Test Blu-ray / Viens chez moi, j’habite chez une copine, réalisé par Patrice Leconte

VIENS CHEZ MOI, J’HABITE CHEZ UNE COPINE réalisé par Patrice Leconte, disponible en Blu-ray le 1er août 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Michel Blanc, Bernard Giraudeau, Thérèse Liotard, Anémone, Sylvie Granotier, Marie-Anne Chazel, Béatrice Costantini, Gaëlle Legrand…

Scénario : Michel Blanc d’après la pièce de Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sevres, Luis Rego et Didier Kaminka

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Jean-Philippe Goude, Ramon Pipin et Renaud

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Guy, à la rue et sans travail, trouve une bonne âme pour l’héberger, son copain Daniel, déménageur, qui vit chez sa copine Françoise. Terrible loser, Guy va non seulement faire perdre son travail à Daniel mais également le brouiller avec sa copine. Tandis que les tourtereaux finissent par se raccommoder, Guy, de nouveau seul, élabore de nouvelles galères.

« Ouais j’ai des diplômes… enfin faudrait que je remette la main dessus… enfin j’en ai… mais je suis Français… Non je dis ça parce que des fois euh… attendez ne quittez pas, faut que je surveille mon bain. »

Rétrospectivement, Viens chez moi, j’habite chez une copine est et restera probablement le troisième plus grand succès de la carrière de Patrice Leconte avec 2,8 millions d’entrées, derrière les 10 millions des Bronzés 3, amis pour la vie (2006) et les 5,3 millions de spectateurs des Spécialistes (1985). Le quatrième long métrage du réalisateur est aussi la première véritable collaboration avec Michel Blanc, hors-Bronzés, puisque les deux complices collaboreront à cinq reprises, Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981), Circulez y a rien à voir (1983), Monsieur Hire (1989), ainsi que sur Les Grands Ducs (1996). C’est à travers ce film culte que Michel Blanc crée définitivement « son » personnage, un prolongement du Jean-Claude Dusse des Bronzés, qui devient le mec collant, combinard, l’incruste par excellence qui embarque celles et ceux qui l’aident dans de fabuleux plans foireux. Adapté de la pièce éponyme de Luis Rego, Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sèvres et Didier Kaminka montée au théâtre Édouard VII en 1975, Viens chez moi, j’habite chez une copine demeure l’une des plus grandes réussites de Patrice Leconte et l’un des meilleurs films écrit et interprété par Michel Blanc, dans lequel le tandem formé avec le regretté Bernard Giraudeau fait des étincelles.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Viens chez moi, j’habite chez une copine, réalisé par Patrice Leconte »

Test DVD / BOF..(anatomie d’un livreur), réalisé par Claude Faraldo

BOF..(anatomie d’un livreur) réalisé par Claude Faraldo, disponible en DVD le 9 juin 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Marie Dubois, Julian Negulesco, Paul Crauchet, Marie-Hélène Breillat, Mamadou Diop, Michel Fortin, Annick Fougery, Lara Lane…

Scénario : Claude Faraldo

Photographie : Sacha Vierny

Musique : Jean Guérin

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un vieil ouvrier fatigué d’être rivé depuis vingt-cinq ans à la même machine décide, une fois veuf, de devancer sa retraite. Son fils, livreur chez un marchand de vin, vient de se marier. Le père s’installe chez le jeune couple, trop heureux de se laisser vivre, et partage le farniente de sa bru, qui flemmarde au lit jusqu’à midi, avant de se lever pour se lancer dans d’interminables réussites.

