Test Blu-ray / 10 jours sans maman, réalisé par Ludovic Bernard

10 JOURS SANS MAMAN réalisé par Ludovic Bernard, disponible en DVD et Blu-ray le 24 juin 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Franck Dubosc, Aure Atika, Alice David, Alexis Michalik, Héléna Noguerra, Ilan Debrabant, Swann Joulin, Violette Guillon, Evan Paturel, Loïc Lacoua, Rodolphe Borgniet…

Scénario : Ludovic Bernard, Mathieu Oullion

Photographie : Vincent Richard

Musique : Harry Allouche

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Antoine, DRH d’une grande enseigne de bricolage, est en passe de devenir le numéro 1 de sa boîte. C’est le moment que choisit sa femme, Isabelle, pour faire une pause et prendre l’air quelques jours pour s’occuper d’elle. Antoine se retrouve alors seul à devoir gérer la maison et leurs quatre enfants. Il est vite dépassé par les événements ! 10 jours sans maman qui risquent bien de faire capoter sa nomination.

En 2017, à quelques mois d’intervalle, le réalisateur Ludovic Bernard a connu les deux extrêmes. Son premier long métrage, L’Ascension, a été porté par une critique positive, en plus du Grand Prix et du Prix du Jury au Festival de l’Alpe D’Huez, ainsi qu’un bouche-à-oreille très bon, au point de dépasser la barre convoitée du million d’entrées, et ce sans nom véritablement connu au générique à part celui d’Alice Belaïdi. Au début de l’été, son second film sort déjà sur les écrans, Mission Pays Basque. Critique globalement négative de la part de la presse, à peine 150.000 spectateurs au final et film par ailleurs rapidement retiré des salles début juillet. Il revient au cinéma en 2018 avec Sur le bout des doigts, un changement de cap puisqu’ouvertement dramatique. Le film cumule presque 400.000 entrées et se voit récompenser dans quelques festivals et une nomination aux César. En 2020, quelques semaines avant le confinement, la nouvelle comédie de Ludovic Bernard sort sur 10 jours sans maman. Porté par Franck Dubosc, ce remake du film argentin Mamá se fue de viaje d’Ariel Winograd, sorti en 2017 et inédit en France, parvient à attirer 1,2 million de français dans les salles, soit le deuxième plus gros succès français de l’année derrière le million et demi d’entrées de Ducobu 3 et à l’heure actuelle le septième plus grand succès de 2020 derrière L’Appel de la forêt avec Harrison Ford et devant Birds of Prey et la fabuleuse histoire de Harley Quinn avec Margot Robbie. 10 jours sans maman est une jolie surprise. Non seulement Franck Dubosc y est excellent, prendre de la bouteille lui va bien comme on avait déjà pu le constater dans Tout le monde debout, son premier (et prometteur) long métrage en tant que réalisateur, mais le film ne se vautre pas dans la gaudriole gratuite. Tous les comédiens y sont très bien dirigés, le rythme soutenu, les beaux sentiments sont certes présents, mais jamais mielleux et on passe un bon moment durant 1h40.

Antoine Mercier, directeur des ressources humaines d’un magasin de bricolage à Grasse, est marié et père de quatre enfants. Sa femme Isabelle, qui a fait des études de droit, se rend compte, lors d’un barbecue avec sa grande sœur Audrey, qu’elle n’est pas partie en vacances sans mari et enfants depuis très longtemps. Depuis des années, elle gère tout à la maison pendant qu’Antoine part tranquillement travailler. Il pense qu’Isabelle est tranquille à la maison une fois les enfants déposés dans leurs établissements scolaires. Un soir, Isabelle annonce à Antoine et à ses enfants qu’elle part 10 jours avec sa sœur à Mykonos. Antoine doit alors s’occuper de ses quatre enfants tout en gérant une éventuelle promotion en tant que directeur de magasin…

Ce n’est pas la première fois qu’un film français s’inspire d’un succès du cinéma sud-américain. C’était déjà le cas d’Un homme à la hauteur de Laurent Tirard, sorti en 2016, qui était en fait le remake du film argentin Corazón de León de Marcos Carnevale. A croire que les scénaristes français y trouvent l’inspiration qui leur manque. 10 jours sans maman est justement une comédie très rythmée, tendre sans être gnangnan et surtout souvent très drôle. Franck Dubosc a désormais 55 ans (au moment du tournage) et commence à jouer avec son âge. Il est ici impeccable dans le rôle de ce père quelque peu largué, contraint de s’occuper de ses quatre mouflets (dont un de 2 ans et demi), alors que sa femme et mère de ses rejetons (Aure Atika sur qui les années coulent doucement), a décidé de s’accorder une pause avec sa frangine (Héléna Noguerra) dans les Cyclades. C’est ainsi l’occasion pour Antoine de renouer les liens avec sa progéniture, qu’il avait sans doute tendance à mettre de côté au profit de sa carrière, même si évidemment tout va aller de travers à la fois dans la maison, mais aussi à son travail, au moment où un poste important s’offre à lui.

10 jours sans maman est tout d’abord très joli à regarder, avec des couleurs pétillantes, un cadre large élégant et parfois sophistiqué. Ensuite, outre Franck Dubosc, très à l’aise, peut-être comme il ne l’a jamais été, à part peut-être dans Incognito (2009) d’Eric Lavaine, Fiston (2014) de Pascal Bourdiaux, ainsi que dans le film qu’il a écrit et mis en scène, ses jeunes partenaires sont aussi spontanés. Bonne pioche également pour la belle Alice David, Alexis Michalik (dans le rôle de Di Caprio) et Karina Marimon, qui interprète la discrète, mais fidèle Christi(a)ne, la secrétaire d’Antoine. De sérieux atouts pour cette comédie familiale sympa et qui a su tirer son épingle du jeu. Un succès mérité.

LE BLU-RAY

10 jours sans maman arrive dans l’escarcelle de Studiocanal, en DVD et en Blu-ray. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est sobre, fixe et muet.

L’éditeur joint un seul making of de dix minutes, constitué d’images de plateau et surtout d’un bel entretien avec Franck Dubosc, qui revient sur les conditions de tournage avec des enfants. Le comédien y évoque la difficulté d’exprimer des sentiments habituellement réservés à sa propre famille. De très jolis propos, croisés avec une réflexion sur sa condition d’acteur, sur son évolution, ainsi que sur le travail avec le réalisateur Ludovic Bernard, qui a capté selon lui un naturel que peu de ses confrères ont su mettre en valeur ou exploiter.

L’Image et le son

Ce transfert HD est soigné, avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes, des contrastes au beau fixe et un piqué agréable. La définition est au top, les détails foisonnants sur le cadre large et ce master demeure un bel objet avec un relief omniprésent, des séquences diurnes aussi magnifiques qu’étincelantes et un grain léger.

Dès le prologue (avec les feux d’artifice) et le générique, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sollicite l’ensemble des enceintes et offre une solide spatialisation. Ce mixage fait la part belle à la musique. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, tandis que les ambiances naturelles en extérieur demeurent constantes. Le spectacle acoustique est assuré. L’éditeur joint également une piste les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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