Test Blu-ray / L’Autoroute de l’enfer, réalisé par Ate de Jong

L’AUTOROUTE DE L’ENFER (Highway to Hell) réalisé Ate de Jong, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 10 mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Kristy Swanson, Pamela Gidley, Jarrett Lennon, C.J. Graham, Richard Farnsworth…

Scénario : Brian Helgeland

Photographie : Robin Vidgeon

Musique : Hidden Faces

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparaît. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer.

Quand on parle de Brian Helgeland, on évoque tour à tour L.A Confidential (1997) de Curtis Hanson, merveilleuse adaptation du roman éponyme de James Ellroy récompensée par deux Oscars, Mystic River (2003) de Clint Eastwood, une autre transposition, celle d’un des meilleurs livres de Dennis Lehane, film lui qui sera lui aussi lauréat de deux belles statuettes dorées, Payback (1999), même si renvoyé avant la fin du tournage, avant qu’une Directors’s Cut ne soit dévoilée en 2006. Brian Helgeland est un nom connu des cinéphiles. On oublie un peu plus facilement ce qu’il a fait par la suite, Man on fire et L’Attaque du métro 123 de Tony Scott, Green Zone de Paul Greengrass, Salt de Phillip Noyce, Robin des Bois de Ridley Scott, ainsi que ses propres mises en scène, Chevalier A Knight’s Tale (2001), Le Purificateur The Order (2003), ou bien Legend (2015), dans lequel Tom Hardy a cette mauvaise idée de jouer un double-rôle et donc d’être deux fois plus irritant. On connaît encore moins ses débuts, placés sous le signe du film d’épouvante. Emballés par leur collaboration sur La Ligne du diable 976-EVIL, Robert Englund, dont il s’agissait du premier film en tant que réalisateur, et Brian Helgeland se retrouvent sur le quatrième opus de la série Freddy Krueger, Le Cauchemar de Freddy A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master (1988) de Renny Harlin. Puis, après deux épisodes de la série Vendredi 13, le scénariste signe le script de L’Autoroute de l’enfer Highway to Hell, connu aussi en France sous le titre Bienvenue en enfer. En revanche, le réalisateur néerlandais Ate de Jong demeure totalement oublié. Pourtant, en dépit d’une exploitation limitée à sa sortie, L’Autoroute de l’enfer est devenu un film chéri par les aficionados du genre. Comédie horrifique et fantastique, survoltée, menée sur un train d’enfer, interprétée par des comédiens en mode frappadingue, dans de superbes décors, avec des effets spéciaux cheap et néanmoins très réussis, Highway to Hell (ne cherchez pas, il n’y a aucun lien avec la chanson d’AC/DC ici) s’apparente à un rollercoaster déglingué, aux armatures fragiles, mais dans lequel on prend place volontiers, pour être brinquebalé de tous les côtés. Ça fait un bien fou !

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Test DVD / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en DVD depuis le 7 février 2017 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / La Maison de la terreur, réalisé par Lamberto Bava

LA MAISON DE LA TERREUR (La Casa con la scala nel buio) réalisé par Lamberto Bava, disponible en Blu-ray + CD-audio le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli, Stanko Molnar, Lara Lamberti…

Scénario : Dardano Sacchetti & Elisa Briganti

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Guido De Angelis & Maurizio De Angelis

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Un compositeur de musiques de films se rend dans une villa de Rome pour trouver la concentration dont il a besoin pour composer. C’est là que les homicides et les disparitions impensables commencent l’un après l’autre. Ils mèneront à une vieille histoire ambiguë et dérangeante, mise à jour par un film.