Vous cherchez un film étrange ? Inclassable ? Qui ne ressemble à aucun autre ? Alors Bof..(anatomie d’un livreur) est fait pour vous ! Ancien berger et chauffeur-livreur chez Nicolas, Claude Faraldo (1936-2008) avait déjà réalisé La Jeune Morte en 1965, qui n’est jamais sorti en France et qui lui avait laissé un goût amer, notamment en raison du décès de trois de ses collaborateurs sur le tournage, sa scripte, sa monteuse, ainsi que son acteur principal Jean-Claude Rolland. Après avoir délaissé le cinéma pendant quelques années, le metteur en scène revient à l’écriture par l’intermédiaire du théâtre. Fils d’ouvrier ayant multiplié les petits boulots depuis son plus jeune âge, Claude Faraldo finit par rejoindre le cours Simon, dans l’espoir de devenir comédien. Plus tard, il deviendra l’un des cofondateurs de la célèbre société de production ArtMédia. Pour l’heure, Bof..(anatomie d’un livreur) démontre l’univers singulier et original de ce complet autodidacte, largement inspiré par ses idées contestataires et libertaires après mai 1968. Conçu comme un plaidoyer pour le droit à la paresse, Bof..(anatomie d’un livreur) peut déconcerter en raison de ses partis-pris, de ses longues scènes, par son montage quelque peu éclaté. Effectivement, on peut parfois trouver le film bancal, insolite, déconcertant même, mais aussi malaisant avec le personnage du père, formidablement interprété par le grand Paul Crauchet, aux côtés de la lumineuse Marie Dubois. En d’autres termes, Bof..(anatomie d’un livreur) est une œuvre unique, dans laquelle l’audience y piochera à boire et à manger, mais dont l’expérience vaut sacrément le détour.

Continuer la lecture de « Test DVD / BOF..(anatomie d’un livreur), réalisé par Claude Faraldo »

Test DVD / Il Medico della mutua, réalisé par Luigi Zampa

IL MEDICO DELLA MUTUA réalisé par Luigi Zampa, disponible en DVD le 16 juin 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Alberto Sordi, Sandro Merli, Leopoldo Trieste, Sara Franchetti, Bice Valori, Nanda Primavera, Evelyn Stewart, Claudio Gora…

Scénario : Sergio Amidei, Alberto Sordi, Luigi Zampa d’après le roman de Giuseppe D’Agata

Photographie : Ennio Guarnieri

Musique : Piero Piccioni

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Guido Tersilli est un jeune médecin généraliste, dépourvu de patients mais désireux de faire carrière. Après avoir travaillé dans un hôpital, il prend conscience de la concurrence féroce qui agite le milieu médical. Il devient astucieux et décide de séduire la femme d’un médecin de la « Mutua », sur le point de rendre l’âme et qui a dans son portefeuille au moins 2000 patients…

Ce n’est un secret pour personne, du moins pour les cinéphiles, le cinéma italien a été l’un des plus inspirés, l’un des plus prolifiques et l’un des plus grands tout simplement dans les années 1960-70. Du cinéma d’auteur représenté entre autres par Michelangelo Antonioni et Pier Paolo Pasolini, au cinéma d’exploitation où tous les genres étaient abordés, du polar en passant par le western et les films érotiques, tous les passionnés du septième art n’auront jamais assez d’une vie pour découvrir toutes les perles connues ou dissimulées du cinéma transalpin. La comédie a évidemment connu ses grandes heures avec à la caméra les illustres Dino Risi, Mario Monicelli, Ettore Scola, et devant l’objectif les « monstres », Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Nino Manfredi et Alberto Sordi. Ce dernier demeure encore aujourd’hui l’un des comédiens les plus aimés de toute cette génération. Archétype, au sens noble du terme, du Romain dans le cinéma italien, Alberto Sordi aura magnifié l’homme lâche, mais pouvant faire acte de bravoure quand il s’agit de s’en sortir dans cette Italie du Boom économique qui en a laissé sur le carreau pendant que d’autres, mieux nés, pouvaient s’octroyer une part importante du gâteau. Dans sa filmographie on ne peut plus conséquente on peut citer Le Cheik blanc (1952) de Federico Fellini, Une fille formidable (1953) de Mauro Bolognini, Un héros de notre temps (1955) et La Grande Guerre (1959) de Mario Monicelli, Le Veuf (1959) et Une vie difficile (1961) de Dino Risi, Le Commissaire (1962) de Luigi Comencini, Il boom (1963) de Vittorio De Sica. Avant d’entamer les années 1970, qui seront marquées pour lui de rôles plus sombres et emblématiques de la situation politique et sociale de l’Italie, Alberto Sordi avait également collaboré avec un cinéaste moins renommé, Luigi Zampa (1905-1991). Les deux hommes s’associeront à six reprises, de 1954 avec L’Art de se débrouillerL’arte di arrangiarsi à Bello, onesto, emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata en 1972. Sorti en 1968, Il Medico della mutua est le quatrième film mis en scène par Luigi Zampa avec Alberto Sordi en tête d’affiche. Chef d’oeuvre complètement méconnu en France où il a été exploité sous le titre infâme du Gynéco de la mutuelle, mais triomphe dans son pays, Il Medico della mutua est un constat implacable sur l’état de la médecine moderne, sur l’enrichissement de ceux qui l’exercent et sur celles et ceux qui profitent du système. Comme d’habitude, Alberto Sordi y est immense et sa prestation digne de figurer au panthéon du genre.

