Test Blu-ray / Waldo, détective privé, réalisé par Tim Kirkby

WALDO, DÉTECTIVE PRIVÉ (Last Looks) réalisé par Tim Kirkby, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Charlie Hunnam, Mel Gibson, Morena Baccarin, Rupert Friend, Clancy Brown, Lucy Fry, Jacob Scipio, Paul Ben-Victor, Method Man…

Scénario : Howard Michael Gould, d’après son roman

Photographie : Lyle Vincent

Musique : Peter Nashel

Durée : 1h50

Année de sortie : 2021

LE FILM

Charlie Waldo s’est fait virer avec perte et fracas de la police de Los Angeles. Il mène depuis une existence paisible, loin du monde. Sa vie solitaire s’achève lorsqu’il est engagé comme détective privé pour enquêter sur le meurtre de l’épouse d’Alistair Pinch, une vedette d’une série TV judiciaire. Cette affaire tordue est, pour Waldo, un retour choc dans le monde d’Hollywood, avec ses intrigues de couloirs, ses relations sulfureuses et ses stars capricieuses.

S’il était déjà apparu dans Retour à Cold Mountain d’Anthony Minghella (2003), Hooligans Green Street Hooligans (2005) de Lexi Alexander et Les Fils de l’homme Children of Men (2006) d’Alfonson Cuarón, le britannique Charlie Hunnam commence réellement à faire parler de lui avec la série Sons of Anarchy dès 2008. Le cinéma lui fait les yeux doux et on le retrouve tour à tour chez Guillermo Del Toro (Pacific Rim, Crimson Peak), James Gray (The Lost City of Z) et Guy Ritchie (Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur, The Gentlemen), sans toutefois trouver LE rôle qui fera de lui une star. Depuis l’arrêt de Sons of Anarchy en 2014 et après sept saisons, le comédien apparaît donc ici et là, comme s’il ne savait pas où aller ou comme si les réalisateurs ne savaient pas trop quoi faire de lui. C’est ainsi qu’il tient le haut de l’affiche de Waldo, détective privé Last Looks, mis en scène par Tim Kirkby, à qui l’on doit un Action Point (2018) avec Johnny Knoxville (qui aurait ouvert un parc d’attractions avec ses potes de Jackass), mais aussi toute une ribambelle de séries comme Look Around You, Journal d’une ado hors norme, The Alternative Comedy Experience, Grace et Frankie, Brockmire et prochainement The Pentaverate, de et avec Mike Myers. Dans cette comédie-policière, Charlie Hunnam joue un ex-flic vivant en ermite, qui va malgré lui reprendre du poil de la bête en étant mis sur une enquête se déroulant dans les coulisses d’Hollywood. S’il ne révolutionnera évidemment pas le genre, Waldo, détective privé n’en demeure pas moins un divertissement fort sympathique et de qualité, dans lequel le charisme de l’acteur fait mouche et où il donne la réplique au grand Mel Gibson, qui cachetonne à mort, mais qui le fait bien et nous fait marrer dans le rôle d’une star frappadingue de la télé. Ajoutez à cela le charme dévastateur de Morena Baccarin et vous obtenez un spectacle idéal pour passer deux heures sans vous ennuyer, même s’il restera pas grand-chose du film au final. Mais c’est déjà ça de pris.

Lieutenant en disgrâce du Los Angeles Police Department, Charlie Waldo vit depuis trois ans coupé du monde, au fin fond des bois. Il y mène une existence paisible, cultive ses légumes et se contente du peu qu’il a. D’anciennes connaissances le sollicitent pour qu’il donne un coup de main sur une affaire épineuse et très médiatisée : la mort de l’épouse excentrique d’Alastair Pinch. Ce dernier, acteur vedette de la série télévisée judiciaire Johnnie’s Bench, est le suspect numéro un. D’abord réticent, Waldo finit par prendre l’affaire surtout car son amie Lorena Nascimento, détective privée liée à cette affaire, a disparu.

