AVANTI ! réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Jack Lemmon, Juliet Mills, Clive Revill, Edward Andrews, Gianfranco Barra, Franco Angrisano, Pippo Franco…
Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond
Photographie : Luigi Kuveiller
Musique : Carlo Rustichelli
Durée : 2h15
Date de sortie initiale : 1972
LE FILM
Riche homme d’affaires américain, Wendell Armbruster III débarque sur l’île d’Ischia, en Italie, pour y récupérer la dépouille de son père. Il découvre que celui-ci avait une maîtresse, qu’il retrouvait chaque été depuis dix ans, et dont la fille Pamela loge dans le même hôtel que lui. Wendell souhaite à tout prix éviter le scandale que provoquerait une telle révélation.
Considéré à juste titre comme l’un des plus grands réalisateurs du cinéma américain, Billy Wilder excelle dans la comédie, utilisant un ton moraliste et caricatural. Il n’hésite pas à insérer des sujets audacieux, qu’il traite avec légèreté. Il signe des chefs d’œuvre tels que Sept ans de réflexion, Certains l’aiment chaud, La Garçonnière, Un, deux, trois, Irma la Douce, Embrasse-moi idiot ou encore La Grande Combine.
UN CHÂTEAU EN ENFER (Castle Keep) réalisé par Sydney Pollack, disponible en DVD et Blu-ray le 12 mai 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Burt Lancaster, Patrick O’Neal, Jean-Pierre Aumont, Peter Falk, Astrid Heeren, Scott Wilson, Bruce Dern…
Scénario : David Rayfiel, Daniel Taradash d’après le roman de William Eastlake
Photographie : Henri Decaë
Musique : Michel Legrand
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1969
LE FILM
Décembre 1944. Durant la bataille des Ardennes, un groupe de soldats américains se réfugie au château de Malderais, où vivent le comte Henri Texier et sa jeune épouse. Pour les forces allemandes, la prise du château faciliterait leur progression vers Bastogne. Les G.I’s, en trop petit nombre, n’auront que deux options : abandonner le château ou résister le plus longtemps possible.
Sydney Pollack (1934-2008) commence sa carrière en tant qu’acteur. D’abord sur les planches, puis à la télévision, il apparaît dans plusieurs séries comme Playhouse 90, La Quatrième Dimension, ou encore Alfred Hitchcock présente. Ayant du mal à percer en tant que comédien, il décide en 1965 de passer derrière la caméra. Il réalise Trente minutes de sursis – The Slender Thread, inspiré d’une histoire vraie, celle d’une femme qui téléphone à un centre d’appels d’urgence, après avoir avalé des comprimés, afin de parler à quelqu’un avant de mourir. Son deuxième film est Propriété interdite – This Property Is Condemned (1966), qui se déroule durant la Grande Dépression, dans les années 1930. Puis, il réalise un western intitulé Les Chasseurs de scalps –The Scalphunters. En 1968, il remplace son confrère Frank Perry pour terminer le tournage du drame Le Plongeon – The Swimmer, qui propose une critique du rêve américain. L’année suivante, sort sur les écrans Un château en enfer – Castle Keep, où il aborde un autre genre : le film de guerre.
LAURIN réalisé par Robert Sigl, disponible en combo Blu-ray+DVD le 21 avril 2020 chez Le Chat qui fume.
Acteurs : Dóra Szinetár, Brigitte Karner, Károly Eperjes, Hédi Temessy, Barnabás Tóth, Kati Sir, Endre Kátay, János Derzsi, Zoltán Gera…
Scénario : Robert Sigl
Photographie : Nyika Jancsó
Musique : Hans Jansen, Jacques Zwart
Durée : 1h23
Année de sortie : 1989
LE FILM
Mars 1901, dans un village portuaire allemand, Laurin, âgée d’une douzaine d’années, entend l’appel au secours, à la nuit tombée, d’un petit garçon qu’elle voit, depuis sa fenêtre, se faire enlever par un adulte. Au cours de la même nuit, Flora, la mère de Laurin, aperçoit sur un pont le corps inerte du garçonnet et le visage de son assassin ; on la retrouve morte au matin, son corps gisant au bas du pont. Le père de Laurin, marin, étant souvent absent, la fillette, en proie à d’étranges visions, est désormais confiée à sa grand-mère. Elle se lie bientôt d’amitié avec un camarade de classe, Stefan, qui disparaît à son tour. Un tueur d’enfants rôde dans les alentours, et la curiosité de Laurin la met en grand danger…
Quelle immense découverte ! Quelle beauté ! Chef d’oeuvre dissimulé du cinéma allemand, Laurin, est le premier long métrage (à ce jour le seul pour le cinéma) réalisé en 1989 par Robert Sigl, après deux courts-métrages, Die Hütte (1981) et Der Weihnachtsbaum (1983). Né en 1962, le cinéaste, également comédien, signe un film exceptionnel, à la frontière de plusieurs genres, qui s’inscrit dans la droite lignée de L’Esprit de la ruche (1973) de Victor Erice. Film fantastique, drame sur le deuil, thriller teinté de giallo avec certains éclairages baroques qui rappellent le cinéma de Dario Argento et de Mario Bava, Laurin laisse pantois le spectateur par sa beauté plastique et se révèle par strates jusqu’à un final bouleversant.
