas la couverture dans cette chronique tendre, burlesque et amusante et laisse une belle place à ses camarades de jeu, surtout au jeune Mitch Vogel (Lucius dans le film), qui porte une bonne partie des scènes à lui-seul. L’amour de Steve McQueen pour l’automobile a sans aucun doute été l’un des points de départ de Reivers, la Winton Flyer de couleur jaune étant même traitée comme un des personnages principaux du récit. Il en résulte un spectacle joliment emballé, élégamment photographié en Panavision par Richard Moore (chef opérateur de Virages de James Goldstone, du Cercle noir de Michael Winner et des Anges sauvages de Roger Corman), marqué par de magnifiques décors, une superbe reconstitution, une partition endiablée de John Williams et un casting solide qui a l’air de prendre du bon temps. Une sympathique découverte que cet opus obscur (en France tout du moins, le film ayant été un beau succès outre-Atlantique) que ces Reivers.

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Test Blu-ray / Big Jake, réalisé par George Sherman

BIG JAKE réalisé par George Sherman, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : John Wayne, Richard Boone, Patrick Wayne, Christopher Mitchum, Bruce Cabot, Bobby Vinton, John Agar, Harry Carey Jr., Maureen O’Hara…

Scénario : Harry Julian Fink & Rita M. Fink

Photographie : William H. Clothier

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h50

Date de sortie initiale: 1971

LE FILM

En 1909, au Texas, le gang de John Fain s’introduit sur le domaine des McCandles et kidnappe contre rançon Jake, le petit-fils de Martha. Celle-ci, pressentant un échec des forces de police lancées à la poursuite du gang, appelle à l’aide son mari, Jacob, dont elle est séparée depuis presque 10 ans.

Nous avons déjà eu diverses occasions d’évoquer la carrière du prolifique réalisateur George Sherman (1908-1991), spécialiste du western américain, à qui l’on doit de formidables séries B comme Le Shérif d’El SolitoThe Hard Man (1957) avec Guy Madison, L’Étreinte du destin Count Three and Pray (1955) et le chef d’oeuvre Tomahawk (1951) avec le grand Van Heflin, ou bien encore le sympathique À l’assaut du Fort ClarkWar Arrow (1953) qui réunissait Jeff Chandler et Maureen O’Hara. Les plus grandes stars du western sont passées devant la caméra de George Sherman, comme Audie Murphy, Dana Andews, Victor Mature, Rory Calhoun, Joel McCrea et bien évidemment le Duke, John Wayne. Ce dernier collabore à de nombreuses reprises avec le metteur en scène dans les années 1930, alors que le comédien est âgé de trente ans, pour une série de films d’à peine une heure produits par Republic Pictures. Il faudra attendre 1971 pour que les deux hommes se retrouvent pour leur dernier film en commun, Big Jake. Alors que le western italien, pour ne pas dire européen a changé la donne dans la représentation de la violence au cinéma et en rendant poussiéreux le genre venu de l’autre côté de l’Atlantique, John Wayne persiste et signe, malgré la barre franchie des soixante balais. Cent Dollars pour un shérif True Grit de Henry Hathaway lui rapporte l’Oscar du meilleur acteur, ainsi que le Golden Globe. Il enchaîne ainsi Chisum d’Andrew V. McLaglen, Rio Lobo de Howard Hawks et envisage déjà Les Cowboys de Mark Rydell quand arrive le projet de Big Jake. Une affaire de famille, de potes aussi, puisque produit par Michael Wayne, le fils aîné du Duke (déjà à l’oeuvre sur Le Grand McLintock, L’Ombre d’un géant, Les Bérets Verts), aussi interprété par Patrick Wayne (également le fils de la star), Maureen O’Hara (qui partageait l’affiche pour la cinquième et dernière fois avec le Duke, après Rio Grande, L’Homme tranquille, L’aigle vole au soleil et Le Grand McLintock), le génial Richard Boone (Alamo, Le Dernier des géants), Christopher Mitchum (le fils du monstre Robert), sans oublier les tronches de Bruce Cabot, John Doucette, Harry Carey Jr….Nous sommes ici en terrain connu, mais Big Jake a l’air de prendre le train en marche du renouveau du western, surtout au cours du premier acte, particulièrement sanglant. Si l’intrigue s’avère plus classique par la suite, Big Jake demeure un western comme on les aime, brillamment porté par une solide distribution, solidement réalisé et surtout magnifiquement photographié par le maestro William H. Clothier (Les Feux de l’enfer, La Caravane de feu, La Route de l’Ouest, L’Homme qui tua Liberty Valance), sans oublier la partition d’Elmer Bernstein. Un grand spectacle.

