Test Blu-ray / Commando pour un homme seul, réalisé par Etienne Périer

COMMANDO POUR UN HOMME SEUL (When Eight Bells Toll) réalisé par Etienne Périer, disponible en DVD et Blu-ray le 9 octobre 2018 chez Rimini Editions

Acteurs : Anthony Hopkins, Nathalie Delon, Robert Morley, Jack Hawkins, Corin Redgrave, Derek Bond, Ferdy Mayne, Maurice Roëves…

Scénario : Alistair MacLean d’après son roman « 48 heures de grâce »

Photographie : Arthur Ibbetson

Musique : Angela Morley

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un agent des services secrets anglais, enquête sur des pirates ayant attaqué des bateaux transportant de l’or aux larges des côtes écossaises.

Voilà près de dix ans que le phénomène James Bond prolifère dans les salles du monde entier. Devant ce triomphe international moult ersatz ont vu le jour, y compris en France avec par exemple les OSS 117 d’André Hunebelle. En Angleterre, certains producteurs commencent à vouloir surfer sur la vague espionnage en tentant de mettre un nouvel espion sur le circuit afin de concurrencer l’agent 007 sur ses plates-bandes. Elliott Kastner et Jerry Gershwin viennent de produire Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton, adapté de l’oeuvre d’Alistair MacLean, avec Richard Burton et Clint Eastwood en haut de l’affiche. L’écrivain et auteur à succès de thrillers et d’histoires d’aventures avait d’ailleurs adapté lui-même son propre roman. Ayant de la suite dans les idées, Kastner et Gershwin demandent à MacLean de transposer son roman d’espionnage When Eight Bells Toll, publié en 1966 sous le titre 48 heures de grâce dans nos contrées. Le titre original sera conservé pour le film réalisé par un certain Etienne Périer, qui sort sur les écrans en mars 1971, alors que Sean Connery est sur le point de raccrocher (presque) définitivement son Walther PPK. Aujourd’hui, s’il n’atteint évidemment pas la dimension d’un épisode de James Bond, Commando pour un homme seul reste une délicieuse curiosité, réalisée pour de profiter de l’engouement des spectateurs pour les missions exotiques des agents secrets sur grand écran.

Depuis quelque temps, des navires britanniques chargés de lingots d’or disparaissent le long des côtes écossaises. Pour percer ce mystère, les services secrets font appel à un agent de l’Amirauté, Philip Calvert. Celui-ci, aidé de son ami Hunslett, s’installe sur un bateau et commença son enquête en inspectant la région. Ses recherches, contrariées par le mutisme des habitants des villages avoisinants ainsi que par l’agressivité de Lord Kirkside, le châtelain du lieu, le conduisent jusqu’au yacht de Sir Anthony Skouras. Celui-ci fait apparemment un séjour de plaisance en compagnie de sa seconde épouse, Charlotte, et de ses deux conseillers, Lavorski et McCallum… Les ennuis commencent pour Calvert, à plusieurs reprises, l’adversaire tente de l’éliminer. Flairant la bonne piste, Calvert a cependant du mal à convaincre son chef hiérarchique, Sir Arthur Arnold-Jones, de la véracité de ce qu’il avance. Une bande fort bien organisée détourne les bateaux, les immerge, puis transporte l’or, sous l’eau.

Commando pour un homme seul contient tous les ingrédients des livres d’Alistair MacLean, déjà présents dans les adaptations des Canons de Navarone, de Destination Zebra, station polaire et de Quand les aigles attaquent. Même schéma, même développement des rapports hiérarchiques (MacLean était un ancien de la Royal Navy et avait participé à la Seconde Guerre mondiale), même construction avec crescendo des révélations jusqu’à l’assaut final. Commando pour un homme seul réserve donc son lot de rebondissements, d’action, d’aventures avec une belle dose d’humour so british et une touche de charme avec la présence au générique de la frenchie Nathalie Delon. Mais le film vaut aussi pour le rôle principal tenu par Anthony Hopkins dans l’un de ses premiers vrais rôles au cinéma.

Acteur de théâtre et ayant principalement travaillé pour la télévision, Anthony Hopkins alors âgé de 32 ans (le même âge que Sean Connery dans son premier 007), se délecte dans la peau de ce personnage, sorte de cousin éloigné de James Bond dont la spécialité est d’enquêter sur les affaires nautiques. Déjà charismatique et surtout talentueux, le comédien traverse le film avec une sorte de zen attitude attachante et un flegme naturel qui lui sied à ravir. Toutefois, comme le sera Roger Moore dans la peau de l’agent créé par Ian Fleming, Anthony Hopkins est remplacé par une doublure cascade (visible) dès qu’il faut lever le petit doigt. Les paysages écossais (patrie d’Alistair Maclean) sont superbes et donnent au film une personnalité propre, loin des James Bond plus chatoyants et carte-postale.

Commando pour un seul homme se suit avec plaisir, certaines séquences comme l’attaque puis le naufrage de l’hélicoptère, ou bien encore l’affrontement sous-marin et le final dans le repaire des bandits sont très bien menées par le belge Etienne Périer derrière la caméra. Ajoutez à cela un rythme bien géré, une belle photo, la présence tordante de Robert Morley (L’Odyssée de l’African Queen, Plus fort que le diable) et sa trogne impayable, tout comme celle reconnaissable du cultissime Ferdy Mayne (le comte Von Krolock du Bal des vampires) et vous obtenez un petit thriller d’espionnage aux accents bondiens , jusque dans la musique de Walter Scott (aka Angela Morley), néanmoins plus proche du thème d’Austin Powers que de Goldfinger, plaisant et divertissant. En Angleterre, Commando pour un homme seul est un triomphe, mais le succès reste timide dans le reste du monde, ce qui empêche les producteurs de lancer un autre épisode des aventures de Philip Calvert, comme cela avait été pensé pendant un temps.

LE BLU-RAY

L’un des éditeurs français à nous avoir le plus gâté cette année est incontestablement Rimini Editions. Commando pour un homme seul apparaît dans les bacs en DVD et Blu-ray. La galette bleue est disposée dans un boîtier classique de couleur noire et la jaquette saura attirer les amateurs de thrillers vintage. Le menu principal est animé sur la musique de Walter Scott.

Nous ne trouvons que la bande-annonce comme supplément.

L’Image et le son

Film culte en Angleterre, When Eight Bells Toll a été restauré par les mythiques studios Pinewood. C’est ce master 2K qui est présenté ici par Rimini Editions. Le générique est chancelant avec une fluctuation de la définition sur les credits. Cela s’arrange après. La palette chromatique est élégante et lumineuse sur les scènes diurnes, le piqué est agréable, les contrastes soignés et la propreté de la copie indéniable. Les séquences sombres sont plus altérées avec un grain moins bien géré, quelques effets de pompage sur les noirs et divers fourmillements. Le point fort de ce Blu-ray provient des séquences sous-marines, superbes et qui profitent de cette élévation HD.

Pas de version française pour le film d’Etienne Périer alors que nous notons tout de même une sortie hexagonale de Commando pour un homme seul en mars 1972. Mais peu importe, car il est indispensable de (re)découvrir les aventures de Philip Calvert en version originale, afin de profiter de l’accent des comédiens. Rien à redire sur cette piste mono aux dialogues clairs et distincts. Les ambiances sont aussi présentes que précises, tandis que le thème principal (assez récurrent) est bien délivré.

Crédits images : © Gershwin-Kastner Productions – Winkast Film Productions / Rimini Editions /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra HD / Big Boss, réalisé par Lo Wei

BIG BOSS (Tang shan da xiong) réalisé par Lo Wei, disponible en Blu-ray et 4K Ultra-HD le 27 octobre 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Bruce Lee, Maria Yi, James Tien, Han Yin-Chieh, Marilyn Bautista, Tony Liu…

Scénario : Lo Wei

Photographie : Ching-Chu Chen

Musique : Peter Thomas (Europe),  Fu-Ling Wang (version originale)

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

A la recherche d’un emploi, Cheng Chao-An émigre chez ses cousins en Thaïlande et est embauché comme manutentionnaire dans une fabrique de glace. Ayant promis à sa mère de ne jamais se battre, il subit la violence des contremaîtres de l’usine et des voyous qui occupent la ville. Mais lorsque ses collègues disparaissent, Cheng rompt son serment et déchaîne sa fureur…

S’il n’y avait pas eu Lee Yeun Kam aka Bruce Lee en tête d’affiche de Big Boss Tang shan da xiong, le film de Lo Wei aurait probablement disparu des radars. Mais c’est bel et bien à partir de là qu’est née la légende du Petit Dragon. Enfant de la balle, fils d’un acteur de l’opéra chinois, Bruce Lee participe à de nombreux films durant son enfance et son adolescence, avant de retourner aux Etats-Unis, là où il est né le 27 novembre 1940 dans le quartier de Chinatown de San Francisco, où il mettra au point son propre art martial, le jeet kune do. La reconnaissance internationale mettra du temps à arriver – il vit essentiellement de l’enseignement des arts martiaux et la série Le Frelon vert n’aura pas le succès escompté – et viendra d’ailleurs de Hong Kong où le célèbre producteur Raymond Chow, qui vient de décéder à l’âge de 91 ans, lui donne sa chance après avoir vu une de ses démonstrations à la télévision. Big Boss est tourné avec un budget modeste et dans des conditions épouvantables, avec beaucoup de tensions entre le comédien principal et le réalisateur. Malgré tout et près de cinquante ans après la sortie du film, nous ne voyons que Bruce Lee qui crève et enflamme l’écran de son immense charisme, de sa force, de son humour et de son immense talent.