Fils du légendaire Mario Bava (1914-1980), Lamberto Bava (né en 1944) a su se faire un prénom dans le milieu du cinéma, et Dieu sait que cela n’a pas dû être facile…Tout d’abord assistant sur les films de son père (Opération peur, Danger : Diabolik !, Une hache pour la lune de miel, Roy Colt et Winchester Jack, La Maison de l’exorcisme, La Baie sanglante, Baron vampire) ainsi que de Ruggero Deodato (Le Dernier monde Cannibale, Le Dernier souffle et Cannibal Holocaust) et de Dario Argento sur Inferno et Ténèbres, Lamberto Bava commence sa carrière en tant que scénariste. Il fait ses armes sur Une ondata di piacere (1975) de Ruggero Deodato, puis enchaîne avec Les Démons de la nuit (1977) de Mario Bava, sur lequel il officie également comme metteur en scène, même s’il n’est pas crédité. Il signe son premier long-métrage (officiel) en tant que réalisateur en 1980 avec Baiser macabre Macabro, coécrit avec Pupi Avati. La Maison de la terreur La Casa con la scala nel buio est son deuxième long-métrage, coécrit cette fois par le grand Dardano Sacchetti (L’Éventreur de New York, L’Enfer des zombies et L’Au-delà de Lucio Fulci, Pulsions cannibales d’Antonio Margheriti, Le Cynique, l’infâme, le violent d’Umberto Lenzi, Le Chat à neuf queues de Dario Argento) et Elisa Briganti (L’Exécuteur vous salue bien… de Stelvio Massi, La Maison près du cimetière de Lucio Fulci). Autant dire que le film part sur de très bonnes bases et le résultat final tient justement toutes ses promesses. En dépit d’un budget qu’on imagine dérisoire, Lamberto Bava fait preuve d’une imagination constante pour maintenir l’intérêt des spectateurs, en exploitant à merveille le décor principal mis à sa disposition. Comme moult films d’épouvante, l’ombre d’Alfred Hitchcock, et plus particulièrement de Psychose plane sur La Maison de la terreur (ou A Blade in the Dark en anglais), ainsi que celle de Blow Up de Michelangelo Antonioni, et donc celle de Blow Out de Brian De Palma. Un vrai coup de coeur !

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Test Blu-ray / Terreur sur la ville, réalisé par Charles B. Pierce

TERREUR SUR LA VILLE (The Town That Dreaded Sundown) réalisé Charles B. Pierce, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 17 février 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ben Johnson, Andrew Prine, Dawn Wells, Jimmy Clem, Jim Citty, Charles B. Pierce, Robert Aquino, Cindy Butler…

Scénario : Earl E. Smith

Photographie : Jaime Mendoza-Nava

Musique : James W. Roberson

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Texakarna, Texas, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les derniers soldats sont rentrés, les années de rationnement et de pénurie s’éloignent. La ville s’apprête à retrouver calme et prospérité mais un mystérieux tueur va s’en prendre aux habitants de la ville.

Certains ont tendance à l’oublier, mais entre Black Christmas (1974) de Bob Clark et Halloween, la nuit des masques (1978) de John Carpenter, il y a eu Terreur sur la ville The Town That Dreaded Sundown, de Charles B. Pierce, futur scénariste du mythique Sudden Impact – Le retour de l’inspecteur Harry (1983) de Clint Eastwood et donc auteur du légendaire « Go ahead, make my day ! ». Il s’agit d’une histoire vraie qui s’est déroulée huit mois après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, dans la petite bourgade américaine de Texarkana, 40.000 habitants, coincée entre le Texas et l’Arkansas, dont la tranquillité retrouvée est perturbée par les agissements d’un serial killer masqué d’un sac de jute. Terreur sur la ville est un film quasi-inclassable, à la fois un vrai thriller, un faux documentaire (mais fidèle aux faits réels, tourné sur les lieux des événements avec l’aide des habitants) utilisant à plusieurs reprises une voix-off (celle de Vern Stierman, déjà le narrateur du documenteur The Legend of Boggy Creek), le tout marqué par quelques moments surréalistes avec un humour burlesque et presque nonsensique, avec l’apparition de Charles B. Pierce lui-même, très drôle dans le rôle de l’adjoint « Sparkplug » Benson. Ce mélange pourra encore aujourd’hui en dérouter plus d’un, pourtant le réalisateur trouve ce parfait équilibre, fragile et face auquel moult de ses confrères auraient pu se casser les dents, pour au final livrer un formidable opus du genre épouvante, dont l’originalité n’a d’égale que sa rareté.

