Test Blu-ray / Heretic, réalisé par Scott Beck & Bryan Woods

HERETIC réalisé par Scott Beck & Bryan Woods, disponible en DVD & Blu-ray le 9 avril 2025 chez Le Pacte.

Acteurs : Hugh Grant, Sophie Thatcher, Chloe East, Topher Grace, Elle Young…

Scénario : Scott Beck & Bryan Woods

Photographie : Chung Chung-hoon

Musique : Chris Bacon

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Deux jeunes missionnaires de l’église mormone d’une petite ville du Colorado font du porte à porte dans l’espoir de convertir les habitants. Le soir venu, après une journée infructueuse, elles décident de frapper à la porte d’une maison isolée. C’est le charmant Mr Reed qui les y accueille. Mais très vite, les jeunes femmes réalisent qu’elles sont tombées dans un piège. La maison est un véritable labyrinthe où elles ne pourront compter que sur leur ingéniosité et leur intelligence pour rester en vie…

Moonlight de Barry Jenkins, Mise à mort du cerf sacré The Killing of a Sacred Deer de Yórgos Lánthimos, 90’s Mid90s de Jonah Hill, The Lighthouse de Robert Eggers, Midsommar d’Ari Aster, Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan et Daniel Scheinert, The Whale de Darren Aronofsky, La Zone d’intérêt The Zone of Interest de Jonathan Glazer, pour ne citer que ceux-là, sortent tous de la même écurie, celle de la société indépendante de production et distribution A24. Un logo devenu un signe de qualité. Le dernier film en provenance du studio est Heretic, mis en scène par Scott Beck et Bryan Woods, plus connus pour leur travail de scénariste sur les deux premiers volets de la désormais franchise Sans un bruit et qui comme réalisateurs avaient signé entre autres 65 – La Terre d’avant avec Adam Driver. Le tandem revient au thriller d’horreur et offre à Hugh Grant probablement l’un des meilleurs rôles de sa carrière. Tout en affichant le même sourire (en plus carnassier ceci dit) qui ravageait les coeurs dans les années 1990, le comédien, désormais âgé de 64 ans, affiche une patine qui lui sied à ravir et a l’air de prendre un malin plaisir à jouer les psychopathes, bien décidé à jouer avec les nerfs de deux jeunes femmes qui voulaient juste tailler le bout de gras et prêcher la bonne parole avec lui. Huis clos, survival, Heretic est autant un thriller qu’un drame psychologique, merveilleusement écrit, prenant, formidablement emballé et magistralement interprété par un trio d’acteurs quasi-seuls en piste et qui se renvoient la balle avec virtuosité. Un des immanquables de 2024, très justement récompensé par un beau succès critique et commercial avec près de 60 millions de dollars de recette dans le monde entier pour une mise de départ de dix millions.

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Test Blu-ray / Le Chasseur, réalisé par Buzz Kulik

LE CHASSEUR (The Hunter) réalisé par Buzz Kulik, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livret depuis le 12 septembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Steve McQueen, Eli Wallach, Kathryn Harrold, LeVar Burton, Ben Johnson, Richard Venture, Tracey Walter, Thomas Rosales Jr.…

Scénario : Ted Leighton & Peter Hyams, d’après le roman de Christopher Keane

Photographie : Fred J. Koenekamp

Musique : Michel Legrand (version US) et Charles Bernstein (version européenne)

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Ralph Thorson est un chasseur de primes d’un autre temps. Quoique habile à pourchasser les repris de justice, il est peu en phase avec son époque. Au volant d’une voiture, c’est un véritable danger de la route. Sa maison ressemble davantage à un saloon qu’à un foyer. Tandis qu’il vaque à ses engagements, sa femme tente de l’intéresser à la naissance de leur enfant.

