Test Blu-ray / Trapèze, réalisé par Carol Reed

TRAPÈZE (Trapeze) réalisé par Carol Reed, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 septembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Tony Curtis, Gina Lollobrigida, Katy Jurado, Thomas Gomez, Johnny Puleo, Minor Watson, Gérard Landry…

Scénario : Liam O’Brien & James R. Webb, d’après le roman de Max Catto

Photographie : Robert Krasker

Musique : Malcolm Arnold

Durée : 1h45

Année de sortie : 1956

LE FILM

À la suite d’une chute qui aurait pu lui coûter la vie, Mike Ribble, l’unique spécialiste du triple saut au trapèze, a été contraint de renoncer à sa carrière et n’est plus qu’un simple accessoiriste. C’est alors qu’il rencontre le jeune et fringant Tino Orsini, dont le père avait été son camarade. Tino, bouillant et téméraire, demande à Mike de lui apprendre le triple saut. Tino est très doué et Mike voudrait qu’il devienne l’émérite trapéziste que lui-même était avant son accident. Mike parvient à reprendre son numéro de voltige. Lola, à la recherche d’un engagement, désire ardemment se joindre à eux.

Classique des classiques, Trapèze fait partie de ces énormes succès populaires (plus de 4 millions d’entrées en France, huitième au box-office de l’année 1956, entre La Fureur de vivre et Gervaise) ayant bénéficié de multiples diffusions à la télévision. Aujourd’hui, le film de Carol Reed demeure flamboyant sur la forme, le cinéaste parvenant sans mal à faire oublier les clichés du récit tout en offrant à ses trois interprètes de savoureuses compositions. Ancien trapéziste et acrobate de cirque, Burt Lancaster effectue la plupart de ses incroyables pirouettes et donne au film, dont il est le principal instigateur, un réalisme confondant. A ses côtés, la plantureuse Gina Lollobrigida épate par sa personnalité et Tony Curtis est resplendissant de fougue et de jeunesse. Trapèze s’impose encore et toujours comme l’un des plus grands et exaltants spectacles romanesques du cinéma hollywoodien des années 50.

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Test Blu-ray / La Police était au rendez-vous, réalisé par Joseph Pevney

LA POLICE ÉTAIT AU RENDEZ-VOUS (Six Bridges to Cross) réalisé par Joseph Pevney, disponible le 12 septembre 2023 en DVD et Combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Tony Curtis, George Nader, Julie Adams, Jay C. Flippen, Sal Mineo, Jan Merlin, Richard Castle, William Murphy…

Scénario : Sydney Boehm, d’après le roman de Joseph F. Dinneen

Photographie : William H. Daniels

Musique : Frank Skinner & Herman Stein

Durée : 1h36

Année de sortie : 1955

LE FILM

Des années 30 à 50, l’ascension d’un gangster de Boston qui a fort à faire face à un fonctionnaire de police besogneux. Une étrange amitié naît entre les deux hommes, mélange d’admiration et de crainte…

La carrière de Bernard Schwartz, alias Tony Curtis prend son envol dans les années 1950 ! Cela s’est fait par étapes successives, le comédien passant progressivement à l’avant-plan, jusqu’à porter un film sur ses épaules. Ainsi, les spectateurs ont pu le voir dans Winchester ’73 d’Anthony Mann, Sierra d’Alfred E. Green, Kansas en feu Kansas Raiders de Ray Enright, mais ce sont Le Voleur de Tanger The Prince Who Was a Thief de Rudolph Maté, No Room for the Groom de Douglas Sirk, Le Fils d’Ali Baba Son of Ali Baba de Kurt Neumann et Houdini le grand magicien – Houdini de George Marshall qui vont changer la donne. Désormais, Tony Curtis est un acteur sur lequel le studio Universal peut miser pour attirer le public, surtout qu’il parvient aisément à tourner quatre voire cinq longs-métrages par an. Pour La police était au rendez-vousSix Bridges to Cross, il collabore pour la seconde fois avec Joseph Pevney (1911-2008), qui l’avait dirigé en 1952 dans le film noir et sportif Flesh and Fury, qui se déroulait dans le milieu de la boxe. La Police était au rendez-vous est la transposition du roman They Stole $25,000,000 – And Got Away with It de Joseph F. Dinneen, alors reporter pour le Boston Globe, qui s’inspirait d’un véritable fait divers. Écrivain à ses heures, on lui doit notamment le livre Underworld U.S.A, que Samuel Fuller transposera en 1961, Dinneen était réputé pour ses descriptions pointilleuses des crimes et délits. S’il y a bien quelques affaires illégales dans Six Bridges to Cross, ce qui intéresse premièrement Joseph Pevney et son scénariste Sydney Boehm (Violence à Jericho, Bungalow pour femmes, Les Inconnus dans la ville, Règlement de comptes), est l’amitié qui unit un policier et un jeune criminel, un lien unique qui va perdurer durant une vingtaine d’années. La Police était au rendez-vous contentera non seulement les amateurs de braquages à l’écran, mais aussi ceux plus intéressés par la psychologie des personnages, Pevney trouvant le parfait équilibre entre les deux et livrant au final un film noir très attachant, tout en offrant à Tony Curtis un nouveau rôle tremplin.

