LE GRAND CHEF réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 10 septembre 2021 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Fernandel, Gino Cervi, Joël Papouf, Georges Chamarat, Florence Blot, Noëlle Norman, Dominique Davray, Helena Manson, Jean-Jacques Delbo, Albert Michel, Renée Passeur…
Scénario : Henri Verneuil, Henri Troyat & Jean Manse, d’après une nouvelle de O. Henry
Photographie : Roger Hubert
Musique : Gérard Calvi
Durée : 1h29
Date de sortie initiale : 1959
LE FILM
Antoine et Paul sont laveurs de voitures dans une station “Washmobile”. Tout en frottant les somptueuses carrosseries, Paul s’efforce de convaincre Antoine de se lancer dans le kidnapping afin d’avoir assez d’argent pour acheter une station de pompes à essence. Ils décident d’enlever Éric un gamin de six ans, fils du milliardaire Jemelin. L’enlèvement réussit mais, à peine à la maison, les deux compères s’aperçoivent qu’ils ont kidnappé le gosse le plus insupportable de Paris…
Pour la plupart des cinéphiles, le nom d’Henri Verneuil (1920-2002) évoque immédiatement Un singe en hiver (1962), Mélodie en sous-sol (1963), Cent mille dollars au soleil (1964), Le Clan des Siciliens (1969), Le Casse (1971), Peur sur la ville (1975),I…comme Icare (1979) et bien d’autres. Pourtant, avant ces immenses succès populaires, le cinéaste avait déjà connu moult triomphes au cinéma et ce dès son premier long-métrage en 1951, La Table-aux-crevés, qui avait attiré plus de trois millions de spectateurs. Il s’agissait alors de sa deuxième collaboration avec Fernandel, cinq ans après un court-métrage intitulé Escale au soleil. Les deux hommes décident de remettre le couvert dès l’année suivante…résultat des courses, le réalisateur et le comédien s’associeront à huit reprises avec toujours autant de réussite au box-office. Après Le Fruit défendu (1952, 4 millions d’entrées), Le Boulanger de Valorgue (1953, 3,7 millions d’entrées), Carnaval (1953, 2,1 millions d’entrées), L’Ennemi public numéro un (1954, 3,8 millions d’entrées) et Le Mouton à cinq pattes (1954, 4,1 millions d’entrées) qui se sont succédé, les deux hommes se séparent momentanément. Si Fernandel ne cesse de tourner (il est à l’affiche de cinq films rien qu’en 1957), Henri Verneuil se tourne vers le drame avecLes Amants du Tage (1955) et Des gens sans importance(1956), ainsi que le film policier avec Une manche et la belle (1957). 1959 est une grande année, puisque le tandem renoue pour deux films, Le Grand Chef et La Vache et le Prisonnier, qui sortent à neuf mois d’intervalle. Si le second se placera sur la première marche du podium avec 8,8 millions de spectateurs, ce n’est pas le cas pour le premier qui peine à attirer plus de 2,3 millions de français. Pas un mauvais score évidemment, mais ces premières retrouvailles ne sont pas à la hauteur de leurs anciens hits. Néanmoins, Le Grand Chef reste une savoureuse comédie burlesque, dans laquelle Fernandel donne la réplique à l’italien Gino Cervi, son légendaire partenaire de la saga Don Camillo, où il interprétait Giuseppe Bottazzi dit Peppone. L’alchimie entre les deux acteurs est évidente et leurs pitreries rappellent constamment celles de Laurel et Hardy. Un divertissement bon enfant au charme rétro, qui a connu moult diffusions à la télévision jusque dans les années 1990 où il sera d’ailleurs colorisé avec l’autorisation du metteur en scène.
BRELAN D’AS réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 9 avril 2021 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Michel Simon, Raymond Rouleau, Van Dreelen, Nathalie Nattier, René Genin, Arlette Merry, Pierre Sergeol, Inge Landgut, Jacqueline Porel, Alexandre Rignault, Christian Fourcade, Maurice Teynac…
Scénario : Jacques Companeez & André Tabet, d’après les oeuvres de Georges Simenon, Stanislas André Steeman & Peter Cheney
Photographie : André Germain
Musique : Henri Rys & Hans May
Durée : 1h52
Date de sortie initiale : 1952
LE FILM
Trois sketches, inspirés de trois auteurs de polars et mettant en scène le célèbre Wens, l’illustre commissaire Maigret, et le détective américain Lemmy Caution.
La Mort dans l’ascenseur : L’inspecteur Wens confond l’assassin de deux femmes en sapant son alibi.
Je suis un tendre : Lemmy Caution doit se mesurer avec de redoutables dames avant de mettre un gangster hors état de nuire.