Cheng Chao-an, un jeune émigrant chinois part chercher du travail en Thaïlande. Il pratique le kung-fu mais a promis à sa mère de n’utiliser contre personne ses aptitudes au combat. Embauché dans une fabrique de glace, Cheng découvre peu de temps après que son usine sert de façade à de redoutables trafiquants de drogue qui n’hésitent pas à tuer leurs ouvriers et les curieux. Il rompra finalement sa promesse pour lutter seul contre les trafiquants et déjouer leurs agissements.

Revoir Big Boss en 2018 confirme deux choses. Que Bruce Lee ne sera jamais égalé et qu’il reste le seul élément à sauver du film. Car soyons honnêtes, la mise en scène de Lo Wei a pris de sacrées rides, l’histoire manque sérieusement d’intérêt et l’ensemble est devenu kitsch à souhait. Mais c’est là le pouvoir du cinéma, puisque Bruce Lee parvient à tout transcender. S’il est entouré par de nombreux comédiens, nous ne voyons que lui, même quand son personnage est placé en retrait, c’est lui que l’on observe. La chorégraphie des combats signée Han Ying-Chieh (A Touch of Zen et Dragon Gate Inn de King Hu), qui interprète lui-même le Big Boss machiavélique et Bruce Lee étonne toujours autant aujourd’hui avec ses partis pris qui contrastaient alors violemment avec tout ce qui avait été fait auparavant.

Les affrontements ne sont pas pensés pour être réalistes, notamment quand Cheng et d’autres font des sauts de trois mètres de haut, et pourtant cela fonctionne à l’écran. Comme dans un film d’animation, la gravité ne semble pas avoir d’emprise sur les fighters. L’intrigue, basée sur la lutte des classes comme bien souvent dans le genre, est prétexte pour mettre en valeur les capacités physiques hors du commun de Bruce Lee et de ce point de vue nous ne sommes pas déçus. Si le personnage tente de se mettre un peu à l’écart dans la première partie, suite à la promesse faite à sa mère de ne plus se battre, Cheng se déchaîne dans le dernier acte où il fait face à toute une bande de sbires à la mine patibulaire, dans le but de venger la mort de ses amis ouvriers, de la jeune femme dont il était amoureux et d’un petit garçon. A l’instar d’un jeu vidéo, il devra passer quelques épreuves, affronter une bonne douzaine de bodyguards qui envoient également de la tatane, avant de pouvoir se mesurer au grand boss final.

Les scènes d’action renvoient parfois au burlesque hérité du cinéma muet, notamment lorsque Cheng fait traverser une palissade à un ennemi, le mur gardant la silhouette de la victime découpée dans le bois ! Conscient du charisme hors normes de son comédien, Lo Wei insiste sur les gros plans et n’a de cesse de mettre Bruce Lee en valeur. Le montage est quelque peu chaotique, mais se tient sur 1h40. Quelques touches érotiques, une romance avortée, un message social, une histoire de came et surtout quelques bonnes bastons violentes et un immense acteur au centre, l’unique Bruce Lee, ont fait entrer Big Boss dans les livres d’histoire du cinéma.

A sa sortie, le film bat tous les records d’entrées. Bruce Lee enchaîne directement avec la seconde production de la Golden Harvest, La Fureur de vaincre, et devient une star à Hong Kong, avant d’être consacré dans le monde entier.

LE 4K UHD

Big Boss fait son retour dans les bacs dans une version restaurée 4K ! Toujours sous la houlette de Metropolitan Vidéo, le film de Lo Wei est donc à nouveau disponible en Haute-Définition, mais également en 4K UHD ! Même menu principal pour les deux disques, les suppléments sont disposés sur le Blu-ray. Existe aussi en coffret « Définitif » 4K Ultra HD + Blu-ray, comprenant Big Boss, La Fureur de vaincre, La Fureur du Dragon et Le jeu de la mort.

Tout d’abord, cette édition reprend les deux petites interviews (enregistrées en 2003) du Blu-ray de 2011, à savoir celle de Stephen Chow (4’) et celle de Tung Wai (2’30). L’acteur et réalisateur de Shaolin Soccer, Crazy Kung-Fu et du récent The Mermaid, devenu le plus grand succès de l’histoire du box-office chinois, explique que c’est dans Big Boss qu’il apprécie le plus le jeu de Bruce Lee. Il s’exprime également sur le reste de sa filmographie en détaillant l’évolution de son style. De son côté, le cascadeur et comédien Tung Wai se souvient de sa rencontre avec Bruce Lee après le triomphe de Big Boss.

Le film s’accompagne également d’un long documentaire rétrospectif réalisé par Leonard Ho (producteur de Jackie Chan dans les années 1980-90) en 1984, intitulé La Légende de Bruce Lee (1h29). Considéré comme un des hommages définitifs consacrés au Petit Dragon, ce module présente moult images d’archives et l’ensemble retrace la vie et l’oeuvre de Bruce Lee. En version originale ou en français (narré par le grand Daniel Beretta), ce film propose des documents rares, comme des extraits des films avec Bruce Lee qui faisait ses débuts à l’écran à l’âge de six ans, des interviews (Raymond Chow entre autres), des photos familiales, ses dessins personnels, des screen-tests, ses démonstrations de kung-fu à la télévision, sa dépouille exposée pour que ses admirateurs, sa famille et ses amis puissent se recueillir. Puis, le documentaire passe en revue ses longs métrages, de Big Boss jusqu’à la reprise du tournage du Jeu de la mort après sa disparition prématurée. Ce film, qui était auparavant disponible sur un disque Bonus d’un précédent coffret Metropolitan et aujourd’hui proposé en HD, se clôt sur des prises ratées du Jeu de la mort.

La bande-annonce complète l’interactivité.

L’Image et le son

Point de HDR à l’horizon ! Mais en toute honnêteté, jamais nous n’avions vu Big Boss ainsi. Entièrement restauré en 4K par l’incontournable laboratoire de L’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna, à partir du négatif original, le premier film mettant en vedette Bruce Lee renaît littéralement de ses cendres. Tout d’abord, c’est la luminosité d’ensemble et la clarté des couleurs qui impressionne avec un ciel bleu étincelant, des nouveaux détails qui sautent aux yeux aux quatre coins du cadre large. Ce Blu-ray 4K Ultra HD (HEVC, 2160p) propose évidemment Big Boss dans son format respecté 2.35 avec un grain argentique élégant et excellemment géré. La profondeur de champ est éloquente (voir l’arrivée de Cheng) et les détails regorgent sur les visages, quelque peu rosés. Divers plans ici et là témoignent des limites de la restauration, tout comme des plans flous à l’origine qui le sont restés, toutefois, le constat est évident, il s’agit ici de la meilleure copie de Big Boss à ce jour.

En ce qui concerne l’acoustique, l’éditeur a repris les mêmes pistes déjà proposées sur le Blu-ray de 2011 avec une piste française upgradée en DTS HD Master Audio 7.1 sur le 4K, une version en Mandarin 6.1 (ainsi qu’en Mono) et une piste Mono Cantonaise (la plus faible du lot). Faites donc votre choix, d’autant plus que chacune possède sa spécificité, une piste son différente et des ambiances aussi variées. Pour certains puristes, la VF proposée ici n’est pas celle exploitée en VHS, la spatialisation paraît souvent artificielle et l’ensemble mise trop souvent sur les bruitages (voir les cris de Bruce Lee largement exagérés) au détriment de la musique, qui disparaît souvent. Pour un plus grand confort, privilégiez le Mandarin en Mono, plus naturelle, homogène et dynamique que la 6.1 qui ne sert pour ainsi dire à rien.

Crédits images : © Fortune Star Media / Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / The Shanghai Job, réalisé par Charles Martin

THE SHANGHAÏ JOB (S.M.A.R.T. Chase) réalisé par Charles Martin, disponible en DVD et Blu-ray le 4 septembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Orlando Bloom, Leo Wu, Simon Yam, Hannah Quinlivan, Lynn Xiong, Liang Jing, Ying Da, Chang Rong…

Scénario : Kevin Bernhardt

Photographie : Philipp Blaubach

Musique : Li Bin

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Danny Stratton, le meilleur convoyeur d’oeuvre d’art de Shanghai, traverse une mauvaise passe. Engagé, pour protéger une antiquité chinoise d’une très grande valeur, son opération va très vite se compliquer, lorsque son convoi est embusqué. Une course contre la montre s’engage, pour sauver sa femme, et pour démasquer le cerveau qui se cache derrière ce braquage.

The Shanghai Job ou S.M.A.R.T. Chase en version originale, est une coproduction britannico-chinoise, effet de mode dans le cinéma depuis un petit bout de temps. Ici, un Orlando Bloom peroxydé et sec comme un coup de trique vient se la péter à Shanghai, pour y tourner un petit film d’action banal, sans aucune surprise, réalisé avec les pieds et qui lorgne sur les séries Z écrites et produites par Luc Besson. Le comédien anglais promène son absence de charisme et ses yeux vides qui auraient inspiré Stephen Hawking pour ses études sur le trou noir, avec un je-m’en-foutisme qui frôle l’admiration. Ce qu’il y a de plus sympa dans The Shanghai Job, c’est de voir que le film commence de façon dramatique et que plus le récit avance, plus l’ensemble devient amusant, léger, comme si toute l’équipe s’était rendu compte que tout cela n’allait nulle part et que ce n’était pas la peine d’essayer de faire croire le contraire.

Un agent de sécurité britannique, Danny Stratton, est chargé d’escorter une antiquité chinoise d’une valeur inestimable en dehors de Shanghai. Humilié après avoir empêché le vol d’un tableau de Van Gogh, ce service est une opportunité de restaurer sa réputation. Mais, sur son chemin, Stratton est pris en embuscade et l’œuvre d’art est dérobée sous ses yeux. Il n’a pas d’autre choix que d’affronter la bande de voleurs pour la récupérer.

