Test Blu-ray / Arrête ou ma mère va tirer, réalisé par Roger Spottiswoode

ARRÊTE OU MA MÈRE VA TIRER (Stop ! Or My Mom Will Shoot) réalisé par Roger Spottiswoode, disponible en DVD, Blu-ray et combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Sylvester Stallone, Estelle Getty, JoBeth Williams, Roger Rees, Martin Ferrero, Gailard Sartain, John Wesley, Al Fann…

Scénario : Blake Snyder, William Osborne & William Davies

Photographie : Frank Tidy

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1992

LE FILM

Joe Bomowski est un officier de la police de Los Angeles. Bourru, il n’hésite jamais à faire usage de la force pour arriver à ses fins. Mais tout va se compliquer pour lui : sa supérieure hiérarchique, avec laquelle il entretient une liaison, le quitte et Tutti, sa vieille mère maladroite, débarque pour une visite impromptue. Quand cette dernière est témoin d’un meurtre, Joe va devoir résoudre une affaire tout en ayant sa mère dans les pattes…

C’est marrant comme avec les années on peut devenir indulgent. Il y a une vingtaine d’années, l’auteur de ces mots avait écrit à propos d’Arrête ou ma mère va tirer : « Sylvester Stallone s’essaie à la comédie : non, cela ne lui va pas du tout… Le film est lourd, lent, naze… une tache malheureusement indélébile dans la filmographie de Sly, qu’est-il allé faire dans cette galère ? Et croyait-il vraiment qu’on y embarquerait à ses côtés ? Si oui, il ne doit pas être bien intelligent, le garçon… ». Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui critiquaient ce film le regardent avec plus de tendresse. Pourquoi ce revirement ? Sûrement par nostalgie, ou en raison du niveau foncièrement outrancier de la comédie contemporaine. Évidemment qu’Arrête ou ma mère va tirer n’est pas « bon » en soi, mais il est constamment animé par une bonne humeur finalement contagieuse et l’on régresse volontiers devant ces petites 90 minutes. Pour la petite histoire, si Sylvester Stallone aurait accepté de faire ce film, ce serait en raison de sa rivalité avec Arnold Schwarzenegger. Ce dernier, trouvant le scénario très mauvais, avait laissé entendre par voie de presse qu’il était très intéressé par ce projet. Demandant exprès une somme d’argent conséquente, le tronc autrichien voit les producteurs le remercier pour aller présenter Stop ! Or My Mom Will Shoot à son concurrent direct, Sylvester Stallone, qui bien sûr avait entendu dire que le Tronc Autrichien était sur le point de s’engager. Cela n’a pas raté, Sly signe pour cette comédie, peut-être même sans lire le script, tandis que Schwarzy devait se marrer entre deux taffes de cigare. Cela n’empêchera pas Sly de faire un clin d’oeil à son adversaire en évoquant Terminator au détour d’une réplique. Toujours est-il qu’Arrête ma mère va tirer est un petit plaisir (ne dites pas « coupable », car il serait temps s’assumer vos goûts et de laisser tomber cette expression qui ne veut rien dire) de cinéphage, devant lequel on ne peut pas s’abstenir de se marrer trente ans après.

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Test Blu-ray / L’Été prochain, réalisé par Nadine Trintignant

L’ÉTÉ PROCHAIN réalisé par Nadine Trintignant, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Marie Trintignant, Jérôme Anger, Pierre-Loup Rajot, Judith Godrèche…

Scénario : Nadine Trintignant

Photographie : William Lubtchansky

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Jeanne et Édouard Séverin partagent avec leurs six enfants un chalet dans les Alpes du Sud. Dino, une de leurs filles, décoratrice de profession, a pour compagnon un dramaturge, Paul, qui traverse une crise d’inspiration, qu’il ne résiste pas à lui faire partager et dont la jalousie maladive est de surcroît bien difficile à supporter. Quant à Sidonie, le couple qu’elle forme avec Jude, comme elle un brillant jeune pianiste, présente toutes les apparences d’une association harmonieuse et heureuse. Pour sa part, Édouard semble ne pas douter qu’il est un mari idéal et un père irréprochable. Il a pourtant de nombreuses aventures.