Les Témoignages d’un enfant de chœur : Maigret sauve l’enfant de choeur qui, témoin d’un crime, courait un grand danger.
LE MOUTON À 5 PATTES réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Fernandel, Françoise Arnoul, Andrex, Georges Chamarat, Paulette Dubost, Louis de Funes, René Genin, Denise Grey, Dario Moreno, Noël Roquevert, Albert Michel, Edouard Delmont, Michel Ardan, Edmond Ardisson, Ky Duyen, Tony Jacquot…
Scénario : Albert Valentin, René Barjavel & Henri Verneuil
Photographie : Armand Thirard
Musique : Georges Van Parys
Durée : 1h44
Date de sortie initiale : 1954
LE FILM
Il y a 40 ans, le village de Trézignan a accueilli parmi ses habitants des quintuplés nés de l’union d’un couple de la bourgade. Aujourd’hui, une grande fête est organisée en l’honneur des cinq enfants, devenus adultes, afin de relancer le tourisme. C’est leur parrain qui est chargé de tous les retrouver et réunir pour l’occasion, au grand désarroi de leur père…
On a peut-être tendance à l’oublier, mais la carrière d’Henri Verneuil (1920-2002) a démarré avec ses fructueuses collaborations avec Fernandel (1903-1971). Au total, un court-métrage intitulé Escale au soleil (1947), mais aussi et surtout huit longs-métrages au succès fulgurant, La Table-aux-crevés (1952, 3,1 millions d’entrées), Le Fruit défendu (1952, 4 millions d’entrées), Le Boulanger de Valorgue (1953, 3,7 millions d’entrées), Carnaval (1953, 2,1 millions d’entrées), L’Ennemi public numéro un (1954, 3,8 millions d’entrées), Le Mouton à cinq pattes (1954, 4,1 millions d’entrées), Le Grand Chef (1959, 2,3 millions d’entrées) et La Vache et le Prisonnier (1959, 8,8 millions d’entrées). Antépénultième association du tandem, Le Mouton a cinq pattes est donc leur deuxième plus grand triomphe au box-office, ce qui permet à Fernandel de placer quatre de ses films dans le top 15 en 1954 avec Ali Baba et les 40 voleurs de Jacques Becker, Mam’zelle Nitouche d’Yves Allégret et L’Ennemi public numéro un du même Verneuil. Comédie souvent succulente et dont le charme rétro fonctionne toujours autant, Le Mouton à cinq pattes est comme qui dirait un film à sketches déguisé, dans le sens où chaque partie consacrée à l’un des frères Saint-Forget se trouve reliée l’une à l’autre par un fil conducteur, jusqu’à l’acte final où un plan truqué très bien fait montre 5 Fernandel réunis à l’écran, tandis qu’un sixième (le père) les observe. Le rythme est quelque peu en dents de scie et certains segments sont moins inspirés que d’autres, mais Le Mouton à cinq pattes bénéficie du talent multiple de Fernandel, qui s’en donne à coeur joie, aussi à l’aise en bourgeois guindé qui règne sur un empire de cosmétiques que dans les guêtres d’un simple laveur de carreaux, d’un marin crasseux, d’un journaliste spécialisé dans le courrier du coeur et même dans la soutane d’un abbé dont toute la commune se moque parce-qu’il ressemble à…Don Camillo ! Ajoutez à cela la belle musique de Georges Van Parys, la superbe photographie d’Armand Thirard et surtout la participation dantesque d’un Louis de Funès, qui du haut de ses 40 ans (et de ses cheveux) tient la dragée haute à son partenaire et parvient même à lui voler la vedette dès son apparition, et vous obtenez une comédie simple et efficace (nommée à l’Oscar pour le scénario et pour le meilleur film étranger !), récompensée par le Léopard d’or au Festival de Locarno, qui fait mouche encore près de 70 ans après sa sortie.
MÉLODIE EN SOUS-SOL réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Alain Delon, Maurice Biraud, Viviane Romance, Claude Cerval, Henri Virlojeux, Jean Carmet, José Luis de Vilallonga, Rita Cadillac, Clara Marlier, Dora Doll…
Scénario : Albert Simonin, Michel Audiard & Henri Verneuil d’après le roman de John Trinian
Photographie : Louis Page
Musique : Michel Magne
Durée : 1h58
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
A peine sorti de prison, Charles, un truand à la retraite, refuse de s’acheter une bonne conduite. Ce dernier décide de monter un gros casse : le cambriolage du casino Palm Beach à Cannes. Pour mener à bien ce projet, Charles aura à ses côtés Francis, un jeune voyou sans scrupules et Louis, beau-frère de celui-ci. Chacun aura un rôle bien défini : Charles surveillera les salles du casino, Francis utilisera ses charmes pour visiter les coulisses du lieu et Louis sera le chauffeur des deux compères.