Si Le Chasseur The Hunter est plus ou moins entré dans l’histoire du cinéma, c’est parce qu’il s’agit du dernier long-métrage interprété par Steve McQueen, avant le décès prématuré de la star à l’âge de 50 ans des suites d’un cancer du poumon, diagnostiqué peu de temps après le tournage, où il se sentait étrangement fatigué. Réalisé par Buzz Kulik (1922-1999), connu pour avoir écumé les séries télévisées (Climax !, Rawhide, Perry Mason, Gunsmoke, La Quatrième dimension), mais aussi fait tourner d’autres grands noms comme Yul Brynner, Robert Mitchum et Charles Bronson (Pancho Villa), Burt Reynolds (Le Fauve), Gene Hackman (La Mutinerie), sans oublier Pierce Brosnan dans une adaptation en mini-série du Tour du monde en quatre-vingts jours à la fin des années 1980, Le Chasseur est un thriller que l’on pourrait qualifier de sympathique, qui ne vole pas haut la plupart du temps certes, mais qui divertit plus qu’honorablement et qui a même tendance à devenir de mieux en mieux au fil du récit, par ailleurs bien rythmé. Il est vrai que Steve McQueen paraît souvent fatigué à l’écran, comme vieilli avant l’heure, l’acteur s’étant quelque peu laissé aller depuis le triomphe international de La Tour infernale en 1974. Depuis, comme si son éternelle rivalité avec Paul Newman avait pris fin en partageant l’affiche à ses côtés, Steve McQueen a délaissé le cinéma, pris du poids, s’adonne à la drogue, au sexe, à l’alcool, tout en refusant les projets qu’on lui présente sur un plateau d’argent, comme Apocalypse Now, Superman, Rencontres du troisième type, Sorcerer et Un Pont trop loin. Ses apparitions deviendront alors très rares. Avant Le Chasseur, il tourne Un ennemi du peupleAn Enemy of the People de George Schaefer, d’après une pièce d’Henrik Ibsen, dans lequel il est méconnaissable, puis dans le western Tom Horn …sa véritable histoire de William Wiard. Deux metteurs en scène venus de la télévision, plus « malléables » que les pointures qui refusaient de s’associer avec le comédien, en raison de son caractère jugé irascible et incontrôlable. Mais pour l’heure, Le Chasseur est un chant du cygne modeste, une œuvre testamentaire qui ne manque pas d’humour (voir McQueen mauvais conducteur est un running-gag directement adressé aux fans), qui s’avère même plutôt attachant et qui contient une ou deux séquences marquantes, pour qu’on se penche à nouveau sur son cas.

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Test Blu-ray / Blink Twice, réalisé par Zoë Kravitz

BLINK TWICE réalisé par Zoë Kravitz, disponible en DVD & Blu-ray le 21 décembre 2024 chez Warner Bros.

Acteurs : Naomi Ackie, Channing Tatum, Alia Shawkat, Christian Slater, Simon Rex, Adria Arjona, Haley Joel Osment, Liz Caribel, Levon Hawke, Trew Mullen, Geena Davis, Kyle MacLachlan…

Scénario : Zoë Kravitz & E.T. Feigenbaum

Photographie : Adam Newport-Berra

Musique : Chanda Dancy

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Quand le milliardaire Slater King rencontre Frida, c’est le coup de foudre. Invitée sur son île privée, elle y découvre des soirées décadentes où le champagne coule à flots. Mais des événements étranges commencent à se produire et Frida devra découvrir la vérité si elle veut sortir vivante de cette fête.