MOUCHETTE réalisé par Robert Bresson, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mars 2020 chez Potemkine Films.
Acteurs : Nadine Nortier, Jean-Claude Guilbert, Jean Vimenet, Marie Susini, Marie Cardinal, Paul Hébert…
Scénario : Robert Bresson d’après le roman de Georges Bernanos
Photographie : Ghislain Cloquet
Musique : Jean Wiener
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1967
LE FILM
Au chevet de sa mère malade, Mouchette est frappée et méprisée par tous. Elle fuit alors dans les bois, rencontre Arsène, un braconnier alcoolique, et finit seule, abandonnée de tous, les vêtements défaits, le coeur déchiré.
C’est une marche vers la mort, un chemin de croix. L’histoire bouleversante d’une bête traquée. Sous sa forme austère et exigeante, Mouchette de Robert Bresson (1901-1999), Prix Spécial Du Jury au Festival de Cannes 1967 et Prix Georges Méliès 1967, reste l’un des films les plus connus du réalisateur, qui retrouve l’univers de l’écrivain Georges Bernanos, seize ans après Journal d’un curé de campagne, avec cette adaptation de Nouvelle Histoire de Mouchette (Plon, 1937). Le cinéaste repousse une fois de plus les limites de son dispositif avec une mise en scène épurée à l’extrême, qu’on ne peut cependant s’empêcher d’admirer au point d’être véritablement hypnotisé. Abstrait et dépouillé, d’une précision quasiment chirurgicale quand il s’attarde sur les moindres faits et gestes du personnage principal qu’on ne quitte jamais, Mouchette foudroie par son immersion dans le monde d’une très jeune fille, rejetée par ses camarades, moquée par ceux qui croisent sa route, sur lequel le sort s’acharne et dont le collet se resserre autour du cou à l’instar de celui qui capture les proies durant la première scène. Et c’est un chef d’oeuvre aussi puissant que magnétique.
MIKEY & NICKY réalisé par Elaine May, disponible en DVD et Blu-ray le 21 janvier 2020 chez Potemkine Films.
Acteurs : Peter Falk, John Cassavetes, Ned Beatty, Rose Arrick, Carol Grace, William Hickey…
Scénario : Elaine May
Photographie : Bernie Abramson, Lucien Ballard, Jack Cooperman, Jerry File, Victor J. Kemper
Musique : John Strauss
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 1976
LE FILM
Depuis qu’il a roulé un parrain de la mafia et que sa tête est mise à prix, Nicky vit en planque. Il appelle à l’aide son ami Mikey et les deux hommes s’engagent dans une longue nuit, entre fuite, alcool et discussions sur l’amitié.
