Test Blu-ray / Zig Zig, réalisé par László Szabó

ZIG ZIG réalisé par László Szabó, disponible en Edition limitée Blu-ray & DVD le 26 mars 2025 chez Pathé.

Acteurs : Catherine Deneuve, Bernadette Lafont, Walter Chiari, Jean-Pierre Kalfon, Yves Afonso, Georgette Anys, Stéphane Shandor, Jean-Pierre Maud…

Scénario : László Szabó

Photographie : Jean-Pierre Baux

Musique : Karl-Heinz Schäfer

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Marie et Pauline sont deux chanteuses de cabaret, qui rêvent de s’offrir un chalet à la montagne. Pour ce faire, les deux femmes se prostituent. Marie se trouve mêlée à une affaire concernant l’enlèvement de la femme d’un de ses clients. De plus, elle découvre que Pauline est dans le coup. Un policier retraité résout l’affaire.

László Szabó (né en 1936), c’est tout d’abord une tronche de cinéma croisée chez Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Costa-Gavras, François Truffaut, Éric Rohmer, Arnaud Desplechin, un nom souvent rattaché à la Nouvelle vague. Hongrois de naissance, arrivé en France quand il avait vingt ans, László Szabó, cinéphile fréquentant la Cinémathèque d’Henri Langlois, où il rencontre la bande des Cahiers du cinéma. Quand les membres de celle-ci se lancent dans le cinéma, ils n’hésitent pas à faire tourner leur ami, qui apparaîtra aussi bien dans À double tour que dans Pierrot le fou, dans L’Aveu et plus tard dans Le Dernier métro. C’est tout naturellement qu’il se lance également dans la mise en scène avec un court-métrage, Le Voyage du Lieutenant Le Bihan (1969), suivi de près par un premier long-métrage, Les Gants blancs du diable (1973), tous les deux interprétés par Bernadette Lafont et Yves Afonso. Ces deux œuvres imposent un ton singulier, un univers original et témoignent de la prédilection du réalisateur pour le côté sombre de l’existence. Il enchaîne avec Zig Zig, qui transforme l’essai et avec lequel László Szabó donne libre cours à sa fantaisie toujours teintée de noirceur, en se focalisant sur le monde de la nuit dans le quartier de Pigalle. Il réunit alors deux des plus grandes comédiennes du cinéma français, Catherine Deneuve et (cette fois encore) Bernadette Lafont, dont l’alchimie fait des étincelles à l’écran. Seulement voilà, au mi-temps des années 1970, le public se désintéresse de la première (son dernier grand succès remonte à Peau d’âne), tandis que la seconde est plongée dans le cinéma d’auteur depuis quelques années (Michel Drach, Jacques Rivette, Jean Eustache…). Résultat des courses, la barre des 300.000 spectateurs n’est même pas franchie pour Zig Zig, qui s’évapore immédiatement de la mémoire de ceux qui l’ont découvert dans les salles. Un demi-siècle après sa sortie, nous déterrons cet ovni du septième art hexagonal, qui rappelle étonnamment le cinéma de Rainer Werner Fassbinder, tout en convoquant le spectre des comédies musicales de Jacques Demy, avec une Catherine Deneuve qui chante et qui danse avec sa virevoltante partenaire. Quasiment inclassable, Zig Zig enchaîne les scènes comme s’il s’agissait d’une chronique du Paris interlope, en jouant avec les genres, en faisant perdre ses repères aussi bien aux personnages qu’à celui qui tente de suivre l’itinéraire de Pauline et Marie. C’est donc une sacrée curiosité, doublée d’une véritable expérience de cinéma.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Zig Zig, réalisé par László Szabó »

Test Blu-ray / Here – Les Plus belles années de notre vie, réalisé par Robert Zemeckis

HERE – LES PLUS BELLES ANNÉES DE NOTRE VIE (Here) réalisé par Robert Zemeckis, disponible en DVD & Blu-ray le 12 mars 2025 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany, Kelly Reilly, Michelle Dockery, Ophelia Lovibond, Beau Gadsdon, Nikki Amuka-Bird…

Scénario : Eric Roth & Robert Zemeckis, d’après le roman graphique de Richard McGuire