Continuer la lecture de « Test DVD / Il Medico della mutua, réalisé par Luigi Zampa »

Test DVD / Chaque chose en son temps – The Family Way, réalisé par Roy & John Boulting

CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS (The Family Way) réalisé par Roy & John Boulting, disponible en DVD le 17 mars 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Hayley Mills, Avril Angers, John Comer, Wilfred Pickles, John Mills, Marjorie Rhodes, Hywel Bennett, Murray Head…

Scénario : Bill Naughton d’après sa pièce de théâtre.

Photographie : Harry Waxman

Musique : Paul McCartney, George Martin

Durée : 1h51

Année de sortie : 1966

LE FILM

Arthur et Jenny, beaux jeunes et innocents, s’aiment et se marient. Par souci d’économie, ils s’installent chez les parents d’Arthur dans une banlieue britannique. Mais à la suite d’une mauvaise plaisanterie, la nuit de noces tant attendue tourne au fiasco. S’ensuivra une terrible réaction en chaîne dans une difficile promiscuité.

Réalisé en 1966 par les célèbres frères jumeaux Boulting, John et Roy de leur prénom, The Family Way, sorti en France sous le titre Chaque chose en son temps, a connu une véritable controverse à sa sortie, en raison de ses divers sujets abordés quelque peu tabou et annonciateurs de l’explosion de la fin des années 1960. Entre l’impuissance d’un jeune homme qui n’arrive pas à faire honneur à son épouse, âgée de 20 ans et dont les hormones s’affolent, les parents trop protecteurs et collants qui n’ont pas aidé au développement personnel de leurs rejetons, sans parler de leurs propres frustrations qui avaient été dissimulées jusqu’à présent, The Family Way est un uppercut dans la comédie britannique. Satirique, frontal, percutant, le film des frères Boulting rejoint leurs grandes réussites aux côtés du Gang des tueursBrighton Rock (1947), Ultimatum Seven Days to Noon (1950), Ce sacré z’hérosPrivate’s Progress (1956), Sept Jours de malheurLucky Jim (1957) et Après moi le délugeI’m All Right Jack (1959). Il serait temps que leurs chefs d’oeuvres soient reconsidérés dans nos contrées. Toujours est-il que The Family Way rappelle parfois Heureux MortelsThis Happy Breed (1944) de David Lean à travers cette chronique familiale grinçante et immersive, dans laquelle les générations s’affrontent, mais ne se comprennent pas.

Continuer la lecture de « Test DVD / Chaque chose en son temps – The Family Way, réalisé par Roy & John Boulting »

Test DVD / Une bombe pas comme les autres – The Green Man, réalisé par Robert Day

UNE BOMBE PAS COMME LES AUTRES (The Green Man) réalisé par Robert Day, disponible en DVD le 17 mars 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Alastair Sim, George Cole, Terry-Thomas, Jill Adams, Raymond Huntley, Colin Gordon, Avril Angers, Eileen Moore…

Scénario : Sidney Gilliat, Frank Launder d’après leur pièce de théâtre.

