Test DVD / La Dernière balle à pile ou face, réalisé par Piero Pierotti

LA DERNIÈRE BALLE À PILE OU FACE (Testa o croce) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : John Ericson, Spela Rozin, Franco Lantieri, Daniela Surina, Dada Gallotti, Loris Gizzi, Maria Teresa Piaggio, Pinuccio Ardia…

Scénario : Piero Pierotti

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h35

Année de sortie : 1969

LE FILM

Accusée du meurtre d’un banquier, la chanteuse Shanda manque de se faire lyncher par les membres d’une ligue de vertu. Alors que les autres filles du saloon se font passer à tabac, le shérif fait mettre Shanda à l’abri en dehors de la ville. Mais les deux hommes chargés de la mission la violent et la laisse pour morte dans le désert. Un hors-la-loi va la recueillir.

Aux manettes de La Dernière balle à pile ou faceTesta o croce (1969), on retrouve un certain Piero Pierotti (1912-1970), parfois crédité sous le nom de Peter E. Stanley, ancien journaliste, passé à la mise en scène après avoir suivi les cours du prestigieux Centra Sperimentale du Cinematografia, d’où il sort diplômé à la fin des années 1930. Il se spécialisera dans les films d’aventure et les péplums, genres dans lesquels il évoquera quelques grands noms de l’histoire et de la mythologie comme Marco Polo (1962), Cléopâtre, une reine pour César (1962) et Goliath et le Cavalier masqué (1963). Ancien scénariste de Mario Bava (La ruée des VikingsGli invasori) et de Riccardo Freda (Maciste en enferMaciste all’inferno), Piero Pierotti suivra les modes et les goûts des spectateurs au fil des ans. C’est le cas de ce western, La Dernière balle à pile ou face, qu’il réalise à la fin des années 1960 alors qu’il est déjà diminué par la maladie. Ce sera d’ailleurs son avant-dernier film, son ultime opus La Grande avventura di Scaramouche étant sorti après son décès prématuré à l’âge de 58 ans. Testa o croce est un western atypique, peu aimable, placé sous le signe de la vengeance. Avec sa partition étonnante signée Carlo Savina, le réalisateur livre un film désabusé, noir, pessimiste, qui laisse une belle place aux rôles féminins parmi lesquels se distingue la sublime Edwige Fenech dans l’une de ses premières apparitions au cinéma, avant de devenir une icône du cinéma d’exploitation.

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Test DVD / Tire, Django, tire !, réalisé par Bruno Corbucci

TIRE, DJANGO, TIRE ! (Spara, Gringo, spara) réalisé par Bruno Corbucci, disponible en DVD le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Brian Kelly, Keenan Wynn, Erika Blanc, Folco Lulli, Fabrizio Moroni, Linda Sini, Rik Battaglia, Giovanni Pallavicino…

Scénario : Mario Amendola, Bruno Corbucci

Photographie : Fausto Zuccoli

Musique : Sante Maria Romitelli

Durée : 1h31

Année de sortie : 1968

LE FILM

Fraîchement évadé de prison, Django se fait attraper par Guttierez, un riche propriétaire terrien, qui l’oblige à aller chercher son fils, Fidel, parti rejoindre une bande de malfrats. Django se lance sur la piste, dans le désert mexicain, et devra en découdre avec les bandits, avant de se rendre compte que les intentions du père ne sont pas des plus bienveillantes.

Dans la famille Corbucci je voudrais le frère cadet ! Enfin celui qui est moins connu que son aîné Sergio (1927-1990), autrement dit Bruno Corbucci (1931-1996). Aussi passionné par le septième art que le premier, le plus jeune de la fratrie débute sa carrière comme scénariste au début des années 1960, en se spécialisant notamment dans les comédies interprétées par Totò, mais aussi et surtout mises en scènes par Sergio, Chi si ferma è perduto, I due marescialli, Lo smemorato di Collegno et Il monaco di Monza. Il passe derrière la caméra en 1965 avec la comédie musicale Questo pazzo, pazzo mondo della canzone, mais c’est avec les deux opus de James Tont, variations italiennes et comiques des opus de l’agent 007, intitulées James Tont operazione U.N.O. et James Tont operazione D.U.E. que le succès arrive, trois longs métrages sortis la même année. Alors qu’il tourne pas moins de trois films par an, Bruno Corbucci et son frère écrivent en 1966 un western devenu mythique, Django, réalisé par Sergio. Devant le triomphe rencontré par ce dernier, Bruno décide de signer lui aussi un western. Ce sera Spara, Gringo, spara, éhontément retitré Tire, Django, tire ! dans nos contrées, afin de surfer sur la popularité du film avec Franco Nero. Western classique, mais rudement bien mené, excellemment mis en scène et interprété par l’américain Brian Kelly (1931-2005), héros de la série Flipper le dauphin et futur producteur de Blade Runner de Ridley Scott (si si), Tire, Django, tire ! reste un savoureux divertissement et sa bonne réputation n’est pas usurpée.

