Test Blu-ray / Les Yeux de feu, réalisé par Avery Crounse

LES YEUX DE FEU (Eyes of Fire) réalisé par Avery Crounse, disponible en Édition Collector Blu-ray + 2 DVD + Livret le 13 février 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Dennis Lipscomb, Guy Boyd, Rebecca Stanley, Sally Klein, Karlene Crockett, Fran Ryan, Rob Paulsen, Kerry Sherman…

Scénario : Avery Crounse

Photographie : Wade Hanks

Musique : Brad Fiedel

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

1750. Chassé de son village pour adultère, un pasteur s’enfuit avec quelques fidèles dans une région inexplorée d’Amérique du Nord. Le petit groupe finit par trouver un endroit où s’installer, inconscient des dangers qui se cachent dans les bois environnants.

Nous sommes ici dans le genre folk horror, dont certains titres demeurent emblématiques comme The Wicker Man, Le Grand Inquisiteur, La Nuit des maléfices, Les Démons du maïs (adapté de Stephen King) et plus proches de nous Le Projet Blair Witch, The Witch et Midsommar. L’opus qui nous intéresse aujourd’hui sort en 1983 et s’intitule Les Yeux de feuEyes of Fire. Mais avant cela le titre original était Crying Blue Sky, puisque le réalisateur Avery Crounse (1951-2023) a décidé de revoir sa copie, jugée trop longue et qui a dû couper plus de vingt minutes afin de gagner en rythme, afin aussi de privilégier le fantastique, le premier montage ayant été qualifié de trop contemplatif. Ce premier long-métrage d’un photographe confirmé est une splendeur visuelle, une révélation, un film unique et osons l’écrire une matrice pour de nombreux longs-métrages d’épouvante qui suivront. Écrit et mis en scène par Avery Crounse, qui s’était occupé aussi personnellement de la distribution de son premier « bébé », Les Yeux de feu est une merveille de tous les instants, un trip sensoriel inattendu, un classique instantané.

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Test Blu-ray / The Night my Number Came Up, réalisé par Leslie Norman

LE JOUR OÙ MON DESTIN S’EST JOUÉ (The Night my Number Came Up) réalisé par Leslie Norman, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 14 janvier 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : Michael Redgrave, Sheila Sim, Alexander Knox, Denholm Elliott, Ursula Jeans, Ralph Truman, Michael Hordern, Nigel Stock…

Scénario : R.C. Sheriff, d’après une histoire originale de Victor Goddard

Photographie : Lionel Banes

Musique : Malcolm Arnold

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Au cours d’une escale aérienne entre Hong Kong et le Japon, le colonel Lindsay raconte son rêve de la nuit précédente : son avion était pris dans une tempête et s’écrasait. Peu à peu, tous réalisent qu’ils sont en train de vivre la même histoire. Le destin de l’avion va-t-il dépendre du cauchemar prophétique… ?

Leslie Norman (1911-1993) n’est peut-être pas le nom le plus emblématique issu des studios Ealing et pourtant celui-ci en fut l’un des hommes les plus en vue. Tout d’abord monteur, pour Basil Dearden, Alberto Cavalcanti ou Allan Dwan, Leslie Norman passe derrière la caméra en 1955, à l’heure où le cinéma britannique dit « traditionnel » connaît un ralentissement conséquent, pour laisser place à l’émergence de la Hammer qui se spécialise dans l’épouvante. Ainsi, quelques mois avant le célèbre Le Monstre Quatermass Xperiment de Val Guest, les studios Ealing donnent sa chance à leur poulain de toujours (25 ans d’expérience tout de même), pour tenter de renouer avec la veine fantastique établie avec le sensationnel Au coeur de la nuit Dead of Night sorti dix ans auparavant. The Night my Number Came Up ou La Nuit où mon destin s’est joué en version française, est donc le premier long-métrage comme metteur en scène de Leslie Norman et un véritable bijou. Ce quasi-huis clos et drame fantastique est une expérience sensorielle qui demeure particulièrement efficace 70 ans après sa sortie. Avec son suspense tendu du début à la fin, son atmosphère anxiogène maintenue et son formidable casting, The Night my Number Came Up, nommé à quatre reprises aux BAFTA de 1956, est une indéniable et précieuse découverte pour les cinéphiles, d’autant plus que le postulat n’est pas sans annoncer les intrigues de quelques séries télévisées contemporaines comme Lost et ses ersatz, ainsi que de la franchise Destination Finale.