A l’époque de sa révélation dans la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, Orlando Bloom était encore « intéressant ». Son physique androgyne convenait parfaitement au personnage de Legolas et avait su marquer les spectateurs du monde entier. L’acteur avait ensuite rebondi immédiatement, au sens propre comme au figuré, avec la franchise Pirates des Caraïbes dans laquelle il montrait déjà ses limites dans les scènes dramatiques avec son visage lisse alors débarrassé du grimage elfique. Depuis, c’est comme qui dirait le désert dans sa filmographie. Ridicule dans Troie de Wolfgang Petersen, risible dans Kingdom of Heaven de Ridley Scott, transparent dans Rencontres à Elizabethtown de Cameron Crowe, Orlando Bloom n’a pu compter que sur notre Jérôme Salle national et son impressionnant Zulu pour faire parler de lui ces dernières années. Ce n’est pas sa participation aux ronflants Hobbit (d’ailleurs on en roupille encore) qui auront pu lui redonner un nouveau souffle.

Le voilà donc débarquant en Chine avec des comédiens du cru, Lynn Hung (la trilogie Ip Man), Simon Yam (PTU, Election), Lei Wu, Hannah Quinlivan (Skyscrapper), beaucoup plus crédibles et drôles que la star. En fait, on a du mal à croire à Orlando Bloom en agent de sécurité qui n’hésite pas à donner du pied et du poing quand on vient lui chercher des noises. Les combats sont extrêmement mal chorégraphiés et l’on sent d’ailleurs les coups passer à trente centimètres de leurs cibles. La mise en scène au rabais de Charles Martin, venu de la télévision (Skins, Marcella), ne parvient jamais à insuffler un rythme à une intrigue totalement dépourvue d’intérêt. Le réalisateur abuse des plans filmés au drone et finalement The Shanghai Job fait surtout penser à un spot destiné à attirer les touristes, mais aussi à une pub pour une bagnole (filmée sous tous les angles « une voiture, qu’elle est bien pour la conduire ») ou une montre de luxe.

Pendant ce temps, Orlando Bloom fronce les sourcils, donne des coups dans le vide en se prenant pour Jason Statham ou plutôt Keanu Reeves dans John Wick avec un soupçon de Drive (une endive éclairée aux néons, comme chez Nicolas Winding Refn) et court encaisser son chèque pour se payer une nouvelle teinture.

LE BLU-RAY

The Shanghai Job débarque directement dans les bacs en France, en DVD et Blu-ray. Le visuel de la jaquette de cet DTV est assez attractif. Le menu principal est non seulement fixe et muet, mais affiche également le titre du film en version originale.

Aucun supplément sur ce titre.

L’Image et le son

Un très bel objet que ce master HD. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre. Certains plans nocturnes sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette élévation en Haute Définition. Les gros plans peuvent être analysés sans problème puisque la caméra numérique de Charles Martin colle parfois au plus près des personnages, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec notamment des scènes somptueuses éclairées aux néons. Ce Blu-ray est une franche réussite technique et la profondeur de champ laisse souvent pantois.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement bluffants, surtout dans les scènes de poursuites, mais également dans les séquences plus calmes. Les quelques pics d’action peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets en tous genres qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. A ce titre, la version originale l’emporte sur son homologue.

Crédits images : © Studiocanal /  Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Game Night, réalisé par Jonathan Goldstein & John Francis Daley

GAME NIGHT réalisé par Jonathan Goldstein & John Francis Daley, disponible en DVD et Blu-ray le 22 août 2018 chez Warner Bros.

Acteurs : Jason Bateman, Rachel McAdams, Kyle Chandler, Sharon Horgan, Billy Magnussen, Lamorne Morris, Kylie Bunbury, Jesse Plemons, Michael C. Hall…

Scénario : Mark Perez

Photographie : Barry Peterson

Musique : Cliff Martinez

Durée : 1h40

Année de sortie : 2018

LE FILM

Pour pimenter leur vie de couple, Max et Annie animent un jeu une nuit par semaine. Cette fois ils comptent sur Brooks, le frère charismatique de Max, pour organiser une super soirée à thème autour du polar, avec vrais faux malfrats et agents fédéraux ! Brooks a même prévu de se faire enlever… sauf qu’il reste introuvable. En tentant de résoudre l’énigme, nos joueurs invétérés commencent à comprendre qu’ils se sont peut-être trompés sur toute la ligne. De fausse piste en rebondissement, ils n’ont plus aucun point de repère et ne savent plus s’il s’agit encore d’un jeu… ou pas. Cette nuit risque bien d’être la plus délirante – et la plus dangereuse – de toute leur carrière de joueurs…

Cela fait plus de trente ans que Jason Bateman (né en 1969) traverse le cinéma américain, en se spécialisant notamment dans la comédie. En tant que second rôle (Allumeuses !, Starsky et Hutch, Dodegball ! Même pas mal !, La Rupture, Hancock) ou au premier plan (Une famille très moderne, Comment tuer son boss ?, Echange standard, Arnaque à la carte), l’acteur a toujours su s’imposer. Son nom reste toutefois méconnu dans nos contrées, même si son visage illuminé par ses petits yeux ronds marque souvent les spectateurs. Pour Game Night, il retrouve les scénaristes de Comment tuer son boss ? (John Francis Daley) et Comment tuer son boss ? 2 (Jonathan Goldstein), déjà passés à la mise en scène en 2015 avec Vive les vacances. Game Night est une comédie savoureuse menée à cent à l’heure, interprétée par des acteurs survoltés menés par Jason Bateman donc, mais aussi par la sublime Rachel McAdams, qui se renvoient la réplique désopilante durant 1h40. Non seulement Game Night est l’un des films les plus drôles de l’année 2018 (la scène du chien tâché de sang est même hilarante), mais il est également excellemment mis en scène (la course à l’oeuf de Fabergé tournée en – faux – plan-séquence !) et se permet même de flirter avec le thriller et le polar, en convoquant notamment le désormais classique de David Fincher, The Game. Excellent jusqu’au générique de fin, également un grand morceau de bravoure.

Des amis se réunissent régulièrement chez Max et Annie pour jouer à des jeux de société. Leur voisin tente avec insistance de se faire inviter. Un jour, Max reçoit la visite de son frère Brooks qui a financièrement réussi dans la vie. Brooks les invite à une soirée de jeux qu’ils n’oublieront pas. Arrivés sur les lieux, ils apprennent que le gagnant de la soirée sera l’heureux propriétaire d’une voiture sport des années 1960. Quelques instants plus tard, un agent du FBI entre dans la maison, leur explique que des kidnappeurs sévissent dans le quartier et qu’ils n’ont que quelques heures pour libérer une personne grâce aux indices se trouvant dans un dossier qu’il leur remet. Deux hommes masqués font irruption dans la maison et enlèvent Brooks devant les yeux des invités qui observent la situation avec insouciance, croyant qu’il s’agit d’une mise en scène. Les kidnappeurs et le frère partis, les trois couples commencent à rechercher des indices.

Quel pied ! Non seulement Game Night est une comédie très bien écrite, mais la réalisation est aussi très inventive, les metteurs en scène transformant la ville d’Atlanta et sa banlieue résidentielle en véritable plateau de jeu de société. Les quiproquos s’enchaînent sur un rythme trépidant, la photo du chef opérateur Barry Peterson (21 Jump Street, Agents presque secrets) est très élégante et les acteurs y vont à fond. Si le couple principal est aussi génial que beau à regarder (forever Rachel…), Kyle Chandler s’éclate dans un rôle à contre-emploi, mais c’est surtout Jesse Plemons qui tire son épingle du jeu et vole toutes les scènes à chaque apparition dans la peau du voisin étrange de Max et Annie. Constamment vêtu de son uniforme de la police, son petit chien dans les bras et avec son faux air de Matt Damon, Jesse Plemons, vu dernièrement dans Pentagon Papers de Steven Spielberg et The Master de Paul Thomas Anderson, crève l’écran et campe l’un des personnages les plus marquants de l’année 2018 au cinéma.

Ce véritable jeu de pistes, gros succès aux Etats-Unis, mais relativement passé inaperçu en France, mérite une seconde chance chez nous, mais on parie que ce film burlesque, à l’humour noir revigorant et absurde parviendra à se faire une petite renommée.

LE BLU-RAY

Game Night tente une nouvelle percée en France avec sa sortie en DVD et Blu-ray chez Warner Bros. L’édition HD repose dans un boîtier écolo (moins de plastique donc) et la jaquette reprend le visuel de l’affiche français d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Edition minimaliste pour Game Night. C’est dommage. Il faudra se contenter d’un pseudo making-of (4’) composé d’images de tournage et d’interviews de l’équipe. On aurait aimé en savoir plus sur la création du plan-séquence de la course à l’oeuf !

L’interactivité se clôt sur un bêtisier (7’).

L’Image et le son

L’éditeur livre un Blu-ray parfait avec son lot de détails confondants sur le cadre large 2.40. La colorimétrie est sublime, la profondeur de champ est éloquente, les blancs brillants et les gros plans, tout comme les superbes panoramas sur Atlanta, bénéficient d’un piqué pointu au relief impressionnant. Les très nombreuses séquences nocturnes sont sublimes, fluides, avec de belles ambiances tamisées, des noirs denses et une restitution des textures appliquées. C’est ce qu’on appelle un transfert élégant.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 anglais, aussi percutant dans les scènes de poursuites que dans les échanges traditionnels. Les séquences sur le tarmac ou durant la course à l’oeuf peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. En revanche, la piste française, proposée dans un pauvre Dolby Digital 5.1, parvient à s’en sortir, même s’il n’y a pas de comparaison possible avec la version originale.

