Test DVD / Le Chevalier du château maudit, réalisé par Mario Costa

LE CHEVALIER DU CHÂTEAU MAUDIT (Il Cavaliere del castello maledetto) réalisé par Mario Costa, disponible en DVD le 3 novembre 2020 chez Artus Films.

Acteurs : Massimo Serato, Irène Tunc, Luisella Boni, Pierre Cressoy, Livio Lorenzon, Maria Sima, Carlo Tamberlani, Aldo Bufi Landi…

Scénario : Sergio Corbucci, Piero Vivarelli

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Michele Cozzoli

Durée : 1h19

Année de sortie : 1959

LE FILM

Le perfide Ugo de Collefeltro a fait jeter en prison son oncle le duc Olivero et pris sa place sur le trône de Valgrado. Devant l’oppression subie, les gens du pays déplorent la disparition de leur ancien maître. Quand Isabelle, la fille du duc, revient au château, elle est demandée en mariage par son cousin Ugo. Elle fait alors connaissance avec le mystérieux Chevalier Noir, qui défend les paysans contre le tyran.

Dans les années 1950, le film de cape et d’épée est un des genres prisés par les spectateurs, notamment en France avec des titres emblématiques comme Fanfan la tulipe (1952), Les Trois Mousquetaires (1953) version André Hunebelle, La Tour, prends garde ! (1957), Le Bossu (1959), Le Capitan (1960) et bien d’autres. Ce que l’on sait moins, c’est que même l’Italie s’est également essayée au genre, à l’instar du mythique Riccardo Freda, qui avait d’ailleurs fait ses débuts derrière la caméra avec Don César de BazanDon Cesare di Bazan (1942). Totalement inconnu en France, le cinéaste Mario Costa aura signé par loin de 40 longs-métrages depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au début des années 1970. Prolifique et surtout éclectique, le réalisateur aura abordé le drame et la comédie-musicale dans la première partie de sa carrière, avant de bifurquer vers le film d’aventure. Le Chevalier du château mauditIl cavaliere del castello maledetto (1959) est comme qui dirait son premier coup d’essai du genre, qui sera suivi Prisonnier de la tourI Reali di Francia (1959), La Reine des piratesLa Venere dei pirati (1960), La Bataille de CorintheIl conquistatore di Corinto (1961), Gordon, chevalier des mersGordon, il pirata nero (1961), Le Retour du fils du SheikIl figlio dello sceicco (1962) et Les Cavaliers de la terreurIl terrore dei mantelli rossi (1963). Mais pour l’heure, Le Chevalier du château maudit demeure un divertissement classique et désuet, mais bourré de charme avec ses décors intérieurs confectionnés en carton-pâte, ses costumes approximatifs, ses batailles molles et ses comédiens qui en font souvent des caisses. Un film de chevalerie transalpin très premier degré, coécrit par le légendaire Sergio Corbucci, une curiosité doublée d’un bon moment de cinéma à l’ancienne, entre amours et intrigues, le tout enrobé d’embuscades et de duels.

Le duché de Valgrado est entre les mains de Ugo de Collefeltro, lequel a usurpé le trône de son oncle le bon duc Olivero. Ce dernier est gardé captif, au secret dans les cachots du château. Ugo opprime les habitants du duché qui déplorent la disparition de leur ancien maître. Un justicier masqué surnommé « Le chevalier noir » a, depuis peu, fait son apparition et prend la défense des paysans. Isabelle, fille du duc Olivero, revient au château après une très longue absence. Afin d’affermir son pouvoir, Ugo projette d’épouser la jeune fille, au grand désarroi de Fiamma, maîtresse du tyran. Isabelle retrouve Duccio, son ami d’enfance qui, aujourd’hui occupe la fonction de bouffon du seigneur Ugo.

La diplomatie est ici, dans mon épée !

En fait, il n’y a pas grand-chose à dire sur Le Chevalier du château maudit, qui joue avec les stéréotypes d’un genre balisé, quasiment apparu au début du cinématographe, dont le récit se compose de personnages déjà définis par leur apparence physique. A ce titre, Massimo Serato se taille la part du lion dans la peau du tyran Capitano Ugone di Collefeltro. Décédé en 1989, le comédien a laissé derrière lui plus de 175 films, parmi lesquels et en vrac L’Humanoïde (1979) d’Aldo Lado (remplacé par Enzo G. Castellari), Terreur sur la laguneSolamente nero (1978) d’Antonio Bido, Ne vous retournez pasDon’t Look Now (1973) de Nicolas Roeg ou Les 55 jours de Pékin55 Days at Peking (1963) de Nicholas Ray. Massimo Serrato représente cinquante ans de cinéma italien, de genres et de sous-genres, du cinéma d’auteur au cinéma d’exploitation, du drame néo-réaliste en passant par le péplum, le film historique, le film d’aventure, le poliziottesco et la comédie coquine. On devine trop rapidement qui se cache derrière le masque – quelque peu encombrant pour le comédien – du Chevalier Noir et nous ne sommes pas surpris au moment de la supposée révélation de découvrir qu’il s’agit du fadasse Aldo Bufi Landi, qui passera sa vie professionnelle à multiplier les apparitions dans le cinéma Bis pendant près de 70 ans! A leurs côtés, se démarque la française Irène Tunc (Léon Morin, prêtre, Les Aventuriers, Les deux Anglaises et le continent), Miss France 1954 qui disparaîtra tragiquement dans un accident de voiture en 1972 à l’âge de 37 ans. Demandée par le cinéma italien dès l’année de son élection, l’apprentie comédienne s’en sort bien dans Le Chevalier du château maudit, dans le rôle de la marquise Flamma. Même chose pour Luisella Boni, qui promenait sa beauté de film en film, chez Dino Risi (L’Amour à la villeL’amore in città) ou chez Howard Hawks (La Terre des pharaonsLand of the Pharaohs).

Tout ce beau petit monde s’affronte à l’épée ou à coups de joutes verbales, en restant bien droit dans ses cuissardes (de toute façon les costumes empêchaient les acteurs de trop bouger) et en prenant l’air fielleux et agressif pour les gros méchants, ou tristounet pour les gentils, qui vont s’unir pour bouter l’usurpateur hors du duché ! Ils pourront donc compter sur le soutien du mystérieux et invincible Chevalier Noir (sans aucun lien de parenté avec Le Chevalier Blanc de Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine) qui même si on ne comprend pas trop ce qu’il dit dans son casque, n’en reste pas moins brave et efficace ! Comme le film lui-même quoi…

LE DVD

Le Chevalier du château maudit débarque chez Artus Films dans la collection Chevalerie de l’éditeur. Le DVD repose dans un très beau slim Digipack à deux volets, au visuel élégant tiré d’une des affiches d’exploitation du film. Le menu principal est fixe et musical.

L’interactivité se résume à un Diaporama (affiches et photos) et à la bande-annonce.

L’Image et le son

Avant l’apparition du menu principal, un carton indique que la version française du Chevalier du château maudit a été montée à partir de prises alternatives, par rapport à celles conservées pour le montage italien. L’éditeur conseille donc au spectateur de visionner le film deux fois. Toujours est-il qu’au jeu des comparaisons, le master « français » s’en sort bien mieux que la copie italienne, et ce sans aucune commune mesure. La première possède des couleurs plus affirmées, un piqué plus pointu et une définition d’ensemble acceptable. Le master transalpin pâtit d’une palette chromatique délavée, de flous récurrents, d’un piqué complètement émoussé et d’une gestion de la texture argentique plus hasardeuse. Dans les deux cas, l’image est propre et stable.

La version française repose essentiellement sur les voix, donnant un aspect artificiel au film. Certains s’amuseront à reconnaître la voix de Claude Gensac, qui double ici Irène Tunc, ainsi que celle du grand Claude Bertrand, qui prête son timbre si reconnaissable au capitaine des gardes. La version originale s’en tire honorablement, même si cette fois encore, n’attendez pas un grand spectacle acoustique, mais les dialogues, la musique et les effets s’accordent mieux. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Artus Films / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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