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Test Blu-ray / Il gatto dagli occhi di giada, réalisé par Antonio Bido

IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA réalisé par Antonio Bido, disponible en Mediabook Blu-ray + DVD le 5 avril 2022 chez Uncut Movies.

Acteurs : Corrado Pani, Paola Tedesco, Franco Citti, Fernando Cerulli, Giuseppe Addobbati, Gianfranco Bullo, Jill Pratt, Bianca Toccafondi…

Scénario : Vittorio Schiraldi, Antonio Bido, Roberto Natale & Aldo Serio

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Trans Europa Express

Durée : 1h32

Année de sortie : 1977

LE FILM

Mara, une jeune et jolie danseuse de cabaret est le témoin indirect d’un meurtre brutal commis par un tueur ganté et vêtu de noir. Pensant que la jeune fille détient inconsciemment des informations qui pourraient amener la police à découvrir son identité, l’assassin décide de retrouver sa trace afin de tenter de l’éliminer. De son côté Mara, terrorisée et ne souhaitant pas apporter son témoignage à la police, se confie à son fiancé Lukas sur sa mésaventure afin qu’il essaie de remonter la piste du meurtrier sadique. Une piste qui va vite s’avérer jalonnée de cadavres et où chaque nouvelle victime de l’assassin constitue une pièce supplémentaire du puzzle qui permettra à Lukas de reconstituer le profil du meurtrier. Parviendra-t-il à découvrir les sanglantes motivations du tueur et son identité avant que celui-ci ne s’attaque à la jolie Mara ?

Les débuts de Homepopcorn.fr ont été marqués par la chronique de Terreur sur la lagune Solamente Nero (1978) d’Antonio Bido (né en 1949), sorti chez Le Chat qui fume. Le réalisateur, qui a peu tourné depuis ses débuts il y a plus de cinquante ans (un court, un moyen et cinq longs-métrages + un documentaire), est arrivé au moment où le giallo entamait son chant du cygne. Ou comment un metteur en scène émerge en Italie quand son cinéma connaît ses dernières heures de gloire, y compris le thriller aux tueurs masqués et gantés de cuir. Aujourd’hui, l’oeuvre d’Antonio Bido est reconnue pour son caractère ambitieux et libre, à l’époque où la télévision commençait à avoir la mainmise sur le cinéma. Avec son premier long-métrage, Il gatto dagli occhi di giada (en français, « le chat aux yeux de jade »), ou bien encore Watch Me When I Kill pour sa sortie internationale, sorti en 1977, s’inscrit dans la continuité de la tradition du giallo, une œuvre dans laquelle Antonio Bido exprime son admiration pour Dario Argento et Mario Bava. Pourtant le cinéaste aura toujours avoué ne pas avoir beaucoup d’affection pour le slasher, la violence et le sang au cinéma, et aura toujours cherché à instaurer la peur aux spectateurs en jouant sur les effets suggérés et la montée de tension grâce à des effets de mise en scène recherchés et stylisés. Coup d’essai et coup de maître pour Antonio Bido, dont la virtuosité crève l’écran dès la première séquence et donc le meurtre inaugural. Un diamant noir éclaboussé de rouge-sang, le tout sur un fond jaune, un « capolovoro ».