Photographie : Gerald Gibbs

Musique : Cedric Thorpe Davie

Durée : 1h17

Année de sortie : 1956

LE FILM

Quand il n’est pas horloger, Hawkins est un assassin professionnel, un maniaque de l’explosif. Mais en ces temps d’après-guerre, le travail ne court pas les rues. Lorsqu’on lui demande d’assassiner le prétentieux homme d’affaires Gregory Upshott, il saute sur l’occasion et profite d’un week-end de ce dernier à la campagne… lorsque surgit un étrange représentant en aspirateurs !

A l’instar du métier d’Hawkins, le récit de The Green Man, sorti en France sous le titre Une bombe pas comme les autres (1956), est d’une précision d’horloger. Il s’agit du premier long métrage réalisé par Robert Day (1922-2017), ancien cameraman d’Edward Dmytryk (L’Obsédé), de Terence Young (Les Bérets rouges), de Carol Reed (L’Homme de Berlin). Un beau C.V. qui lui vaut d’être repéré par le duo Sidney Gilliat-Frank Launder, scénaristes réputés (Une femme disparaîtThe Lady Vanishes d’Alfred Hitchcock, 1938), producteurs et réalisateurs à succès (L’Étrange Aventurière, The Belles of St. Trinian’s, Un mari presque fidèle). Ils décident de confier à Robert Day l’adaptation de leur pièce de théâtre Meet a Body. En résulte une comédie survoltée, menée à cent à l’heure, représentative du savoir-faire anglais en la matière, mêlant habilement humour noir et sophistiqué, flegme et trash, le tout porté par un grand comédien méconnu en France, mais véritable star du cinéma britannique, Alastair Sim (1900-1976).

Continuer la lecture de « Test DVD / Une bombe pas comme les autres – The Green Man, réalisé par Robert Day »

Test Blu-ray / Le Fanfaron, réalisé par Dino Risi

LE FANFARON (Il Sorpasso) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mai 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak, Claudio Gora, Luciana Angiolillo, Linda Sini…

Scénario : Dino Risi, Ettore Scola, Ruggero Maccari

Photographie : Alfio Contini

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Bruno rencontre Roberto. Pendant tout le week-end, ils ne vont plus se quitter. Bruno, très volubile, désinvolte, charmeur et fanfaron, entraîne son nouvel ami à bord de sa voiture de sport pour une série d’aventures insolites.

Le Fanfaron Il Sorpasso, réalisé par Dino Risi en 1962, demeure l’un des films emblématiques de l’âge d’or du cinéma transalpin. Succès international, malgré des critiques peu enthousiastes au départ, qui a influencé moult cinéastes dont Dennis Hopper pour Easy Rider (si si), ce chef d’oeuvre d’humour et d’émotions, co-écrit par Ettore Scola et interprété par deux immenses comédiens, Vittorio Gassman (le playboy) et Jean-Louis Trintignant (le jeune étudiant candide et mélancolique qui va s’ouvrir à la vie le temps d’un week-end), reste une oeuvre libre, cynique, provocante, hilarante et grave, qui n’a pas pris une seule ride.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Fanfaron, réalisé par Dino Risi »

Test Blu-ray / Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !, réalisé par Luigi Comencini

MON DIEU, COMMENT SUIS-JE TOMBÉE SI BAS ? (Mio Dio come sono caduta in basso !) réalisé par Luigi Comencini, disponible en DVD et Blu-ray le 28 mai 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Laura Antonelli, Alberto Lionello, Michele Placido, Jean Rochefort, Ugo Pagliai, Rosemarie Dexter…

Scénario : Luigi Comencini, Ivo Perilli

Photographie : Tonino Delli Colli

Musique : Fiorenzo Carpi

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Sicile, début du XXe siècle. Eugenia Maqueda et Raimondo Corrao, marquis de Maqueda découvrent lors de leur nuit de noces qu’ils sont frère et soeur. Il leur est donc impossible de consommer le mariage. Pour des questions d’apparences à sauvegarder et aussi d’héritage et ils décident de ne rien dire à personne et de vivre dans la chasteté absolue comme un frère et une soeur. Mais les besoins de la belle Eugenia sont de plus en plus pressants…

