Test Blu-ray / Si tu vas à Rio…tu meurs, réalisé par Philippe Clair

SI TU VAS À RIO…TU MEURS réalisé par Philippe Clair, disponible en Blu-ray le 25 septembre 2024 chez Gaumont.

Acteurs : Aldo Maccione, Roberta Close, Ze’ev Revach, Caroline Ohrner, Philippe Clair, Wilson Grey, Nico il Grande, Bruno Frydman…

Scénario : Philippe Clair & Ze’ev Revach

Photographie : Walter Carvalho

Musique : David Tygel

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Marco, le prêtre, et Aldo, le voyou, sont deux frères jumeaux et se trouvent tous les deux, sans le savoir, à Rio. Marco est en mission dans une favela tandis qu’Aldo est chargé d’écouler une importante quantité de drogue.

1982, Philippe Clair connaît l’un de ses plus grands succès avec Plus beau que moi, tu meurs, qui attire pas moins de 3,3 millions de spectateurs dans les salles. Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir, dans lequel le réalisateur donne la réplique à Jerry Lewis, ne connaît pas le même engouement deux ans plus tard. Un sacré revers pour le film qui plafonne à 825.000 d’entrées. Mais le pire est à venir pour Philippe Clair, puisqu’en 1986, Si t’as besoin de rien… fais-moi signe n’attire que…82.000 spectateurs. Un bide monumental. Du coup, le cinéaste est obligé de se refaire et il s’agit pour lui de la dernière chance. Ravalant sa fierté, il planche sur la suite de Plus beau que moi, tu meurs, sur lequel les conditions de tournage avec Aldo Maccione avaient été peu reluisantes, les deux hommes s’étant même fâchés à la fin des prises de vue. Pour l’acteur, cela va plutôt bien, puisqu’il vient d’enchaîner plusieurs hits Le Bourreau des cœurs de Christian Gion et Aldo et Junior de Patrick Schulmann, même si Le Cowboy de Georges Lautner et Pizzaiolo et Mozzarel, également de Christian Gion, ont été deux déceptions au box-office. C’est donc cinq ans après que le public découvre Si tu vas à Rio… tu meurs, plusieurs années durant lesquelles l’humour et les attentes ont pu changer considérablement. L’accueil chaleureux voire triomphal rencontré par Les Compères, Papy fait de la résistance, Banzaï, Marche à l’ombre, Trois hommes et un couffin, Les Fugitifs et bien d’autres témoignent de la nouvelle orientation humoristique hexagonale. Philippe Clair tente le tout pour le tout. Et le résultat final sera décevant pour lui, puisque Si tu vas à Rio… tu meurs ne parvient pas à franchir la barre des 500.000 billets vendus. Pourtant, rétrospectivement, cette suite surpasse largement (pour ne pas dire sur tous les points) le premier opus et s’avère même une des comédies les plus sophistiquées de son auteur. Avec un beau cadre large et une photographie soignée, Philippe Clair livre une comédie frappadingue, dépaysante (la ville de Rio est bien filmée et les décors naturels mis en valeur), interprétée par des comédiens survoltés, sur lesquels trône évidemment Aldo Maccione, qui reprend avec bonheur son double-rôle Aldo/Marco. Sans doute l’un des meilleurs films de Philippe Clair.

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Test DVD / Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir, réalisé par Philippe Clair

PAR OÙ T’ES RENTRÉ ? ON T’A PAS VU SORTIR réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Jerry Lewis, Philippe Clair, Marthe Villalonga, Jackie Sardou, Philippe Castelli, Connie Nielsen, Lamine Nahdi, Philippe Caroit, Anne Berger, Georges Blaness, Jess Hahn, Bernard Pinet, Henri Attal, Dominique Zardi, Yves Barsacq…

Scénario : Philippe Clair, Daniel Saint-Hamont & Bruno Tardon

Photographie : André Domage

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Clovis Blaireau, détective privé maladroit, habitant chez sa mère, est engagé par Nadège de Courtaboeuf pour faire suivre son mari Prosper et prouver l’adultère à des fins de divorce. Le détective tente de devenir l’ami du mari volage par tous les moyens. Cependant Nadège entretient une relation extra-conjugale, et son amant décide de supprimer Prosper en provoquant un attentat.

C’est LE coup d’éclat de Philippe Clair, à savoir obtenir Jerry Lewis (qui sort tout de même de chez Martin Scorsese) et partager l’affiche avec lui dans Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir. Le réalisateur vient de connaître l’un de ses plus grands succès au cinéma avec Plus beau que moi, tu meurs (3,3 millions de spectateurs) et bien sûr Philippe Clair se voit à nouveau pousser des ailes. Disposant d’un budget conséquent grâce au producteur Tarak Ben Ammar, le metteur en scène voit les choses en grand, bénéficie encore du cadre large et peut laisser libre cours à sa fantaisie habituelle, tout en imaginant des gags visuels plus élaborés. Rétrospectivement, Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir est l’un des meilleurs films de son auteur et vieillit bien mieux que la plupart de ses autres opus. En réalité, cette comédie loufoque apparaît comme un film-somme doublé d’un long-métrage Kamoulox qui confronte à l’écran Jerry Lewis (doublé en « français » avec l’accent pied-noir par l’immense Dominique Paturel) et Marthe Villalonga, qui réunit au même générique Jackie Sardou et Connie Nielsen (dans sa première apparition au cinéma, il faut bien commencer quelque-part), tandis que Dominique Zardi campe un tueur à gages et qu’une jolie nana en bikini du nom de Sophie Favier déambule autour d’une piscine. Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir va à cent à l’heure, ne laisse même pas le temps au spectateur de réfléchir à ce qu’il vient de voir, pour enchaîner directement sur un autre quiproquo, le tout dans un festival de déguisements en tous genres, tandis que la partition signée Alan Silvestri (excusez du peu), la même année qu’À la poursuite du diamant vert, apporte un cachet anglo-saxon non déplaisant. Pour info, c’est suite à une rencontre inattendue au Festival de Cannes, qu’Alan Silvestri accepte d’écrire pour Philippe Clair la bande originale, avant même le tournage de Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir. Cette oeuvre peut être vue comme un nanar certes, mais qui se démarque cette fois encore par une extrême générosité (le bêtisier final est un très bon moment), une envie de faire rire le public en le gavant jusqu’à l’indigestion. Étrangement, ceci est extrêmement revigorant, plutôt qu’écoeurant et le film, très souvent diffusé à la télévision française, mérite d’être redécouvert.

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Test DVD / Rodriguez au pays des merguez, réalisé par Philippe Clair

RODRIGUEZ AU PAYS DES MERGUEZ réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Geneviève Fontanel, Philippe Clair, Évelyne Séléna, Georges Blaness, Anne Berger, André Clair, Gérard Hernandez, André Nader…

Scénario : Philippe Clair, d’après La Parodie du Cid d’Edmond Brua

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

À Bab El Oued, lors de la colonisation française, l’action se déroule sur fond d’élections. Le chômeur Roro, fils du marchand de brochettes Dodièze aime Chipette, fille du coiffeur Gongormatz. Dodièze et Roro sont partisans de Fernand, l’un des deux rivaux. Dodièze est décoré par Fernand. Gongormatz, jaloux, se dispute avec Dodièze. Il le frappe avec un soufflet. Roro doit venger son père.

Il est donc là, le Citizen Kane de Philippe Clair ! Rodriguez au pays des merguez est l’adaptation cinématographique deLa parodie du Cid d’Edmond Brua, écrite dans les années 1940, que Clair avait déjà mis en scène au théâtre avant son premier long-métrage, pièce avec laquelle il avait triomphé. Le réalisateur vient de dire adieu aux 13 cloches et se lance dans ce qui sera son projet le plus personnel. Intégralement tourné en Tunisie, Rodriguez au pays des merguez ne rencontrera aucun succès dans les salles et sera même le plus grand échec de son auteur au box-office. Sorti face à On a volé la cuisse de Jupiter, Rocky 2 et même à la reprise de La Guerre des boutons, le film doit s’incliner et peu de spectateurs feront le déplacement pour aller voir des acteurs réciter Le Cid de Corneille en pataouète, qui en font des caisses, qui hurlent à tout bout de champ. Malheureusement, si ce « film d’auteur » était déjà pénible (euphémisme) à sa sortie, les années n’ont pas été tendres et il est aujourd’hui aussi inconcevable qu’impossible de défendre, de réhabiliter et sans doute de visionner Rodriguez au pays des merveilles. Demeure évidemment la curiosité malsaine, la meilleure, du cinéphile déviant, mais même celui-ci risque d’y laisser quelques neurones au passage. Le jeu n’en vaut certainement pas la chandelle.