Crédits images : ©  2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC / Hopper Stone / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Taxi 5, réalisé par Franck Gastambide

TAXI 5 réalisé par Franck Gastambide, disponible en DVD et Blu-ray le 13 août 2018 chez EuropaCorp

Acteurs : Franck Gastambide, Malik Bentalha, Bernard Farcy, Salvatore Esposito, Edouard Montoute, Sabrina Ouazani, Anouar Toubali, Ramzy Bedia, Soprano, Sissi Duparc, Monsieur Poulpe, Sand Van Roy, Edouard Montoute…

Scénario : Franck Gastambide, Stéphane Kazandjian, Luc Besson

Photographie : Vincent Richard

Musique : Kore

Durée : 1h42

Année de sortie : 2018

LE FILM

Sylvain Marot, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la police Municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur VTC de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire TAXI blanc.

Avant l’opus réalisé par Franck Gastambide, la franchise Taxi c’est tout d’abord quatre films réalisés de 1998 à 2007, 28 millions d’entrées cumulées seulement sur le territoire français dont 10 millions rien que pour le second volet. C’est aussi suite à ce triomphe commercial que Luc Besson, scénariste et producteur a pété une durite et commencé à envahir le monde avec ses affreux Taken, Transporteur, Banlieue 13 et consorts, comme si cela lui avait apporté une légitimité, le droit de répandre ses séries Z mises en scène par des tâcherons épileptiques dans le seul but d’engranger des millions de dollars. Taxi et Taxi 2 restent des films touchants pour leur naïveté, leur simplicité, leur efficacité et leur modestie.

Alors que Titanic écrase royalement la concurrence depuis janvier et que le retour de Jacquouille la Fripouille déçoit malgré ses 8 millions d’entrées, voilà que débarque dans les salles françaises en avril 1998 une Peugeot 406 blanche affublée d’un lumineux Taxi. La voiture tunée créée par Luc Besson roulant à plus de 200 kilomètres à l’heure en plein centre de Marseille, emportera plus de 6,5 millions de voyageurs sur le siège arrière. Basé sur un scénario malin, Taxi apparaît comme une bouffée de fraîcheur dans la comédie hexagonale. Le casting, en partie constitué d’inconnus du grand public, emporte facilement l’adhésion, le duo Frédéric Diefenthal/Samy Nacéri est joliment complémentaire, Marion Cotillard est révélée, Bernard Farcy, dans le rôle du Commissaire Gérard Gibert devient le chouchou du public et de ce qui sera l’une des sagas les plus fructueuses du cinéma français. Les séquences d’action et de cascades automobiles sont très bien menées, le rythme est vif, la musique du groupe marseillais IAM fait taper du pied, le montage est serré, l’humour bon enfant et le tout s’apparente à de la bande-dessinée filmée.

Taxi est devenu un classique, un bon cru dont on ne se lasse pas. Le second se permet même d’être meilleur. Réalisés durant la période « faste » du Luc Besson scénariste, Taxi 3 (un navet sans nom) et Taxi 4 (un sacré nanar) s’avèrent de grandes catastrophes industrielles. Plus rien ne fonctionne. Les scènes d’action, poursuites et cascades disparaissent au profit d’un humour immature, d’un non-jeu effroyable et d’une mise en scène digne d’un téléfilm. Il aura donc fallu attendre (ou pas) plus de dix ans pour que le taxi blanc réapparaisse à l’écran. Non pas sous la forme d’un reboot (quoique), mais pensé dans la continuité, avec un nouveau duo, tout en reprenant quelques personnages de la saga, avec bien entendu celui du Commissaire Gibert, devenu ici maire de Marseille qui chante du Jul. Après les grands succès des Kaïra (film français le plus rentable en 2012) et de Pattaya (2 millions d’entrées), Franck Gastambide a le vent le poupe. Désireux de reprendre la saga Taxi avec son complice Malik Bantalha, l’acteur-scénariste-réalisateur parvient à convaincre Luc Besson, de relancer la Peugeot dans les rues de Marseille. Et ça fonctionne !

Taxi 5, c’est un peu comme si Police Academy contaminait la saga originale avec du caca et du vomi, des nains et des obèses, bref comme si Franck Gastambide avait dit à Luc Besson « Passe moi ton jouet, c’est pas comme ça qui faut faire ! ». Taxi 5 est un très bon divertissement qui convoque la clique du réalisateur, dont Ramzy Bédia et Sabrina Ouazani. N’y allons pas par quatre chemins, Taxi 5 est le meilleur épisode, car bien que Luc Besson soit mentionné au scénario, on ne retrouve que l’univers de Gastambide de la première à la dernière séquence. Alors, peu importe et sans doute tant mieux, si l’on ne retrouve ni Samy Naceri, Frédéric Diefenthal, même si leurs personnages Daniel et Emilien sont évoqués à travers un flashback récapitulatif narrant leurs exploits passés à bord du véhicule. Taxi 5 apporte un vrai vent de fraîcheur (certains parleront de flatulences et ils n’ont peut-être pas tort), les acteurs s’amusent, les dialogues sont tordants, la mise en scène est bien emballée. Certes, on se fout de l’histoire, ici prétexte pour présenter de nouveaux personnages et des méchants de pacotille (ici Salvatore Esposito de la série Gomorra), tout en mettant en valeur Bernard Farcy, qui se délecte de chacune ses répliques et qui une fois de plus se permet de voler la vedette à tous ses partenaires.

Alors bien sûr avec ses quelques scènes potaches-trash-scato, Taxi 5 ne plaira pas à tout le monde, surtout aux fans (il y en a) des opus 3 et 4, mais le spectacle est largement assuré et ce cinquième épisode s’amuse autant à jouer avec les codes des deux premiers qu’à les dépoussiérer en s’inscrivant dans la continuité des Kaïra et de Pattaya. Mission accomplie pour Frank Gastambide, même si le film aura moins brillé que prévu au cinéma avec « seulement » 3,7 millions d’entrées, ce qui le place en dernière position dans la franchise, avec pourtant un plus grand budget. Un sixième volet serait néanmoins en chantier et prévu pour 2020…nous verrons bien et si cela se fait, nous le verrons surtout avec plaisir.

LE BLU-RAY

Taxi 5 arrive bien sûr dans l’escarcelle d’EuropaCorp en DVD et Blu-ray. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation, tandis que le menu principal est animé sur le Pump It de The Black Eyed Peas.

Etrangement, les suppléments sont très réduits par rapport aux éditions des quatre premiers volets.

Dans le premier bonus, Franck Gastambide et Malik Bentalha reviennent sur la genèse de Taxi 5, le tournage à Marseille, les personnages, leurs intentions et ce que la saga représente pour eux (14’). Franck Gastambide évoque le premier film auquel il parvenait à s’identifier (surtout grâce à la B.O en fait), tandis que son partenaire se souvient avoir perçu Samy Naceri comme « le premier super-héros arabe » du cinéma. Les deux comédiens parlent ensuite de Luc Besson comme d’un Dieu qu’ils sont venus voir sur le tournage de Valérian et la Cité des mille planètes, afin d’essayer de le convaincre de relancer la franchise Taxi. Quelques images de tournage viennent illustrer cette interview.

Place ensuite à David Julienne, responsable des cascades sur Taxi 5 (6’30). Petit-fils du mythique Rémy Julienne et fils de Michel Julienne, celui qui a commencé sa carrière comme « simple » cascadeur sur Taxi en 1998, aborde tout le travail réalisé avec son équipe pour ce cinquième épisode. Complice de Luc Besson sur Yamakasi – Les samouraïs des temps modernes, Le Baiser mortel du dragon, Taxi 4, Taken, Le Transporteur 3, Banlieue 13: Ultimatum et 3 Days to Kill, David Julienne analyse certaines séquences d’action du film et donne quelques informations sur leurs préparations à travers des aperçus du tournage.

Le dernier module donne rapidement la parole au comédien italien Salvatore Esposito (2’) qui dit être très heureux de représenter son pays dans cette franchise qu’il affectionne tout particulièrement. Rien de plus.

L’Image et le son

Pour le master HD de Taxi 5, EuropaCorp livre un petit bijou technique flattant constamment la rétine. Pour son Taxi, Franck Gastambide a fait appel au chef opérateur Vincent Richard, actuellement en train de photographier (et de commettre) l’adaptation cinématographique de Nicky Larson. La colorimétrie est vive et étincelante, le transfert est solide comme un roc, les détails sont légion aux quatre coins du cadre large. N’oublions pas le piqué tranchant comme une lame de rasoir, la concision des contrastes et la clarté souvent blafarde des scènes en extérieur.

Dès l’apparition du logo EuropaCorp, les pistes DTS-HD Master Audio 7.1 et Dolby Atmos, instaurent d’excellentes conditions acoustiques et font surtout la part belle à la musique, très présente pendant 1h45. Les basses ont souvent l’occasion de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, les effets sont toujours saisissants (les quelques fusillades et poursuites) et le rendu des voix est sans failles. De quoi bien décrasser les frontales et les latérales. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © John Waxxx © 2018 – T5 PRODUCTION – ARP – TF1 FILMS PRODUCTION – EUROPACORP – Tous droits réservés Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Évasion 2 : Le Labyrinthe d’Hadès, réalisé par Steven C. Miller

EVASION 2 : LE LABYRINTHE D’HADES (Escape Plan 2: Hades) réalisé par Steven C. Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 20 août 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Sylvester Stallone, Dave Bautista, Xiaoming Huang, Jesse Metcalfe, 50 Cent, Wes Chatham, Chen Tang, Titus Welliver

Scénario : Miles Chapman

Photographie : Brandon Cox

Musique : The Newton Brothers

Durée : 1h36

Année de sortie : 2018

LE FILM

Ray Breslin, le spécialiste des systèmes de sécurité inviolables a désormais monté sa propre équipe d’experts en protection. Un de ses associés est kidnappé par une mystérieuse organisation et envoyé dans une prison secrète High-Tech, HADES où d’autres maîtres de l’évasion sont également enfermés. Ray décide de lui porter secours mais le défi est d’autant plus grand que cette fois-ci, avant de sortir de la forteresse inviolable, il faudra réussir à la pénétrer.