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Test DVD / Boeing Boeing, réalisé par John Rich

BOEING BOEING réalisé par John Rich, disponible en DVD depuis le 3 avril 2020 chez LCJ Editions

Acteurs : Tony Curtis, Jerry Lewis, Dany Saval, Christiane Schmidtmer, Suzanna Leigh, Thelma Ritter, Lomax Study…

Scénario : Edward Anhalt d’après la pièce de Marc Camoletti

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Neal Hefti

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Bernard est un jeune séducteur qui partage sa vie avec trois hôtesses de l’air. Grâce aux différents horaires des jeunes femmes, il gère facilement ses trois relations. Mais c’était sans compter sur les progrès de l’aéronautique qui réduisent la durée des vols et qui risquent donc de perturber la routine bien installée de ce cher Bernard. Non seulement ça, un ancien collègue, et surtout rival, Robert Reed, débarque de Berlin pour affaires et s’incruste chez lui.

Ecrite par le français Marc Camoletti (1923-2003), la pièce de théâtre Boeing-Boeing a très rapidement connu un succès foudroyant dès sa création en 1960. Non seulement ce vaudeville construit en trois actes explosera tous les records à la Comédie Caumartin, mais aussi au-delà des frontières avec plus de 18.000 représentations à ce jour à l’international, ce qui fait de Boeing-Boeing la pièce française la plus jouée dans le monde entier. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood s’intéresse à ce phénomène. Produit par la Paramount, Boeing Boeing version cinématographique (sans trait d’union dans le titre), respecte le texte et la structure originale, tout en l’agrémentant de quelques sorties dans les rues parisiennes, histoire de laisser aux spectateurs le temps de reprendre leur souffle. Car même si certaines séquences se déroulent à Orly, dans le bureau de Bernard Lawrence ou dans son quartier du XVIe arrondissement près du métro Victor Hugo, le réalisateur John Rich ne peut évidemment pas dissimuler l’essence théâtrale du matériau de base. L’action est donc principalement confinée au sein d’un grand appartement. Boeing Boeing est un véritable festival de portes qui claquent, où Tony Curtis et Jerry Lewis, typhons humains, livrent une prestation dévastatrice aux côtés des ravissantes Dany Saval (oui oui, madame Michel Drucker), Suzanna Leigh et Christiane Schmidtmer. Sans oublier la grande Thelma Ritter (Fenêtre sur cour, Les Désaxés), qui vole la vedette à chaque apparition dans le rôle de la servante Bertha. Boeing Boeing est un feu d’artifice pour les zygomatiques et sa mécanique demeure implacable.

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Test DVD / No Room for the Groom, réalisé par Douglas Sirk

NO ROOM FOR THE GROOM réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Tony Curtis, Piper Laurie, Don DeFore, Spring Byington, Lillian Bronson, Paul McVey, Stephen Chase, Lee Aaker, Jack Kelly, Frank Sully…

Scénario : Joseph Hoffman d’après le roman de Darwin L. Teilhet

Photographie : Clifford Stine

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h19

Année de sortie : 1952

LE FILM

Le jeune Alvah s’enfuit à Las Vegas en compagnie de la fille de sa propriétaire et les deux tourtereaux se marient. Mais Alvah est malade et la nuit de noce sera pour plus tard… beaucoup plus tard en réalité, puisqu’il part combattre en Corée. Quand une permission lui permet de rejoindre son épouse, les choses ne vont guère mieux. Sa maison est investie par sa belle-famille, qui ignore encore tout du mariage…