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Test Blu-ray / Cerf-volant du bout du monde, réalisé par Roger Pigaut

CERF VOLANT DU BOUT DU MONDE réalisé par Roger Pigaut, disponible en DVD & Blu-ray le 4 février 2025 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Patrick de Bardine, Sylviane Rozenberg, Jacques Faburel, Gérard Szymanski, Alain Astié, Henri Blanchar, Georges Desplaces, Raphaël Hassan…

Scénario : Roger Pigaut, Antoine Tudal & Wang Kia-Yi

Photographie : Henri Alekan

Musique : Louis Bessières, Tuan-Se-Tchung & Kia-Yi Wang

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

À Paris, sur la butte Montmartre, les enfants du quartier voient arriver un cerf-volant extraordinaire qui finit par se percher au sommet d’un arbre de la place du calvaire. Il est si fascinant avec ses couleurs et l’étrange personnage qu’il représente, qu’il attise toutes les convoitises. Tous les enfants veulent s’en emparer ! Mais ils s’aperçoivent vite que le cerf-volant cache un mystère : une lettre écrite en chinois et certains pouvoirs magiques…

Acteur classé dans la catégorie « On ne sait jamais comment ils s’appellent », Roger Pigaut (1919-1989) a traversé 35 ans du cinéma français, en apparaissant devant la caméra de Claude Autant-Lara, Marc Allégret, Christian-Jaque, Jacques Becker, Sacha Guitry et Robert Hossein. Mais le rôle pour lequel on se souvient principalement de lui est celui du marquis d’Escrainville, présent dans les deux derniers épisodes de la saga Angélique. C’est d’ailleurs après ces deux films qu’il se tourne vers la télévision, en incarnant notamment le capitaine Merlet dans la série Les Chevaliers du ciel. C’est en observant Jacques Becker à l’oeuvre sur le délicieux Antoine et Antoinette (1947) qu’il décide de se lancer aussi dans la mise en scène. Il fait donc ses débuts comme réalisateur avec Cerf-volant du bout du monde, première coproduction franco-chinoise et surtout film fantastique qui a su émerveiller plus de 850.000 spectateurs à sa sortie en 1958 et ce malgré l’absence de tête d’affiche. Comédie magique et poétique, Cerf-volant du bout du monde fait partie de ces films oubliés par le plus grand-nombre, mais qui a su marquer à vie certains spectateurs qui se sont extasiés devant sa beauté quand ils étaient enfants. Les gamins en culottes courtes sont à l’honneur dans ce premier long-métrage, comme ils le seront aussi dans le superbe Rue des cascades (Un gosse de la butte) de Maurice Delbez six ans plus tard, auquel on pense beaucoup. Car ce coup d’essai est avant tout un témoignage unique sur le Paris d’antan, une capitale disparue, marquée par des terrains vagues, des travaux omniprésents, des trous, des chantiers, en particulier dans le quartier de Montmartre où se déroule une bonne partie du film. Si l’autre – coréalisée par Wang-Kia-Yi – plonge les jeunes personnages dans la ville de Pékin, on retiendra ces gosses qui courent sur les pavés de la rue Cortot ou de la rue Jean-Baptiste Clément, avec le Sacré-Coeur en arrière-plan. Rondement menée, cette ode à la fraternité et fable humaniste fonctionne encore et il n’est pas interdit de faire connaître Cerf-volant du bout du monde aux petits d’aujourd’hui.

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Test 4K Ultra-HD / Action mutante, réalisé par Álex de la Iglesia

ACTION MUTANTE (Acción mutante) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en Combo 4K Ultra HD & Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Antonio Resines, Álex Angulo, Frédérique Feder, Juan Viadas, Karra Elejalde, Saturnino García, Fernando Guillén Cuervo, Jaime Blanch, Ion Gabella…

Scénario : Jorge Guerricaechevarría & Álex de la Iglesia

Photographie : Carles Gusi

Musique : Def Con Dos

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1993

LE FILM

Dans le futur, la société ne prend en compte que les personnes favorisées et marginalise tous les autres. Action Mutante, un groupuscule réunissant des personnes handicapées, décide de passer à… l’action. Emmené par Ramon Yarritu, le groupe kidnappe la fille d’un riche industriel…