Photographie : Don Burgess

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

À travers les âges et les époques, hommes et femmes défilent dans un lieu unique, sur trois générations. En défiant le temps, ce lieu sera le témoin unique de l’évolution de l’humanité et deviendra le théâtre de vies entremêlées, d’histoires d’amour, de conflits et de découvertes…

C’est un fait, le succès échappe à Robert Zemeckis depuis Flight, sorti aux Etats-Unis en 2012, qui avait récolté plus de 160 millions dans le monde pour un budget étonnamment « dérisoire » de trente millions. Malgré leurs immenses qualités, The Walk : Rêver plus haut, Alliés et Bienvenue à Marwen se sont tous les trois plantés au box-office. Les mal-aimés (à juste titre cette fois) Sacrées sorcières The Witches et Pinocchio (adaptation live du long-métrage d’animation Disney) ont connu une exploitation limitée, dans les salles pour le premier ou sur la plateforme de Mickey pour le second et l’on attendait patiemment de revoir un film de Robert Zemeckis dans les salles. Une fois ce retour annoncé, quelle ne fut pas notre impatience de retrouver toute l’équipe de Forrest Gump (devant et derrière la caméra) réunie pour une nouvelle expérience de cinéma, propre à son auteur. La déception est de mise et Here Les Plus belles années de notre vie ne peut rivaliser avec l’ampleur des opus précédents du cinéaste…en ce qui concerne le fond du moins, car force est de constater le 22e long-métrage de Robert Zemeckis possède là encore une bonne longueur d’avance sur ses camarades. Le metteur en scène tant acclamé jadis pour sa trilogie Retour vers le futur et Qui veut la peau de Roger Rabbit, a toujours été à la pointe des effets visuels, à l’instar de la capture de mouvements initiée il y a plus de vingt ans avec Le Pôle express The Polar Express. Toujours à la recherche de nouveaux outils pour raconter ses histoires, Robert Zemeckis bénéficie ici de l’intelligence artificielle, une technologie baptisée Metaphysic Live, utilisée pour rajeunir ses comédiens (en temps réel sur le plateau), dont les personnages sont suivis de l’enfance à la vieillesse. L’occasion de redécouvrir Tom Hanks et Robin Wright comme si le premier venait de tourner Big et la seconde Princess Bride. Le résultat est bluffant et Here interpelle, passionne par son côté technique, qui laisse pantois d’admiration. Cependant, le bât blesse au niveau du récit, les protagonistes ne sont guère attachants et finalement noyés dans les effets spéciaux (omniprésents), d’autant plus que Here reste en caméra fixe durant près de 100 minutes. En fait, le film ressemble à une attraction qui aurait pu tout aussi bien avoir sa place dans un parc à thèmes (après tout, le cinéma est né dans les foires), à l’instar du Visionarium, longtemps disponible à Disneyland Paris, qui utilisait la technique Circle-Vision 360°, qui parlait aussi du thème du voyage dans le temps. C’est ce même sujet que traite Robert Zemeckis, en prenant comme point de vue celui d’une maison, d’une terre même, de la météorite responsable de l’extinction des dinosaures (si si) à l’hiver d’une poignée de personnages qui vont habiter la majeure partie de leur existence dans une bâtisse, dont le cinéaste va disséquer la mémoire des murs. Dommage que l’émotion manque à l’appel donc. Il faudra sans doute beaucoup de temps pour apprécier pleinement Here (qui nous rappelle A Ghost Story de David Lowery), qui pendant longtemps risque de demeurer un fascinant objet d’étude estimé à 50 millions de dollars (hors promo), qui n’aura rapporté que 16 millions dans le monde et attiré seulement 60.000 spectateurs en France.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Here – Les Plus belles années de notre vie, réalisé par Robert Zemeckis »

Test DVD / En tongs au pied de l’Himalaya, réalisé par John Wax

EN TONGS AU PIED DE L’HIMALAYA réalisé par John Wax, disponible en DVD le 12 mars 2025 chez Le Pacte.