En 2013, sort sur les écrans ÉvasionEscape Plan. En dehors de quelques clins d’oeil dans Jumeaux, Last Action Hero, Demolition Man et les apparitions de l’ancien gouverneur de Californie dans les deux premiers Expendables, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger n’avaient jamais tenu le haut de l’affiche ensemble, malgré de nombreux projets envisagés. Après trente ans d’attente, c’était donc la grande attraction d’Évasion, réalisé par le cinéaste suédois Mikael Håfström, metteur en scène de Chambre 1408 et Le Rite. S’il est vrai que nous attendions beaucoup plus de cette confrontation, Évasion était un savoureux divertissement, qui privilégiait la matière grise et les dialogues au détriment de l’action. Du moins durant les 90 premières minutes, essentiellement marquées par des bastons entre les prisonniers en guise de scènes agitées. Il fallait alors attendre le dernier tiers pour que les deux anciens rivaux et poids lourds du film d’action des années 1980-1990 se réveillent quelque peu et prennent la pétoire.

24 ans après le génial Haute sécurité de John Flynn, Sylvester Stallone retournait ainsi derrière les barreaux. Mais dans Évasion, il s’agissait de son job puisqu’il incarnait un expert dans l’art de s’évader, quitte à rester enfermer quelques semaines voire quelques mois afin de démontrer les failles dans la technologie sécuritaire mise en place dans diverses prisons. Jusqu’au jour où il se retrouve plongé dans une sorte de Guantanamo du futur. De son côté, Arnold Schwarzenegger interprétait un détenu prêt à l’aider dans sa nouvelle tentative d’évasion… ce qui lui permettrait également d’aller respirer le bon air. On sentait un véritable plaisir contagieux des deux acteurs bodybuildés à se donner la réplique. La trame en elle-même n’était pas très originale et lorgnait souvent du côté de Volte/Face de John Woo et son intrigue autour de la prison high-tech. La tension était maintenue, quelques punchlines faisaient gentiment leur effet, Jim Caviezel incarnait parfaitement le directeur de prison sadique. Évasion n’était pas un grand film et n’avait d’ailleurs pas la prétention de l’être. Il s’agissait surtout de faire plaisir aux millions de fans des deux stars. Alors si le choc des titans annoncé ne s’avérait pas aussi explosif que prévu, l’alchimie était là, la nostalgie et donc notre adhésion aussi. Alors…pourquoi Évasion 2 ?

Tout simplement parce que le marché chinois avait largement contribué à faire du premier volet un succès commercial. Doté d’un budget confortable de 70 millions de dollars, Évasion avait remporté près du double grâce au marché international avec près de 115 millions de dollars, alors que le film plafonnait à 25 millions sur le sol américain. Ce n’est pas une suite, mais deux nouveaux épisodes qui ont été annoncés. Exit Arnold Schwarzenegger, tandis que Sly reprend son rôle de Ray Breslin. Cependant, Évasion 2 ou Escape Plan 2: Hades, se révèle être une suite opportuniste puisque Sylvester Stallone apparaît surtout en tant que guest-star de luxe, tout comme Dave Bautista. Ce dernier, pratiquant de combat libre et catcheur américain, plus connu pour son rôle de Drax dans Les Gardiens de la Galaxie, ne fait quasiment rien du film, se contente de taper à l’ordinateur et se décide enfin à flinguer des sbires dans la dernière scène. Non, la star est surtout ici le comédien chinois Huang Xiaoming, vu dans The Crossing de John Woo. Puisque tout le projet a été conçu en visant essentiellement le marché chinois, Évasion 2 apparaît un peu, voire beaucoup, comme une arnaque puisque le matériel publicitaire est centré sur Sylvester Stallone et Dave Bautista.

Mikael Håfström n’a pas été rappelé derrière la caméra. Il est remplacé ici par Steven C. Miller, habitué des séries B qui tâchent, comme dernièrement Arsenal dans lequel Nicolas Cage jouait un rôle de caïd complètement azimuté. Le réalisateur est habitué à avoir des pointures dans ses délires comme Ray Wise dans The Aggression Scale, Malcolm McDowell dans Silent Night et même Bruce Willis dans trois films, Extraction, First Kill et Marauders. Pour Évasion 2, Steven C. Miller a voulu se faire plaisir et rendre hommage à Ridley Scott, en s’inspirant de l’univers visuel d’Alien et de Blade Runner. Bon cela partait d’un bon sentiment, mais le metteur en scène n’est pas aidé par un budget très limité, un scénario anémique, un casting d’endives, une musique bourrin, un montage haché, des effets spéciaux rudimentaires et…on continue ?

Des années après s’être échappé d’une prison high-tech surnommée « La tombe », Ray Breslin dirige désormais une équipe d’élites spécialisée pour faire sortir les gens des prisons les plus impénétrables du monde. Quand son meilleur agent, Shu Ren, est emprisonné dans un labyrinthe techno-terroriste informatisé connu sous le nom d’Hadès, où les prisonniers se battent dans des luttes mortelles, Breslin décide de s’incarcérer à l’intérieur de cette prison révolutionnaire pour le sauver.

Voilà pour le pitch. Alors oui Sly est là. Désormais septuagénaire avec des sourcils en forme de guillemets et des cheveux Playmobil, il incarne désormais la force tranquille, le sage taillé comme une armoire à glace. On attend donc patiemment qu’il donne du poing ici. Son apparition est épisodique pendant une heure, durant laquelle on entend principalement sa voix quand Shu tente de se rappeler chaque leçon que Breslin lui a inculquée en cas d’emprisonnement. Comme si Sly révisait sa liste de courses avant d’aller chez Mr Bricolage. Quand mister Stallone prend un flingue ou quand il déploie ses directs du droit, pas de doute, il reste bad-ass à fond et un monstre de charisme. Dave Bautista en revanche, qui a bien du mal à déplacer sa carcasse, fait la grimace et attend que ça se passe. Le reste du casting, en dehors de Huang Xiaoming convoque des tronches cassées (Curtis « 50 Cent » Jackson) et des comédiens lisses (Jesse Metcalfe, Wes Chatham).

Steven C. Miller fait donc son maximum avec les moyens du bord. Si la photo possède effectivement quelques qualités et que le cadre large capture assez bien la trogne de notre bon vieux Sly, Évasion 2 : Le Labyrinthe d’Hadès (son vrai titre) déçoit évidemment à plus d’un titre et peine sérieusement à divertir, d’autant plus qu’il n’y a ici aucun humour, sauf involontaire. Ou comment glisser doucement de la série B assumée à la série Z…Le syndrome Fortress et Fortress 2 : Réincarcération. Malgré le demi-million d’entrées d’Évasion en France, cette suite ne connaîtra pas de sorties dans nos salles et débarque en DVD et Blu-ray. Le tournage d’Évasion 3, annoncé à la fin du second volet dans un fin ouverte, est déjà terminé depuis bientôt un an. Stallone sera donc de retour une dernière fois dans le rôle (qu’on espère cette fois plus conséquent) de Ray Breslin et a retrouvé pour l’occasion John Herzfeld, qui l’avait dirigé en 2014 dans Bad Luck (Reach Me). Mais nous en parlerons lors de sa (probable) sortie immédiate dans les bacs.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’Évasion 2, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est cheap, très légèrement animé et musical. La jaquette n’est pas mieux lotie…

Le making de 10 minutes présent en début de section se focalise essentiellement sur la présentation de l’histoire et des personnages par les comédiens, le réalisateur et le chef opérateur. Stallone n’est visible que quelques secondes sur le plateau, d’ailleurs il n’a pas dû rester bien longtemps, tandis que le metteur en scène Steven C. Miller tente de vendre son beurre comme il le peut. Quelques images de tournage, des propos ronflants (« Amazing », « Terrific », « Great », « The best ») et le tour est joué.

Un autre module (3’30) se concentre sur l’esthétique du film avec les mêmes intervenants, auxquels s’ajoute la chef décoratrice Niko Vilaivongs. Chacun y va de son petit mot sur les partis pris et les intentions du réalisateur, qui a voulu rendre hommage au cinéma de Ridley Scott, notamment Blade Runner. Arrêtez de rire !

Le dernier supplément (4’) est consacré au robot, que l’on aperçoit à peine dans Évasion 2. Place aux créateurs des effets visuels qui expliquent pourquoi ils ont voulu limiter les images de synthèse au profit d’un véritable robot articulé.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Le master HD (1080p) d’Évasion 2 restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Brandon Cox (Arsenal, Bus 657) en conservant un très léger grain, des couleurs à la fois chaudes et froides, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. La compression AVC consolide l’ensemble, les détails sont légion sur le cadre large et les visages des comédiens, le piqué est aiguisé, les noirs denses et la copie éclatante. Les très nombreuses séquences sombres jouissent également d’une belle définition, même si les détails se perdent quelque peu.

