Test DVD / Société anonyme anti-crime, réalisé par Stefano Vanzini

SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME (La Polizia ringrazia) réalisé par Stefano Vanzina, disponible en DVD le 5 janvier 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Mario Adorf, Franco Fabrizi, Cyril Cusack, Laura Belli, Jürgen Drews, Corrado Gaipa…

Scénario : Stefano Vanzini & Lucio De Caro

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h34

Année de sortie : 1972

LE FILM

Rome, la corruption a gangrené toutes les institutions. Le commissaire Bertone tente malgré tout de faire son travail correctement. Alors qu’il recherche deux voyous ayant assassiné un joaillier après un braquage, il retrouve l’un d’eux, mort, au bord du canal. Il va peu à peu découvrir qu’un groupe armé a entrepris de faire justice sur les malfrats libérés par une administration trop laxiste.

Rome est aussi à toi ! Aide-nous à la garder propre !

Dans le cinéma d’exploitation, en particulier celui qui a submergé les salles italiennes dans les années 1970, sont dissimulées quelques pépites qui allaient bien au-delà du simple cinéma Bis, qui ont su traverser les années et même les décennies sans (trop) de dommages et dont le propos demeure d’une redoutable efficacité et d’une folle modernité. C’est le cas de Société anonyme anti-crime, réalisé par Stefano Vanzina (1917-1988), plus connu par les cinéphiles sous le pseudonyme de Steno. Pour faire simple, nous dirons purement et simplement que La Polizia ringrazia annonce ni plus ni moins Magnum Force de Ted Post, le deuxième volet de la saga Harry Callahan, co-écrit par John Milius et Michael Cimino. Dans cette deuxième enquête de l’inspecteur Harry, ce dernier se retrouvait face à des meurtres ayant pour cible des proxénètes, des trafiquants et des assassins, commis par une « brigade spéciale » de flics néofascistes, auto-proclamés juges et bourreaux, qui avaient décidé de nettoyer la ville à leur façon. Si dans Société anonyme anti-crime, le personnage principal impeccablement campé par Enrico Maria Salerno est un modèle d’intégrité, Callahan se retrouvait comme qui dirait face à lui-même dans Magnum Force puisque les motards tueurs usaient des mêmes méthodes expéditives. Mais le sujet reste le même et le film de Steno interroge sur cette question de l’autodéfense qui revenait sans cesse dans la bouche de celles et ceux qui étaient victimes ou témoins de vols à main armée, de kidnappings et de meurtres qui régissaient leur quotidien dans les rues des grandes villes dans l’Italie des Années de plomb. Société anonyme anti-crime est un polar solide, excellemment mis en scène et interprété, qui a des choses à dire et les dit bien, sans avoir recours à une violence gratuite. Il en ressort une noirceur et une ironie sombre qui à l’instar du final tragique et pessimiste imprègne le spectateur et le fait s’interroger sur la valeur morale des institutions qui régissent la vie des citoyens.

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Test DVD / Opération K, réalisé par Luigi Petrini

OPÉRATION K (Operazione Kappa: sparate a vista) réalisé par Luigi Petrini, disponible en DVD le 5 janvier 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Mario Cutini, Marco Marati, Maria Pia Conte, Patricia Pilchard, Mario Bianchi, Maria Francesca, Linda Sini, Edmondo Tieghi…

Scénario : Luigi Petrini

Photographie : Luigi Ciccarese

Musique : Franco Bixio, Fabio Frizzi & Vince Tempera

Durée : 1h30

Année de sortie : 1977

LE FILM

Expulsé d’une fête mondaine pour avoir couché avec la fille des propriétaires, le jeune paumé Paolo rencontre Giovanni, le fils rebelle d’un professeur. Sous l’effet de la drogue, les deux amis violent Anna, la fiancée de Giovanni, et tuent la voisine qui voulait intervenir. En fuite, avec la police à leurs trousses, ils décident de prendre un restaurant en otage…