À la fin de Blink Twice, son premier film comme réalisatrice, on ne peut s’empêcher de penser que Zoë Kravitz en a sérieusement sous le capot. Ce thriller sexy s’avère un chaînon manquant entre Les Chasses du comte Zaroff The Most Dangerous Game (1932) d’Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel et Get Out (2017) de Jordan Peele. Autant dire que la surprise est de taille, surtout que Zoë Kravtz signe elle-même le scénario avec E.T. Feigenbaum, qui avait eu la charge d’un des dix épisodes de la série High Fidelity, adaptée du roman culte de Nick Hornby (déjà transposé en 2000 par Stephen Frears), interprétée entre autres par…Zoë Kravitz. Celle-ci démontre tout son talent comme metteuse en scène et directrice d’acteurs, tous exceptionnels dans Blink Twice, qui agit comme un rollercoaster, qui nous emmène vers des chemins insoupçonnés, s’amuse à perdre et à surprendre les spectateurs, tout en conservant avec lui une certaine complicité, puisque le public, de mèche, assiste à un jeu de massacres qui conserve étonnamment une élégance inattendue. On ne s’attendait sûrement pas à être cueillis de la sorte et l’on attend avec une extrême impatience la suite de la magnifique Zoë derrière la caméra.

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Test Blu-ray / Mother Land, réalisé par Alexandre Aja

MOTHER LAND (Never Let Go) réalisé par Alexandre Aja, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Halle Berry, Anthony B. Jenkins, Stephanie Lavigne, William Catlett, Percy Daggs IV, Matthew Kevin Anderson, Christin Park, Mila Morgan, Georges Gracieuse, Cadence Compton…

Scénario : Kevin Coughlin & Ryan Grassby

Photographie : Maxime Alexandre

Musique : Robin Coudert

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Depuis la fin du monde, June protège ses fils Samuel et Nolan, en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher. » Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue, et ils n’ont d’autre choix que de s’engager dans une lutte terrifiante pour leur propre survie…

Après Oxygène, survival dans l’espace destiné à Netflix, avec l’insupportable Mélanie Laurent (encore plus irritante quand elle s’exprime en anglais, c’est dire la performance), Alexandre Aja (né en 1978) repasse par la case cinéma pour son dixième long-métrage (déjà), Mother Land, titre français de Never Let Go. Il remplace au pied levé son confrère Mark Romanek (Photo Obsession One Hour Photo), reprend le scénario coécrit par Kevin Coughlin et Ryan Grassby, et livre une fois de plus une belle expérience cinématographique. Coproduit et interprété par Halle Berry, Mother Land, titre explicite une fois qu’on a compris où le réalisateur voulait nous embarquer, vaut étonnamment plus pour sa mise en scène, magistrale, que pour son histoire relativement classique, quand bien même le récit tente de nous faire croire le contraire en essayant de perdre le spectateur sur ce qui est réel ou pas. Car, sans trop révéler l’intrigue, Mother Land n’est pas un opus d’épouvante comme les autres ou du moins comme on essaye de nous le vendre. C’est aussi et avant tout le portrait d’une mère surprotectrice, qui (sur)vit avec ses deux fils au milieu de nulle part, comme s’ils étaient les seuls rescapés de la (récente) fin du monde. Menacés par le Mal (avec un grand M), qui prend l’apparence qu’il veut et apparaît à la mère de famille, les trois protagonistes sont en sécurité tant qu’ils peuvent toucher ou être ceinturés par une corde reliée aux fondations de leur demeure en bois. Difficile d’aller plus en avant dans l’analyse de Mother Land, sans spoiler, ce que nous nous refusons de faire depuis toujours. Nous tenterons donc d’aborder les points essentiels, afin de vous laisser le maximum de surprises, puisque Never Let Go est comme le reste de la filmographie du cinéaste, à découvrir absolument.

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Test Blu-ray / Absolution, réalisé par Hans Petter Moland

ABSOLUTION réalisé par Hans Petter Moland, disponible en DVD & Blu-ray le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Liam Neeson, Ron Perlman, Frankie Shaw, Daniel Diemer, Yolonda Ross, Ryan Homchick, William Xifaras, Josh Drennen…

Scénario : Tony Gayton

Photographie : Philip Remy Øgaard

Musique : Kaspar Kaae

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Thug est un homme de main de la mafia sur le déclin qui met tout en jeu pour reconquérir sa famille dont il est séparé et pour tenter une dernière fois de se racheter en démantelant les opérations d’une organisation criminelle rivale.