Regardez un peu cette affiche : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Jean-Louis Trintignant, Fanny Ardant, Marie Trintignant, ainsi que Christian et Serge Marquand. Ils sont tous réunis pour le septième long-métrage écrit et réalisé par Nadine Trintignant, qui fait donc tourner son époux, sa fille et ses deux frères pour un film forcément très personnel, L’Été prochain. Cinq ans après Premier voyage, la cinéaste faisait son retour au cinéma après avoir signé un documentaire sur le compositeur et homme politique grec Míkis Theodorákis (Z de Costa-Gavras, Zorba le grec de Michael Cacoyannis, Serpico de Sidney Lumet), en s’entourant une fois de plus des siens. L’Été prochain est avec Ça n’arrive qu’aux autres (1971) l’un des plus grands succès de Nadine Trintignant. Certes, cette comédie-dramatique n’a pas cassé la baraque au box-office à sa sortie avec 368.000 spectateurs en janvier 1985, où elle devait faire face à Train d’enfer de Roger Hanin, À nous les garçons de Michel Lang et même le Kaos des frères Taviani, mais a su tirer son épingle du jeu grâce à son fabuleux casting. Aujourd’hui, L’Été prochain demeure complètement méconnu, mais vaut assurément qu’on s’y attarde, rien pour admirer ses fabuleux comédiens, tous visiblement ravis de se donner la réplique.

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Test Blu-ray / Les Arnaud, réalisé par Léo Joannon

LES ARNAUD réalisé par Léo Joannon, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 mai 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bourvil, Salvatore Adamo, Christine Delaroche, Gérard Croce, Alain Doutey, Xavier Fonty, Gisèle Grandpré, Suzanne Courtal…

Scénario : Léo Joannon & Jacques Robert

Photographie : Willy Faktorovitch

Musique : Franck Pourcel

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Henri Arnaud, juge au tribunal pour enfants d’Aix-en-Provence, est connu pour sa clémence envers les jeunes délinquants. Au cours d’un procès, il fait la connaissance d’un étudiant en droit, André Arnaud qui est aussi son homonyme. Ce dernier est orphelin et ne peut poursuivre ses études que grâce à l’aide financière de son oncle, un simple ouvrier. Mais celui-ci meurt dans un accident de travail et André, qui a besoin d’argent, accepte les avances de Josseron, un antiquaire homosexuel…

Quasiment un an après le triomphe de La Grande vadrouille, Bourvil faisait son retour au cinéma avec Les Arnaud, l’ultime long-métrage du réalisateur Léo Joannon (1904-1969). Complètement oublié aujourd’hui, ce dernier, également scénariste et producteur a quand même tourné plus d’une trentaine de films et dirigé les plus grands, Pauline Carton, Simone Simon, Danielle Darrieux, Arletty, Raimu, Pierre Brasseur, Pierre Fresnay, Edwige Feuillère, Jules Berry, Annie Girardot, Fernandel, Jean Rochefort et même Laurel & Hardy ! Réputé pour sa nervosité et même son mauvais caractère, Léo Joannon s’est aussi fait un nom durant l’Occupation allemande, en oeuvrant pour la société de production Continental, créée par Joseph Goebbels, époque durant laquelle il n’hésite pas à menacer son collègue Raymond Bernard, de le dénoncer lui et sa famille juive, s’il n’obtient pas l’obtention de certains scénarios. Un peu plus tard, il se rallie au régime de Vichy, ce qui lui vaudra d’être écarté de la profession à la Libération, pour une durée de cinq ans. Puis, il reprend tranquillement ses activités de cinéaste, où à travers ses films il traitera notamment des thèmes de la rédemption. Natif d’Aix-en-Provence, il y tourne son dernier opus, Les Arnaud, pour lequel il réunit un duo inattendu, Bourvil donc, et surtout Salvatore Adamo, âgé de 23 ans, vedette de la chanson dont le succès a été fulgurant depuis 1963. Étonnant de voir l’interprète de Tombe la neige, Vous permettez, Monsieur ? et Mes mains sur tes hanches jouer un étudiant en droit, qui durant sa quatrième année tue un antiquaire qui voulait abuser de lui. Léo Joannon joue sur ce décalage, un jeune homme bien sous tous rapports, qui du jour au lendemain devient malgré lui un meurtrier. Si Adamo s’en tire bien, on ne peut qu’être admiratif de la prestation de Bourvil, bouleversant dans la peau de ce magistrat vieux garçon, qui se prend d’affection pour cet étudiant destiné à une brillante carrière, dont le destin paraît brutalement interrompu. Tourné un an avant les événements qui allaient fleurir dans toutes les universités du monde, Les Arnaud semble imprégné d’une colère sourde, contenue, qui contraste avec la chaleur humaine, la délicatesse et la tendresse qui émanent du personnage du juge, et donc forcément de Bourvil. Une redécouverte des Arnaud s’impose.