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Test 4K UHD / Deux Super-flics !, réalisé par Enzo Barboni

DEUX SUPER-FLICS! (I Due superpiedi quasi piatti) réalisé par Enzo Barboni, disponible en Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, David Huddleston, Luciano Catenacci, Luciano Rossi, Laura Gemser, Edy Biagetti, Jill Flanter, April Clough, Riccardo Pizzuti…

Scénario : Enzo Barboni

Photographie : Claudio Cirillo

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h55

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Deux paumés, Matt et Wilbur, débarquent au port de Miami afin d’y chercher un boulot. Ne trouvant rien, ils décident de faire un hold-up mais se retrouvent, par erreur, dans un poste de police! Là, deux motards les prennent pour de nouvelles recrues ! Nos deux héros deviennent alors des agents de police qui mettent leur « savoir-faire » de voyous au service de l’ordre public.

Dans une galaxie lointaine, très lointaine, voici ce que votre serviteur, alors âgé d’à peine vingt ans, pouvait écrire sur le film qui nous intéresse aujourd’hui : « Deux super flics! est sans aucun doute un des meilleurs épisodes de la saga « Terence Hill et Bud Spencer ». Un divertissement encore très plaisant, certes qui ne brille pas par son histoire où tout n’est que prétexte aux bastons (avec les bruitages homériques), aux baffes du bon gros Bud et aux coups de tatanes du zébulon Terence. Deux super-flics! amorce la carrière américaine du duo (premier film italien tourné à Miami) et joue essentiellement sur les attentes du public avec des bagarres à gogo, des gags certes faciles, mais du plus bel effet et des scènes de boustifaille grasse (Terence rotant au nez d’une belle nana). Le gros barbu bourru et le blondinet malicieux (dix-sept fois réunis au cinéma) jouent la carte de l’antagonisme et leur complicité, leur personnalité, leur dynamique, leur alchimie s’imposent sans difficultés et on suit les aventures de ces Pif et Hercule sans rechigner, bien au contraire. Deux super-flics! est une pure comédie, enchaînant les scènes cultes sur un semblant d’histoire de trafic de drogue. Le rythme est soutenu durant deux heures, la réalisation de E.B. Clucher (en fait Enzo Barboni) est alerte, la musique des frères de Angelis est aussi répétitive que drôle et marquante. On ne peut s’empêcher de fredonner cet air de guitare lancinant, enjoué, donnant au film un aspect quasi-cartoonesque. Les intrigues criminelles sont certes confuses, les personnages secondaires à peine esquissés, mais la galerie nous fend la gueule, comme les différentes bandes que le fameux duo affronte : les dockers du port, la bande de Geronimo (bagarre culte sur le stade de Miami, avec Luciano Rossi dans le rôle du leader à plume), bagarre encore plus culte contre tous les « méchants » dans le bowling. Les claques, les coups de poing s’enchaînent pour notre plus grand plaisir, le divertissement est encore irrésistible. Du cinéma populaire dans le sens noble du terme, un véritable chef-d’oeuvre d’humour des années 70 qui fut un triomphe ».

S’il s’est écoulé quasiment un quart de siècle depuis l’écriture de cette modeste critique, le type de 43 ans qui écrit ces présentes lignes n’a rien d’autre à ajouter et n’en pense pas moins. Sauf qu’ il aime ce film sans doute encore plus. C’est dire l’extraordinaire affection qu’il aura toute sa vie pour ce tandem.

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Test Blu-ray / Les Tueurs de la lune de miel, réalisé par Leonard Kastle

LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL (The Honeymoon Killers) réalisé par Leonard Kastle, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 25 novembre 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Dorothy Duckworth, Doris Roberts, Marilyn Chris, Mary Jane Higbee, Kip McArdle, Barbara Cason…

Scénario : Leonard Kastle

Photographie : Oliver Wood

Musique : Gustav Malher

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1970

LE FILM

Martha Beck n’est qu’une inoffensive infirmière aux formes généreuses. Du moins jusqu’au jour où elle répond à l’annonce matrimoniale des « Cœurs solitaires » de Raymond Fernandez, gigolo et arnaqueur au mariage. Désormais inséparables, liés par la même passion subversive, ils écument les États-Unis, piègent veuves et femmes seules pour les voler d’abord. Les assassiner sauvagement ensuite.