Ne cherchez pas, le nom de Luigi Petrini ne vous dira sûrement rien. Né à Rome en 1934, ce réalisateur ne sera actif que de 1964 à 1988 et mettra en scène une dizaine de longs-métrages, en passant allègrement d’un genre à l’autre. Il débute dans le registre dramatique avec son premier long-métrage, Una storia di notte, avec la sublime Sylva Koscina, puis enchaîne directement sur la romance Le Sedicenni (1965), avant de signer son premier polar, A suon di lupara (1968). En 1970, il s’intéresse à une histoire d’amour entre deux femmes dans Così, così… più forte, puis continue sur cette lancée l’année suivante dans La Ragazza dalle mani di corallo (1971). Luigi Petrini aborde ensuite la comédie avec Scusi, si potrebbe evitare il servizio militare?… No! (1974). Les années 1970 touchent à leur fin et le cinéaste commence à racler les fonds de tiroir en mélangeant un peu de tout, notamment avec A.A.A. cercasi spia… disposta spiare per conto spie, mélange gloubi-boulga de comédie-policière et de comédie-musicale. S’il arrêtera sa carrière sur un « coup d’éclat » intitulé White Pop Jesus (1980) – on vous prévient, vous n’en croirez pas vos yeux – Luigi Petrini livre aussi ce qui est probablement son meilleur film, Opération KOperazione Kappa: sparate a vista. Sorti en 1977, ce polar étrange, mélange de poliziottesco, genre qui tirait alors sur sa fin (comme tout le cinéma d’exploitation en fait), et de rape and revenge n’a rien du grand film, mais s’avère un rejeton quelque peu dégénéré et surtout peu aimable, qui étonne par sa violence sèche et brutale, ainsi que par le traitement de ses personnages, repoussants, abjects, vulgaires, misogynes et puants, filmés néanmoins comme des héros tragiques car montrés comme des victimes de la société dans l’Italie des tristement célèbres Années de plomb.

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Test DVD / La Femme des steppes, le flic et l’oeuf, réalisé par Wang Quan’an

LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L’OEUF (Öndög) réalisé par Wang Quan’an, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Diaphana.

Acteurs : Aorigeletu, Arild Gangtemuer, Enkhtaivan Dulamjav, Norovsambuu…

Scénario : Wang Quan’an

Photographie : Aymerick Pilarski

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Le corps d’une femme est retrouvé au milieu de la steppe mongole. Un policier novice est désigné pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger du froid et des loups. Le lendemain matin, l’enquête suit son cours, la bergère retourne à sa vie libre mais quelque chose aura changé.

Difficile de mettre des mots sur le septième long-métrage du réalisateur – issu de la sixième génération de cinéastes chinois – Wang Quan’an (né en 1965), diplômé de l’Académie de cinéma de Pékin, rendu célèbre dans le monde entier pour avoir reçu l’Ours d’or au Festival de Berlin en 2007 pour Le Mariage de Tuya, puis l’Ours d’argent du meilleur scénario en 2010 à ce même Festival pour Apart Together. Les néophytes auront sans doute du mal à entrer dans l’univers du cinéaste avec La Femme des steppes, le flic et l’oeufÖndög et nous leur conseillerons plutôt de découvrir ses premiers films, avant de plonger dans cette œuvre insolite, merveilleusement photographiée, contemplative, trop diront certains et on ne pourra pas leur donner tort, mais assurément une expérience cinématographique, sensorielle et pleine de pudeur, qui agit véritablement comme une séance d’hypnose.

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Test DVD / Le Démon de la chair, réalisé par Edgar G. Ulmer

LE DÉMON DE LA CHAIR (The Strange Woman) réalisé par Edgar G. Ulmer, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Hedy Lamarr, George Sanders, Louis Hayward, Gene Lockhart, Hillary Brooke, Rhys Williams, June Storey…

Scénario : Herb Meadow, Hunt Stromberg & Edgar G. Ulmer d’après le roman de Ben Ames Williams

Photographie : Lucien Andriot

Musique : Carmen Dragon

Durée : 1h36

Année de sortie : 1946

LE FILM

Dans le Maine du XIXème siècle, à Bangor, une femme fatale sème la mort autour d’elle, n’hésitant pas à demander à son soupirant de tuer son père s’il veut qu’elle cède à ses avances, et fait ainsi basculer le destin de trois hommes amoureux d’elle.