Avant d’être « reconnue » comme étant la principale responsable d’un des échecs les plus cuisants du cinéma des années 1980 avec le film Ishtar (avec Warren Beatty, Dustin Hoffman, Charles Grodin et Isabelle Adjani), Elaine May (née en 1932) avait écrit et réalisé Mikey & Nicky en 1973, qui ne sortira sur les écrans américains qu’en 1976. Film indépendant méconnu, le troisième long métrage de la comédienne-scénariste-réalisatrice après A New Leaf (1971) et surtout Le Brise-cœur – The Heartbreak Kid (1972), dont les frères Farrelly signeront le remake avec Les Femmes de ses rêves, aura attendu une dizaine d’années avant de sortir sur les écrans français suite à un conflit opposant la Paramount à la réalisatrice. Remonté par le studio pour sa sortie en 1976, le film avait alors été renié par Elaine May qui avait dû attendre 1986 pour livrer sa version dite Director’s cut. C’est peu dire que le casting est alléchant avec d’un côté John Cassavetes, comédien, auteur et cinéaste majeur du cinéma indépendant américain, et de l’autre son acteur fétiche et ami Peter Falk qu’il avait déjà dirigé en 1971 dans Husbands et un peu plus tard dans Une femme sous influence. La première vision du film risque d’en dérouter plus d’un. On ne sait vraiment pas quoi dire ou penser de ce film dont l’histoire ne se résume en fait qu’à quelques lignes, les acteurs faisant le reste. Les deux comédiens ne « jouent pas », mais incarnent véritablement sous nos yeux ces deux amis liés par trente années de complicité, et qui finissent pourtant par se déchirer. Après mûre réflexion, Mikey & Nicky trotte dans la tête, tandis que les éléments se mettent en place.
LE DERNIER ROUND (Battling Butler) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Buster Keaton, Snitz Edwards, Sally O’Neil, Walter James, Budd Fine, Francis McDonald, Mary O’Brien, Tom Wilson, Eddie Borden…
Scénario : Lex Neal, Charles Henry Smith, Paul Girard Smith, Al Boasberg d’après la pièce de théâtre de Stanley Brightman et Austin Melford
Photographie : Bert Haines, Devereaux Jennings
Musique : Robert Israel (1995)
Durée : 1h17
Année de sortie : 1926
LE FILM
En vacances à la montagne, le milliardaire Alfred Butler s’éprend d’une jeune fille qui l’ignore pourtant royalement. Compatissant, son valet prend alors l’initiative de faire passer son maître pour un grand champion de boxe auprès de la bien-aimée. Le subterfuge fonctionne tellement bien qu’Alfred doit désormais se glisser dans la peau du boxeur Battling Butler. Pris au piège, il va devoir faire face à son premier combat…
Le Dernier Round (1926), étonnamment plus connu sous son titre original Battling Butler, n’est pas le plus célèbre des films de Buster Keaton, mais doit sa renommée grâce à l’investissement du comédien dans les scènes de boxe. A l’instar de son confrère (et ami) Charles Chaplin, Buster Keaton enfile les gants dans Le Dernier Round, puisqu’il se retrouve entraîné dans divers quiproquos, en raison d’un champion de boxe qui porte le même nom que lui, et sur le point d’être catapulté sur le ring pour prouver à sa belle qu’il n’est pas un lâche. Ce septième long métrage de l’acteur, réalisateur et cascadeur, d’une durée de 75 minutes, tient le choc, non pas pour ses gags, présents, mais pas aussi hilarants qu’à l’accoutumée, mais du fait de sa mise en scène absolument remarquable, sa fluidité narrative, sa beauté plastique et son rythme soutenu. Le Dernier Round ne possède pas le même statut que d’autres œuvres de Buster Keaton, comme LesFiancées en folie – Seven Chances, sorti l’année précédente, mais connaîtra tout de même un très large succès, qui permettra au cinéaste de tourner l’un de ses plus grands chefs d’oeuvre tout de suite après, Le Mécano de la « General » – The General.
LA CROISIÈRE DU NAVIGATOR (The Navigator) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Buster Keaton, Kathryn McGuire, Frederick Vroom…
Scénario : Clyde Bruckman, Jean C. Havez, Joseph A. Mitchell
Photographie : Byron Houck, Elgin Lessley
Musique : Robert Israel (2015)
Durée : 1h05
Année de sortie : 1924
LE FILM
Un couple loufoque composé de Rollo Treadway, un aristocrate fainéant, et de la roturière Betsy se retrouve seul à bord d’un navire à la dérive alors que la demoiselle a récemment écarté une demande en mariage du jeune homme. Dès lors, ils s’organisent pour survivre loin de leurs domestiques et du confort, enchaînant les situations rocambolesques jusqu’à jeter l’ancre près des côtes d’une île pas si déserte qu’elle n’y paraît.