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Test Blu-ray / Emanuelle et les derniers cannibales, réalisé par Joe d’Amato

EMANUELLE ET LES DERNIERS CANNIBALES (Emanuelle e gli ultimi cannibali) réalisé par Joe d’Amato, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 7 juillet 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Laura Gemser, Gabriele Tinti, Nieves Navarro, Donald O’Brien, Percy Hogan, Mónica Zanchi, Annamaria Clementi, Geoffrey Copleston…

Scénario : Romano Scandariato, Joe D’Amato

Photographie : Joe D’Amato

Musique : Nico Fidenco

Durée : 1h29

Année de sortie : 1977

LE FILM

Travaillant dans un hôpital psychiatrique, Emanuelle découvre un étrange signe tribal tatoué sur le ventre d’une jeune fille. Cette dernière pourrait bien avoir été en contact avec une tribu de mangeurs d’hommes, pourtant supposés disparus de la région. Intriguée, Emanuelle décide de se rendre dans la forêt amazonienne pour y percer le mystère. Elle va y découvrir que les cannibales sévissent toujours, avides de chair fraîche et de boyaux fumants…

Aaaaah Emanuelle, à ne pas confondre avec Emmanuelle (avec deux M donc) puisqu’il fallait faire attention au copyright, mais bel et bien Emanuelle ou plus précisément Black Emanuelle pour ceux qui auront entre autres connu, comme l’auteur de ces mots, la troisième partie de soirée du dimanche sur M6 dans les années 1980-1990. Petits coquins. Suite au triomphe international d’Emmanuelle en 1974, réalisé par Just Jaeckin, avec huit millions d’entrées rien qu’en France où le film restera plus de douze ans à l’affiche, certains producteurs ont de la suite dans les idées. Evidemment, le pays que ce succès affole est l’Italie. Si Erika Blanc avait été la première à interpréter le personnage dans Moi, EmmanuelleIo, Emmanuelle (1969), la comédienne l’ayant véritablement immortalisé, au point de devenir une icône érotique, demeure la sublimissime Laura Gemser. L’actrice et costumière – même si on la connaît mieux dévêtue – italienne d’origine indonésienne incarnait déjà une masseuse dans Emmanuelle l’antivierge (ou Emmanuelle 2), avant de se voir confier le rôle-titre la même année, 1975 donc, dans Black EmanuelleEmanuelle nera, ou Black Emanuelle en Afrique, de Bitto Albertini. C’est une explosion. Désormais, Mae Jordan, dite Emanuelle, reporter-photographe devient aussi célèbre que son modèle néerlandais Sylvia Kristel. Née en 1950, Laura Gemser interprétera Emanuelle dans une dizaine de longs-métrages, dont Black Emanuelle en Amérique Emanuelle in America, Black Emanuelle autour du monde Emanuelle, Perché violenza alle donne ? et Viol sous les tropiquesEmanuelle e gli ultimi cannibali, tous les trois réalisés en 1977 par Joe D’Amato. Ce dernier est sans nul doute l’un des épisodes les plus ahurissants, inclassables et étonnants de la saga Black Emanuelle. Mélange d’érotisme, forcément, et de gore avec des séquences bien dégueulasses, Emanuelle et les derniers cannibales reste une grande référence pour les amateurs de cinéma Bis, mais aussi pour certains réalisateurs comme Eli Roth qui n’a cessé de l’évoquer lors de la promotion de son génial Green Inferno (2013).

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Test Blu-ray / Vij ou le diable, réalisé par Konstantin Ershov & Georgiy Kropachyov

VIJ OU LE DIABLE (Viy) réalisé par Konstantin Ershov & Georgiy Kropachyov, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 6 juin 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Leonid Kuravlyov, Natalya Varley, Aleksey Glazyrin, Nikolay Kutuzov, Vadim Zakharchenko, Pyotr Vesklyarov, Vladimir Salnikov, Dmitriy Kapka…

Scénario : Konstantin Ershov, Georgiy Kropachyov, Aleksandr Ptushko d’après la nouvelle de Nikolay Gogol

Photographie : Viktor Pishchalnikov, Fyodor Provorov

Musique : Karen Khachaturyan

Durée : 1h16

Année de sortie : 1967

LE FILM

Trois jeunes séminaristes quittent leur monastère pour partir en vacances. La nuit, ils se font héberger par une fermière qui se révèle être une sorcière. Khoma l’empoigne et la laisse pour morte, après qu’elle se soit transformée en jolie jeune fille. Sous la pression de la famille, le recteur oblige Khoma à passer trois nuits auprès de la défunte afin de prier pour son âme. Il va vivre trois nuits d’épouvante jusqu’à l’apparition de VIY, le démon et maître des Gnomes…

Consacrez 80 minutes de votre temps pour aller à la découverte de Vij ou le diable, ou bien encore Viy, remarquable film fantastique soviétique, adapté d’une nouvelle de Nikolay Gogol et réalisé – sur le papier – par Konstantin Ershov et Georgiy Kropachyov en 1967. En réalité, cet immense succès critique et populaire qui avait attiré plus de trente millions de spectateurs à sa sortie, est en très grande partie mise en scène par Alexandre Ptouchko (1900-1973), cinéaste (Le Conte du tsar Saltan), scénariste, producteur, dessinateur, sculpteur, marionnettiste, directeur artistique, peintre, créateur d’effets spéciaux et directeur de la photographie, ancien journaliste, décorateur de théâtre et acteur. Ce spécialiste russe de l’animation que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, ce qui était aussi injuste que réducteur, lauréat du Lion d’Argent au Festival de Venise pour Le Tour du monde de Sadko (1953), était réputé pour son univers immensément poétique, remplit de magie, de couleurs, de féerie et de charme. Appelé en renfort durant la conception de Vij ou le diable, Alexandre Ptouchko reprend les choses en main, délaisse ce que les deux étudiants en cinéma voulaient imposer à l’écran, autrement dit un mélange d’érotisme et de mysticisme, pour se recentrer sur la nouvelle originale de Gogol, qui avait déjà inspiré Le Masque du démonLa Maschera del demonio de Mario Bava en 1960. Le résultat à l’écran est bluffant et l’on retrouve une fois de plus le monde unique d’Alexandre Ptouchko, même s’il reste crédité uniquement au scénario, aux effets visuels et à la direction artistique. Vij ou le diable demeure un merveilleux conte fantastique.

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Test DVD / Signal, une aventure dans l’espace, réalisé par Gottfried Kolditz

SIGNAL, UNE AVENTURE DANS L’ESPACE (Signale – Ein Weltraumabenteuer) réalisé par Gottfried Kolditz, disponible en DVD le 2 juin 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Piotr Pawlowski, Evgeniy Zharikov, Gojko Mitic, Alfred Müller, Helmut Schreiber, Irena Karel, Soheir El-Morshidy, Karin Ugowski…

Scénario : C.U. Wiesner d’après le roman de Carlos Rasch

Photographie : Otto Hanisch

Musique : Karl-Ernst Sasse

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Au XXIème siècle, l’équipage d’un vaisseau spatial en mission ne donne plus aucun signe de vie à sa base terrienne. Cette coupure fait suite à une pluie d’astéroïdes qui l’a potentiellement réduit à néant. Une sonde est envoyée afin de le retrouver. De mystérieux signaux sont ainsi captés : l’équipage serait-il toujours vivant? Ou bien s’agirait-il d’un message extraterrestre ?