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Test DVD / Property, réalisé par Penny Allen & Eric Alan Edwards

PROPERTY réalisé par Penny Allen & Eric Alan Edwards, disponible en DVD chez Extralucid Films.

Acteurs : Walt Curtis, Lola Desmond, Nathaniel Haynes, Christopher Hershey, M.G. Horowitz, Cork Hubbert, Karen Irwin, Jack Ryan, Richard Tyler…

Scénario : Penny Allen

Photographie : Eric Alan Edwards

Musique : Richard Tyler

Durée : 1h27

Année de sortie : 1979

LE FILM

Les habitants d’un quartier décident d’acheter les terrains afin d’éviter la démolition promise. S’organise alors une vie en communauté…

Comme nous, vous n’aviez sans doute jamais entendu parler de Penny Allen, réalisatrice et auteure franco-américaine native de Portland, ancienne professeur de français, qui a décidé un jour de laisser sa carrière d’enseignante pour se lancer dans celle de saltimbanque. A la tête d’une troupe de théâtre, elle signe son premier long-métrage en 1979, Property, inspiré par sa propre bataille contre un plan de développement urbain dans sa ville natale quelques années auparavant. Interprété par les comédiens avec lesquels elle avait l’habitude de travailler, Property suit un groupe d’excentriques sympathiques, des marginaux qui essayent de racheter leurs maisons aux promoteurs, dans un espoir d’indépendance. En dehors d’une séance à la Cinémathèque Française organisée en 2016, en présence de Penny Allen, Property est réellement revenu sur le devant de la scène en 2021, soit plus de quarante ans après sa sortie. Il n’est jamais trop tard pour découvrir des petits bijoux insoupçonnés du cinéma américain, alors précipitez-vous sur ce film sorti de nulle-part, qui avait été sélectionné et primé au tout premier festival de Sundance, qui s’appelait encore Utah-US Film Festival, en 1978.

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Test Blu-ray / Le Grand Chef, réalisé par Henri Verneuil

LE GRAND CHEF réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Fernandel, Gino Cervi, Joël Papouf, Georges Chamarat, Florence Blot, Noëlle Norman, Dominique Davray, Helena Manson, Jean-Jacques Delbo, Albert Michel, Renée Passeur…

Scénario : Henri Verneuil, Henri Troyat & Jean Manse, d’après une nouvelle de O. Henry

Photographie : Roger Hubert

Musique : Gérard Calvi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Antoine et Paul sont laveurs de voitures dans une station “Washmobile”. Tout en frottant les somptueuses carrosseries, Paul s’efforce de convaincre Antoine de se lancer dans le kidnapping afin d’avoir assez d’argent pour acheter une station de pompes à essence. Ils décident d’enlever Éric un gamin de six ans, fils du milliardaire Jemelin. L’enlèvement réussit mais, à peine à la maison, les deux compères s’aperçoivent qu’ils ont kidnappé le gosse le plus insupportable de Paris…