Dans une situation tendue, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne, personne ne conteste. Y’a des statistiques là-dessus.
Henri Verneuil définissait ainsi son duo d’acteurs vedettes de Mélodie en sous-sol : « D’un côté, un pachyderme. Lent. Lourd. Les yeux enfoncés sous des paupières ridées et, dans l’attitude, la force tranquille que confère le poids. Celui du corps. De l’âge. De l’expérience. Quarante ans de carrière. Soixante-dix films : Gabin. De l’autre, un félin. Un jeune fauve, toutes griffes rentrées, pas un rugissement mais des dents longues et, dans le regard bleu acier, la détermination de ceux qui seront un jour au sommet : Delon ». C’est en effet ainsi que le spectateur pourrait définir les personnages incarnés par Gabin et Delon. Le vétéran qui souhaite faire un dernier coup avant de se retirer, accompagné du jeune ambitieux. Henri Verneuil retrouve Jean Gabin après le succès d’Un Singe en Hiver et lui offre une fois de plus un rôle qui lui colle désormais à la peau, celui du cerveau en ébullition dans un corps un peu fatigué, qui souhaite passer le relais, après avoir mis au point le plus gros coup de sa carrière.
UN SINGE EN HIVER réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert, Gabrielle Dorziat, Paul Frankeur, Hella Petri, Marcelle Arnold…
Scénario : François Boyer, Henri Verneuil & Michel Audiard d’après le roman d’Antoine Blondin
Photographie : Louis Page
Musique : Michel Magne
Durée : 1h45
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
L’hôtelier d’une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d’alcool. C’était sans compter avec l’arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation…
Si je buvais moins, je serais un autre homme, et j’y tiens pas !
Ravis de leurs précédentes collaborations sur Des gens sans importance (1956) et Le Président (1961), Jean Gabin et Henri Verneuil se retrouvent en 1962 pour l’adaptation du roman éponyme d’Antoine Blondin (prix Interallié en 1959), Un singe en hiver. Quelques années auparavant, une première tentative de transposition avait été refusée par la MGM qui n’y voyait qu’une simple et honteuse histoire d’alcooliques. Après le projet d’adaptation du roman Au large d’Eden de Roger Vercel, abandonné suite au refus de Jean Gabin (faute de pied marin), le studio revient finalement sur sa décision. Henri Verneuil obtient le feu vert pour Un singe en hiver.
LE PRÉSIDENT réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.
Acteurs : Jean Gabin, Bernard Blier, Renée Faure, Henri Crémieux, Alfred Adam, Louis Seigner, Georges Adet, Albert Michel…
Scénario : Michel Audiard, Henri Verneuil d’après le roman de Georges Simenon
Photographie : Louis Page
Musique : Maurice Jarre
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 1961
LE FILM
Agé de 73 ans, l’ancien Président du Conseil Emile Beaufort joue toujours un rôle central dans la vie politique du pays. La rédaction de ses mémoires lui permet de revenir sur son parcours et d’évoquer ses relations avec Philippe Chamalont, sur le point de devenir à son tour Président du Conseil.
Emile Beaufort (Jean Gabin) : Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.
N’y allons pas par quatre chemins, Le Président est l’un des plus beaux et l’un des plus grands rôles de Jean Gabin. Adapté du roman de Georges Simenon, mis en scène par Henri Verneuil, sa seconde collaboration avec le monstre du cinéma français, cinq ans après le merveilleux Des gens sans importance (1956), Le Président demeure toujours autant d’actualité puisque le film évoque la formation de l’Europe, la condamnation des rapports étroits entre les députés et le monde des affaires ou de l’industrie, ainsi qu’une crise économique sans précédent. Littéralement habité par son personnage, Jean Gabin donne la (fabuleuse et écrite sur mesure) réplique au phénoménal Bernard Blier, dirigé pour la première fois par Henri Verneuil. Du grand cinéma quoi !
MAXIME réalisé par Henri Verneuil, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 septembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.
Acteurs : Michèle Morgan, Charles Boyer, Arletty, Felix Marten, Jane Marken, Micheline Luccioni, Meg Lemonnier, André Brunot, Geneviève Morel, Jacques Dufilho, Fernand Fabre, Van Doude, Jean-Marie Proslier…
Scénario : Henri Jeanson, Albert Valentin, Henri Verneuil d’après le roman d’Henri Duvernois
Photographie : Christian Matras
Musique : Georges Van Parys
Durée : 1h58
Date de sortie initiale : 1958
LE FILM
Jacqueline Monneron, une riche et élégante célibataire, mène une vie brillante et mondaine dans ce Paris de la fin de la Belle Epoque. Elle est courtisée par Hubert, un jeune homme mal élevé qu’elle rejette et évite. Celui-ci charge Maxime, son homme à tout faire, de lui « arranger » une entrevue avec Jacqueline.
Après six films avec Fernandel tournés en trois ans, La Table-aux-crevés, Le Fruit défendu, Le Boulanger de Valorgue, Carnaval, L’Ennemi public numéro un et Le Mouton à cinq pattes et après autant de succès dans les salles avec près de 21 millions de spectateurs cumulés, sans compter le film à sketches Brelan d’as en 1952 (1,7 million d’entrées), Henri Verneuil connaît un premier virage avec Les Amants du Tage, adapté de Joseph Kessel. Un coup d’essai dramatique que le cinéaste transformera en coup de maître dès l’année suivante avec Des gens sans importance, tourné dans la foulée et avec lequel Henri Verneuil prendra définitivement son envol. Le réalisateur revient à la comédie avec Paris, Palace Hôtel, puis aborde le registre policier avec Une manche et la belle. En 1958, Henri Verneuil décide d’adapter un roman d’Henri Duvernois, Maxime (publié en 1927), avec le scénariste Albert Valentin, mais aussi et surtout avec Henri Jeanson. Et c’est un festival. Toujours à mi-chemin entre la comédie caustique (aux dialogues étincelants) et le drame social, Maxime se déguste comme une pâtisserie de grand luxe, un macaron de chez Dalloyau, composé de plusieurs couches, certaines douces, d’autres beaucoup plus amères, mais qui prises ensemble laissent un goût inimitable en bouche. Merveilleusement réalisé par l’un des plus grands metteurs en scène français du vingtième siècle, Maxime reste une de ses œuvres les plus méconnues, qui mérite largement d’être redécouvert.
I…COMME ICARE réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 30 août 2017 chez LCJ Editions
Acteurs : Yves Montand, Michel Etcheverry, Roger Planchon, Jacques Denis, Pierre Vernier, Jacques Sereys…
Scénario : Henri Verneuil, Didier Decoin
Photographie : Jean-Louis Picavet
Musique : Ennio Morricone
Durée : 2h02
Date de sortie initiale : 1979
LE FILM
Jarry, un chef d’état, est abattu au cours d’une visite officielle, alors qu’il circulait dans une voiture décapotable, son assassin, Karl Eric Daslow, est retrouvé mort dans l’ascenseur de l’immeuble d’où il a tiré. Après une année d’investigations, l’hypothèse du tueur psychopathe et isolé semble s’imposer. Cependant, l’un des membres de la commission d’enquête, le procureur Volney, refuse de se rallier à la version officielle et décide de poursuivre seul l’enquête, avec l’aide de ses assistants. Or, au fur et à mesure que ses investigations avancent, les témoins du crime meurent tous les uns après les autres, dans de troublantes circonstances…
« Cette histoire est
entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre ». Boris Vian, L’écume des jours .
Habitué à sortir un film tous les deux ans, Henri Verneuil mettra un an supplémentaire pour écrire et mettre en scène I…comme Icare, sublime thriller très largement inspiré de l’assassinat de JFK et de l’enquête qui a suivi, la célèbre Commission Warren. Carré, passionnant, froid comme l’acier, magistralement interprété par Yves Montand dans un de ses plus grands rôles et par toute une ribambelle de comédiens talentueux, I…comme Icare propose certaines pistes de réflexion, joue avec un aspect documentaire inattendu (voire l’expérience de Milgram en milieu de film) et n’oublie jamais sa dimension divertissante. Du grand art, du cinéma populaire au sens le plus noble. Du Verneuil quoi !
LES AMANTS DU TAGEréalisé par Henri Verneuil,disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livretle 22 octobre 2018 chez Coin de mire Cinéma
Acteurs : Daniel Gélin, Françoise Arnoul, Trevor Howard, Marcel Dalio, Amalia Rodriguez, Ginette Leclerc, Georges Chamarat, Betty Stockfled, Jacques Mulières…
Scénario : Jacques Companéez, Marcel Rivet d’après le roman éponyme de Joseph Kessel
Photographie : Roger Hubert
Musique : Lucien Legrand
Durée : 1h52
Date de sortie initiale: 1955
LE FILM
Pour fuir un passé trop douloureux, Pierre Roubier s’est exilé à Lisbonne… en compagnie d’amis de rencontre, de maîtresses de hasard, il essaie d’oublier le jour maudit où, par jalousie, il a tué sa femme. Perdu dans le grouillement bigarré de la ville, il fait alors la connaissance de Kathleen Dinver…
Comme je l’indiquais dans la critique des Gens sans importance, Les Amants du Tage est le premier vrai grand virage du réalisateur d’Henri Verneuil après ses immenses succès populaires mettant en scène Fernandel. Dans cette adaptation d’un roman de Joseph Kessel (qui signe ici les merveilleux dialogues) publié en 1954, le cinéaste passe à la vitesse supérieure en jouant sur le cadre et avec toute la technique mise à disposition, tandis que son récit mélodramatique lui permet de démontrer son art du storytelling. Romanesque, exotique et émouvant, Les Amants du Tage est un très beau film méconnu à travers lequel naît véritablement l’un de nos plus grands réalisateurs.
Paris, août 1944 : la guerre finie, Pierre Roubier rentre chez lui et découvre sa femme dans les bras de son amant. De colère, il les abat tous deux d’un coup de mitraillette, mais, grâce à son passé de résistant, écope d’une peine symbolique. Il s’exile à Lisbonne où il devient chauffeur de taxi. Il rencontre la séduisante Kathleen Dinver. La jeune femme, récemment veuve, est elle-même aux prises avec un passé pesant : elle est en effet soupçonnée par l’opinion publique d’avoir contribué à la mort de son mari, Lord Denver, dans un tragique accident. Un amour naît entre Pierre et Kathleen, qui va être contrarié par le poids du passé, surtout que Kathleen fait l’objet d’une filature de la part de l’inspecteur Lewis, bien décidé à démontrer sa culpabilité.
En 1955, Henri Verneuil délaisse momentanément Fernandel après six films et autant d’immenses succès populaires en commun. Tourné entre Paris et Lisbonne, Les Amants du Tage joue la carte de la romance contrariée avec comme toile de fond la capitale portugaise, une musique bouleversante signée Michel Legrand et le fado de la grande Amália Rodrigues. Loin d’utiliser Lisbonne comme simple carte postale, Henri Verneuil joue avec les contrastes entre une ville solaire et chaleureuse et l’amour d’un jeune couple parasité par le passé trouble de la jeune femme où le personnage de l’inspecteur retors symboliserait l’éclipse du feu ardent qui les anime.
Pour sa seule incursion dans le cinéma d’Henri Verneuil, Daniel Gélin campe un antihéros sombre, négatif, éteint, torturé, qui tente de se reconstruire (en en faisant un peu trop c’est vrai) après un terrible drame qui lui a fait perdre les pédales. Une possible rédemption lui apparaîtra sous l’apparence d’une jeune femme divine, sensuelle, mais qui dissimule également un drame récent. Comme dans Des gens sans importance, la vie réunit ces deux individus écorchés, en marge. Pierre et Kathleen se reconnaissent et vont s’aimer. Cette dernière est incarnée par la sublime Françoise Arnoul, alors comédienne fétiche du cinéaste. Sa beauté naturelle, magnifiquement photographiée par Roger Hubert, crève l’écran une fois de plus et Les Amants du Tage vaut en très grande partie pour la puissance de son jeu et son charisme flamboyant, mystérieux et envoûtant. Celui qui tire également son épingle du jeu n’est autre que l’immense acteur britannique Trevor Howard, dans le rôle de Lewis, l’obstiné inspecteur de Scotland Yard, bien décidé à démontrer la culpabilité de Kathleen, pour ensuite la mettre sous les verrous. En français dans le texte, en phonétique certes, l’acteur fait le lien avec Brève rencontre et Les Amants passionnés de David Lean, sortis en 1945 et 1949. Son flegme so british dissimule en réalité un flic diabolique, opiniâtre, implacable, prêt à tout pour aller au bout de sa mission.
S’il lui manque un certain souffle pour convaincre entièrement, Les Amants du Tage démontre l’indéniable virtuosité de son metteur en scène et le sort réservé à ces deux amants rattrapés par le destin marque définitivement les esprits. Un charme rétro toujours intact et élégant, transcendé par sa beauté plastique. Un coup d’essai que transformera Henri Verneuil en coup de maître avec Des gens sans importance, tourné dans la foulée.
LE DIGIBOOK
Nous en avons déjà parlé à trois reprises, si vous désirez en savoir plus sur la présentation de l’objet concocté par Coin de Mire Cinéma, reportez-vous aux chroniques d’Archimède le clochard, Les Grandes familles et Des gens sans importance. Même chose que pour ces trois titres, le menu principal est fixe et musical.
Si vous décidez d’enclencher le film directement. L’éditeur propose de reconstituer une séance d’époque. Une fois cette option sélectionnée, les actualités Pathé du moment démarrent alors, suivies de la bande-annonce d’un film, puis des publicités d’avant-programme, réunies grâce au travail de titan d’un autre grand collectionneur et organisateur de l’événement La Nuit des Publivores. Le film démarre une fois que le salut du petit Jean Mineur (Balzac 00.01).
L’édition desAmants du Tage contient donc les actualités de la 11e semaine de l’année 1955 comme la venue à Paris de la comédienne Gina Lollobrigida pour la présentation de son nouveau film, la création d’un tissu inusable ou le salon des arts ménagers parasité par le groupe vocal des Quatre Barbus (10’).
Ne manquez pas les formidables réclames de l’année 1955 avec une publicité pour les esquimaux Gervais, les caramels Valentin, l’eau Vichy Célestins, Nescafé et un shampooing étrange constitué d’oeufs (8’).
La bande-annonce des Amants du Tage et celles des cinq autres titres de la collection édités le 22 octobre sont également disponibles.
L’Image et le son
En dehors de quelques images d’archives en début de film, forcément marquées et non retouchées, et de la dernière séquence aux légers fourmillements, le master restauré en Haute-Définition des Amants du Tage est superbe. On ne s’attendait pas à un tel rendu. La copie est étincelante, avec des noirs denses qui côtoient des blancs immaculés et la palette de gris est largement étendue. La restauration est exceptionnelle, aucune scorie n’a survécu au nettoyage numérique et le piqué est bluffant. Le grain original est heureusement conservé et excellemment géré. Ce Blu-ray permettra de (re)découvrir totalement cette œuvre d’Henri Verneuil. Exit l’ancienne édition DVD disponible chez LCJ !
La piste mono bénéficie d’un encodage en DTS HD-Master Audio. Si quelques saturations demeurent inévitables surtout sur les quelques dialogues aigus et les fados, l’écoute se révèle fluide, limpide et surtout saisissante. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
DES GENS SANS IMPORTANCEréalisé par Henri Verneuil,disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livretle 22 octobre 2018 chez Coin de mire Cinéma
Acteurs : Jean Gabin, Françoise Arnoul, Pierre Mondy, Yvette Etiévant, Dany Carrel, Edmond Ardisson, Robert Dalban, Paul Frankeur, Jacques Marin…
Scénario : Henri Verneuil, François Boyer d’après le roman éponyme de Serge Groussard
Photographie : Louis Page
Musique : Joseph Kosma
Durée : 1h43
Date de sortie initiale: 1956
LE FILM
Jean Viard, routier, quinquagénaire, mal marié et père de trois enfants, rencontre Clotilde. Elle a vingt ans, elle est jolie et amusante. Elle travaille dans un relais routier où ils se retrouvent à la faveur des passages réguliers de Jean. Ils prennent peu à peu conscience d’une irrésistible passion qui les bouleverse, mais leur relation vire au drame…
Des gens sans importance est comme qui dirait le long métrage avec lequel le cinéaste Henri Verneuil prend véritablement son envol. Après six films avec Fernandel tournés en trois ans, La Table-aux-crevés, Le Fruit défendu, Le Boulanger de Valorgue, Carnaval, L’Ennemi public numéro un et Le Mouton à cinq pattes et après autant de succès dans les salles avec près de 21 millions de spectateurs cumulés, sans compter le film à sketches Brelan d’as en 1952 (1,7 million d’entrées), Henri Verneuil connaît un premier virage avec Les Amants du Tage, adapté de Joseph Kessel, sur lequel je reviendrai bientôt. Si le succès est moins important, le film cumule malgré tout 1,8 million d’entrées en 1955. Des gens sans importance transforme cet essai en véritable coup de maître. Chef d’oeuvre très souvent oublié, le neuvième long métrage d’Henri Verneuil s’impose comme le digne représentant d’un néoréalisme à la française, porté par le monstre Jean Gabin (première des cinq collaborations avec le réalisateur) qui reprend le volant et la salopette de routier de l’excellent Gas-oil de Gilles Grangier, sorti quelques mois auparavant. Pourtant, c’est un tout autre personnage que l’immense comédien interprète dans Des gens sans importance, adapté du roman de Serge Groussard. Il y est une fois de plus magnifique et bouleversant.
Routier, Jean Viard ne trouve aucune compréhension auprès de sa famille avec laquelle il ne s’entend guère. Il lui est reproché ses longues absences, ses retours souvent retardés, le peu de temps à séjourner chez lui entre deux missions. Avec son fidèle coéquipier Berty, il s’arrête souvent au relais « La Caravane » où il rencontre Clotilde, une petite bonne d’une vingtaine d’années. Lassitude, solitude des deux êtres qui, irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, se rapprochent. Un amour solide naît. De multiples contretemps vont empêcher Jean et Clotilde de former un couple durable. Jean perd momentanément son emploi. Clotilde, enceinte, n’osera lui avouer son état et se fera avorter.
Avec un réalisme quasi-documentaire, Henri Verneuil capte le quotidien morose de ses chauffeurs routiers dès la première séquence du film. Le regard usé par les 1500 kilomètres qu’ils viennent de s’enfiler sans interruption, Jean (Jean Gabin) et son collègue Berty (Pierre Mondy) viennent de se relayer une fois de plus et sont bientôt de retour au bercail. Jean s’installe sur la banquette et laisse le volant à son ami pour essayer de se reposer un petit peu. Mais Berty est aussi fatigué que Jean et évite l’accident de justesse. Henri Verneuil montre la lassitude d’un travail morne, ces hommes lancés avec leur 15 tonnes sur des routes détrempées et qui disparaissent dans le brouillard. Leur vie se résume à la route. Jean a bien une femme qui l’attend à la maison, mais alors qu’il rentre au petit matin, sa femme s’occupe des tâches ménagères. Pour elle, sa vie c’est aussi cela, avec en plus ses deux garçons en bas âge. Ils ont également une fille de 17 ans, Jacqueline (la délicieuse Dany Carrel), qui vient juste de rentrer du réveillon de Noël. La jeune femme rêve de devenir, mais Jean ne cesse de la ramener à la réalité en étant froid et dur avec elle. La famille est au bord de l’implosion, tout le monde parle fort et s’envoie des trucs dégueulasses à la figure.
Durant le premier quart d’heure, le cinéaste dresse le tableau. Le personnage, son entourage, son quotidien, son boulot, son niveau de vie, sa famille, les tensions au travail avec un contremaître (Robert Dalban) qui vérifie le contrôlographe (le fameux « mouchard ») installé dans le tableau de bord, pour voir si ses employés se sont payé du bon temps sur la route. C’est alors que Jean rencontre Clotilde, alias Clo, qui va lui donner l’espoir d’une vie meilleure malgré leurs trente ans de différence. Clo est merveilleusement incarnée par Françoise Arnoul, alors comédienne fétiche d’Henri Verneuil, qui la dirigera cinq fois. Magnétique, sensuelle, elle crève ici l’écran comme dans Les Amants du Tage l’année précédente avec son regard désespéré, comme si l’ennui et la solitude l’avaient fait vieillir prématurément. Ces deux êtres marginaux se reconnaissent entre eux. L’envie de contrecarrer leur destin et de prendre des chemins de traverse aura raison d’eux.
Comme s’il était à jamais lié au bitume, Jean se retrouvera sur la même route, celle qui lui a été tracée depuis toujours, tandis que Clo lui apparaîtra comme un mirage, à l’instar de ces pubs qui jonchent son chemin la nuit, à peine éclairées par ses phares. Henri Verneuil montre également l’horizon bouché des petites gens qui doivent se contenter d’une chambre minable dans un hôtel de passe, sans se plaindre. Les jeunes femmes enceintes et sans ressources se voient confier l’adresse d’une obscure faiseuse d’anges pour les libérer de leurs nouveaux fardeaux, thème alors encore extrêmement tabou. Henri Verneuil montre tout cela avec frontalité, une simplicité des mots, crue, violente, qui interpelle du début à la fin. La vie ne fait aucun cadeau et détruit tout, surtout chez ceux qui croyaient pouvoir se jouer d’elle.
Sans aucun misérabilisme, d’un pessimisme rare, noir comme le charbon (comme la sublime photo de Louis Page), furieusement mélancolique (le thème entêtant de Joseph Kosma), Des gens sans importance (quel beau titre !) est un important chef d’oeuvre à réhabiliter de toute urgence.
LE DIGIBOOK
Fondateur de la structure indépendante Coin de mire Cinéma, Thierry Blondeau est un autodidacte, un cinéphile passionné et grand collectionneur (plus de 10.000 titres dans sa DVDthèque) qui a décidé de se lancer dans le marché de la vidéo dans le but d’éditer des films qu’il désirait voir débarquer dans les bacs depuis longtemps. Prenant son courage à deux mains, essuyant le refus de la plupart des éditeurs qui riaient devant son projet, Thierry Blondeau ne s’est jamais découragé. Son envie et son amour infini pour le cinéma et le support DVD/Blu-ray ont porté leurs fruits. Voilà donc la collection « La Séance » qui s’ouvre le 22 octobre 2018 avec six titres : Les Amants du Tage et Des gens sans importance d’Henri Verneuil, Si tous les gars du monde… de Christian-Jaque, Porte des Lilas de René Clair, Les Grandes familles de Denys de La Patellière et Archimède le clochard de Gilles Grangier. Inédits en Blu-ray, ces titres seront édités à 3000 exemplaires.
Coin de mire Cinéma a d’ores et déjà annoncé les sorties de Paris est toujours Paris de Luciano Emmer, Le Cas du Docteur Laurent de Jean-Paul le Chanois, Des Pissenlits par la racine de Georges Lautner, Le Train de John Frankenheimer (en co-édition avec L’Atelier d’images), La Grosse caisse d’Alex Joffé et L’Affaire Dominici de Claude Bernard Aubert. Chaque restauration sera assurée par TF1 en collaboration avec le CNC. Ont également participé à la réalisation de ce projet L’Atelier d’images (entre autres Hugues Peysson et Jérôme Wybon), Celluloïd Angels, Intemporel et Slumberland. Signalons que chaque titre est annoncé au tarif de 32€, disponible à la vente sur internet et dans certains magasins spécialisés à l’instar de Metaluna Store tenu par l’ami Bruno Terrier, rue Dante à Paris.
L’édition prend la forme d’un Digibook (14,5cm x 19,5cm) suprêmement élégant. Le visuel est très recherché et indique à la fois le nom de l’éditeur, le titre du film en lettres d’or, le nom des acteurs principaux, celui du réalisateur, la restauration (HD ou 4K selon les titres), ainsi que l’intitulé de la collection. L’intérieur du Digibook est constitué de deux disques, le DVD et Blu-ray, glissés dans un emplacement inrayable. Une marque est indiquée afin que l’acheteur puisse y coller son numéro d’exemplaire disposé sur le flyer volant du combo, par ailleurs reproduit dans le livret. Deux pochettes solides contiennent des reproductions de dix photos d’exploitation d’époque (sur papier glacé) et de l’affiche du film au format A4. Le livret de 24 pages de cette édition contient également la filmographie d’Henri Verneuil avec le film qui nous intéresse mis en surbrillance afin de le distinguer des autres titres, de la reproduction du dossier de presse original et d’articles divers. Le menu principal est fixe et musical.
Si vous décidez d’enclencher le film directement. L’éditeur propose de reconstituer une séance d’époque. Une fois cette option sélectionnée, les actualités Pathé du moment démarrent alors, suivies de la bande-annonce d’un film, puis des publicités d’avant-programme, réunies grâce au travail de titan d’un autre grand collectionneur et organisateur de l’événement La Nuit des Publivores. Le film démarre une fois que le salut du petit Jean Mineur (Balzac 00.01).
L’édition des Gens sans importancecontient donc les actualités de la 7e semaine de l’année 1956 comme le résumé des Jeux Olympiques d’hiver à Cortina d’Ampezzo en Italie, une visite en Afrique du Nord de Robert Lacoste, Gouverneur général et ministre de l’Algérie, Rome sous la neige ou Sophia Loren s’exerçant à la tauromachie (8’).
Ne manquez pas les formidables réclames de l’année 1956 avec une publicité pour les bonbons Kréma avec Pierre Doris, une autre pour la pellicule couleur de la marque Gevacolor, un spot pour l’eau Vichy Célestin et un dernier consacré à la célèbre pastille Valda « En vert et contre toux » (8’).
La bande-annonce des Gens sans importance et celles des cinq autres titres de la collection édités le 22 octobre sont également disponibles.
L’Image et le son
En 2000, le film d’Henri Verneuil avait connu une première édition DVD chez René Chateau, avant de réapparaître chez TF1 Vidéo en 2015. La présente restauration numérique a été réalisée avec le plus grand soin. Le nouveau master HD des Gens sans importance au format 1.37 respecté se révèle extrêmement pointilleux en matière de piqué, de gestion de contrastes (noirs denses, blancs lumineux), de détails ciselés et de relief. La propreté de la copie est souvent sidérante, la nouvelle profondeur de champ permet d’apprécier la composition des plans d’Henri Verneuil, la photo signée par le grand Louis Page (Mélodie en sous-sol, Le Président) retrouve une nouvelle jeunesse doublée d’un superbe écrin, et le grain d’origine a heureusement été conservé. Les fondus enchaînés sont également fluides et n’occasionnent pas de décrochages.
La piste mono bénéficie d’un encodage en DTS HD-Master Audio. Si quelques saturations demeurent inévitables sur la composition de Joseph Kosma, l’écoute se révèle fluide, équilibrée, limpide et surtout saisissante. Aucun craquement intempestif ne vient perturber l’oreille des spectateurs, les ambiances sont précises, les dialogues clairs, dynamiques. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.