En 1991, Álex de la Iglesia réalise son premier court-métrage, Mirindas asesinas, qu’il parvient à présenter à Pedro Almodóvar. Ce dernier tombe sous le charme de cette histoire, une série de meurtres qui se déroule dans un bar, en raison d’un homme qui refuse de payer son soda. Les cadavres s’accumulent sur les lieux, tandis que les clients routiniers passent sans se rendre compte des corps qui les entourent. Résultat des courses, ce cher Pedro, alors en plein tournage de Talons aiguilles Tacones lejanos, accepte de produire le premier long-métrage de ce trublion qui semble en avoir sous le capot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Almodóvar a eu du pif ! Action Mutante voit le jour et ce coup d’essai s’avère un véritable coup de maître ! TOUT de la Iglesia est déjà dans Acción mutante, une hystérie unique et reconnaissable, une ode au mauvais goût, un chaînon manquant entre les opus du tandem Caro/Jeunet et ceux de John Waters. Si Action Mutante devait être un manège dans une fête foraine, ce serait une attraction hybride, entre le rollercoaster et le train-fantôme. On en ressort comme si on avait ingurgité des packs de Redbull, le sourire aux lèvres, les yeux révulsés (ça bouge dans tous les coins), la tête agitée de tics nerveux, mais on est heureux, rassasiés et on en redemande. Cela tombe bien, car après avoir reçu trois Goyas (meilleurs effets spéciaux, meilleur maquillage et meilleure direction de production), Álex de la Iglesia allait enchaîner avec Le Jour de la bêteEl día de la bestia, pour un délire encore plus grand. Un auteur est né, un immense cinéaste aussi.

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Test Blu-ray / Beetlejuice Beetlejuice, réalisé par Tim Burton

BEETLEJUICE BEETLEJUICE réalisé par Tim Burton, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 22 janvier 2025 chez Warner Bros.

Acteurs : Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega, Monica Bellucci, Willem Dafoe, Justin Theroux, Catherine O’Hara, Danny DeVito…

Scénario : Alfred Gough & Miles Millar

Photographie : Haris Zambarloukos

Musique : Danny Elfman

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…

Il est de retour ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était sérieusement attendu ! D’autant plus que ce comeback avait été teasé depuis belle lurette. Depuis même le début des années 1990. Il aura donc fallu patienter plus de 35 ans – sans tenir compte de la série animée – pour que Tim Burton livre la suite de Beetlejuice, son premier grand succès (et second long-métrage après Pee Wee’s Big Adventure), qui avait attiré plus de 600.000 spectateurs dans les salles françaises. Beetlejuice Beetlejuice débarque dans les cinémas du monde entier en 2024 et devient le plus grand succès du réalisateur depuis (l’immonde) Alice, qui datait tout de même d’une quinzaine d’années et qui avait franchi la barre convoitée du milliard de dollars. Mais en regardant la filmographie du cinéaste, cette séquelle est sans doute son opus le plus réussi et indéniablement personnel depuis Sleepy Hollow. Un quart de siècle sépare ces deux films, un gouffre temporel durant lequel Tim Burton – et c’est l’avis général de ses admirateurs – s’est perdu dans des longs-métrages plus commerciaux, où son génie s’étiolait au profit d’images de synthèses affreuses, du cabotinage de Johnny Depp, d’émotions artificielles aussi. Pas étonnant que le metteur en scène, désormais âgé de plus de 65 ans, ait voulu revenir à ses premières amours, au système D (même si Beetlejuice Beetlejuice a coûté la coquette somme de cent millions de dollars, contre 40 millions pour le premier, inflation prise en compte), aux effets spéciaux directs, aux maquettes, au trompe-l’oeil, à l’animation en volume, où il est définitivement le plus à l’aise. En reprenant quasiment l’intégralité du casting original, à l’exception du couple Baldwin-Davis (bien que l’on fasse référence aux Maitland) et de Jeffrey Jones (arrêté, condamné et reconnu coupable d’agression sur mineur), ce « Beetlejuice 2 » témoigne du regain d’inspiration de Tim Burton, qui prouve qu’il en a encore sous le capot et quand bien même cette nouvelle aventure est loin d’être parfaite, le spectacle est garanti et l’attente finalement bien récompensée.