Edgar Georg Ulmer (1904-1972) est un cinéaste que les cinéphiles n’ont cessé de redécouvrir depuis sa mort. Metteur en scène, scénariste, producteur et directeur de la photographie américain d’origine austro-hongroise, ancien comédien et décorateur, celui que l’on connaît plus communément sous le nom d’Edgar G. Ulmer est l’auteur de moult films chéris par les spectateurs. Assistant de F.W. Murnau, Robert Siodmak, Billy Wilder, Fred Zinnemann, il passe à la mise en scène dans les années 1930 et signe notamment Le Chat noirThe Black Cat (1934) avec Boris Karloff et Bela Lugosi. Suivront plus tard, pêle-mêle, L’Ile des péchés oubliés (1943), Barbe Bleue (1944) avec John Carradine, Detour (1945), Les Pirates de Capri (1951), L’Homme de la planète X (1951) qui reflètent l’éclectisme et le caractère prolifique du réalisateur. Edgar G. Ulmer a alors près de quarante films et documentaires à son actif quand il entreprend Le Démon de la chairThe Strange Woman (1946), film noir et drame psychologique adapté d’un roman de Ben Ames Williams, produit et interprété par la sublimissime Hedy Lamarr, femme fatale, vénéneuse et à se damner dans un rôle taillé sur mesure, dans lequel elle enflamme l’écran et les sens.

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Test DVD / Dario Argento : Soupirs dans un corridor lointain, réalisé par Jean-Baptiste Thoret

DARIO ARGENTO – SOUPIRS DANS UN CORRIDOR LOINTAIN réalisé par Jean-Baptiste Thoret, disponible en DVD le 15 septembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Avec : Dario Argento

Image : Laurent Brunet

Musique : Jean-Baptiste Thoret

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Vingt ans séparent les deux parties de ce film portrait consacré à Dario Argento. Tourné à Turin puis à Rome entre 2000 et 2019, Soupirs dans un corridor lointain cale son pas sur l’un des cinéastes les plus marquants de ces quarante dernières années. Ses obsessions, son travail, ses souvenirs, ses hantises, son rapport à la ville éternelle, les blessures de l’Histoire italienne, et puis le temps qui passe…

Né en 1940, Dario Argento est un réalisateur italien devenu aujourd’hui incontournable pour les cinéphiles. Il s’est spécialisé au début de sa carrière dans le giallo, un genre qui mélange le cinéma policier, l’horreur et l’érotisme. Durant la période la plus riche de sa carrière, les années 1970-80, il entame sa fameuse « Trilogie des Enfers » avec Suspiria (1977), Inferno (1980) et qu’il achève en 2007 avec La Troisième mère La Terza madre. Il est aussi connu pour ses films d’horreur tels que Ténèbres – Tenebre (1982), Les Frissons de l’angoisseProfondo rosso (1975) ou encore Phenomena (1985).

Jean-Baptiste Thoret est un historien et critique de cinéma. Il s’est spécialisé dans le mouvement du Nouvel Hollywood et dans le cinéma italien des années 70. Il est l’auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages sur le cinéma. Son documentaire commence par un extrait de film réalisé par Dario Argento, où Jean-Baptiste Thoret nous fait prendre conscience de son esthétisme et de son style singulier. Il n’y a aucun doute, le critique est un expert du cinéma du maître italien qu’il analyse depuis plusieurs décennies. Ses propos sont remplis d’admiration, c’est un défenseur de la première heure de ses films.

Dans la première moitié du documentaire, il s’agit d’un remontage d’images datant de 2000, où Jean-Baptiste Thoret avait pu assister au tournage du film Le Sang des innocents – Non ho sonno. Durant l’interview, Dario Argento parle de sa relation avec le cinéma et de ses débuts en tant que critique. Par la suite, il dévient scénariste notamment pour le film Il était une fois dans l’Ouest (1969) de Sergio Leone, une expérience qui le poussera à se lancer dans la mise en scène. D’ailleurs, Dario Argento se confie sur sa vision du métier de réalisateur et de l’importance de la narration. Les interviews sont entrecoupées par des images du tournage où l’on peut voir le cinéaste qui tente difficilement de faire comprendre à son équipe ce qu’il souhaite. Il semble complètement habité par son film, sur le plateau, rien d’autre que la réalisation ne compte.