Liam Neeson n’a jamais autant tourné que dans les années 2010 et ce grâce au carton planétaire inattendu rencontré en 2008 par Taken de Pierre Morel. À 55 ans, le comédien, du haut de son mètre 93, est devenu un spécialiste du bourre-pif. Depuis, les cinéastes ne se sont pas gênés pour lui donner l’occasion de parler à son téléphone portable (son partenaire récurrent) et faire des clés de bras, de Louis Leterrier à Joe Carnahan, en passant par Jaume Collet-Serra (à quatre reprises) et Peter Berg. Entre deux productions destinées à vendre du popcorn, Liam Neeson aime bien rappeler qu’il est aussi demandé par les plus grands, en apparaissant chez Martin Scorsese (Silence) et les frères Coen (La Ballade de Buster Scruggs). Mais le bougre est comme Nicolas Cage et enchaîne tellement les films que le spectateur a tendance à les confondre, tout en oubliant à quel point il peut être puissant quand il s’en donne la peine. C’est le cas avec cet Absolution, non pas un énième ersatz de Taken (qui était un produit issu de chez Wish ou AliExpress), mais un drame psychologique sur le crépuscule d’une existence, celle d’un vieux briscard qui a fait sa carrière le flingue vissé à la pogne, en enchaînant les affaires douteuses, tout en mettant de côté sa vie de famille. On pense alors au superbe Knox de et avec Michael Keaton, sorti en 2023, dans lequel le comédien et réalisateur incarnait un tueur à gages, atteint d’une forme de démence à évolution rapide, qui jure de passer ses derniers jours à tenter de se racheter en sauvant la vie de son fils. Absolution est comme qui dirait un film-jumeau, moins réussi sans doute, mais tout aussi attachant. Le hic provient du fait que, à l’instar de son personnage, Liam Neeson paraît avoir oublié qu’il venait d’interpréter un rôle quasi-similaire dans Mémoire meurtrière Memory de Martin Campbell, où il campait lui aussi un assassin qui commence à montrer des signes de la maladie d’Alzheimer. Tout cela pour dire que si même la star s’emmêle les pinceaux dans ses projets, le spectateur est tout excusé et peut tout de même passer un beau moment devant Absolution.

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Test Blu-ray / Elevation, réalisé par George Nolfi

ELEVATION réalisé par George Nolfi, disponible en DVD & Blu-ray le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Anthony Mackie, Morena Baccarin, Maddie Hasson, Danny Boyd Jr., Rachel Nicks, Shauna Earp, Tyler Grey…

Scénario : John Glenn, Jacob Roman & Kenny Ryan

Photographie : Shelly Johnson

Musique : H. Scott Salinas

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Le monde a changé. Le seul endroit habitable qui reste à l’humanité se trouve dans les hautes montagnes, au-dessus de 2500 mètres. Au-dessous vivent les créatures qui ont tué 95% de la population humaine. Pour sauver la vie de son jeune fils, un père est obligé de s’aventurer sous cette Ligne avec une scientifique qu’il méprise, mais qui pourrait bien détenir la clé pour vaincre les monstres.

