Test Blu-ray / Paradise City, réalisé par Chuck Russell

PARADISE CITY réalisé par Chuck Russell, disponible en DVD et Blu-ray le 5 avril 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, John Travolta, Stephen Dorff, Blake Jenner, Noel Gugliemi, Branscombe Richmond, Kate Katzman, Amber Abara…

Scénario : Edward Drake, Corey Large & Chuck Russell

Photographie : Austin F. Schmidt

Musique : Sam Ewing

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Lorsque le chasseur de primes Ian Swan est abattu et présumé mort après avoir disparu dans les eaux de Maui, son fils Ryan, son ex-partenaire et un détective local se sont mis en quête de ses assassins. Après avoir été menacés par un courtier en puissance impitoyable, il semble que Ryan et son équipe n’aient plus d’options – jusqu’à ce qu’une excursion dans la communauté insulaire étroitement gardée de Paradise City les unit à un allié imprévu.

L’affiche promet du lourd ! Non pas en matière de shampooing, mais en action bad-ass quoique vintage, avec John Travolta, flingue à la main et visage mangé par la barbe, et Bruce Willis, chemise blanche tâchée de sang, crâne réfléchissant la lumière du soleil et les joues piquetées de poils blancs, les deux ayant l’air prêts à en découdre. Tourné en mai 2021, Paradise City est donc l’un des derniers films de Bruce Willis avant de mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Et cet opus est loin d’être le plus mauvais des dernières Williseries comme nous les appelons et ce grâce à un réalisateur adroit aux manettes, ce bon vieux Chuck Russell. Ce dernier a fait le bonheur des cinéphiles dans les années 80-90 avec d’excellents divertissements comme Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (le meilleur de la franchise), l’efficace Le Blob, le légendaire The Mask et le génial L’Effaceur avec Arnolad Schwarzenegger. Les années 2000 ont été plus difficiles avec les inénarrables L’Elue et Le Roi Scorpion. Après ce film, Chuck Russell produit le chef d’oeuvre Collateral de Michael Mann puis signe un épisode de la série Fringe en 2010, avant d’enchaîner avec The Revenge, titre français de I am Wrath, vigilante movie avec John Travolta en mode Taken, que devait à l’origine mettre en scène William Friedkin avec Nicolas Cage. À l’instar de The Revenge, Paradise City s’avère un spectacle fort sympathique, une série B bien emballée, bien jouée et rythmée, qui distrait et fait tout oublier pendant 1h30 avant de s’autodétruire dans nos mémoires dès le générique de fin.

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Test Blu-ray / Mutant, réalisé par John « Bud » Cardos

MUTANT (Night Shadows) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 25 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement, Cary Guffey, Jennifer Warren, Danny Nelson…

Scénario : Peter Z. Orton, Michael Jones & John C. Kruize

Photographie : Alfred Taylor

Musique : Richard Band

Durée : 1h39

Année de sortie : 1984

LE FILM

Deux frères, Josh et Mike, débarquent pour quelques jours dans une petite ville du Texas. Ils découvrent que de nombreux habitants sont morts récemment, ou portés disparus. Lorsque Mike disparaît à son tour, Josh fait équipe avec le shérif local et une institutrice pour le retrouver, sans se douter de l’horrible vérité qui les attend…

On connaissait le dénommé John «  Bud  » Cardos (1929-2020) pour une des meilleures séries B des années 1970, L’Horrible invasionKingdom of the Spiders. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Parmi sa dizaine de réalisations, de démarque un autre film de genre, Mutant, connu aussi le titre La Nuit des mutants, ou bien encore Night Shadows en version originale (son premier titre d’exploitation). Comme cela lui était déjà arrivé (sur The Dark, après le départ de Tobe Hooper), John Bud Cardos devait remplacer au pied levé Mark Rosman, viré quelques jours après le début des prises de vue par la production, qui craignait des dépassements de budget en raison d’un manque de préparation. Comme souvent, Cardos s’en tire merveilleusement et livre un formidable film d’épouvante, extrêmement généreux en affrontements avec des zombies, surtout durant la deuxième partie où cela ne s’arrêtera plus une seconde jusqu’à la fin. Certes, divers éléments rendent compte d’un souci d’argent flagrant, mais avec un tel capitaine aux manettes, Mutant demeure encore aujourd’hui un sacré ride, drôle et bourré de charme.