Acteurs : Audrey Lamy, Nicolas Chupin, Eden Lopes, Naidra Ayadi, Benjamin Tranié, Jean-Charles Clichet, Steve Tientcheu, Stephan Wojtowicz…

Scénario : John Wax & Marie-Odile Weiss

Photographie : Vincent Mathias

Musique : Michel-Ange Merino

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Pauline, en cours de séparation, est mère d’un petit garçon autiste, Andrea, six ans et demi, en dernière année de maternelle. Entre l’emploi du temps lie à son travail et la garde alternée, malgré les outils qu’on a mis à sa disposition et la présence d’une aide, Pauline commence à se décourager…

En 2010, sort et cartonne sur les écrans Tout ce qui brille, coréalisé par Géraldine Nakache et Hervé Mimran. Si l’on a évidemment beaucoup parlé de son tandem principal, une autre actrice avait pu aussi se démarquer, au point de voler la vedette à chaque apparition, Audrey Lamy. Celle que l’on appelait alors encore « la sœur d’Alexandra Lamy » a su très vite se faire un prénom et l’actrice n’a cessé depuis d’apparaître au cinéma, devenant un second rôle récurrent, pour ne pas dire indispensable. Si Cédric Klapisch, Maïwenn, Mélanie Laurent, Marc Fitoussi, Christophe Gans et bien d’autres lui ont offert de très beaux personnages, elle accède enfin en haut de l’affiche en 2018 avec Ma reum de Frédéric Quiring, qui connaît un joli succès avec 800.000 entrées. Cependant, loin de se cantonner au registre de la comédie, Audrey Lamy a souvent apporté une gravité, une mélancolie, une profondeur à celles qu’elle a incarnées. Les Invisibles et La Brigade de Louis-Julien Petit, Rebelles d’Allan Mauduit ont dernièrement prouvé une fois de plus son talent de caméléon. À l’instar de sa frangine, Audrey Lamy a pris de la bouteille, cela lui sied à ravir et apporte un background à ses personnages. C’est le cas pour En tongs au pied de l’Himalaya, dans lequel elle trouve l’un de ses plus beaux rôles à ce jour. Cette comédie dramatique, car il n’est pas interdit de rire, comme une soupape indispensable entre deux scènes plus difficiles, se penche avec force et pudeur sur le handicap. Réalisé par John Wax, ancien photographe de plateau et directeur artistique superviseur, En tongs au pied de l’Himalaya est son premier long-métrage signé en solo (il avait auparavant mis en scène Tout simplement noir avec Jean-Pascal Zadi) et témoigne d’une vraie sensibilité, doublée d’une solide direction d’acteurs. Si le propos n’est guère inédit (on pense souvent au magnifique Les Clefs de la maisonLe Chiavi di casa de Gianni Amelio), l’émotion est présente, le pathos aux abonnés absents, l’humour fonctionne et la distribution est impeccable. Un beau moment.

Continuer la lecture de « Test DVD / En tongs au pied de l’Himalaya, réalisé par John Wax »

Test Blu-ray / Bernie, réalisé par Richard Linklater

BERNIE réalisé par Richard Linklater, disponible en DVD le 12 mars 2025 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jack Black, Shirley MacLaine, Matthew McConaughey, Brady Coleman, Richard Robichaux, Rick Dial, Brandon Smith, Larry Jack Dotson…

Scénario : Richard Linklater & Skip Hollandsworth

Photographie : Dick Pope

Musique : Graham Reynolds

Durée : 1h36

Année de sortie : 2011

LE FILM

À Carthage, petite bourgade du Texas, dans les années 1990, Bernie Tiede, assistant croque-mort, est aimé de tous les habitants. Véritable maître de l’embaumement et des animations d’enterrements, chanteur hors pair, Bernie va se lier d’amitié avec Marjorie Nugent, une riche veuve, à l’inverse, détestée car désagréable. Très vite, ils deviennent inséparables, voyagent à travers le monde et ne peuvent plus se passer l’un de l’autre. Mais la vieille femme possessive maintient Bernie sous son emprise…

Richard Linklater (né en 1960) rappelle Robert Wise ou Richard Fleischer. Un artisan touche-à-tout, qui a oeuvré dans moult genres, un réalisateur insaisissable, prolifique, éclectique, mais aussi et avant tout un auteur à part entière. Alors forcément, découvrir une de ses œuvres jamais sorties dans nos contrées est toujours un immense plaisir, d’autant plus que le film qui nous intéresse ici, Bernie, aura longtemps intrigué le cinéphile français. Et le résultat est jubilatoire, pour ne pas dire carrément jouissif. À la base de Bernie, il y a un fait divers réel, que Richard Linklater découvre dans les années 1990, à travers un article du magazine Texas Monthly de Skip Hollandsworth. Le cinéaste y voit très vite un sujet formidable pour un long-métrage et pense déjà à Jack Black, avec lequel il tourne finalement l’un de ses opus les plus célèbres, Rock Academy. Les années passent, Linklater attend que le comédien prenne de la bouteille et les deux hommes se retrouvent enfin en 2011 pour Bernie. À cette occasion, Jack Black rencontre le véritable Bernie Tiede en prison. Quand il se met dans la peau de ce dernier, Jack Black sort de deux échecs commerciaux sur le sol américain, Les Voyages de Gulliver de Rob Letterman et L’An 1 : Des débuts difficiles d’Harold Ramis. Cette prestation lui vaudra tous les éloges et l’acteur sera nommé dans beaucoup de festivals. Honteusement oublié aux Oscars, Bernie a pourtant tout d’un grand film sous ses apparences modestes et s’inscrit parfaitement dans la filmographie de Richard Linklater, qui à travers sa comédie dresse en réalité une radiographie implacable du Texas (où il est né), comme un faux documentaire extraordinaire. Sauf que l’histoire qui est narrée est absolument vraie, ce qui fait encore plus froid dans le dos. IN-DIS-PEN-SA-BLE.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Bernie, réalisé par Richard Linklater »

Test Blu-ray / En fanfare, réalisé par Emmanuel Courcol

EN FANFARE réalisé par Emmanuel Courcol, disponible en DVD et Blu-ray le 1er avril 2025 chez Diaphana.

Acteurs : Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco, Jacques Bonnaffé, Clémence Massart-Weit, Anne Loiret, Mathilde Courcol-Rozès, Yvon Martin…

Scénario : Oriane Bonduel, Emmanuel Courcol, Irène Muscari & Marianne Tomersy

Photographie : Maxence Lemonnier

Musique : Michel Petrossian

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…

En dépit d’une critique dithyrambique, Un triomphe, second long-métrage d’Emmanuel Courcol comme réalisateur, n’avait attiré qu’un peu plus de 300.000 spectateurs dans les salles en 2021. Ce très beau film offrait entre autres à Kad Merad l’un de ses plus beaux rôles et l’un de ses partenaires se distinguait une fois de plus, l’excellent Pierre Lottin (né en 1989). Qu’il semble loin désormais le Wilfried de la famille Tuche (quand bien même le cinquième volet de la saga cartonne encore avec plus de trois millions d’entrées) et le comédien, que nous n’avons eu de cesse de mettre en avant à chaque apparition, est maintenant très demandé dans le cinéma français. De François Ozon (Grâce à Dieu, Quand vient l’automne) à Anna Fontaine (Présidents), en passant par Jean-Jacques Annaud (Notre-Dame brûle), Philippe Faucon (Les Harkis), Dominik Moll (La Nuit du 12) et bientôt chez le tandem Nakache/Toledano, Pierre Lottin est partout et on ne va pas se plaindre. Il détient enfin un hit personnel avec En fanfare, pour lequel il retrouve Emmanuel Courcol donc, qui aura attiré plus de 2,6 millions français dans les salles, tous emballés par son duo formé avec le génial (et déjà plus confirmé) Benjamin Lavernhe. Ce dernier, à mille lieues du rôle avec lequel nous l’avons découvert il y a plus de dix dans l’hilarant Radiostars de Romain Levy (Smiters, c’était lui !) a fait son chemin depuis, aussi bien à la Comédie-Française qu’au cinéma où tout le monde se l’arrache (Nicole Garcia, Jeanne Herry, Bruno Podalydès, Toledano/Nakache, Frédéric Tellier et même Wes Anderson). Les deux font des étincelles dans En fanfare, comédie (très drôle) dramatique (très triste, mais jamais pathos), qui rappelle bien sûr quelques classiques britanniques comme Les Virtuoses Brassed Off (1996) de Mark Herman ou The Full Monty (1997) de Peter Cattaneo, mais qui s’en démarque rapidement et trouve sa propre personnalité, grâce à une distribution prestigieuse et une écriture aussi élégante que soignée. Un grand succès largement mérité.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / En fanfare, réalisé par Emmanuel Courcol »

Test 4K-UHD / Pair et impair, réalisé par Sergio Corbucci

PAIR ET IMPAIR (Pari e dispari) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 27 février 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Luciano Catenacci, Marisa Laurito, Woody Woodbury, Salvatore Borghese, Jerry Lester, Kim McKay…

Scénario : Bruno Corbucci, Mario Amendola, Sabatino Ciuffini & Sergio Corbucci

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h55

Date de sortie initiale: 1978

LE FILM

Johnny, officier d’élite de la marine, se voit confier une mission de la plus haute importance : démanteler un gang de bookmakers. Pour réussir dans cette aventure périlleuse, il fait appel à son demi-frère Charlie, conducteur de camions et ancien croupier pour le compte du « Grec » Paragoulis. Ensemble, sous la direction de leur père (faux aveugle), ils vont jouer à tous les jeux d’argent, participant tour à tour au tiercé, poker, etc.

Où se place Pair et impair dans la carrière de notre tandem préféré ? Il s’agit de la onzième collaboration entre Terence Hill et Bud Spencer et se place entre Deux Super-flics ! – I due superpiedi quasi piatti de Enzo Barboni et Cul et ChemiseIo sto con gli ippopotami de Italo Zingarelli. Mais c’est aussi la première de leurs deux associations (en commun donc) avec le légendaire Sergio Corbucci (1926-1990). En effet le réalisateur de Django, Navajo Joe, Le Grand Silence, El Mercenario, Mais qu’est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution ? (on pourrait continuer longtemps ainsi) avait déjà croisé la route de Terence Hill en 1963 sur Le Jour le plus courtIl giorno più corto, parodie du Jour le plus long, interprété par un casting de folie, de Totò à Walter Chiari, en passant, par Ugo Tognazzi, Gino Cervi, Franco & Ciccio, Aldo Fabrizi, regardez la fiche Wikipédia, c’est hallucinant. De l’avis général, et à ce à juste titre, Pair et impair Pari e dispari, cette fois encore tourné à Miami, est l’un des meilleurs opus du duo. Succession ininterrompue de gags, de répliques tordantes, de bastons homériques, cette comédie familiale demeure une référence en la matière, l’un des films que l’on prend plaisir à faire découvrir à la nouvelle génération. Un grand spectacle.

Continuer la lecture de « Test 4K-UHD / Pair et impair, réalisé par Sergio Corbucci »

Test Blu-ray / Miséricorde, réalisé par Alain Guiraudie

MISÉRICORDE réalisé par Alain Guiraudie, disponible en DVD & Bu-ray le 4 mars 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Félix Kysyl, Catherine Frot, Jean-Baptiste Durand, David Ayala, Tatiana Spivakova, Salomé Lopes, Serge Richard, Elio Lunetta, Jacques Develay…

Scénario : Alain Guiraudie

Photographie : Claire Mathon

Musique : Marc Verdaguer

Durée : 1h43

Année de sortie : 2024

LE FILM

Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…

Si comme nous, vous croisez par hasard dans votre vie ou sur les réseaux sociaux, une personne qui vous sort l’immanquable « le cinéma français, c’est toujours la même chose », demandez-lui si elle ou il connaît le réalisateur Alain Guiraudie. Il y a de fortes chances que ce nom ne lui dise rien, ce à quoi vous pourrez alors ajouter « c’est un univers unique et quasi-inclassable ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Miséricorde, le septième long-métrage du cinéaste, ne déroge pas à la règle. À la fois comédie de mœurs et thriller provincial, cette nouvelle œuvre, toujours teintée de sexe, sort constamment des sentiers battus, surprend à chaque scène, propose à son public un divertissement (car le spectacle est garanti) rempli de rebondissements, de retournements de situations, de formidables numéros d’acteurs, le tout en communion avec la nature environnante, autre sujet de prédilection de son auteur. C’est peu dire que Miséricorde est une autre grande réussite d’Alain Guiraudie, dont on salue également le rapide retour derrière la caméra, soit deux ans après la sortie de Viens je t’emmène, alors qu’il avait fallu attendre plus de cinq années pour découvrir ce dernier après le génial Rester vertical.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Miséricorde, réalisé par Alain Guiraudie »

Test Blu-ray / Vénus en fourrure, réalisé par Massimo Dallamano

VÉNUS EN FOURRURE (Venere in peliccia – Le Malizie di Venere) réalisé par Massimo Dallamano, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 mars 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Laura Antonelli, Régis Vallée, Loren Ewing, Renate Kasché, Werner Pochath, Mady Rahl, Wolf Ackva, Peter Heeg, Josil Raquel…

Scénario : Fabio Massimo, d’après l’oeuvre de Leopold von Sacher-Masoch

Photographie : Sergio d’Offizi

Musique : Gianfranco Reverberi

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Le romancier Séverin, en quête d’un sujet pris sur le vif, assiste par un trou aménagé dans le mur au spectacle des plaisirs de Wanda, une célèbre call-girl arrivée pour se reposer dans l’auberge où il séjourne. Repris alors par une obsession érotique qui remonte à sa plus tendre enfance, Séverin décide de posséder Wanda.

Laura Antonelli begins…enfin, pas vraiment. En effet, la belle (euphémisme) avait déjà dévoilé ses charmes en 1966 dans l’improbable et frappadingue L’Espion qui venait du surgelé Le spie vengono dal semifreddo de Mario Bava, dans lequel, alors âgée de 25 ans, elle illuminait le film de son sex-appeal en passant quasiment tout le métrage en petite nuisette affriolante. 1969, année érotique, mais pas que(eue). Alors qu’elle apparaît dans Exécutions Un detective de Romolo Guerrieri, distribué dans les salles italiennes, Laura Antonelli tient le rôle-titre de Vénus en fourrure Venere in peliccia de Massimo Dallamano (1917-1976), coproduction germano-helvético-italienne, qui n’aura pas l’honneur de sortir de l’autre côté des Alpes, ou tout du moins dans une combinaison de salles restreintes, avant d’être rapidement retiré de la circulation en raison de la censure. Elle y fait pourtant sensation en s’affichant pour la première fois dans le simple appareil et ce à de multiples reprises (et dès les premières secondes), dans quelques scènes érotiques assez osées pour l’époque. C’est en découvrant ce film (et sa prestation) dans quelques copies qui circulaient sous le manteau, que des producteurs et réalisateurs italiens décident de l’engager peu de temps après, jusqu’à exploser littéralement avec les triomphes successifs de Ma femme est un violon Il merlo maschio de Pasquale Festa Campanile et du mythique MaliciaMalizia de Salvatore Samperi. Une star est née, ou est sur le point de naître dans Vénus en fourrure, romance dramatique évidemment inspirée de l’oeuvre de Leopold von Sacher-Masoch (le « masochisme » vient de son nom) publiée en 1870, mais librement et qui donne matière au réalisateur Massimo Dallamano, pour expérimenter le cadre et ses remarquables recherches plastiques. Ainsi, Laura Antonelli apparaît comme étant un fascinant « objet » à sculpter et si la comédienne est parfois maladroite dans son jeu, elle reste encore aujourd’hui l’une des plus fascinantes créatures de l’histoire du cinéma.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Vénus en fourrure, réalisé par Massimo Dallamano »

Test Blu-ray / Une nuit mouvementée, réalisé par Mario Bava

UNE NUIT MOUVEMENTÉE (Quante volte… quella notte) réalisé par Mario Bava, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Daniela Giordano, Brett Halsey, Dick Randall, Valeria Sabel, Rainer Basedow, Brigitte Skay, Calisto Calisti, Pascale Petit…

Scénario : Mario Moroni, Charles Ross & Guido Leoni

Photographie : Antonio Rinaldi

Musique : Coriolano Gori

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dragueur invétéré, Gianni Prada sillonne les rues de Rome, à la recherche de quelques jolies filles. Il finit par repérer, puis aborder dans un parc une jeune femme attrayante, Tina. Le soir même, il passe la chercher chez sa mère qui, malgré quelques réticences, les laisse sortir en discothèque. Après quoi, Gianni prend l’initiative de la ramener chez lui, prétextant un coup de fil important. Le couple passe la nuit ensemble dans l’appartement du jeune homme. Au matin, Tina retourne chez sa mère, la robe déchirée. Elle affirme que Gianni a tenté de la violer.

Qui parmi les fans (et Dieu sait s’il y en a) de Mario Bava (1914-1980) se souvient encore d’Une nuit mouvementée Quante volte…quelle notte ? Cette comédie érotique dissimulée entre La Baie sanglante Reazione a catena, Baron vampire Gli orrori del castello di Norimberga et Lisa et le diable Lisa e il diavolo est la seule incursion dans ce genre du maître italien, qui ne portait pas le registre humoristique dans son coeur et qu’il n’hésitait pas à renier par la suite, au même titre que l’improbable (mais recommandé) L’Espion qui venait du surgeléLe Spie vengono dal semifreddo (1966). Pourtant, même si effectivement Une nuit mouvementée ne restera pas dans les annales et a peu marqué les mémoires, il y a toujours quelque chose de bon à prendre dans cet opus et la star du film demeure incontestablement Mario Bava. Ce dernier fait honneur à la couleur dans Quante volte…quelle notte et s’associe une fois de plus avec le chef opérateur Antonio Rinaldi pour « peindre » directement sur la pellicule et ce dès le générique qui rappelle celui de La Panthère rose de Blake Edwards. Cette explosion de couleurs est l’un des gros points forts d’Une nuit mouvementée, bel objet cinématographique à étudier pour les amateurs et les passionnés de Mario Bava. Mais l’autre atout, non négligeable, est la présence en haut de l’affiche de la sublime Daniela Giordano, miss Italie 1966, très convoitée par les réalisateurs, qui porte le film sur ses belles épaules dénudées. Assurément une curiosité dans la carrière du cinéaste.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Une nuit mouvementée, réalisé par Mario Bava »

Test Blu-ray / Les Hommes préfèrent les grosses, réalisé par Jean-Marie Poiré

LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES réalisé par Jean-Marie Poiré, disponible en DVD & Blu-ray le 18 mars 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Luis Rego, Dominique Lavanant, Ariane Lartéguy, Thierry Lhermitte, Xavier Saint-Macary, François-Eric Gendron, Martin Lamotte…

Scénario : Josiane Balasko & Jean-Marie Poiré

Photographie : Bernard Lutic

Musique : Catherine Lara

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Lydie prend possession d’un grand appartement pour son fiancé et elle. Mais il la quitte. Le loyer étant trop cher, elle opte pour la cohabitation. C’est un mannequin, Eva, qui lui loue la chambre. Eva a beaucoup d’amis et Lydie, possédant un physique moins avantageux, voit sa vie bousculée…

Aaaaah Les Hommes préfèrent les grosses…ou quand les chaînes de télévision ne craignaient de diffuser certains films, ne serait-ce qu’en raison de leurs titres, de peur que certains spectateurs « sensibles » ne soient heurtés au point d’en parler des heures sur les réseaux sociaux. Cette comédie géniale qui en a bercé plus d’un, dont l’auteur de ces mots, demeure le premier grand succès personnel de Josiane Balasko en tête d’affiche, mais aussi celui de Jean-Marie Poiré, qui signait son troisième long-métrage comme réalisateur et dont Les Petits Câlins (1977) et Retour en force (1980) étaient restés plus confidentiels avec « seulement » 481.000 entrées pour le premier et 457.000 spectateurs pour le second. Avec près de deux millions d’entrées engrangés en août 1981, alors que le box-office était pour l’instant dominé par Moi Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée…, Viens chez moi j’habite chez une copine, Elephant man, Excalibur et Diva, la grande Josiane s’immisce dans ce top et même si le film se fera ensuite dépasser par La Chèvre, Les Aventuriers de l’arche perdue, Le Professionnel, La Guerre du feu, Les Uns les autres, Rien que pour vos yeux, La Soupe aux choux, Le Maître d’école et Pour la peau d’un flic, Les Hommes préfèrent les grosses devient l’un des films de l’année. Merveilleusement écrite par la comédienne, en collaboration étroite avec Jean-Marie Poiré lui-même, aux moments perdus du tournage des Bronzés font du ski, cette ode aux outsiders n’a rien perdu de son mordant et reste une étape indispensable pour tous les amoureux de la comédie, la vraie, celle qui fonçait dans le tas et qui n’avait pas besoin d’être méchante pour cela.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Hommes préfèrent les grosses, réalisé par Jean-Marie Poiré »