En 1924, la même année que Sherlock Junior, Buster Keaton crée l’événement avec La Croisière du Navigator – The Navigator, film qui fera de lui une véritable star et qui fera notamment un carton auprès des jeunes spectateurs. Même ceux qui ne sont pas forcément des grands passionnés du comédien, ont forcément déjà vu cette célèbre photographie, qui d’ailleurs n’est pas tirée du film, où Buster Keaton, arborant un uniforme de matelot, observe l’horizon à la jumelle, le corps souple et semblant défier les lois de la gravitation. C’est dire la portée de La Croisière du Navigator ! S’il ne s’agit pas de la plus grande comédie du cinéaste, le film de Buster Keaton, mêlant humour, burlesque et aventures reste un savoureux tour de force presque un siècle après sa sortie, où l’acteur se démène une fois de plus et livre quelques numéros impressionnants d’acrobatie dont lui seul avait le secret.
Scénario : Clyde Bruckman, Jean C. Havez, Joseph A. Mitchell
Photographie : Byron Houck, Elgin Lessley
Musique : Timothy Brock (2015)
Durée : 0h44
Année de sortie : 1924
LE FILM
Projectionniste dans un modeste cinéma, un homme rêve de devenir un grand détective. Un jour, tandis qu’il rend visite à la demoiselle de ses pensées pour lui offrir une bague, son rival dérobe la montre du père, la place chez un prêteur sur gages puis glisse le billet dans la poche du pauvre amoureux. Celui-ci se met à jouer les détectives amateurs. Confondu, il est chassé de la maison…
Remarqué à la fin des années 1910 dans une multitude de courts-métrages aux côtés de la star Roscoe « Fatty » Arbuckle, Joseph Frank Keaton Junior, dit Buster Keaton (1895-1966), enfant de la balle (ses parents étaient acteurs de cabaret), commence à mettre en scène et à interpréter ses propres films dès 1920. Il crée ainsi le personnage de Malec, qu’il déclinera à plusieurs reprises, y compris pour son premier long métrage Ce crétin de Malec – The Saphead, pour lequel il confie la réalisation à Herbert Blaché. Voulant conserver la mainmise sur ses films, Buster Keaton est crédité en tant que co-metteur en scène dès 1923 avec Les Trois Âges – The Three Ages, aux côtés d’Edward F. Cline. Même chose pour Les Lois de l’hospitalité – Our Hospitality, signé la même année, mais cette fois aux côtés de John G. Blystone. Parallèlement à ses courts-métrages, Buster Keaton souhaite néanmoins conquérir le grand écran, à l’instar de ses principaux concurrents et déjà stars, Charles Chaplin et Harold Lloyd. En 1924, il mise alors beaucoup sur Sherlock Junior – Sherlock, Jr., comédie, mais aussi grand spectacle visuel qui utilise les effets spéciaux de l’époque, pour faire passer son personnage principal à travers un écran de cinéma. Bien avant La Rose pourpre du Caire – The Purple Rose of Cairo (1985) de Woody Allen et Last Action Hero (1993) de John McTiernan, Sherlock Junior jouait avec la magie du septième art en effaçant la frontière tendue entre deux mondes, celui où un protagoniste qui a du mal à joindre les deux bouts dans la réalité, peut devenir un héros quasi-invulnérable dans la fiction. Buster Keaton signe ici l’un de ses chefs d’oeuvres, qui n’a pas pris une seule ride, un modèle de comédie que l’on pourrait qualifier de fantastique, mais aussi une fantastique comédie dans laquelle le comédien-réalisateur livre une performance hors-normes, le tout ponctué par de remarquables exploits physiques et des cascades ahurissantes.
PHIL TIPPETT, DES RÊVES ET DES MONSTRES réalisé par Alexandre Poncet et Gilles Penso, disponible en DVD et Blu-ray le 27 mai 2020 chez Carlotta Films.
Acteurs : Phil Tippett, Joe Dante, Jon Davison, Dennis Muren, Paul Verhoeven.…
Scénario : Gilles Penso, Alexandre Poncet
Musique : Alexandre Poncet
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Véritable héritier de Ray Harryhausen, Phil Tippett a imaginé et réalisé les créatures les plus mémorables du cinéma hollywoodien des quarante dernières années : de Jabba le Hutt et les AT-AT de Star Wars, le tyrannosaure de Jurassic Park, ED-209 de RoboCop et les insectes géants de Starship Troopers. Ses collaborations avec George Lucas, Steven Spielberg et Paul Verhoeven ont marqué à jamais le genre fantastique et l’inconscient collectif. Ce film vous invite à redécouvrir une oeuvre exceptionnelle.