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Test DVD / Ma Barker et son gang, réalisé par Bill Karn

MA BARKER ET SON GANG (Ma Barker’s Killer Brood) réalisé par Bill Karn, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Lurene Tuttle, Tristram Coffin, Paul Dubov, Nelson Leigh, Myrna Dell, Victor Lundin, Don Grady, Gary Ammann…

Scénario : Tom Hubbard & John Patrick

Photographie : F. Paul Hall

Musique : Gene Kauer

Durée : 1h26

Année de sortie : 1960

LE FILM

A la grande désapprobation de son mari, Kate Barker encourage ses enfants à piller les troncs d’églises. Lorsque le jeune Herman est arrêté pour avoir dévalisé une attraction foraine, le shérif local chasse la famille de la ville. Quelques années plus tard, « Ma » et ses fils figurent en tête de liste des gangsters les plus recherchés des Etats Unis, lesquels, tels Mitraillette Kelly ou Alvin Karpis n’hésitent pas à s’associer avec le désormais redouté gang Barker.

« Freeze ! I’m Ma Baker ! Put your hands in the air and give me all your money ! »

Les fans de Boney M et de disco reconnaîtront immédiatement les premières paroles de la chanson Ma Baker. Ce qu’ils savent moins, c’est que ce tube de 1977 s’inspire de l’histoire de la criminelle Kate Barker, surnommée Ma Barker, qui avait comme particularité d’être à la tête d’un gang composé de ses enfants dans les années 1920. Une personnalité singulière qui a évidemment fait de l’oeil au cinéma et qui a donc donné naissance au film Ma Barker et son gangMa Barker’s Killer Brood, réalisé en 1960 par Bill Karn. En introduction, un panneau indique qu’il s’agit bien d’une « histoire vraie corroborée par les documents de la police, des extraits de journaux et des témoignages ». Ce long-métrage tient à respecter au maximum les faits réels et les évènements qui ont jalonné la « carrière sadique de Katharine Clark Barker, reine du crime, qui a appris à ses fils que le seul vrai crime était de se faire prendre ». Ce sur quoi le film démarre, après avoir ajouté que durant deux décennies de braquages, d’enlèvements et de meurtres, Ma Barker n’a jamais été arrêtée. Nous accueillons Ma Barker et son gang à bras ouverts et ce portrait dressé de ce génie diabolique, mère de la pègre et ennemie publique ne déçoit pas. Cette petite réussite est surtout imputable à l’interprétation survoltée et suintante de Lurene Tutle (1907-1986), comédienne exceptionnelle vue chez Orson Welles (Macbeth), Henry Hathaway (Niagara), Stanley Donen (Donnez-lui une chance) et Alfred Hitchcock (Psychose), qui trouve peut-être ici le rôle de sa vie.

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Test DVD / Les Rôdeurs de l’aube, réalisé par Tim Whelan

LES RÔDEURS DE L’AUBE (Rage at Dawn) réalisé par Tim Whelan, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Forrest Tucker, Randolph Scott, Mala Powers, J. Carrol Naish, Edgar Buchanan, William Forrest…

Scénario : Horace McCoy, d’après une histoire de Frank Gruber

Photographie : Ray Rennahan

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h23

Année de sortie : 1955

LE FILM

En 1866, dans le sud de l’Indiana, le gang des frères Reno terrorise la région en braquant des banques et pillant des trains, avec la complicité de notables locaux qui ferment les yeux sur leurs activités, prenant au passage leur « commission ». Les habitants du secteur, lassés de cette situation, font appel à l’agence de détectives Pinkerton qui dépêche un de ses agents. Les renseignements recueillis permettent d’organiser un guet-apens lors d’une nouvelle attaque de banque, mais les frères Reno en réchappent (sauf un qui est tué). Ils découvrent peu après que l’agent en question est le barman Murphy et l’assassinent. L’agence envoie alors un nouvel homme, James Barlow, qui parvient à infiltrer le gang en courtisant la sœur des Reno, Laura, et en se faisant lui-même passer pour un braqueur…