Pour la plupart des cinéphiles, le nom d’Henri Verneuil (1920-2002) évoque immédiatement Un singe en hiver (1962), Mélodie en sous-sol (1963), Cent mille dollars au soleil (1964), Le Clan des Siciliens (1969), Le Casse (1971), Peur sur la ville (1975), I…comme Icare (1979) et bien d’autres. Pourtant, avant ces immenses succès populaires, le cinéaste avait déjà connu moult triomphes au cinéma et ce dès son premier long-métrage en 1951, La Table-aux-crevés, qui avait attiré plus de trois millions de spectateurs. Il s’agissait alors de sa deuxième collaboration avec Fernandel, cinq ans après un court-métrage intitulé Escale au soleil. Les deux hommes décident de remettre le couvert dès l’année suivante…résultat des courses, le réalisateur et le comédien s’associeront à huit reprises avec toujours autant de réussite au box-office. Après Le Fruit défendu (1952, 4 millions d’entrées), Le Boulanger de Valorgue (1953, 3,7 millions d’entrées), Carnaval (1953, 2,1 millions d’entrées), L’Ennemi public numéro un (1954, 3,8 millions d’entrées) et Le Mouton à cinq pattes (1954, 4,1 millions d’entrées) qui se sont succédé, les deux hommes se séparent momentanément. Si Fernandel ne cesse de tourner (il est à l’affiche de cinq films rien qu’en 1957), Henri Verneuil se tourne vers le drame avec Les Amants du Tage (1955) et Des gens sans importance (1956), ainsi que le film policier avec Une manche et la belle (1957). 1959 est une grande année, puisque le tandem renoue pour deux films, Le Grand Chef et La Vache et le Prisonnier, qui sortent à neuf mois d’intervalle. Si le second se placera sur la première marche du podium avec 8,8 millions de spectateurs, ce n’est pas le cas pour le premier qui peine à attirer plus de 2,3 millions de français. Pas un mauvais score évidemment, mais ces premières retrouvailles ne sont pas à la hauteur de leurs anciens hits. Néanmoins, Le Grand Chef reste une savoureuse comédie burlesque, dans laquelle Fernandel donne la réplique à l’italien Gino Cervi, son légendaire partenaire de la saga Don Camillo, où il interprétait Giuseppe Bottazzi dit Peppone. L’alchimie entre les deux acteurs est évidente et leurs pitreries rappellent constamment celles de Laurel et Hardy. Un divertissement bon enfant au charme rétro, qui a connu moult diffusions à la télévision jusque dans les années 1990 où il sera d’ailleurs colorisé avec l’autorisation du metteur en scène.

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Test Blu-ray / Et avec les oreilles qu’est-ce que vous faites ?, réalisé par Eddy Matalon

ET AVEC LES OREILLES QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ? réalisé par Eddy Matalon, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jean-Gabriel Nordmann, Didier Sauvegrain, Louis Navarre, Nathalie Zeiger, Chantal Aba, Olga Valéry, Paul Bisciglia, Tania Busselier, Nanette Corey…

Scénario : Alain Sens-Cazenave

Photographie : Jean-Jacques Tarbès

Musique : Richard Alexandre

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Deux amis, Arthur et Jérôme, souhaitent réaliser un film. Après bien des hésitations, ils renoncent à leurs aspirations premières et optent pour un thème dans l’air du temps : l’érotisme ! Bénéficiant d’une coquette somme d’argent, il ne leur reste plus qu’à trouver le casting idéal. Mais le tandem est loin d’imaginer que ce projet un peu fou va modifier complètement leur existence.

Certains spectateurs adeptes du cinéma qui a « bifurqué » et surtout qui a su proposer quelque chose d’inhabituel, ont sûrement déjà croisé la route d’Eddy Matalon, réalisateur et scénariste du Chien fou (1966) avec Claude Brasseur et la sublime Dany Carrel, de Trop petit mon ami (1970) avec Jane Birkin et Bernard Fressson, d’Une si gentille petite fille !… (1977) et de New-York Black-Out (1978). Dans les années 1970, Eddy Matalon prend le pseudonyme de Jack Angel et signe quelques films érotiques aux titres évocateurs, Les Garces (1973), La Pension du libre amour (1974), La Chatte sans pudeur (1975) et La Bête à plaisir (1975). Au milieu de tout cela, il met en scène sous son vrai nom Et avec les oreilles qu’est-ce que vous faites ?, une comédie non dénuée de scènes dénudées, qui se moque gentiment des conditions de tournage et de création en général des films coquins qui fleurissaient à l’époque. Le scénario malin d’Alain Sens-Cazenave, premier assistant d’Alain Lavalle sur La Révélation, fait parfois penser au Magnifique de Philippe de Broca, sorti l’année précédente, mais annonce aussi étrangement On aura tout vu de Georges Lautner, qui n’apparaîtra sur les écrans que deux ans plus tard. S’il n’atteint évidemment pas la grande réussite de ces deux derniers, Et avec les oreilles qu’est-ce que vous faites ? n’en demeure pas moins intéressant à plus d’un titre, drôle, intelligent, bourré d’idées et divertissant. Et en plus on se rince l’oeil, les deux même, alors pourquoi se priver ?

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Test DVD / Fantozzi, réalisé par Luciano Salce

FANTOZZI réalisé par Luciano Salce, disponible en DVD le 28 septembre 2021 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Paolo Villaggio, Anna Mazzamauro, Gigi Reder, Giuseppe Anatrelli, Umberto D’Orsi, Liù Bosisio, Bernardino Emanuelli, Plinio Fernando…

Scénario : Leonardo Benvenuti, Piero De Bernardi & Paolo Villaggio, d’après les romans de Paolo Villaggio

Photographie : Erico Menczer

Musique : Franco Bixio, Fabio Frizzi & Vince Tempera

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Fantozzi est un employé de bureau basique et stoïque. Il est en proie à un monde de difficultés qu’il ne surmonte jamais malgré tous ses efforts.

Vous ne le connaissez sûrement pas puisqu’il n’a jamais su ou pu passer le tunnel du Mont-Blanc pour arriver en France, mais Fantozzi est un des personnages comiques italiens les plus populaires dans son pays, créé et interprété par Paolo Villaggio (1932-2017), qui apparaîtra dans une dizaine de longs-métrages, de 1975 à 1999, dont le succès ne s’est jamais démenti. Petit comptable sans histoire, marié à une femme laide et père d’une fille qui l’est encore plus, Fantozzi, Ugo de son prénom, a tout d’abord été un héros de la littérature. Devant le triomphe rencontré par ses livres inspirés par son expérience de comptable dans le monde de l’entreprise, Paolo Villaggio s’est très vite fait courtiser par divers producteurs, qui souhaitaient adapter son univers. N’ayons pas peur des mots, Fantozzi premier du nom est un capolavoro, immensément culte de l’autre côté des Alpes, qui enchaîne les gags visuels et sonores, ainsi que les répliques dingues, comme des perles sur un collier, sans aucun temps mort, mais entraînant des éclats de rire en permanence. Il aura fallu attendre plus de 45 ans pour que l’Hexagone découvre ce clown incroyable – « le plus grand de sa génération » dira de lui Roberto Begnini, son partenaire dans La Voce della Luna de Federico Fellini – et nous ne sommes pas prêts de l’oublier.

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Test Blu-ray / Le Trou normand, réalisé par Jean Boyer

LE TROU NORMAND réalisé par Jean Boyer, disponible en Blu-ray le 22 septembre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Bourvil, Jane Marken, Brigitte Bardot, Jeanne Fusier-Gir, Pierre Larquey, Jean Duvaleix, Noël Roquevert, Georges Baconnet…

Scénario : Arlette de Pitray

Photographie : Charles Suin

Musique : Paul Misraki

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Célestin Lemoine, l’aubergiste d’un village normand, vient de mourir. Il a légué le «Trou normand» à Hippolyte, son neveu. Celui-ci pourra prendre possession de son bien à une condition : décrocher le certificat d’études. Faute de quoi, l’auberge reviendra à la belle-soeur du défunt, la cupide Augustine, et à sa fille Javotte. C’est ainsi qu’à l’âge de 32 ans, Hippolyte se voit obligé de retourner à l’école. Quoiqu’un peu innocent, le jeune homme montre beaucoup de bonne volonté et va même jusqu’à suivre des cours particuliers. Sa tante met tout en oeuvre pour perturber le cours de ses études…