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Test Blu-ray / Mother Land, réalisé par Alexandre Aja

MOTHER LAND (Never Let Go) réalisé par Alexandre Aja, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Halle Berry, Anthony B. Jenkins, Stephanie Lavigne, William Catlett, Percy Daggs IV, Matthew Kevin Anderson, Christin Park, Mila Morgan, Georges Gracieuse, Cadence Compton…

Scénario : Kevin Coughlin & Ryan Grassby

Photographie : Maxime Alexandre

Musique : Robin Coudert

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Depuis la fin du monde, June protège ses fils Samuel et Nolan, en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher. » Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue, et ils n’ont d’autre choix que de s’engager dans une lutte terrifiante pour leur propre survie…

Après Oxygène, survival dans l’espace destiné à Netflix, avec l’insupportable Mélanie Laurent (encore plus irritante quand elle s’exprime en anglais, c’est dire la performance), Alexandre Aja (né en 1978) repasse par la case cinéma pour son dixième long-métrage (déjà), Mother Land, titre français de Never Let Go. Il remplace au pied levé son confrère Mark Romanek (Photo Obsession One Hour Photo), reprend le scénario coécrit par Kevin Coughlin et Ryan Grassby, et livre une fois de plus une belle expérience cinématographique. Coproduit et interprété par Halle Berry, Mother Land, titre explicite une fois qu’on a compris où le réalisateur voulait nous embarquer, vaut étonnamment plus pour sa mise en scène, magistrale, que pour son histoire relativement classique, quand bien même le récit tente de nous faire croire le contraire en essayant de perdre le spectateur sur ce qui est réel ou pas. Car, sans trop révéler l’intrigue, Mother Land n’est pas un opus d’épouvante comme les autres ou du moins comme on essaye de nous le vendre. C’est aussi et avant tout le portrait d’une mère surprotectrice, qui (sur)vit avec ses deux fils au milieu de nulle part, comme s’ils étaient les seuls rescapés de la (récente) fin du monde. Menacés par le Mal (avec un grand M), qui prend l’apparence qu’il veut et apparaît à la mère de famille, les trois protagonistes sont en sécurité tant qu’ils peuvent toucher ou être ceinturés par une corde reliée aux fondations de leur demeure en bois. Difficile d’aller plus en avant dans l’analyse de Mother Land, sans spoiler, ce que nous nous refusons de faire depuis toujours. Nous tenterons donc d’aborder les points essentiels, afin de vous laisser le maximum de surprises, puisque Never Let Go est comme le reste de la filmographie du cinéaste, à découvrir absolument.

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Test Blu-ray / Elevation, réalisé par George Nolfi

ELEVATION réalisé par George Nolfi, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Anthony Mackie, Morena Baccarin, Maddie Hasson, Danny Boyd Jr., Rachel Nicks, Shauna Earp, Tyler Grey…

Scénario : John Glenn, Jacob Roman & Kenny Ryan

Photographie : Shelly Johnson

Musique : H. Scott Salinas

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Le monde a changé. Le seul endroit habitable qui reste à l’humanité se trouve dans les hautes montagnes, au-dessus de 2500 mètres. Au-dessous vivent les créatures qui ont tué 95% de la population humaine. Pour sauver la vie de son jeune fils, un père est obligé de s’aventurer sous cette Ligne avec une scientifique qu’il méprise, mais qui pourrait bien détenir la clé pour vaincre les monstres.

Certains spectateurs (qui ont bon goût) se souviennent du savoureux premier long-métrage de George Nolfi, L’Agence The Adjustment Bureau, adaptation de la nouvelle Rajustement Adjustment Team de Philip K. Dick, sortie sur les écrans en 2011. Un succès honnête (120 millions de dollars de recette pour un budget de 65 millions) sur lequel le réalisateur américain n’a cependant pas surfé, sa carrière étant restée depuis confidentielle. George Nolfi, également scénariste (Prisonniers du temps, Ocean’s Twelve, La Vengeance dans la peau), est passé par la télévision avec la série Allegiance, puis a signé pour le cinéma deux autres longs-métrages, un (autre) biopic sur Bruce Lee, La Naissance du Dragon Birth of the Dragon, et The Banker, inspirée par une histoire vraie. 2024, le revoilà aux commandes d’un film fantastique, très largement inspiré par La Guerre des mondes de Steven Spielberg et Sans un bruit de John Krasinski, Elevation, par ailleurs produit par Brad Fuller, lui-même à la tête de la franchise A Quiet Place. Thriller d’action post-apocalyptique, Elevation est la troisième collaboration entre George Nolfi et le comédien Anthony Mackie, le nouveau Captain America, ou plutôt la relève de Steve Rogers. Avec 18 millions de dollars, ce divertissement ne peut évidemment pas rivaliser avec les blockbusters traditionnels, mais s’en sort pas trop mal avec les moyens du bord, bénéficie d’une solide distribution et surtout de merveilleux décors naturels. On ne s’ennuie pas, même si cela n’est guère original, mais cela passe le temps (sans se forcer) et la fin annonce même une suite que l’on serait prêts à accepter avec plaisir.