Il y a beaucoup moins de choses à dire sur Signal, une aventure dans l’espaceSignale – Ein Weltraumabenteuer que sur L’Etoile du silenceDer schweigende Stern (1960) de Kurt Maetzig. Réalisé par un certain Gottfried Kolditz (1922-1982), ce film de science-fiction allemand est produit par le même studio, la DEFA, studio d’État de la République démocratique allemande, en partenariat avec la Pologne. Dix ans se sont écoulés depuis ce grand succès, mais étrangement, aucun autre film du genre n‘avait suivi. Après L‘Etoile du silence, le tristement célèbre « mur de protection antifasciste » a été érigé à Berlin. Forcément, la propagande s‘est renforcée, ainsi que la censure, le contrôle sur la vie culturelle, la vie. Si Signal, une aventure dans l’espace reprend pour ainsi dire les mêmes composantes que L‘Etoile du silence, le film de Gottfried Kolditz ne réserve plus aucune surprise et ne propose rien de bien enthousiasmant. De plus, le rythme est lent, les acteurs rivalisent de non-charisme et il ne se passe absolument rien durant les longues 90 minutes. Demeurent les effets spéciaux, très beaux, évidemment largement inspirés par ceux de 2001, l’Odyssée de l’espace 2001: A Space Odyssey, sorti deux ans auparavant, dont le ton, les intentions et les partis pris sont instantanément devenus des modèles à suivre. Pour résumer, Signal, une aventure dans l’espace, adapté du roman Asteroidenjaeger (littéralement “Chasseurs d‘astéroïdes“) de Carlos Rasch (1961), est LA réponse germano-polonaise au chef d‘oeuvre de Stanley Kubrick, toutes proportions gardées, bien entendu.

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Test DVD / L’Etoile du silence, réalisé par Kurt Maetzig

L’ÉTOILE DU SILENCE (Der schweigende Stern) réalisé par Kurt Maetzig, disponible en DVD le 31 mai 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Yôko Tani, Oldrich Lukes, Ignacy Machowski, Julius Ongewe, Mikhail N. Postnikov, Kurt Rackelmann, Günther Simon, Hua-Ta Tang…

Scénario : Jan Fethke, Wolfgang Kohlhaase, Günter Reisch, Günther Rücker, Alexander Stenbock-Fermor d’après le roman de Stanislas Lem

Photographie : Joachim Hasler

Musique : Andrzej Markowski

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Un élément d’origine inconnue, découvert après un tremblement de terre, attire l’attention des scientifiques. Il s’agit d’une bande magnétique en provenance de la planète Venus comportant un message hostile à l’égard des habitants de la Terre. Une équipe de savants appartenant aux principales nations du monde est envoyée vers la planète mystérieuse pour aller à la rencontre du peuple vénusien. Mais, à peine débarqués, les spationautes découvrent un monde dévasté.

Oh ! Un film de science-fiction allemand des années 1960 ! C’est assez rare pour être signalé, d’autant plus que L’Etoile du silenceDer schweigende Stern, également connu sous ses titres d’exploitation internationale First Spaceship on Venus ou encore Planet of the Dead, The Silent Star, Spaceship Venus Does Not Reply conserve encore un charme dingue. Produit par la DEFA, studio d’État de la République démocratique allemande, en partenariat avec la Pologne, L’Etoile du silence s’inspire bien sûr des films américains du genre qui pullulaient, mais agrémentés à la sauce communiste. Le résultat est étonnant, car si le film de Kurt Maetzig (1911-2012) véhicule forcément cette idéologie, c’est sans bourrage de crâne et en privilégiant avant tout le spectacle cinématographique. Et de ce point de vue nous ne sommes pas déçus. Der schweigende Stern n‘a absolument rien de honteux. La mise en scène est inventive, les effets visuels très réussis et l‘ensemble bénéficie d‘une véritable dynamique de groupe puisque “l‘Internationale“ étant prônée, L‘Etoile du silence est un film choral où chinois, allemands, polonais, africains, indiens et bien d‘autres s‘entraident sans cesse durant leur voyage spatial qui les mènera jusqu‘à Vénus. Des partis pris qui annonçaient alors les séries télévisées à venir, et qui renvoient d‘ailleurs aux shows galactiques contemporains. C‘est dire si Der schweigende Stern, inspiré d‘un roman de Stanislas Lem (Solaris) publié en 1951, est un vrai bon film de SF vintage.