Avant de devenir le maître incontesté du mélodrame dès 1954 avec des titres tels que All I Desire, Le Secret magnifique, Tout ce que le ciel permet, Demain est un autre jour, Le Temps d’aimer et le Temps de mourir, Mirage de la vie, le cinéaste allemand d’origine danoise Douglas Sirk (1897-1987), de son vrai nom Hans Detlef Sierck, faisait encore ses classes au sein des studios hollywoodiens. Avant de quitter l’Allemagne suite à la montée du nazisme, le cinéaste possédait déjà de nombreux succès derrière lui avec les drames Les Piliers de la société (1935) et Paramatta, bagne de femmes (1937). Installé aux Etats-Unis, Douglas Sirk reprend le travail à l’instar de ses compatriotes exilés et se plie aux volontés du studio Universal avec lequel il signe un contrat. Après le sublime drame aux allures de film policier Tempête sur la colline, le réalisateur s’essaye à la comédie dite de slapstick avec No Room for the Groom en 1952. Et c’est un enchantement. Magistralement mis en scène avec une énergie toujours aussi contagieuse près de 70 ans après, ce divertissement de haute volée est aussi l’un des premiers films en vedette de l’immense Tony Curtis, qui donne la réplique à la délicieuse Piper Laurie. Les deux comédiens en étaient d’ailleurs à leur troisième collaboration, après Le Voleur de Tanger The Prince Who Was a Thief (1951) de Rudolph Maté et Le Fils d’Ali BabaSon of Ali Baba (1952) de Kurt Neumann. S’ils allaient se donner la réplique pour la dernière fois dans Les Bolides de l’enfer – Johnny Dark (1954) de George Sherman, les deux acteurs pétillants prennent définitivement leur envol avec No Room for the Groom, fantastique comédie débridée, moderne, culottée, en plus d’être superbe à regarder.

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Test DVD / Houdini le grand magicien, réalisé par George Marshall

HOUDINI LE GRAND MAGICIEN (Houdini) réalisé par George Marshall, disponible en DVD le 21 octobre 2019 chez Les Films du Paradoxe

Acteurs : Tony Curtis, Janet Leigh, Torin Thatcher, Angela Clarke, Stefan Schnabel, Ian Wolfe, Sig Ruman, Michael Pate…

Scénario : Philip Yordan d’après le livre de Harold Kellock

Photographie : Ernest Laszlo

Musique : Roy Webb

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

La carrière d’Houdini débute sur les champs de foire où ses tours de prestidigitation amusent les passants. Son succès et son talent lui ouvrent bientôt les portes de théâtres prestigieux. Marié à Bess, sa fidèle compagne, Houdini devient le plus célèbre magicien de son temps. Son spectacle s’enrichit de nouveaux tours. Mais son public l’admire surtout pour ses fabuleux numéros d’évasion. Houdini en invente sans cesse de plus spectaculaires et de plus risqués. D’un autre côté, il se passionne pour l’occultisme, allant jusqu’à croire que tous les événements importants de sa vie se sont produits le jour d’Halloween.

Réalisateur prolifique à qui l’on doit près de 200 films, courts, longs métrages et épisodes de séries télévisées mis en scène de 1916 à 1972, George Marshall (1891-1975) a fait ses classes durant le cinéma muet, principalement dans le domaine du western. Egalement auteur de comédies, genre dans lequel il dirigera les plus grands acteurs comme WC Fields, Laurel & Hardy, Jerry Lewis, Bob Hope, George Marshall reste aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands artisans du cinéma hollywoodien. En 1953, il réalise l’un de ses films les plus célèbres, Houdini, plus connu en France sous le titre Houdini le grand magicien et confie le rôle-titre à un jeune comédien de 28 ans à la carrière très prometteuse, Tony Curtis. Biopic qui prend alors de grandes libertés avec la véritable histoire du célèbre magicien expert dans l’art de l’évasion, Houdini le grand magicien vaut surtout aujourd’hui pour le talent et la beauté de ses interprètes, ainsi que pour l’élégance des décors et de la réalisation au charme toujours intact.

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Test DVD / Sierra, réalisé par Alfred E. Green

SIERRA réalisé par Alfred E. Green, disponible en DVD le 17 juillet 2019 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Audie Murphy, Tony Curtis, Wanda Hendrix, Burl Ives, Dean Jagger, Richard Rober…

Scénario : Edna Anhalt, Milton Gunzburg d’après le roman de Stuart Hardy

Photographie : Russell Metty

Musique : Walter Scharf

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Jeff Hassard est recherché pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Il se cache avec son fils Ring dans les montagnes de la Sierra Nevada. Un jour, la petite famille vient en aide à une jeune avocate perdue. Cette dernière va tout mettre en oeuvre pour prouver l’innocence de Jeff. Malheureusement, les complications ne se font pas prier lorsqu’une bande de voleurs vient les affronter…

A travers d’autres chroniques, nous avons déjà parlé en long en large d’Audie Murphy, de se personnalité trouble, de son palmarès durant la Seconde Guerre mondiale, de sa carrière à Hollywood et plus spécialement dans le western où il rencontra un très large succès. Nous ne nous étendrons donc pas à nouveau sur tout cela, pour nous concentrer plus rapidement sur le film qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Sierra, également connu sous les titres français (ou belges) La Tête d’un innocent ou bien encore Aventure dans la Sierra. Réalisé par le vieux briscard Alfred E. Green (1889-1960), Sierra est l’un des premiers longs métrages mettant en scène Audie Murphy en vedette. 1950 est l’année phare pour le comédien, qui enchaînera alors trois films pour le studio Universal, Le Kid du Texas The Kid from Texas de Kurt Neumann, Sierra donc, et Kansas en feuKansas Raiders de Ray Enright. Rétrospectivement, Sierra est clairement le plus faible des trois, même si Audie Murphy commence à se sentir à l’aise devant la caméra et démontre son potentiel. Sierra n’est pas déplaisant et se regarde comme un petit récit de western qui divertir durant 1h20 et qui s’oublie immédiatement après, avant de passer à un autre.