Le Trou normand est pour ainsi dire l’ultime long-métrage dans lequel Bourvil, alors âgé de 35 ans, incarne le normand benêt, naïf et bonne pâte. C’est aussi sa troisième et avant-dernière collaboration avec le réalisateur Jean Boyer (1901-1965), après l’énorme succès du Rosier de madame Husson (1950) et de Garou-Garou, le passe-muraille (1951), et avant une participation dans Cent Francs par seconde (1953) où il joue son propre rôle. Il est impeccable dans la peau de ce dadais lunaire du cru, dont l’innocence et la gentillesse contrastent avec l’arrivisme et la bassesse de sa cousine, interprétée par une jeune actrice de 17 ans, Brigitte Bardot, dans son premier rôle au cinéma. Comédie populaire au sens noble du terme, Le Trou normand conserve un charme inaltérable, qui sent bon la province, le cidre et le grillé aux pommes. Complètement inoffensive, cette facétie repose sur la nature chaleureuse et attachante de son acteur principal, ainsi que sur un casting de formidables seconds couteaux et des dialogues soignés.

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Test DVD / N’oublie pas ton père au vestiaire, réalisé par Richard Balducci

N’OUBLIE PAS TON PÈRE AU VESTIAIRE réalisé par Richard Balducci, disponible en DVD le 4 août 2021 chez ESC Editions.

Acteurs : Jean Lefebvre, Manuel Gélin, Eric Adjani, Nelly Vignon, Jean-Paul Rouland, Patricia Elig, Denise Grey, Françoise Blanchard, Brigitte Lahaie, Sabine Paturel…

Scénario : Richard Balducci & Jean-Claude Massoulier

Photographie : Marcel Combes

Musique : Gilles Tinayre

Durée : 1h36

Année de sortie : 1982

LE FILM

Philippe, un jeune homme de 18 ans délaissé par son père, ne pense qu’aux filles et néglige ses études. Lorsqu’il échoue à son baccalauréat, son père le renvoie de la maison. Philippe part alors vivre chez un ami et décide de devenir DJ. Son père, de son côté, commence à regretter son comportement.

Quand on parle de Richard Balducci (1922-2015), on pense tout de suite à la saga du Gendarme, dont il est l’un des créateurs. Le reste est symbolique du cinéma franchouillard puisque l’incriminé en question aura également écrit Le Jour de gloire (1976) et Général…nous voilà ! (1978) de Jacques Besnard, Les Bidasses en vadrouille (1979) de Christian Caza, Charlots Connection (1984) de Jean Couturier et On est pas sorti de l’auberge (1982) de Max Pecas. Finalement, comme on n’est jamais mieux servi par soi-même, ses opus les « moins pires » sont ceux qu’il a lui-même mis en scène. Après avoir écrit pour les autres, Les Saintes-Nitouches (1963) de Pierre Montazel, Cherchez l’idole (1964) de Michel Boisrond et Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) de Jean Girault, il réalise trois courts-métrages en 1968 (Le Petit cheval de bois, Les Tontons du festival et Clown), il passe au format long l’année suivante avec L’Amour. S’il fait d’abord preuve d’un tant soit peu de rigueur dans ses premiers films, comme dans L’Odeur des fauves (1972) avec Maurice Ronet et Vittorio De Sica, Dans la poussière du soleil (1972), un western (si si) avec Maria Schell et…Daniel Beretta, la comédie devient son dada (Par ici la monnaie en 1974), le réalisateur passant aussi par la case porno avec Les Demoiselles à péage (ou Les Ravageuses de sexe) en 1975 et La Grande Défonce (1976), qu’il emballe sous le pseudo de Bruno Baldwyn. Dans les années 1980, Richard Balducci collabore à trois reprises avec Jean Lefebvre avec Prends ta Rolls et va pointer (1981), N’oublie pas ton père au vestiaire (1982) et Salut la puce (1983). Le deuxième film de cette « trilogie » reste un témoignage, un vestige d’une époque révolue, qui surfait de manière opportuniste sur le triomphe de La Boum sorti deux ans auparavant. Un film complètement oublié, que l’on visionne comme si on consultait un vieil album de photos jaunies et abîmées par le temps. C’est pas forcément bon (euphémisme), mais il n’y a pas de mal à se moquer et cela en devient drôle.