Honnêtement, il serait difficile voire impossible de faire mieux. Non pas qu’Évasion 2 regorge de scènes d’action pendant 1h35, mais toutes les séquences, y compris les nombreux échanges entre les personnages, sont constamment mises en valeur par des effets et ambiances puissantes, mettant à contribution chaque parcelle de votre installation acoustique (sans oublier le caisson de basses), dès l’apparition du cheval ailé Metropolitan. En anglais comme en français (avec le doublage d’Alain Dorval), les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 créent une immersion constante, dynamique et souvent fracassante, avec un net avantage pour la version originale. Chaque coup de feu, chaque baston est prétexte à une déferlante frontale et latérale.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / À armes égales, réalisé par John Frankenheimer

À ARMES ÉGALES (The Challenge) réalisé par John Frankenheimer, disponible en DVD et Blu-ray le 25 juillet 2018 chez Carlotta Films

Acteurs :  Scott Glenn, Toshiro Mifune, Donna Kei Benz, Atsuo Nakamura, Calvin Jung, Sab Shimono, Kenta Fukasaku, Yoshio Inaba…

Scénario : Richard Maxwell, John Sayles

Photographie : Kozo Okazaki

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h49

Année de sortie : 1982

LE FILM

Kyoto, 1945, une cérémonie de la plus haute importance a lieu : le chef du clan Yoshida se retire et laisse sa place à son fils aîné, Sensei, et lui remet deux épées ancestrales,  symboles du pouvoir. Jaloux, le cadet tue son père avant de s’enfuir avec les précieuses armes. Plusieurs décennies passent, les enfants de Sensei apprennent que l’une des épées a été retrouvée à Los Angeles. Ils proposent alors à un boxeur en fin de carrière de la leur ramener. Un chemin périlleux l’attend.

Alors que les films de ninja commencent à se multiplier à Hollywood, surtout grâce à la Cannon avec L’Implacable NinjaEnter the Ninja réalisé en 1980 par l’illustre Menahem Golan lui-même et sa suite Ultime Violence – Ninja 2 Revenge of the Ninja mis en scène par Sam Firstenberg, certains cinéastes de renom prennent le train en marche pour surfer sur cette nouvelle vague. C’est le cas de John Frankenheimer (1930-2002). Oui, le cinéaste du Prisonnier d’Alcatraz (1962), Un crime dans la tête (1962), Le Train (1964), Grand prix (1966), French Connection 2 (1975) décide de s’y mettre aussi avec À armes égalesThe Challenge. Réalisé en 1982, ce film d’action de seconde zone contient tous les éléments installés dans les nanars qui commençaient alors à fleurir au cinéma, et ce jusqu’à la fin des années 1980. Difficile de trouver la griffe de John Frankenheimer dans À armes égales. Toutefois, cette série B, limite Z, a su devenir culte auprès des spectateurs adeptes du genre et reste un divertissement fort sympathique.

Los Angeles, 1982. Rick, un boxeur en fin de carrière, est recruté par Toshio et Akiko Yoshida pour rapporter clandestinement au Japon un sabre appartenant à leur père, le maître Yoshida. À peine arrivé à l’aéroport d’Osaka, il est kidnappé par les sbires de Hideo, puissant homme d’affaires mais aussi le frère et ennemi juré de maître Yoshida, prêt à tout pour récupérer le sabre…

« Il a été conditionné pour l’ultime défi » scandait l’affiche française du film. Et voilà notre pauvre américain quelque peu déglingué en route vers la rédemption. Ce boxeur miteux est interprété par Scott Glenn. Remarqué dans quelques séries (Les Rues de San Francisco, L’homme de fer, Baretta) puis au cinéma dans Apocalypse Now et Urban Cowboy, le comédien s’avère un étonnant mélange de David Carradine de la série Kung Fu et de Chuck Norris époque La Fureur du Dragon. Le premier pour la ressemblance physique, le second pour la coupe de cheveux du style baldaquin, mais aussi pour son non-jeu. Comme s’il portait tout le poids du monde sur ses épaules, Scott Glenn incarne péniblement Rick, à qui tous les malheurs arrivent. Lui qui désirait seulement se faire un peu de fric pour payer son loyer, se retrouve finalement au Japon au milieu d’une guerre fratricide.

Au programme, vengeance impitoyable, bastons, maniement du sabre, punchlines, fusillades. Sans oublier les rites d’initiation (un repas avec des anguilles vivantes à avaler) et les punitions où le héros se voit enterrer jusqu’au cou pendant cinq jours, obligé de gober les insectes qui s’approchent de lui. Le scénariste John Sayles (Piranhas, Hurlements) s’est fait plaisir.

Rick, tout d’abord vulgaire, égoïste, seulement préoccupé par l’argent qu’on lui doit, apprendra naturellement à faire le point sur sa vie, à écouter la personne en face de lui (surtout s’il s’agit d’une belle nana bad-ass), avant d’accepter son destin. Il est l’Elu, comme Néo dans Matrix, qui a quand même un peu plus de mal à lever la jambe pour affronter son adversaire, mais qui manie aussi bien la pétoire. À armes égales vaut donc pour son indéniable cachet nanar. Le film est correctement emballé, Scott Glenn est amusant (involontairement c’est vrai), Toshiro Mifune (Les Sept Samouraïs) cachetonne, la musique de Jerry Goldsmith est excellente et notre doublage français vaut son pesant avec notamment le gigantesque Richard Darbois qui prend un malin plaisir à doubler le personnage principal.

L’assaut final à la James Bond, on peut alors penser à celui d’On ne vit que deux fois, se tient grâce à l’indiscutable maîtrise technique de John Frankenheimer. Une petite réussite donc, efficace et récréative où les agrafeuses peuvent devenir des armes redoutables et où les têtes sont tranchées comme des pastèques.

LE BLU-RAY

Voilà deux ans que nous attendions impatiemment le retour de la Midnight Collection initiée par Carlotta Films en 2016 ! Pour cette co-édition avec L’Atelier d’images, nous retrouvons «  le meilleur de la VHS en Blu-ray et DVD  ». La jaquette, glissée dans un boîtier élégant de couleur noire et estampillée «  VHS  », est très sympa et reprend le style Vidéoclub des années 1980 avec le visuel original. Le menu principal est sobre, fixe et musical. Vivement les autres titres, en espérant ne pas attendre aussi longtemps !

Seule ombre au tableau de cette édition, le film n’est accompagné que de sa bande-annonce originale (non restaurée) et des credits habituels.

L’Image et le son

Disponible en France pour la première fois en version restaurée Haute Définition, le film de John Frankenheimer bénéficie d’un Blu-ray au format 1080p soigné. Un lifting numérique a visiblement été effectué, avec un résultat probant, même si des points et des tâches restent constatables (bien que rares). L’encodage AVC est de haute tenue et la promotion HD non négligeable. Les détails sont appréciables, le piqué et la clarté sont aléatoires mais plus nets sur les séquences diurnes, la colorimétrie retrouve une nouvelle jeunesse et les contrastes affichent une petite densité inattendue. L’ensemble est propre, stable en dehors de très légers fourmillements, le reste des scories demeure subliminal, et le grain est respecté. La première bobine et le générique de fin restent plus grumeleux avec une définition hasardeuse. Notons que les sous-titres anglais très encombrants sont incrustés sur l’image lors des échanges en japonais.

Sachant que les spectateurs français ont avant tout découvert ce film dans la langue de Molière, Carlotta Films livre un mixage français propre et respectueux de l’écoute originale avec bien sûr le doublage d’époque. Au jeu des comparaisons, la version originale s’en sort mieux avec des effets plus naturels et une dynamique plus marquée que la VF aux dialogues assez sourds. Les deux pistes sont proposées en DTS-HD Master Audio 1.0, qui ne peuvent évidemment pas rivaliser avec les standards actuels, mais l’éditeur permet de revoir ce « classique » dans de bonnes conditions techniques, sans craquement ni souffle. Le changement de langue est verrouillé à la volée, tout comme les sous-titres français.

Crédits images : © Carlotta Films / L’Atelier d’images / CBS Broadcasting INC. / CBS STUDIOS INC. Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / 24H Limit, réalisé par Brian Smrz

24H LIMIT (24 Hours to Live) réalisé par Brian Smrz, disponible en DVD et Blu-ray le 23 mai 2018 chez M6 Vidéo

Acteurs :  Ethan Hawke, Paul Anderson, Rutger Hauer, Liam Cunningham, Nathalie Boltt, Tanya van Graan, Xu Qing, Aidan Whytock…

Scénario : Zach Dean, Jim McClain, Ron Mita

Photographie : Ben Nott

Musique : Tyler Bates

Durée : 1h33

Année de sortie : 2018

LE FILM

Travis Conrad, tueur d’élite d’une organisation paramilitaire, est tué en mission en Afrique du Sud. Mais une procédure médicale expérimentale mise en place par ses employeurs le ramène temporairement à la vie, lui offrant 24 heures supplémentaires. Dans cette course contre la mort, comment Travis va-t-il pouvoir se sortir de ce piège ?

Mine de rien, le comédien Ethan Hawke n’a jamais arrêté de tourner depuis près de 35 ans. Après avoir fait ses débuts au cinéma dans Explorers de Joe Dante (1985), il émeut les spectateurs du monde entier dans Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir (1989). Il a alors 19 ans. Les projets se multiplient, Croc-Blanc de Randal Kleiser (1991), Les Survivants de Frank Marshall (1993), Génération 90 de Ben Stiller (1994). Il alterne alors le cinéma d’auteur avec notamment Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997), la sublime trilogie de Richard Linklater avec Julie Delpy, Before Sunrise (1995) – Before Sunset (2004) – Before Midnight (2013), et les productions plus confortables comme Training Day d’Antoine Fuqua (2001), Taking Lives, destins violés de D. J. Caruso (2004), ou dernièrement dans le remake des Sept Mercenaires.

Si beaucoup de ses films ont été exploités directement en vidéo, dont l’incroyable Prédestination de Michael et Peter Spierig (2014), Ethan Hawke est toujours là, tout comme son talent, les années n’ayant fait que renforcer son charisme. Touche à tout, il souhaite s’essayer au film d’action façon Taken ou John Wick (même producteur Basil Iwanyk) dans 24H Limit. Enième ersatz des films de Pierre Morel ou de Chad Stahelski, ce thriller manque singulièrement d’âme et d’intérêt, et ne vaut que pour l’indéniable investissement de son comédien principal.