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Test DVD / Rendez-vous avec une ombre, réalisé par Joseph Pevney

RENDEZ-VOUS AVEC UNE OMBRE (The Midnight Story) réalisé par Joseph Pevney, disponible en DVD le 16 juillet 2019 chez ESC Editions

Acteurs : Tony Curtis, Marisa Pavan, Gilbert Roland, Jay C. Flippen, Argentina Brunetti, Ted de Corsia, Richard Monda, Kathleen Freeman, Herb Vigran, Peggy Maley…

Scénario : Edwin Blum, John Robinson

Photographie : Russell Metty

Musique : Hans J. Salter, Henry Vars

Durée : 1h26

Année de sortie : 1957

LE FILM

Un soir, le Père Tomasino, adoré de ses ouailles, est assassiné à l’arme blanche dans une sombre ruelle de San Francisco. Personne ne comprend qui pouvait lui en vouloir. Joe Platini, jeune policier, est désespéré. Orphelin, il a été recueilli par le prêtre qui lui a permis d’arriver à cette situation. Le jour de l’enterrement, Joe remarque au cimetière un homme qui se lacère la main. Intrigué, il en fait part à ses supérieurs, mais ceux-ci lui rétorquent qu’on ne peut soupçonner quelqu’un sur un simple fait. Il décide alors de démissionner pour mener sa propre enquête. Il réussit à s’introduire dans la famille de cet homme, Sylvio Malatesta, et y est très vite adopté. Face à la gentillesse de tous, il se trouve désarmé et ses soupçons commencent à s’effriter…

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Test Blu-ray / Kansas eu feu, réalisé par Ray Enright

KANSAS EN FEU (Kansas Raiders) réalisé par Ray Enright, disponible en DVD et Edition limitée Blu-ray + DVD le 23 mai 2019 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Audie Murphy, Brian Donlevy, Marguerite Chapman, Scott Brady, Tony Curtis, Richard Arlen, Richard Long, James Best, John Kellogg, Richard Egan…

Scénario : Robert L. Richards

Photographie : Irving Glassberg

Musique : Milton Rosen

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Jesse James, son frère Frank et trois de leurs camarades, tous très jeunes, s’enrôlent dans la bande de Quantrill, sinistre aventurier, bandit de grand chemin, qui prétend défendre la cause sudiste en tuant, pillant et violant les paisibles habitants…

Nous avons déjà parlé du comédien Audie Murphy à travers quelques-unes de nos chroniques. Si vous désirez en savoir plus sur sa carrière atypique et même sur sa vie, nous vous invitons à (re)découvrir notre article sur 40 fusils manquent à l’appel de William Witney https://homepopcorn.fr/test-dvd-40-fusils-manquent-a-lappel-realise-par-william-witney/ qui aborde largement le sujet. Kansas en feu ou bien encore Kansas Raiders en version originale, est l’un des premiers films en vedette de l’ancien soldat et nouvel acteur, alors âgé de 25 ans. Juste après les deux longs métrages de Kurt Neuman, Garçons en cage et Le Kid du Texas, Audie Murphy enchaîne avec ce nouveau western dans lequel il tient ni plus ni moins le rôle du hors-la-loi Jesse James. Après Tyrone Power dans Le Brigand bien-aimé de Henry King (1939), voici un personnage mythique qui lui permettra de prendre son envol et qui lui assurera un de ses premiers grands succès chez Universal. Rétrospectivement, si le film apparaît aujourd’hui bien désuet, il n’en conserve pas moins un charme évident et vaut également pour l’apparition au générique d’un comédien également né en 1925 et qui deviendra une star internationale, Tony Curtis.

Alors que la guerre de sécession vient d’éclater, le jeune Jesse James, qui souhaite venger la mort de ses parents et le pillage de leur ferme, prend la route avec son frère Frank, les deux frères Younger et Kit Dalton, afin de rejoindre la bande de Quantrill , un confédéré irrégulier qui oeuvre sous le drapeau sudiste. Très rapidement, ils s’aperçoivent que Quantrill ne fait que piller, incendier et massacrer, bien souvent des civils innocents, à travers tout le Kansas sous couvert de la cause sudiste. Jesse qui s’est engagé uniquement pour combattre l’armée nordiste, commence par refuser de prendre part à ces raids meurtriers. Mais il finit par se laisser gagner par l’atmosphère hystérique qui règne au sein de la bande et il devient bientôt l’un des principaux appuis de Quantrill. Il fait alors la connaissance de Kate, la fiancée de Quantrill, dont il tombe sous le charme.