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Test DVD / Le Gladiateur magnifique, réalisé par Alfonso Brescia

LE GLADIATEUR MAGNIFIQUE (Il Magnifico gladiatore) réalisé par Alfonso Brescia, disponible en DVD le 31 mai 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Mark Forest, Marilù Tolo, Paolo Gozlino, Jolanda Modio, Franco Cobianchi, Oreste Lionello, Nazzareno Zamperla, Fedele Gentile, Giulio Tomei…

Scénario : Alfonso Brescia

Photographie : Pier Ludovico Pavoni

Musique : Nella Nannuzzi

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Hercule sauve Velida, la fille de l’empereur Gallien, des Romains, en tombant amoureux. Mais elle est promise à Juddo, le chef des Prétoriens, qui convoite le trône. Il tente de parvenir à ses fins en faisant remplacer Gallien par un sosie à ses ordres. Hercule va découvrir le stratagème et lancer une révolte contre le despote.

De sa longue filmographie, les cinéphiles et cinéphages ont surtout retenu du cinéaste Alfonso Brescia (1930-2001) ses opus aux titres explicites du genre La Vie sexuelle de Don Juan (1971), Les Amazones, filles pour l’amour et pour la guerre (1973) et Supermen contre les amazones (1974). Capable du meilleur comme du pire, le réalisateur italien, également connu sous le nom de Al Bradley, aura abordé le péplum, le western, le film fantastique, l’érotique et le polar urbain. Néanmoins, Le Gladiateur magnifiqueIl Magnifico gladiatore (1964), son second long métrage pour lequel il signe d’ailleurs le scénario, est assurément l’un de ses meilleurs. Mené tambour battant, cet excellent péplum demeure un savoureux spectacle bourré de rebondissements, de héros valeureux, de salopards suintants et de généreux affrontements.

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Test Blu-ray / Liens d’amour et de sang – Beatrice Cenci, réalisé par Lucio Fulci

LIENS D’AMOUR ET DE SANG (Beatrice Cenci) réalisé par Lucio Fulci, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 31 mai 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Tomás Milián, Adrienne La Russa, Georges Wilson, Mavie, Antonio Casagrande, Ignazio Spalla…

Scénario : Lucio Fulci, Roberto Gianviti

Photographie : Erico Menczer

Musique : Angelo Francesco Lavagnino, Silvano Spadaccino

Durée : 1h29

Année de sortie : 1969

LE FILM

À Rome en 1599, la jeune Béatrice attend dans une cellule le moment de son exécution. Son crime est d’avoir commandité l’assassinat de son père, Francesco Cenci, noble tyrannique et incestueux. La sentence provoque l’ire du peuple qui voit en la « Belle parricide » la martyre d’une société arrogante et hypocrite. Mais derrière l’icône se cache un personnage complexe qui a su manipuler les sentiments du serviteur Olimpio pour arriver à ses fins.

Quand Lucio Fulci (1927-1996) s’empare d’une icône de l’histoire italienne. Surnommée La Belle parricide, Beatrice Cenci (1577-1599) était une jeune femme noble, vivant sous le joug d’un père tyrannique, Francesco Cenci, aristocrate violent, plusieurs fois rappelé à l’ordre par le Vatican en raison de son comportement disons pas très catholique. Fondamentalement immoral, ce mari et père régnait en maître dans sa luxueuse demeure, sur sa famille et sur ses serviteurs. Après avoir abusé de sa fille Beatrice, Francesco Cenci est assassiné par cette dernière, avec l’aide de sa belle-mère, de sa famille et de leurs vassaux, dont l’un était devenu l’amant de Beatrice. Ce meurtre sordide et de vengeance, d’abord déguisé en accident, conduira Beatrice et les siens dans les cachots du Vatican, où ils seront torturés, questionnés, reconnus coupables, avant d’être exécutés en place publique, malgré les protestations du peuple de Rome, au courant des agissements de Francesco Cenci. Depuis, Beatrice est devenue le symbole de la résistance contre l’aristocratie et l’Eglise omnipotentes. Cette histoire a largement inspiré la littérature, on retrouve d’ailleurs le personnage de Beatrice Cenci dans les Chroniques italiennes de Stendhal ou chez Alexandre Dumas père dans sa nouvelle Les Cenci. Le cinéma s’est également très tôt intéressé à ce récit puisqu’Albert Capellani réalise Beatrice Cenci dès 1908. Suivront deux autres adaptations éponymes, une en 1909 par Mario Caserini et une en 1941 par Guido Brignone. Le légendaire Riccardo Freda s’empare du mythe de Beatrice Cenci pour Le Château des amants maudits en 1956. Alors qu’il vient de terminer Perversion StoryUne sull’altra, Lucio Fulci désire revenir à ce fait divers, afin d’en relater les faits le plus précisément possible, sans omettre les tortures que Beatrice et ceux qui l’ont aidé à assassiner son père ont subies de la part de l’Église. Relativement peu connu dans l’oeuvre de Lucio Fulci, ou plutôt dissimulé entre Perversion Story et Le Venin de la peur, Liens d’amour et de sang, titre français, reste un fabuleux tour de force, un drame historique imprégné des obsessions et des motifs du réalisateur.