C’est franchement pas mal ce Waldo, détective privé ! La première partie notamment, quand on fait connaissance avec ce jeune quadra, barbe pouilleuse, vêtements qui semblent rapiécés, galurin vissé sur la tête et regard lessivé. On ne sait pas encore très bien qui est ce Charlie Waldo, mais quelques éléments se dévoilent rapidement quand celui-ci reçoit la visite de Lorena Nascimento, interprétée par la bad-ass et sexy Morena Baccarin (Deadpool, Greenland, Homeland, Gotham), qui vient le sortir de ses trois ans d’errance, en lui confiant une mission, celle de réunir des preuves sur la culpabilité (ou non) du comédien Alastair Pinch, accusé du meurtre de son épouse. Quand Lorena disparaît peu de temps après, Waldo enfourche son vélo et s’incruste au sein des studios hollywoodiens, afin de rencontrer Pinch, acteur british extravagant, moustache fringante et barbiche bien taillée, auquel Mel Gibson prête toute son élégance et sa folie furieuse. Tim Kirkby fait du bon boulot avec cette adaptation du roman d’Howard Michael Gould, l’écrivain s’occupant d’ailleurs lui-même de la transposition et qui a depuis signé une deuxième aventure de Waldo, les deux livres étant toujours inédits en France.

Dans Waldo, détective privé, notre antihéros ira de rencontre en rencontre, se confrontera à divers personnages insolites, un avocat étrange du nom de Warren Gomes, interprété par le revenant Dominic Monaghan, un producteur-directeur de studio bien installé dans sa tour d’ivoire auquel Rupert Friend (Homeland, Orgueil et Préjugés Pride & Prejudice de Joe Wright, L’Ombre d’Emily A Simple Favor de Paul Feig) apporte un décalage désopilant. Last Looks plonge son enquêteur dans le panier de crabes, tombera sous le charme ans de l’institutrice Janey White, interprétée par Lucy Fry (22.11.63), s’opposera à l’imposant Big Jim Cuppy (Clancy Brown, mythique Victor Kruger d’Highlander ou le capitaine Byron T. Hadley des Évadés), ainsi qu’à des hommes de main issus d’un groupe de rap, qui arrondissent leur fin de mois en jouant les petites frappes.

Drôle, ironique, cynique même par moments, contrairement aux ronflants et soporifiques Under The Silver Lake de David Robert Mitchell et Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, Waldo, détective privé surfe sur l’atmosphère des romans d’Elmore Leonard (on pense beaucoup à Get Shorty) et les films des frères Coen (entre The Big Lebowski et Ave, César !), avec une pincée des écrits de Raymond Chandler et de l’ancienne incarnation de Marlowe par Elliot Gould dans le fabuleux The Long Goodbye de Robert Altman. Il en ressort un polar hybride, mais amusant et finalement prenant, qui regorge de suffisamment d’inventions pour nous emmener au bout des deux heures, malgré un rythme lent, mais maîtrisé, dont l’aboutissement ne déçoit pas et s’avère même assez malin.

LE BLU-RAY

Waldo, détective privé fait partie de ces films qui ont subi la pandémie de plein fouet, dont la sortie a été sans cesse repoussée, pour finalement atterrir chez nous directement dans les bacs en DVD et en Blu-ray. Le film de Tim Kirkby a de la chance, car il arive dans l’escarcelle de Metropolitan Vidéo, un de nos meilleurs éditeurs hexagonaux. Jaquette au visuel classe, un peu inspiré de la bande dessinée, ou des pulps plutôt. Le menu principal est animé et musical.

Point de bonus en revanche…du moins en dehors d’un lot de bandes-annonces…

L’Image et le son

La photographie de Waldo, détective privé est signée Lyle Vincent, chef opérateur du génial Bad Education de Cory Finley, ainsi que des très remarqués A Girl Walks Home Alone at Night et The Bad Batch d’Ana Lily Amirpour. Ce master HD est à la hauteur des espérances et restitue les partis pris esthétiques originaux à travers des contrastes riches et léchés, une colorimétrie vive et scintillante, des noirs denses, une luminosité de tous les instants, un piqué aux petits oignons, un léger grain et une profondeur de champ appréciable. Le plus impressionnant s’avère la restitution des gros plans, en particulier sur le visage ridé, pour ne pas dire grillagé de Mel Gibson. Le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le relief des matières est élégant et ne cesse de flatter la rétine.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, efficaces autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. La balance impressionnante des frontales comme des latérales ne déçoit jamais, les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. A titre de comparaison, la version originale l’emporte sur son homologue du point de vue délivrance des dialogues et richesse des effets. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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