Les Tueurs de la lune de miel The Honeymoon Killers est inspiré d’un fait divers, d’une histoire vraie, d’un couple authentique. Raymond Martinez Fernandez et Martha Beck. L’homme d’origine hispanique rencontre Martha Beck par l’intermédiaire d’une petite annonce, auxquelles il prend l’habitude de répondre, écrites par quelques vieilles filles toujours à la recherche du prince charmant. Cela devient un rituel, Raymond démarre une correspondance, puis donne rendez-vous à un « coeur à prendre », puis, l’alcool aidant, parvient à se rendre chez la victime pour ensuite dérober leur argent et leurs biens, mais cela peut même lui arriver d’épouser sa proie et de prendre du bon temps aux frais de la princesse, avant de déguerpir. 1947, Fernandez et Beck entrent en collision. Cette dernière est atteinte d’un dérèglement hormonal depuis son enfance et souffre de ce fait d’un surpoids conséquent, la renfermant sur elle-même. Elle devient infirmière, ne pense qu’à son travail la journée, puis rentre chez elle où elle s’évade en lisant des romans sentimentaux…Un jour, elle publie une annonce…leur rencontre aboutira à l’assassinat d’une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949. Ce récit influencera le cinéma et la télévision, Les Tueurs de la lune de miel étant la première adaptation et restera d’ailleurs le seul et unique long-métrage de Leonard Kastle. En effet, dramaturge, chef d’orchestre et compositeur d’opéra avant tout, il se retrouve à la barre des Tueurs de la lune de miel, par accident en fait, étant devenu ami avec le producteur Warren Steibel, qui s’était chargé précédemment de la diffusion d’opéras mis en scène par Leonard Kastle. Ce dernier se voit confier par Streibel de réaliser des recherches sur l’histoire Fernandez-Beck, à partir des archives judiciaires du tribunal du Bronx. Un réalisateur est engagé…il s’agit de Martin Scorsese, remarqué avec Who’s That Knocking at My Door. Le tournage commence, mais trouvant que ce type de 26 ans perd trop de temps sur quelques plans « inutiles » et des inserts, le jeune Scorsese est congédié une semaine seulement après le début des prises de vue pour « divergences artistiques avec la production ». C’est donc là qu’intervient Leonard Kastle, catapulté derrière la caméra du jour au lendemain, heureusement solidement épaulé par le directeur de la photographie Oliver Wood. Échec commercial, mais soutenu par une critique très positive, surtout en Europe où François Truffaut, Marguerite Duras et Michelangelo Antoniono le couvrent d’éloges, Les Tueurs de la lune de miel est devenu une référence du thriller centré sur les tueurs en série. Sa sécheresse de ton, ses partis pris documentaires, sa beauté plastique et l’excellence de ses deux têtes d’affiche Shirley Stoler et Tony Lo Bianco ont ensuite très largement contribué à la pérennité de ce désormais film culte.

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Test Blu-ray / Tu fais pas le poids, shérif !, réalisé par Hal Needham

TU FAIS PAS LE POIDS, SHÉRIF ! (Smokey and the Bandit II) réalisé par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 17 février 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Burt Reynolds, Sally Field, Jerry Reed, Paul Williams, Pat McCormick, Dom DeLuise, David Huddleston…

Scénario : Jerry Belson & Brock Wates, d’après une histoire originale de Hal Needham, Michael Kane & Robert L. Levy

Photographie : Michael C. Butler

Musique : Snuff Garrett

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1980

LE FILM

Au Texas, Big Enos brigue le poste de gouverneur. Cependant, John Conn, son adversaire, n’a pas l’intention de se laisser distancer. Pour ridiculiser son rival, Big Enos imagine un plan diabolique. Il s’agit de convaincre Bandit de convoyer une femelle éléphant enceinte, jusqu’à la convention républicaine de Miami et ce, pour un salaire de 400.000 dollars.