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Test Blu-ray / L’Enfant de Satan, réalisé par Mario Bianchi

L’ENFANT DE SATAN (La Bimba di Satana) réalisé par Mario Bianchi, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jaqueline Dupré, Marina Hedman, Aldo Sambrell, Giuseppe Carbone, Giancarlo Del Duca, Alfonso Gaita, Mariangela Giordano…

Scénario : Piero Regnoli, d’après une histoire originale de Gabriele Crisanti

Photographie : Franco Villa & Angelo Lannu

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Suite à la mort de sa mère, Miria commence à agir bizarrement. Tour à tour, les proches de la famille et les anciens amants de sa mère disparaissent mystérieusement. Serait-ce son fantôme qui revient d’entre les morts pour se venger, ou son mari qui, par jalousie, décide de faire payer tous ceux qui l’ont rendu cocu ?

Mario Bianchi (1939-2022). Ce nom ne vous dira peut-être rien, mais ce réalisateur a su oeuvrer de longues années dans le domaine du cinéma populaire italien, y compris dans le registre pornographique (quelques titres explicites du genre Analità profondaOrgasmi del secondo canale, L’Ultimo tango anale, Francesca: Sinfonia anale). Ce qui nous intéresse aujourd’hui – les plus pervers devront attendre encore un peu pour en savoir plus sur sa collaboration avec Rocco Siffredi, la Cicciolina et Roberto Malone – est donc la « première » partie de sa carrière, autrement dit celle où le cinéaste tâtait du western spaghetti (Au nom du père, du fils et du colt…, Poker d’as pour un gringo), du poliziottesco (Provinzia violenta, Les Cinq de la section spéciale) et – un peu plus tardivement – du giallo (Non aver paura della zia Marta). Le film dont nous allons parler s’intitule L’Enfant de SatanLa Bimba di Satana est se situe juste avant que le signore Bianchi se lance à corps perdu dans le X. Thriller surnaturel et horrifique, cet opus ne manque pas d’attraits, d’une part en raison de ses actrices dénudées (souvent sans raison, mais on ne va pas se plaindre), d’autre part pour ses personnages peu aimables, dont on attend patiemment qu’ils se fassent tous assassiner. C’est le cas de l’acteur espagnol Aldo Sambrell, gueule récurrente du cinéma d’exploitation (Tender Flesh de Jess Franco, Les Cruels et Navajo Joe de Sergio Corbucci), mais vu aussi chez Jackie Chan (l’immense Opération Condor), Lucio Fulci (Selle d’argent), Don Chaffey (Charley le Borgne), Tom Gries (Les 100 fusils), Romain Gary (Kill) et même chez Richard Fleischer (Les Complices de la dernière chance). Ce dernier vole la vedette dans la peau du salopard, qui se comporte en seigneur et maître du château, un être impitoyable, omnipotent, prétentieux, prêt à violer une religieuse, sous prétexte que « profaner un temple » a toujours été son rêve. Si le rythme est sans doute un peu lent, la très courte durée du film (73 minutes, génériques compris) fait qu’on ne s’ennuie pas, les meurtres et rebondissements s’enchaînent et l’ambiance est suffisamment immersive pour qu’on se prenne au jeu. Un bon cru.

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Test Blu-ray / Borderlands, réalisé par Eli Roth

BORDERLANDS réalisé par Eli Roth, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 5 décembre 2024 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Cate Blanchett, Kevin Hart, Jack Black, Ariana Greenblatt, Jamie Lee Curtis, Florian Munteanu…

Scénario : Eli Roth & Joe Crombi

Photographie : Rogier Stoffers

Musique : Steve Jablosky

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lilith, une chasseuse de primes au passé trouble, revient à contrecœur sur sa planète natale, Pandore, la planète la plus chaotique de la galaxie… Sa mission est de retrouver la fille disparue d’Atlas, l’homme le plus puissant (et le plus méprisable) de l’univers. Pour y arriver, Lilith va devoir former une alliance inattendue avec une joyeuse équipe de marginaux : Roland, un mercenaire chevronné ; Tiny Tina, une pré-ado avec un gros penchant pour la démolition ; Krieg, le protecteur musclé de Tiny Tina ; Tannis, une scientifique fantasque et Claptrap, un robot très bavard. Ensemble, ces héros improbables vont devoir affronter les pires espèces extraterrestres et de dangereux bandits pour découvrir les secrets les plus explosifs de Pandore.