Certains spectateurs (qui ont bon goût) se souviennent du savoureux premier long-métrage de George Nolfi, L’Agence The Adjustment Bureau, adaptation de la nouvelle Rajustement Adjustment Team de Philip K. Dick, sortie sur les écrans en 2011. Un succès honnête (120 millions de dollars de recette pour un budget de 65 millions) sur lequel le réalisateur américain n’a cependant pas surfé, sa carrière étant restée depuis confidentielle. George Nolfi, également scénariste (Prisonniers du temps, Ocean’s Twelve, La Vengeance dans la peau), est passé par la télévision avec la série Allegiance, puis a signé pour le cinéma deux autres longs-métrages, un (autre) biopic sur Bruce Lee, La Naissance du Dragon Birth of the Dragon, et The Banker, inspirée par une histoire vraie. 2024, le revoilà aux commandes d’un film fantastique, très largement inspiré par La Guerre des mondes de Steven Spielberg et Sans un bruit de John Krasinski, Elevation, par ailleurs produit par Brad Fuller, lui-même à la tête de la franchise A Quiet Place. Thriller d’action post-apocalyptique, Elevation est la troisième collaboration entre George Nolfi et le comédien Anthony Mackie, le nouveau Captain America, ou plutôt la relève de Steve Rogers. Avec 18 millions de dollars, ce divertissement ne peut évidemment pas rivaliser avec les blockbusters traditionnels, mais s’en sort pas trop mal avec les moyens du bord, bénéficie d’une solide distribution et surtout de merveilleux décors naturels. On ne s’ennuie pas, même si cela n’est guère original, mais cela passe le temps (sans se forcer) et la fin annonce même une suite que l’on serait prêts à accepter avec plaisir.

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Test Blu-ray / Sympathy for the Devil, réalisé par Yuval Adler

SYMPATHY FOR THE DEVIL réalisé par Yuval Adler, disponible en DVD & Blu-ray le 6 décembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Nicolas Cage, Joel Kinnaman, Alexis Zollicoffer, Cameron Lee Price, Oliver McCallum, Rich Hopkins, Nancy Good, Kaiwi Lyman…

Scénario : Luke Paradise

Photographie : Steven Holleran

Musique : Ishai Adar

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

David doit rejoindre sa femme à l’hôpital qui doit accoucher. Dans le parking surgit un homme armé qui lui impose de sillonner la ville. Pourquoi l’a-t-il pris en otage ? Ne s’est-il pas trompé de cible ? À moins qu’un passé commun lie les deux hommes ? Un jeu du chat et la souris va s’engager. Mais qui est vraiment le chat ?

L’année 2024 a été très riche et valorisante pour Nicolas Cage, marquée entre autres par son plus grand succès au box-office depuis plus de dix ans avec l’incroyable Longlegs d’Osgood Perkins, qui a remporté cent millions de dollars dans le monde. Mine de rien, le sieur Coppola a repris sa carrière en main avec successivement Pig de Michael Sarnoski, Un talent en or massif de Tom Gormican et Dream Scenario de Kristoffer Borgli, tous loués par la critique et qui ont connu leur succès dans les festivals. S’il continue de se faire plaisir, ou tout simplement s’il choisit mieux ses projets (The Old Way, Renfield, The Surfer), Nicolas Cage a su prouver qu’il en avait encore sérieusement sous le capot (c’est rien de le dire), qu’il est et restera l’un des plus grands comédiens de sa génération. Si Sympathy for the Devil ne fera sans doute pas date, ce thriller psychologique déroule un tapis rouge à sa tête d’affiche, qui ne se gêne pas pour faire une fois de plus la démonstration de sa virtuosité, de son art, en multipliant les coups de génie dont lui seul à le secret. Certains y verront un excès de cabotinage, mais les autres, les fans, les vrais, seront sûrement subjugués par la maestria d’un acteur que beaucoup avaient trop vite considéré comme has-been. On l’aime notre Nicky.

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Test DVD / Only the River Flows, réalisé par Shujun Wei

ONLY THE RIVER FLOWS (He bian de cuo wu – 河边的错误) réalisé par Shujun Wei, disponible en DVD le 19 novembre 2024 chez Ad Vitam.

Acteurs : Zhu Yilong, Chloe Maayan, Zeng Meihuizi, Hou Tianlai, Tong Linkai, Huang Jun, Huang Miyi, Kang Chunlei…

Scénario : Chunlei Kang & Shujun Wei, d’après une nouvelle de Yu Hua

Photographie : Zhiyuan Chengma

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

En Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d’élucider l’affaire. Un sac à main abandonné au bord de la rivière et des témoignages de passants désignent plusieurs suspects. Alors que l’affaire piétine, l’inspecteur Ma est confronté à la noirceur de l’âme humaine et s’enfonce dans le doute…

Jeune cinéaste Chinois, Shujun Wei (né en 1991) a déjà une poignée de courts et longs-métrages à son actif, tous inédits dans les salles françaises. Jusqu’à l’apparition dans nos cinémas de Only the River Flows l’été dernier qui a su attirer un peu plus de 50.000 spectateurs chez nous et plus de sept millions en Chine. Un succès colossal pour ce polar qui n’est pas sans rappeler Memories of Murder (2003) de Bong Joon-ho, adapté d’une nouvelle de Yu Hua, qui révèle la virtuosité d’un réalisateur jusqu’à présent inconnu dans nos contrées et qui révèle instantanément une patte, une griffe, un style, une âme. Si l’intrigue demeure tortueuse, au point où l’on ne comprendra finalement pas tous les aboutissants, pour ne pas dire l’identité du meurtrier, Only the River Flows reste avant tout une expérience enthousiasmante de cinéma, un thriller poisseux et étouffant sur le fond comme sur la forme (la pluie tombe sans discontinuer, tout le monde a la clope au bec), qui s’interroge également sur le futur des salles de cinéma, tout en rendant hommage au passé du septième art. En ayant recours à la pellicule, d’une part pour renvoyer aux années 1990, durant lesquelles se déroule l’intrigue, mais aussi pour bénéficier d’une patine qui sied à la noirceur de l’histoire, Shujun Wei met dans le mille et nous hypnotise durant 1h35. Assurément une découverte pour les cinéphiles hexagonaux.

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Test Blu-ray / Neuf invités pour un crime, réalisé par Ferdinando Baldi

NEUF INVITÉS POUR UN CRIME (Nove ospiti per un delitto) réalisé par Ferdinando Baldi, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Arthur Kennedy, John Richardson, Caroline Laurence, Massimo Foschi, Loretta Persichetti, Sofia Dionisio, Dana Ghia, Rita Silva, Venantino Venantini…

Scénario : Fabio Pittorru

Photographie : Sergio Rubini

Musique : Carlo Savina

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Alors qu’ils passent des vacances sur une île méditerranéenne isolée, neuf invités d’une famille bourgeoise sont traqués et tués un par un mystérieux tueur.

Ils étaient dix, pardon, Dix petits Nègres demeure l’un des plus célèbres romans d’Agatha Christie. Depuis 1939, année de sa première publication au Royaume-Uni, ce livre mythique a très tôt intéressé le monde du théâtre et du cinéma. Si la première mouture sur scène, par ailleurs adaptée par l’auteure elle-même, estimant être la mieux placée pour transposer l’une de ses œuvres, date de 1943, il faudra attendre 1945 pour que Dix petits nègres débarque sur le grand écran et ce sous la direction de René Clair. Ainsi le titre devient Dix petits indiensAnd Then There Were None et réunit Walter Huston, Barry Fitzgerald et Louis Hayward. D’autres adaptations officielles verront le jour (y compris à la télévision), dont la plus connue restera probablement celle signée Peter Collinson, production franco-britannico-italo-germano-espagnol sortie en 1974, qui convoque entre autres Charles Aznavour, Oliver Reed, Stéphane Audran, Gert Froebe, Herbert Lom, Adolfo Celi et la voix d’Orson Welles. D’autres longs-métrages s’inspireront (pour ne pas dire pilleront ouvertement) le roman d’Agatha Christie, de Mario Bava (L’Île de l’épouvante 5 bambole per la luna d’agosto) à James Mangold (Identity). Neuf invités pour un crime Nove ospiti per un delitto fait partie du lot. Plus connu pour ses westerns, parmi lesquels le fabuleux Texas adios, Blindman, le justicier aveugle, Pendez-le par les pieds, Le Dernier des salauds, Le Salaire de la haine et autres réjouissances, Ferdinando Baldi et son scénariste Fabio Pittorru (L’Appel de la chair, La Dame rouge tua sept fois) suivent la trame de Dix petits Nègres et emmènent leur équipe de tournage en Sardaigne, près de la ville de Sassari. Ce thriller « estival » s’avère un divertissement on ne peut plus plaisant, porté par des comédiens judicieusement choisis – en gros, pas un personnage n’est attachant, ce qui ajoute au plaisir de les voir se faire trucider l’un après l’autre – qui prennent un malin plaisir à se voler dans les pattes, jusqu’à ce qu’un assassin décide de parasiter leurs vacances. Solidement mis en scène, Neuf invités pour un crime est hautement conseillé.

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Test Blu-ray / Breathe, réalisé par Stefon Bristol

BREATHE réalisé par Stefon Bristol, disponible en DVD & Blu-ray le 16 octobre 2024 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Jennifer Hudson, Milla Jovovich, Quvenzhané Wallis, Sam Worthington, Common, Raúl Castillo, Dan Martin, Kaliswa Brewster, James Saito…

Scénario : Doug Simon

Photographie : Felipe Vara de Rey

Musique : Isabella Summers

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Maya et sa fille sont obligées de vivre sous terre après que la Terre ait été rendue inhabitable par un manque d’oxygène. Seuls de brefs voyages à la surface sont possibles grâce à une combinaison à oxygène ultramoderne fabriquée par le mari de Maya, Darius, qu’elle présume mort. Lorsqu’un couple mystérieux arrive, prétendant connaître Darius, Maya accepte de les laisser entrer dans leur bunker, mais sont-ils vraiment ce qu’ils semblent être ?

Aaaaah Milla Jovovich…Difficile de résumer plus de 35 ans de carrière au cinéma, tant il n’en ressort pas grand-chose en dehors du Cinquième Élément The Fifth Element de Luc Besson , qui allait la faire connaître dans le monde entier, et les six épisodes de la saga Resident Evil, qu’elle aura porté pendant une quinzaine d’années. Malgré une filmographie conséquente, peu de films sortent réellement du lot, à part bien sûr He Got Game de Spike Lee, The Million Dollar Hotel de Wim Wenders et Jeanne d’Arc – The Messenger: The Story of Joan of Arc, cette fois encore de Luc Besson. Mais ça c’était avant l’an 2000. Depuis, la belle ukrainienne naturalisée américaine collabore souvent avec son mari Paul W. S. Anderson, qui avait emballé quatre opus de Resident Evil, ainsi que l’inénarrable The Three Musketeers Les Trois Mousquetaires (2011) et dernièrement Monster Hunter, adaptation de la série de jeux vidéo du même nom éditée par Capcom. Le pire, c’est que Milla Jovovich est loin d’être mauvaise actrice et elle le prouve une nouvelle fois avec Breathe, réalisé par Stefon Brostol, metteur en scène américain remarqué avec See You Yesterday, qui avait fait un carton sur Netflix en 2019. Cinq ans plus tard, le voilà aux manettes d’un film post-apocalyptique, dont l’affiche est centrée sur Milla Jovovich, mais qui apparaît en réalité comme second rôle, laissant la place principale à Jennifer Hudson et Quvenzhané Wallis. Si Breathe est bien interprété, sauf par Sam Worthington qui comme d’habitude en fait des tonnes, l’aspect fauché de l’ensemble laisse à désirer, l’histoire est redondante et peu de scènes marquent réellement. On peut laisser sans problème son cerveau au vestiaire pendant 1h30, le récupérer à la fin du film, qui ne laissera aucun souvenir une fois les neurones rebranchés.

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