Quand vous êtes le seul film à avoir su concurrencer Star Wars en 1977, forcément l’idée de faire une suite vous trotte dans la tête ! Un peu plus de trois ans après le premier opus, déboule sur les écrans américains Tu fais pas le poids, shérif !, ou tout simplement Smokey and the Bandit II en version originale. On prend les mêmes et on recommence devant et derrière la caméra, autrement dit Hal Needham à réalisation, Burt Reynolds, Sally Field, Jackie Gleason, Paul Williams, Pat McCormick et Mike Henry au casting. Mais le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, on déchante même très rapidement devant la paresse d’un scénario qui se contente de reprendre des éléments du volet précédent, sans aucune imagination. Là où Cours après moi, shérif ! parvenait à maintenir l’attention durant 90 minutes, pied au plancher, dans une course-poursuite quasi-ininterrompue, Tu fais pas le poids, shérif ! ne cesse de caler, d’avancer par à-coups, sans jamais retrouver la magie du film original. Si tout le monde semble être heureux de se réunir (même si Burt Reynolds avouera qu’Universal l’a poussé à le faire pour des raisons purement lucratives), les spectateurs risquent de trouver le temps long de leur côté, ce qui avait déjà été le cas en 1980, puisque les résultats au box-office n’auront pas été aussi « enthousiasmants », avec 66 millions de dollars de recette, soit près de 230 millions de dollars aujourd’hui. Un énorme succès tout de même, mais celles et ceux qui s’attendaient à découvrir une nouvelle comédie d’action, seront sans doute déçus en se retrouvant plutôt face à Burt Reynolds en prise avec…un éléphant…Quelques bons moments, mais rien de véritablement marquant.

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Test Blu-ray / Cours après moi, shérif !, réalisé par Hal Needham

COURS APRÈS MOI, SHÉRIF ! (Smokey and the Bandit) réalisé par Hal Needham, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 19 janvier 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Burt Reynolds, Sally Field, Jack Reed, Mike Henry, Paul Williams, Pat McCormick, Alfie Wise, George Reynolds…

Scénario : James Lee Barrett, Charles Shyer & Alan Mandel, d’après une histoire originale de Hal Needham & Robert L. Levy

Photographie : Bobby Byrne

Musique : Bill Justis & Jerry Reed

Durée : 1h36

Date de sortie initiale: 1977

LE FILM

Surnommé le Bandit, le routier Bo Darville relève le défi que lui fixe le millionnaire Enos Burdette : transporter, sous quarante-huit heures, 400 caisses de bière entre le Texas et la Géorgie. Une activité illégale, considérée comme de la contrebande. Son ami Snowman à la manœuvre dans la cabine du semi-remorque chargé à bloc, Darville ouvre la route au volant de sa Pontiac survitaminée. Le plan se déroule sans incident jusqu’à ce qu’il tombe sur une jeune mariée en fuite qu’il décide d’aider. Une rencontre qui va générer de nombreux problèmes, le shérif Buford T. Justice n’appréciant guère de voir son fils soudainement plaqué par sa fiancée le jour de ses noces.

Quand Cours après moi, shérif ! Smokey and the Bandit est sur le point de débouler au cinéma, la renommée de Burt Reynolds est telle que la Fox décide d’avancer la sortie de Star Wars de deux jours, pensant qu’il ne fera qu’une bouchée de cette aventure intergalactique sur laquelle personne ne mise, encore moins le studio. Découvert dans Navajo Joe (1966) de Sergio Corbucci, le comédien devient une star internationale trois ans plus tard grâce au triomphe de DélivranceDeliverance de John Boorman. Il incarnera désormais le charme macho et velu à l’américaine, la moustache fringante, l’oeil rieur et passera d’un univers à l’autre, chez Woody Allen (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander), Joseph Sargent (Les Bootleggers White Lightning), Richard C. Sarafian (Le Fantôme de Cat Dancing The Man Who Loved Cat Dancing), Robert Aldrich (Plein la gueule The Longest Yard et La Cité des dangers Hustle), Peter Bogdanovich (Enfin l’amourAt Long Last Love et Nickelodeon) et bien d’autres. Tout le monde s’arrache ce bloc de virilité d’1m80. 1977, nous voici rendus à Cours après moi, shérif ! qui est donc le plus grand succès commercial de l’illustre carrière de Burt Reynolds, ayant rapporté près de 130 millions de dollars à sa sortie, soit l’équivalent d’un demi-milliard de dollars d’aujourd’hui (rien que sur le sol américain)…Cela laisse rêveur, surtout quand on sait que le budget global n’était que de quatre millions. Bref, on imagine encore mal le phénomène Burt Reynolds et de cet opus, qui allait engendrer deux suites au cinéma (Tu fais pas le poids, shérif ! et Cours après moi, shérif ! 3) et quatre téléfilms jusqu’en 1994, et inspirer la série Shérif, fais-moi peur The Dukes of Hazzard dès 1979. Culte on vous dit !