Comme beaucoup de ses confrères italiens, Luigi Comencini (1916-2007) a eu plusieurs carrières en une. Femmes dangereusesMogli pericolise (1958), son douzième long métrage marquait déjà un premier tournant dans la filmographie du mythique réalisateur de Pain, amour et fantaisie, Mariti in città, À cheval sur le tigre, Le Commissaire, La Ragazza, L’Incompris, Casanova, un adolescent à Venise, L’Argent de la vieille et bien d’autres chefs-d’oeuvre. A la fin des années 1950, Luigi Comencini souhaite sortir du carcan du réalisateur de « comédies simples » dans lequel il était enfermé malgré-lui suite au triomphe de Pain, amour et fantaisie (1953) et de sa suite Pain, amour et jalousie (1954). Il commence tout d’abord par refuser le troisième volet, Pain, amour, ainsi soit-il, finalement confié à son confrère Dino Risi. Le cinéaste désirait alors montrer ses capacités techniques en se dirigeant vers une mise en scène plus sophistiquée. Dans ce même objectif, Luigi Comencini, cinéaste moraliste, voulait enfin fignoler ses scénarios et dresser le portrait de ses compatriotes, en révéler les moeurs, les coutumes, les comportements et les rapports de classes. Après La Bella di Roma (1955) avec Alberto Sordi et le drame Tu es mon fils (1957), il entame une trilogie basée sur le couple et ses difficultés, le mariage et ses valeurs, en usant de la comédie pour mieux refléter les éléments dramatiques. Sur le tournage de Mariti in città (1957), il rencontre Giorgia Moll et Renato Salvatori. Enthousiasmé par cette collaboration, il les engage à nouveau dans Femmes dangereuses. C’est à partir de ce film que Luigi Comencini commence à se servir des préjugés sur l’homme italien, dragueur et « quelque peu cavaleur », pour s’en amuser, sans forcément les atténuer. Il en sera de même pour ses films suivants. Luigi Comencini ne cessera jamais d’alterner les films de commande avec les œuvres plus personnelles. Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !Mio Dio come sono caduta in basso ! date de 1974. Après Un vrai crime d’amourDelitto d’amore, une œuvre méconnue, pudique, immense de sensibilité et divinement interprétée par le couple Stefania Sandrelli et Giuliano Gemma, Luigi Comencini accepte de mettre en scène Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! avec la star du moment, Laura Antonelli. Considéré à sa sortie comme un film mineur, le film se place bien au-dessus de la prolifique production transalpine. Plastiquement irréprochable, grinçant à souhait envers la vieille aristocratie italienne, Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ! exploite la beauté de la comédienne, cette fois encore peu avare de ses charmes, mais lui offre aussi et surtout l’occasion de montrer ses véritables capacités d’actrice, qualités qu’elle allait prouver immédiatement après en collaborant par la suite avec Luchino Visconti (L’Innocent), Mauro Bolognini (Black Journal) et Ettore Scola (Passion d’amour).

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas !, réalisé par Luigi Comencini »

Test Blu-ray / Le Sexe fou, réalisé Dino Risi

LE SEXE FOU (Sessomatto) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 24 juin 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Alberto Lionello, Duilio Del Prete, Paola Borboni, Carla Mancini…

Scénario : Ruggero Maccari, Dino Risi

Photographie : Alfio Contini

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui souhaite séduire une femme de 70 ans, un couple qui ne prend du plaisir que dans l’agressivité, un autre qui aime les lieux publics pour faire l’amour, un employé qui remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une veuve qui venge son mari en épuisant sexuellement l’assassin, un paysan trompé par la femme qu’il aime, un couple qui invite un employé du mari pour raviver la flamme qui les unit… Tant d’histoires tournant autour de la question de l’érotisme en Italie.