24H Limit est signé Brian Smrz (non, mon chat n’a pas marché sur le clavier), célèbre cascadeur, coordinateur des scènes d’action et réalisateur de seconde équipe, qui a fait sa notoriété sur une quantité phénoménale de blockbusters comme Die Hard 4 : Retour en enfer, Minority Report, X-Men : Le Commencement, Night and Day, La Planète des singes: Les origines. 24H Limit est son second long métrage en tant que metteur en scène, dix ans après son premier coup d’essai, Hero Wanted avec Cuba Gooding Jr. Et Ray Liotta. S’il n’y a rien à redire sur l’efficacité des séquences d’action, des gunfights et des affrontements, on ne peut pas dire que l’histoire soit originale et parvienne à sortir 24H Limit du tout-venant. D’accord le postulat de départ est intrigant avec son truc du tueur professionnel revenu à la vie pour une journée, mais les scénaristes n’en font rien. On a l’impression que l’idée leur est venue en visionnant Time Out d’Andrew Niccol (2011), notamment avec ce compteur intégré à l’avant-bras du personnage principal. Tout cela est bien beau, mais les auteurs ne vont pas plus loin que leur idée de départ.

Pourtant, Ethan Hawke est impeccable et se montre aussi empathique dans les scènes dramatiques que très crédible avec la pétoire à la main, y compris lorsqu’il distribue des bourre-pifs. Il est également bien épaulé par l’actrice chinoise Xu Qing (vue dans Looper de Rian Johnson), Liam Cunningham (toujours classe) et même de Rutger Hauer qui s’est fait le look de Doc Brown dans Retour vers le futur 2. Finalement, ce qui intéresse le plus ici est le cheminement du personnage principal, traumatisé par la mort de sa femme et de son petit garçon, qui a toujours culpabilisé de ne pas être aussi présent à leurs côtés qu’il aurait voulu l’être.

24H Limit a plusieurs bons atouts dans sa besace : une affiche « johnwickesque » très réussie, une photo assez jolie, les beaux décors d’Afrique du Sud, de bons acteurs, des séquences agitées bien expédiées et toujours lisibles. Dommage que tout cela ne soit tenu que sur un fil trop relâché. D’ailleurs, on se demande encore après de quoi le film parlait réellement. 24H Limit manque de rythme, cruellement d’humour, n’exploite aucune de ses idées et se contente trop souvent de refaire ce qui a déjà été fait dans le genre. On en arrive même à se dire que le film semble avoir été écrit par Luc Besson (du style 3 Days to Kill), ce qui n’est pas forcément un compliment. La fin ouverte montrait pourtant l’optimisme des producteurs quant à une possible franchise en devenir. Cela semble compromis.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de 24L Limit, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. L’édition HD comprend également le DVD, dans un combo Steelbook, au visuel très inspiré par la campagne promo de celle de John Wick 2. Le menu principal est animé et musical.

Petite édition pour 24H Limit. En effet, là où nous attendions un making of pour décortiquer les scènes d’action, ou même la préparation d’Ethan Hawke, il faudra se contenter d’une interview de ce dernier (9’). Il n’est d’ailleurs pas le seul à intervenir, puisqu’il laisse également la place au producteur Kent Kubena et au comédien Liam Cunningham. Alors que le producteur essaye de vendre sa soupe en disant que le scénario ne manque pas d’originalité, Ethan Hawke revient calmement sur son personnage, qu’il défend avec sincérité, en expliquant que sa quête de rédemption est ce qui l’a le plus inspiré, même s’il avoue également avoir pris un immense plaisir à tourner les scènes d’action. Il cite d’ailleurs Die Hard et Man on Fire dans ses films préférés. Les trois intervenants s’expriment également sur le travail avec l’actrice Xu Qing.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Les partis pris esthétiques sont respectés avec même parfois un léger grain cinéma qui confère à l’image une agréable texture, une gestion des contrastes (tranchants) fabuleuse, et des séquences sombres aussi soignées. Le piqué est incisif, l’encodage solide. La belle photo du chef opérateur Ben Nott (Prédestination, Jigsaw, Daybreakers) est habilement retranscrite avec un beau lot de détails sur les séquences diurnes, aux quatre coins du cadre large. Ces dernières sont d’ailleurs lumineuses, la profondeur appréciable, la colorimétrie vive, souvent chatoyante et le relief y est omniprésent. M6 nous livre un remarquable master HD de 24H Limit.

Le film profite à fond de l’apport HD pour en mettre plein les oreilles grâce à une piste DTS-HD Master Audio 5.1 anglaise spectaculaire. Le score très présent de Tyler Bates (Les Gardiens de la galaxie, Atomic Blonde, Killer Joe) est délivré par l’ensemble des enceintes, les basses sont souvent sollicitées, tout comme les latérales qui créent un environnement acoustique percutant. Les dialogues sont dynamiques et solidement délivrés par la centrale, jamais noyées par les nombreux effets sonores – les balles qui fusent de partout lors des fusillades – et la musique. Que ceux qui ne seraient pas habitués à la version originale se rassurent, le spectacle est également largement assuré avec la piste française DTS-HD Master Audio 5.1, au doublage soigné. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND / M6 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Hurricane, réalisé par Rob Cohen

HURRICANE (The Hurricane Heist) réalisé par Rob Cohen, disponible en DVD et Blu-ray le 4 juillet 2018 chez M6 Vidéo

Acteurs :  Toby Kebbell, Maggie Grace, Ryan Kwanten, Ralph Ineson, Melissa Bolona, Ben Cross, Jamie Andrew Cutler, Christian Contreras…

Scénario :  Jeff Dixon, Scott Windhauser d’après une histoire originale de Carlos Davis et Anthony Fingleton

Photographie : Shelly Johnson

Musique : Lorne Balfe

Durée : 1h43

Année de sortie : 2018

LE FILM

Profitant du plus gros ouragan ayant jamais touché les États-Unis, une équipe de braqueurs d’élite infiltre la plus grande réserve de billets des États-Unis. Leur objectif : un braquage exceptionnel de 600 millions de dollars. Dans la ville désertée, Casey, une des convoyeuses de fond, et Will, un météorologiste de génie, vont devoir unir leurs forces en utilisant les connaissances de Will pour survivre au milieu de cette « tempête du siècle » et empêcher ces voleurs impitoyables de parvenir à leurs fins.

A l’aube de ses 70 ans, le réalisateur Rob Cohen s’évertue à vouloir retrouver les faveurs d’un public plutôt jeune, en lui offrant quasi-systématiquement un cocktail d’action et d’aventures. Il y a eu plusieurs étapes dans la carrière du cinéaste. Dans les années 1990, il signe Dragon, l’histoire de Bruce Lee (1993), biopic sur l’acteur chinois, devenu culte avec les années. Puis l’année 1996 sortent Coeur de dragon et Daylight. Si le premier surfe sur l’avènement des images de synthèse au cinéma, le second est incontestablement l’un des meilleurs films de Sylvester Stallone de la décennie et par ailleurs une référence du film catastrophe. Les années 2000 arrivent et Rob Cohen livre deux films d’action, matrices de franchises portées par Baboulinet, euh, Vin Diesel. Fast and Furious (2001) et xXx (2002) cassent la baraque dans le monde entier. La suite est finalement un peu plus difficile qu’espéré pour Rob Cohen. Furtif (2005) est un échec commercial. Il accepte alors de mettre en scène le tardif troisième épisode de La Momie : La Tombe de l’empereur Dragon (2008), qui le remet sur les rails du box-office. S’ensuivent un polar mou (Alex Ross – 2012) et une production Jason Blum au succès certain (Un voisin trop parfait – 2015).

Bien décidé à montrer qu’il en a encore sous le capot, Rob Cohen revient avec Hurricane (ou The Hurricane Heist en version originale), un mélange de Twister, de Die Hard et de Pluie d’enfer, un film nawak, dans lequel il joue la carte de la surenchère au détriment de toute crédibilité. Hurricane possède un postulat de grosse série B, mais se révèle être une série Z, laide à regarder, mais qui contre toutes attentes parvient à divertir sans mal avec ses effets visuels ratés, son interprétation neurasthénique et ses scènes d’action invraisemblables.

Au casting, on est peu étonné de retrouver l’inénarrable Toby Kebbell. En quelques années, rarement un comédien aura autant accumulé de mauvais blockbusters à son palmarès. Prince of Persia : Les Sables du temps, L’Apprenti sorcier, La Colère des Titans, Les 4 Fantastiques, Ben-Hur, Kong: Skull Island et maintenant Hurricane, cela commence à faire lourd sur une seule carte de visite. Dommage, car au milieu de ces navets et nanars, Toby Kebbell aura également participé aux deux Planète des Singes de Matt Reeves (Koba, c’était lui), Cheval de guerre de Steven Spielberg, Warcraft : Le Commencement de Duncan Jones et Quelques minutes après minuit (A Monster Calls) de Juan Antonio Bayona. L’acteur britannique a sans doute besoin de changer d’agent. Il donne ici la réplique à Maggie Grace, la fifille de Liam Neeson dans la trilogie Taken, qui s’en sort finalement bien dans ce film, car très investie dans les séquences agitées et les cascades. Le badguy est interprété par Ralph Ineson, Amycus Carrow des trois derniers volets d’Harry Potter, vedette du formidable The Witch de Robert Eggers, dont la voix imposante avait été remarquée dans quelques épisodes de Game of Thrones, où il jouait Dagmer Cleftjaw.