Quand Hollywood joue avec les figures historiques. En effet, il ne faut pas s’attendre à ce que Kansas en feu respecte les faits réels, ainsi que les actes et la psychologie des vrais personnages. Kansas Raiders c’est un peu comme si un grand enfant s’amusait avec des Playmobils western, en leur faisant dire des répliques bad-ass, en faisant « pan-pan » tout en tenant les deux adversaires dans ses mains. Audie Murphy apprend le métier d’acteur. S’il parvient à convaincre sur les scènes d’action et le revolver à la main, ce n’est pas tout à fait la même chose pour les séquences intimistes. De ce point de vue-là, il se fait même voler la vedette par son partenaire Tony Curtis, qui était déjà apparu dans Pour toi, j’ai tué de Robert Siodmak et Winchester ‘73 d’Anthony Mann, et surtout par Brian Donlevy (Les Bourreaux meurent aussi de Fritz Lang) dans le rôle de William Quantrill. Une question de charisme sans doute, puisque Audie Murphy, juvénile, a l’air de se demander constamment comment il a atterri là.

Pour des raisons de budget, Universal fait de la récup’ et réutilise toute une séquence du Sang de la terre de George Marshall (1948) pour l’introduction de Kansas en feu, autrement dit toutes les scènes de guerre. Le film de Ray Enright déroule ensuite tranquillement son récit, un peu trop sans doute. Non pas que Kansas en feu soit déplaisant, mais il ne se passe rien de vraiment palpitant. Les retournements de situation et surtout les revirements des personnages sont peu crédibles, la morale de certains laisse même dubitatif. Ray Enright (1896-1965), vieux briscard éclectique et prolifique, est beaucoup plus à l’aise dans les scènes de batailles, aussi bien dans un violent duel au couteau (avec un foulard tendu entre les deux rivaux) que lors de l’incendie d’une ville, avec même l’utilisation d’effets visuels et d’un beau Technicolor.

A force de faire la girouette, on finit par se désintéresser des protagonistes, pour finalement se rapprocher de celui campé par Brian Donlevy, bien que Quantrill soit constamment montré comme un monstre, un profiteur et criminel de guerre. Le repli dans la petite maison bientôt assiégée, point culminant du film, est en revanche très réussi et clôt Kansas en feu sur une bonne note. A défaut d’être inoubliable, Kansas Raiders est un divertissement honnête, rétro, qui contient suffisamment de bonnes idées pour relancer la machine quand elle tend à se gripper. Bilan positif donc pour l’un des derniers films de Ray Enright.

LE BLU-RAY

La collection Audie Murphy s’agrandit toujours plus chez Sidonis Calysta ! Kansas en feu rejoint ainsi 40 fusils manquent à l’appel, El Texican, La Parole est au Colt et bien d’autres ! Le test du Blu-ray a été effectué à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et musical.

Seul Patrick Brion a répondu présent pour présenter Kansas en feu (11’). D’entrée de jeu, c’est d’ailleurs devenu assez redondant, l’historien énumère quelques-uns des westerns sortis la même année que le film qui nous intéresse. Pour Patrick Brion, Kansas Raiders est l’un des très bons westerns d’Audie Murphy, même si le film laisse perplexe quant au traitement des personnages ayant réellement existé. Il évoque également la carrière de Ray Enright, avant de passer en revue les points – selon lui – positifs de ce western, qu’il a revu avec plaisir et dont il défend le rythme, ainsi que la mise en scène.

La vie de soldat et la carrière d’Audie Murphy sont également au centre d’un petit module réalisé en 2010, avec Patrick Brion face caméra (5’30).

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Belle édition HD que voilà, même si on pourra reprocher un grain argentique un poil trop lissé. Mais les couleurs sont éclatantes, la stabilité du master est irréprochable et l’ensemble est lumineux. Un couac constaté au niveau du technicolor à la 57e minute, quand Quantrill et ses hommes laissent derrière eux une ville en feu, où les bandes chromatiques se retrouvent décalées comme pour un film en 3D ! Un défaut de quelques secondes, donc rien de rédhibitoire. La restauration est fort satisfaisante (même si diverses poussières subsistent) et la définition ne déçoit pas, même si les contrastes semblent parfois trop poussés.

Pas de version française sur ce titre. La piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 aux sous-titres imposés est sensiblement étriquée, mais l’écoute reste fluide et dynamique, surtout sur les scènes d’action.


