Test Blu-ray / Jiu Jitsu, réalisé par Dimitri Logothetis

JIU JIUTSU réalisé par Dimitri Logothetis, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Alain Moussi, Marie Avgeropoulos, Frank Grillo, Tony Jaa, Rick Yune, JuJu Chan, Marrese Crump…

Scénario : Dimitri Logothetis & James McGrath, d’après leur roman graphique

Photographie : Gerardo Madrazo

Musique : Adam Dorn

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Un ancien ordre de combattants experts du Jiu Jitsu doit faire face à un extraterrestre vicieux afin de protéger la Terre. L’avenir de l’humanité repose sur eux…

2019 a été particulièrement chargé pour notre cher Nicolas Cage, entre le très bon Froide vengeance, l’intéressant Running with the Devil, le sublime Color Out of Space, l’anecdotique Kill Chain, les sympatoches Primal et Grande Isle, le comédien a su terminer les années 2010 – durant lesquelles il aura au final tourner 36 films – sur une bonne note, prouvant une fois de plus à ses détracteurs qu’il en avait encore sous le capot et que l’on pouvait compter sur lui, y compris dans ses multiples productions hasardeuses et calamiteuses. A l’annonce de Jiu Jitsu et de son nouveau look, nous avons tous eu peur. Mais réunir sur la même affiche Alain Moussi, Frank Grillo, Tony Jaa et Nicolas Cage, avouez que c’était finalement tentant ! En fait, il vaut mieux en savoir le moins possible sur Jiu Jitsu pour mieux « l’apprécier », car cette série B, que certains rapprocheront forcément plus de la dernière lettre de l’alphabet, vaut son pesant de cacahuètes. Car Jiu Jitsu est ni plus ni moins un remake de Predator de John McTiernan. Oui, il y a un alien dans ce film que nous imaginions plutôt comme un petit film de combat, peut-être un mix entre Street Fighter, Kickboxer et Mortal Kombat. Mais non, il s’agit bien d’un « hommage » au chef d’oeuvre de McT, dans lequel brille le non-jeu et l’absence de charisme d’Alain Moussi, absolument ridicule (même si nous ne lui dirions pas en face), qui se contente de répéter les répliques de ses partenaires en y ajoutant un point d’interrogation, du style « Il faut exterminer cet alien ! » « Exterminer cet alien ? », tout en essayant d’avoir un tant soit peu l’air concerné par ce qui se passe. Il faut le voir plisser les yeux pour simuler la tristesse avec son regard vide d’expression. Et que les fans de Nicolas Cage soient rassurés, même en tant que « second rôle », celui-ci est bien présent à l’écran et assure le show comme toujours en y croyant à fond, dur comme fer, tout en s’amusant à croiser le fer avec un extraterrestre et en refilant vite fait son chèque encore tout chaud au fisc qui lui colle au cul depuis dix ans. Jiu Jitsu est un divertissement honnête, pas inoubliable hein, mais qui passe agréablement le temps après avoir bien pris soin de déconnecter ses fonctions neurologiques et mentales.

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Test Blu-ray / La Ruée des Vikings, réalisé par Mario Bava

LA RUÉE DES VIKINGS (Gli Invasori) réalisé par Mario Bava, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Cameron Mitchell, George Ardisson, Ellen Kessler, Alice Kessler, Françoise Christophe, Andrea Checchi, Folco Lulli, Franco Giacobini, Raf Baldassarre…

Scénario : Oreste Biancoli, Piero Pierotti & Mario Bava

Photographie : Mario Bava

Musique : Roberto Nicolosi

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Au Xe siècle, le baron Ruthford et ses hommes exterminent des vikings installés sur les côtes anglaises et dont le chef, Harald, est tué. Mais un jour, Ruthford ranime la haine. Iron, fils d’Harald, se bat à son tour contre les Anglais tout en s’opposant à son frère Erik, qui se trouve dans le camp opposé.