Il y a quelques mois, nous vous avions longuement parlé et même disséqué le documentaire Le Complexe de Frankenstein. Pendant trois ans, de 2013 à 2015, Gilles Penso, monteur, scénariste, journaliste (L’Ecran Fantastique et Sonovision) et Alexandre Poncet, journaliste (Mad Movies, Freneticarts qu’il a co-fondé en 2008), monteur, compositeur, avaient produit et réalisé ce film sensationnel sur les créatures au cinéma, mais aussi et surtout sur ceux qui se cachaient derrière ces monstres avec lesquels chacun a grandi et développé son propre univers. Huit ans après Ray Harryhausen, le titan des effets spéciaux, écrit et réalisé par Gilles Penso, produit par Alexandre Poncet et cinq ans après Le Complexe de Frankenstein, les deux complices ont décidé de se concentrer cette fois sur une figure emblématique des effets spéciaux et du cinéma fantastique, Phil Tippett (né en 1951). Vous êtes prêts pour un nouveau voyage formidable et passionnant au pays de l’imaginaire, du génie et de la création ? Alors ne manquez pas Phil Tippett, des rêves et des monstres !
ALIEN CRYSTAL PALACE réalisé par Arielle Dombasle, disponible en DVD le 12 mai 2020 chez Epicentre Films.
Acteurs : Arielle Dombasle, Nicolas Ker, Michel Fau, Asia Argento, Joséphine de La Baume, Theo Hakola, Julian de Gainza, Joana Preiss…
Scénario : Florian Bernas, Arielle Dombasle, Jacques Fieschi, Nicolas Ker
Photographie : Elie Girard
Musique : Nicolas Ker
Durée : 1h37
Année de sortie : 2018
LE FILM
Un savant manipulateur d’âmes imprégné d’ésotérisme, tente de recréer le couple idéal selon le mythe platonicien d’Aristophane, celui de l’androgyne, un être complet qui fut coupé en deux et condamné à errer inlassablement à la recherche de sa part manquante, l’amour parfait. Il semble avoir repéré de nouveaux sujets pour son expérience : Dolorès Rivers, romantique cinéaste underground, et son miroir inversé, Nicolas Atlante, chanteur de rock fou et vénéneux. Le magnétisme opère, le diable s’en mêle, les crimes se succèdent…
Vous n’êtes pas prêts…Alien Crystal Palace est un film dont on ne revient pas entier. On y laisse beaucoup de choses durant 97 minutes. Une partie de son âme, de ses fonctions vitales et cognitives. A la fin, si vous y arrivez, vous espérez que ce que vous venez de voir n’est pas un aperçu de ce qui nous attend tous au moment où l’on rendra notre dernier souffle. Un effet d’agonie, de paralysie cérébrale, comme si tous vos organes s’atrophiaient. Et c’est magique. Il serait faux de croire qu’Arielle Dombasle en est à son coup d’essai derrière la caméra. En réalité, Alien Crystal Palace est le quatrième long métrage réalisé par l’actrice, chanteuse et scénariste franco-américaine, après Chassé-croisé (1982), Les Pyramides bleues (1988) et Opium (2013). Entre-temps, parallèlement à sa carrière de comédienne, Arielle Dombasle aura également signé quelques documentaires, ainsi qu’un épisode de la série X-Femmes en 2008. Actrice souvent frappadingue, dans le bon sens du terme, qui a souvent fait le bonheur des aficionados du cinéma d’Eric Rohmer, de Perceval le Gallois (1978), sa première apparition au cinéma, en passant par Le Beau mariage (1982), Pauline à la plage (1983) et L’Arbre, le Maire et la Médiathèque (1993), Arielle Dombasle fait partie de ces artistes extravagants dont on aime la folie douce et poétique. Il est donc impossible de détester Alien Crystal Palace, un Objet Filmique Non Identifié, un clip kitsch et stroboscopique, certains diront « coloscopique » certes, un patchwork inégal, plombant, surréaliste, mais aussi vraiment drôle, involontairement ou pas on ne le saura sans doute jamais, mais qui vaut le détour puisqu’Arielle Dombasle propose ici une véritable expérience de cinéma. Sans déconner. Un vrai et grand nanar de luxe.