Tout ce petit monde se trouve noyé à la fois sous des milliers de litres d’eau, en raison d’un tournage qui privilégiait les effets live, mais aussi et malheureusement sous des images de synthèse aussi omniprésentes que grossières et moches. Il y a beaucoup de divertissements auxquels on ne croit pas beaucoup, mais qui parviennent à nous captiver suffisamment pour aller jusqu’à la fin. C’est un peu plus compliqué dans le cas de Hurricane. D’une part parce qu’on ne croit à rien, ni à l’histoire, ni aux personnages, ni aux rebondissements, d’autre part parce que malgré les tornades, qui n’ont rien de spectaculaire si on les compare à celles de Twister (et qui a pourtant plus de vingt ans), les courses-poursuites (avec un véhicule rappelant la Batmobile version Nolan), les fusillades et les scènes de destruction, le rythme est très mal géré et Hurricane est finalement un film mou du genou.

Mais bon, ça passe comme dirait l’autre, et l’entreprise n’est pas déplaisante, surtout dans sa scène finale qui n’est pas sans rappeler celle de…ah bah tiens du premier Fast & Furous, mais avec trois trucks monstrueux. Un bon candidat pour une soirée nanar quoi. Hurricane n’a d’ailleurs emporté personne dans son sillage et malgré son budget très modeste, grâce notamment à un tournage en Bulgarie, le bide mondial a été particulièrement retentissant. Et dire que Rob Cohen envisageait une suite, un nouveau casse, en Floride cette fois, avec un volcan en éruption comme toile de fond. Quel dommage !

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Hurricane, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le Blu-ray est disponible en édition limitée Steelbook. Le menu est animé et musical.

L’éditeur joint un making of de 45 minutes. Du moins en apparence, puisque ce module est en fait composé de plusieurs featurettes promotionnelles enchaînées. Si les propos ne volent pas haut, ce qu’il a de pire ici, c’est l’aspect redondant de l’entreprise, d’autant plus que certaines interventions et images de tournage sont parfois reprises à l’identique d’un segment à l’autre. Rob Cohen essaye de valoriser les effets directs réalisés sur le plateau et met également en avant sa collaboration avec le chef opérateur Shelly Johnson. Les acteurs évoquent les personnages et les conditions de tournage en Bulgarie, tout en racontant l’histoire du début à la fin. Un gros plan est également fait sur la création du véhicule Dominator, ainsi que sur les effets visuels.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

On pouvait nettement s’attendre à mieux concernant l’arrivée de Hurricane en Haute-Définition. Non pas que la galette soit déshonorante, loin de là, mais le master aurait pu être plus ciselé. Dans les scènes en intérieur, en gros dans la salle du coffre, l’image peine parfois à tirer profit de cette élévation HD et s’apparente plus à un DVD sensiblement amélioré. Mais les partis pris n’arrangent rien avec un aspect grisâtre peu reluisant et des couleurs ternes tout du long. La copie est propre – encore heureux – le piqué est acceptable, les noirs denses et les (mauvais) effets spéciaux numériques se voient peut-être encore plus qu’au cinéma.

En anglais comme en français, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 assurent le spectacle acoustique avec un fracas assez jouissif, même si l’ensemble paraît souvent sous-mixé, comme bien souvent chez M6 Vidéo. Au jeu des différences, la langue de Molière n’est pas aussi dynamique que la version originale, mais n’en demeure pas moins immersive. Dans les deux cas, la balance frontale en met plein les oreilles lors des séquences de destruction, à condition d’élever suffisamment le volume. Quelques scènes sortent du lot avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses. La musique profite également d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution. Deux pistes Stéréo sont également proposées, ainsi qu’une piste Audiodescription française et les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND / M6 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / The Passenger, réalisé par Jaume Collet-Serra

THE PASSENGER (The Commuter) réalisé par Jaume Collet-Serra, disponible en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD le 29 mai 2018 chez Studiocanal

Acteurs :  Liam Neeson, Vera Farmiga, Patrick Wilson, Sam Neill, Elizabeth McGovern, Jonathan Banks, Florence Pugh, Andy Nyman…

ScénarioByron Willinger, Philip de Blasi, Ryan Engle

Photographie : Paul Cameron

Musique : Roque Baños

Durée : 1h45

Année de sortie : 2018

LE FILM

Comme tous les jours après son travail, Michael MacCauley prend le train de banlieue qui le ramène chez lui. Mais aujourd’hui, son trajet quotidien va prendre une autre tournure. Après avoir reçu l’appel d’un mystérieux inconnu, il est forcé d’identifier un passager caché dans le train, avant le dernier arrêt. Alors qu’il se bat pour résoudre cette énigme, il se retrouve pris dans un terrible engrenage. Une conspiration qui devient une question de vie ou de mort, pour lui ainsi que pour tous les autres passagers !

L’horrible trilogie Taken avait fait oublier à quel point Liam Neeson pouvait être bon quand il s’en donne la peine et quand il est bien dirigé. Comme Nicolas Cage quoi. Entre quelques purges bien senties, Taken, Taken 2, Taken 3, Le Choc des titans, La Colère des titans, The Other Man, le comédien se souvient de son boulot et n’hésite pas à s’investir dans de grands projets comme Chloé d’Atom Egoyan, Le Territoire des loups de Joe Carnahan, Balade entre les tombes de Scott Frank, Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona et Silence de Martin Scorsese. Les derniers divertissements de sa filmographie, même pas coupables, car rappelons que « plaisir coupable » ne veut rien dire, restent incontestablement ses collaborations avec le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Esther, Instinct de survie). The Passenger, titre « français » de The Commuter est la quatrième association Collet-Serra/Neeson après Sans identité (2011), Non-Stop (2014) et Night Run (2015). Si l’impression de redite est incessante durant l’intégralité du long métrage, The Passenger ne se moque pas des spectateurs et ce nouvel opus mené par l’acteur irlandais n’est pas avare en scènes d’action. C’est juste que The Passenger ne sort jamais des rails (rires) d’un scénario trop balisé et reste bloqué en pilotage automatique du début à la fin.

Ancien policier new-yorkais âgé de 60 ans, Michael « Mike » MacCauley (Liam Neeson) est commercial chez l’assureur Union Capital Insurance depuis 10 ans, lorsqu’il est soudainement licencié. Comble de malchance, alors qu’il s’apprête à prendre le train de banlieue de la ligne Hudson Nord, depuis la gare Grand Central Terminal, pour rentrer chez lui comme tous les jours, Michael se fait voler son téléphone. Durant le trajet, il est abordé par la séduisante Joanna (Vera Farmiga). Celle-ci lui demande d’identifier un voyageur inhabituel parmi les passagers quotidiens en échange de 100 000 dollars. Pour trouver l’intrus, Michael dispose de peu d’indices ; il s’appelle Prynne, il porte un sac et il descendra au terminus Cold Spring. Après avoir récupéré un acompte de 25 000 dollars caché dans les toilettes, Michael décide de refuser le marché, mais se voit contraint de l’honorer pour éviter qu’arrive malheur à sa femme Karen et son fils Danny. Il doit alors tout faire pour résoudre à temps cette énigme, tout en essayant de protéger les passagers…

Si ce thriller n’égale pas les précédentes collaborations Neeson/Collet-Serra, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Selon l’avis du comédien principal lors de la promotion du film en France, « The Passenger, c’est un peu comme Non-Stop, mais dans un train ». Voilà, tout est résumé. Rien ou presque ne change, si ce n’est le transport en commun dans lequel l’ami Liam promène son mètre 93 en fronçant les sourcils, ce qui semble plus difficile à faire ici après un petit tour chez le chirurgien esthétique. Le nouveau lifting de l’acteur le fait parfois ressembler à un épouvantail, mais l’intrigue lui permet de jouer avec son âge. Le but avoué de The Passenger est de plonger Liam Neeson dans des aventures toujours aussi nawak, où il pourra donner du poing et des coups de tatane, tout en donnant la réplique à son partenaire préféré depuis dix ans, son téléphone portable. Agé de 65 ans, l’acteur assure le boulot sans se forcer, mais toujours avec efficacité, traînant son pas de vieux briscard fatigué.

De son côté, Jaume Collet-Serra, loin d’être un tâcheron, emballe l’ensemble pied au plancher, sans jamais laisser le temps aux spectateurs de se reposer ou de réfléchir quant à la crédibilité (ou cré-débilité pourrait-on dire) de ce qui vient de se produire à l’écran. Au final, The Passenger est une course contre la montre menée à cent à l’heure, un film d’action très agréable, une histoire de huis clos classique mais séduisante, immersive et nerveuse, qui vaut également pour la participation de la géniale et sublime Vera Farmiga, sans oublier la classe de Sam Neill.

D’accord, nous sommes évidemment plus proches de Piège à grande vitesse (1995) avec Steven Seagal qu’Une femme disparaît (1938) et L’Inconnu du Nord-Express (1951) d’Alfred Hitchcock, mais ça passe le temps, sans prendre la tête. Ça tombe bien, c’est fait uniquement pour ça. Mission accomplie donc.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de The Passenger, disponible chez Studiocanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est sobre, animé sur quelques séquences du film.

Etrange. Alors que le film de Jaume Collet-Serra a tout pour cartonner dans les bacs, l’éditeur ne propose comme supplément qu’une minuscule interview de Liam Neeson (4’). Ne vous attendez donc pas à une profonde analyse psychologique des personnages, mais plutôt à un exercice de style dans lequel le comédien aborde plein de sujets lancés à la volée, sans rien approfondir.

L’Image et le son

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film de Jaume Collet-Serra se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains grisâtres, ou bien dans les wagons froids du train, le master HD restitue brillamment les partis pris esthétiques de la photographie très contrastée (comme le teint de Liam Neeson) du chef opérateur Paul Cameron (60 secondes chrono, Opération Espadon, Man on Fire, Collateral). Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise à l’instar des yeux bleus étincelants de Vera Farmiga. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion, un léger grain cinéma est palpable et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages Dolby Atmos français et anglais, souvent explosifs, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les (rares) séquences plus calmes. Les pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les effets qui environnent le spectateur. Les ambiances annexes sont très présentes (tout le roulis du train) et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © StudiocanalCaptures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr