Test DVD / L’Année tchèque, réalisé par Jirí Trnka

L’ANNÉE TCHÈQUE (Spalicek – Špalíček) réalisé par Jirí Trnka, disponible en DVD le 6 avril 2021 chez Artus Films

Scénario : Jirí Trnka

Photographie : Emanuel Franek & Vladimír Novotný

Musique : Václav Trojan

Durée : 1h17

Année de sortie : 1947

LE FILM

Au sein d’un petit village tchèque, nous découvrons les coutumes et les légendes populaires du pays à travers six séquences de marionnettes animées : Le carnaval, Printemps, La légende de Saint Procope, Le pèlerinage, La kermesse, et La crèche de Noël.

L’âme et le coeur de L’Année tchèque (1947) sont ceux de Jiří Trnka (1912-1969), pionnier de l’animation (tchèque, c’était évident), cinéaste d’exception, également sculpteur, peintre et illustrateur, mais aussi créateur de décors et de costumes, qui a fait sa renommée à travers ses films d’animation en volume, à l’instar de son mythique Les Vieilles légendes tchèques – Staré povesti ceské (1953). D’origine modeste, Jiří Trnka se nourrit très jeune du monde des artisans, sa mère étant couturière et son père ferblantier, ainsi que de celui des paysans. Le bois est omniprésent dans le quotidien des Trnka et le jeune Jiří s’amuse à sculpter des marionnettes, qu’il utilise ensuite pour créer des spectacles destinés à ses amis d’école. Cette passion ne le quittera plus et il parviendra à en faire son métier, après avoir fréquenté une école d’arts appliqués au début des années 1930. Également graveur, il démarre dans la vie professionnelle en réalisant les illustrations d’ouvrages tchèques et étrangers, pour son propre compte ou pour quelques maisons d’édition. Il signera celles des contes des frères Grimm et de Charles Perrault, Les Mille et une nuits, des pièces de Shakespeare ou des fables de La Fontaine. Ses créations accompagnent les enfants lors de leurs découvertes de ces grands classiques. Alors qu’il est appelé par le théâtre pour y élaborer des décors et des costumes, Jiří Trnka est de plus en plus attiré par le cinéma. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fonde un studio d’animation, Bratři v triku, avec ses confrères et amis Eduard Hofman et Jiří Brdečka. Leurs premiers courts-métrages sont réalisés sur cellulose. Puis Jirí Trnka fonde sa propre société d’animation de marionnettes, Jirí Trnka Studio et décide de passer la vitesse supérieure avec L’Année tchèque, long-métrage composé à partir d’une série de courts-métrages à l’origine indépendants. Ainsi, à travers six séquences différentes, tournées au fil des années et réunies en un programme, Jiří Trnka et ses 26 collaborateurs, se penchent sur les légendes, les coutumes et les traditions qui rythment la vie d’un petit village tchèque au fil des jours qui passent et des saisons.

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Test Blu-ray / Black Jack, réalisé par Ken Loach

BLACK JACK réalisé par Ken Loach, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 avril 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Stephen Hirst, Louise Cooper, Jean Franval, Phil Askham, Pat Wallis, John Young, William Moore, Doreen Mantle…

Scénario : Ken Loach, d’après le roman de Leon Garfield

Photographie : Chris Menges

Musique : Bob Pegg

Durée : 1h45

Année de sortie : 1979

LE FILM

Angleterre, 1750. Tolly, un jeune orphelin, fait la connaissance de Black Jack, un bandit de grand chemin qui vient d’échapper à la pendaison. Le brigand enlève Belle, une fillette que ses parents veulent mettre à l’asile, et charge Tolly de la surveiller. Les enfants parviennent à s’échapper et rejoignent une troupe de forains parcourant les routes de la région.

A la fin des années 1970, Kenneth Charles Loach alias Ken Loach (né en 1936) n’est pas vraiment en odeur de sainteté dans son pays et ce en raison de la polémique déclenchée par son quatrième long-métrage, Family Life, qui abordait frontalement les conditions d’internement psychiatriques d’une femme, qui s’enfonçait progressivement dans la schizophrénie et que les médecins soignaient uniquement à l’aide d’électrochocs, la lobotomisant petit à petit. Si Pas de larmes pour Joy – Poor Cow (1967) montrait les conditions misérables de vie dans un sinistre quartier des faubourgs de Londres, et Kes (1969) celles des villes minières et l’horizon bouché du Nord de l’Angleterre, les deux films avaient déjà fait grincer les dents (gâtées) de l’empire britannique. Le cinéaste devait enfoncer le clou en 1971 avec d’un côté Family Life, et de l’autre son documentaire The Save the Children Films, qui fustigeait ouvertement les ONG alors qu’on lui avait au contraire demandé de mettre en valeur les actions humanitaires d’une association. Ces deux films finissent par ostraciser quelque peu Ken Loach du cinéma. Il accepte donc quelques travaux à la télévision et réalise quelques épisodes de séries télévisées diverses (Play for Today), tout en préservant son esprit critique, comme à travers le show dramatico-historique Days of Hope, dont le producteur Tony Garnett, était aussi celui de Kes, Family Life, The Save the Children Fund Film. Ce dernier acquiert les droits du roman Black Jack, écrit par Leon Garfield, spécialiste des livres historiques pour la jeunesse, publié en 1968, dans lequel un jeune apprenti se retrouve, par accident et forcé par sa conscience, à accompagner un criminel meurtrier. Tony Garnett y voit l’opportunité pour Ken Loach de se refaire une santé au cinéma et de continuer l’exploration sociale de son pays, sous couvert d’un film d’aventures destinée aux adolescents. Le réalisateur en prend les manettes et malgré un budget très restreint, ainsi qu’un temps de tournage réduit à six semaines, livre un film souvent remarquable. Au-delà de sa belle reconstitution historique, Black Jack prolonge les œuvres précédentes de Ken Loach, puisque le metteur en scène se focalise sur les marginaux, les laissés-pour-compte, les exclus, les nantis qui préfèrent écarter, rejeter et oublier celles et ceux qui « font tâche » dans leur société bien réglée et bien propre sur elle. Loin d’être un simple « film pour enfants », Black Jack est une très belle découverte.

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Test Blu-ray / Les Grandes Manoeuvres, réalisé par René Clair

LES GRANDES MANOEUVRES réalisé par René Clair, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Gérard Philipe, Michèle Morgan, Jean Desailly, Pierre Dux, Jacques François, Yves Robert, Brigitte Bardot, Lise Delamare, Magali Noël, Simone Valère, Jacques Fabbri, Olivier Hussenot, Raymond Cordy, Dany Carrel, Claude Rich…

Scénario : René Clair, Jérôme Géronimi & Jean Marsan

Photographie : Robert Lefebvre

Musique : Georges Van Parys

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Armand de La Verne, jeune et beau lieutenant au 33ème Dragons et Don Juan invétéré, a fait le pari devant tout son régiment de séduire à coup sûr la première femme venue…Il tombe sur Marie-Louise à qui il fait une cour empressée. Mais sa proie a appris le pacte grossier dont elle fait l’objet. Elle ferme sa porte, n’ouvre pas ses lettres, refuse ses fleurs. Pour la première fois de sa carrière, Armand est déconcerté par la résistance d’une femme qui semble voir clair dans son jeu. Il tombe amoureux pour la première fois…

En 1945, le réalisateur René Lucien Chomette alias René Clair (1898-1981) découvre la pièce Caligula d’Albert Camus au théâtre Hébertot. Le jeu et le charisme du comédien Gérard Philipe le laissent pantois. Il faudra cependant attendre cinq ans pour que les deux artistes s’associent. Ce sera pour La Beauté du diable (2,5 millions d’entrées), revisite du mythe de Faust, emblématique du réalisme poétique. Deux ans plus tard, le cinéaste réunit Gérard Philipe et Gina Lollobrigida dans le méconnu et pourtant somptueux Les Belles de nuit (3,5 millions d’entrées), comédie fantastique dans laquelle René Clair annonce rien de moins que Le Monde sur le fil – Welt am Draht (1973) de Rainer Werner Fassbinder, Matrix des Wachowski (1999) et Inception (2010) de Christopher Nolan. 1955 est l’année de leur dernière collaboration au cinéma avec Les Grandes Manoeuvres, premier long-métrage en couleur pour le metteur en scène et surtout un triomphe puisque le film attirera 5,3 millions de français dans les salles, qui s’inscrit sur la cinquième marche du podium en 1955, tout juste derrière le Napoléon de Jean Delannoy, tandis que Disney emporte tout sur son passage avec Vingt mille lieues sous les mers et La Belle et le Clochard. Si Le Comte de Monte Cristo avec Jean Marais lui dame le pion au box-office, Les Grandes Manoeuvres se voit récompenser par le Prix Louis-Delluc. Si ce dernier commence comme une comédie presque vaudevillesque, le récit mute à mesure que le personnage principal, merveilleusement incarné par Gérard Philipe, change, grandit et mûrit, pour bifurquer vers le drame sentimental inattendu. A ses côtés, Michèle Morgan, qui avait déjà donné la réplique à son partenaire dans Les Orgueilleux d’Yves Allégret, est alors au top de sa carrière, la comédienne française la plus populaire et sa prestation est souvent bouleversante. S’il s’inspire du mythe de Don Juan, René Clair emprunte aussi beaucoup à la littérature française du XIXe siècle, on ne peut d’ailleurs s’empêcher se penser à Maupassant ou à Stendhal, mélange les genres, pour au final livrer un superbe objet de cinéma, qui a sans doute un peu vieilli, mais dont le charme demeure inaltérable.

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Test Blu-ray / The Undoing, réalisé par Susanne Bier

THE UNDOING réalisé par Susanne Bier, disponible en DVD et Blu-ray le 24 mars 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Nicole Kidman, Hugh Grant, Edgar Ramírez, Noah Jupe, Lily Rabe, Matilda De Angelis, Edan Alexander, Michael Devine, Donald Sutherland, Noma Dumezweni…

Scénario : David E. Kelley; d’après le roman de Jean Hanff Korelitz

Photographie : Anthony Dod Mantle

Musique : Evgueni Galperine & Sacha Galperine

Durée : 6h (6 épisodes)

Date de sortie initiale : 2020

LA MINISÉRIE

Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs a un mari aimant et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu’elle pensait connaître, sa vie bascule…

Entre Nicole Kidman et David E. Kelley c’est une affaire qui roule. Après l’immense succès rencontré par les deux saisons de la série Big Little Lies, que la comédienne avait produit avec sa partenaire Reese Witherspoon, les deux associés ont très vite décidé de remettre le couvert avec la libre adaptation – car seuls les deux premiers épisodes en sont tirés – du roman You Should Have Known (2014) de Jean Hanff Korelitz, publié en France aux éditions du Cherche-midi sous le titre Les Premiers impressions. Sous la forme d’une mini-série de six épisodes, pour une durée totale de six heures, The Undoing est indiscutablement l’une des meilleures propositions télévisées de l’année 2020, présentée sur HBO aux Etats-Unis et sur OCS City en France, qui a d’ailleurs connu un triomphe doublé d’un engouement critique incontestable. Si l’on parvient à faire fi – même si cela est très difficile c’est vrai, d’autant plus qu’elle est très souvent filmée en gros plan – du visage figé et ravagé par la chirurgie esthétique de Nicole Kidman (qui interprète également la chanson du générique, une reprise de Dream a Little Dream of me), on se laisse facilement happer par cette histoire de couple bien sous tous rapports, un homme et une femme mariés depuis vingt ans, lui étant un médecin de renom et elle une thérapeute très demandée et spécialisée dans les relations conjugales, bourrés de fric, père et mère d’un jeune adolescent inscrit dans une grande école, qui du jour au lendemain voient leur vie volée en éclats après un meurtre atroce dont le principal suspect est le mari. Entièrement réalisé par la cinéaste danoise Susanne Bier (Brothers – le film original, pas l’horrible remake de Jim Sheridan, After the Wedding, le soporifique Bird Box avec une Sandra Bullock également botoxée), The Undoing vaut pour son élégante mise en scène, la beauté de la photographie d’Anthony Dod Mantle (Festen, Dogville, Le Dernier roi d’Ecosse, Antichrist), la force de son casting, dont un Hugh Grant métamorphosé qui s’impose par son charisme, à qui prendre de la bouteille sied bient et qui s’acquitte merveilleusement d’un rôle ambigu à souhait. Une très belle réussite.

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Test Blu-ray / Fanfan la Tulipe, réalisé par Christian-Jaque

FANFAN LA TULIPE réalisé par Christian-Jaque, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Gérard Philipe, Gina Lollobrigida, Marcel Herrand, Olivier Hussenot, Noël Roquevert, Henri Rollan, Nerio Bernardi, Jean-Marc Tennberg, Jean Paredes, Geneviève Page, Sylvie Pelayo…

Scénario : René Fallet, René Wheeler, Christian-Jaque & Henri Jeanson

Photographie : Christian Matras

Musique : Maurice Thiriet & Georges Van Parys

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Le sergent recruteur “La franchise” sillonnait la Normandie accompagné de sa fille, la belle Adeline, afin de recruter de nouveaux soldats prêts à aller mourir sur les champs de bataille du roi Louis XV. La tâche s’avérant de plus en plus difficile, ce racoleur avait mis au point un fin stratagème. Adeline, déguisée en bohémienne, arrêtait d’un sourire les garçons et lisait dans leur main une incroyable destinée : ils seraient les meilleurs soldats du royaume et épouseraient l’une des filles du roi. Fanfan la Tulipe, un jeune coq de village, passa par là…

Quelle fougue ! Quel panache ! Quasiment 70 ans après sa sortie, Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque, à ne pas confondre avec La Tulipe Noire (1963) du même réalisateur, n’a pas pris une seule ride et demeure LA référence du film d’aventure français, où la cape et l’épée s’entremêlent pour le plus grand plaisir des spectateurs, alors happés par le charme dévastateur, la jeunesse, l’érotisme et la frénésie du couple Gérard Philipe – Gina Lollobrigida. Gigantesque succès international, qui avait attiré près de sept millions de spectateurs en France, qui s’inscrivait alors sur la troisième marche du podium au box office en 1952 derrière les 12,8 millions d’entrées du Petit Monde de Don Camillo et les 8,1 millions de l’opérette Violettes impériales, Fanfan la Tulipe a su mieux traverser la seconde moitié du XXe siècle et le premier quart de ce XXIe siècle grâce à la plume acérée, follement moderne et furieusement poétique de l’immense Henri Jeanson, dont on reconnaît le talent à chaque réplique et ce dès l’incroyable, dantesque et ironique introduction en voix-off. Si le scénario est finalement signé René Fallet (Le Triporteur, Les Vieux de la vieille, Un idiot à Paris, La Soupe aux choux) et René Wheeler (La Cage aux rossignols, Jour de fête, Du rififi chez les hommes), l’âme de Henri Jenson traverse et imprègne Fanfan la Tulipe du début à la fin, tandis que la mise en scène étourdissante de Christian-Jaque, récompensée au Festival de Cannes et par l’Ours d’argent au Festival de Berlin, se révèle être un véritable typhon qui emporte tout sur son passage. Chef d’oeuvre absolu du cinéma français, inoubliable, inaltérable et intemporel.

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Test Blu-ray / Le Jour des fous, réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

LE JOUR DES FOUS (Slaughter High) réalisé par George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Caroline Munro, Simon Scuddamore, Carmine Iannaccone, Donna Yeager, Gary Martin, Billy Hartman, Michael Safran, John Segal…

Scénario : George Dugdale, Mark Ezra & Peter Mackenzie Litten

Photographie : Alan Pudney

Musique : Harry Manfredini

Durée : 1h30

Année de sortie : 1986

LE FILM

Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves aux allures d’impasse mortelle.

S’il est aujourd’hui quelque peu oublié, Le Jour des fous – Slaughter High est un petit slasher qui a connu son heure de gloire du temps de la VHS et qui a su rester dans le coeur et l’esprit de certains fans du genre, notamment en raison de la participation forcément marquante de Caroline Munro, la légendaire Victoria Phibes de L’Abominable Docteur Phibes (1971) et Le Retour de l’abominable Docteur Phibes (1972) de Robert Fuest, vue ensuite dans Dracula 73 (1972), Capitaine Kronos, tueur de vampires (1974), évidemment dans Le Voyage fantastique de Sinbad – The Golden Voyage of Sinbad (1974), promue James Bond Girl dans L’Espion qui m’aimait – The Spy Who Loved Me (1977) de Lewis Gilbert et immortalisée dans Starcrash : Le Choc des étoiles (1978) de Luigi Cozzi et bien sûr dans Maniac (1980) de William Lustig. Dans Le Jour des fous, la comédienne a comme qui dirait le premier rôle dans ce film « choral » dans lequel on ne voit qu’elle, malgré son jeu souvent (pour ne pas dire comme d’habitude) lourd comme un parpaing. Le Jour des fous contentera encore les aficionados des slashers, d’autant plus que le film coréalisé par George Dugdale, Mark Ezra et Peter Mackenzie Litten s’avère plutôt généreux en scènes sanglantes, en exécutions sympathiques et autres réjouissances du même style. Un bon cru quoi.

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Test Blu-ray / Brelan d’as, réalisé par Henri Verneuil

BRELAN D’AS réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Michel Simon, Raymond Rouleau, Van Dreelen, Nathalie Nattier, René Genin, Arlette Merry, Pierre Sergeol, Inge Landgut, Jacqueline Porel, Alexandre Rignault, Christian Fourcade, Maurice Teynac…

Scénario : Jacques Companeez & André Tabet, d’après les oeuvres de Georges Simenon, Stanislas André Steeman & Peter Cheney

Photographie : André Germain

Musique : Henri Rys & Hans May

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Trois sketches, inspirés de trois auteurs de polars et mettant en scène le célèbre Wens, l’illustre commissaire Maigret, et le détective américain Lemmy Caution.

La Mort dans l’ascenseur : L’inspecteur Wens confond l’assassin de deux femmes en sapant son alibi.

Je suis un tendre : Lemmy Caution doit se mesurer avec de redoutables dames avant de mettre un gangster hors état de nuire.

Les Témoignages d’un enfant de chœur : Maigret sauve l’enfant de choeur qui, témoin d’un crime, courait un grand danger.

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Test Blu-ray / Anti-Life, réalisé par John Suits

ANTI-LIFE (Breach) réalisé par John Suits, disponible en DVD et Blu-ray le 18 mars 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Cody Kearsley, Bruce Willis, Rachel Nichols, Kassandra Clementi, Johnny Messner, Corey Large, Callan Mulvey, Timothy V. Murphy, Thomas Jane…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Will Stone

Musique : Scott Glasgow

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

La Terre se meurt, un dernier vaisseau tente l’ultime voyage vers un nouvel Eldorado, mais un ennemi intérieur s’est également embarqué. Un ingénieur – futur père – navigant dans un vaisseau interstellaire doit déjouer les plans d’un alien belliqueux qui compte utiliser le vaisseau comme une arme de destruction.

Bouse Willis is back. Et cette fois, il est entouré d’un Matthew McConaughey de chez Wish, d’une Scarlett Johansson de chez Sephora, d’un Colin Farrell de chez Cash Converters et même d’un Stéphane Thebaut de chez Dia. Tout ce beau petit monde déambule dans un vaisseau spatial, dans un couloir unique éclairé de façon différente quand ils en ont fait le tour. C’est absolument atroce. Néanmoins, on rit, beaucoup, nerveusement devant Anti-Life aka Breach en version originale. En fait, il s’agit d’un biopic sur M.Propre puisque l’ami Bruce incarne un agent d’entretien qui affronte et tue un alien à l’aide d’un produit ménager du type Destop. On vous jure que c’est vrai. Malheureusement diront certains, tant mieux s’esclafferont les autres, car il n’est pas interdit de passer un bon moment devant ce truc hideux et fauché, qui oscille constamment entre le navet obsolète et le nanar de compétition. Comme nous l’écrivions pour Trauma Center, 10 Minutes Gone, Représaille, First Kill et Acts of Violence, Bruce Willis va bien plus loin qu’un Nicolas Cage, toujours à fond et impliqué même dans ses pires opus, ou que les implants en triangle de Steven Seagal, puisqu’il ne fait absolument plus rien devant la caméra et l’on en vient même à se dire que l’équipe des effets spéciaux a été sollicitée pour lui donner un semblant d’expression, une paupière qui se relève un tant soit peu, un sourcil en accent aigu. Franchement, même s’il n’a jamais signé de véritable performance d’acteur, Bruce Willis avait ce côté sympatoche du mec qui se demande constamment comment il a pu en arriver là avec sa moue boudeuse et ses yeux plissés, mais on a quand même rarement vu un acteur, pardonnez cette expression quelque peu triviale, qui s’en battait autant les couilles à l’écran. Qui a dit que l’ami Bruce ressemblait de plus en plus à un testicule à l’approche des 70 ans ? Sûrement pas nous, mais si vous voulez vous faire votre propre avis, préparez le café avant d’enclencher Anti-Life et n’hésitez pas à vous l’injecter en intraveineuse.

Un film plein d’action…
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Test Blu-ray / La Poudre d’escampette, réalisé par Philippe de Broca

LA POUDRE D’ESCAMPETTE réalisé par Philippe de Broca, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Marlène Jobert, Michel Piccoli, Michael York, Louis Velle, Amidou, Jean Bouise, Hans Verner, Didi Perego…

Scénario : Philippe de Broca & Jean-Loup Dabadie

Photographie : René Matthelin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

En 1942, contraint de quitter la France occupée, Valentin, qui, en temps de paix était horticulteur, s’est installé en Afrique du Nord où il est devenu trafiquant d’armes. C’est ainsi qu’une nuit, au large de la Libye, il repêche un jeune officier anglais, Basil, dont l’avion a été abattu. De retour sur la côte, arrêtés par la police militaire italienne, Valentin et Basil réussissent à s’échapper aidés par Lorène, la femme du Consul de Suisse. Leur fuite les entraîne de plus en plus loin dans le désert du Sud tandis que les deux hommes tombent amoureux de Lorène…

La Poudre d’escampette n’est pas vraiment le film le plus connu du grand Philippe de Broca, loin de là. Depuis sa mise en orbite (et celle de Jean-Paul Belmondo) avec Cartouche (1962) et L’Homme de Rio (1964), sa filmographie enchaîne les succès et les échecs commerciaux à raison d’un film sur deux. Un monsieur de compagnie (semi-échec), Les Tribulations d’un chinois en Chine (grand succès), Le Roi de coeur (gigantesque bide), Le Diable par la queue (succès) et Les Caprices de Marie (un autre échec impressionnant) viennent confirmer cette étrange et malheureuse logique. En 1971, le réalisateur s’associe pour la première fois avec Jean-Loup Dabadie pour écrire une comédie d’aventure destinée à Jean-Paul Belmondo et Marthe Keller, alors la compagne du cinéaste. Le comédien décline, craignant sans doute que Philippe de Broca accorde plus d’importance au rôle de celle qui partage sa vie. C’est là que le personnage féminin change de destinataire, en l’occurrence Marlène Jobert. Mais comme Bebel et cette dernière s’étaient extrêmement mal entendus sur le tournage des Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau, Jean-Paul Belmondo se retire bel et bien du projet et se voit remplacer par Michel Piccoli. Le troisième élément de ce triangle amoureux sera incarné par Michael York, révélé au cinéma dans La Mégère apprivoisée – The Taming of the Shrew (1967) et Roméo et Juliette (1968) de Franco Zeffirelli, ainsi que dans Accident (1967) de Joseph Losey. Juste avant de tourner Cabaret de Bob Fosse, l’acteur anglais rejoint cette grande production franco-italienne. C’est un petit bijou à la fois sous-estimé et méconnu dans la prolifique carrière de Philippe de Broca. Si l’on pense forcément à La Grande vadrouille (1966) de Gérard Oury et à La Valise (1973) de Georges Lautner, La Poudre d’escampette s’en démarque, s’inscrit logiquement et facilement aux côtés des divertissements bondissants plus célèbres du réalisateur et n’a pas pris une seule ride en cinquante ans. Assurément une magnifique redécouverte pleine d’humour, de rebondissements, d’émotions et de gags visuels, où brille le fabuleux trio de comédiens vedettes Piccoli-Jobert-York.

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Test 4K UHD / Possession, réalisé par Andrzej Żuławski

POSSESSION réalisé par Andrzej Żuławski, disponible chez Le Chat qui fume en Combo Blu-ray + 4K UHD + CD, ainsi qu’en Box Ultra Collector limitée à 1500 exemplaires qui contient le film Possession en UHD et 2 Blu-ray, le CD de la musique du film, le livre Une histoire orale d’Andrzej Żuławski et la reproduction du dossier de presse d’origine.

Acteurs : Isabelle Adjani, Sam Neill, Margit Carstensen, Heinz Bennent, Johanna Hofer, Carl Duering, Shaun Lawton, Michael Hogben, Maximilian Rüthlein…

Scénario : Andrzej Żuławski & Frederic Tuten

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Andrzej Korzynski

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Après un long et mystérieux voyage, Marc est de retour à Berlin où il retrouve son petit garçon Bob et son épouse Anna. Leur appartement est dans un état pitoyable et Anna est distante, agressive et sur les nerfs. Soupçonnant sa femme d’avoir un amant, Marc l’a fait suivre par un détective privé qui est assassiné dans des conditions particulièrement horribles.

Possession est une œuvre jusqu’au-boutiste. Un film qui pousse à la fois ses comédiens et les spectateurs dans leurs derniers retranchements, qui joue constamment avec les nerfs, mis alors à vif avec une caméra virevoltante, en quasi-lévitation, qui reflète l’hystérie individuelle et collective des protagonistes et qui semble souvent les caresser. Ce rapport amour/haine, se fait ressentir durant les deux longues heures de Possession, qui peuvent passer vite autant qu’elles paraissent parfois interminables. Le réalisateur polonais Andrzej Żuławski (1940-2016) met l’intellect de son audience à rude épreuve, en surfant sur un genre, le fantastique, mais qui le réfute finalement en voulant parler d’un sentiment pourtant bien universel, celui de l’amour et de la séparation. Il épuise également le corps de celui ou celle qui tente, tentera ou retentera l’expérience, celle de se concentrer et de donner toute son attention à ce film hors-normes et inclassable. Possession, c’est une vivisection, celle du coeur d’un artiste, qui observe les dégâts causés par une rupture conjugale, du point de vue anatomique, physique, sur la raison, sur la création, sur l’inspiration. On ressort lessivé, bouleversé, énervé, complètement sonné de Possession, qui emmène les spectateurs au bord du gouffre, qui lui fait voir les plus grandes saloperies. A l’instar de Maurice Pialat, autre tyran perfectionniste du cinéma, Andrzej Żuławski dresse le portrait d’hommes et de femmes en détresse d’amour, qui voient leur vie s’échapper et leurs repères s’écrouler, dans un monde – caractérisé par la présence du mur de Berlin, auprès duquel le tournage s’est déroulé – qui part aussi à vau-l’eau, qui se déchire et fait subir le même sort aux individus. Et c’est aussi magnifique que terrifiant. Enfin, même si Sam Neill n’a absolument rien à envier à sa partenaire, Possession c’est aussi l’une des plus grandes interprétations féminines de tous les temps, celle d’Isabelle Adjani, qui met ses tripes à l’air – autant que le metteur en scène, qui s’inspire très largement de sa situation personnelle – et marque à jamais les esprits.

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