Crédits images : © Universal Pictures / Sidonis Calysta / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Les Vikings, réalisé par Richard Fleischer

LES VIKINGS (The Vikings) réalisé par Richard Fleischer, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 4 décembre 2018 chez Rimini Editions

Acteurs : Kirk Douglas, Tony Curtis, Ernest Borgnine, Janet Leigh, James Donald, Alexander Knox, Maxine Audley, Frank Thring…

Scénario : Calder Willingham, Dale Wasserman d’après le roman « The Vikings » de Edison Marshall

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Mario Nascimbene

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Au Xè siècle, les Vikings sèment la terreur le long des côtes anglaises. Au cours d’une attaque, le chef viking Ragnar tue le roi d’Angleterre et viole la reine. De ce viol naîtra Eric, qui sera capturé par les vikings et élevé comme un esclave, dans le village où vivent son père et son demi-frère, Einar. Ignorant leur lien de parenté, Eric et Einar se vouent une haine farouche.

Quel chef d’oeuvre ! Comment ne pas s’extasier encore et toujours devant cette référence ultime du film d’aventure qui a su traverser les décennies et conquérir le coeur de plusieurs générations de cinéphiles ?! Les Vikings The Vikings, réalisé par l’immense Richard Fleischer est un triomphe au cinéma en 1958. Porté par le producteur Kirk Douglas, qui avait créé sa société Bryna à cette occasion et venait d’enchaîner La Vie passionnée de Vincent van Gogh de Vincente Minnelli, Règlements de comptes à OK Corral de John Sturges et Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, Les Vikings est la résultante de l’association de multiples talents et artisans, qui ont cru en ce projet ambitieux. Soixante ans après sa sortie, Les Vikings n’a pas pris une seule ride. Pourquoi ? En raison du souci d’authenticité désiré par ses créateurs, qui ont voulu respecter au maximum les us et coutumes d’une civilisation alors récupérée et bouleversée par certains contes et des légendes narrées depuis dix siècles. Aujourd’hui, revoir Les Vikings c’est quelque part retrouver son âme d’enfant, mais aussi avoir la certitude de se retrouver devant un gigantesque spectacle, une valeur sûre, LE film parfait, magnifiquement interprété et mis en scène par l’un des plus grands metteurs en scène de l’histoire du cinéma.

Vers 900, les Vikings, adorateurs d’Odin, menés par leur chef Ragnar ravagent régulièrement la Northumbrie en Angleterre. Au cours d’un raid, le roi d’Angleterre est tué et Ragnar viole la reine Enid. De cette union illégitime naîtra Éric. L’enfant est enlevé par Brown, un Viking, alors qu’il allait être emmené en Italie pour être protégé du roi Albert. Éric échoue comme esclave dans le village dirigé par son père et de son demi-frère Einar, le fils légitime de Ragnar. Eric et Einar, qui ne savent rien sur leurs liens du sang, deviennent rivaux et se disputent violemment la conquête de la belle Morgana, princesse galloise promise au roi Aella, un fourbe d’envergure, et que les Vikings ont enlevée dans l’espérance d’une rançon.

Les Vikings…souvenir d’enfance dans les années 80-90 lors d’une diffusion du film sur M6. Scotché devant l’écran devant la beauté des acteurs, troublé surtout par le costume moulant arboré par Janet Leigh – à l’érotisme insolent – qui a dû faire frémir la censure. Mais aussi les couleurs étincelantes, les costumes dont on pouvait sentir les matières et la crasse, l’envie d’essayer de courir sur les rames du drakkar, d’aller ripailler à plein ventre avec ces « bons hommes » qui buvaient à l’aide d’une corne et qui mangeaient le gibier avec les doigts. Subjugué également par le thème musical Mario Nascimbene, effrayé par la scène où Ragnar (Ernest Borgnine, quel putain d’acteur) souhaite mourir l’épée à la main, avant de se jeter dans la fosse aux loups en criant « Odin ! ». Séquence suivie par celle où Eric se fait trancher la main. Mon inconscient avait été tellement marqué par ces images, que j’étais certain d’avoir réellement vu le corps du Viking se faire déchiqueter par les canidés, tout comme j’étais sûr que le réalisateur montrait le moignon ensanglanté de Tony Curtis. La magie de l’effet suggéré de Richard Fleischer. Bref, l’auteur de ces mots pourrait continuer longtemps ainsi, tant Les Vikings est un film qui l’a marqué à vie.