En 1958, le triomphe international des VikingsThe Vikings de l’immense Richard Fleischer, donne évidemment envie à certains producteurs, en particulier italiens, de surfer sur ce nouvel engouement des spectateurs pour la vie de ces pirates Scandinaves qui ont écumé les mers du VIIe au XIe siècle. L’un de ces premiers ersatz est Le Dernier des Vikings – L’Ultimo dei Vikinghi, réalisé par Giacomo Gentilomo, mais aussi et surtout par Mario Bava, même si ce dernier n’est pas crédité à la mise en scène. En revanche, la même année sort La Ruée des Vikings – Gli Invasori, officiellement le second long-métrage de Mario Bava (autrement dit, pour lequel il se retrouve seul aux manettes), un an après Le Masque du démon – La Maschera del demono. A l’instar d’Hercule contre les vampires – Ercole al centro della terra, qu’il coréalisera avec Franco Prosperi et qui sortira aussi en 1961, Mario Bava prend son envol avec La Ruée des Vikings, dans lequel son art pictural éclate aux yeux des spectateurs, puisqu’en plus du scénario coécrit avec Oreste Biancoli (Le Voleur de bicyclette, Le Petit monde de Don Camillo) et Piero Pierotti (Maciste en enfer, Super 7 appelle le Sphinx), il en signe également la sublime photographie, où l’on reconnaît immédiatement sa griffe. Certes, La Ruée des Vikings a souvent du mal à rivaliser avec son modèle américain, au budget beaucoup plus conséquent, mais Mario Bava s’acquitte fort honorablement des moyens mis à sa disposition. Tourné essentiellement en studio et dans la périphérie de Rome pour les scènes en bord de mer, le film bénéficie aussi de costumes soignés, d’une reconstitution très honnête et surtout de l’oeil de l’artiste, Mario Bava lui-même, dont la première vocation était la peinture (il avait d’ailleurs fait les Beaux Arts), qui concocte des plans crépusculaires à se damner de beauté, tout en jouant déjà avec ses couleurs de prédilection, qui feront sa marque de fabrique et participeront à sa légende. La Ruée des Vikings possède encore un charme fou et la rigueur de Mario Bava lui a permis de traverser la deuxième moitié du XXè siècle sans trop d’encombre. Le divertissement est en tout cas toujours au rendez-vous !

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Test Blu-ray / Skyfire, réalisé par Simon West

SKYFIRE réalisé par Simon West, disponible en DVD et Blu-ray le 10 mars 2021 chez Program Store.

Acteurs : Xueqi Wang, Hannah Quinlivan, Shawn Dou, Jason Isaacs, An Bai, Lingchen Ji, Liang Shi…

Scénario : Wei Bu & Sidney King

Photographie : Alan Caudillo

Musique : Pinar Toprak

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Sur l’île paradisiaque de Tianhuo dans le Pacifique, la fête bat son plein quand le volcan situé sur L’Anneau de Feu se réveille brutalement. Une jeune scientifique doit convaincre le propriétaire du site touristique de faire évacuer la zone tandis que la terre gronde et que chaque instant les rapproche d’une inévitable catastrophe…