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Test 4K UHD / Link, réalisé par Richard Franklin

LINK réalisé par Richard Franklin, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Elisabeth Shue, Terence Stamp, Steven Finch, Richard Garnett, David O’Hara, Kevin Lloyd, Joe Belcher…

Scénario : Everett De Roche, d’après une idée originale de Lee David Zlotoff & Tom Ackermann

Photographie : Mike Molloy

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

A Londres. Jeune étudiante en zoologie, Jane Chase fait la connaissance de l’étrange professeur Steven Philip, spécialiste de l’étude des chimpanzés. Il lui propose de devenir son assistante. Elle se rend donc bientôt dans sa grande demeure, sur la côte anglaise, où elle est accueillie par un chimpanzé en smoking, Link. Elle se lie très vite d’amitié avec l’animal, ainsi qu’avec les deux compagnons de celui-ci, Imp et Voodoo. Mais d’étranges événements se produisent bientôt. Un jour, le professeur disparaît sans laisser de trace…

Nous avons déjà très largement parlé de Richard Franklin (1948-2007), à l’occasion de la sortie dans les bacs d’un des films les plus célèbres de sa carrière, Patrick (1978). Vous savez ce qu’il faut faire pour tout savoir sur ce réalisateur atypique et ses œuvres qui ne le sont pas moins. Après ce grand succès, le cinéaste continue sur sa lancée et enchaîne avec le non-moins connu Déviation mortelle Roadgames, avec Stacy Keach et Jamie Lee Curtis, à l’époque le plus gros budget alloué à un film australien, avant de s’envoler pour Hollywood où il met en scène rien de moins que Psychose II, suite directe du chef d’oeuvre d’Alfred Hitchcock, qui allait cartonner dans les salles durant l’été 1983. S’ensuit l’étonnant Jouer c’est tuer Cloak and Dagger, d’après un scénario de Tom Holland, juste avant Vampire, vous avez dit vampire ? et qui avait d’ailleurs écrit Psychose II, Nous arrivons alors à Link, un des opus les plus adulés de Richard Franklin. Insolite, quasi-inclassable, ou tout du moins naviguant entre plusieurs genres, Link déroute encore un quart de siècle après sa sortie, et c’est tant mieux. Thriller, comédie horrifique, drame, tout y passe, tandis que nous ne pouvons qu’admirer la beauté et la fraîcheur d’Elisabeth Shue, l’une des plus merveilleuses créatures du cinéma américain des années 1980-90.

Jane Chase une étudiante américaine en zoologie au collège des sciences de Londres se fait embaucher durant ses vacances d’été comme assistante du professeur Steven Phillip, célèbre anthropologue britannique, pour s’occuper de sa villa sur la côte, mais aussi et surtout pour le seconder dans ses recherches sur les chimpanzés et l’évolution des espèces. Arrivée sur place, elle rencontre les trois singes qui vivent avec Phillip : Imp (un jeune chimpanzé), Vaudou (une femelle non dressée et brutale) et Link, un singe de 45 ans, vêtu comme un maître d’hôtel, qui fut jadis la vedette d’un cirque. Ce dernier fait office de majordome et parait bien impressionnant. Mais peu après, le professeur disparaît mystérieusement. Jane ne s’inquiète guère, car la voiture n’est plus là non plus, mais isolée dans cette maison avec Link qui se fait de plus en plus menaçant et sans aucune possibilité de rejoindre la ville (puisque sans voiture et entourée de chiens errants), l’atmosphère se fait de plus en plus pesante. Une nuit, Jane est réveillée par les gémissements de Imp attachée à une cage. En le libérant, elle découvre le cadavre de Vaudou. Au petit matin, Bailey, à qui Phillip avait vendu Vaudou, vient récupérer cette dernière. Lorsque Jane lui apprend la nouvelle, il décide de supprimer Link (puisque prévu dans le contrat) mais menacé par ce dernier, Bailey prendra la fuite. Peu après, Link tente de tuer Imp dans un puits et Jane le met dehors. À partir de là et sans nouvelle du professeur, elle se retrouve cloîtrée dans la maison.