Vous n’aviez jamais entendu parler des frères Reno ? Non, rien à voir avec Jean, mais comme les spécialistes du Far-West pourront vous le dire, ainsi qu’un carton au début du film qui nous intéresse aujourd’hui, les frères Reno, Clint fermier respecté, Frank, Simeon, John et Bill demeurent célèbres pour avoir été les premiers voleurs de train de l’histoire des Etats-Unis. Pillant, brûlant et tuant, la bande a parcouru les états frontaliers du Midwest, ouvrant la voie aux grands gangs de hors-la-loi, plus connus pour le coup, les frères James, les frères Dalton et les Younger. Sur une histoire signée Horace McCoy, l’auteur du légendaire On achève bien les chevaux et scénariste (Gentleman Jim de Raoul Walsh, Le Fauve en liberté de Gordon Douglas et Les Indomptables de Nicholas Ray), inspirée d’un récit du spécialiste du roman policier et du western Frank Gruber, le réalisateur Tim Whelan livre pour la RKO un petit film bien emballé, toujours aussi divertissant 65 ans après. Il offre aussi à Randolph Scott l’un des derniers rôles à l’écran et qui s’avère impeccable dans la peau du dénommé Barlow, un agent fédéral qui se fait passer pour un hors-la-loi, afin de gagner la confiance des frères et des bureaucrates pourris. Cela se complique avec la compassion qu’éprouve Barlow pour Laura, la soeur des Reno, qui tient la maison à contre-coeur. La tension monte alors que la bande s’apprête un coup pour attaquer un train.

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Test DVD / Daniel Boone, l’invincible trappeur, réalisé par Albert C. Gannaway & Ismael Rodríguez

DANIEL BOONE, L’INVINCIBLE TRAPPEUR (Daniel Boone, Trail Blazer) réalisé par Albert C. Gannaway & Ismael Rodríguez, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Bruce Bennett, Lon Chaney Jr., Faron Young, Kem Dibbs, Damian O’Flynn, Jacqueline Evans, Nancy Rodman, Freddy Fernández…

Scénario : Tom Hubbard & John Patrick

Photographie : Jack Draper

Musique : Raúl Lavista

Durée : 1h15

Année de sortie : 1956

LE FILM

Vers la fin du 18ème siècle, un groupe de pionniers s’installe dans le Kentucky avec le soutien du célèbre trappeur Daniel Boone. Cette intrusion suscite la colère des indiens Shawnees, mal conseillés par un anglais vindicatif qui déteste Boone. Le trappeur qui entretient de longue date des liens amicaux avec Black Fish le grand chef Shawnee va tenter de mettre un terme aux massacres des colons.

Daniel Boone (1734-1820) est une icône de l’histoire américaine, dont la légende a comme bien souvent enjolivé la vie et les actes. Considéré comme étant le premier héros de l’histoire des Etats-Unis, les exploits de l’explorateur et pionnier de la colonisation de l’Amérique du Nord ont très tôt inspiré la littérature et le cinéma, y compris le légendaire roman de James Fenimore Cooper, Le Dernier des Mohicans, publié en 1826. C’est dire si l’histoire de Daniel Boone fait partie du folklore américain. Sur le grand écran, George O’Brien l’a interprété en 1936 dans un film qui porte le nom de son héros et réalisé par David Howard. Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui date de 1956 et on y retrouve Bruce Bennett dans la peau du trappeur, plongé dans l’état du Kentucky, une contrée sauvage qui en dialecte indien signifie « terre sombre et sanglante ». Le comédien s’en sort très bien dans la peau de Daniel Boone, dont le courage est sans cesse loué par ses camarades, ses enfants et sa femme qui semble constamment en état d’hypnose rien qu’en le regardant. Tout irait pour le mieux pour tous ces colons, mais voilà ces territoires hostiles sont encore marqués par la présence d’Indiens qui peinent à accepter la présence de l’homme blanc qui bâtit des villes là où ils chassaient avant leur arrivée. Bref, vous l’aurez compris, les Indiens, alliés ici aux Anglais qui leur fournissent des armes, ne veulent pas se laisser faire par les colons, même si Daniel Boone s’évertue à leur dire que « l’homme blanc est ici pour faire ami et aider Indiens ». Mais ces derniers attaqueront le fort de Daniel Boone, qui de son côté ripostera avec ses camarades en leur tirant dessus, tout en gardant le sourire et en prenant cette attaque – et ce génocide – comme un entraînement au tir.