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Test DVD / Ces flics étranges venus d’ailleurs, réalisé par Philippe Clair

CES FLICS ÉTRANGES VENUS D’AILLEURS réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Philippe Clair, Bernard Pinet, Pierre Triboulet, Daniel Derval, Hervé Palud, Eddy Jabès, Michel Peyrelon, Patrice Dozier, Fernand Legros, Dominique Webb…

Scénario : Philippe Clair, Claire Sochon, Philippe Sochon & Henri Sera

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Prosper, dit « tonton Merguez », est nommé commissaire dans un village balnéaire. Il embauche en tant que gendarmes, des garçons au chômage qui étaient bidasses lorsque Prosper était adjudant dans l’armée. Cependant deux d’entre eux, Triboulet et Hippie, qui se dérobent à l’embrigadement, apportent leur aide aux nouveaux gendarmes pour la capture de malfaiteurs.

Dernier volet de sa tétralogie consacrée aux « bidasses » après Le Grand fanfaron (ou Les Bidasses en cavale), Comment se faire réformer et Les Réformés se portent bien, Ces flics étranges venus d’ailleurs est aussi le troisième et dernier opus que Philippe Clair réalise et interprète aux côtés de la troupe dite des 13 cloches. Nous retrouvons donc le costaud, la fausse (?) folle, le lunaire Triboulet, le hippie et toute la clique, cette fois rendus à la vie civile. Contre toute attente, ce dernier baroud d’honneur des hurluberlus passe bien et s’avère même une bonne surprise, dans le sens où cet épisode n’est pas dénué d’une certaine poésie burlesque. Attention, nous ne comparerons pas Philippe Clair à Jacques Tati ou Pierre Etaix, il ne fait quand même pas exagéré, mais il y a ce petit truc en plus par rapport à ses œuvres habituelles, qui font que Ces flics étranges venus d’ailleurs est indéniablement le chapitre le plus réussi de cette « saga » et incontestablement l’un des films à redécouvrir de son auteur.

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Test DVD / Les Réformés se portent bien, réalisé par Philippe Clair

LES RÉFORMÉS SE PORTENT BIEN réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Philippe Clair, Michel Melki, Richard Anconina, Hervé Palud, Daniel Derval, Pierre Triboulet, Michel Peyrelon, Evelyne Buyle, Bernard Pinet…

Scénario : Philippe Clair, Claire Sochon & Philippe Sochon

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un contingent spécial d’une caserne de l’armée française est très difficile à diriger. Les officiers préfèrent démissionner face à l’hostilité des nouvelles recrues qui veulent être réformées. Seul Prosper Perez, l’adjudant, parvient à dialoguer. Pour venir à bout des réfractaires, l’armée nomme le capitaine Pichet, réputé redoutable depuis l’Indochine et l’Algérie. Le capitaine s’oppose donc aux soldats de la chambre 13 l’un joue l’infantilisme et hurle s’il n’a pas son nounours, l’autre imite un efféminé travesti et provoque les gradés, un troisième est un poète fou, un quatrième, un hippie contestataire…

On prend les mêmes et on recommence ! Ou plutôt on continue, puisque Les Réformés se portent bien est la suite directe de Comment se faire réformer et démarre là où le premier épisode s’était arrêté. Grisé par le grand succès remporté par sa précédente « bidasserie » (ou série Z, c’est selon), Philippe Clair rappelle la troupe des 13 cloches et chacun reprend le personnage qui lui était attribué, même si certains n’ont pas répondu à ce nouvel appel. Mais cela tombe bien, on retrouve les meilleurs de la troupe, à savoir Hervé Palud (le costaud), Daniel Derval (la fausse folle) et Pierre Triboulet (aka…Triboulet), lancés à nouveau dans quelques aventures imaginées par Philippe Clair, avec cette fois à l’écriture Philippe Sochon (qui incarne aussi le hippie) et de Claire Sochon (aussi au générique dans le rôle de la fiancée de Derval). Ravi de leur expérience précédente, le réalisateur (trop heureux de retrouver l’uniforme de l’adjudant) et ses comédiens y vont encore plus à fond (c’est dire s’ils sont investis pour la bonne cause, autrement dire faire rire la galerie), en enchaînant les sketches (allant de sympathiques à navrants, en passant par pathétiques, amusants, catastrophiques…), en se foutant royalement de raconter ne serait-ce que l’embryon d’une histoire. Philippe Clair dans la peau de son personnage s’exprime d’ailleurs directement à la caméra en disant « Je filme, je filme, je comprends plus rien ». On ne saurait mieux résumer Les Réformés se portent bien, qui n’a pas connu le même engouement à sa sortie, même si le film a tout de même frôlé la barre du million d’entrées.

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Test DVD / Comment se faire réformer, réalisé par Philippe Clair

COMMENT SE FAIRE RÉFORMER réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Philippe Clair, Christian Parisy, Michel Melki, Pierre Zimmer, Bernard Pinet, Richard Anconina, Hervé Palud, Christine Abt, Marc Ariche, Allan de Barges, Daniel Derval, Jean-Pierre Fragnaud, Denis Lefebvre Duprey, Patrick Gourevitch, Eddy Jabès, Fernand Legros, Pierre Triboulet…

Scénario : Philippe Clair

Photographie : Claude Becognée

Musique : Jean-Pierre Doering

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Des jeunes gens sont appelés au service militaire afin de servir leur pays durant un an. Refusant catégoriquement ce passage obligé, ils vont échafauder de nombreuses combines afin de se faire réformer au plus vite.

Deux ans après Le Grand fanfaron, Philippe Clair revient à l’armée française et décide de se focaliser sur une poignée de troufions, qui vont se surpasser pour être remerciés et quitter au plus vite la caserne. Le réalisateur, qui signe seul son scénario, se surpasse une fois encore pour repousser les limites du supportable, dans le sens où il espère condenser en 80 minutes du contenu qui aujourd’hui remplirait une mini-série. Clair a toujours brillé pour sa générosité et Comment se faire réformer fait penser à une casserole d’eau bouillante qui aurait été abandonnée sur le grand feu de la cuisinière ouvert à fond. Clair en met partout, dans tous les coins. Comédie franchouillarde, nanar ultime, référence en la matière, autrement dit en mauvais film sympathique, Comment se faire réformer est malgré tout l’un des plus grands succès de son auteur, le quatrième de son top 10, situé entre les 2 millions de Tais-toi quand tu parles et les 1,7 millions de La Brigade en folie, qui entraînera une suite directe l’année suivante, Les Réformés se portent bien. Un succès impensable de nos jours, difficilement regardable en 2024 et qui demeure avant tout une curiosité, pour ne pas dire un cas d’étude, un exemple de comédie hexagonale bien de son temps, passée, terminée, datée, qu’on ne peut détester en raison de l’investissement de ses comédiens.

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Test DVD / Le Grand fanfaron, réalisé par Philippe Clair

LE GRAND FANFARON réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Michel Galabru, Micheline Dax, Claude Melki, Carole Chauvet, Gilbert Servien, Philippe Clair, Ibrahim Seck…

Scénario : Freha Benzaken, Philippe Clair, Jean Max & Pierre Pelegri

Photographie : Alain Levent

Musique : Jacques Revaux & Hervé Roy

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Le lieutenant Gilles Castelet aurait aimé se marier comme tout le monde. Mais il a toujours été sous le charme sexuel de l’épouse du colonel Popoti. Une fois revenu à la vie civile, il tente désespérément de lui échapper, d’autant plus qu’elle est désormais veuve et qu’elle le chasse sans vergogne. Un jour, Gilles rencontre Charlie, un ancien copain de l’armée. Son ami, désolé de ce qui lui arrive, entreprend de le débarrasser de la possession dont il se trouve…

En réalité, tout le scénario se trouve condensé dans ce résumé. Philippe Clair vient de tourner Le Führer en folie. C’est déjà beaucoup. Trop sans doute. Devant l’accueil catastrophique du film, le réalisateur aurait pu prendre (beaucoup) de recul, mais que nenni ! Il décide de remettre le couvert avec Michel Galabru, avec lequel il s’apprête à tourner pour la troisième fois. Ce sera Le Grand fanfaron, exploité sous le titre Les Bidasses en cavale et même Le Grand fanfaron et le petit connard, Clair tentant de trouver l’amorce adéquate pour attirer le public qui boudait alors son nouveau chef d’oeuvre. Galabru est comme d’habitude un peu partout en cette belle année 1976, en passant allègrement de Claude Pierson (La Grande récré) à Aleksandar Petrović (Portrait de groupe avec dame), ou bien de Jean Girault (Le mille-pattes fait des claquettes) à Bertrand Tavernier (Le Juge et l’Assassin). Le grand écart en permanence. Quelques mois avant de recevoir le César du meilleur acteur pour son interprétation virtuose du sergent Joseph Bouvier, le comédien s’envolait en Inde avec Philippe Clair donc, pour y tourner une pantalonnade, tout en faisant un brin de tourisme par la même occasion. Le Grand fanfaron reprend la même structure qui sera usée jusqu’à la corde par le réalisateur et qu’il reprendra un peu plus tard pour Tais-toi quand tu parles et Plus beau que moi, tu meurs, à savoir cibler un ou plusieurs protagonistes, les montrer dans leur quotidien parisien, avant de les embarquer vivre de folles aventures au soleil où ils seront entourés de belles nanas. Cette fois, c’est Michel Galabru et Claude Melki (étrangement doublé par Philippe Clair) qui s’y collent. Il faut sacrément être en forme pour se farcir cet opus méconnu de Philippe Clair, qui repousse encore les limites du supportable, surtout durant la première partie. Une fois conditionné, le spectateur, la bave écumante, les yeux révulsés et les membres pris de tremblements, pourra aller au bout de ces difficiles 85 minutes, quand bien même l’ensemble tend à s’améliorer en cours de route. Complètement anecdotique et foutraque, Le Grand fanfaron contient tout de même de bons moments et signalons que nous avons rarement vu Michel Galabru ainsi, qui se fout tout simplement à poil pour son metteur en scène, qui court partout et qui s’investit physiquement. Rien que pour lui, Les Bidasses en cavale mérite au moins un visionnage.

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Test DVD / Déclic et des claques, réalisé par Philippe Clair

DÉCLIC ET DES CLAQUES réalisé par Philippe Clair, disponible uniquement en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Annie Girardot, Mike Marshall, Philippe Clair, Georges Blaness, André Nader, Robert Gadel, Muriel Baptiste, Carla Marlier, Renée Saint-Cyr, Enrico Macias, Darry Cowl, Pierre Doris, Marthe Villalonga…

Scénario : Philippe Clair & André Nader

Photographie : Jean Malige

Musique : Raymond Lefèvre

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Des jeunes pieds noirs venus d’Alger débarquent à Paris. L’un d’eux fait la connaissance d’une jeune fille riche, qui cherche un sens à sa vie.

C’est donc ici que démarre la carrière cinématographique de Philippe Clair (1930-2020), de son vrai nom Prosper Charles Bensoussan. Comme réalisateur du moins, puisqu’il était déjà apparu dans Des gens sans importance (1956) d’Henri Verneuil, Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque, ainsi que dans une poignée de séries et téléfilms. Né au Maroc, débarquant à Paris dans les années 1950, il intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. De fil en aiguille, il joue dans des classiques du répertoire, mais monte très vite ses propres spectacles et rencontre un grand succès sur scène, notamment avec la parodie du Cid d’Edmond Brua, réalisée en argot pied-noir, d’après la pièce de Corneille écrite en vers, qui sera adaptée en 1979 par Philippe Clair lui-même sous le titre Rodriguez au pays des merguez. Ce triomphe l’amène tout naturellement au cinéma. C’est ainsi qu’en mars 1965 déboule sur les écrans Déclic et des claques, connu aussi sous le titre L’Esbrouffe, coécrit, interprété et réalisé par Philippe Clair donc, qui condense tout l’humour judéo-arabe qui a fait sa renommée au théâtre. Disons-le immédiatement, ce premier long-métrage est une sacrée bonne surprise et découverte. Accompagné de ses amis, Philippe Clair apparaît comme un typhon humain et son énergie dévastatrice est on ne peut plus étonnante dans le septième art hexagonal au mi-temps des années 1960. Considéré aujourd’hui comme étant une grande source d’inspiration pour La Vérité si je mens ! de Thomas Gilou, Déclic et des claques se permet même d’annoncer The Party de Blake Edwards au cours d’une cérémonie de mariage qui tourne à la quasi-orgie. Une longue séquence tout simplement hallucinante, où il se déroule mille choses, où beaucoup nous échappent aussi d’ailleurs, le tout mené par Philippe Clair (sur une musique endiablée du maestro Raymond Lefèvre et avec un certain Claude Zidi à la caméra), qui s’offre le luxe de diriger, de donner la réplique et de courtiser la belle et sexy Annie Girardot (entre Le Mari de la femme à barbe de Marco Ferreri et Trois Chambres à Manhattan de Marcel Carné), visiblement ravie de participer à ce délire hors-norme.

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Test Blu-ray / Plus beau que moi, tu meurs, réalisé par Philippe Clair

PLUS BEAU QUE MOI, TU MEURS réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Aldo Maccione, Philippe Clair, Raymond Pellegrin, Maureen Kerwin, Philippe Castelli, Georges Blaness, Anne Berger, Corynne Charbit…

Scénario : Philippe Clair & Bruno Tardon

Photographie : Didier Tarot & Mario Vulpiani

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Aldo et Marco sont jumeaux. Marco, curé de son état à toujours été un objet de fierté pour sa mère, tandis qu’Aldo a déjà passé six séjours en prison. Toujours en quête d’argent et de jolies filles, il se laisse happer par de folles opérations, souvent malhonnêtes, qui d’ailleurs échouent la plupart du temps. Un jour, il est obligé de fuir en Tunisie, habillé en curé et se faisant passer pour Marco. Il y retrouve Prosper, un ami d’enfance, qu’il entraîne dans sa course aux millions et aux belles estivantes. Marco, délégué par la police parisienne, débarque en Tunisie pour limiter les dégâts mais ne fait que les aggraver. Une fois de plus, Aldo devra disparaître un moment dans la nature et se faire oublier…

Nous sommes à la limite de l’expérimental, mais nous l’avons souvent été avec Philippe Clair. Plus beau que moi, tu meurs est peut-être, sans doute même, le film le plus célèbre du réalisateur, son second plus grand succès, derrière La Grande java. Parvenue à attirer environ 3,3 millions de spectateurs en 1982, cette comédie se hisse à la dixième position du box-office cette année-là, entre Les Sous-doués en vacances (3,6 millions) et la reprise des Aristochats (3 millions). Le cinéma français se porte bien à l’approche des fêtes de Noël, La Balance attire plus de 4 millions de spectateurs dans les salles, L’As des as pulvérise tout sur son passage, Deux heures moins le quart avant Jésus Christ aussi, Louis de Funès connaît son dernier triomphe au cinéma avec Le Gendarme et les Gendarmettes (il s’éteindra en janvier de l’année suivante), La Boum 2 se profile à l’horizon, Les Misérables de Robert Hossein crée l’événement…Et Philippe Clair débarque avec Aldo Maccione, portés par l’engouement du public pour Tais-toi quand tu parles, qui avait franchi la barre des deux millions d’entrées. Coup double dans tous les sens pour le tandem, qui non seulement explose les compteurs en terme d’entrées, mais dédouble aussi sa tête d’affiche en lui faisant jouer des frères jumeaux, là où Aldo se contentait de jouer deux sosies dans leur méfait précédent. Plus beau que moi, tu meurs ne se raconte pas, il se vit, embarque celui ou celle qui le verra dans un univers insoupçonné, celui de la crise d’épilepsie (ou d’ineptie, c’est selon) cinématographique, car il est impossible de résumer l’histoire. Les scènes s’enchaînent sans aucun sens dramatique, tout part en vrille rapidement et encore plus une fois que notre chez Aldo déboule (encore) en Tunisie. Et pourtant, on ne va pas dire que ça « fonctionne », mais il est quasiment irréalisable d’arrêter « l’expérience » en cours de route, comme lorsque vous êtes harnachés dans Space Mountain, lancé à plus de 70 km/h, que vous vous sentez mal, mais d’où vous ne pouvez vous extraire avant l’arrêt complet de la machinerie infernale, où vous pourrez dégobiller en paix si cela n’a pas déjà été fait. On exagère, mais il y a bel et bien à boire et à manger dans Plus beau que moi, tu meurs, écrit avec les pieds (noirs), peu aidé par un montage aux pâquerettes (le responsable est quand même Alberto Gallitti, monteur d’Au nom du peuple italien, Parfum de femme, La Bête tue de sang-froid, un comble), très généreux (Philippe Clair y met de tout, comme pour un gloubi-boulga) et surtout mené par un Aldo Maccione au sommet de sa filmographie, de son succès, de son talent, qui en fait des caisses (qui pèsent plusieurs tonnes), en gardant le sourire, en braillant, en gesticulant dans tous les sens. Les spectateurs avaient répondu présent, Plus beau que moi, tu meurs est devenu culte, tandis que sa popularité ne s’est étrangement jamais démentie, ni atténuée.