C’est donc toujours difficile de parler d’une oeuvre importante dans l’existence d’un cinéphile. Il y a tout d’abord le divertissement dans ce qu’il a de plus noble, de plus pur. Les Vikings transporte les spectateurs dans un autre monde, le fait voyager dans le passé et lui fait traverser l’écran grâce au format Technirama et au Technicolor. Pointilleux, Richard Fleischer, ainsi que toute son équipe, dont le chef opérateur Jack Cardiff (Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, L’Odyssée de l’African Queen) et Kirk Douglas lui-même, auront passé toute une année entière à faire des recherches et à étudier le mode de vie des Vikings. Puis, l’équipe s’est mise à la recherche des lieux de tournage, avant de jeter leur dévolu sur la Norvège pour y construire le village, la Bretagne (pour son final à Fort la Latte) et l’Allemagne pour les intérieurs. Une année de préparation, huit mois de tournage, soit près de deux ans. Les moyens conséquents se voient à l’écran, chaque seconde.

Richard Fleischer y démontre une fois de plus sa virtuosité, son art immense du storytelling, sa solide direction d’acteurs et sa maîtrise totale de la technique mise à sa disposition. Devant la caméra, Kirk Douglas, Tony Curtis, Janet Leigh et Ernest Borgnine rivalisent de charisme (qu’est-ce qu’ils sont beaux) et de talent. Engagé pour permettre à Kirk Douglas de bénéficier d’un budget plus conséquent, Tony Curtis, qui sortait du sublime Grand ChantageSweet Smell of Success d’Alexander Mackendrick, ne se laisse pas bouffer par son aîné et sa prestation est tout aussi impressionnante que celle de son producteur. Ce dernier, en très grande forme, explose l’écran une fois de plus dans le rôle d’Einar, Viking balafré et borgne, au sourire carnassier, qui ressent malgré lui l’amour pour son demi-frère, chose qui le perdra lors du duel final qui reste dans toutes les mémoires.

Sans aucun temps mort, le scénario de Calder Willingham (Les Sentiers de la gloire) et Dale Wasserman, adapté du roman d’Edison Marshall, enchaîne les séquences cultes et épiques comme des perles sur un collier, soignant autant la psychologie des personnages que les passages attendus comme les différentes batailles (navales et à l’épée), les scènes de beuverie, les divertissements des guerriers et leurs sentiments amoureux. De l’ouverture-prologue avec la voix d’Orson Welles (non crédité), en passant par l’attaque du faucon qui crève un œil à Einar, le regard foudroyant de tendresse et de reconnaissance de Ragnar envers Eric avant d’aller rejoindre le Valhalla, le corset déchiré de Morgana, les drakkars perdus dans la brume, le spectaculaire assaut du château fort, tous ces moments, cette magnificence de chaque instant font de cette fresque l’un des plus grands films de tous les temps et encore aujourd’hui un modèle du genre, vanté notamment par les auteurs de la série Game of Thrones. C’est dire si Les Vikings n’a pas fini de faire de nouveaux adeptes auprès des jeunes passionnés par le septième art !

LE BLU-RAY

Il aura fallu attendre quinze ans pour qu’une édition digne de ce nom du chef d’oeuvre de Richard Fleischer voit enfin le jour en France. Et nous devons ce miracle à l’éditeur Rimini. Exit donc le DVD MGM sorti en avril 2003, place à ce merveilleux coffret ! Cette édition se compose d’un Digipack à deux volets glissé dans un surétui cartonné au visuel attractif, comprenant le Blu-ray et le DVD, avec au verso deux photogrammes tirés du film sur fond de ciel orageux. Egalement présent, un passionnant et exclusif livre de plus de 160 pages, L’Enigme Richard Fleischer, rédigé par Christophe Chavdia, qui revient en détails sur la longue et prolifique carrière du réalisateur, puis plus précisément sur Les Vikings dans une seconde partie. L’historien du cinéma Stéphane Chevalier prend ensuite la relève pour un entretien avec trois Norvégiens ayant assisté au tournage des Vikings. La préface de ce merveilleux ouvrage est rédigée par Bruce et Mark Fleischer, les fils du cinéaste, qui partagent leurs souvenirs de tournage. Le menu principal est quant à lui animé sur le cultissime thème musical de Mario Nascimbene. Mention spéciale à la calligraphie qui reprend la forme de l’alphabet runique. Cette édition française, limitée à 3000 exemplaires, est au final plus conséquente que les disques américains et anglais.

Le premier des suppléments – Un conte norvégien – est un entretien avec le grand Richard Fleischer réalisé en 2002 (27’). Quel plaisir d’écouter le cinéaste raconter ses anecdotes de tournage à travers de multiples photos prises sur le plateau ! Richard Fleischer évoque tour à tour la genèse du projet, l’année de préparation nécessaire afin d’offrir aux spectateurs le spectacle le plus authentique possible, le soin particulier apporté au moindre petit détail voulu historiquement exact, la fabrication de trois drakkars à taille réelle réalisés à partir des plans originaux trouvés au musée d’Oslo. Les lieux de tournage en Norvège et en France sont également évoqués, ainsi que le travail avec le chef opérateur Jack Cardiff et les acteurs. Les souvenirs foisonnent et Richard Fleischer semble très heureux de revenir sur ce film qui était l’un de ses préférés, ainsi que le plus difficile à réaliser d’un point de vue logistique avec son 20.000 lieues sous les mers.

