Test Blu-ray / Extra sangsues, réalisé par Fred Dekker

EXTRA SANGSUES (Night of the Creeps) réalisé par Fred Dekker, disponible en DVD et combo Blu-ray/DVD le 12 novembre 2019 chez Elephant Films.

Acteurs : Jason Lively, Steve Marshall, Jill Whitlow, Tom Atkins, Wally Taylor, Bruce Solomon, Vic Polizos, Allan Kayser…

Scénario : Fred Dekker

Photographie : Robert C. New

Musique : Michael N. Knue

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

1959, Un vaisseau extraterrestre s’écrase sur terre. La créature qui était à l’intérieur prend possession d’un jeune homme. Près de 30 ans plus tard, Chris Romero, étudiant un peu perdu et son ami J.C, découvrent le corps possédé qui revient à la vie…

« If you scream…you’re dead ! »

Fred Dekker (né en 1959) n’est pas que le « pauvre » réalisateur du « calamiteux » RoboCop 3 (1993). Avant ce malheureux troisième volet, il y a eu Extra Sangsues Night of the Creeps ou bien encore La Nuit des sangsues pour son exploitation en VHS, son premier long métrage mis en scène en 1986. A la fois comédie fantastique et teenage movie d’horreur, Extra sangsues est devenu depuis un vrai film culte très prisé par les aficionados du genre. Dans ce film fourre-tout, Fred Dekker y met tout le cinéma qu’il affectionne depuis sa plus tendre enfance. Il n’est donc pas étonnant d’y trouver des aliens, des zombies humains et animaux, un serial killer, des adolescents victimes de leurs hormones et de leur sébum. Bref, Extra sangsues est un très joyeux bordel absolument jubilatoire, fun, bad-ass, très drôle et suant littéralement d’amour pour le cinéma d’exploitation.

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Test Blu-ray / Le Moment de la vérité, réalisé par Francesco Rosi

LE MOMENT DE VÉRITÉ (Il Momento della verità) réalisé par Francesco Rosi, disponible en combo Blu-ray+DVD le 4 décembre 2019 chez Studiocanal.

Acteurs : Miguel Mateo « Miguelín », José Gómez Sevillano, Pedro Basauri « Pedrucho », Linda Christian, Luque Gago, Salvador Mateo, Manuel Ruiz Serrana, Francisco Caño, José Rodríguez Matia, Manolo Pérez Moratilla, José Vizcaino…

Scénario : Pedro Beltrán, Ricardo Muñoz Suay, Pere Portabella, Francesco Rosi

Photographie : Pasqualino De Santis, Gianni Di Venanzo, Aiace Parolin

Musique : Piero Piccioni

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Le destin de Miguel, jeune paysan espagnol cherchant à devenir torero.

Le résumé est sans doute succinct, mais Le Moment de la véritéIl Momento della verità (1965), film méconnu du grand Francesco Rosi, est une œuvre beaucoup plus dense qu’il n’y paraît. En fait, mieux vaut « laisser la parole » au cinéaste lui-même pour donner quelques indications quant à son récit : « C’est l’histoire d’un jeune espagnol du Sud, un paysan : il veut sortir de son village, émigrer dans le Nord de l’Espagne à Barcelone, ville qui attire tous les gamins du Sud avec ses usines et ses industries. La route qui lui permettra, croit-il, de rompre plus vite, même au prix du risque, ce cercle de misère dans lequel il se sent opprimé, c’est celle du toro. Et il affronte le taureau… ». A la fois documentaire et drame social, Le Moment de la vérité pourra aujourd’hui faire exploser de rage L’Alliance Anticorrida puisque le réalisateur filme les spectacles tauromachiques au plus près, ayant d’ailleurs recours pour cela à quelques objectifs particuliers, utilisés habituellement par la télévision pour filmer les compétitions sportives. Quoique l’on puisse penser de la corrida, l’immersion et donc l’expérience cinématographique est réussie. Mais au-delà de ces partis pris, Francesco Rosi, qui utilise d’ailleurs la couleur pour la première fois de sa carrière, signe un récit initiatique, mâtiné de critique politique. Le Moment de la vérité est une grande découverte.

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Test Blu-ray / Skin, réalisé par Guy Nattiv

SKIN réalisé par Guy Nattiv, disponible en DVD et Blu-ray le 3 décembre 2019 chez Lonesome Bear.