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Test 4K UHD / Le Jour de la bête, réalisé par Álex de la Iglesia

LE JOUR DE LA BÊTE (El día de la bestia) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray depuis le 22 novembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Alex Angulo, Armando De Razza, Santiago Segura, Terele Pavez, Nathalie Seseña, Maria Grazia Cucinotta, Gianni Ippoliti, Saturnino García…

Scénario : Jorge Guerricaechevarria & Álex de la Iglesia

Photographie : Flavio Martínez Labiano

Musique : Battista Lena

Durée : 1h44

Année de sortie : 1995

LE FILM

L’Espagne est sur le point de fêter Noël. Un prêtre théologien découvre avec effarement que l’Antéchrist verra le jour avant l’aube.

Il n’y a qu’à lire le résumé et situer le pitch en Espagne pour se dire que le réalisateur Álex de la Iglesia (né en 1965) ne doit pas être bien loin. Le Jour de la bêteEl día de la bestia est en effet son second long-métrage, le film essentiel pour comprendre son cinéma, celui par lequel le succès international est arrivé et qui allait donner le feu vert à toute une génération de cinéastes ibériques, qui rongeaient leur frein, en attendant que le genre soit enfin reconnu dans leur pays. Revoir Le Jour de la bête aujourd’hui, c’est (re)découvrir une pierre angulaire du thriller horrifique espagnol, qui s’appuyaient sur certains codes aussi anciens que le cinéma, mais mis au goût du jour, nourri de névroses propres à la fin du XXè siècle, d’une accumulation d’hypocrisie, de vulgarité, de mensonges, avec l’explosion du repli sur soi, bien avant l’avènement des réseaux sociaux et des chaînes d’infos en continu. Le jour de la bête s’avère encore un défouloir hors-normes près de trente ans après sa sortie. Magistralement mis en scène, bourré d’imaginations, foutraque sans doute, mais redoutablement intelligent et aussi génialement interprété, El día de la bestia est toujours un remède idéal contre la morosité.

Le prêtre Ángel Beriartúa a décodé l’Apocalypse de Jean et est parvenu à déterminer le jour de la naissance de l’Antéchrist. Selon ce message, l’Antéchrist naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid, où débute une vague de vandalisme et de criminalité. En revanche, il ignore tout du lieu où il viendra au monde. Convaincu qu’il faut arrêter cette naissance satanique, le prêtre se joint à un fan de death metal, José Maria, pour essayer, par tous les moyens, de trouver où l’événement aura lieu. Il va donc tout mettre en œuvre pour le découvrir, en cherchant à s’attirer les faveurs du Diable. Dans un Madrid survolté, il va s’efforcer d’obtenir la collaboration du « professeur Cavan », un charlatan vedette d’une émission de télévision.

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Test Blu-ray / Le Vampire et le Sang des Vierges, réalisé par Harald Reinl

LE VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES (Die Schlangengrube und das Pendel) réalisé par Harald Reinl, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 4 janvier 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lex Barker, Karin Dor, Christopher Lee, Carl Lange, Christiane Rücker, Vladimir Medar, Dieter Eppler…

Scénario : Manfred R. Köhler, d’après la nouvelle Le Puits et le Pendule d’Edgar Allan Poe

Photographie : Ernest W. Kalinke

Musique : Peter Thomas

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

En 1801, pour avoir assassiné douze jeunes femmes, la treizième, Béatrice de Brabant s’étant échappée, le comte Regula est condamné à être écartelé en place publique. Avant son supplice, il promet de revenir se venger. 35 ans plus tard, l’avocat Roger de Mont-Elise reçoit une invitation au château d’Andomai, demeure de la famille Regula. En chemin, il sauve une jeune femme d’une attaque de bandits : Lilian de Brabant, elle aussi invitée au château.