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Test Blu-ray / Riposte armée, réalisé par John Stockwell

RIPOSTE ARMÉE (Armed Response) réalisé par John Stockwell, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 17 février 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Wesley Snipes, Anne Heche, Dave Annable, Colby Lopez, Kyle Clements, Morgan Roberts, Eyas Younis, Mo Gallini…

Scénario : Matt Savelloni

Photographie : Matthew Irving

Musique : Elia Cmiral

Durée : 1h30

Date de sortie initiale: 2017

LE FILM

Aucun signe de vie n’émane du Temple, une prison militaire destinée aux détenus les plus dangereux et contrôlée via un système d’intelligence artificielle. Les militaires chargés de garder les lieux ayant tous disparu, l’état-major envoie sur place une unité d’élite.

Looooooooool !

Ça ne suffit pas comme argument ? Alors je vais essayer de vous en dire un peu plus sur Riposte armée (ptdr…) ou Armed Response (ça fait tout de suite plus sérieux en version originale), réalisé en 2017 par John Stockwell (né en 1961). Vous le connaissez sûrement. En tant qu’acteur tout d’abord. C’est lui qui interprète Dennis Guilder dans Christine de John Carpenter (le meilleur ami d’Arnie, ça vous revient ?), mais aussi Cougar dans Top Gun de Tony Scott (cette fois ça y est, vous l’avez). Mais ce dernier a ensuite bifurqué derrière la caméra au début des années 2000, en devenant l’expert des films situés sous les palmiers, sous lesquels déambulent de belles nanas en bikini, accompagnées de mâles aux tablettes de chocolat saillantes, en direction de la plage azur. Des titres ? Blue Crush (2002) avec Kate Bosworth et Michelle Rodriguez, Bleu d’enfer Into the Blue (2005) avec Jessica Alba et Paul Walker, Dark Tide (2012) avec Halle Berry et Olivier Martinez. Depuis les années 2010, le réalisateur s’est tourné vers les séries B d’action, à l’instar de l’épuisant Out of Control (ou In the Blood en VO, allez comprendre pourquoi) avec une Gina Carano qui s’endort sur son menton carré entre deux scènes de baston, ou du nanardesque Kickboxer : Vengeance (2016) avec Dave Bautista, Alain Moussi et JCVD. Notre chez Johnny s’est fait une spécialité du film à budget (très) limité, filmé dans quelques décors abandonnés légèrement retapés (mais pas trop), chichement éclairés et au casting composé d’anciennes stars ou vedettes sur le retour. C’est exactement le cas pour Riposte armée, qui oscille entre la navet pur et dur, et le nanar fatigué, où Wesley Snipes apparaît tellement transparent qu’on en vient à se demander s’il ne s’agit pas d’un hologramme, et où Anne Heche (c’est qui ça déjà ?) a constamment l’oeil visé à son flingue et l’autre sur sa feuille d’impôts dont elle venue payer un arriéré. Car Riposte armée est un produit complètement insignifiant, inodore, incolore, invisible, qui vous engourdit le cerveau pendant 90 interminables minutes (un montage aux pâquerettes), durant lesquelles il ne se passe absolument rien et qui en même temps fascine par sa vacuité et sa démonstration pour illustrer un scénario inepte. À vous de voir, si l’envie vous en dit…

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Test Blu-ray / Romeo is Bleeding, réalisé par Peter Medak

ROMEO IS BLEEDING réalisé par Peter Medak, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 19 janvier 2022 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Gary Oldman, Lena Olin, Annabella Sciorra, Juliette Lewis, Roy Scheider, David Proval, Will Patton, Ron Perlman…

Scénario : Hilary Henkin

Photographie : Dariusz Wolski

Musique : Mark Isham

Durée : 1h49

Date de sortie initiale: 1993

LE FILM

Dans un bar, Jim Daugherty raconte l’histoire d’un agent de police véreux, Jack Grimaldi. Ce policier new-yorkais, lassé de sa vie routinière, a accepté un jour de vendre discrètement des informations à Don Falcone, un parrain local. Mais une de ses transactions avec la pègre a mal tourné…

Dis-donc c’est de la super bonne came ça ! Complètement inconnu au bataillon, du moins en ce qui concerne l’auteur de ces mots, Romeo is Bleeding est un film néo-noir réalisé en 1993 par Peter Medak. Né Medák Péter en 1937 à Budapest, le cinéaste hongrois est connu pour deux opus, le plus célèbre étant L’Enfant du diable The Changeling (1980), dans lequel George C. Scott se retrouvait confronté à une maison hantée, l’autre étant La Grande Zorro Zorro, The Gay Blade (1981), où George Hamilton campait le Renard rusé qui fait sa loi vêtu de pourpre. S’il a très largement oeuvré pour la petite lucarne à travers moult séries (Amicalement vôtre, Cosmos 1999, Le Retour du Saint, Les Enquêtes de Remington Steele, Pour l’amour du risque, Magnum…), son œuvre au cinéma se doit d’être pleinement redécouverte. C’est le cas pour ce Romeo is Bleeding. Dissimulé derrière Miller’s Crossing des frères Coen, Reservoir Dogs et Pulp Fiction de Quentin Tarantino, ce thriller sombre teinté d’humour tire son essence du film noir américain des années 1940-50, dont il reprend les ingrédients, les archétypes, les motifs (voix-off et musique jazzy sont de la partie), en les secouant dans un shaker, en modernisant le tout, notamment la représentation de la femme fatale, magistralement incarnée par Lena Olin. Enfin, Romeo is Bleeding vaut aussi et surtout pour l’interprétation habitée de Gary Oldman, 35 ans, qui venait d’enchaîner Les Anges de la nuit State of Grace de Phil Joanou, JFK d’Oliver Stone, True Romance de Tony Scott et Dracula de Francis Ford Coppola. Juste avant Léon de Luc Besson et Ludwig van B. de Bernard Rose, le comédien britannique signait probablement l’une de ses meilleures prestations ici, ni plus ni moins.

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Test Blu-ray / Harley Davidson et l’homme aux santiags, réalisé par Simon Wincer

HARLEY DAVIDSON ET L’HOMME AUX SANTIAGS (Harley Davidson and the Marlboro Man) réalisé par Simon Wincer, disponible en DVD et Blu-ray, depuis le 6 octobre 2021 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Mickey Rourke, Don Johnson, Chelsea Field, Daniel Baldwin, Giancarlo Esposito, Vanessa L. Williams, Robert Ginty, Tia Carrere…

Scénario : Don Michael Paul

Photographie : David Eggby

Musique : Basil Poledouris

Durée : 1h38

Date de sortie initiale: 1991

LE FILM

Afin d’éviter le perte définitive du bar d’un vieil ami, une bande de marginaux décident de braquer un convoi censé contenir une somme d’argent en liquide. Mais l’unique cargaison est en fait une nouvelle drogue, qui fait fureur auprès des jeunes. Les trafiquants vont alors tout tenter pour récupérer leur précieuse marchandise…

Oh le beau petit film culte que voilà ! Diffusé de multiples fois à la télévision, sur M6 surtout, Harley Davidson et l’Homme aux santiags ou Harley Davidson and the Marlboro Man en version originale est réalisé par l’australien Simon Wincer (né en 1973). Ce dernier reste évidemment connu des cinéphiles pour le formidable Harlequin, qui l’a fait connaître à l’international et ouvert les portes d’Hollywood. On lui doit moult séries B comme D.A.R.Y.L. (1985) avec Barret Oliver (entre L’Histoire sans fin et Cocoon), Sauvez Willy Free Willy (1993), succès surprise qui allait engendrer trois suites et une série d’animation, sans oublier le trépidant Le Fantôme du Bengale The Phantom. Sorti en 1991, Harley Davidson et l’Homme aux santiags est comme qui dirait une relecture du western et du film de biker, ou tout simplement d’Easy Rider de Dennis Hopper, où nos deux protagonistes, même s’ils en ont sacrément sous le capot, se rendent bien compte qu’ils sont devenus « trop vieux pour ces conneries » et qu’ils n’ont plus leur place dans ce monde en cette année 1996, ce qui donne d’ailleurs au film, sorti en 1991, un côté anticipation. Bourré d’humour et d’action, ce buddy-movie qui sent la clope et le musc, repose sur les épaules carrées de Mickey Rourke et Don Johnson, parfaits d’alchimie, crevant l’écran de leur charisme, qui s’amusent constamment à se donner la réplique. Trente ans après, Harley Davidson et l’Homme aux santiags reste une valeur sûre et un divertissement de haute volée.

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