Acteurs : Jamie Bell, Danielle Macdonald, Daniel Henshall, Mike Colter, Vera Farmiga, Bill Camp, Louisa Krause, Zoe Margaret Colletti, Kylie Rogers, Colbi Gannett, Mary Stuart Masterson…

Scénario : Guy Nattiv

Photographie : Arnaud Potier

Musique : Dan Romer

Durée : 1h58

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

L’histoire vraie de Bryon “Pitbull” Widner, membre d’un gang de néo-nazis qui fera face à des conséquences mortelles lorsqu’il décidera de changer de vie…

A la base de Skin, il y a un court-métrage du même nom réalisé la même année par Guy Nattiv. Un film percutant qui a reçu l’Oscar du meilleur court métrage en 2019. S’il s’en éloigne pour la version « long métrage », le cinéaste israélien signe une œuvre coup de poing, viscéral, épatant, virtuose et qui prend aux tripes du début à la fin, inspiré par des faits réels, l’histoire de Bryon Widner, un ancien membre d’un groupe de skinhead, un néonazi, un suprémaciste blanc qui a décidé de se repentir et d’effacer ses tatouages haineux, croix gammées, rasoirs ensanglantés. Magistralement interprété par Jamie Bell, l’éternel Billy Elliot, on pense souvent au film culte d’Alan Clarke, Made in Britain, dans lequel Tim Roth incarnait également un jeune skinhead, ainsi qu’à celui de Tony Kaye, American History X, avec Edward Norton dans un de ses plus grands rôles. Il faudra désormais compter sur Skin quant au sujet épineux du néo-nazisme. Un récit sulfureux qui a sûrement effrayé les distributeurs, puisque le film de Guy Nattiv est arrivé directement dans les bacs français. Et la découverte est absolument obligatoire puisque Skin est ni plus ni moins l’un des meilleurs films de l’année 2019 !

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Test Blu-ray / Les Carrefours de la ville, réalisé par Rouben Mamoulian

LES CARREFOURS DE LA VILLE (City Streets) réalisé par Rouben Mamoulian, disponible en combo Blu-ray/DVD le 10 décembre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Gary Cooper, Sylvia Sidney, Paul Lukas, William « Stage » Boyd, Wynne Gibson, Guy Kibbee, Stanley Fields, Betty Sinclair, Robert Homans, Barbara Leonard…

Scénario : Oliver H.P. Garrett, Max Marcin d’après une histoire originale et une nouvelle de Dashiell Hammett

Photographie : Lee Garmes

Musique : Karl Hajos, Ralph Rainger

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1931

LE FILM

Les États-Unis, durant la Prohibition. Afin de développer son trafic d’alcool, le gangster Maskal n’hésite pas à tuer pour s’approprier de nouvelles brasseries. Il est épaulé par Pop Cooley, son fidèle et redoutable homme de main. Nan, la fille de Cooley, est amoureuse du Kid, qui travaille dans un stand de tir forain. Elle aimerait qu’il rejoigne le gang, mais il s’y refuse. Jusqu’au jour où Nan est emprisonnée…

Pour les cinéphiles, Rouben Mamoulian (1897-1987) reste célèbre pour avoir été débarqué du plateau de Laura (1944) par Otto Preminger en raison de « divergences artistiques », puis de celui du gargantuesque Cléopâtre pour être finalement remplacé par Joseph L. Mankiewicz. Heureusement, l’histoire retiendra aussi et surtout le formidable Docteur Jekyll et Mr. Hyde (1931) avec Fredrich March, l’une, si ce n’est la meilleure adaptation d’une œuvre de Robert Louis Stevenson. Sans oublier Le Signe de Zorro (1940) avec Tyrone Power ! Mais aujourd’hui, nous parlerons des Carrefours de la villeCity Streets (1931), le second long métrage de Rouben Mamoulian. Un film-noir comme on les aime avec une plastique élégante, des costumes bien coupés, des chapeaux bien ajustés, de beaux acteurs noyés dans les volutes de cigarettes et bien évidemment une petite intrigue bien menée, ici resserrée sur 80 minutes. Enfin, Les Carrefours de la ville vaut également pour ses deux têtes d’affiche, non des moindres, Gary Cooper et Sylvia Sidney.

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Test Blu-ray / Fanatic, réalisé par Silvio Narizzano

FANATIC réalisé par Silvio Narizzano, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 3 décembre 2019 chez ESC Editions

Acteurs : Tallulah Bankhead, Stefanie Powers, Peter Vaughan, Maurice Kaufmann, Yootha Joyce, Donald Sutherland, Gwendolyn Watts, Robert Dorning, Philip Gilbert…

Scénario : Richard Matheson d’après le roman Nightmare d’Anne Blaisdell

Photographie : Arthur Ibbetson

Musique : Wilfred Josephs

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Patricia Carroll, une jeune américaine, vient en Angleterre pour se marier avec Alan Glentower, mais avant de retrouver ce dernier elle décide d’aller rendre visite à la mère de son ancien fiancé décédé, Stephen Trefoile. Madame Trefoile vit dans un château isolé et délabré avec son domestique excentrique, sa servante malveillante et son jardinier simple d’esprit. Madame Trefoile se révèle fanatique religieuse et enferme dans son château Patricia afin de la purifier…

Après Maniac et Paranoïaque, voici Fanatic, réalisé en 1965 par un certain Silvio Narizzano (1927-2011). Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais ce cinéaste a connu son heure de gloire en 1966 avec le film Georgy Girl, avec James Mason et Alan Bates, comédie nommée dans quatre catégories aux Oscar et aux BAFTA, récompensée aux Golden Globes pour l’interprétation de Lynn Redgrave. Mais pour l’heure, Fanatic marque ses débuts au cinéma après avoir fait ses classes à la télévision. Si Fanatic est quelque peu oublié dans l’immense liste des productions de la Hammer Films, il n’en demeure pas moins intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord pour son scénario écrit par Richard Matheson (Je suis une légende, L’Homme qui rétrécit) d’après un roman d’Anne Blaisdell. Un quasi-huis clos anxiogène teinté d’humour très noir. Ensuite, Fanatic confie l’un des deux rôles principaux à la comédienne Tallulah Bankhead, grande tragédienne, célèbre pour ses frasques et ses sautes d’humeur imbibées d’alcool sur les plateaux. Elle est ici la grande attraction du film, le monstre terrifiant. Durant cette période, la Hammer va livrer quelques comédies sombres à la frontière du film d’épouvante en prenant des personnages de femmes âgées comme élément central du récit. A l’instar de Bette Davis dans Confession à un cadavreThe Nanny (1965) de Seth Holt et The Anniversary (1967) de Roy Ward Baker, Tallulah Bankhead livre une prestation hors-normes face à la jeune Stefanie Powers, qui deviendra célèbre grâce à la série culte Pour l’amour du risque (1979-1984) dans laquelle elle incarnera Jennifer Hart, justicière milliardaire aux côtés de Robert Wagner. Ce petit thriller très drôle au demeurant, marque également l’une des premières apparitions au cinéma du comédien Donald Sutherland. Raison de plus pour accueillir les bras ouverts cet excellent opus de la Hammer.

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Test Blu-ray / Les Assassins de l’ordre, réalisé par Marcel Carné

LES ASSASSINS DE L’ORDRE réalisé par Marcel Carné, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 14 mars 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Jacques Brel, Catherine Rouvel, Paola Pitagora, Roland Lesaffre, Boby Lapointe, Jean-Roger Caussimon, Michel Lonsdale, François Cadet, Serge Sauvion, Charles Denner, Jacques Legras…

Scénario : Marcel Carné, Paul Andréota d’après le roman de Jean Laborde

Photographie : Jean Badal

Musique : Pierre Henry , Michel Colombier

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Bernard Level, juge dans une petite ville de province, se voit confier l’instruction d’une affaire délicate. Un homme soupçonné d’un délit mineur est décédé au commissariat, à l’issue de son interrogatoire par le commissaire et deux de ses inspecteurs. Au terme de son instruction Level finit par inculper les policiers. Dès cet instant, toutes sortes de pressions sont exercées sur lui.

« Vous voulez un loup qui bêle avec les moutons… »

Pour les cinéphiles du monde entier, le cinéma de Marcel Carné (1906-1996) se résume souvent aux films cosignés avec Jacques Prévert, de Jenny (1936) aux Portes de la nuit (1946), en passant bien évidemment par Drôle de drame (1937), Le Quai des brumes (1938), Le Jour se lève (1939), Les Visiteurs du soir (1942) et Les Enfants du paradis (1945). Par la suite, l’oeuvre du réalisateur est comme qui dirait passée plus inaperçue, malgré d’incontestables réussites, Juliette ou la clé des songes (1950), Thérèse Raquin (1953), Les Tricheurs (1958), Trois chambres à Manhattan (1965) et Les Jeunes Loups (1968). Mais le film qui se démarque et qui prouve à quel point Marcel Carné en avait encore sous le capot reste indéniablement Les Assassins de l’ordre (1971). Avec ce drame-policier, le cinéaste aborde la question des brutalités policières, sujet brûlant après mai 68, qui demeure malheureusement toujours d’actualité. Bien décidé à montrer qu’il n’était pas prêt à raccrocher les gants et qu’il pouvait traiter des sujets de société, Marcel Carné signe une œuvre magistrale, passionnante, qui sous couvert de divertissement populaire s’adresse à ses concitoyens et ouvre le débat sur une question délicate, sensible, universelle et intemporelle.

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Test Blu-ray / Les Chemins de Katmandou, réalisé par André Cayatte

LES CHEMINS DE KATMANDOU réalisé par André Cayatte, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 25 avril 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Serge Gainsbourg, Pascale Audret, Jane Birkin, Elsa Martinelli, Arlene Dahl, Renaud Verley…

Scénario : André Cayatte, René Barjavel

Photographie : Andréas Winding

Musique : Serge Gainsbourg

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Déçu par Mai 68, Olivier part pour les Indes réclamer à son père une pension de divorce jamais versée. Là-bas, il rencontre Jane, une jeune hippie droguée qu’il décide de « sauver ». Mais la découverte de la malhonnêteté de son père et la mort de Jane vont provoquer chez lui une prise de conscience qui donnera un nouveau sens à sa vie.

Auteur d’immenses succès populaires et critiques comme Le Passage du Rhin, Nous sommes tous des assassins, Le Miroir à deux faces, Marcel Truc alias André Cayatte (1909-1989), ancien avocat au Barreau de Toulouse, vient de connaître un nouveau triomphe au box-office avec Les Risques de métier, qui attire 3,5 millions de spectateurs en décembre 1967. Quelques mois après, mai 68 explose, les pavés sont lancés, les étudiants affrontent les C.R.S. et Charles de Gaulle démissionne en avril 1969. Préoccupé par les sujets de société, André Cayatte rencontre des jeunes d’à peine 20 ans et apprend que certains et certaines se sont littéralement perdus sur les chemins empruntés pour fuir la société qu’ils rejetaient en bloc. Notamment celles et ceux qui ont décidé de tout plaquer pour partir à Katmandou, qui se sont ensuite retrouvés sans un sou, démunis, incapables de prévenir un proche et qui ont trouvé refuge dans la drogue et la prostitution. C’est cette « face cachée » de mai 68 qui intéresse le réalisateur. En résulte une œuvre singulière au sein d’une filmographie très « française », mais finalement pas si éloignée des thèmes de prédilection d’un cinéaste et auteur avant tout humaniste. Les Chemins de Katmandou est une étonnante découverte, qui réunit entre autres Serge Gainsbourg et Jane Birkin juste après leur rencontre sur Slogan de Pierre Grimblat.

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Test Blu-ray / Cartouche, réalisé par Philippe de Broca

CARTOUCHE réalisé par Philippe de Broca, disponible en combo Blu-ray/DVD le 6 novembre 2019 chez Studiocanal

Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Jess Hahn, Marcel Dalio, Jean Rochefort, Philippe Lemaire, Noël Roquevert, Odile Versois, Paul Préboist…

Scénario : Marcel Boulanger, Philippe de Broca, Charles Spaak

Photographie : Christian Matras

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Révolté par la tyrannie de Malichot, le chef de la truanderie, un jeune et habile voleur nommé Dominique brave son autorité. Il sauve sa vie en s’engageant, sous le nom de Cartouche, dans l’armée, où il se lie d’amitié avec La Taupe et La Douceur. Mais les aléas de la gloire militaire conviennent mal au trio qui déserte après s’être emparé de la solde du régiment. Revenu au repaire de Malichot en compagnie d’une charmante bohémienne appelée Vénus, Dominique distribue son butin aux truands qui aussitôt l’acceptent comme chef…

Amuse-toi, ça empêche de mourir !

A la sortie de Cartouche en mars 1962, Jean-Paul Belmondo n’a que 28 ans. Depuis son explosion dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard deux ans auparavant, le jeune comédien aura enchaîné près d’une quinzaine de longs métrages et non des moindres, avec des réalisateurs aussi illustres que Henri Verneuil (La Française et l’Amour), Vittorio De Sica (La Ciociara), Alberto Lattuada (La Novice), Mauro Bolognini (Le Mauvais chemin La Viaccia) et Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre, Le Doulos). Belmondo n’est pas encore Bebel, mais va le devenir avec Cartouche, dans lequel il incarne pour la première fois à l’écran un personnage haut en couleur, charmeur, aussi à l’aise à cheval qu’à l’escrime, tout en cramponnant la taille de sa ravissante partenaire. Cette mutation, on la doit à Philippe de Broca (1933-2004). S’il doit annuler son projet d’adaptation des Trois Mousquetaires (avec Sophia Loren en Milady) en raison du projet similaire et déjà en production du réalisateur Bernard Borderie avec Gérard Barray, le cinéaste obtient l’accord du producteur Alexandre Mnouchkine pour transposer une histoire moins célèbre, celle de Louis Dominique Garthausen (1693-1721), dit Cartouche, brigand et chef de bande ayant sévi dans les rues de Paris, durant la Régence de Philippe d’Orléans. Philippe de Broca se sent alors plus libre et peut enfin montrer ce qu’il a sous le capot avec ce quatrième long métrage. Merveilleusement mis en scène, d’une suprême élégance, drôle, captivant et bouleversant, Cartouche est et demeure l’une des références absolues du film d’aventures hexagonal.

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Test Blu-ray / Marche à l’ombre, réalisé par Michel Blanc

MARCHE À L’OMBRE réalisé par Michel Blanc, disponible en Blu-ray le 1er juin 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Gérard Lanvin, Michel Blanc, Sophie Duez, Katrine Boorman, Mimi Félixine, Béatrice Camurat, Pierre Forget, Maka Kotto, Jean-François Dérec, Bernard Farcy, François Berléand…

Scénario : Michel Blanc, Patrick Dewolf

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Jacques Delaporte, Xalam, Téléphone, Renaud

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

De retour de Grèce, deux amis inséparables François et Denis débarquent à Marseille. Pour tenter de réussir, ils montent à Paris, mais les illusions de la capitale s’envolent bien vite. Ils sont bientôt contraints de faire la manche à l’entrée des cinémas où François rencontre Mathilde dont il va tomber amoureux. A partir de là, ils vont vivre dans les couloirs du métro parisien avec attaque de loubards, affaire de vêtements et de montres volées, descente de CRS dans le squat où ils habitent…

« J’ai du mal à parler parce que j’ai les dents qui poussent ! »

Depuis le triomphe inattendu des Bronzés en 1978, le comédien Michel Blanc et le cinéaste Patrice Leconte ont enchaîné les collaborations et les succès. Si l’on ajoute le nombre d’entrées de ce film, à celles des Bronzés font du ski (1979), Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981) et Circulez y a rien à voir (1983), l’association Blanc/Leconte aura attiré près de 9 millions de français dans les salles. Quand sur le tournage de leur dernier film Michel Blanc indique à Patrice Leconte avoir une nouvelle idée pour leur prochain opus, le réalisateur refuse en lui disant qu’il devrait la mettre en scène lui-même. Un pari pour le comédien qui n’avait jamais encore réalisé. Michel Blanc se lance alors dans l’aventure de son premier long métrage. Bien lui a pris, puisque Marche à l’ombre fera un carton au box-office en octobre 1984 avec plus de six millions d’entrées, ce qui le place sur la première marche du podium cette année-là devant Les Ripoux de Claude Zidi (5,9 millions d’entrées) et Indiana Jones et le temple maudit de Steven Spielberg (5,7 millions). Un succès qui ne s’est jamais démenti et qui s’accompagnera constamment de records d’audience à la télévision. Une comédie culte.

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Test Blu-ray / La Valse de l’empereur, réalisé par Billy Wilder

LA VALSE DE L’EMPEREUR (The Emperor Waltz) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 19 novembre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Bing Crosby, Joan Fontaine, Roland Culver, Lucile Watson, Richard Haydn, Harold Vermilyea, Sig Ruman, Julia Dean, Bert Prival…

Scénario : Charles Brackett, Billy Wilder

Photographie : George Barnes

Musique : Victor Young

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

Virgil Smith, voyageur de commerce, parcourt les routes d’Autriche en compagnie de son chien Buttons. Il espère y vendre des phonographes, et aimerait compter l’Empereur François-Joseph parmi ses clients. Le hasard met sur son chemin la comtesse Johanna von Stulzenberg, dont le caniche mord Buttons. Smith exige des excuses, qui lui sont refusées…

La Valse de l’empereurThe Emperor Waltz est comme qui dirait le vilain petit canard dans la filmographie de Billy Wilder. Renié par le réalisateur et son coscénariste Charles Brackett, le film apparaît après Death Mills, documentaire sur la découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en 1945, où la famille de Billy Wilder a été exterminée, et Le Poison, drame psychologique prenant et difficile, réaliste et viscéral sur l’alcoolisme, sorti la même année. Comme s’il avait cherché malgré lui à s’échapper dans un univers diamétralement opposé, on le retrouve aux manettes d’une comédie-musicale qui prend la forme d’une opérette viennoise. Enorme meringue aux couleurs étincelantes (le premier film en couleur du réalisateur), La Valse de l’empereur a beau être parfois marqué par quelques touches ironiques et cyniques emblématiques de son auteur, il n’en demeure pas moins franchement anecdotique dans la carrière du maître. Mais le spectacle est bel et bien assuré.

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