Pour beaucoup, le nom de Simon West évoque surtout Les Ailes de l’enfer – Con Air, son premier long-métrage, devenu culte dès sa sortie en 1997. La suite de sa carrière n’a pas connu le même engouement, même si ses films demeurent sympathiques, à l’instar d’Expendables 2 : unité spéciale (2012), indéniablement le meilleur opus de la trilogie, ou bien encore Le Déshonneur d’Elisabeth Campbell – The General’s Daughter (1999) avec John Travolta et Madeleine Stowe, ainsi que Lara Croft : Tomb Raider (2001) avec Angelina Jolie dans le rôle du wonderbra éponyme. Après trois collaborations avec Jason Statham, Le Flingueur – The Mechanic (2011), remake éponyme du film de Michael Winner, Expendables 2 et le décevant Joker – Wild Card (2015), le réalisateur aura aussi emballé un Nicolas Cage’s Movie (l’amusant 12 heures – Stolen). Depuis, Simon West s’est quelque peu perdu dans quelques DTV avec Stratton (2016) et Gun Shy (2017), deux longs-métrages d’action, le premier avec Dominic Cooper, le second avec Antonio Banderas et Olga Kurylenko. Après ces errances inévitables, on le retrouve à la barre de Skyfire, un film catastrophe chinois écrit par les inconnus Wei Bu et Sidney King, qui s’avère ni plus ni moins qu’un mix entre Le Pic de Dante, Jurassic Park et Volcano. Autant dire que ce gros divertissement fleure bon les années 1990. Outre ce parfum de nostalgie qui l’imprègne du début à la fin, Skyfire est présenté comme étant le premier film du genre à gros budget de la Chine, porté par un casting du cru et américain, pour contenter à la fois tous les producteurs, ainsi que pour faciliter son exportation. Si l’on accepte le GROS truc complètement improbable, autrement dit qu’un homme d’affaires ait pu investir plus de cent millions de dollars dans un complexe hôtelier construit au pied d’un volcan éteint depuis vingt ans, afin de proposer un « cadre dépaysant » aux touristes, alors ce qui se déroule ensuite dans Skyfire ne vous fera pas peur. Rien, absolument rien n’est réaliste, les clichés abondent et pourtant ça fonctionne ! Car effectivement, on a souvent l’impression de revenir 25 ans en arrière, époque où l’on était sans doute plus clément avec les blockbusters nawaks, du temps de notre adolescence ingrate, de notre jeunesse perdue, de notre innocence pas encore bafouée. En l’état, Skyfire est un divertissement génial, qui ne se prend pas au sérieux, prévisible certes, mais ô combien réjouissant, prenant et drôle dans ses actes héroïques « hénaurmes », aidés pour cela par des effets visuels plutôt réussis. Comme quoi, ce retour aux sources a quelque chose de bon pour Simon West qui assure derrière la caméra, en faisant monter l’adrénaline de ses spectateurs complices.

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Test Blu-ray / Le Pont de Remagen, réalisé par John Guillermin

LE PONT DE REMAGEN (The Bridge at Remagen) réalisé par John Guillermin, disponible en DVD et Blu-ray le 15 avril 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : George Segal, Robert Vaughn, Ben Gazzara, Bradford Dillman, E.G. Marshall, Peter van Eyck, Hans Christian Blech, Heinz Reincke…

Scénario : Richard Yates & William Roberts

Photographie : Stanley Cortez

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h55

Année de sortie : 1969

LE FILM

1945 : les Alliés font leur dernière avancée dans le territoire allemand. Seul un pont sur le Rhin demeure aux mains des nazis. Les deux camps ont beaucoup à gagner : les Allemands, la vie de 75 000 soldats postés du mauvais côté du pont ; les Alliés, une issue plus rapide à la guerre, et de nombreuses vies épargnées. Mais seule une armée pourra gagner la terrifiante bataille du Pont de Remagen.

Si son nom ne vient pas forcément à l’esprit immédiatement, John Guillermin (1925-2015) est quand même le réalisateur de nombreux films chéris par les cinéphiles, à l’instar de La Plus Grande Aventure de Tarzan – Tarzan’s Greatest Adventure (1959), Le Crépuscule des aigles – The Blue Max (1966), mais aussi et surtout de trois très grands classiques mis en scène à la suite, La Tour infernale – The Towering Inferno (1974), King Kong (1976) et Mort sur le Nil – Death on the Nile (1978), soit trois superproductions qui ont rempli les salles du monde entier et qui demeurent de vraies références. John Guillermin faisait partie de ces artisans touche-à-tout, qui à la manière d’un Richard Fleischer ou Robert Wise, passaient allègrement d’un genre à l’autre, qui se donnaient à fond en acceptant une commande et à travers laquelle ils démontraient toute l’étendue de leur talent, à la fois dramatique et technique. A la fin des années 1960, le cinéaste britannique vient d’enchaîner trois films avec le comédien George Peppard, Le Crépuscule des aigles, Syndicat du meurtre – P.J. et Un cri dans l’ombre – House of Cards, un film de guerre et deux thrillers. Il se voit confier les rênes d’une nouvelle production d’envergure internationale, Le Pont de Remagen – The Bridge at Remagen, adaptée d’un fait réel survenu à la fin de la Seconde Guerre mondiale et d’après un scénario coécrit par Richard Yates (auteur des Noces rebelles), William Roberts (Les 7 mercenaires, Coups de feu dans la Sierra), et du livre Le Pont de Remagen : La Folle histoire du 7 mars 1945 de Ken Hechler, ancien soldat de la 9e division blindée. Comme il le démontrera tout au long de sa carrière, John Guillermin n’avait pas son pareil pour emballer les séquences d’explosions, de fusillades et d’action. Le Pont de Remagen ne déroge pas à la règle. Plus de cinquante après sa sortie, on reste impressionné par cette démonstration pyrotechnique qui peut rapprocher le travail du réalisateur de celui d’un Michael Bay, auquel on pense étrangement devant la virtuosité de certains plans, de diverses « chorégraphies » militaires et l’usage du cadre large. Le Pont de Remagen a très bien vieilli et même si les personnages ne sont guère fouillés, le casting de luxe (George Segal, Robert Vaughn, Ben Gazzara, E. G. Marshall) assure du début à la fin au milieu des déflagrations. Comme chez Michael Bay on vous dit !

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Test Blu-ray / La Manière forte, réalisé par John Badham

LA MANIÈRE FORTE (The Hard Way) réalisé par John Badham, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Michael J. Fox, James Woods, Stephen Lang, Annabella Sciorra, John Capodice, Luis Guzman, LL Cool J, Mary Mara, Delroy Lindo, Conrad Roberts, Penny Marshall, Christina Ricci…

Scénario : Daniel Pyne & Lem Dobbs

Photographie : Donald McAlpine & Robert Primes

Musique : Arthur B. Rubinstein

Durée : 1h51

Année de sortie : 1991

LE FILM

Nick Lang, dont la célébrité à Hollywood n’est plus à faire, décide de donner un nouvel élan à sa carrière en incarnant dans son prochain film un policier au caractère bien trempé. Pour cela, il part à New-York rejoindre celui dont il sera momentanément le coéquipier attentif : le vrai policier John Moss. L’inexpérience de l’un et les intrépidités de l’autre vont les entraîner dans de nombreuses péripéties…

Aux commandes de La Manière forte – The Hard Way, réalisé en 1990f, on retrouve le britannique John Badham (né en 1939), rendu célèbre à vie pour avoir dirigé La Fièvre du samedi soirSaturday Night Fever (1977), qui a également signé quelques classiques divers et variés comme le Dracula (1979) avec Frank Langella, Tonnerre de feuBlue Thunder (1983), WarGames (1983), Short Circuit (1986) et plus tard Nom de code : NinaPoint of No Return (1993), remake de Nikita (1990) de Luc Besson, ou bien encore Drop Zone (1994) avec Wesley Snipes et Meurtre en suspensNick of Time (1995) avec Johnny Depp. En 1990, débarque Comme un oiseau sur la branche – Bird on a Wire, avec Mel Gibson et Goldie Hawn, comédie explosive qui connaît un tromphe dans les salles. Le réalisateur souhaite continuer sur cette lancée et enchaîne directement avec La Manière forte, une autre comédie policière teintée d’action, d’après un scénario de Daniel Pyne (Fenêtre sur Pacifique de John Schlesinger) et Lem Dobbs (À la poursuite du diamant vert de Robert Zemeckis). The Hard Way repose avant tout sur ses deux têtes d’affiche, diamétralement opposées et donc complémentaires à l’écran, avec d’un côté Michael J. Fox (1m63) et de l’autre James Woods (1m83), le premier étant alors au pic de sa carrière cinématographique (juste après la trilogie Retour vers le futur), le second voulant casser son image en voulant faire preuve d’humour. Véritable buddy-movie, plus proche de 48 Heures – 48 Hrs. (1982) de Walter Hill que de L’Arme fatale – Lethal Weapon (1987) de Richard Donner, La Manière forte est un divertissement succulent, vraiment très drôle, à l’intrigue policière somme toute banale, mais suffisamment solide pour que le spectateur soit pris du début à la fin, marqué par quelques fulgurances comiques encore très réussies même trente ans après. Le final, pensé comme un hommage à celui de La Mort aux trousses – North by Northwest (1959), qui se déroule en hauteur sur une tête géante à l’effigie de Michael J. Fox est aussi génial que marquant. Trente ans après sa sortie, La Manière forte est et demeure une référence du genre.

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Test Blu-ray / Fanfan la Tulipe, réalisé par Christian-Jaque

FANFAN LA TULIPE réalisé par Christian-Jaque, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Gérard Philipe, Gina Lollobrigida, Marcel Herrand, Olivier Hussenot, Noël Roquevert, Henri Rollan, Nerio Bernardi, Jean-Marc Tennberg, Jean Paredes, Geneviève Page, Sylvie Pelayo…

Scénario : René Fallet, René Wheeler, Christian-Jaque & Henri Jeanson

Photographie : Christian Matras

Musique : Maurice Thiriet & Georges Van Parys

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Le sergent recruteur “La franchise” sillonnait la Normandie accompagné de sa fille, la belle Adeline, afin de recruter de nouveaux soldats prêts à aller mourir sur les champs de bataille du roi Louis XV. La tâche s’avérant de plus en plus difficile, ce racoleur avait mis au point un fin stratagème. Adeline, déguisée en bohémienne, arrêtait d’un sourire les garçons et lisait dans leur main une incroyable destinée : ils seraient les meilleurs soldats du royaume et épouseraient l’une des filles du roi. Fanfan la Tulipe, un jeune coq de village, passa par là…

Quelle fougue ! Quel panache ! Quasiment 70 ans après sa sortie, Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque, à ne pas confondre avec La Tulipe Noire (1963) du même réalisateur, n’a pas pris une seule ride et demeure LA référence du film d’aventure français, où la cape et l’épée s’entremêlent pour le plus grand plaisir des spectateurs, alors happés par le charme dévastateur, la jeunesse, l’érotisme et la frénésie du couple Gérard Philipe – Gina Lollobrigida. Gigantesque succès international, qui avait attiré près de sept millions de spectateurs en France, qui s’inscrivait alors sur la troisième marche du podium au box office en 1952 derrière les 12,8 millions d’entrées du Petit Monde de Don Camillo et les 8,1 millions de l’opérette Violettes impériales, Fanfan la Tulipe a su mieux traverser la seconde moitié du XXe siècle et le premier quart de ce XXIe siècle grâce à la plume acérée, follement moderne et furieusement poétique de l’immense Henri Jeanson, dont on reconnaît le talent à chaque réplique et ce dès l’incroyable, dantesque et ironique introduction en voix-off. Si le scénario est finalement signé René Fallet (Le Triporteur, Les Vieux de la vieille, Un idiot à Paris, La Soupe aux choux) et René Wheeler (La Cage aux rossignols, Jour de fête, Du rififi chez les hommes), l’âme de Henri Jenson traverse et imprègne Fanfan la Tulipe du début à la fin, tandis que la mise en scène étourdissante de Christian-Jaque, récompensée au Festival de Cannes et par l’Ours d’argent au Festival de Berlin, se révèle être un véritable typhon qui emporte tout sur son passage. Chef d’oeuvre absolu du cinéma français, inoubliable, inaltérable et intemporel.

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Test DVD / The Doorman, réalisé par Ryûhei Kitamura

THE DOORMAN réalisé par Ryûhei Kitamura, disponible en DVD le 27 janvier 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Ruby Rose, Jean Reno, Aksel Hennie, Rupert Evans, Julian Feder, David Sakurai, Louis Mandylor, Hideaki Ito…

Scénario : Lior Chefetz, Harry Winer & Joe Swanson, d’après une histoire originale de Greg Williams & Matt McAllester

Photographie : Matthias Schubert

Musique : Aldo Shllaku

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Après un attentat violent et traumatisant, une ex-Marines, est de retour chez elle à New York. Devenue concierge d’un immeuble en rénovation, elle se retrouve confrontée à des mercenaires bien décidés à mettre la main sur une précieuse oeuvre d’art.