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Test Blu-ray / Une époque formidable…, réalisé par Gérard Jugnot

UNE ÉPOQUE FORMIDABLE… réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Richard Bohringer, Victoria Abril, Ticky Holgado, Roland Blanche, Chick Ortega, Eric Prat, Julien Harlay, Beryl Le Lasseur, Charlotte de Turckheim, Zabou Breitman…

Scénario : Gérard Jugnot & Philippe Lopes-Curval

Photographie : Gérard de Battista

Musique : Francis Cabrel

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Michel Berthier a tout pour être heureux : une femme, des enfants, un emploi stable. Mais du jour au lendemain, tout s’écroule et il est obligé de fuir le domicile conjugal. Il devient alors sans domicile fixe, aux côtés de Mimosa, de Crayon et du Toubib.

Gérard Jugnot signe son premier film en tant que réalisateur avec Pinot simple flic en 1984. Ce succès public lui permet d’enchaîner rapidement sur Scout toujours… en 1985, un deuxième engouement populaire qui l’aide ensuite à trouver les financements pour une comédie médiévale ambitieuse, Sans peur et sans reproche, qui se solde malheureusement sur un échec retentissant en 1988. Il aura fallu attendre trois ans pour que Gérard Jugnot repasse derrière la caméra. En 1991, Une époque formidable… s’impose comme l’un des sommets de sa carrière avec un large plébiscite de la part des spectateurs et de la profession, marqué par trois nominations aux César en 1992. Mais contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas du plus grand hit de Gérard Jugnot, puisqu’en terme d’entrées Une époque formidable… se place juste derrière Scout toujours… et sera d’ailleurs dépassé en 2002 par Monsieur Batignole. En revanche, sa popularité ne s’est jamais démentie au point que le film connaîtra un triomphe en 1993 lors de sa diffusion à la télévision, en réunissant plus de 13 millions de téléspectateurs. Remarquable comédie-dramatique, excellemment écrite et interprétée par Gérard Jugnot, mais aussi par un superbe Richard Bohringer dans l’un de ses meilleurs rôles, Victoria Abril entre éclats et sensibilité à fleur de peau, sans oublier Ticky Holgado et Chick Ortega, boules d’énergies et bagou dévastateur, Une époque formidable… est une tendre et bouleversante chronique qui n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son mordant.

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Test Blu-ray / Sans peur et sans reproche, réalisé par Gérard Jugnot

SANS PEUR ET SANS REPROCHE réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Rémi Martin, Patrick Timsit, Anémone, Gérard Darmon, Victoria Abril, Roland Giraud, Ticky Holgado, Martin Lamotte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Bruno Carette…

Scénario : Gérard Jugnot, Jean-Bernard Pouy & Christian Biegalski

Photographie : Gérard de Battista

Musique : Yves de Bujadoux

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Le capitaine Bellabre, redoutable mais vieillissant chevalier du roi de France, est ridiculisé au cours d’un tournoi par un jeune inconnu, Pierre Terrail de Bayard. Les armées du roi de France doivent traverser l’Italie pour aller conquérir le royaume de Naples. Bellabre prend sous sa coupe le jeune homme, espérant se venger.

Après le succès de Scout toujours…, même si moins conséquent que Pinot simple flic, Gérard Jugnot épate à la fois la critique et le public dans Tandem de Patrice Leconte, dans lequel il donne la (merveilleuse) réplique à Jean Rochefort et se voit même auréolé d’une nomination pour le César du meilleur acteur en 1988. La même année, sort son troisième long-métrage en tant que réalisateur, Sans peur et sans reproche, qui connaît un sacré revers au box-office avec seulement 416.000 entrées. Ce qui restera comme étant l’un des plus grands échecs commerciaux de Gérard Jugnot et indéniablement l’un de ses opus les plus méconnus (et pour cause), reste pourtant l’un de ses meilleurs. Furieusement drôle, vachard, paillard, bien ironique et porté par une distribution exceptionnelle, Sans peur et sans reproche est aussi une impressionnante réussite plastique, bénéficiant de décors soignés, d’une reconstitution médiévale pointilleuse (des costumes en passant par les accessoires) et d’une photographie stylisée de Gérard de Battista (Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier, Gazon maudit de Josiane Balasko, Vénus Beauté (Institut) de Tonie Marshall). Si certains cinéphiles et spectateurs auront depuis bien intégré des dialogues dans leur langage courant, Sans peur et sans reproche est assurément LE film à réhabiliter de Gérard Jugnot, qui annonce ni plus ni moins Les Visiteurs avant l’heure.

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Test Blu-ray / Pinot simple flic, réalisé par Gérard Jugnot

PINOT SIMPLE FLIC réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Fanny Bastien, Jean-Claude Brialy, Jean Rougerie, Pascal Légitimus, Patrick Fierry, Pierre Mondy, Gérard Loussine, Alain Doutey…

Scénario : Pierre Geller, Christian Biegalski & Gérard Jugnot

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Louis Chédid

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Gardien de la paix sympathique et maladroit, Robert Pinot décide de prendre sous son aile Marie-Lou, une jeune toxicomane originaire du même village que lui. Mais la jeune femme est sous l’emprise de Tony, un dangereux dealer. Le policier a déjà reçu de nombreuses réprimandes, pourtant, il va prendre tous les risques dans une affaire qui pourrait lui coûter sa carrière… ou faire de lui un héros.

