Test Blu-ray / L’Aventurier, réalisé par Marcel L’Herbier

L’AVENTURIER réalisé par Marcel L’Herbier, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 20 juillet 2022 chez Pathé.

Acteurs : Victor Francen, Blanche Montel, Henri Rollan, Gisèle Casadesus, Alexandre Rignault, Kissa Kouprine, Abel Tarride, Lucien Pascal, Jean Marais…

Scénario : Marcel L’Herbier, d’après la pièce d’Alfred Capus

Photographie : Armand Thirard

Musique : Jean Wiener

Durée : 1h35

Année de sortie : 1934

LE FILM

Dans sa jeunesse, Etienne Ranson a quitté sa famille pour la Tunisie, où il a fait fortune grâce à une mine de sel. Mais ses méthodes sont douteuses : alors qu’il vient de vendre son affaire, une émeute de ses ouvriers éclate, qu’il réprime dans le sang. Ainsi, lorsqu’il retourne à Grenoble auprès de sa famille d’industriels, il est aussi riche que déshonoré. L’accueil est froid. Mais Ranson a beaucoup d’argent et son oncle commence à en manquer…

Dans l’illustre carrière de Marcel L’herbier (1888-1979), L’Aventurier, réalisé en 1933, se situe juste après le diptyque Le Mystère de la chambre jaune / Le Parfum de la dame en noir, d’après Gaston Leroux, suivi de L’Épervier, et juste avant Le Bonheur. Depuis sa transition réussie vers le cinéma parlant, le réalisateur met les bouchées doublées, tournant jusqu’à quatre films par an, avec des moyens toujours aussi conséquents. C’est le cas de cet Aventurier, pas l’opus le plus connu de son auteur, mais qui n’en est pas moins une immense réussite, merveilleusement mis en scène (quel souffle !) et interprété par un casting solidement dirigé, sur lequel trône l’impérial et formidable Victor Francen, dans sa première collaboration avec Marcel L’Herbier, dont il deviendra l’un des acteurs fétiches. Engagé, romanesque, violent, L’Aventurier, inspiré par une pièce de théâtre d’Alfred Capus (comédie en quatre actes créée en 1910 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin), demeure un très grand spectacle cinématographique presque 90 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Train d’enfer, réalisé par Gilles Grangier

TRAIN D’ENFER réalisé par Gilles Grangier, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Marais, Marisa Mell, Howard Vernon, Gérard Tichy, Antonio Casas, Rico Lopez, José Manuel Martin, Carlos Casaravilla, Alvaro de Luna, Jean Lara, André Cagnard, Gamil Rabib, Léon Zitrone…

Scénario : Jacques Robert & Gilles Grangier, d’après le roman de René Cambon

Photographie : Antonio Maccasoli

Musique : André Hossein

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Agent des services secrets français, Antoine Donadieu infiltre un groupe terroriste, basé sur la Côte d’Azur et dirigé par Matras, qui prépare un attentat contre l’Émir Ali Salem. En compagnie de Frieda, il se rend à Barcelone où il doit aller chercher « le professeur », l’homme chargé de la mise au point technique de l’attentat.