Si vous souhaitez en savoir plus – et je vous le conseille – sur le réalisateur Harald Reinl (1908-1986), reportez-vous à la chronique consacrée à La Vengeance de Siegfried Die Nibelungen (1966), fresque grandiose et variation cinématographique sur la légendaire épopée médiévale composée au XIIIe siècle, narrant entre autres la construction de l’Allemagne, qui avait inspiré Fritz Lang en 1924 pour son diptyque La Mort de Siegfried / La Vengeance de Kriemhilde. On reprend là où l’on s’était arrêté, puisque le film qui nous concerne aujourd’hui, a été tourné juste après par Harald Reinl. Et pour cet opus, le cinéaste s’inspire rien de moins que des grands films d’horreur gothiques de la Hammer, qui influençaient déjà les transalpins, où les gialli commençaient à se multiplier, tandis qu’en Espagne Paul Naschy s’apprêtait à pousser ses premiers cris rigolos de loup-garou. Comme ses confrères italiens, le metteur en scène, toujours à l’affût de ce qui plaisait aux spectateurs, décide de tenter sa chance dans le genre. Ce sera donc Le Vampire et le Sang des Vierges Die Schlangengrube und das Pendel, présenté comme étant l’adaptation de la nouvelle écrite par Edgar Allan Poe, Le Puits et le Pendule – The Pit and the Pendulum, publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire annuelle The Gift : A Christmas and New Year’s Present et en France dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires, transposée en 1909 par Henri Desfontaines, mais également en 1961 par Roger Corman avec La Chambre des tortures. A l’instar de ce dernier, tout comme ce sera le cas dans la version signée Stuart Gordon en 1991, la scène de torture qui donne son titre à la nouvelle n’apparaît que dans la dernière partie du film qui nous intéresse, qui se transforme momentanément comme une séquence de Fort Boyard, où l’héroïne doit alors éviter de multiples pièges. Il fallait broder un scénario autour de cet élément central. Manfred R. Köhler, scénariste des Lèvres rouges d’Harry Kümel et d’une poignée de krimis (Du grisbi pour Hongkong, Espionnage à Bangkok pour U-92, Baroud à Beyrouth pour F.B.I. 505, Enigme à Central Park) s’en tire fort bien et compile tous les ingrédients du genre, savamment pris en charge par Harald Reinl, qui soigne chacun de ses plans et l’atmosphère pesante du début à la fin. S’il n’a pas réussi à donner l’impulsion désirée au départ, autrement dit lancer le cinéma d’épouvante teuton, Le Vampire et le Sang des Vierges demeure non seulement une curiosité, mais aussi et surtout un brillant film de genre, bien plus qu’un simple ersatz, mené sur un rythme endiablé, dans lequel l’immense Christopher Lee se mêle au casting.

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Test 4K UHD / Le Rayon Bleu – Blue Sunshine, réalisé par Jeff Lieberman

LE RAYON BLEU (Blue Sunshine) réalisé par Jeff Lieberman, disponible en Combo 2 Blu-ray + 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Zalman King, Deborah Winters, Mark Goddard, Robert Walden, Charles Siebert, Ann Cooper, Ray Young, Stefan Gierasch…

Scénario : Jeff Lieberman

Photographie : Don Knight

Musique : Charles Gross

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Jerry Zipkin, la trentaine, ancien diplômé de Stanford en 1968, participe à une fête avec d’anciens condisciples. Tout bascule quand Frannie, l’un d’entre eux, après avoir brusquement perdu ses cheveux, tue un à un les participants de la soirée. Jerry parvient à se défendre et tue Frannie avant de s’enfuir. Il est aussitôt soupçonné par la police d’être l’auteur des meurtres. Bien décidé à prouver son innocence, il fait appel à son ami David Blume, chirurgien, pour prouver son innocence. Après enquête, Jerry découvre que les participants de la soirée avaient tous autrefois pris du «rayon bleu», un psychotrope proche du LSD…