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Test Blu-ray / Junior, réalisé par Ivan Reitman

JUNIOR réalisé par Ivan Reitman, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 17 août 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Danny DeVito, Emma Thompson, Frank Langella, Pamela Reed, Aida Turturro, James Eckhouse, Megan Cavanagh…

Scénario : Kevin Wade & Chris Conrad

Photographie : Adam Greenberg

Musique : James Newton Howard

Durée : 1h50

Date de sortie initiale: 1994

LE FILM

Les recherches du docteur Alex Hesse, un savant autrichien qui travaille aux États-Unis, sont sur le point d’aboutir, son traitement devrait enfin assurer aux femmes des grossesses sans risque. Mais les autorités estiment qu’elles ont assez attendu, et interrompent le financement du projet avant qu’il ait pu être testé sur les humains. Alex songe déjà à rentrer en Europe quand son associé, le gynécologue Larry Arbogast, lui suggère de vérifier les bienfaits de son traitement sur sa propre personne. Alex accepte de placer dans son abdomen un ovule fécondé, volé par Larry dans le stock du docteur Diana Reddin, et prénommé Junior. Désormais «enceint», Alex s’installe chez Larry, dont l’ex-épouse, Angela, attend aussi un enfant…

Sorti dans les salles américaines pour les fêtes de Noël 1990, Un flic à la maternelle Kindergarten Cop engrange plus de 200 millions de dollars en bout de course pour un budget de trente millions, tandis que deux millions de français viennent rire aux aventures de John Kimble. Soit un score similaire à celui de Jumeaux Twins deux ans auparavant. C’est donc une affaire qui roule entre Arnold Shwarzenegger et Ivan Reitman, le premier n’hésitant pas à faire un petit caméo dans le génial Président d’un jour Dave du second en 1993. C’est peut-être à ce moment-là que les deux décident de remettre le couvert, mais en invitant leur complice Danny DeVito à venir les rejoindre pour une nouvelle comédie. Ce sera Junior. Longtemps mal aimé, y compris par l’auteur de ces mots, jugé insipide et incapable d’aller au-delà de son postulat de départ improbable (et cette fois encore lié à une manipulation génétique), cet opus nanti d’un très gros budget de 60 millions de dollars – dont un quart rien que pour la star – n’en rapporte que 35 millions sur le sol de l’Oncle Sam, mais s’en sort heureusement dans le reste du monde, parvenant même à amasser près de 110 millions au final. En l’état, surtout après le carton mondial de True Lies quatre mois auparavant, c’est un nouveau revers au box-office pour le Chêne Autrichien, un an après celui de Last Action Hero de John McTiernan. Si Ivan Reitman a toujours déclaré qu’il s’agissait de sa comédie préférée parmi les trois faites avec Arnold Schwarzenegger, Junior demeure souvent poussif et le duo reformé de Jumeaux ne retrouve pas l’étincelle qui en faisait une réussite. Toutefois, rétrospectivement, nous pouvons sauver la prestation désopilante d’Emma Thompson, dont alchimie avec Schwarzy est inattendue, ce dernier prenant aussi un évident plaisir à être « enceint » à l’écran. Est-ce en raison de la baisse qualitative de la comédie américaine depuis quinze ans, en dépit du sursaut provoqué par Judd Apatow, toujours est-il que nous redécouvrons aujourd’hui Junior, produit hollywoodien qui sentait bon ce parfum d’artisanat qui a quasiment disparu.

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