Depuis l’avènement de James Bond au cinéma en 1962, les spectateurs se sont pris de passion pour les histoires d’espionnage et les producteurs l’ont bien compris. Suite au triomphe de James Bond 007 contre Dr. No, Bons baisers de Russie et de Goldfinger, la mode de l’Euro Spy est lancée. De l’autre côté des Alpes, moult fleurons du genre vont voir le jour, à l’instar de Suspense au Caire pour A008 A 008, operazione Sterminio (1965), Super 7 appelle le Sphinx Superseven chiama Cairo (1965) et Des fleurs pour un espion Le Spie amano i fiori d’Umberto Lenzi, Opération Goldman Operazione Goldman (1966) d’Antonio Margueriti et bien d’autres. Mais on oublie souvent que la France a elle aussi été une digne représentante en ersatz de l’agent 007, avec notamment la série des OSS 117, d’après l’oeuvre de Jean Bruce. C’est Jean Marais qui donne l’idée au réalisateur André Hunebelle, avec qui il avait tourné Le Bossu (1959), Le Capitan (1960), Le Miracle des loups (1961) et Les Mystères de Paris, de transposer cette série de livres et de surfer sur le succès des Bond, en espérant bien sûr obtenir le rôle principal. Seulement voilà, cela ne se passe pas comme le comédien l’espérait. Si André Hunebelle obtient les droits pour transposer les aventures de l’agent OSS 117 sur le grand écran, celui-ci engage l’américain Kerwin Mathews (On ne joue pas avec le crime 5 Against the House de Phil Karlson, rôle-titre du Septième Voyage de Sinbad The 7th Voyage of Sinbad de Nathan Juran) pour interpréter Hubert Bonisseur de La Bath. Jean Marais n’oubliera jamais cette « trahison », ce qui ne l’empêchera pas de retravailler avec le réalisateur sur la trilogie Fantômas et surtout de trouver d’autres agents secrets ou aventuriers à incarner. Ce sera le cas dans Pleins feux sur Stanislas (1965) de Jean-Charles Dudrumet, Le Gentleman de Cocody (1965) et Le Saint prend l’affût (1966) de Christian-Jaque. Même chose dans le méconnu Train d’enfer (1965), d’après un roman de René Cambon, mis en scène par le prolifique Gilles Grangier (1911-1996), qui avait déjà dirigé l’acteur en 1952 dans L’Amour, Madame. Dans ce film, Jean Marais peut laisser libre-cours à sa fantaisie, en enchaînant les exploits physiques, les bagarres, les poursuites, tout en séduisant les femmes qu’il rencontre dans sa mission. Forcément vintage, Train d’enfer ne révolutionne pas le genre, mais s’avère un divertissement décontracté, amusant, kitsch et rythmé, où Jean Marais se fait visiblement plaisir et où son énergie est sans cesse contagieuse.

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Test DVD / Les Miracles n’ont lieu qu’une fois, réalisé par Yves Allégret

LES MIRACLES N’ONT LIEU QU’UNE FOIS réalisé par Yves Allégret, disponible en DVD le 20 septembre 2021 chez Doriane Films.

Acteurs : Alida Valli, Jean Marais, Marcelle Arnold, Christine Chesnay, Charles Rutherford, Dedi Ristori, Aldo Moschino, Emma Baron, Nada Fiorelli…

Scénario : Jacques Sigurd

Photographie : Jean Isnard

Musique : Louis Beydts

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1951

LE FILM

De Paris à la Toscane, de 1939 à 1950, l’histoire d’un grand amour entre deux jeunes étudiants que la guerre va profondément transformer. Séparés par le conflit, ils tenteront de raviver la flamme d’une passion…mais les miracles n’ont-ils lieu qu’une fois ?

Au début des années 1950, Jean Marais, âgé de 37 ans, tourne pour la dernière fois devant la caméra de Jean Cocteau dans Orphée. S’il a derrière lui quelques associations avec Christian-Jaque (Carmen, Voyage sans espoir) et Jean Delannoy (L’Éternel retour, Aux yeux du souvenir, Le Secret de Mayerling), le nom du comédien reste indubitablement lié à celui de son pygmalion. Sa plus grande popularité n’est pas encore établie, elle viendra surtout en 1960 avec Le Bossu d’André Hunebelle et dans les films de cape et d’épée qui suivront et Jean Marais traversera avant cela une décennie marquée par le genre dramatique, passant allègrement du cinéma de René Clémént (Le Château de verre) à celui d’Yves Ciampi (Le Guérisseur), de Sacha Guitry (Si Versailles m’était conté…) à Luchino Visconti (Nuits blanches). Mais il collaborera également à deux reprises avec chacun des frères Allégret, Yves (Les Miracles n’ont lieu qu’une fois et Nez de cuir) et Marc (Julietta et Futures vedettes). Dans Les Miracles n’ont lieu qu’une fois, il réussit le pari d’incarner un personnage sur une dizaine d’années, de l’âge de 24 ans à 35 ans, au même titre que sa partenaire, la merveilleuse Alida Valli, immortalisée au cinéma par Dario Argento (Suspiria, Inferno), Mario Bava (Lisa et le diable), Luchino Visconti (Senso), Michelangelo Antonioni (Le Cri), Georges Franju (Les Yeux sans visage), ici dans son premier film en langue française. Ce sublime couple de cinéma fait encore le charme des Miracles n’ont lieu qu’une fois, et même si Yves Allégret (1905-1987) et son scénariste Jacques Sigurd (1920-1987) ne retrouvent pas autant l’inspiration que pour Une si jolie petite plage (1949), ce drame passionnel vaut assurément le coup d’oeil.

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