L’éditeur a ensuite mis la main sur une interview de Kirk Douglas (6’) donnée à la télévision belge à l’occasion de la sortie des Vikings. Le comédien, très à l’aise, élégant, souriant, lumineux et laissant échapper quelques mots en français, indique que tourner un film sur les Vikings était l’un de ses rêves depuis toujours. A cette occasion, Kirk Douglas explique avoir fondé sa société de production afin de s’y investir totalement et avec suffisamment d’indépendance. L’acteur se penche également sur la notion du divertissement au cinéma, avant de parler de son prochain film, Spartacus.

Le bonus suivant, intitulé Les Vikings, de la réalité au rêve (20’), croise les témoignages de Mark et Bruce Fleischer, enregistrés lors d’un entretien téléphonique. Sur un montage compilant photos et images du tournage en Bretagne, ainsi que quelques images récentes de Fort la Latte, les deux frères partagent leurs souvenirs liés au tournage des Vikings. Si la prise de son est un peu chaotique pour Bruce, les propos n’en sont pas moins passionnants et émouvants, surtout lorsque les deux intervenants parlent de leur père et de la passion pour le cinéma qui l’animait.

Enfin, et c’est une exclusivité pour le Blu-ray, Rimini Editions inclut également un autre entretien avec Richard Fleischer (28’), cette fois mené par l’historien du cinéma Christophe Champclaux à Los Angeles en 1996. Calme, doux, ému quand il évoque ses souvenirs, Richard Fleischer aborde chaque aspect du tournage de ce film dont il était – à juste titre – très fier. Ce module parvient à compléter celui en début de programme et nous en apprenons encore et toujours sur la genèse des Vikings, le travail sur le scénario et les recherches effectuées, le travail avec le directeur de la photographie Jack Cardiff, le casting, la violence et la censure, le tournage à Fort la Latte…

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce originale.

Voilà donc le cadeau parfait pour le Noël 2018 des cinéphiles !

L’Image et le son

Rimini Editions reprend le même master restauré par la MGM édité aux Etats-Unis chez Kino Lorber. Même source, donc partis pris identiques provenant de la restauration. L’éditeur a décidé de ne pas intervenir sur la copie déjà existante afin de – je cite Jean-Pierre Vasseur, directeur général de Rimini – « ne pas en atténuer le grain ou chercher à corriger les quelques défauts ». Alors oui, certains pourront tiquer devant quelques plans étonnamment lisses, mais Rimini n’allait pas « rajouter » une patine argentique artificielle ! Si divers points blancs et petites tâches demeurent (le plan à effets spéciaux lors de la manifestation divine), la propreté est éloquente (les raccords de changement de bobines dits « brûlures de cigarettes » chers à Tyler Durden ont été effacés) force est d’admettre que nous n’avions jamais vu le chef d’oeuvre de Richard Fleischer dans ces conditions. La luminosité des séquences diurnes frappe d’emblée, comme le retour des Vikings au village ou l’assaut final. Ce master HD rend enfin hommages aux volontés artistiques originales, à l’instar de la composition des plans du cinéaste, avec une profondeur de champ inédite. Les détails foisonnent aux quatre coins du cadre large, y compris sur les gros plans des comédiens. L’occasion d’apprécier la tronche balafrée de Kirk Douglas, ainsi que son œil laiteux, sous toutes les coutures. Le décolleté (mais pas que) de Janet Leigh ne manque pas de relief, et seules les scènes brumeuses, qui donnent toujours du fil à retordre à la compression, surtout sur les films du patrimoine, entraînent une baisse de la définition. Signalons quelques menus décrochages sur les fondus enchaînés, ainsi que des flous intempestifs. Mais absolument rien de rédhibitoire. On lève donc notre corne de bière à Rimini !

Les versions originale et française bénéficient d’un mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0. Dans les deux cas, l’espace phonique se révèle probant et dynamique, le confort est indéniable, et les dialogues sont clairs, nets, précis. Sans surprise, au jeu des comparaisons, la piste anglaise s’avère plus naturelle et harmonieuse.. Que vous ayez opté pour la langue de Shakespeare (conseillée) ou celle de Molière (excellent doublage), aucun souffle ne vient parasiter votre projection et l’ensemble reste propre. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © Brynaprod / MGM / Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr