Test Blu-ray / Fair Game, réalisé par Mario Andreacchio

FAIR GAME réalisé par Mario Andreacchio, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume

Acteurs :  Cassandra Delaney, Peter Ford, David Sandford, Garry Who, Don Barker, Carmel Young, Adrian Shirley, Tony Clay…

Scénario : Rob George

Photographie : Andrew Lesnie

Musique : Ashley Irwin

Durée : 1h26

Année de sortie : 1986

LE FILM

Jessica vit seule avec Ted dans un coin retiré du sud de l’Australie, où ils sont en charge d’une réserve naturelle. Dans ce cadre idyllique, son compagnon s’étant absenté pour une conférence, sa quiétude est compromise par l’arrivée d’un trio de chasseurs de kangourous. Lorsque les trois rustres croisent la route de la jeune femme, ils voient en elle un gibier de choix. S’engage alors un jeu du chat et de la souris entre les prédateurs et leur proie. Pour Jessica, le plus important va désormais se résumer à un mot : survivre !

C’est comme qui dirait une décharge d’adrénaline étalée sur 86 minutes. Un pied monumental que l’on prend du début à la fin, une expérience jouissive et un divertissement haut de gamme. Fair Game du réalisateur, scénariste, comédien, producteur et monteur australien Mario Andreacchio (né en 1955) est un modèle de série B. A ne pas confondre avec les autres films du même nom, celui de 1995 d’Andrew Sipes avec Cindy Crawford et William Baldwin, ou bien encore celui réalisé en 2010 par Doug Liman avec Naomi Watts et Sean Penn, le Fair Game qui nous intéresse ici est un chaînon manquant entre les Mad Max de Georges Miller et le cultissime Réveil dans la terreurWake in fright (ou bien encore Outback) de Ted Kotcheff (Rambo) qui avait secoué l’Australie en 1971. Autant dire que ce trip qui sent la sueur et la crasse vaut le détour, d’autant plus que l’actrice principale Cassandra Delaney s’avère bad-ass à souhait et sa ressemblance physique avec Linda Hamilton est souvent troublante.

Une jolie jeune femme qui garde un sanctuaire pour animaux sauvages au fin fond de l’outback australien doit faire face à trois chasseurs de kangourous. Lassés de tuer ces marsupiaux, ils ont décidé de s’attaquer aux animaux du sanctuaire et de s’amuser également un peu avec la gardienne. Mais cette dernière, sous ses airs tranquilles, cache un caractère bien trempé…

Mario Andreacchio n’est pas un réalisateur très célèbre, mais demeure prisé par les cinéphages et adeptes de films d’exploitation (ici la Aussie Exploitation, ou la Ozploitation, productions australiennes) pour son Fair Game, qui avait connu à sa sortie un large succès, à l’exception de son pays d’origine. Maintes fois copié, jamais égalé, ce thriller possède ce truc poisseux unique et sec comme un coup de trique du bush australien. Si Fair Game est son premier long métrage pour le cinéma, Mario Andreacchio s’en tire à merveille et bénéficie d’une solide équipe technique, composée entre autres du regretté chef opérateur Andrew Lesnie, décédé en 2015 à l’âge de 59 ans, futur directeur de la photographie de Babe, le cochon devenu berger (1995) et de sa suite, mais aussi surtout de la trilogie du Seigneur des anneaux et celle plus regrettable du Hobbit de Peter Jackson. Son travail remarquable est ici à signaler et participe à la grande réussite de Fair Game, qui compile quelques scènes inscrites dans les mémoires, comme celle où Jessica se retrouve attachée à l’avant du véhicule des salopards.

Si le scénario de Rob George est plutôt simple, l’histoire n’en reste pas moins efficace et prétexte à quelques affrontements et confrontations particulièrement musclés entre le trio frappadingue et la belle fermière, surtout que cette dernière est loin de se laisser faire comme ils auraient pu l’imaginer. C’est d’ailleurs en (re)voyant Fair Game, que l’on se rend compte à tel point le surestimé Revenge de Coralie Fargeat a pompé de partout le film de Mario Andreacchio.

Tourné dans le sud de l’Australie comme un véritable comic-book, selon le souhait du cinéaste, qui voulait également proposer une réflexion sur la violence, sans pour autant se prendre au sérieux, Fair Game est rapidement devenu un film culte. La composition dissonante et étrange d’Ashley Irwin apporte au film un cachet insolite, tordu, comique également. Parmi les trois Pieds Nickelés, se distingue David Sandord, dans le rôle de Ringo. Inconnu au bataillon, il vole la vedette à ses comparses plus renommés grâce à ses cascades plutôt dingues et réalisées sans doublure. Il s’en donne à coeur joie dans le dernier acte, quand la bande décide de s’en prendre directement à l’habitation de Jessica.

Mis en scène sous une chape de plomb, Fair Game laisse la bouche asséchée et un goût de métal au palais, ravit l’amateur de film Bis et reste un des rares exemples de ride offrant à une actrice l’occasion d’interpréter dans les années 1980 une jeune femme qui décide de répondre à ses agresseurs avec les mêmes arguments.

LE COMBO BLU-RAY/DVD

Edition limitée à 1000 exemplaires concoctée par Le Chat qui fume. Fair Game est disponible dans un combo Blu-ray/DVD, qui prend la forme d’un Digipack à trois volets, reprenant deux photogrammes emblématiques du film. Le tout est glissé dans un fourreau cartonné du plus bel effet, qui arbore le visuel d’une des affiches d’exploitation du film. Le menu principal est animé et musical.

Nous trouvons sur cette édition une présentation de Fair Game par Eric Peretti (12’30’). Le programmateur au Lausanne Underground Film et Music Festival, ainsi qu’aux Hallucinations collectives de Lyon retrace avec une passion toujours contagieuse les origines de Fair Game avec moult anecdotes de production et de tournage, sans oublier l’accueil et la sortie. Eric Peretti clôt cet entretien en évoquant le système de financement du cinéma australien, ainsi que l’impact du film sur l’Ozploitation.

Egalement présents sur cette édition, un mini-making of (3’40) comprenant quelques images de tournage, des films-annonces et divers storyboards (8’).

L’Image et le son

L’élévation HD (codec AVC) sied très bien au film de Mario Andreacchio. La belle photo d’Andrew Lesnie est excellemment restituée avec tous ses partis pris esthétiques originaux. La propreté de la copie est de mise, à l’exception de points blancs multiples sur le générique, de fils en bord de cadre et de quelques rayures verticales éparses, les couleurs (bleue, rouille, jaune) et les contrastes sont relevés et le piqué impressionne souvent. Belle osmose entre le ciel bleu azur et la terre ocre. La patine argentique est présente, bien gérée, plus appuyée sur les séquences sombres. Mention spéciale également à la luminosité du master.

Deux mixages au choix. La version française ou la version originale aux sous-titres imposés. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel. Du point de vue dynamique, la VF l’emporte avec un report plus élevé des dialogues et de la musique d’Ashley Irwin. Sinon, notre préférence se tourne bien sûr vers la piste anglaise, plus harmonieuse et moins rentre dedans.

Crédits images : © Le Chat qui fume / Screenbound International Pictures LTD. / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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