Test Blu-ray / Godzilla vs. Kong, réalisé par Adam Wingard

GODZILLA VS. KONG réalisé par Adam Wingard, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray 3D + Blu-ray – Édition Limitée SteelBook le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Alexander Skarsgård, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza González, Julian Dennison, Lance Reddick, Kyle Chandler, Demián Bichir…

Scénario : Eric Pearson & Max Borenstein

Photographie : Ben Seresin

Musique : Junkie XL

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.

Cela faisait près de soixante ans que ces deux titans Alpha ne s’étaient pas affrontés. En effet, il faut remonter à 1962 pour retrouver un King Kong contre Godzilla, réalisé par Ishiro Honda, metteur en scène du Godzilla original, celui de 1954. Immense succès de l’époque, il s’agissait du premier film de la franchise en couleurs, alors que le personnage de King Kong venait d’être racheté par la Toho à la RKO Pictures. Ce sera le plus grand triomphe au box-office de la saga, qui attirera plus de dix millions de japonais dans les salles. On est donc loin du Godzilla – ou Gojira pour les intimes – premier du nom, le monstre expiatoire, l’icône populaire, symbole du trauma collectif japonais né dix ans après les bombes qui ont ravagé Nagasaki et Hiroshima. Godzilla symbolise l’émergence d’un genre à lui tout seul, le Kaigu eiga, «  le cinéma de monstre  », qui allait engendrer près de trente suites dans lesquelles la créature sera confrontée à Mothra, Hedora, Gigan, Megalon, Mecanik Monster, Biollante, King Ghidorag, Mechagodzilla, Space Mechagodzilla, Destroyah, Megaguirius. De son côté, Kong s’est toujours fait plus discret au cinéma. Sans tenir compte des copies, des parodies et autres ersatz, Godzilla vs. Kong est le dixième film ayant King Kong en vedette. Apparu au cinéma en 1933 devant la caméra de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, le gorille géant a également tenu l’affiche du Fils de Kong, réalisé la même année par Ernest Schoedsack en solo, de King Kong Appears in Edo, film japonais aujourd’hui perdu (1938), de King Kong contre Godzilla (1962) de Ishirô Honda, de La Revanche de King Kong (1967) encore une fois mis en scène par Ishirô Honda avec Rawkin Arthur. Il faudra attendre 1976 pour que King Kong fasse son retour à Hollywood devant la caméra de John Guillermin, dans lequel le dieu Kong s’éprenait (et on le comprend) de Jessica Lange et l’emmenait au sommet du World Trade Center. Dix ans plus tard, John Guillermin remettait ça avec Charles McCracken avec son King Kong 2. En 2005, Peter Jackson embarquait Naomi Watts et Adrien Brody sur l’île de Kong, tandis qu’Andy Serkis interprétait le personnage principal en motion-capture. En 2014, Warner Bros. (distributeur) et Legendary Pictures (producteur) lancent le MonsterVerse, en partenariat avec la Toho, toujours détentrice des droits sur Godzilla. Plusieurs films sont annoncés avec ce personnage, un autre avec King Kong, le but étant de les réunir à l’écran et de les voir se mettre sur la tronche. La suite, on la connaît. Godzilla de Gareth Edwards sort en 2014, Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts en 2017 et Godzilla 2 : Roi des monstres de Michael Dougherty en 2019. Trois opus qui amassent près d’1,5 milliard de dollars dans le monde entier, qui prouvent encore la notoriété des deux monstres. Si la qualité est relative et les recettes déclinantes sur le sol de l’Oncle Sam, Godzilla vs. Kong peut enfin voir le jour.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Godzilla vs. Kong, réalisé par Adam Wingard »

Test 4K UHD / Space Jam, réalisé par Joe Pytka

SPACE JAM réalisé par Joe Pytka, disponible en Édition Titans of Cult – SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray + goodies le 7 juillet 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Michael Jordan, Wayne Knight, Theresa Randle, Manner Washington, Eric Gordon, Penny Bae Bridges, Brandon Hammond, Larry Bird, Bill Murray, Thom Barry, Danny DeVito…

Scénario : Leo Benvenuti, Steve Rudnick, Timothy Harris & Herschel Weingrod

Photographie : Michael Chapman

Musique : James Newton Howard

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1996

LE FILM

Panique au pays des Looney Tunes ! Les affreux Monstars, venus de l’espace, sont venus kidnapper Bugs Bunny et ses amis pour les emmener dans un parc d’attractions extra terrestre ! Seule chance pour nos héros d’échapper à leur sort : battre les Monstars au basket-ball. Mais face aux super-pouvoirs des extra terrestres, Bugs, Daffy, Titi et les autres n’ont plus qu’un espoir : faire jouer dans leur équipe le plus grand basketteur de tous les temps : Michael Jordan en personne !

Profitant d’une première (fausse) retraite entre 1993 et 1995, Michael Jordan, alors âgé de 30 ans, s’essaye au cinéma dans Space Jam, réponse tardive de la Warner Bros Animation à Qui veut la peau de Roger Rabbit de Robert Zemeckis pour le compte de Walt Disney Pictures, film mêlant des images réelles avec des personnages animés, en l’occurrence ici les Looney Tunes, que le plus grand joueur de basket-ball de tous les temps avait d’ailleurs déjà côtoyé en 1993 dans une publicité pour Nike. Dans ce spot, Michael Jordan et Bugs Bunny jouaient au basketball ensemble contre d’autres protagonistes dessinés. Produit par Ivan Reitman, Space Jam, ou Basket Spatial chez nos amis québécois, reprend exactement la même « trame » que la publicité. Le réalisateur Joe Pytka (né en 1938), spécialisé dans les clips vidéo (The Way You Make Me Feel, Dirty Diana et Heal the World de Michael Jackson), est appelé pour mettre en scène le film. De leur côté, les animateurs s’acharnent pour créer l’interaction entre Bugs Bunny et ses amis, avec Michael Jordan et Bill Murray dans leur propre rôle.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Space Jam, réalisé par Joe Pytka »

Test Blu-ray / Mission 633, réalisé par Walter Grauman

MISSION 633 (633 Squadron) réalisé par Walter Grauman, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juillet 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Cliff Robertson, George Chakiris, Maria Perschy, Harry Andrews, Donald Houston, Michael Goodlife, John Meillon, John Bonney…

Scénario : James Clavell & Howard Koch, d’après le roman de Frederik E. Smith

Photographie : Edward Scaife

Musique : Ron Goodwin

Durée : 1h35

Année de sortie : 1964

LE FILM

En Norvège pendant la seconde Guerre Mondiale, la catastrophe est imminente : les services secrets britanniques ont repéré une usine de carburant, destinée à alimenter les fusées allemandes. Le commandant Bergman dispose de très peu de temps pour entraîner l’escadrille 633 en vue de la périlleuse mission qui attend ses hommes : détruire l’usine avant qu’il ne soit trop tard.

Les années 1960 ont vu fleurir moult films consacrés aux événements ayant marqué la Seconde Guerre mondiale. On peut citer en vrac L’enfer est pour les héros Hell is for Heroes de Don Siegel, bien évidemment Le Jour le plus long The Longest Day de Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck, Les Canons de Navarone – The guns of Navarone de J. Lee Thompson, Les Maraudeurs attaquent Merrill’s Marauders de Samuel Fuller, La Grande Pagaille Tutti a casa de Luigi Comencini et La Grande Évasion The Great Escape de John Sturges. C’est ce dernier qui devait réaliser le film qui nous intéresse aujourd’hui, Mission 633 633 Squadron. Dès la fin des années 1950, le cinéaste prend en main le scénario avec l’aide de Rod Serling, créateur en 1959 de la mythique série La Quatrième dimension The Twilight Zone, tout en pensant offrir le rôle principal à Jack Lord (Les Détrousseurs d’Alan Rafkin). Mais John Sturges abandonne le projet au profit des Sept Mercenaires The Magnificent Seven, grandement inspiré du film japonais Les Sept Samouraïs réalisé par Akira Kurosawa en 1954. Mission 633 revient donc dans l’escarcelle du producteur américain Walter Mirisch, producteur exécutif des Sept Mercenaires, de L’Homme de l’Ouest d’Anthony Mann, de Deux sur la balançoire de Robert Wise et de La Grande évasion, qui emballé par le roman de Frederick E. Smith et voyant que les films de guerre ont fla cote auprès des spectateurs, reste convaincu du potentiel commercial du film. Ce sera finalement Walter Grauman (1922-2015), réalisateur américain jusqu’alors spécialisé dans les séries télévisées (L’Homme à la Rolls, Les Incorruptibles, Le Gant de velours, Perry Mason), qui ne compte qu’un seul long-métrage à son actif (La Sorcière du diableThe Disembodied en 1957), qui se voit confier les manettes de cette production confortable, au casting porté par Cliff Robertson (1923-2011), vu dans Picnic de Joshua Logan, Feuilles d’automne Autumn Leaves de Robert Aldrich, Les Nus et les Morts The Naked and the Dead de Raoul Walsh et Les Bas-fonds new-yorkais Underworld U.S.A. de Samuel Fuller, et George Chakiris, tout juste auréolé de l’Oscar et du Golden Globe du Meilleur acteur dans un second rôle pour West Side Story. Représentatif de son époque, Mission 633 n’a certes pas le prestige des grands classiques et chefs d’oeuvre du genre, il n’a d’ailleurs jamais eu la prétention de rivaliser avec eux, mais n’en demeure pas moins un excellent divertissement, mené sans temps mort, formidablement interprété et mis en scène avec beaucoup de savoir-faire. Et pour vous convaincre d’y jeter un coup d’oeil, sachez que le point culminant de 633 Squadron, autrement dit la scène où l’escadron vole à travers le fjord norvégien en évitant le feu des canons anti-aériens, inspirera George Lucas pour la séquence dite de la tranchée du tout premier Star Wars !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Mission 633, réalisé par Walter Grauman »

Test DVD / Le Lion de Saint Marc, réalisé par Luigi Capuano

LE LION DE SAINT MARC (Il leone di San Marco) réalisé par Luigi Capuano, disponible en DVD le 6 juillet 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Gordon Scott, Gianna Maria Canale, Rik Battaglia, Alberto Farnese, Giulio Marchetti, Franca Bettoia, Feodor Chaliapin Jr., Mirko Ellis…

Scénario : Luigi Capuano, Arpad DeRiso & Ottavio Poggi

Photographie : Alvaro Mancori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Au XVIIe siècle, Venise est la proie des pirates. Le fils du Doge, Manrico, est fiancé à Isabelle et son père veut le lancer dans la carrière diplomatique, mais celui-ci n’a qu’un désir : libérer Venise du joug des pirates. Il réunit secrètement quelques amis dans une taverne et décide de suppléer les mercenaires commandés par le capitaine Ostemberg…

Alors qu’il vient de tourner un cross-over pour le moins inattendu, Zorro et les 3 Mousquetaires Zorro e i tre moschettieri, le réalisateur Luigi Capuano décide de surfer sur cette mouvance du « Renard rusé qui fait sa loi », même si la série avec Guy Williams n’arrivera pas en Italie avant 1966, et renoue avec le film de pirates en y intégrant un héros justicier épéiste, dont l’identité est dissimulée sous un masque. Pour cela, il engage à nouveau le comédien américain Gordon Scott (1926-2007), qui venait d’interpréter Zorro, et le confronte à la divine Gianna Maria Canale, dans son antépénultième apparition au cinéma et un an avant de mettre fin définitivement à sa carrière à l’âge de 37 ans. Contrairement au Tigre des mers La Tigre dei sette mari, du même cinéaste et mis en scène un an auparavant, Le Lion de Saint Marc ne se déroule pas sur l’eau et les affrontements ne sont pas maritimes. L’intrigue se passe principalement à Venise, très bien filmée d’ailleurs, sublime décor merveilleusement bien exploité par un Luigi Capuano en pleine forme derrière la caméra, qui compile les séquences d’action, les conspirations et une histoire d’amour, sur un rythme soutenu et sans aucun temps mort durant 1h25.

Continuer la lecture de « Test DVD / Le Lion de Saint Marc, réalisé par Luigi Capuano »

Test DVD / Le Tigre des mers, réalisé par Luigi Capuano

LE TIGRE DES MERS (La Tigre dei sette mari) réalisé par Luigi Capuano, disponible en DVD le 6 juillet 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Gianna Maria Canale, Anthony Steel, Maria Grazia Spina, Andrea Aureli, Carlo Ninchi, John Kitzmiller, Ernesto Calindri, Carlo Pisacane…

Scénario : Luigi Capuano, Arpad DeRiso & Ottavio Poggi, d’après une histoire originale de Nino Battiferri

Photographie : Alvaro Mancori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Le Tigre, un vieux pirate, organise un combat pour désigner celui qui prendra sa suite. Le lieutenant William sort vainqueur, mais est ensuite défié par Consuelo, qui termine victorieuse. La nuit suivante, le Tigre est retrouvé mort, le poignard de William planté dans le dos…

Laissons momentanément de côté les cowboys, les vampires, les tueurs à l’arme blanche et les flics pourris et concentrons-nous un petit peu aujourd’hui sur les pirates, qui eux aussi ont eu leur heure de gloire durant l’âge d’or du cinéma d’exploitation italien ! Alors que les flibustiers paraissaient déjà dans le cinéma hollywoodien depuis plus de quarante ans, on peut citer en vrac L’Île au trésor Treasure Island de Maurice Tourneur, Le Pirate noir The Black Pirate d’Albert Parker, Le Corsaire masqué The Eagle of the Sea et Les Révoltés du Bounty Mutiny of The Bounty de Frank Lloyd, L’Île au trésor Treasure Island de Victor Fleming, L’Aigle des mers The Sea Hawk de Michael Curtiz, le genre explose véritablement dans les années 1950, durant lesquelles les grosses productions s’enchaînent et remplissent les salles du monde entier. Les films de Raoul Walsh (Capitaine sans peur, Barbe-Noire le pirate), Jacques Tourneur (La Flibustière des Antilles), Robert Siodmak (Le Corsaire Rouge) et Fritz Lang (Les Contrebandiers de Moonfleet) donnent évidemment envie aux investisseurs italiens de réaliser des films mettant en scène des pirates ! Les transalpins s’y attaquent dès 1957 avec des ersatz comme La Belle et le Corsaire Il Corsaro della mezzaluna de Giuseppe Maria Scotese, Le Pirate de l’épervier noir Il Pirata dello sparviero nero de Sergio Grieco, Le Fils du corsaire rouge Il Figlio del corsaro rosso de Primo Zeglio, et consorts. La décennie suivante, les italiens mettent les bouchées doubles et les plus grands représentants du cinéma Bis s’y collent comme Umberto Lenzi (Mary la rousse, femme pirate Le Avventure di Mary Read, Les Pirates de la Malaisie I Pirati della Malesia). Méconnu en France, Luigi Capuano (1904-1979) prend lui aussi le train en marche. Le réalisateur de La Terreur du masque rouge Il terrore della maschera rossa, La Vengeance d’Ursus La vendetta di Ursus et de Zorro l’intrépide Zorro alla corte di Spagna se voit confier les manettes du Tigre des mers La tigre dei sette mari, également connu sous le titre Le Tigre des Caraïbes, film d’aventures et donc de pirates, entièrement tourné dans les Alpes italiennes, sur le lac de Garde. Si à première vue rien ne distingue cet opus du tout-venant, celui-ci n’en demeure pas moins bourré de charme, mené sur un rythme soutenu, joli à regarder et surtout porté par Gianna Maria Canale, divine créature au regard félin, que l’on suivrait aveuglement dans chacun de ses abordages.

Continuer la lecture de « Test DVD / Le Tigre des mers, réalisé par Luigi Capuano »

Test Blu-ray / Montagne rouge, réalisé par William Dieterle

MONTAGNE ROUGE (Red Mountain) réalisé par William Dieterle, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Alan Ladd, Lizabeth Scott, Arthur Kennedy, John Ireland, Jeff Corey, James Bell, Bert Freed, Walter Sande…

Scénario : George W. George, John Meredyth Lucas & George F. Slavin

Photographie : Charles B. Lang Jr.

Musique : Franz Waxman

Durée : 1h24

Date de sortie initiale: 1951

LE FILM

Colorado, 1865, le prospecteur Lane Waldron est accusé du meurtre d’un négociant en or. En effet plusieurs témoins l’ont vu sortir du bureau de la victime. Alors que les habitants s’apprêtent à le tuer sans procès, Waldron est sauvé par le capitaine Brett Sherwood, un officier sudiste qui a déserté l’armée. Mais Waldron est vite persuadé que son sauveur est le véritable assassin. Les deux hommes se retrouvent en cavale, ils sont bientôt rejoints par Chris, la fiancée de Lane…

Les Mystères d’Angkor (1960) avec Micheline Presle, La Piste des éléphants (1954) avec Elizabeth Taylor, Salome (1953) avec Rita Hayworth, La Main qui venge (1950) avec Charlton Heston, Vulcano (1950) avec Anna Magnani, Le Portrait de Jennie (1948) avec Jennifer Jones, The Devil and Daniel Webster (1941) avec Walter Huston, Quasimodo (1939) avec Charles Laughton, tous ces films ont pour dénominateur commun le réalisateur Wilhelm Dieterle, alias William Dieterle (1893-1972). Le metteur en scène, comédien, producteur et scénariste allemand naturalisé américain (il rejoindra Hollywood suite à la montée du nazisme) aura signé près de 90 longs-métrages et téléfilms de 1923 à 1966, une carrière éclectique et prolifique. Toutefois, s’il y a un genre auquel on ne l’associe pas, c’est le western, même s’il avait été appelé pour remplacer King Vidor, qui avait quitté le plateau du film Duel au soleil (1946), suite à une mésentente avec David O. Selznick. S’il n’est pas crédité au générique, William Dieterle finira bel et bien le long-métrage, avec également la participation de son confrère Josef von Sternberg. Cinq ans plus tard, le cinéaste revient au western, en reprenant une fois de plus un projet débuté par un autre, en l’occurrence John Farrow (Les Yeux de la nuit, Un pacte avec le diable, Californie, terre promise), tout en évinçant le comédien Wendell Corey, au profit de John Ireland. Mais la star de ce film intitulé Montagne rouge Red Mountain est Alan Ladd, alors au top de sa popularité et ce depuis une dizaine d’années, après le triomphe de Tueur à gages This Gun for Hire de Frank Tuttle où il donnait la réplique à Veronica Lake. Dans Montagne rouge, il partage l’affiche avec l’une des plus grandes comédiennes des années 1950, la remarquable Lizabeth Scott, qui retrouvait William Dieterle pour la troisième fois de sa carrière après La Rue de traversePaid in Full et La Main qui venge Dark City. Comme un huis clos à ciel ouvert, Red Mountain concentre essentiellement son action dans un décor quasi-unique, excellemment exploité par le réalisateur, qui traite beaucoup de sujets, trop peut-être, un triangle amoureux, un meurtre non élucidé, et surtout le portrait de William Clarke Quantrill (1837-1865), hors-la-loi et ancien chef de l’unité de combat de la guerre de Sécession, soldat fanatique et maître de la guérilla, jugé responsable des plus importantes tueries visant des civils, notamment dans l’épisode tristement célèbre du massacre de Lawrence, au Kansas. Il y a beaucoup d’éléments dans Montagne rouge, western très divertissant, qui se disperse mais qui repose avant tout sur le charisme et le talent de ses sublimes interprètes.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Montagne rouge, réalisé par William Dieterle »

Test Blu-ray / Protection rapprochée, réalisé par Peter Hunt

PROTECTION RAPPROCHÉE (Assassination) réalisé par Peter Hunt, disponible en DVD et Blu-ray le 20 mai 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Jill Ireland, Stephen Elliott, Jan Gan Boyd, Randy Brooks, James Lemp, Michael Ansara, James Staley…

Scénario : Richard Sale

Photographie : Alex Phillips Jr.

Musique : Valentine McCallum & Robert O. Ragland

Durée : 1h25

Date de sortie initiale: 1987

LE FILM

Jay Killian, vétéran des services de protection, se voit confier la sécurité de Lara Royce Craig, femme du nouveau Président des États-Unis. Arrogante et têtue, la première Dame se heurte à la détermination et au professionnalisme de son garde du corps…

Cette fois, c’est comme qui dirait le début de la « vraie » fin pour Charles Bronson, qui après le sursaut engendré par le succès foudroyant d’Un justicier dans la ville 2 – Death Wish 2 à travers le monde, avait su enchaîner les hits au box-office à raison d’un film par an avec la légendaire Cannon. Le comédien surfe sur la même recette juste après ce regain de popularité avec Le Justicier de minuit – 10 To Midnight, L’Enfer de la violence – The Evil That Men Do, Le Justicier de New York – Death Wish III, et La Loi de Murphy – Murphy’s Law. Ce dernier marquait déjà quelques signes d’essoufflement pour l’acteur, surtout en Europe, notamment en France où le film peinait à franchir la barre des 300.000 entrées, là où les précédents attiraient deux fois plus de spectateurs. Protection rapprochée – Assassination est la seconde et par ailleurs dernière collaboration entre Charles Bronson et le réalisateur britannique Peter Hunt (1925-2002), six ans après Chasse à mort – Death Hunt. Mais là où le metteur en scène du mythique Au service secret de Sa Majesté – On Her Majesty’s Secret Service (1969), et de deux films sympathiques avec Roger Moore, Gold (1974) et Parole d’homme – Shout at the Devil (1976) s’en sortait habituellement grâce à son très large bagage technique, Protection rapprochée prend l’allure d’un mauvais téléfilm, extrêmement paresseux sur le plan visuel, avec un montage mou et sans aucun relief, des scènes d’action risibles (Charles Bronson qui emprunte la moto de Chuck Norris dans Delta Dorce), une direction d’acteurs au point mort, une photographie transparente et une intrigue digne d’un épisode de Walker Texas Ranger. S’il y a bien quelques répliques amusantes et que l’alchimie forcément indéniable entre Charles Bronson et son épouse Jill Ireland fonctionne parfaitement, rien ne distingue cet Assassination du tout-venant, surtout que l’ami Charly y est doublé par quelques cascadeurs à peine dissimulés dès que son personnage doit lever le petit doigt. En revanche, même si rien ou presque ne fonctionne ici, l’ensemble demeure divertissant, justement en raison de ses défauts. Vous avez dit nanar ?

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Protection rapprochée, réalisé par Peter Hunt »

Test Blu-ray / La Loi de Murphy, réalisé par J. Lee Thompson

LA LOI DE MURPHY (Murphy’s Law) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Blu-ray le 20 mai 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Kathleen Wilhoite, Carrie Snodgress, Robert F. Lyons, Richard Romanus, Angel Tompkins, Bill Henderson, James Luisi…

Scénario : Gail Morgan Hickman

Photographie : Alex Phillips Jr.

Musique : Marc Donahue & Valentine McCallum

Durée : 1h41

Date de sortie initiale: 1986

LE FILM

Vétéran de la police de Los Angeles devenu alcoolique depuis son divorce, le coriace inspecteur Jack Murphy plonge dans un véritable cauchemar le jour où il reçoit un appel anonyme signant son arrêt de mort. Lorsque son ex-femme, Jan, est assassinée, Murphy devient le suspect numéro 1. Arrêté par ses propres collègues, il n’a pas d’autre choix que de s’évader et de pourchasser lui-même le tueur qui l’a piégé.

Bien remis en selle grâce au triomphe commercial d’un Justicier dans la ville 2Death Wish 2, Charles Bronson a de nouveau le vent en poupe et ce grâce aux trublions de la Cannon, Menahem Golan et Yoram Globus. La Loi de Murphy – Murphy’s Law intervient après les hits successifs du Justicier de minuit – 10 to Midnight, L’Enfer de la violence – The Evil That The Men Do et surtout du Justicier de New York – Death Wish III. A raison d’un succès par an, le comédien a peu de soucis à se faire et peut se contenter de faire la même chose, pour le plus grand plaisir de ses fans qui n’en demandent pas plus. Nous voici donc rendu en 1986 avec l’un de ses films les plus aimés des années 1980, La Loi de Murphy, dans lequel l’une des moustaches les plus célèbres de l’histoire du cinéma se voit défriser par la gent féminine. Largué par sa femme, ce bon vieux Charly doit non seulement échapper à une criminelle qui a décidé de lui mener la vie dure, mais il doit en plus composer avec une délinquante avec laquelle il se retrouve enchaîné dans sa cavale. Etonnamment, Charles Bronson ne sort pas trop la pétoire dans La Loi de Murphy et semble au contraire prendre un peu de plaisir à composer ce personnage dépassé par les évènements, plutôt fragilisé, mais point trop quand même rassurez-vous, même s’il déteste quand même la mayonnaise. En l’état, La Loi de Murphy est un buddy-movie inattendu dans la carrière de l’acteur qui venait de fêter ses 65 ans et qui profitait de son viatique « cannonien », de sa retraite complémentaire si vous préférez (on serait tenté de dire « canonique »), en étant visiblement content de donner la réplique très salée (et encore plus en version française) à l’excellente Kathleen Wilhoite, dans un rôle proposé à l’origine à Madonna.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Loi de Murphy, réalisé par J. Lee Thompson »

Test Blu-ray / Shadow in the Cloud, réalisé par Roseanne Liang

SHADOW IN THE CLOUD réalisé par Roseanne Liang, disponible en DVD et Blu-ray le 15 avril 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Beulah Koale, Taylor John Smith, Callan Mulvey, Benedict Wall, Byron Coll, Joe Witkowski…

Scénario : Max Landis & Roseanne Liang

Photographie : Kit Fraser

Musique : Mahuia Bridgman-Cooper

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une jeune mécanicienne voyageant avec des documents top secret à bord d’un bombardier B-17 est confrontée à une présence maléfique qui risque de compromettre sa périlleuse mission.

Débranchez votre cerveau pendant 1h15 et attachez votre ceinture ! Shadow in the Cloud va vous clouer à votre fauteuil du début à la fin, si vous avez toutefois décidé de vous laisser porter par ce très étrange mélange des genres, complètement assumé, un gros délire formidablement mis en scène, aussi improbable que foncièrement jouissif. Car si le contexte historique est crédible, tout le reste ne l’est pas et c’est voulu ainsi. Huis clos, film de guerre, d’action et d’épouvante, le tout saupoudré d’un discours post-#MeToo (l’ironie étant que le scénario ait été écrit à l’origine par Max Landis, écarté du film pour harcèlement sexuel), Shadow in the Cloud, le second long-métrage de la réalisatrice Roseanne Liang après My Wedding and Others Secrets, entré dans l’histoire pour avoir été le film néo-zélandais le plus rentable en son pays en 2011, est un immense divertissement mené sans aucun temps mort, génialement interprété par Chloë Grace Moretz que la caméra ne lâche pas une seule seconde. Vous cherchez un spectacle sans prise de tête, qui vous donnera l’impression d’embarquer à bord de montagnes russes ? Vous l’avez trouvé !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Shadow in the Cloud, réalisé par Roseanne Liang »

Test Blu-ray / Rogue, réalisé par M.J. Bassett

ROGUE réalisé par M.J. Bassett, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mars 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Megan Fox, Philip Winchester, Greg Kriek, Brandon Auret, Jessica Sutton, Kenneth Fok, Isabel Bassett, Adam Deacon…

Scénario : Isabel et M.J. Bassett

Photographie : Brendan Barnes

Musique : Jack Halama & Scott Shields

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Samantha et son équipe de mercenaires sont envoyés en Afrique pour sauver la fille d’un diplomate ayant été kidnappée, avec d’autres jeunes filles. Une fois arrivés, ils parviennent à récupérer les otages mais sont obligés de prendre la fuite à travers la savane. Pourchassés par ceux qu’ils viennent d’attaquer, ils vont devoir faire face à un autre danger tout aussi mortel…

Tiens, revoilà Megan Fox, celle qui changeait son joint de culasse en posture du chien tête en bas et en jean slim dans Transformers ! Elle revient en haut de l’affiche d’un film où cette fois elle ne donne pas la réplique à des Tortues Ninja, mais bel et bien à quelques acteurs en chair et en os. D’ailleurs, de la chair et des os il y en a dans Rogue, dernier long-métrage de M.J. Bassett, révéléE en 2002 avec son film d’horreur La Tranchée – Deathwatch. On ajoute le e en majuscule, car depuis Michael J. Bassett est devenue une femme, mais ça c’est une autre histoire. La réalisatrice (donc) a toujours aimé le genre fantastique et l’épouvante, signant Solomon Kane (2009) et surtout Silent Hill: Revelation 3D en 2012, la suite du film de Christophe Gans. Ensuite, M.J. Bassett a délaissé quelque peu le cinéma pour la télévision, pour se consacrer aux séries Strike Back, Ash vs Evil Dead, Altered Carbon et Power. Puis, elle revient avec Inside Man : Most Wanted, suite du phénoménal Inside Man : L’Homme de l’intérieur (2006) de Spike Lee, qui sort directement en format direct-to-video. Ce qui nous amène donc à Rogue, très bon survival, souvent conspué par la critique, qui s’avère pourtant une excellente série B dans laquelle Megan Fox, à l’instar de Nicolas Cage dans Primal et Sophie van Winden dans Prédateur de Dick Maas, affronte un félin entièrement réalisé en (mauvaises) images de synthèse. Si la créature est indéniablement ratée, cela n’empêche pas de prendre un sacré pied devant ce Rogue, qui offre aux spectateurs des séquences de fusillades et d’affrontements particulièrement brutaux. Alors si vous cherchez un divertissement franchement pas honteux pour votre samedi soir et bien plus sanglant qu’un duo Florent Pagny – Amel Bent (quoique), faites confiance à Rogue !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Rogue, réalisé par M.J. Bassett »