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Test Blu-ray / La Grande java, réalisé par Philippe Clair

LA GRANDE JAVA réalisé par Philippe Clair, disponible en coffret DVD Plus drôle que ça tu meurs !!! – 10 comédies cultes de Philippe Clair et en Blu-ray le 5 novembre 2024 chez Cinéfeel.

Acteurs : Francis Blanche, Gérard Rinaldi, Luis Rego, Jean-Guy Fechner, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Corinne Le Poulain, Fransined…

Scénario : Philippe Clair, Michel Ardan & Claude Zidi

Photographie : Claude Zidi

Musique : Les Charlots & Michel Bernholc

Durée :1h30

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Philippot, Jean, Phil, Luis, et Jean-Guy, cinq rugbymen, recherchent leur entraîneur Auguste Kouglof qui a pris la fuite pour ne pas leur payer 20 millions. Celui-ci a changé de nom pour M. Colombani. Les Charlots le retrouvent dans un petit village en train de tenter de briguer un mandat électoral en usant de pratiques mafieuses. Philippot, fou amoureux de France, la fille de Colombani, décide de ne pas le signaler à la police mais plutôt de s’allier à M. Devot, le concurrent de Colombani à la prochaine élection.

Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus et Luis Rego, groupe de musique humoristique anciennement baptisé Les Problèmes (Donald Rieubon en faisait aussi partie), deviennent les Charlots en 1966. Après avoir accompagné Claude François, Johnny Hallyday, Françoise Hardy et Antoine, ils sont rejoints par Jean-Guy Fechner, frère de leur manager Christian Fechner. Le groupe, qui a même fait la première partie d’un concert des Rolling Stones (oui oui), devient très populaire et le cinéma commence donc à leur faire les yeux doux. C’est là que débarque Philippe Clair, qui six ans après l’échec rencontré par son premier long-métrage comme réalisateur, Déclic et des claques, voit l’opportunité de revenir derrière (et devant) la caméra avec La Grande java, dont il signe le scénario original, l’adaptation et les dialogues avec un certain Claude Zidi (sous le pseudonyme de Claude Reims), également directeur de la photographie (il est l’ancien cadreur de Claude Chabrol) et Michel Ardan, alors producteur. Clair se voit imposer d’engager les Charlots, leur humour étant très éloigné du sien. Si l’entente ne sera pas au beau fixe sur le plateau, La Grande java sera un triomphe au cinéma avec 3,4 millions d’entrées, le septième plus grand succès de l’année 1971, placé entre Le Casse d’Henri Verneuil (4,4 millions de spectateurs) et Soleil rouge de Terence Young (3,3 millions). Quasiment disparu des radars depuis sa sortie dans les salles, jamais exploité en DVD et encore moins en Blu-ray depuis la création des deux supports, la première comédie des Charlots renaît de ses cendres en 2024 et apparaît enfin dans les bacs, dans une magnifique copie restaurée 4K. L’occasion de (re)découvrir totalement cet opus finalement méconnu des Charlots, qui annonce souvent leurs autres films et qui s’avère tout autant un vrai long-métrage propre à Philippe Clair, dont on retrouve la griffe du début à la fin. Assurément l’une des résurrections cinématographiques de cette année.

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