Née en 1986, la mannequin et comédienne australienne Ruby Rose est devenue célèbre à la télévision dans la série Orange Is the New Black (saisons 3 et 4) où elle interprétait le rôle de Stella Carlin, ainsi que dans le Arrowverse (du moins ce qu’il en reste), où elle tenait dernièrement le rôle de Kate Kane alias Batwoman, avant de jeter l’éponge au bout d’une saison. Elle se fait aussi remarquer au cinéma dans le genre action, les réalisateurs n’hésitant pas à se servir de son corps sec, musclé et tatoué pour mettre en avant son côté bad-ass. Ainsi, depuis 2016 l’actrice aura enchaîné Resident Evil : Chapitre Final de Paul W.S. Anderson, xXx : Reactivated de D.J. Caruso, John Wick 2 de Chad Stahelski et En eaux troubles – The Meg de Jon Turtletaub. Pour la première fois, Ruby Rose tient le haut de l’affiche dans The Doorman, une toute petite série B, cette fois encore d’action et nerveuse, réalisée par le japonais Ryûhei Kitamura, metteur en scène des acclamés Heat After Dark (1996), Down to Hell (1997) et Versus, l’ultime guerrier (2000). C’est avec The Midnight Meat Train, qu’il entame sa carrière américaine en 2008, en dirigeant Bradley Cooper et Vinnie Jones dans ce film d’épouvante déjà culte. Suivront No One Lives (2013) avec Luke Evans et le survival Downrange (2017). Ceux qui suivent le cinéaste depuis plusieurs années seront peut-être déçus de le voir signer avec The Doorman un film plus classique, pour ne pas dire trop propret. Pourtant ce « Die Hard de chez Wish » est clairement un petit hommage au chef d’oeuvre de John McTiernan, sans prétention, sans beaucoup d’argent non plus, qui parvient sans mal à divertir avec des effets, une recette, des ficelles et des rebondissements ultra-prévisibles, mais toujours aussi efficaces, si le spectateur a pris soin au préalable de laisser son cerveau au vestiaire. Si tel est le cas, The Doorman remplit son contrat et Ruby Rose, dans un rôle improbable où elle est supposée mettre à terre des mecs de plus cent kilos, s’en tire honorablement, surtout face à un Jean Reno complètement endormi et que personne n’a pris soin de réveiller depuis près de quinze ans.

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Test Blu-ray / Boss Level, réalisé par Joe Carnahan

BOSS LEVEL réalisé par Joe Carnahan, disponible en DVD et Blu-ray le 6 mars 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Mel Gibson, Annabelle Wallis, Naomi Watts, Frank Grillo, Michelle Yeoh, Ken Jeong, Will Sasso, Meadow Williams…

Scénario : Chris Borey, Eddie Borey & Joe Carnahan

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Clinton Shorter

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Piégé dans une boucle temporelle qui répète à l’infini sa mise à mort, l’ancien agent des forces spéciales Roy Pulver découvre des indices sur un projet gouvernemental secret qui pourrait dévoiler le mystère sa mort prématurée. Dans une course contre-la-montre, Pulver doit traquer le colonel Clive Ventor, le puissant chef du programme gouvernemental, tout en devançant des assassins habiles et impitoyables déterminés à le détourner de la vérité afin de sortir de la boucle, de sauver sa femme et de vivre à nouveau pour demain.

Mesdames et messieurs, Joe Carnahan est de retour aux affaires ! Sept ans après son dernier long-métrage, Stretch, le réalisateur de Narc (2002), de Mise à prixSmokin’ Aces (2007), de L’Agence tous risquesThe A-Team (2010) et du Territoire des loups The Grey (2012) signe un comeback tonitruant au cinéma (ou presque) avec Boss Level. Tourné il y a trois ans, le film se verra malheureusement privé d’une sortie dans les salles et sortira finalement en DVD et Blu-ray chez Metropolitan en France, ainsi qu’en VOD sur la plateforme Hulu. Dommage, car Boss Level c’est comme qui dirait le film parfait pour se défouler, corps et âme, après cette putain d’année passée. Virtuose et immense hommage à Un jour sans fin Groundhog Day (1993), pensé comme étant une version violente (mais pas que) du chef d’oeuvre d’Harold Ramis, le film de Joe Carnahan s’inspire aussi bien évidemment du monde du jeu vidéo, à tel point que l’on en vient même à se demander au départ s’il ne s’agit pas d’une plongée dans le quotidien d’un personnage condamné à être enfermé dans une partie qui se rejouerait en boucle. Le cinéaste met les bouchées doubles dès la première séquence. Boss Level, c’est 100 minutes d’action non-stop, de violence, de sang, d’humour, avec même quelques éclats de gore et de l’émotion qui s’incruste et prend place à mesure que le récit avance. Si le procédé n’est certes pas nouveau, puisque déjà repris dans les deux Happy Birthdead (2017-2019) de Christopher Landon, dans Source Code (2011) de Duncan Jones et dans Edge of Tomorrow (2014) de Doug Liman, Joe Carnahan, également scénariste aux côtés des frères Borey (Open Grave), s’en empare pour offrir un divertissement de très haute volée, ainsi que le premier rôle à Frank Grillo, qui du haut de ses 55 ans s’avère en très grande forme physique et démontre qu’il en a encore sacrément sous le capot. Puis n’oublions pas le badguy de l’histoire, interprété par un Mel Gibson au charisme foudroyant, ainsi que l’atout charme en la personne de la divine et talentueuse Naomi Watts. En un mot, immanquable.

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Test Blu-ray / The Good Criminal, réalisé par Mark Williams

THE GOOD CRIMINAL (Honest Thief) réalisé par Mark Williams, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Liam Neeson, Kate Walsh, Jai Courtney, Jeffrey Donovan, Anthony Ramos, Robert Patrick, Jasmine Cephas Jones, Birol Tarkan Yildiz…

Scénario : Steve Allrich à Mark Williams

Photographie : Shelly Johnson

Musique : Mark Isham

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Tom, un légendaire voleur de banque décide de se ranger et passe un deal, contre son immunité, avec le FBI qui n’a jamais réussi à lui mettre la main dessus. Il réalise vite que les Fédéraux ont un autre plan en tête : partager son butin et le faire accuser d’un meurtre. Pris au piège, pourchassé par la police et le FBI, il décide de reprendre les choses en main et se lance dans une vengeance explosive.

Aaaaah Liam Neeson et son partenaire préféré, son portable, sont de retour ! Depuis 2008 et le triomphe inattendu de Taken de Pierre Morel, faisant de lui une star du film d’action à l’âge bien avancé de 56 ans, le comédien irlandais n’a eu de cesse d’enchaîner les opus du même acabit, les ersatz, les séries B voire Z, oscillant sans cesse entre navets et nanars, sans jamais cligner des yeux et en tenant son mètre 93 droit comme un i. L’horrible trilogie Taken avait même fait oublier à quel point Liam Neeson pouvait être bon quand il s’en donne la peine et quand il est bien dirigé. Comme Nicolas Cage quoi. Entre quelques purges bien senties, Taken, Taken 2, Taken 3, Le Choc des titans, La Colère des titans, The Other Man, le comédien se souvient de son boulot et n’hésite pas à s’investir dans de grands projets comme Chloé d’Atom Egoyan, Le Territoire des loups de Joe Carnahan, Balade entre les tombes de Scott Frank, Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona, Silence de Martin Scorsese, La Ballade de Buster Scruggs The Ballad of Buster Scruggs de Joel et Ethan Coen et Les VeuvesWidows de Steve McQueen. Les derniers divertissements de sa filmographie restent incontestablement ses collaborations avec le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Esther, Instinct de survie), même si The Passenger, titre « français » de The Commuter, leur quatrième association après Sans identité (2011), Non-Stop (2014) et Night Run (2015) était sans hésitation la moins réussie. S’il a mis les bouchées doubles dans les années 2010, Liam Neeson a su surfer sur cette nouvelle aura qui a fait ses preuves au box-office, tout en se « permettant » diverses interludes dans le cinéma d’auteur. Après Sang froidCold Poursuit de Hans Petter Moland, qui conciliait comme qui dirait les deux versants de sa filmographie, l’acteur revient au thriller d’action avec Honest Thief, « traduit » en France sous le titre The Good Criminal. Allez comprendre…Anyway, à bientôt 70 ans (et oui…), Liam Neeson joue ici un gentleman cambrioleur qui a su dérober 9 millions de dollars dans 12 banques dispersées dans sept états, ne trouvant rien de mieux à faire durant ces huit dernières années. Pour la beauté du geste. Jusqu’à ce que cet ex-Marine (parce qu’il faut bien justifier ses talents au combat rapproché et au maniement des armes) rencontre l’amour, le vrai, et lui donne envie de raccrocher. Mais évidemment, rien ne va se passer comme il l’avait prévu, vous l’imaginez bien. Réalisé par Mark Williams, qui avait signé un premier long-métrage intéressant, Last Call (2016) avec Gerard Butler, producteur de séries télévisées (The Choir, Ozark) mais aussi de l’excellent Mr Wolff de Gavin O’Connor avec Ben Affleck, The Good Criminal fait partie des « bons » films de Liam Neeson, qui ne casse pas trois pattes à un canard (à des connards plutôt ici), mais qui vaut étonnamment plus pour ses seconds couteaux que pour la star elle-même, qui assure sans se forcer, mais qui peine désormais à convaincre sur les séquences d’action. Mais l’ensemble demeure sympathique tout de même.