Voulant passer derrière la caméra, Gérard Jugnot franchit le pas en 1984 (comme son pote Michel Blanc avec Marche à l’ombre) avec son premier long-métrage, Pinot simple flic. Après les succès du Père Noël est une ordure, Pour cent briques, t’as plus rien…, Le Quart d’heure américain et Papy fait de la résistance, le comédien a le vent en poupe et concrétise on rêve d’adolescent. S’il n’est pas à l’origine de ce projet pour la seule et unique fois de sa carrière de réalisateur, Gérard Jugnot s’empare de l’histoire de Christian Biegalski et Pierre Geller, pour déjà y imprimer sa marque de fabrique. Pinot simple flic demeure une comédie tendre et burlesque, bourrée d’idées, dans laquelle l’acteur-metteur en scène ne tire pas la couverture et met constamment en avant ses camarades de jeu, comme un vrai film choral. Certes, il ne s’agit pas d’un coup de maître, mais pour un coup d’essai c’est vraiment très réussi, blindé de savoureux mots d’auteur, généreux en gags, nappé d’émotions et de petites scènes devenues cultes grâce aux multiples rediffusions à la télévision.

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Test 4K UHD / On l’appelait Milady, réalisé par Richard Lester

ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…

On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le BritannicJuggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaires et possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.

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Test DVD / Girl at the Window, réalisé par Mark Hartley

GIRL AT THE WINDOW réalisé par Mark Hartley, disponible en DVD le 2 mars 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Radha Mitchell, Ella Newton, Karis Oka, James Mackay, Vince Colosimo, Andrew S. Gilbert, Jackson Gallagher, Sharon Johal…

Scénario : Terence Hammond & Nicolette Minster

Photographie : Garry Richards

Musique : Jamie Blanks

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Amy, une adolescente très perturbée par le décès de son père, vient de déménager avec sa mère afi n d’entamer une nouvelle vie. La jeune fille observe des activités suspectes dans la maison voisine et pense avoir entendu des cris. Elle finit par soupçonner leur voisin d’être le tueur en série qui terrorise les environs.

Quand le réalisateur des géniaux et indispensables Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation! (2008) et Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films (2014) s’associe au producteur des mythiques Patrick (1977), Harlequin (1980), Le Survivant d’un monde parallèle The Survivor (1981) et Les Traqués de l’an 2000Turkey Shoot (1982), on pouvait s’attendre à un long-métrage de qualité, ou qui éviterait de tomber dans les pièges dénoncés par les deux documentaires susmentionnés…Monumentale erreur comme le dirait Jack Slater. D’ailleurs, Mark Hartley et Antony I. Ginnane avaient déjà livré ensemble le remake de Patrick en 2013. Ils récidivent avec Girl at the Window, thriller complètement largué, dépassé, éculé, risible. Comment penser que ce film puisse être sérieux, ou ait été tourné au premier degré ? Rien, absolument aucun élément n’est crédible ne serait-ce qu’une seule seconde. Très vite, la médiocrité, pour ne pas dire le ridicule de la « mise en scène » frappe aux yeux, en enchaînant les effets de style has-been que renierait même un Uwe Boll torché. C’est d’autant plus dommage que nous retrouvons au générique Radha Mitchell, une formidable comédienne, devenue trop rare, révélée au début des années 2000 dans Pitch Black de David Twohy et Phone Game de Joel Schumacher, avant d’exploser successivement avec Man on Fire de Tony Scott, Neverland de Marc Forster et Melinda & Melinda de Woody Allen. On se réjouissait de la revoir, mais même si celle-ci fait ce qu’elle peut pour sauver les meubles, Girl at the Window ne cesse d’osciller constamment entre le navet et le nanar. À ne regarder qu’en connaissance de cause. Si c’est le cas, il est fort possible que vous passiez un bon moment puisqu’on se marre du début à la fin devant le comportement improbable des personnages et son suspense de pacotille. Pour une soirée « mauvais films sympathiques » c’est impeccable donc.

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Test 4K UHD / Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester

LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.

Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois MousquetairesThe Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait MiladyThe Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.

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Test DVD / Reste un peu, réalisé par Gad Elmaleh

RESTE UN PEU réalisé par Gad Elmaleh, disponible en DVD le 16 mars 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Gad Elmaleh, Régine Elmaleh, David Elmaleh, Judith Elmaleh, Pierre-Henry Salfati, Delphine Horvilleur, Catherine Thiercelin, Nicolas Port…

Scénario : Gad Elmaleh & Benjamin Charbit

Photographie : Thomas Brémond

Musique : Ibrahim Maalouf

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Après trois années à vivre l’« american dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris… la Vierge Marie.

Chouchou, La Doublure, Hors de prix et Coco, quatre énormes succès au box-office qui l’avaient propulsé au top du cinéma français dans les années 2000. Puis, Gad Elmaleh est apparu chez Woody Allen (Minuit à Paris), avant de traverser l’Atlantique où il allait tourner en motion capture pour Steven Spielberg (Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne), faire une petite apparition dans The Dictator de Larry Charles, jouer le chef cuisinier d’Al Pacino dans Jack et Julie de Dennis Dugan…Depuis, à part Un bonheur n’arrive jamais seul de James Huth et Le Capital de Costa-Gavras, l’humoriste et comédien s’est fait plutôt discret sur le grand écran, puis accusé de plagier des sketchs anglo-saxons, en les traduisant littéralement. Il revient par la « petite porte » dirons-nous avec Reste un peu, qu’il a coécrit, qu’il interprète et réalise. Un projet très personnel, où il joue son propre rôle, entre fiction et réalité, pour lequel il a demandé à ses véritables parents et à sa sœur de faire de même. Dans Reste un peu, Gad Elmaleh, né à Casablanca de parents juifs, ayant étudié la Torah, pris des cours d’hébreu, raconte sa conversion au catholicisme, au grand désespoir de son père, qui ne veut même pas en entendre parler, et surtout de sa mère, qui voit en Marie une rivale prête à lui voler son fils. Contre toute attente, alors qu’on craignait le trip égocentrique, Reste un peu fonctionne, très bien même, grâce à ses excellents acteurs (professionnels ou non) et une écriture aussi fine qu’intelligente. Si quelques longueurs se font ressentir dans la deuxième partie, l’ensemble est porté par une énergie contagieuse, les dialogues sont tordants, l’émotion non feinte et l’on passe un beau moment.

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Test Blu-ray / Light Sleeper, réalisé par Paul Schrader

LIGHT SLEEPER réalisé par Paul Schrader, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 29 mars 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Willem Dafoe, Susan Sarandon, Dana Delany, David Clennon, Mary Beth Hurt, Victor Garber, Jane Adams, Paul Jabara…

Scénario : Paul Schrader

Photographie : Edward Lachman

Musique : Michael Been

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

New York, la nuit. John LeTour, la quarantaine, livre de la cocaïne aux jeunes branchés et aux noctambules. Ann, sa patronne, aimerait se reconvertir dans l’industrie des cosmétiques, plus valorisante socialement, et plus légale surtout. John, quant à lui, a décroché de la drogue depuis un moment et aimerait se lancer dans une autre activité. Un soir, il revoit Marianne, son ex-fiancée, ex-droguée elle aussi…

Au début des années 1990, quand on évoque Paul Schrader (né en 1946), le cinéphile pense immédiatement à son travail de scénariste, Yakuza de Sydney Pollack, Taxi Driver, Raging Bull et La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese, Obession de Brian De Palma, Légitime violenceRolling Thunder de John Flynn, Mosquito Coast de Peter Weir…Cela se complique quand on souhaite aborder les films qu’il a mis en scène. Blue Collar (1978), son premier long-métrage, American Gigolo (1980) et à la rigueur son remake de La Féline (1982) viennent à l’esprit. Après l’escapade européenne d’Étrange Séduction The Comfort of Strangers, tourné entre Venise, Rome et Londres, le cinéaste revient à ses premières amours, à New York, afin de dresser le portrait d’un « jeune » quadra, qui gagne sa vie la nuit en vendant de la came aux yuppies et aux insomniaques, qui arrive au carrefour de sa vie. Drame existentiel furieusement mélancolique, Light Sleeper, neuvième opus de Paul Schrader, est un chef d’oeuvre indiscutable, à la fois puissant et bouleversant, qui prend pour partis-pris de rendre attachant un personnage qui n’est pourtant pas un enfant de choeur. Celui-ci est interprété par l’immense Willem Dafoe, alors entre Sailor et Lula Wild at Heart de David Lynch et BodyBody of Evidence d’Uli Edel, probablement dans un de ses plus grands et plus beaux rôles de sa carrière. Light Sleeper est un roller coaster émotionnel, qui ne caresse pas les spectateurs dans le sens du poil, qui les plonge dans un monde sombre et poisseux (et qui schlingue les poubelles qui s’amoncellent dans les rues en raison d’une grève des éboueurs), en se focalisant sur un homme arrivé au mi-temps de sa vie, qui va tout tenter pour remonter à la surface et envisager un autre futur.

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