C’est en totale ignorance de la franchise de jeux vidéos (apparemment l’une des plus vendues de tous les temps) que l’auteur de ces mots abordera l’adaptation cinématographique de Borderlands. À la barre de cette superproduction au budget de plus de cent millions de dollars (sans compter les reshoots tardifs orchestrés par Tim Miller), on retrouve Eli Roth, découvert en 2002 avec Cabin Fever, propulsé trois ans plus tard avec Hostel. Après la suite de ce dernier, le metteur en scène marquera les esprits avec The Green Inferno (fabuleux hommage aux films de cannibales italiens des années 1970-1980), puis son excellent Knock Knock, avant de livrer un savoureux remake d’Un justicier dans la ville (Death Wish, avec Bruce Willis). 2018, Eli Roth change de registre et se voit confier La Prophétie de l’horloge, transposition du roman La Pendule d’Halloween de John Bellairs, qui connaît un joli succès au box-office. Après une pause, le revoilà donc aux manettes d’un blockbuster, pour lequel il retrouve Cate Blanchett, star de son précédent long-métrage, dans la peau d’une (super)héroïne bad-ass aux cheveux flamboyants et fine gâchette. Elle est ici accompagnée d’un casting sympathique et se fond à merveille au milieu de décors numériques (mais pas que, le film ayant été tourné en Hongrie), de personnages pittoresques. Sans rien attendre du tout de Borderlands, le charme agit. Avec sa photographie bariolée et sa bande d’outsiders, on pense indéniablement aux Gardiens de la galaxie, sur lesquels Borderlands semble prendre un malin plaisir à piétiner les plates-bandes. S’il n’atteint pas les Guardians de James Gunn à la cheville, Borderlands n’a cependant pas à rougir de la comparaison dans les scènes d’action, excessivement généreuses, nawaks, mais avec lesquelles Eli Roth paraît s’amuser. Il y a quelque chose de contagieux dans Borderlands, qui ne révolutionne rien, qui s’inspire ouvertement à droite à gauche (sans « copier » à la Tarantino, ce qui a toujours été une grande différence entre le sieur Quentin et Roth), mais qui le fait bien, en assumant sa condition de sale gosse et sans doute d’ersatz. Un très bon divertissement au final.

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Test Blu-ray / Rawhead Rex, réalisé par George Pavlou

RAWHEAD REX, LE MONSTRE DE LA LANDE (Rawhead Rex) réalisé par George Pavlou, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 novembre 2024 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot, Niall Toibin, Niall O’Brien, Hugh O’Conor, Heinrich von Schellendorf…

Scénario : Clive Barker, d’après sa nouvelle

Photographie : John Metcalfe

Musique : Colin Towns

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l’Irlande avec sa femme et ses enfants, afin d’étudier les monuments de ce pays. Il s’intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération d’un démon très ancien, jusqu’alors gardé prisonnier par la pierre dressée. Ce monstre, le « Rawhead Rex », sème la mort et la terreur dans la campagne environnante…

Couché Rex ! Mais au fait, elle sort d’où encore cette créature qui aurait bien besoin d’aller faire un détartrage chez le dentiste, avant d’aller se trouver des nippes plus fraîches. Quand on regarde la fiche technique de Rawhead Rex, un nom saute aux yeux, celui de Clive Barker. En 1986, celui-ci vit encore chichement de son art, a déjà réalisé deux courts-métrages, sa série Livres de sang a déjà été publiée, tout comme The Hellbound Heart, qu’il adaptera lui-même en 1987 sous le titre Hellraiser : Le Pacte. Mais pour l’heure, c’est comme scénariste qu’on le retrouve au générique de Rawhead Rex aka Le Monstre de la lande dans nos chères contrées, transposé d’une de ses nouvelles (apparues dans Book of Blood, volume 3Confessions d’un linceul), mis en scène par un certain George Pavlou. C’est en fait la seconde collaboration des deux hommes, la première Transmutations Underworld (1985), ayant laissé un goût amer à l’écrivain en raison d’une sévère trahison de son œuvre par le réalisateur, qui pour se faire pardonner décide de transposer à nouveau une histoire de Clive Barker. Comme on dit, Rawhead Rex est un très bon ride, généreux en scènes brutales (la créature n’y va pas de main-morte quand elle s’attaque à ses proies), marqué par un humour british qui confère à l’ensemble une évidente légèreté. Certains évoquent un nanar, mais une chose est sûre, Rawhead Rex n’est pas un mauvais film.

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