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Test Blu-ray / Le Fantôme du Bengale, réalisé par Simon Wincer

LE FANTÔME DU BENGALE (The Phantom) réalisé par Simon Wincer, disponible en Blu-ray le 20 janvier 2021 chez Paramount Pictures.

Acteurs : Billy Zane, Treat Williams, Kristy Swanson, Catherine Zeta-Jones, Patrick McGoohan, James Remar, Cary-Hiroyuki Tagawa, Bill Smitrovich…

Scénario : Jeffrey Boam, d’après la bande dessinée de Lee Falk

Photographie : David Burr

Musique : David Newman

Durée : 1h40

Année de sortie : 1996

LE FILM

Dans les années 1930, dans la forêt de Bengalla, un justicier masqué, le Fantôme, fait régner la justice et la paix. Un jour, il apprend qu’un richissime collectionneur corrompu, Xander Drax, cherche à obtenir trois mystérieux crânes, qui, une fois réunis, lui conféreront d’immenses pouvoirs. Avec l’aide d’une journaliste, Diane Palmer, le Fantôme agit pour que Xander Drax n’arrive pas à ses fins.

Bien qu’il n’ait connu aucun succès lors de sa sortie dans les salles en juin 1996 aux Etats-Unis et en décembre de la même année dans nos contrées, Le Fantôme du BengaleThe Phantom, réalisé par Simon Wincer, a su se faire une petite place dans le coeur des cinéphiles amateurs de séries B. Cette adaptation de la bande dessinée éponyme créée en 1936 par Lee Falk, le père de Mandrake le magicien, n’est pas une parodie, mais un pastiche des serials des années 1930, au même titre que les plus connus Les Aventures de RocketeerThe Rocketeer (1991) de Joe Johnston et The Shadow (1994) de Russell Mulcahy, qui surfaient déjà sur cette mouvance. Chaînon manquant entre Tarzan, né en 1912 sous la plume d’Edgar Rice Burroughs, et Batman du tandem Bob Kane – Bill Finger qui verra le jour en 1939, The Phantom version long-métrage rend hommage aux aventuriers et super-héros qui commençaient à faire les beaux jours des comic-strips, en adoptant les partis pris originaux, autrement dit en embrassant l’aspect kitsch de la source originale, tout en proposant aux spectateurs un divertissement de haute volée, menée tambour battant sur un score démentiel de David Newman, génialement mis en scène et interprété par Billy Zane, un an avant Titanic de James Cameron, qui s’amuse comme un gamin en faisant des cabrioles, tout en faisant du charme – suranné – aux belles Kristy Swanson et Catherine Zeta-Jones. Le Fantôme du Bengale est devenu un film culte, dont la réussite est très souvent louée sur les sites spécialisés et cette réputation n’est pas usurpée. D’ailleurs, il n’est pas interdit de penser que George Lucas s’en est largement inspiré pour son inénarrable Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal (2008), par ailleurs beaucoup moins fun et inspiré que notre Phantom. Cela n’est peut-être pas une simple coïncidence, puisque le scénariste Jeffrey Boam, n’est autre que celui d’Indiana Jones et la dernière croisadeIndiana Jones and the Last Crusade (1989). Alors si vous ne connaissez pas encore Kit Walker, foncez !

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