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Test Blu-ray / Hercule contre les vampires, réalisé par Mario Bava

HERCULE CONTRE LES VAMPIRES (Ercole al centro della Terra) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films

Acteurs : Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini, Ida Galli, Marisa Belli, Mino Doro, Rosalba Neri, Raf Baldassarre…

Scénario : Sandro Continenza, Franco Prosperi, Duccio Tessari, Mario Bava

Photographie : Mario Bava

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h22

Année de sortie : 1961

LE FILM

Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.

Quand il réalise et coécrit Hercule contre les vampires avec Sandro Continenza, Franco Prosperi et Duccio Tessari, Mario Bava n’a qu’un seul long métrage à son actif en tant que réalisateur, Le Masque du démon (1960). Officiellement du moins, car le cinéaste, bien que non crédité, a également co-réalisé Les Vampires (1957) et Caltiki, le monstre immortel (1959) aux côtés de Riccardo Freda, Le Danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch et Hercule et la Reine de Lydie (1959) de Pietro Francisci. Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence donc par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient. Fils d’un sculpteur, il a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien élève des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le roi (1960). Même si Hercule contre les vampiresErcole al centro della terra (1961) mentionne souvent Franco Prosperi à la mise en scène, il s’agit bel et bien d’un film de Mario Bava, dans lequel son fascinant univers pictural explose une fois de plus.

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Test DVD / Hercule contre Rome, réalisé par Piero Pierotti

HERCULE CONTRE ROME (Ercole contro Roma) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 avril 2020 chez Artus Films

Acteurs : Sergio Ciani, Wandisa Guida, Livio Lorenzon, Daniele Vargas, Andrea Aureli, Dina De Santis, Carlo Tamberlani, Tullio Altamura…

Scénario : Arpad DeRiso, Arpad DeRiso, Piero Pierotti, Giovanni Scolaro

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Rome, Filippo Afro fait assassiner l’empereur Gordiano pour prendre sa place. De passage, Hercule parvient à sauver sa fille, Ulpia, mais tous deux sont capturés par les hommes de l’usurpateur. Ayant une dette envers Hercule, Quinto Traiano, le gouverneur de Pannonie, lance une armée sur Rome.

Tiens, un péplum transalpin de 1964 ! Hercule contre RomeErcole contro Roma n’a rien de révolutionnaire et a du mal à se distinguer du tout-venant, mais conserve un charme suranné, surtout grâce à « l’interprétation » (notez bien l’usage des guillemets) de l’improbable Alan Steel, de son vrai nom Sergio Ciani (1931-2015). Comme un Gilles Lellouche rital dopé aux stéroïdes ou un Burt Reynolds qui aurait abusé d’anabolisants, ce dernier a bien du mal à faire bouger sa carcasse quand il combat ses adversaires et heureusement que la musique est là pour donner un peu d’entrain à ses actes héroïques. Il n’empêche que cet opus reste un bon divertissement, produit à la chaîne certes, mais qui enchaîne les scènes de bagarres sur un rythme assez bien mené.

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