Avec son premier long-métrage La Nuit des vers géants Squirm, le réalisateur Jeff Lieberman (1976) se fait un nom et se trouve vite repéré autant par les amateurs de fantastique que d’épouvante. Il passe la vitesse supérieure avec Blue Sunshine, connu en France sous le titre Le Rayon Bleu, qu’il écrit et met en scène dès l’année suivante. Plus ambitieux que son précédent film, cet opus démontre le bagage technique de Jeff Lieberman, ainsi que son talent pour raconter des histoires étranges, à la frontière entre deux genres. Il s’inspire ici des études réalisées par les chercheurs à l’époque où le LSD faisait fureur. Dans Blue Sunshine, il imagine ce que les drogues expérimentales déclencheraient chez des individus dix ans après, en particulier un stupéfiant appelé Rayon Bleu, qu’auraient consommé d’anciens étudiants. Ceux-ci commencent chacun leur tour à percevoir des effets secondaires, perdant leurs cheveux, souffrant de migraine carabinée et entrant dans un état de transe psychotique voire dangereux. Le Rayon Bleu repose sur une mise en scène maîtrisée, sobre, qui contraste avec le (sur)jeu halluciné et le charisme aussi magnétique que singulier – entre Gaspard Proust, Sean Penn et Louis Garrel – de Zalman King (1942-2012), plus connu pour avoir écrit et produit 9 semaines 1/2 Nine 1/2 Weeks (1986) d’Adrian Lyne. Film culte pour de nombreux spectateurs, qui ont été longtemps traumatisés par ces assassins psychopathes avec leurs touffes de cheveux épars sur le crâne, Blue Sunshine a bien mérité son statut aujourd’hui et demeure une valeur sûre.

En cette année 1977, la Cité des Anges est confrontée à une vague de meurtres sauvages et inexplicables, guidés par la folie. La police porte rapidement ses soupçons sur un jeune homme : Jerry Zipkin. Afin de prouver son innocence, ce dernier, aidé par son amie Alicia Sweeney, mène alors son enquête et constate que les divers assassins présentent pour points communs d’être chauves et d’avoir fréquenté dix ans plus tôt l’Université de Stanford. À cette époque, ils ont absorbé une drogue expérimentale baptisée Blue Sunshine, dont les effets dévastateurs se déclenchent à retardement. Face à cette menace, Jerry pourra-t-il se disculper avant qu’il ne soit trop tard ?

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Test DVD / The Son, réalisé par Ivan Kavanagh

THE SON (Son) réalisé par Ivan Kavanagh, disponible en DVD le 2 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Andi Matichak, Emile Hirsch, Luke David Blumm, Cranston Johnson, Blaine Maye, J. Robert Spencer, Rocco Sisto, Kristine Nielsen…

Scénario : Ivan Kavanagh

Photographie : Piers McGrail

Musique : Aza Hand

Durée : 1h34

Année de sortie : 2021

LE FILM

Laura, enceinte, s’enfuit de la secte satanique où elle a grandi. Huit ans plus tard, elle vit en toute tranquillité avec son fils David quand, un soir, Laura voit des inconnus réunis autour du lit du jeune garçon. Après une étrange cérémonie, ce dernier développe des troubles inquiétants et est hospitalisé en urgence. La santé mentale de Laura intrigue rapidement les enquêteurs.

On vous avait bien dit de retenir le nom du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh à la sortie de Never Grow Old, western crépusculaire, sombre et poisseux, noir anthracite, jusque dans sa sublime photographie. En effet, celui-ci revient avec son septième long-métrage, un thriller d’épouvante, Son ou bien The Son dans certains pays, dont il signe une fois de plus le scénario, récompensé au Festival International du film fantastique de Bruxelles et au Festival International du film de Dublin. Il retrouve à cette occasion Emile Hirsch (impeccable, même s’il commence bizarrement à ressembler à Jack Black), qu’il avait dirigé dans son précédent opus, mais confie le premier rôle à l’américaine Andi Matichak, qui incarne la petite fille de Laurie Strode dans la trilogie Halloween de David Gordon Green. La comédienne crève l’écran ici dans un rôle ambigu et difficile, troublant et émouvant, celui d’une mère traumatisée par un passé extrêmement violent, qui revient perturber son quotidien et qui pourrait bien attenter à la vie de son fils. Mieux vaut en savoir le moins possible cette fois encore sur les multiples rebondissements qui jalonnent le récit et pour mieux se laisser porter par ce conte macabre souvent virtuose. Une grande claque.

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