Après Les Monstres (1963), Une poule, un train… et quelques monstres (1969) et Moi, la femme (1971), Dino Risi réalise un nouveau film à sketches en 1973 intitulé Le Sexe fou – Sessomatto. Il y dirige Giancarlo Giannni et Laura Antonelli dans neuf segments à travers lesquels ce magnifique couple endosse plusieurs personnages drôles, mélancoliques, monstrueux, en changeant d’apparences physiques à chaque fois. Avec son sens unique et acéré de la satire, Dino Risi égratigne dans Le Sexe fou les pratiques sexuelles de ses concitoyens tout en dressant un portrait au vitriol de l’être humain.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Sexe fou, réalisé Dino Risi »

Test Blu-ray (édition Rimini Editions) / Avanti !, réalisé par Billy Wilder

AVANTI ! réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jack Lemmon, Juliet Mills, Clive Revill, Edward Andrews, Gianfranco Barra, Franco Angrisano, Pippo Franco…

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond

Photographie : Luigi Kuveiller

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 2h15

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Riche homme d’affaires américain, Wendell Armbruster III débarque sur l’île d’Ischia, en Italie, pour y récupérer la dépouille de son père. Il découvre que celui-ci avait une maîtresse, qu’il retrouvait chaque été depuis dix ans, et dont la fille Pamela loge dans le même hôtel que lui. Wendell souhaite à tout prix éviter le scandale que provoquerait une telle révélation.

Considéré à juste titre comme l’un des plus grands réalisateurs du cinéma américain, Billy Wilder excelle dans la comédie, utilisant un ton moraliste et caricatural. Il n’hésite pas à insérer des sujets audacieux, qu’il traite avec légèreté. Il signe des chefs d’œuvre tels que Sept ans de réflexion, Certains l’aiment chaud, La Garçonnière, Un, deux, trois, Irma la Douce, Embrasse-moi idiot ou encore La Grande Combine.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray (édition Rimini Editions) / Avanti !, réalisé par Billy Wilder »

Test Blu-ray / Le Dernier Round, réalisé par Buster Keaton

LE DERNIER ROUND (Battling Butler) réalisé par Buster Keaton, disponible le 16 juin 2020 en DVD et Combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Buster Keaton, Snitz Edwards, Sally O’Neil, Walter James, Budd Fine, Francis McDonald, Mary O’Brien, Tom Wilson, Eddie Borden…

Scénario : Lex Neal, Charles Henry Smith, Paul Girard Smith, Al Boasberg d’après la pièce de théâtre de Stanley Brightman et Austin Melford

Photographie : Bert Haines, Devereaux Jennings

Musique : Robert Israel (1995)

Durée : 1h17

Année de sortie : 1926

LE FILM

En vacances à la montagne, le milliardaire Alfred Butler s’éprend d’une jeune fille qui l’ignore pourtant royalement. Compatissant, son valet prend alors l’initiative de faire passer son maître pour un grand champion de boxe auprès de la bien-aimée. Le subterfuge fonctionne tellement bien qu’Alfred doit désormais se glisser dans la peau du boxeur Battling Butler. Pris au piège, il va devoir faire face à son premier combat…

Le Dernier Round (1926), étonnamment plus connu sous son titre original Battling Butler, n’est pas le plus célèbre des films de Buster Keaton, mais doit sa renommée grâce à l’investissement du comédien dans les scènes de boxe. A l’instar de son confrère (et ami) Charles Chaplin, Buster Keaton enfile les gants dans Le Dernier Round, puisqu’il se retrouve entraîné dans divers quiproquos, en raison d’un champion de boxe qui porte le même nom que lui, et sur le point d’être catapulté sur le ring pour prouver à sa belle qu’il n’est pas un lâche. Ce septième long métrage de l’acteur, réalisateur et cascadeur, d’une durée de 75 minutes, tient le choc, non pas pour ses gags, présents, mais pas aussi hilarants qu’à l’accoutumée, mais du fait de sa mise en scène absolument remarquable, sa fluidité narrative, sa beauté plastique et son rythme soutenu. Le Dernier Round ne possède pas le même statut que d’autres œuvres de Buster Keaton, comme Les Fiancées en folieSeven Chances, sorti l’année précédente, mais connaîtra tout de même un très large succès, qui permettra au cinéaste de tourner l’un de ses plus grands chefs d’oeuvre tout de suite après, Le Mécano de la « General »The General.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Dernier Round, réalisé par Buster Keaton »