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Test DVD / Voir le jour, réalisé par Marion Laine

VOIR LE JOUR réalisé par Marion Laine, disponible en DVD le 1er décembre 2020 chez Pyramide Vidéo.

Acteurs : Aure Atika, Sandrine Bonnaire, Kenza Fortas, Elsa Madeleine, Brigitte Roüan, Sarah Stern, Lucie Fagedet, Nadège Beausson-Diagne, Stéphane Debac, Claire Dumas, Alice Botté…

Scénario : Marion Laine, d’après le roman Chambre 2 de Julie Bonnie

Photographie : Brice Pancot

Musique : Béatrice Thiriet

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Jeanne travaille comme auxiliaire dans une maternité de Marseille. Nuit et jour, Jeanne et ses collègues se battent pour défendre les mères et leurs bébés face au manque d’effectif et à la pression permanente de leur direction. Jeanne vit avec Zoé, sa fille de 18 ans, qu’elle élève seule. Lorsqu’un drame survient à la maternité et que Zoé part étudier à Paris, le passé secret de Jeanne resurgit soudain et la pousse à affirmer ses choix de vie.

Tout d’abord comédienne, vue dans quelques séries made in TF1 (Navarro, Julie Lescaut, Les Cordier, juge et flic), Marion Laine passe à la mise en scène et après quelques courts livre son premier long-métrage en 2008, Un coeur simple. Dans cette adaptation de la nouvelle homonyme de Gustave Flaubert publiée en 1877 dans le recueil Trois Contes, la réalisatrice dirigeait Sandrine Bonnaire, Marina Foïs et Noémie Lvovsky. Avec son deuxième film, A coeur ouvert, Marion Laine décevait avec sa transposition du second roman de Mathias Enard, Remonter l’Orénoque, publié en 2005, un film guère réussi en dépit de la réunion de deux beaux comédiens, Juliette Binoche et Édgar Ramírez, et ce en raison d’un scénario mal écrit et caricatural, une mise en scène jamais convaincante, des scènes souvent ridicules et une interprétation trop « excessive ». La cinéaste rectifie enfin le tir avec Voir le jour, sans aucun doute son plus beau film à ce jour, pour lequel elle retrouve Sandrine Bonnaire une troisième fois après le téléfilm Ce soir-là et les jours d’après qui traitait des attentats de novembre 2015.

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Test DVD / Divorce Club, réalisé par Michaël Youn

DIVORCE CLUB réalisé par Michaël Youn, disponible en DVD le 2 décembre 2020 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison, Caroline Anglade, Audrey Fleurot, Michaël Youn, Charlotte Gabris, Youssef Hajdi, Benjamin Biolay…

Scénario : Matt Alexander, Michaël Youn, Claude Zidi Jr., Cyrille Droux & Marie-Pierre Huster

Photographie : Stéphane Le Parc

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Après 5 ans de mariage, Ben est toujours aussi éperdument amoureux. Jusqu’au jour où il découvre en public que sa femme le trompe : humilié et plaqué dans la foulée ! Abattu et lâché par ses proches, Ben peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards quarantenaires ébauchent les premières règles du  » Divorce Club « …

Après les beaux succès dans les salles de Fatal (1.2 million de spectateurs en 2010 ) et de Vive la France (1,1 million d’entrées), pour lequel il avait disposé d’un budget confortable de 15 millions d’euros, le troisième long-métrage de Michaël Youn en tant que réalisateur se faisait attendre. Sept ans séparent Divorce Club de son deuxième film, mais force est de constater que l’humour de l’ancien trublion du PAF n’a pas changé. Sa troisième mise en scène témoigne de son incroyable énergie et de son sens du gag largement influencé par les comiques anglo-saxons. Mais Michaël Youn s’affranchit de cette référence pour signer une comédie bien de chez nous, une sorte de mélange de hamburger nappé de beaujolais en fait, avec une touche de pudding, bref un gloubi-boulga qui mixe à la fois l’humour américain, franchouillard et british, avec une rare décontraction et surtout avec une belle réussite.

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